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JEAN LE BAPTISTE

 

Jean-Baptiste est, pour les chrétiens, le dernier des prophètes d’Israël. Il est celui qui annonce et qui prépare la venue du Christ, le Messie attendu pour la fin des temps. 


Qui est Saint Jean-Baptiste ?

L’enfance 

Seul l’Évangile selon Luc évoque l’enfance de Jean-Baptiste, mise dès le premier chapitre en parallèle de celle de Jésus. Jean-Baptiste est le fils d’un prêtre du Temple, Zacharie, et d’Élisabeth, une parente de la Vierge Marie . Jean-Baptiste est donc le cousin de Jésus.

Élisabeth est stérile et le couple n’a donc pas d’enfant. Un jour, l’ange Gabriel vient annoncer à Zacharie que son épouse va tomber enceinte d’un garçon qu’il devra prénommer Jean. Celui-ci sera rempli d’Esprit Saint (donc choisi par Dieu). Au début, Zacharie ne croit pas l’ange du Seigneur. Ce dernier le condamne alors au mutisme et Zacharie ne retrouvera sa voix qu’à la naissance de son fils.  (Luc 1, 67-69).

Lorsqu’Élisabeth en est à son sixième mois de grossesse, sa cousine Marie à qui l’ange Gabriel vient aussi de lui annoncer la conception miraculeuse qui s’opère en elle, lui rend visite. Après que Marie l’a saluée, Élisabeth sent l’enfant qu’elle porte tressaillir en elle : Jean a senti et reconnu le Fils de Dieu. 

 

Ermite, prédicateur et baptiste

Devenu adulte, Jean se retire dans le désert et mène une vie ascétique. D’après Matthieu, il se nourrit de « sauterelles et de miel sauvage » (3, 4) et porte un vêtement fait de poils de chameau. C'est là qu’il commence son activité de prédicateur, où il annonce et prépare la venue du Messie.

Il baptise au bord du Jourdain, et est entouré de nombreux disciples à qui il annonce la venue prochaine du Messie. Après la découverte des manuscrits apocryphes de Qumran, certains historiens ont été tenté de rapprocher Jean-Baptiste du courant essénien. Il est vrai que les Esséniens forment un courant religieux en rupture avec les enseignements du Temple et qui pratique le rite du bain. Néanmoins, les études actuelles montrent qu’il existe de nombreuses divergences entre la pratique religieuse de Jean et celle des Esséniens, ce qui réfute l’hypothèse d’une appartenance à ce courant. 

Le moment-clé de la vie de Jean-Baptiste est sa rencontre avec Jésus, qu’il baptise dans les eaux du Jourdain. Cet événement marque la fin de la prédication de Jean car il reconnaît en Jésus le Messie annoncé. 


Mort

Le Royaume de Judée est, à l’époque de Jean-Baptiste, sous occupation romaine. La Galilée est gouvernée par Hérode Antipas qui, exacerbé par les critiques de Jean à l’encontre de son mariage avec la femme de son frère, le fait arrêter à Machéronte, près de la mer Morte. 

Craignant une rébellion et ne supportant pas les reproches que Jean lui fait sur son union avec Hérodiade, mais aussi à la demande de la fille de celle-ci, Salomé, il le fait décapiter lors d’un banquet. Sa tête est alors présentée sur un plateau, avant que ses disciples ne la réclament.


Jean-Baptiste a-t-il existé ?

Comme pour tous les personnages bibliques, la question de l’existence d’un Jean-Baptiste « historique » est légitime. On connaît les éléments de sa vie principalement à travers deux sources : les Antiquités judaïques de l’historien juif Flavius Josèphe, écrites vers 90 après J.-C., et les évangiles.

Flavius Josèphe est un contemporain de Jean-Baptiste et l’a peut-être connu. Il voit en Jean-Baptiste un prédicateur moral et tait le sens eschatologique de son message. Il évoque son activité de baptiste mais également l’emprisonnement et la mort de celui-ci.

Mais pour les historiens, c'est surtout le témoignage de l’existence et de l’activité de Jean dans les quatre évangiles qui est gage d’historicité, même si les auteurs de ces dernières peuvent présenter des points de vue divergents.

 

Jean-Baptiste, le dernier prophète

Dans la Bible

Jean est présenté par les évangélistes comme un prophète, c'est-à-dire un homme choisi et missionné par Dieu lui-même pour diffuser son message. Comme dit précédemment, il est rempli de l'Esprit-Saint dès le ventre de sa mère (Luc 1, 15) ; c'est-à-dire qu’il est, avant sa naissance, consacré par Dieu d’une mission spécifique. 

