NOUVEAU TESTAMENT
1 CORRINTHIENS 3 suite à 7 partiel
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
13 car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun.
le jour. C’est-à-dire le temps du tribunal de Christ. Cette expression est une métaphore qui représente le lieu où le Seigneur siégera lorsqu’il jugera les vies des croyants, avant de leur accorder des récompenses éternelles. Elle est la traduction du mot grec bêma, qui désignait l’estrade sur laquelle les athlètes victorieux se tenaient pour recevoir leur couronne (par exemple; durant les jeux isthmiques). Ce mot est aussi employé dans le N.T. pour parler du lieu où s’effectuaient les jugements publics, comme celui de Jésus devant Pilate (#Mt 27:19 ; #Jn 19: 13). Cependant, ce passage fait clairement allusion à la récompense des athlètes. Comme la ville de Corinthe possédait une estrade à double fonction à la fois lieu de la remise des prix et du tribunal (#Ac 18:12-16) - les Corinthiens saisissaient sans peine l’analogie.
se révélera dans le feu. Le feu du jugement divin sert de test (cf. #Job 23: 10 ; #Za 13: 9 ; #1Pi 1:17-18 ; #Ap 3:18). D’après #2Co 5:10, le bois, le foin et le chaume représentent des choses sans valeur qui ne résisteront pas au jugement par le feu; cf. #Col 2:18).
14 Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense.
subsiste. Tout ce qui a été accompli par la puissance de Dieu et pour sa gloire résistera à l’épreuve du feu (cf. #Mt 25:21, #Mt 25:23 ; #2Co 5:9 ; #Ph 3:13-14 ; #1Th 2:19-20 ; #2Ti 4:7-8 ; #Ja 1:12 ; #1Pi 5:4 ; #Ap 22: 12).
récompense. Cf. #Ap 22: 12. Il ne s’agit pas du jugement du péché, car Christ l’a pris sur lui (#Ro 8:1); aucun croyant ne sera donc jamais jugé pour le péché. Ce jugement ne sert qu’à déterminer la récompense éternelle (cf. #1Co 4:5, « la louange qui lui sera due »).
15 Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu.
sera sauvé. Aucun croyant, si misérable soit-il, ne perdra son salut.
16 ¶ Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?
3:16-17 Ce passage constitue un avertissement sévère à l’intention de tous ceux qui voudraient entraver ou détruire l’édification de l’Église sur Christ.
17 Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes.
18 ¶ Que nul ne s’abuse lui-même, si quelqu’un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage.
3:18-19a
s’abuse lui-même. Ceux qui souillent l’Église et pensent réussir à la détruire par le biais de leur sagesse tout humaine feraient bien mieux de rejeter cette sagesse et d’accepter la folie de la croix de Christ.
19 Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. Aussi est-il écrit : Il prend les sages dans leur ruse.
3:19b-20 Paul cite #Job 5:13 et #Ps 94:11 dans le but de renforcer l’argument développé en #1Co 1:18-25 ; il rappelle ainsi que la sagesse humaine, qui ne peut pas sauver, ne peut pas non plus bâtir une Église ni même empêcher sa croissance.
20 Et encore : Le Seigneur connaît les pensées des sages, Il sait qu’elles sont vaines.
21 ¶ Que personne donc ne mette sa gloire dans des hommes ; car tout est à vous,
mette sa gloire dans des hommes. Cf. v. #1Co 3:4 ; #1Co 1:12. La croissance de l’Église n’est pas portée au compte de Paul, d’Apollos et d’autres serviteurs.
tout est à vous. Dieu offre ses dons les plus précieux à tous les croyants sans distinction. Prétendre à une part de gloire plus grande ne revient pas seulement à avoir des revendications insensées: c’est un péché.
22 soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir.
le monde. Bien que l’univers soit temporairement livré entre les mains de Satan, il reste l’ouvrage de Dieu qui le donne en possession aux chrétiens (#1Jn 5:19). Cependant, lors du millénium et durant l’éternité, les croyants posséderont dans une plus large mesure la nouvelle terre et leur patrie éternelle (#Mt 5:5 ; #Ap 21).
vie. C’est-à-dire la vie spirituelle et éternelle (cf. #Jn 14: 23 ; #2P 1:3-4).
mort. C’est-à-dire la mort spirituelle et éternelle (#1Co 15:54-57 ; #Ph 1:21-24).
choses présentes. C’est-à-dire le vécu et les biens du croyant dans cette vie (cf. #Ro 8:37-39).
choses à venir. C’est-à-dire toutes les bénédictions du ciel. Cf. #1Pi 1:3-4.
Tout est à vous. En Christ, tout ce qui est bon et saint est destiné à bénir les croyants, pour la gloire de Dieu. Cf. #Ep 1:3 ; #2P 1:3.
23 Tout est à vous ; et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu.
Christ … Dieu. Lorsque les croyants prennent conscience qu’ils appartiennent à Christ et qu’ainsi ils s’appartiennent mutuellement - ils trouvent dans cette réalité la meilleure motivation qui soit pour rechercher l’unité dans l’Église (#1Co 6:17 ; #Jn 9:9-10, #Jn 9:21-23 ; #Ph 2:1-4).
