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NOUVEAU TESTAMENT

1 CORRINTHIENS 12 suite à 14 partiel

LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES

 
 1 CORINTHIENS 12 : 21 À 31
 

21  L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ni la tête dire aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous.

pas besoin. Certains croyants à Corinthe se lamentaient de ne pas posséder les dons les plus spectaculaires, tandis que d’autres  qui avaient reçu ces dons-là - dépréciaient les chrétiens dotés des dons plus discrets. L’« œil » et la « tête », qui sont les plus en vue lorsqu’on entre en relation avec une personne et qui captent immédiatement l’attention, représentent les croyants qui possédaient les dons publics. Ils avaient une si haute opinion de leur rôle dans l’Église qu’ils considéraient les autres comme moins richement bénis et moins importants. Ils étaient indifférents aux autres (« je n’ai pas besoin ») et imbus d’eux-mêmes.

 

22  Mais bien plutôt, les membres du corps qui paraissent être les plus faibles sont nécessaires ;

12:22-24 La réponse de Paul à l’orgueil des croyants qui possédaient des dons plus visibles consistait à reprendre son analogie et à leur rappeler que les parties du corps les plus fragiles et les moins attrayantes, peut-être les plus laides et qui ne sont pas publiquement présentables (« décents », v. 24), reçoivent le plus grand respect en raison de leur importance. Il est ici question d’organes internes.

 

23  et ceux que nous estimons être les moins honorables du corps, nous les entourons d’un plus grand honneur. Ainsi nos membres les moins honnêtes reçoivent le plus d’honneur,

24  tandis que ceux qui sont honnêtes n’en ont pas besoin. Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d’honneur à ce qui en manquait,

25  afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres.

Les dons publics, bien visibles, occupent une place cruciale dans le plan de Dieu. Cependant, des dons plus cachés ont eux aussi leur place et jouent même un rôle vital. Ainsi, la perspective de l’unité est maintenue parce que tous sont indispensables au corps de Christ.

 

26  Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui.

12:26-27 Il s’agit ici d’un appel à un amour mutuel, caractérisé par le souci de l’autre, dans la communion des croyants (cf. #Ph 2:1-4). Il contribue à préserver l’unité qui honore le Seigneur. Il n’existe qu’un seul corps, au sein duquel chacun trouve sa raison d’être et son moyen d’agir, sans pour autant perdre son identité ni la particularité du ministère que Dieu lui a confié.

 

27 ¶  Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part.

28  Et Dieu a établi dans l’Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues.

apôtres …  prophètes. Ils avaient pour fonction de:

1° poser les fondations de l’Église (#Ep 2:20);

2° recevoir et proclamer la révélation de la Parole de Dieu (#Ac 11:28 ; #Ac 21:10-11 ; #Ep 3:5);

3° confirmer cette Parole par des signes et des miracles (#2Co 12:12 ; cf. #Ac 8:6-7 ; #Hé 2:3-4).

Le mot « apôtres » désigne, en premier lieu, les douze choisis par le Seigneur lui-même, plus Paul et Matthias (#Ac 1:26). Dans un sens élargi, il s’applique à d’autres personnes qui avaient servi en tant que messagers de l’Église: Barnabas (#Ac 14: 14), Silas et Timothée (#1Th 2:6), ainsi que d’autres (#Ro 16: 7 ; #2Co 8:23 ; #Ph 2:25). Les apôtres de Christ ont été la source de la doctrine de l’Église (#Ac 2:42); les apôtres de l’Église (#2Co 8:23) ont été ses premiers dirigeants. Les prophètes étaient des hommes dotés d’un don particulier, au sein des Églises locales, pour prêcher la Parole de Dieu (#Ac 11:21-28 ; #Ac 13: 1). Leur message devait être jugé en fonction de la parole des apôtres.

docteurs. Il peut s’agir de la même fonction que les responsables enseignants, mais il est plus probable que ce terme doive être interprété dans un sens élargi et inclue tous ceux qui possèdent le don d’enseigner dans l’Église, qu’ils exercent la fonction de pasteur ou non.

secourir …  gouverner. Ces dons, d’un caractère moins spectaculaire, sont intercalés entre ceux dont l’action est plus visible afin de souligner leur nécessité vitale (v. #1Co 12:22). Le don de secourir désigne la capacité au service; le don du ministère en #Ro 12:7 appartient à la même catégorie. Le terme grec traduit par « gouverner » provient d’un verbe qui signifie « piloter un navire » (#Ac 27:11); il désigne l’aptitude à diriger les ministères de l’Église avec efficacité.

