NOUVEAU TESTAMENT
1 CORRINTHIENS 10 suite à 12 partiel
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
1 CORINTHIENS 10 : 13 à 33
tentation. L’intention de Jacques est de montrer que toute circonstance difficile dans la vie du croyant peut soit l’affermir, s’il demeure dans l’obéissance et dans la confiance à l’égard de la fidélité de Dieu, soit l’inciter à faire le mal s’il décide de douter de Dieu et de désobéir à sa Parole.
il ne tente lui-même personne. Les épreuves font partie du dessein de Dieu et, dans les limites de sa volonté, il permet aux tentations de survenir. Il a cependant promis que le chrétien ne sera pas tenté au-delà de ses forces et qu’avec la tentation il donnera le moyen d’en sortir (#1Co 10:13). Nous pouvons choisir de nous engager sur la voie salvatrice que Dieu nous propose ou de céder à la tentation; cf. #Mt 6:13.
humaine. Ou « commune à l’humanité ».
14 C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie.
15 ¶ Je parle comme à des hommes intelligents ; jugez vous-mêmes de ce que je dis.
16 La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion au corps de Christ ?
coupe de bénédiction. C’était le nom donné à la troisième coupe bue pendant le repas de la Pâque. Lors de la dernière Pâque avec ses disciples, Jésus a fait de cette troisième coupe un symbole de son sang versé pour le péché. Il s’en est servi pour instituer la cène et l’a mise à part en tant que gage de la bénédiction du salut, avant de la donner aux douze .
communion. Être en communion signifie « avoir en commun, participer dans une relation d’association ». Le même mot grec est employé en #1Co 1:9 ; #2Co 8:4 ; #Ph 2:1 ; #Ph 3:10. L’Église primitive s’attachait à commémorer la cène. D’une manière régulière, les croyants pouvaient se rappeler la mort de leur Sauveur et célébrer le salut et la vie éternelle acquis pour eux. Tous les éléments de cette célébration reflétaient leur unité spirituelle parfaite.
sang de Christ. Une image forte qui représente la mort sacrificielle de Christ et son œuvre rédemptrice complète. Cf. #Ac 20: 28 ; #Ro 3:25 ; #Ep 1:7 ; #Ep 2:13 ; #Col 1:20 ; #1Pi 1:19 ; #1Jn 1:7 ; #Ap 1:5 ; #Ap 5:9.
le pain. Cet élément symbolisait le corps de notre Seigneur, tout comme la coupe symbolisait son sang. Tous deux annonçaient sa mort en sacrifice pour le salut des hommes.
17 Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps ; car nous participons tous à un même pain.
nous participons tous à un même pain. Nous sommes un parce que nous sommes tous participants au corps de Christ, symbolisé par le pain et offert à tous ceux qui croient.
18 Voyez les Israélites selon la chair: ceux qui mangent les victimes ne sont-ils pas en communion avec l’autel ?
Voyez les Israélites. Dans l’A.T., le sacrifice était effectué au nom de tous ceux qui en mangeaient (cf. #Lé 7:15-18). Par ce moyen, ils s’identifiaient à l’offrande et manifestaient leur consécration à Dieu, à qui elle était offerte. Ce fait permet à Paul d’établir un parallèle avec les sacrifices offerts aux idoles (cf. vv. #1Co 10:7, #1Co 10:14) et de conclure que les offrir équivaut à s’identifier aux idoles et à participer à leurs œuvres. La participation à ce genre de culte est totalement incompatible (v. #1Co 10:21) avec la foi.
19 Que dis-je donc ? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou qu’une idole est quelque chose ? Nullement.
10:19-20 Les idoles et les sacrifices qui leur étaient destinés n’avaient aucune signification spirituelle ni aucune puissance en eux-mêmes (cf. #1Co 8:4, #1Co 8:8), mais ils représentaient les forces démoniaques. Si les adeptes du culte païen croient qu’une idole est un dieu, les démons se chargent de jouer le rôle de ce dieu imaginaire (cf. #2Th 2:9-11). L’idole n’est pas la représentation d’un vrai dieu, cependant une force satanique réelle lui est associée (cf. #De 32:17 ; #Ps 106:37).
20 Je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu ; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons.
21 Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur, et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur, et à la table des démons.
22 Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur ? Sommes-nous plus forts que lui ?
jalousie. Dieu n’accepte aucun rival, et il ne laissera pas l’idolâtrie impunie (#De 32:21 ; #Jér 25:6, #Jér 25:9 ; #Ap 21: 8 ; cf. #1Co 11:30).
23 ¶ Tout est permis, mais tout n’est pas utile ; tout est permis, mais tout n’édifie pas.
n’édifie pas. Certaines choses ne contribuent pas à la progression dans la doctrine chrétienne (cf. #1Co 8:1 ; #1Co 14:3-4, #1Co 14: 26 ; #Ac 20: 32 ; #2Co 12:19 ; #Ep 4:12 ; #2Ti 3:16-17).
10:23-30 Paul présente ici quatre principes de la liberté chrétienne:
1° l’édification plutôt que la satisfaction personnelle (v. #1Co 10:23);
2° les autres plutôt que soi-même (v. #1Co 10:24);
3° la liberté plutôt que le légalisme (vv. #1Co 10:25-27);
4° l’abaissement au niveau de l’autre plutôt que la condamnation (vv. #1Co 10:28-30).