1 ¶ Ainsi, qu’on nous regarde comme des serviteurs de Christ, et des dispensateurs des mystères de Dieu.
qu’on nous regarde. Paul désirait que ses collaborateurs et lui soient considérés comme d’humbles messagers, selon la tâche que Dieu leur avait confiée (cf. #1Co 3:9, #1Co 3:22).
serviteurs. L’humilité de Paul transparaît dans le choix de ce mot, puisqu’il désignait les rameurs de fond de cale, c’est-à-dire les esclaves situés au plus bas dans la hiérarchie et objets du plus grand mépris, ceux qui étaient placés au niveau inférieur des galères romaines (#1Co 9:16 ; cf. #Lu 1:2 ; #Ac 20: 19).
dispensateurs. Paul définit ses responsabilités d’apôtre en employant un mot grec traduit aussi par économe, administrateur. Il s’appliquait, à l’origine, à la personne chargée de gérer la maison et les biens de son maître: elle avait la responsabilité des bâtiments, des champs, des finances, de la nourriture, des autres serviteurs et quelquefois même des enfants du propriétaire. Cf. #1Pi 4:10.
mystères de Dieu. Dans le N.T., le mot « mystère » désigne la révélation divine qui était cachée par le passé. Ici, il est employé dans un sens plus large: toute la vérité de Dieu révélée dans le N.T. (#Ac 20:20-21, #Ac 20: 27 ; #2Ti 2:15 ; #2Ti 3:16). En tant que serviteur de Dieu et dispensateur de ses mystères, Paul devait faire connaître la totalité de cette révélation et veiller à ce qu’elle soit préservée.
2 Du reste, ce qu’on demande des dispensateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle.
fidèle. La qualité essentielle d’un serviteur ou d’un administrateur est l’obéissance, la loyauté envers son maître (v. #1Co 4:17 ; #1Co 7:25 ; cf. #Mt 24:45-51 ; #Col 1:7 ; #Col 4:7).
3 Pour moi, il m’importe fort peu d’être jugé par vous, ou par un tribunal humain. Je ne me juge pas non plus moi-même,
tribunal humain. Paul ne fait pas preuve d’arrogance et ne prétend pas être supérieur aux autres, chrétiens ou non-croyants. Il veut simplement souligner que le jugement humain sur sa vie le sien compris - n’est pas celui qui compte vraiment.
4 (4-3) car je ne me sens coupable de rien ; (4-4) mais ce n’est pas pour cela que je suis justifié. Celui qui me juge, c’est le Seigneur.
ce n’est pas pour cela que je suis justifié. Le regard sincère de Paul sur sa propre vie ne suffisait pas pour l’acquitter de tous ses manquements.
le Seigneur. C’est à lui qu’appartient le verdict final, car il est le seul à pouvoir juger de l’obéissance et de la fidélité de tout homme (#2Ti 2:15).
5 C’est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu’à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due.
ce qui est caché dans les ténèbres … desseins des cœurs. C’est-à-dire les motivations, les pensées et les attitudes du cœur, connues de Dieu seul. Comme la récompense finale ne dépend pas seulement du service visible, mais aussi de l’engagement intérieur (cf. #1Co 10:31), Dieu seul est en mesure de rétribuer chacun avec justice.
6 C’est à cause de vous, frères, que j’ai fait de ces choses une application à ma personne et à celle d’Apollos, afin que vous appreniez en nos personnes à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit, et que nul de vous ne conçoive de l’orgueil en faveur de l’un contre l’autre.
à cause de vous. L’humilité de Paul, exprimée à la lumière du jugement de Dieu sur les plus grands apôtres et prédicateurs, était un bon exemple pour les croyants: ils ne devaient estimer aucun d’eux au-dessus des autres (cf. #Ge 18: 27 ; #Ge 32:10 ; #Ex 3:11 ; #Jug 6:15 ; #Mt 3:14 ; #Lu 5:8 ; #Jn 1:26-27 ; #Ac 20: 19 ; #2Co 3:5 ; #Ep 3:8).
ces choses. C’est-à-dire les métaphores utilisées pour évoquer le travail des personnes au service du Seigneur, y compris Apollos et Paul lui-même: des cultivateurs (#1Co 3:6-9), des bâtisseurs (#1Co 3:10-15) et des serviteurs dispensateurs (vv. #1Co 4:1-5).
ce qui est écrit. Les serviteurs fidèles de Dieu doivent être traités avec respect, mais seulement dans la limite de ce qui est scripturaire (#1Th 5:12 ; #1Ti 5:17 ; #Hé 13: 7, #Hé 13: 17).
conçoive de l’orgueil. L’orgueil et l’arrogance faisaient partie des problèmes majeurs de l’Église de Corinthe (cf. vv. #1Co 4:18 ; #1Co 5:2 ; #1Co 8:1 ; #1Co 13: 4 ; #2Co 12: 20).
7 ¶ Car qui est-ce qui te distingue ? Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu ?
te glorifies-tu. S’enorgueillir revient à tromper les autres, puisque tous les biens d’une personne lui viennent de la main providentielle de Dieu (cf. #1Ch 29:11-16 ; #Job 1:21 ; #Ja 1:17).