12:28-30

Dieu a établi. Ce passage souligne une fois de plus la souveraineté de Dieu (cf. vv. #1Co 12:7, #1Co 12:11, #1Co 12:18). Paul illustre la diversité et l’unité du corps par une répétition des différents ministères, appels et dons.

 

29  Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? (12-30) Tous ont-ils le don des miracles ?

12:29-30 Chacune de ces questions rhétoriques implique une réponse négative. Le corps de Christ se caractérise par la diversité, selon le plan souverain de Dieu.

 

30  Tous ont-ils le don des guérisons ? Tous parlent-ils en langues ? Tous interprètent-ils ?

31  Aspirez aux dons les meilleurs. Et je vais encore vous montrer une voie par excellence.

Aspirez. Compte tenu du contexte, ce verbe ne peut pas signifier que les chrétiens doivent désirer ardemment les dons les plus remarquables, puisque tout un ch. vient d’être consacré à combattre chez eux cette même attitude, considérée comme un péché. Il est mauvais d’aspirer à un don pour des raisons égoïstes, car les dons sont distribués par Dieu de manière souveraine, selon sa volonté (vv. #1Co 12:7, #1Co 12:11, #1Co 12:18, #1Co 12:28). Par conséquent, ce verbe ne doit pas être traduit par un impératif (un commandement), mais plutôt, comme sa forme le permet, par un indicatif (une simple affirmation d’un fait): « Vous désirez les dons les plus spectaculaires, à tort. » Ce qu’il faut donc faire impérativement, c’est cesser d’agir ainsi et apprendre la « voie par excellence », celle de l’amour, que Paul expliquera au ch. #1Co 13.

 
 1 CORINTHIENS 13 : 1 À 13
 La charité

1 ¶  Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit.

langues des hommes. Cf. #1Co 12:10, #1Co 12:28 ; #1Co 14:4-33. Ce don était la capacité de parler des langues humaines identifiables. Établi une première fois en #Ac 2:4-13 (cf. les notes sur ce passage), ce fait est à nouveau affirmé ici, où Paul souligne, d’une manière on ne peut plus claire, qu’il s’agit bien de langues « des hommes », donc d’un langage humain. C’était ce don que les Corinthiens prisaient le plus, au point d’en abuser gravement et de se laisser entraîner dans des imitations aux conséquences les plus désastreuses. Dieu a donné la capacité de parler dans une langue inconnue de l’orateur comme un signe aux fonctions limitées.

langues …  des anges. L’apôtre écrit en termes généraux et purement hypothétiques. Il n’existe aucun enseignement biblique sur l’existence d’un langage des anges particulier que les hommes pourraient apprendre.

amour. Il s’agit d’un amour qui est don de soi, plus préoccupé par le fait de donner que de recevoir (#Jn 3:16 ; cf. #1Co 14:1 ; #Mt 5:44-45 ; #Jn 13: 1, #Jn 13:34-35 ; #Jn 15: 9 ; #Ro 5:10 ; #Ep 2:4-7 ; #Ph 2:2 ; #Col 3:14 ; #Hé 10:24). Il n’était pas particulièrement apprécié dans la littérature grecque ancienne et était par conséquent peu employé. Cependant, il est très fréquent dans le N.T. Si celui qui parle n’a pas d’amour, il aura beau avoir tous les dons d’orateur et de polyglotte et même (pure hypothèse) la connaissance de la langue des anges, son discours ne sera rien de plus que du bruit. À l’époque du N.T., les rites en l’honneur des divinités païennes telles que Cybèle et Bacchus ou Dionysos comprenaient des bruits extatiques, accompagnés de gongs, de cymbales et de trompettes. Si les Corinthiens ne s’exprimaient pas avec le langage de l’amour, leur discours ne valait pas plus que le charabia des rites païens.