24 Que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun cherche celui d’autrui.
25 Mangez de tout ce qui se vend au marché, sans vous enquérir de rien par motif de conscience ;
10:25-26 S’appuyant sur #Ps 24: 1, Paul affirme que les croyants, même s’ils ne participent pas aux cultes idolâtriques, ne doivent pas hésiter à acheter de la viande sacrifiée lors de cérémonies païennes et à la manger sans se sentir coupables.
26 car la terre est au Seigneur, et tout ce qu’elle renferme.
27 Si un non-croyant vous invite et que vous vouliez y aller, mangez de tout ce qu’on vous présentera, sans vous enquérir de rien par motif de conscience.
mangez de tout. Afin de ne pas offenser les non-croyants.
28 Mais si quelqu’un vous dit: Ceci a été offert en sacrifice ! n’en mangez pas, à cause de celui qui a donné l’avertissement, et à cause de la conscience.
10:28-29 Il est préférable de manquer de politesse à l’égard d’un hôte non croyant et de s’abstenir de manger plutôt que de scandaliser un croyant faible qui serait offensé en voyant un frère manger d’une nourriture offerte aux idoles. En effet, l’amour pour le croyant est le témoignage le plus fort que nous puissions donner (#Jn 13:34-35).
29 Je parle ici, non de votre conscience, mais de celle de l’autre. Pourquoi, en effet, ma liberté serait-elle jugée par une conscience étrangère ?
ma liberté … étrangère. Le frère plus faible, offensé par notre propre liberté, ne manquera pas de nous condamner.
30 Si je mange avec actions de grâces, pourquoi serais-je blâmé au sujet d’une chose dont je rends grâces ?
Nous ne pouvons pas vraiment rendre grâces à Dieu pour des aliments qui sont une occasion de chute pour une autre personne.
31 Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu.
32 Ne soyez en scandale ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni à l’Église de Dieu,
Ces trois groupes couvrent l’humanité tout entière. Nous devons veiller à n’offenser personne.
33 de la même manière que moi aussi je m’efforce en toutes choses de complaire à tous, cherchant, non mon avantage, mais celui du plus grand nombre, afin qu’ils soient sauvés.
1 ¶ Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ.
imitateurs. Cf. #1Co 11:1. C’est une exhortation hardie, mais justifiée. Les responsables spirituels doivent être un exemple de ressemblance à Christ que d’autres pourront suivre et imiter (cf. #1Ti 4:12 ; #Hé 13: 7).
La plus grande vocation, le but premier du chrétien, c’est d’imiter son Seigneur. C’est la raison d’être de la sanctification: grandir dans la conformité au Seigneur, tout en le servant sur terre (cf. #Mt 5:48). L’objectif même de la vie chrétienne consiste à reproduire la sainteté en prenant pour modèle le Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, à l’image duquel les croyants ont été régénérés lors de la nouvelle naissance (cf. #Ro 8:29 ; #2Co 3:18 ; #1Pi 1:14-16). En tant que fils chéris de Dieu, les croyants ont le devoir de ressembler de plus en plus à leur Père céleste (#Mt 5:48 ; #1Pi 1:15-16).
2 Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez mes instructions telles que je vous les ai données.
instructions. Employé au sens strict, comme c’est le cas ici, ce terme désigne la Parole de Dieu (cf. #2Th 2:15). Le N.T. donne parfois au mot un sens péjoratif, lorsqu’il s’applique à des idées et des pratiques créées par les hommes, notamment celles qui sont contraires à l’Écriture (cf. #Mt 15:2-6 ; #Ga 1:14 ; #Col 2:8).
3 Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ.
Christ. Christ est le chef de l’Église, puisqu’il en est le Sauveur et le Seigneur (cf. #Ep 1:22-23 ; #Ep 4:15 ; #Col 1:18). Il est aussi le Seigneur de toute personne non croyante (cf. #Mt 28:18 ; #Hé 2:8). Un jour, tous reconnaîtront son autorité (cf. #Ph 2:10-11).
homme. Les hommes possèdent l’autorité sur les femmes en raison de l’ordre créationnel (cf. vv. #1Co 11:8-9 ; cf. #Esa 3:12 ; #Ep 5:22-33).
Dieu. Christ n’a jamais été par essence inférieur au Père (#Jn 10:30 ; #Jn 17:21-24). Cependant, dans son incarnation, il s’est volontairement soumis à la volonté du Père dans une obéissance pleine d’humilité (#1Co 3:23 ; #1Co 15:24-28 ; cf. #Jn 4:34 ; #Jn 5:30 ; #Jn 6:38).
11:3-15 Il n’y a aucune distinction entre les hommes et les femmes en ce qui concerne leur valeur personnelle, leur intellect ou leur spiritualité (cf. #Ga 3:28). Cependant, Paul affirme que Dieu réserve aux femmes un rôle particulier: selon son dessein, elles doivent demeurer sous l’autorité des hommes. Il enseigne que cet ordre se retrouve dans:
1° la soumission à Dieu le Père (v. #1Co 11:3);
2° la conception divine qui distingue le mâle et la femelle (v. #1Co 11:7);
3° l’ordre de la création (v. #1Co 11:8);
4° le rôle de la femme par rapport à l’homme (v. #1Co 11:9);
5° le regard des anges (v. #1Co 11:10);
6° les caractéristiques de la physiologie naturelle (vv. #1Co 11:13-15).