8 Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, sans nous vous avez commencé à régner. Et puissiez-vous régner en effet, afin que nous aussi nous régnions avec vous !
rassasiés … riches … régner. Une condamnation sévère se cache derrière cette accumulation de fausses louanges. Sur un ton sarcastique, Paul suggère que certains Corinthiens, imbus d’eux-mêmes, étaient déjà parvenus à la perfection spirituelle. Ils ressemblaient aux Laodicéens (cf. #Ap 3:17). Cf. #Ph 3:12 ; #2Ti 4:8 ; #Ja 1:12 ; #1Pi 5:4.
régner. Cependant, Paul désirait sincèrement que ce soit déjà l’époque de leur règne, le millénium, afin qu’ils puissent tous avoir part à la gloire du Seigneur.
9 Car Dieu, ce me semble, a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes.
L’image représente des prisonniers condamnés à mort, menés dans une arène romaine pour combattre avant de succomber. Le carnage de ceux qui étaient introduits en dernier constituait l’apothéose du spectacle. Dans sa sagesse souveraine et pour sa gloire suprême, Dieu avait décidé que les apôtres devaient apparaître aux yeux des hommes et des anges sous les traits de ces misérables condamnés (cf. #Mt 19: 28). Semblables à des gladiateurs voués à la destruction, ils étaient l’objet du ridicule, emprisonnés, couverts de coups et de crachats; cependant, Dieu glorifiait son nom à travers eux, car il se servait d’eux pour bâtir son royaume.
10 Nous sommes fous à cause de Christ ; mais vous, vous êtes sages en Christ ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts. Vous êtes honorés, et nous sommes méprisés !
fous … sages. Paul formule une nouvelle critique teintée d’ironie, cette fois-ci envers lui-même, comme pour imiter l’attitude hautaine des Corinthiens à son égard (cf. #Ac 17: 18).
11 Jusqu’à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité ; nous sommes maltraités, errants çà et là ;
4:11-13 Les apôtres et les premiers prédicateurs se situaient à l’échelon social le plus bas. Tandis que les Corinthiens se prenaient pour des rois (v. #1Co 4:8), Paul savait qu’il était un serviteur destiné à souffrir (cf. #2Co 1:8-9 ; #2Co 4:8-12 ; #2Co 6:4-10 ; #2Co 11:23-28).
12 nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ;
nos propres mains. Les Grecs y compris certains croyants de l’Église de Corinthe - considéraient le travail manuel, tel que l’effectuaient les apôtres, comme avilissant et dévolu uniquement aux esclaves. Mais Paul n’était contrarié par aucun travail qui s’avérerait nécessaire pour faire avancer la prédication de l’Évangile (cf. #Ac 18: 3 ; #Ac 20: 34 ; #2Co 11:23-28 ; #1Th 2:9 ; #2Th 3:8 ; #2Ti 3:12).
13 calomniés, nous parlons avec bonté ; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu’à maintenant.
balayures … rebut. C’est-à-dire les déchets que l’on enlève d’un plat sale ou les résidus d’une boîte à ordures. Au sens figuré, ces termes qualifiaient les criminels les plus ignobles, souvent sacrifiés lors de cérémonies païennes. C’est ainsi que le monde mais non pas Dieu - voyait Paul et ses compagnons. Quel reproche véhément adressé aux Corinthiens! Orgueilleux et charnels, ils se croyaient au sommet de l’humanité, tandis que l’apôtre se plaçait humblement tout en bas.
14 ¶ Ce n’est pas pour vous faire honte que j’écris ces choses ; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés.
enfants bien-aimés. Malgré leur immaturité charnelle et même ignoble par moments - Paul tenait les croyants de Corinthe en grande affection (cf. #2Co 12:14-15 ; #Ga 4:19 ; #Ph 1:23-27 ; #3Jn 4).
avertis. Littéralement « place à l’esprit » dans le but d’exhorter et de blâmer. L’emploi de ce verbe présuppose l’existence de certains dysfonctionnements et la nécessité d’apporter des corrections (cf. #Mt 18:15-20 ; #Ac 20: 31 ; #1Th 2:7-12 ; #1Th 5:14).
15 Car, quand vous auriez dix mille maîtres en Christ, vous n’avez cependant pas plusieurs pères, puisque c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ par l’Évangile.
dix mille maîtres. Le texte dit littéralement « des myriades de précepteurs », manière emphatique de désigner un grand nombre de gardiens de la morale auprès des enfants. Paul était leur unique père spirituel, c’est pourquoi personne d’autre n’avait pour eux plus d’affection que lui.
16 Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs.
soyez mes imitateurs. Cf. #1Co 11:1. C’est une exhortation hardie, mais justifiée. Les responsables spirituels doivent être un exemple de ressemblance à Christ que d’autres pourront suivre et imiter (cf. #1Ti 4:12 ; #Hé 13: 7).
17 ¶ Pour cela je vous ai envoyé Timothée, qui est mon enfant bien-aimé et fidèle dans le Seigneur ; il vous rappellera quelles sont mes voies en Christ, quelle est la manière dont j’enseigne partout dans toutes les Églises.