13:1-13 Les dons spirituels ne manquaient pas à Corinthe (#1Co 1:7); la vraie doctrine était préservée (#1Co 11:2), mais l’amour faisait défaut. Une telle situation amenait des querelles et des manifestations de l’égoïsme et de l’orgueil qui affligeaient l’Église, en particulier dans le domaine des dons spirituels. Au lieu de se montrer jaloux de ce qu’ils ne possédaient pas et de désirer pour eux-mêmes des dons particulièrement spectaculaires, les croyants devaient rechercher ce qui est le plus élevé: l’amour mutuel. D’un point de vue littéraire, ce ch. est souvent considéré comme la plus belle page jamais écrite par Paul. Il occupe une place centrale dans sa présentation des dons spirituels (ch. #1Co 12:1-14: 2). En effet, après avoir parlé de la distribution des dons (ch. #1Co 12) et avant de présenter leur fonction (ch. #1Co 14), il aborde la question de l’attitude requise dans tout ministère au sein de l’Église (ch. #1Co 13).

 

2  Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien.

le don de prophétie. En #1Co 14:1-5, Paul déclare que ce don est le plus important de tous parce qu’il permet d’apporter la vérité de Dieu au peuple. Lui aussi doit être exercé dans l’amour (cf. #Ep 4:15).

la science de tous les mystères et toute la connaissance. Cela comprend les dons de sagesse, de connaissance et de discernement (cf. #Ph 1:9), à exercer avec amour.

toute la foi. Il s’agit du don de la foi (la prière de foi persévérante, qui n’a aucune utilité sans un amour désintéressé pour l’Église.

 

3  Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien.

brûlé. La pratique consistant à brûler les chrétiens sur un bûcher ne devait commencer que plusieurs années plus tard, mais il ne faisait aucun doute qu’une telle mort était particulièrement horrible. Se séparer de tous ses biens ou être brûlé ne sera d’aucun bénéfice spirituel, si cet acte n’est pas accompli pour l’amour du corps de Christ.

 

4 ¶  La charité est patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n’est point envieuse ; la charité ne se vante point, elle ne s’enfle point d’orgueil,

13:4-7 Dans le commentaire précédent (vv. #1Co 13:1-3), l’accent est mis sur le vide produit par l’absence d’amour dans le ministère. Dans ces vv., Paul décrit au contraire la plénitude de l’amour. Chaque exemple présente l’une des œuvres de l’amour. L’amour est action, et non abstraction. L’amour est patient et magnanime envers son prochain. À contrario, l’amour ne connaît ni l’envie, ni la vanité, ni l’arrogance, puisque ces caractéristiques sont à l’opposé du service désintéressé. Il n’est jamais grossier ou dominateur, il n’impose pas sa volonté, il ne s’irrite jamais, il ne s’offense jamais, il ne se réjouit jamais du péché d’autrui, même d’un ennemi. Il est entièrement dévoué à la vérité dans tous les domaines. L’amour protège, croit, espère et endure « tout » ce qui fait partie de la volonté juste et miséricordieuse de Dieu et que les autres rejettent.

 

5  elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s’irrite point, elle ne soupçonne point le mal,

6  elle ne se réjouit point de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité ;

7  elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout.

8 ¶  La charité ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra.