4 Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef.
la tête couverte. Littéralement « ayant en descendant de la tête ». Ce passage vise probablement des hommes qui portaient un voile sur la tête, vraisemblablement selon une coutume locale. Les Juifs commencèrent à se couvrir la tête au IVe s. apr. J.-C., mais il est possible que certains aient adopté cette coutume déjà au temps du N.T. Apparemment, les hommes de Corinthe faisaient de même; Paul leur apprend qu’une telle attitude est un déshonneur. Il ne déclare pas ici une loi universelle qui vient de Dieu, mais il tient compte d’un usage local qui reflétait cependant un principe divin. Dans cette communauté, le fait d’avoir la tête nue était, chez un homme, un signe d’autorité sur les femmes, qui devaient garder leur tête couverte. Pour un homme, se couvrir la tête équivalait à un renversement des rôles.
5 Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef : c’est comme si elle était rasée.
femme … qui prie ou qui prophétise. Paul enseigne clairement que les femmes ne doivent pas diriger les services de l’Église ou y prêcher (cf. #1Co 14: 34 ; #1Ti 2:12), mais elles peuvent prier et proclamer la vérité aux non-croyants, ainsi qu’enseigner aux enfants et à d’autres femmes (cf. #1Ti 5:16 ; #Tit 2:3-4). Toutes les fois que les femmes prient et proclament la Parole de manière appropriée, elles doivent veiller à maintenir une distinction claire avec les hommes.
non voilée. Dans la culture corinthienne de l’époque, une femme qui avait la tête couverte durant le culte ou son service montrait par ce geste sa soumission à son mari. L’apôtre Paul n’établit pas un principe universel et ne formule pas une loi absolue qui obligerait les femmes à porter un voile dans toutes les Églises et dans tous les temps, mais il déclare que les symboles des rôles particuliers que Dieu a attribués à l’homme et à la femme doivent être respectés dans chaque culture. Comme dans le cas de la nourriture offerte aux idoles (ch. #1Co 8:1-9:2), le fait de se couvrir ou non la tête n’a aucune signification spirituelle en soi. Cependant, toute attitude qui exprime la rébellion contre l’ordre établi par Dieu est mauvaise.
déshonore son chef. Le mot « chef » peut s’appliquer à elle-même elle se déshonore en refusant d’accepter les symboles reconnus de la soumission - ou à son mari, qui est déshonoré par son attitude.
6 Car si une femme n’est pas voilée, qu’elle se coupe aussi les cheveux. Or, s’il est honteux pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle se voile.
honteux … rasée. À cette époque-là, seule une prostituée ou une féministe se serait rasée la tête. Si une femme chrétienne rejetait le voile qui symbolisait sa soumission dans la culture de cette époque, elle commettait un acte aussi honteux que de se raser la tête.
7 L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme.
l’image et la gloire de Dieu. Les hommes et les femmes ont tous deux été créés à l’image de Dieu (cf. #1Co 1:27), cependant c’est l’homme seul qui porte en lui la gloire de Dieu par le rôle qu’il est appelé à jouer. Comme Dieu, il possède un domaine à l’intérieur duquel il exerce sa souveraineté en tant que souverain terrestre de l’ordre créé par Dieu.
11:7-8
la femme est la gloire de l’homme. L’homme possède une autorité qui lui est dévolue par la volonté de Dieu. Il en va de même pour la femme, qui possède une autorité déléguée par Dieu à travers son mari. L’homme provient de Dieu; la femme provient de l’homme (cf. #Ge 2:9-23 ; #1Ti 2:11-13).
8 En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l’homme ;
9 et l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l’homme.
Cf. #Ge 2:18-23.
10 C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend.
anges. Les femmes doivent montrer leur soumission et porter sur elles le symbole de l’autorité pour ne pas offenser les créatures les plus saintes et les plus soumises qui regardent l’Église (cf. #Mt 18: 10 ; #Ep 3:9-10). Les anges étaient présents (#Job 38:4, #Job 38:7) à la création, lorsque Dieu a établi l’ordre de l’autorité pour l’homme et la femme.
11 Toutefois, dans le Seigneur, la femme n’est point sans l’homme, ni l’homme sans la femme.
11:11-12 Tous les croyants, hommes et femmes, sont égaux dans le Seigneur et complémentaires dans l’œuvre de Dieu. Leurs rôles respectifs diffèrent du point de vue de la fonction et des relations, et non en matière de qualité spirituelle ou d’importance (cf. #Ga 3:28).
12 Car, de même que la femme a été tirée de l’homme, de même l’homme existe par la femme, et tout vient de Dieu.
13 Jugez-en vous-mêmes : est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans être voilée ?
est-il convenable. Indépendamment du commandement apostolique, Paul demande en fait: « N’est-il pas évident que les femmes ne doivent pas rester sans se couvrir la tête? »
14 La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c’est une honte pour l’homme de porter de longs cheveux,
nature. Ce mot peut véhiculer l’idée d’une conscience humaine élémentaire, d’un sens inné de ce qui est juste et normal. L’hormone masculine, la testostérone, contribue à accélérer la perte de cheveux chez l’homme. L’œstrogène, au contraire, fait pousser chez la femme des cheveux plus longs et pendant plus longtemps. Les femmes sont rarement chauves, même à un âge avancé. Ce phénomène physiologique se reflète dans la plupart des cultures par la coutume qui consiste à laisser pousser des cheveux plus longs chez les femmes. Dieu leur a donné les cheveux comme couvre-chef afin de montrer leur tendresse, leur douceur et leur beauté.