La mission de Jean-Baptiste, annoncée dès le premier chapitre de Luc, est de préparer les voies du Seigneur en annonçant l’imminence du Royaume de Dieu et en invitant par le baptême à la rémission des péchés : 
 

« […] tu seras appelé prophète du Très-Haut ; tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés, grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix. » (Luc 1, 76-79)


Enfin, si pour Matthieu, Jean-Baptiste représente le premier des prophètes du Nouveau Testament, il représente pour Luc le dernier des prophètes avant l’arrivée du Royaume : « La Loi et les prophètes vont jusqu'à Jean » (Luc 16, 16)


Pour les Pères de l’Église

Cette citation de Luc est reprise par plusieurs Pères de l’Église qui considèrent Jean-Baptiste comme une sorte de pivot entre les deux Testaments, ou deux Alliances. Ainsi, pour Grégoire de Nazianze, Jean se situe « entre les deux Testaments ». Tertullien, quant à lui, écrit : « Jean est établi comme une sorte de frontière entre ancienneté et nouveauté, une frontière où finirait le judaïsme et commencerait le christianisme ».

Mais pour les Pères, Jean représente surtout le plus grand des prophètes de la tradition biblique. Reprenant Matthieu (11, 9) « Il est plus qu’un prophète », Jean est considéré comme celui qui a vu ce que les prophètes plus anciens avaient déjà annoncé mais de loin. Il personnifie donc la prophétie biblique.

 

Le nouvel Élie ?

Jean-Baptiste est souvent, dans les évangiles, comparé à Élie. Élie est l’un des prophètes majeurs de l’Ancien Testament et donc du peuple d’Israël, ayant vécu au IXe siècle av. J.-C. et ayant annoncé la venue du Messie à la fin des temps.

Avant sa conception, l’ange Gabriel annonce à Zacharie que son fils aura l’esprit et la puissance du prophète Élie (Lc 1, 17). Si Jean-Baptiste réfute à plusieurs reprises cette identité, les évangélistes ont sans doute voulu souligner que la mission de Jean-Baptiste est à l’image de celle d’Élie.


Jean le Baptiste 

Le rite antique du baptême

Du verbe grec baptô qui signifie « plonger », baigner, laver », le baptême qui utilise l’immersion (partielle ou totale) est un rite de purification et de renouveau bien connu du monde antique. On le retrouve notamment en Babylonie, en Grèce, en Syrie et en Égypte.

Dans son livre Jean-Baptiste (2021), Pierre Haudebert indique que dans l’Ancien Testament, l’eau apporte certes une propreté physique mais est aussi un symbole de pureté morale. En effet, l’homme qui s’immerge ou s’asperge laisse disparaître ses péchés et devient, donc, purifié. D’après Haudebert, à l’époque, « le pécheur pardonné est un homme lavé ».

Au premier siècle de notre ère, le baptême est un rite commun. Il est pratiqué par les Pharisiens, considérés comme l’élite religieuse du Ier siècle, mais aussi par de nombreux groupes religieux émergeants que l’on appelle les « baptistes ». Parmi eux, on trouve les Esséniens de Qumran pour qui le bain est rite collectif. Nous remarquons que le baptême doit se faire par immersion totale afin de représenter la mort à ce monde et la résurrection du nouvel homme.


Le baptiste

Le rôle de baptiste de Jean est attesté dans les quatre évangiles. Le rite qu’il propose est différents de ceux alors en vigueur. D’abord, Jean administre lui-même le baptême au candidat (c'est un rite personnel) et il le fait avec l’eau du Jourdain (contrairement aux bassins utilisés par les autres courants religieux). 

Le but du baptême proposé par Jean est avant tout une purification morale et vise à la conversion : c'est une véritable initiation qui n’a lieu qu’une seule fois (alors qu’il est répété dans les autres traditions) et qui prend une tournure eschatologique. Les baptisés, purifiés de leurs péchés, entrent ainsi dans le groupe des personnes qui attendent activement l’arrivée prochaine du Messie. 

« Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » (Mt 3, 11)


Le baptême de Jésus

 

« Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. Mais Jean s’y opposait, en disant : C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et tu viens à moi ! Jésus lui répondit: Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Et Jean ne lui résista plus. Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. » (Mt 3, 13-17)


Le baptême de Jésus par Jean le Baptiste est relaté dans les trois autres évangiles de manière similaire (Mc 1, 9-11 ; Lc 3, 21-22 ; Jn 1, 32-34). Jean devient ici le témoin et le révélateur de la messianité de Jésus. En effet, il voit et entend l’Esprit Saint se manifester devant sa personne. Il ne peut donc que constater l’évidence : Jésus est l’Agneau de Dieu, celui qu’on attend. Sa mission est désormais accomplie.