13:8-10

ne périt jamais. L’amour en tant que caractéristique divine est permanent. Il subsiste malgré les échecs (cf. #1Pi 4:8 ; #1Jn 4:16). Paul donne d’autant plus de valeur à la permanence de l’amour qu’il le compare à des dons spirituels que les Corinthiens estimaient hautement: la prophétie, la connaissance et les langues, qui auront toutes une fin. Il n’est pas inutile de faire une distinction entre la manière dont la prophétie et la connaissance prennent fin et celle qui est propre au don des langues. La différence est suggérée par les formes du verbe grec La prophétie et la connaissance seront toutes deux « abolies »: le verbe indique que quelque chose mettra fin à ces deux fonctions. Les vv. #1Co 13:9-10 montrent que ce qui abolira la connaissance et la prophétie, c’est « ce qui est parfait ». À son arrivée, ces dons n’auront plus raison d’être. Ce qui est « parfait » n’est pas l’existence de l’Ecriture dans sa totalité, puisque ces deux dons sont encore exercés et le seront aussi dans le royaume à venir (cf. #Joe 2:28 ; #Ac 2:17 ; #Ap 11:3); l’Écriture ne nous permet pas de voir « face à face » ni d’avoir une connaissance parfaite semblable à celle de Dieu (v. #1Co 13: 12). Paul ne pensait pas non plus à l’enlèvement de l’Église ni même au retour de Christ, puisque dans le royaume qui suivra ces événements il y aura de nombreux prédicateurs et enseignants (cf. #Esa 29:18 ; #Esa 32:3-4 ; #Joe 2:28 ; #Ap 11:3). Ce qui est parfait ne peut être que l’état éternel: lorsque nous serons dans la gloire, dans le nouveau ciel et la nouvelle terre qui dureront éternellement, nous pourrons voir Dieu face à face (#Ap 22: 4) et avoir une connaissance complète. Comme un enfant grandit en connaissance, les croyants parviendront à la connaissance parfaite, et de tels dons ne seront plus nécessaires. La fin du don des langues, quant à elle, est décrite par un autre verbe, qui signifie que le don cessera de lui-même, comme cela a été le cas à la fin de l’époque apostolique. Il ne prendra pas fin avec la venue de ce qui est « parfait », car il aura cessé auparavant. À cause de leur caractère unique, les dons des langues et de leur interprétation avaient la même fonction que tous les autres dons à valeur de signe: confirmer l’exactitude du message et l’autorité des messagers de l’Évangile avant que le N.T. ne soit complet (#Hé 2:3-4). Depuis, l’Écriture est devenue la norme qui permet de juger de la vérité de tout et de tous. Les « langues » étaient aussi limitées du fait qu’elles servaient de signe à valeur judiciaire de la part du Dieu qui jugeait Israël cf. #Esa 28:11-12). De plus, elles étaient un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants, en particulier parmi les Juifs. Elles représentaient un moyen d’édification bien inférieur à la prédication et à l’enseignement. En fait, le ch. #1Co 14 dans son ensemble avait pour objet de démontrer aux Corinthiens, tellement préoccupés par les langues, qu’elles n’avaient qu’une valeur inférieure comme moyen de communication (vv. #1Co 13:1-12), de louange (vv. #1Co 13:13-19) et d’évangélisation (vv. #1Co 13:20-25). La prophétie leur était bien supérieure, et elle le demeure (vv. #1Co 13: 1, #1Co 13:3-6, #1Co 13: 24, #1Co 13: 29, #1Co 13: 31, #1Co 13: 39). Par ailleurs, la cessation du don des langues est manifeste du fait de leur absence des autres livres du N.T., à l’exception des Actes. Dans l’Église primitive, les langues n’ont plus été utilisées ni mentionnées dès la fin de la rédaction des Écritures. L’histoire de l’Église reste quasiment muette à leur sujet après le Ier siècle: elles n’apparaissaient que sporadiquement, et dans des groupes d’un caractère douteux.

 

9  Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie,

10  mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra.

11  Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant.

12  Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu.

13  Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l’espérance, la charité ; mais la plus grande de ces choses, c’est la charité.

l’amour. La foi et l’espérance n’auront plus lieu d’être, car leurs objets seront parfaitement réalisés au ciel, mais l’amour, la vertu divine, est éternel (cf. #1Jn 4:8). Au ciel, toute la place sera réservée à l’expression de l’amour parfait envers Dieu et envers le prochain.

 

1 CORINTHIENS 14 : 1 À 9
 Comparaison entre les dons des langues et le don de prophéties

1 ¶  Recherchez la charité. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie.

Recherchez l’amour. Cet ordre s’adresse à tous les croyants. L’Église de Corinthe aurait dû s’attacher à rechercher avec ardeur l’amour divin tel que décrit dans le ch. précédent, puisqu’un manque d’amour était à la base de tous ses problèmes spirituels.