15 mais que c’est une gloire pour la femme d’en porter, parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ?
16 Si quelqu’un se plaît à contester, nous n’avons pas cette habitude, non plus que les Églises de Dieu.
pas cette habitude. Ni le Seigneur, ni les apôtres, ni les Églises ne toléreraient de rébellion féminine. Les femmes devaient veiller à préserver leur coiffure féminine particulière, et, lorsque la coutume l’exigeait, elles devaient aussi porter un voile.
Sur la manière de célébrer le repas du Seigneur
17 ¶ En donnant cet avertissement, ce que je ne loue point, c’est que vous vous assemblez, non pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires.
pires. Le comparatif d’un adjectif grec qui qualifiait le mal moral.
11:17-34 Les agapes de l’Église primitive (cf. #Jude 12) se terminaient généralement par la célébration de la cène. L’Église de Corinthe, charnelle et dominée par l’esprit du monde, avait transformé ces repas sacrés en beuveries gloutonnes (v. #1Co 11:17 ; cf. #2P 2:13). De plus, les croyants fortunés apportaient de la nourriture et des boissons en quantité pour eux-mêmes, mais ils refusaient de partager, laissant leurs frères plus pauvres repartir affamés (v. #1Co 11:21).
18 Et d’abord, j’apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous des divisions, — et je le crois en partie,
divisions. L’Église était déchirée par des dissensions (cf. #1Co 1:10-17 ; #1Co 3:1-3).
19 car il faut qu’il y ait aussi des sectes parmi vous, afin que ceux qui sont approuvés soient reconnus comme tels au milieu de vous. —
approuvés … reconnus. Les factions mettaient au jour ceux qui satisfaisaient au test de l’authenticité et de la pureté spirituelles (cf. #1Th 2:4).
20 Lors donc que vous vous réunissez, ce n’est pas pour manger le repas du Seigneur ;
ce n’est pas pour manger le repas du Seigneur. L’agape et la célébration de la communion avaient été perverties au point de devenir une farce caractérisée par l’égoïsme et le péché. Ces croyants ne pouvaient pas légitimement affirmer qu’elles étaient consacrées au Seigneur, puisqu’elles ne l’honoraient pas.
21 car, quand on se met à table, chacun commence par prendre son propre repas, et l’un a faim, tandis que l’autre est ivre.
11:21-22 S’ils venaient au repas commun pour en profiter égoïstement, il valait mieux qu’ils restent chez eux.
22 N’avez-vous pas des maisons pour y manger et boire ? Ou méprisez-vous l’Église de Dieu, et faites-vous honte à ceux qui n’ont rien ? Que vous dirai-je ? Vous louerai-je ? En cela je ne vous loue point.
23 ¶ Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain,
11:23-26 Cette information n’était pas nouvelle pour les Corinthiens, puisque Paul leur avait déjà « enseigné » ces choses auparavant, mais elle n’en constitue pas moins un rappel important. Cette description du dernier repas de Christ avec ses disciples fait partie des plus beaux passages de toute l’Écriture; elle se trouve pourtant au milieu d’un passage qui critique sévèrement l’égoïsme charnel. Si cette lettre a bien été écrite avant les Évangiles (cf. #Mt 26:26-30 ; #Mr 14:22-26 ; #Lu 22:17-20 ; #Jn 13: 2), comme la plupart des spécialistes conservateurs le pensent, ces instructions de Paul constituent le premier document biblique qui mentionne la cène. Il provient directement du Seigneur et n’est pas le fruit d’une lecture des écrits des autres apôtres (cf. #Ga 1:10-12).
24 et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi.
rompu. Peu de manuscrits attestent de la présence de ce mot dans le texte original. Cf. #Jn 19: 33, #Jn 19: 36.
25 De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez.
nouvelle alliance en mon sang. L’ancienne alliance était continuellement renouvelée par le sang d’animaux offerts par les hommes, tandis que la nouvelle alliance a été validée une fois pour toutes par la mort de Christ (cf. #Hé 9:28).
en mémoire de moi. Jésus a donné une nouvelle signification à la troisième coupe de la Pâque: elle est devenue le souvenir de son offrande.
26 Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.
L’Évangile est exposé à travers la cène, dont les éléments proclament l’incarnation physique de Christ, sa mort en sacrifice, sa résurrection et son royaume à venir.
27 C’est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur.
coupable. Celui qui vient à la table du Seigneur tout en s’attachant à son péché ne porte pas seulement atteinte au caractère sacré de la cérémonie, il déshonore le corps et le sang de Christ en prenant à la légère sa miséricorde et son sacrifice pour nous. Il est nécessaire de déposer devant le Seigneur tout le mal dont on est coupable (v. #1Co 11:28) avant de prendre part à la communion, car vouloir garder un péché tout en célébrant le sacrifice offert pour les péchés n’est rien d’autre que de la moquerie.
11:27, 29
indignement. C’est-à-dire comme un rituel, dans l’indifférence, avec un cœur non repentant, un esprit d’amertume ou toute autre attitude indigne de Dieu.
28 Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ;
29 car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même.
sans discerner le corps du Seigneur. Lorsque les croyants ne reconnaissent pas le caractère saint de la célébration de la cène, ils traitent avec indifférence le Seigneur lui-même, sa vie, ses souffrances et sa mort (cf. #Ac 7:52 ; #Hé 6:6 ; #Hé 10:29).
un jugement. C’est-à-dire un châtiment.