Timothée. Il avait été formé par Paul et était d’une telle fidélité que l’apôtre pouvait l’envoyer en toute confiance comme son représentant. Cf. #2Ti 2:2 ; #2Ti 3:10-14.
j’enseigne. Il est ici question de doctrine et non de conseils. Par son enseignement et son exemple, Timothée allait consolider les vérités éternelles enseignées par Paul.
18 Quelques-uns se sont enflés d’orgueil, comme si je ne devais pas aller chez vous.
4:18-19
enflés d’orgueil. Ces gens pensaient, dans leur suffisance, qu’ils n’auraient plus jamais à revoir Paul. Cependant, si Dieu le voulait, l’apôtre leur rendrait une nouvelle visite prochainement. Il ne pouvait laisser libre cours à leur orgueil et à leur péché, pour leur propre bien autant que pour l’intégrité de l’Évangile (cf. #Hé 12:6). Cette confrontation permettrait de constater quelle était la mesure réelle de leur puissance spirituelle.
19 Mais j’irai bientôt chez vous, si c’est la volonté du Seigneur, et je connaîtrai, non les paroles, mais la puissance de ceux qui se sont enflés.
20 Car le royaume de Dieu ne consiste pas en paroles, mais en puissance.
paroles … puissance. Le caractère spirituel ne se mesure pas à la vigueur du langage, mais à la puissance de la vie (cf. #Mt 7:21-23).
21 Que voulez-vous ? Que j’aille chez vous avec une verge, ou avec amour et dans un esprit de douceur ?
verge. Les responsables spirituels doivent faire usage de la verge de la correction si les personnes persistent dans le péché. Cette correction doit s’exercer selon le modèle présenté en #1Co 5:1-13 ; cf. #Mt 18:15-18.
1 ¶ On entend dire généralement qu’il y a parmi vous de l’impudicité, et une impudicité telle qu’elle ne se rencontre pas même chez les païens ; c’est au point que l’un de vous a la femme de son père.
débauche. Ce péché était si abject que même les voisins païens de l’Église en étaient scandalisés. Les Corinthiens avaient tenté de justifier ou minimiser ce péché notoire, même après que Paul leur avait écrit à ce sujet (v. #1Co 5:9). Le mot grec pour « débauche » est à la racine du mot « pornographie ».
la femme de son père. C’est-à-dire la belle-mère. Cet inceste, aussi ignoble que si le péché était commis avec votre propre mère, était puni de mort dans l’A.T. (#Lé 18:7-8, #Lé 18:29 ; cf. #De 22:30); il était rare (« ne se rencontre même pas ») et illégal sous la loi romaine.
2 Et vous êtes enflés d’orgueil ! Et vous n’avez pas été plutôt dans l’affliction, afin que celui qui a commis cet acte fût ôté du milieu de vous !
enflés d’orgueil. Ils étaient charnels et arrogants au point d’excuser même le vice extrême.
ôté. Excommunié, comme au v. #1Co 5:7 (cf. #Mt 18:15-17 ; #Ep 5:3, #Ep 5:11 ; #2Th 3:6).
3 Pour moi, absent de corps, mais présent d’esprit, j’ai déjà jugé, comme si j’étais présent, celui qui a commis un tel acte.
déjà jugé. Paul avait prononcé un jugement contre ce pécheur, et l’Église devait faire de même.
4 Au nom du Seigneur Jésus, vous et mon esprit étant assemblés avec la puissance de notre Seigneur Jésus,
Au nom du Seigneur. C’est-à-dire en accord avec le caractère saint de sa personne et avec sa volonté.
assemblés. L’action devait être menée lorsque l’Église serait réunie.
puissance. C’est-à-dire ici son autorité. Une action entreprise contre les pécheurs qui refusent de se repentir au sein de l’Église a la pleine approbation du Seigneur.
5 qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus.
livré à Satan. Le verbe « livrer », employé dans le contexte d’une procédure juridique, signifiait « remettre entre les mains d’une autorité pour condamnation ». Ici, il équivaut à une excommunication de croyants professants qui consiste à les priver de la bénédiction du culte et de la communion des chrétiens et à les renvoyer dans le royaume de Satan, c’est-à-dire le système du monde.
la destruction de la chair. Cette expression décrit le châtiment divin contre le péché, qui peut avoir pour conséquence la maladie, voire la mort. cf. #Ac 5:1-11.
l’esprit soit sauvé. La personne qui refuse de se repentir risque de beaucoup souffrir du jugement de Dieu, mais elle ne pourra plus exercer de mauvaise influence au sein de l’Église. En outre, il est plus probable qu’elle se détourne du mal et qu’elle soit sauvée à travers cette épreuve que si son péché était toléré dans l’Église.
jour du Seigneur Jésus. Le moment où le Seigneur reviendra pour récompenser son peuple.
6 C’est bien à tort que vous vous glorifiez. Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ?
vous glorifiez. On pourrait traduire aussi par « vous vantez ». Une telle attitude était d’autant plus mauvaise que ce sentiment orgueilleux de satisfaction les empêchait de faire face à leurs responsabilités en présence du péché flagrant qui ravageait l’Église.
levain. Dans l’Écriture, il représente l’influence mauvaise, excepté dans de rares passages, comme dans #Mt 13:33, où il symbolise la bonne influence du royaume des cieux (cf. #Ex 13:3, #Ex 13:7).
toute la pâte. Lorsqu’il est toléré, le péché pénètre et corrompt l’ensemble de l’Église locale.