Aspirez aussi aux dons spirituels. L’amour n’est pas un frein à la manifestation des dons. Paul avait recommandé de ne pas aspirer aux dons spectaculaires (#1Co 12:31) et de ne pas considérer tel don comme supérieur aux autres (#1Co 12:14-25). Dans le désir de se conformer à ses instructions, certains croyants auraient pu croire qu’il était préférable de mettre tous les dons de côté pour sauvegarder l’unité. Cependant, les dons spirituels sont souverainement distribués par Dieu à chaque croyant, et ils sont indispensables à l’édification de l’Église (#1Co 12:1-10). Dans ce contexte, aspirer aux dons, c’est désirer qu’ils soient utilisés au sein de la communauté avec fidélité et pour le service du Seigneur; il n’est nullement question d’ambitionner pour soi-même un don particulièrement prisé dont on est dépourvu. En tant qu’assemblée, les Corinthiens devaient désirer que tous les dons soient pleinement exprimés parmi eux. Le pluriel « vous » souligne l’aspiration de l’Église en tant qu’ensemble.

surtout …  prophétie. Ce don spirituel servait à l’édification de l’Église entière, contrairement aux langues (v. #1Co 14: 5).

 

2  En effet, celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend, et c’est en esprit qu’il dit des mystères.

celui qui parle en langue. Le mot langue est au singulier dans le texte grec; cf. vv. #1Co 14: 4, #1Co 14:13-14, #1Co 14: 19, #1Co 14: 27), ce qui indique qu’il s’agit du don païen factice qui se manifestait par un semblant de discours chez une personne en extase. Comme ce genre d’expression est défini par sa qualité unique de non-langage, l’emploi du singulier s’impose. À l’opposé, il est possible de distinguer les langues véritables les unes des autres, c’est pourquoi Paul emploie un pluriel lorsqu’il les évoque (vv. #1Co 14: 6, #1Co 14: 18, #1Co 14:22-23, #1Co 14: 29). Les seules exceptions se trouvent aux vv. 13, 27-28, où il est question d’une seule personne qui parle une seule langue humaine véritable.

 

ne parle pas aux hommes, mais à Dieu. « À Dieu » peut être mieux rendu par « à un dieu ». Le texte grec n’emploie pas d’article défini ici (voir une traduction identique en #Ac 17: 23, « à un dieu inconnu »). Leur langage incompréhensible n’était rien d’autre qu’un culte rendu à des dieux païens. La Bible ne mentionne aucun exemple où un croyant aurait parlé à Dieu dans une langue autre qu’une langue humaine.

personne ne le comprend, et c’est en esprit qu’il dit des mystères. Les Corinthiens charnels qui proféraient des faux discours d’inspiration païenne ne se souciaient guère d’être compris, mais ils tenaient à se donner en spectacle. L’esprit par lequel ils s’exprimaient n’était pas le Saint-Esprit, mais leur propre esprit humain ou même un démon; les mystères qu’ils proclamaient concernaient les religions initiatiques païennes et étaient censés représenter une profondeur de la connaissance accessible seulement à un petit groupe privilégié d’initiés. Ces mystères ne ressemblaient en rien à ceux mentionnés dans l’Écriture (#Mt 13: 11 ; #Ep 3:9), qui sont des révélations divines de la vérité auparavant cachée

14:2-39 Bien que certaines traductions manquent de cohérence sur ce point, la distinction entre le singulier langue et le pluriel langues est essentielle à la compréhension de ce ch. Paul semble employer le singulier pour désigner le faux don, qui consistait à produire des sons inintelligibles, et réserver le pluriel au don véritable des langues étrangères. C’est probablement à cause de cette distinction que certaines traductions ajoutent le mot « inconnu » devant chaque forme au singulier (cf. vv. #1Co 14: 2, #1Co 14: 4, #1Co 14:13-14, #1Co 14: 19, #1Co 14: 27). L’interprétation qui résulte de cette distinction sera précisée dans chaque passage concerné. Paul aborde trois aspects principaux du parler en langues accordé par le Saint-Esprit, par opposition aux tendances charnelles et aux simulations extatiques de langage empruntées au paganisme:

1° sa position inférieure par rapport à la prophétie (vv. #1Co 14:1-19);

2° sa raison d’être en tant que signe pour les non-croyants, et non pour les croyants (vv. #1Co 14:20-25);

3° son mode d’expression systématique, limité et ordonné (vv. #1Co 14:26-40).