30 C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades, et qu’un grand nombre sont morts.
morts. Littéralement « endormis ». L’offense était si grave que Dieu avait décidé de faire périr ceux qui s’étaient rendus coupables des pires transgressions. C’était une mesure extrême mais efficace pour purifier l’Église (cf. #Lu 13:1-5 ; #Ac 5:1-11 ; #1Jn 5:16).
31 Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés.
32 Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde.
Les croyants seront préservés de l’enfer, non seulement en vertu d’un décret divin, mais par l’intervention directe de Dieu. Le Seigneur châtie son peuple afin de le ramener vers la justice, et il envoie même la mort sur certains croyants (v. #1Co 11:30) pour les enlever avant qu’ils ne s’éloignent trop (cf. #Jude 24).
33 Ainsi, mes frères, lorsque vous vous réunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres.
34 Si quelqu’un a faim, qu’il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour attirer un jugement sur vous. Je réglerai les autres choses quand je serai arrivé.
Il n’y a aucun intérêt à se réunir pour pécher et ensuite être châtié.
1 CORINTHIENS 12 : 1 À 20
Sur les dons spirituels
1 ¶ Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance.
dons spirituels. Le mot « dons » ne se trouve pas dans le texte original, mais il est facile à déduire du contexte (cf. vv. #1Co 12:4, #1Co 12:9, #1Co 12:28, #1Co 12:30 ; #1Co 14: 1). Le texte grec dit littéralement « les choses de l’Esprit », pour désigner ce qui possède des qualités ou des caractéristiques spirituelles, ou qui est, d’une manière ou d’une autre, dirigé par l’Esprit. Les dons spirituels sont des capacités octroyées par Dieu pour le ministère et distribuées par le Saint-Esprit à tous les croyants, à chacun selon sa mesure. Ils doivent être soumis à sa direction et employés pour l’édification de l’Église, à la gloire de Christ. Ils doivent être clairement distingués des expériences mystiques appelées « extase » (une communion sensuelle et surnaturelle avec une divinité) et « enthousiasme » (la divination, les rêves, les révélations, les visions) que l’on rencontrait dans les religions païennes de Corinthe.
12:1-14:40 Cette section concerne principalement les dons spirituels dans l’Église. Il s’agit d’un thème aussi vital que sujet à controverses. Le contexte de Corinthe, où régnaient les fausses religions, ouvrait la voie à des imitations de manifestations spirituelles, qu’il fallait affronter. Paul entreprend d’informer l’Église de ce problème afin qu’elle puisse régler sa conduite selon la vérité et l’Esprit.
2 Vous savez que, lorsque vous étiez païens, vous vous laissiez entraîner vers les idoles muettes, selon que vous étiez conduits.
entraîner. Aussi incroyable que cela puisse paraître, des membres de l’Église, anciens adeptes des religions païennes, s’adonnaient à imiter certaines pratiques étranges et spectaculaires de celles-ci. L’élément central de l’extase considérée comme l’expérience religieuse suprême - était une prétendue interaction surnaturelle avec une divinité, obtenue par le moyen de chants et de cérémonies hypnotiques accomplies dans un état de délire. Ce genre d’expériences s’accompagnait souvent d’excès de boisson (cf. #Ep 5:18) et d’actes de débauche, auxquels les participants s’abandonnaient volontairement. Ils se laissaient alors entraîner dans les péchés les plus grossiers.
3 C’est pourquoi je vous déclare que nul, s’il parle par l’Esprit de Dieu, ne dit : Jésus est anathème ! et que nul ne peut dire : Jésus est le Seigneur ! si ce n’est par le Saint-Esprit.
anathème. Cette formule constitue la plus sévère des condamnations. Certains membres de l’Église de Corinthe marchaient selon la chair et se livraient à des extases démoniaques. Ils affirmaient même prophétiser ou enseigner dans l’Esprit, alors qu’ils étaient sous l’emprise des démons et blasphémaient le nom du Seigneur qu’ils prétendaient adorer. Utiliser des dons signifiait pour eux vivre une expérience particulière, quel que soit son contenu. Satan s’attaque toujours à la personne de Christ. Celui qui avait maudit Christ pouvait être un païen, soi-disant croyant, qui restait attaché à une philosophie selon laquelle la matière y compris le corps humain de Jésus - était mauvaise (protognosticisme). Il affirmait peut-être que l’esprit de Christ l’avait quitté avant sa mort et, par conséquent, que Jésus avait subi la malédiction de la mort comme un simple humain.
Jésus est le Seigneur. Cf. #Ac 2:36 ; #Ro 10:9-10 ; #Ep 1:20-21 ; #Ph 2:9-11. La valeur de tout exercice de parole dépend de son authenticité. Si celui qui exerce le don et prononce une parole affirme la seigneurie de Jésus, il annonce une vérité qui émane du Saint-Esprit. Ce qu’une personne croit et affirme au sujet de Jésus-Christ permet de vérifier si ses paroles viennent du Saint-Esprit, car celui-ci conduit toujours les gens à reconnaître la seigneurie de Christ (cf. #1Co 2:8-14 ; #Jn 15: 26 ; #1Jn 5:6-8).