7 ¶ Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé.
Christ, notre Pâque. Le pain sans levain symbolisait la libération d’Égypte intervenue lors de la Pâque (#Ex 12:15-17). De même, l’Église doit être sans levain, puisqu’elle a été séparée de la domination du péché et de la mort par le sacrifice de l’Agneau pascal parfait, le Seigneur Jésus-Christ. Par conséquent, elle doit se dépouiller de tout péché afin de se séparer de l’ancienne manière de vivre, y compris de l’influence de membres de l’Église qui persisteraient dans le péché.
8 Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité.
célébrons donc la fête. Contrairement à la Pâque de l’A.T., qui est une commémoration annuelle, les croyants célèbrent sans cesse la « fête » de la nouvelle Pâque, Jésus-Christ. De même que les Juifs honorent la première en mangeant des pains sans levain, les chrétiens célèbrent leur Pâque perpétuelle avec des vies dépourvues de levain.
9 ¶ Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir des relations avec les impudiques, -
ma lettre. Dans une lettre précédente, Paul enseignait à l’Église de Corinthe la nécessité de se séparer de personnes immorales (cf. v. #1Co 5:11 ; #2Th 3:6-15).
10 non pas d’une manière absolue avec les impudiques de ce monde, ou avec les cupides et les ravisseurs, ou avec les idolâtres ; autrement, il vous faudrait sortir du monde.
de ce monde. De toute évidence, l’Église avait mal interprété le conseil contenu dans cette lettre et avait cessé toute relation avec ceux qui n’étaient pas sauvés dans le monde, tout en continuant de tolérer le péché en son sein. Cette attitude était bien plus dangereuse pour la communion fraternelle. Cf. #Jn 17:15, #Jn 17:18. Dieu veut que nous soyons des témoins dans le monde (cf. #Mt 5:13-16 ; #Ac 1:8 ; #Ph 2:15).
11 Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme.
se nommant frère. Paul explicite ce qu’il voulait dire dans sa lettre précédente: il s’attendait à ce qu’ils se séparent de tous ceux qui se disent frères mais qui pèchent systématiquement.
pas même manger. Le repas était un signe d’acceptation et de communion à cette époque. Cf. #2Th 3:6, #2Th 3:14.
12 Qu’ai-je, en effet, à juger ceux du dehors ? N’est-ce pas ceux du dedans que vous avez à juger ?
5:12-13
dehors. Ni Paul ni l’Église n’avaient à se poser en juges des non-croyants. L’Église doit exercer le jugement sur ceux qui lui appartiennent et exclure les pécheurs du milieu d’elle (cf. #1Pi 4:17). Le jugement contre ceux du dehors est réservé à Dieu; l’Église a, pour sa part, le devoir de les évangéliser. Le v. 13 est une citation de #De 17:7.
13 Pour ceux du dehors, Dieu les juge. Ôtez le méchant du milieu de vous.
1 CORINTHIENS 6 : 1 À 20
1 ¶ Quelqu’un de vous, lorsqu’il a un différend avec un autre, ose-t-il plaider devant les injustes, et non devant les saints ?
ose. Celui qui porte plainte contre un frère dans un tribunal séculier commet un acte délibéré de désobéissance en raison des implications qu’a tout péché: il déplaît à Dieu.
un différend. L’expression grecque originale était un synonyme courant de procès (« affaire »).
injustes. Ce terme qualifie leur condition spirituelle, la perdition, et non leur caractère moral.
devant les saints. Les différends entre les croyants doivent être réglés au sein de l’Église.
2 Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si c’est par vous que le monde est jugé, êtes-vous indignes de rendre les moindres jugements ?
jugeront le monde. Puisque les chrétiens aideront Christ à juger le monde dans le millénium (#Ap 2:26-27 ; #Ap 3:21 ; cf. #Da 7:22), ils sont d’autant plus capables de régler des affaires d’une importance mineure qui peuvent survenir entre eux durant cette vie. Ils ont en effet dès à présent accès à la vérité, à l’Esprit, aux dons et à toutes les ressources disponibles en Christ.
3 Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? Et nous ne jugerions pas, à plus forte raison, les choses de cette vie ?
jugerons les anges. Le verbe grec peut signifier « diriger » ou « gouverner ». Comme c’est le Seigneur lui-même qui jugera les anges déchus (#2P 2:4 ; #Jude 6), une interprétation possible de cette expression est que nous exercerons une certaine autorité sur les saints anges dans l’éternité. Les anges sont des « esprits au service de Dieu » qui exercent un ministère en faveur des saints (#Hé 1:14); il semble donc raisonnable de penser qu’ils nous serviront lorsque nous serons dans la gloire.
4 Quand donc vous avez des différends pour les choses de cette vie, ce sont des gens dont l’Église ne fait aucun cas que vous prenez pour juges !