 

3  Celui qui prophétise, au contraire, parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console.

prophétise. Le vrai don de prophétie ou de prédication de la vérité forme un contraste saisissant avec la cacophonie qui voulait passer pour l’expression du don des langues. Il produit des fruits conformes à la volonté de Dieu pour l’Église: l’édification dans la vérité, l’encouragement à l’obéissance et le réconfort dans les difficultés. Les dons spirituels s’expriment toujours pour le bénéfice des autres, jamais pour soi-même.

 

 4  Celui qui parle en langue s’édifie lui-même ; celui qui prophétise édifie l’Église.

en langue. À nouveau (comme au v. #1Co 14: 2), Paul emploie le singulier pour parler du baragouin païen et souligne avec sarcasme (cf. v. #1Co 14: 16 ; #1Co 4:8-10 pour un autre ex. de sarcasme) son caractère égoïste en tant qu’édification de soi-même. Remplis d’orgueil, certains croyants laissaient libre cours à l’expression de leur émotion qui, à son tour, gonflait leur ego et les faisait s’enorgueillir davantage.

édifie l’Église. Quel que soit leur genre, le ministère qui leur est lié ou encore la manifestation particulière qu’ils prennent, tous les dons spirituels proviennent du Saint-Esprit. Ils ont pour fonction de le faire connaître, de le faire comprendre et de le manifester dans l’Église et dans le monde, en étant une source de bénédiction spirituelle pour tous ceux qui bénéficient de leur exercice.

 

5  Je désire que vous parliez tous en langues, mais encore plus que vous prophétisiez. Celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins que ce dernier n’interprète, pour que l’Église en reçoive de l’édification.

parliez tous en langues …  prophétisiez. Dans ce passage, le pluriel « langues » apparaît puisqu’il s’agit du vrai don des langues. De toute évidence, Paul n’exprimait pas son désir réel, même concernant le vrai don, étant donné que l’idée même était inconcevable et contraire au principe de l’octroi souverain des dons par Dieu (#1Co 12:11, #1Co 12:30). Il émet ici tout simplement l’idée que, s’ils tenaient tellement à réclamer les dons qu’ils ne possédaient pas, ils devaient au moins rechercher celui qui était le plus durable et le plus précieux pour l’Église. Les langues sont utiles à l’Église seulement lorsqu’elles sont interprétées (le mot grec habituel pour « traduction »). Dieu a fait accompagner le don des langues par celui de l’interprétation, afin que le signe puisse servir aussi à édifier les croyants. Le don des langues ne devait jamais être exercé sans traduction (v. #1Co 14: 28), afin que l’Église puisse être édifiée lorsqu’il se manifestait.

 

6 ¶  Et maintenant, frères, de quelle utilité vous serais-je, si je venais à vous parlant en langues, et si je ne vous parlais pas par révélation, ou par connaissance, ou par prophétie, ou par doctrine ?

de quelle utilité vous serais-je …  en parlant en langues? Même un apôtre, s’il parlait en langues, n’apportait aucun bénéfice spirituel à une assemblée, à moins qu’une interprétation ne clarifie son discours. Celle-ci lui permettait de prêcher et d’enseigner la révélation et la connaissance d’une manière compréhensible. Ce don ne pouvait pas être employé à des fins personnelles, pour plusieurs raisons:

1° il était un signe pour les non-croyants (v. #1Co 14: 22);

2° il devait être interprété pour revêtir un sens, même pour l’orateur (v. #1Co 14: 2);

3° il devait être une source d’édification pour l’Église (v. #1Co 14: 6).

 

7  Si les objets inanimés qui rendent un son, comme une flûte ou une harpe, ne rendent pas des sons distincts, comment reconnaîtra-t-on ce qui est joué sur la flûte ou sur la harpe ?

14:7-9 Paul illustre ici sa pensée sur l’inutilité du don, même authentique, si aucune traduction ne l’accompagne pour que l’Église puisse en bénéficier. Si même les instruments inanimés sont censés produire des sons qui forment un sens, à combien plus forte raison la parole humaine doit-elle être porteuse de sens, en particulier lorsqu’elle a pour fonction d’exprimer les pensées de Dieu.

 

8  Et si la trompette rend un son confus, qui se préparera au combat ?

9  De même vous, si par la langue vous ne donnez pas une parole distincte, comment saura-t-on ce que vous dites ? Car vous parlerez en l’air.

 

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