4 Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ;
dons. Ces dons diffèrent des capacités ou talents naturels, qui se rencontrent aussi bien chez les croyants que les non-croyants. Ils sont octroyés de manière souveraine et surnaturelle par le Saint-Esprit à tous les croyants (vv. #1Co 12:7, #1Co 12:11), pour qu’ils puissent s’édifier mutuellement et honorer ensemble le Seigneur. Les divers dons peuvent être partagés entre deux grandes catégories: ceux qui concernent la parole et ceux qui sont en rapport avec le service (cf. vv. #1Co 12:8-10 ; cf. #Ro 12:6-8 ; #1Pi 4:10-11). Les dons de la parole (la prophétie, la connaissance, la sagesse, l’enseignement et l’exhortation) et les dons de service, non liés à une expression verbale (la direction, l’aide, la générosité, la miséricorde, la foi et le discernement) sont tous des dons accordés de manière permanente, qui opèrent dans toutes les époques de l’histoire de l’Église. Ils ont pour fonction d’édifier l’Église et de glorifier Dieu. Les listes contenues dans ce passage et en #Ro 12:3-8 représentent des catégories dans lesquelles le Saint-Esprit puise pour octroyer un ou plusieurs dons à des croyants, selon sa volonté (v. #1Co 12:11). Même si plusieurs croyants ont des dons semblables, chacun garde sa particularité, parce que l’Esprit accorde chaque don d’une manière adaptée à chaque personne. Les miracles, la guérison, les langues et l’interprétation des langues étaient des dons temporaires, limités à la période apostolique et qui ont pris fin avec elle. Ils servaient de signes qui confirmaient l’autorité des apôtres et qui certifiaient que leur message était véritablement la Parole de Dieu. Ils ont subsisté tant que la Parole écrite de Dieu n’était pas complète; depuis lors, celle-ci se confirme par elle-même.
5 diversité de ministères, mais le même Seigneur ;
diversité de ministères … diversité d’opérations. Le Seigneur octroie aux croyants des domaines particuliers de ministère dans lesquels ils peuvent exercer leurs dons. Il accorde aussi diverses manifestations de sa puissance pour les stimuler et les mettre en œuvre (cf. #Ro 12:6).
6 diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous.
7 Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune.
manifestation de l’Esprit. Quel que soit leur genre, le ministère qui leur est lié ou encore la manifestation particulière qu’ils prennent, tous les dons spirituels proviennent du Saint-Esprit. Ils ont pour fonction de le faire connaître, de le faire comprendre et de le manifester dans l’Église et dans le monde, en étant une source de bénédiction spirituelle pour tous ceux qui bénéficient de leur exercice.
8 En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ;
une parole de sagesse. C’est l’un des dons liés à la parole; cf. #1Pi 4:11). Dans le N.T., le mot « sagesse » désigne le plus souvent la faculté de comprendre la Parole de Dieu et sa volonté, ainsi que le fait de l’appliquer convenablement à la vie (cf. #Mt 11:19 ; #Mt 13: 54 ; #Mr 6:2 ; #Lu 7:35 ; #Ac 6:10 ; #Ja 1:5 ; #Ja 3:13, #Ja 3:17 ; #2P 3:15).
une parole de connaissance. Il est possible qu’au Ier siècle ce don ait permis d’apporter une révélation, mais aujourd’hui il se résume à la faculté de comprendre et d’énoncer la vérité de Dieu, avec la perception des mystères de sa Parole qui ne peuvent être connus sans la révélation de Dieu (#Ro 16: 25 ; #Ep 3:3 ; #Col 1:26 ; #Col 2:2 ; #Col 4:3 ; cf. #1Co 13: 2). La connaissance concerne principalement la compréhension de la vérité, tandis que la sagesse consiste avant tout dans une conviction de nature pratique et une application au comportement.
9 à un autre, la foi, par le même Esprit ; à un autre, le don des guérisons, par le même Esprit ;
foi. Ce don distinct de la foi qui sauve ou de celle qui conduit à la persévérance, que tous les chrétiens possèdent - s’exerce par le moyen de la prière constante et de la persévérance dans l’intercession, accompagnées d’une ferme confiance en Dieu au milieu des difficultés (cf. #Mt 17: 20).