Ce verset, qui n’est pas sans poser quelques problèmes de traduction, a été rendu de diverses manières. Cependant, sa signification fondamentale est claire: il est inconcevable que les chrétiens en situation de conflit se tournent vers ceux qui sont les moins qualifiés (les non-croyants) pour apporter une solution à leur problème. Les chrétiens les moins rompus aux questions juridiques, mais qui connaissent la Parole de Dieu et qui obéissent à l’Esprit sont bien plus compétents pour régler les litiges entre croyants que le plus chevronné des non-croyants, qui est dépourvu de la connaissance de la vérité et n’a pas l’Esprit de Dieu.
5 Je le dis à votre honte. Ainsi il n’y a parmi vous pas un seul homme sage qui puisse prononcer entre ses frères.
6:5-6
honte. Une action telle que poursuivre un autre chrétien en justice n’est pas seulement honteuse (v. #1Co 6:5), elle est aussi tout à l’opposé d’une manière d’agir juste et obéissante. Les croyants qui portent plainte les uns contre les autres subissent une défaite morale et une perte dans le domaine spirituel avant même que leur cas soit entendu, et ils encourent un châtiment divin (cf. #Hé 12: 3ss).
6 Mais un frère plaide contre un frère, et cela devant des infidèles !
7 C’est déjà certes un défaut chez vous que d’avoir des procès les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice ? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller ?
Pourquoi ne souffrez-vous pas … injustice? La réponse est sous-entendue: les causes d’une telle conduite sont un péché honteux (v. #1Co 6:5) et une défaite morale (v. #1Co 6:8). Ces deux éléments sont à leur tour le fruit d’une attitude égoïste qui pousse à discréditer Dieu, sa sagesse, sa puissance et son plan souverain et à nuire à l’Église et au témoignage de l’Évangile de Christ.
dépouiller. Les chrétiens n’ont aucun droit d’avoir recours à un règlement juridique devant un tribunal. Il est préférable de faire confiance à Dieu et à son plan souverain en cas de difficultés ou de perte financière, plutôt que de désobéir et de s’exposer à des souffrances spirituelles.
8 Mais c’est vous qui commettez l’injustice et qui dépouillez, et c’est envers des frères que vous agissez de la sorte !
vous qui commettez l’injustice et qui dépouillez. Paul parle ici de ceux qui portent plainte contre leurs frères en Christ, en soulignant qu’ils commettent le même tort que celui qu’ils veulent redresser au tribunal.
9 ¶ Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, (6-10) ni les efféminés, ni les infâmes,
n’hériteront point le royaume. Le royaume constitue la sphère du salut où Dieu règne en tant que roi sur tous ceux qui lui appartiennent par là. Tous les croyants font partie de ce royaume spirituel, même s’ils doivent encore attendre, pour bénéficier pleinement de cet héritage spirituel, les temps à venir. Les personnes qui s’adonnent à ces péchés ne sont pas sauvées (v. #1Co 6:10). Les croyants commettent parfois de tels péchés, mais ce n’est pas leur manière d’agir habituelle. Si tel est cependant le cas, cette vie de péché est une preuve que le croyant n’appartient pas au royaume. Les vrais croyants à qui il arrive de pécher regrettent profondément leurs actes et cherchent à obtenir la victoire sur leurs désobéissances (cf. #Ro 7:14-25).
débauchés. Tous ceux qui se livrent à l’immoralité sexuelle, en particulier en dehors du mariage.
idolâtres. Ceux qui adorent une fausse divinité ou suivent un faux système religieux.
adultères. Les personnes mariées qui ont des relations sexuelles en dehors du mariage.
6:9-10 Ce catalogue de péchés, bien que non exhaustif, contient les principaux types de transgressions caractérisant ceux qui ne sont pas sauvés.
10 ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu.
efféminés … homosexuels. Ces termes désignent ceux qui corrompent les relations normales homme-femme par la substitution de rôles. Le travestisme et d’autres perversions liées au changement de sexe sont aussi visés (cf. #Ge 1:27 ; #De 22: 5). Toutes ces déviations coupables sont condamnées dans l’Écriture (cf. #Lé 18: 22 ; #Lé 20: 13 ; #Ro 1:26-27 ; #1Ti 1:10).
voleurs … cupides. Ces deux catégories de personnes sont coupables du même péché: la convoitise. Les cupides désirent posséder ce qui appartient à d’autres, les voleurs se l’approprient.
outrageux. C’est-à-dire ceux qui cherchent à détruire les autres par la parole.
ravisseurs. Des escrocs qui, sans voler directement, désavantagent injustement les autres pour leur propre gain.