guérisons. Un des dons à valeur de signe temporaire exercé par Christ (#Mt 8:16-17), les apôtres (#Mt 10:1), les soixante-dix (#Lu 10:1) et quelques collaborateurs des apôtres tels que Philippe (#Ac 8:5-7). Cette capacité était reconnue comme un don spécifique des apôtres (cf. #2Co 12:12). Bien que les chrétiens d’aujourd’hui ne bénéficient pas de dons de guérison, Dieu entend les prières sincères de ses enfants, et il y répond (cf. #Ja 5:13-16). Certaines personnes ont le sentiment que les guérisons miraculeuses devraient se produire abondamment à chaque époque, mais c’est une supposition qui me paraît erronée. La guérison physique est un phénomène rare dans les écrits de l’A.T. Avant la venue de Christ, les guérisons n’étaient pas monnaie courante. La seule époque qui a connu une véritable explosion de guérisons se limite à la durée de la vie terrestre de Christ et de ses apôtres. Ces manifestations extraordinaires étaient dues à la nécessité, unique, d’accréditer le Messie et de confirmer les premiers miracles de l’Évangile. Jésus et ses apôtres ont temporairement banni la maladie d’Israël durant cette époque unique et grandiose de l’histoire de la rédemption, qui appelait une importante manifestation de puissance. Considérer la guérison comme la norme, c’est dépouiller du même coup la venue du Sauveur de son caractère unique. Ce don faisait partie des dons à valeur de signe propres à cette époque-là exclusivement. Le don de guérison n’a jamais été employé pour apporter la seule guérison du corps. Paul était malade, pourtant il ne s’est jamais guéri lui-même et n’a jamais non plus demandé à un autre croyant de le faire. Son ami Epaphrodite était proche de la mort (#Ph 2:27), et cependant il ne l’a pas guéri; c’est Dieu qui est intervenu. Lorsque Timothée était malade, l’apôtre ne l’a pas guéri non plus, en revanche il lui a conseillé de prendre un peu de vin (#1Ti 5:23). Il a laissé Trophime « malade à Milet » (#2Ti 4:20). Les guérisons n’étaient pas la règle dans le ministère de Paul; elles se produisaient lorsqu’il arrivait dans une région nouvelle, comme Malte, où l’Évangile et son messager avaient besoin de confirmations (cf. #Ac 28:8-9). C’est le premier cas de guérison depuis celle du boiteux à Lystre (#Ac 14: 9), lors de l’arrivée de Paul et de l’Évangile dans cette ville. Auparavant, Pierre a accompli une guérison en #Ac 9:34 et la résurrection de Tabitha en #1Co 9:41, afin que le peuple croie en l’Évangile qu’il annonçait (#1Co 9:42).
10 à un autre, le don d’opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues ; à un autre, l’interprétation des langues.
miracles. Ce don à valeur de signe temporaire consistait en l’accomplissement d’actes divins contraires aux lois de la nature, qui ne pouvaient avoir d’autre explication que l’action de la puissance de Dieu. Ce don avait lui aussi pour fonction de confirmer les paroles de Christ et des prédicateurs apostoliques de l’Évangile. #Jn 2:11 note que Jésus a accompli son premier miracle à Cana afin de manifester « sa gloire », et non pour égayer la fête (voir la raison pour laquelle Jean rapporte des miracles de Jésus dans son Évangile, #Jn 20:30-31). #Ac 2:22 affirme que Jésus a fait des miracles dans le but de « rendre témoignage » que Dieu agissait par lui et d’amener le peuple à le reconnaître comme Seigneur et Sauveur. Il a accompli des miracles et des guérisons uniquement pendant les trois années de son ministère; durant les trente années précédentes, il n’en a fait aucun. Ses miracles ont commencé avec son ministère. Il a accompli des miracles en rapport avec la nature (la transformation du vin, la création de nourriture, la marche sur l’eau avec Pierre, l’ascension), mais il n’existe aucune mention d’un apôtre qui aurait accompli un miracle en rapport avec les éléments naturels. Quels miracles les apôtres ont-ils accompli? La réponse se trouve dans le sens du mot « miracle », qui signifie « puissance » et qui est fréquemment associé aux cas où des démons étaient chassés (#Lu 4:36 ; #Lu 6:18 ; #Lu 9:42). C’est précisément cette puissance que le Seigneur a accordée aux disciples (#Lu 9:1 ; #Lu 10:17-19 ; cf. #Ac 6:8 ; #Ac 8:7 ; #Ac 13:6-12).
prophétie. Ce mot signifie simplement « annonce » ou « proclamation publique »; il a acquis une connotation de « prédiction » au Moyen-Âge. Depuis que l’Écriture est complète, la prophétie n’est plus un moyen de révélation, mais elle se limite à la proclamation de ce qui a déjà été révélé dans la Parole écrite. Même les prophètes bibliques étaient des prédicateurs qui proclamaient la vérité de Dieu aussi bien à la suite d’une révélation que par répétition de la Parole. Les prophètes de l’A.T. comme Esaïe, Jérémie et Ézéchiel ont proclamé la Parole de Dieu leur vie durant. Compte tenu de la durée de leur ministère, seule une petite partie de leurs prédications est rapportée dans la Bible en tant que révélation directe de Dieu. Ils ont certainement dû répéter de nombreuses fois les mêmes vérités révélées et insister sur certains éléments de leur message, selon les besoins, tout comme les pasteurs, aujourd’hui, répètent et expliquent la Parole de Dieu écrite. La meilleure définition de ce don se trouve en #1Co 14: 3 ; son importance est soulignée en #1Co 14: 1, #1Co 14: 39 et sa supériorité sur les autres dons, en particulier celui des langues, constitue le thème principal du ch. #1Co 14.
discernement des esprits. Satan excelle dans la tromperie (#Jn 8:44), et ses démons imitent le message et l’œuvre de Dieu. Les chrétiens dotés de discernement ont reçu de Dieu la capacité de reconnaître les esprits menteurs et d’identifier une doctrine erronée et fallacieuse (cf. #Ac 17: 11 ; #1Jn 4:1). Paul illustre l’emploi de ce don en #Ac 16:16-18 ; Pierre l’a exercé en #Ac 5:3. Lorsque l’Église de Corinthe négligeait de l’exercer, de graves distorsions de la vérité se produisaient (cf. v. #1Co 12:3 ; #1Co 14: 29). Aujourd’hui, il ne se manifeste plus de la même manière qu’aux temps apostoliques, puisque l’Écriture est maintenant complète et scellée, mais il n’en est pas moins vital. Les personnes capables de discernement sont des gardiens, des sentinelles qui protègent l’Église des mensonges du diable, des fausses doctrines, des sectes corrompues et de ce qui est charnel. Tout comme l’exercice des dons de connaissance, de sagesse, de prédication et d’enseignement, le don du discernement requiert une étude appliquée et approfondie de la Parole.
langues … interprétation. Ces dons à valeur de signe temporaire consistaient à s’exprimer à l’aide de mots ordinaires dans une langue étrangère et à la traduire. Ils avaient la même fonction que les miracles et les guérisons: certifier que le message annoncé était la vérité et que ceux qui le proclamaient étaient dignes de confiance. #Ac 2:5-12 identifie clairement ce don à la capacité de parler des langues humaines, qui attestait de l’origine divine de l’Évangile. Cependant, sous l’influence des imitations d’origine démoniaque qui faisaient partie de leur culture, les Corinthiens lui accordaient une importance disproportionnée et l’employaient de manière abusive. Dans ce passage, Paul ne fait que le mentionner, avant de l’aborder de manière plus détaillée au ch. #1Co 14.
11 Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut.
un seul et même Esprit. Tout en soulignant la diversité des dons (vv. #1Co 12:4-11), Paul met l’accent sur leur source commune: l’Esprit (cf. vv. #1Co 12:4-6, #1Co 12:8-9). Pour la cinquième fois dans ce ch., il insiste sur le fait que les dons viennent de l’Esprit. Ainsi, il ne peut être question de les rechercher, mais bien plutôt de les recevoir de sa part. Lui seul « opère » ou communique (v. #1Co 12:6) les dons « comme il veut ».
12 ¶ Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il de Christ.
corps … membres. Paul emploie l’image du corps humain (cf. #1Co 10:17) pour représenter l’unité de l’Église en Christ. À partir de cet instant et jusqu’au v. 27, il utilise le mot « corps » 18 fois (cf. #Ro 12:5 ; #Ep 1:23 ; #Ep 2:16 ; #Ep 4:4, #Ep 4:12, #Ep 4:16 ; #Col 1:18).
13 Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit.
baptisés. L’Église, qui représente le corps spirituel de Christ, se forme lorsque les croyants sont immergés par Christ dans le Saint-Esprit. Christ est celui qui baptise chaque croyant dans l’Esprit et l’unit aux autres croyants. Paul ne parle pas ici du baptême d’eau, qui n’est que le signe extérieur de l’union du croyant avec Christ dans sa mort et sa résurrection. D’une manière semblable, tous les croyants sont immergés dans le corps de Christ par le moyen du Saint-Esprit. Dans ce passage, l’apôtre désire souligner l’unité des croyants. Il ne peut y avoir de croyant qui n’aurait pas été baptisé de l’Esprit, comme il ne peut y avoir plus d’un baptême dans l’Esprit, sinon l’idée même de l’unité du corps de Christ devient incompréhensible. Les croyants ont tous été baptisés de l’Esprit et font donc partie d’un même corps. Il ne s’agit pas de rechercher une expérience, mais de prendre conscience d’un fait.
abreuvés d’un seul Esprit. Au moment du salut, les croyants ne deviennent pas seulement membres à part entière de l’Église, qui est le corps de Christ, mais le Saint-Esprit lui-même vient demeurer en chacun d’eux (#Ro 8:9 ; cf. #1Co 6:19 ; #Col 2:10 ; #2P 1:3-4). Il n’y a aucun besoin (ni aucune promesse de Dieu de le satisfaire) de bénédiction supplémentaire, d’expérience triomphaliste d’une vie plus profonde ni d’une formule « coup de fouet » pour améliorer instantanément la vie spirituelle (cf. #Jn 3:34). Le salut en Christ est amplement suffisant, puisqu’il est parfait; la seule exigence, c’est l’obéissance et la confiance dans ce qui a déjà été donné (#Hé 10:14).
14 Ainsi le corps n’est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs membres.
12:14-20 Paul prend comme modèle le corps, dont chaque partie est indispensable au bon fonctionnement de l’ensemble. Cette illustration lui permet d’enseigner que l’unité et la diversité accordée par Dieu sont toutes deux essentielles au sein de l’Église. Ses paroles laissent entendre que certains croyants égoïstes étaient mécontents des dons qu’ils avaient reçus (v. #1Co 12:11) et en désiraient d’autres. Une telle attitude remettait en cause la sagesse de Dieu, puisqu’elle suggérait qu’il aurait fait une erreur dans l’attribution des dons (cf. v. #1Co 12:3 ; #Ro 9:20-21). Ceux qui recherchaient la puissance et des facultés spectaculaires ouvraient la porte à des imitations charnelles et démoniaques de ces dons.
15 Si le pied disait : Parce que je ne suis pas une main, je ne suis pas du corps, ne serait-il pas du corps pour cela ?
16 Et si l’oreille disait : Parce que je ne suis pas un œil, je ne suis pas du corps, ne serait-elle pas du corps pour cela ?
17 Si tout le corps était œil, où serait l’ouïe ? S’il était tout ouïe, où serait l’odorat ?
18 Maintenant Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme il a voulu.
À nouveau, comme au v. #1Co 12:11, Paul s’attaque aux Corinthiens charnels et insensés qui méprisaient ce qu’ils avaient souverainement reçu pour l’édification de l’Église et la gloire du Seigneur.
19 Si tous étaient un seul membre, où serait le corps ?
20 Maintenant donc il y a plusieurs membres, et un seul corps.