11 Et c’est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu.
quelques-uns d’entre vous. Même si tous les chrétiens n’ont pas été coupables de tous ces péchés-là, tous sont d’anciens pécheurs, puisque Christ est venu pour sauver les pécheurs (cf. #Mt 9:13 ; #Ro 5:20). Certains revenaient à leurs anciennes habitudes et retombaient dans les mêmes péchés qu’autrefois. Paul leur rappelle que, s’ils reprennent leur ancien mode de vie, ils n’hériteront pas du salut éternel, car leurs actes témoigneront du fait qu’ils n’ont jamais été sauvés (cf. #2Co 5:17).
lavés. Il s’agit ici de la nouvelle vie qu’ils ont reçue par le moyen de la purification et de la régénération spirituelles (cf. #Jn 3:3-8 ; #2Co 5:17 ; #Ep 2:10 ; #Tit 3:5).
sanctifiés. Il en résulte une nouvelle attitude, celle qu’une vie transformée ne manque pas de produire. La domination du péché est brisée et remplacée par de nouveaux principes de vie caractérisés par l’obéissance et la sainteté. Sans être parfaite, la vie s’oriente néanmoins dans une nouvelle direction (cf. #Ro 6:17-18, #Ro 6:22).
justifiés. Les croyants bénéficient d’une nouvelle position devant Dieu: ils sont revêtus de la justice de Christ. Par sa mort, il a pris sur lui les péchés des croyants et a souffert pour eux. Ainsi, sa justice est portée à leur compte et leur ouvre la voie vers la bénédiction (#Ro 3:26 ; #Ro 4:22-25 ; #2Co 5:21 ; #Ph 3:8-9 ; #1Pi 3:18).
par l’Esprit. Le Saint-Esprit opère la transformation qui se produit lors du salut (cf. #Jn 3:3-5).
12 ¶ Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile ; tout m’est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit.
Tout m’est permis … pas utile. Peut-être, s’agit-il d’un slogan des Corinthiens. Il est tout à fait exact que Dieu pardonne les péchés commis par un croyant (#Ep 1:7), mais tout ce que celui-ci fait n’est pas forcément utile ou profitable. Le prix à payer pour avoir abusé de la liberté et de la grâce est très élevé. Le péché provoque toujours une perte.
asservir. Il existe dans le péché une puissance qui lui permet de tenir sous sa domination celui qui le commet (cf. #Ro 6:14). Aucun péché n’exerce un pouvoir plus fort que le péché sexuel. Même s’il ne fait pas partie du mode de vie habituel d’un vrai croyant, il peut toutefois constituer une pratique récurrente qui met à mal la paix, la joie et l’utilité pour le service. Il conduit au châtiment divin et expose à la discipline de l’Église (cf. #1Co 5:1ss). Le croyant ne doit jamais se laisser diriger par le péché, mais il doit, au contraire, le maîtriser par la force du Seigneur. Paul rejette catégoriquement l’idée que la liberté en Christ justifierait la pratique du péché (cf. #Ro 7:6 ; #Ro 8:13, #Ro 8:21).
6:12-20 Purifié, sanctifié et justifié éternellement par la grâce de Dieu, le croyant est libre (cf. #Ro 8:21, #Ro 8:33 ; #Ga 5:1, #Ga 5:13). Les Corinthiens avaient profité de leur liberté de la manière contre laquelle Paul avait mis en garde les Galates: en en faisant un prétexte pour vivre selon la chair (#Ga 5:13). Dans cette section, Paul expose donc l’erreur des chrétiens de Corinthe, qui excusaient leurs péchés en affirmant que leurs actes étaient couverts par la grâce de Dieu.
13 Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments ; et Dieu détruira l’un comme les autres. Mais le corps n’est pas pour l’impudicité. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps.
aliments … ventre. Il s’agit peut-être d’un proverbe qui exprimait l’idée populaire selon laquelle les relations sexuelles seraient de nature purement biologique, comme le fait de manger. L’influence du dualisme philosophique contribua sans doute à l’établissement de ce concept: le corps, et lui seul, était considéré comme mauvais; dès lors, les actes commis physiquement revêtaient un caractère inévitable et ne pouvaient donc pas porter à conséquence. La relation entre les deux éléments étant d’ordre purement biologique et temporel, les Corinthiens, comme certainement beaucoup de leurs amis païens, établissaient un parallèle visant à justifier leur conduite immorale.
le corps … le Seigneur. Paul rejette cette analogie facile qui justifiait le péché. Le corps et la nourriture entrent dans des relations temporelles qui disparaîtront un
14 Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance.
Cf. #Ac 2:32 ; #Ep 1:19. Le corps des croyants et le Seigneur jouissent d’une relation éternelle qui ne périra jamais. Le corps du croyant sera un jour transformé, ressuscité, glorifié et revêtu d’une nature céleste. Cf. #1Co 15: 35-54 ; #Ph 3:20-21.
15 Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ ? Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d’une prostituée ? (6-16) Loin de là !
membres. Le corps du croyant n’est pas seulement la propriété du Seigneur ici et maintenant (v. #1Co 6:14), il fait aussi partie intégrante de son corps, l’Église (#Ep 1:22-23). Le corps du chrétien est un temple spirituel dans lequel habite l’Esprit de Christ (#1Co 12:3 ; #Jn 7:38-39 ; #Jn 20: 22 ; #Ac 1:8 ; #Ro 8:9 ; #2Co 6:16); par conséquent, lorsqu’un croyant commet un péché de débauche, il engage Christ lui-même dans une relation avec une prostituée. Tout péché sexuel n’est rien d’autre que de la prostitution.
Loin de là! Ces mots traduisent la plus catégorique des négations en grec: « Qu’il n’en soit pas ainsi! »
16 Ne savez-vous pas que celui qui s’attache à la prostituée est un seul corps avec elle ? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair.
une seule chair. Paul appuie l’idée exprimée dans le v. précédent par une citation de #Ge 2:24. Le v. cité déclare que, lorsqu’un homme et une femme s’unissent dans une relation intime, ils deviennent « une seule chair ». Celui qui s’unit à une prostituée devient une seule chair avec elle; ainsi, Christ est spirituellement lié à elle.
17 Mais celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit.
un seul esprit. Pour renforcer son propos, Paul déclare que toute relation sexuelle en dehors du mariage constitue un péché; toutefois, des croyants sont particulièrement coupables s’ils s’impliquent dans une liaison illégitime, parce qu’elle profane la personne de Jésus-Christ avec qui ils sont unis (#Jn 14:18-23 ; #Jn 15: 4, #Jn 15: 7 ; #Jn 17:20-23 ; #Ro 12:5). Cet argument devrait rendre un tel péché inconcevable.
18 Fuyez l’impudicité. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est hors du corps ; mais celui qui se livre à l’impudicité pèche contre son propre corps.
péché est hors du corps. D’une certaine manière, le péché de débauche est particulièrement destructeur parce qu’il touche la personne dans son intimité; il l’entraîne et la corrompt au niveau le plus profond de son être. Paul fait toutefois probablement allusion ici à des maladies vénériennes, aussi courantes et dévastatrices à son époque qu’aujourd’hui. Aucun autre péché ne contient une telle puissance de destruction du corps; c’est pourquoi, conscient de la réalité évoquée aux vv. #1Co 6:19-20, le croyant doit l’éviter à tout prix.
19 Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ?
point à vous-mêmes. Le corps du chrétien appartient au Seigneur (v. #1Co 6:13), il fait partie du corps de Christ (v. #1Co 6:15) et il est le temple du Saint-Esprit. Tout acte de fornication, d’adultère, ou tout autre péché est commis par le croyant dans le sanctuaire, le lieu très saint, la demeure de Dieu. Dans l’A.T., le souverain sacrificateur s’y rendait une fois par an, non sans avoir accompli un rituel minutieux de purification, sous peine de mourir (#Lé 16).
20 Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu.
un grand prix. C’est-à-dire le sang précieux de Christ.
glorifiez … Dieu. C’est l’objectif suprême du chrétien (#1Co 10:31).
1 ¶ Pour ce qui concerne les choses dont vous m’avez écrit, je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme.
toucher de femme. Euphémisme juif pour parler des relations sexuelles (voir par exemple, #Ge 20: 6 ; #Ru 2:9 ; #Pr 6:29). Paul dit en substance qu’il est bon de rester célibataire. Cependant, cet état n’est pas le seul valable, et il n’est pas supérieur au mariage (cf. #Ge 1:28 ; #Ge 2:18).
7:1-7 Certains croyants pensaient qu’il était préférable de vivre seul à cause de tous les péchés liés au domaine physique et de toute la confusion relative à la vie conjugale; le célibat leur apparaissait comme une condition spirituellement supérieure. Cette conception erronée pouvait conduire ceux qui se faisaient une fausse idée de la piété à prôner le divorce dans le but de redevenir libres. Dans ces vercets., Paul évoque certes la valeur du célibat véritable, mais sans critiquer ni déprécier le mariage.
7:1-11:34 Cette section comprend la réponse de Paul aux questions pratiques que les Corinthiens lui avaient posées (#1Co 7:1) dans une lettre transmise probablement par Stéphanas, Fortunatus et Achaïcus (#1Co 16: 17). La première de ces questions concernait le mariage, un thème problématique chez ces croyants. Leur culture moralement corrompue tolérait en effet des actes tels que la fornication, l’adultère, l’homosexualité, la polygamie et le concubinage.
2 Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari.
débauche. Les péchés liés à la sexualité guettent tout particulièrement les célibataires (cf. #Mt 19: 12). C’est en effet uniquement dans le cadre du mariage que Dieu autorise la satisfaction des désirs physiques. Cependant, le mariage ne doit pas être réduit à cette fonction. Paul en avait une vision bien plus élevée, et il en fait part en #Ep 5:22-23. La question qui le préoccupe ici, c’est le problème de la sexualité pour les personnes seules.
3 Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et que la femme agisse de même envers son mari.
rende … ce qu’il lui doit. Les chrétiens mariés ne doivent pas empêcher leur conjoint de jouir de l’union conjugale. L’abstinence dans ce domaine se justifie chez les personnes non mariées, mais non entre époux. Elle était peut-être couramment pratiquée lorsque l’un des conjoints n’était pas croyant.
4 La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme.
dispose. Les liens du mariage octroient à chacun des conjoints le droit de disposer, pour sa satisfaction, du corps de l’autre.
5 Ne vous privez point l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence.
Ne vous privez point. Cet impératif permet de supposer que la pratique de l’abstinence sexuelle était courante parmi les croyants: peut-être par réaction aux péchés de débauche commis dans le passé, ils voulaient mettre fin à toute relation intime. Les époux peuvent s’abstenir pour un temps de l’union conjugale, mais uniquement lorsqu’ils décident d’un commun accord d’inclure cet élément dans leur jeûne afin de se rendre plus disponibles pour l’intercession.
retournez ensemble. Les rapports intimes reprennent dès que la période de consécration spirituelle commune prend fin.