NOUVEAU TESTAMENT
1 CORRINTHIENS 7 suite à 10 partiel
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
1 CORINTHIENS 7 : 6 à 40
6 Je dis cela par condescendance, je n’en fais pas un ordre.
condescendance. Une traduction plus exacte de l’original grec parlerait de « conscience » ou d’« opinion mutuelle ». Paul ne recommandait pas le mariage comme remède à la tentation endurée en cas de célibat, parce qu’il était parfaitement conscient des avantages procurés par l’une et l’autre conditions. Le degré de spiritualité ne dépend absolument pas de l’état civil, bien que le mariage soit un don de Dieu (cf. #1Pi 3:7, « la grâce de la vie »).
7 Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l’un d’une manière, l’autre d’une autre.
comme moi. Vivant lui-même seul, Paul se rendait compte que cet état lui conférait une liberté et une indépendance particulières pour servir Christ. Cependant, il n’entendait pas imposer le même modèle à tous les croyants, et il n’exigeait pas que les célibataires ne se marient pas ni que les personnes mariées vivent dans l’abstinence.
don. Le célibat et le mariage sont tous deux des dons de Dieu.
8 A ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu’il leur est bon de rester comme moi.
pas mariés … veuves. Ce v. distingue clairement les veuves des personnes non mariées. Cette dernière désignation (grec agamos) est employée à 4 reprises dans le N.T., et uniquement dans 1 Corinthiens (cf. vv. #1Co 7:11, #1Co 7:32, #1Co 7:34). Le v. 11 identifie les personnes divorcées comme étant « non mariées » par opposition aux « veuves » (vv. #1Co 7:39-40, dont le mariage a été rompu par la mort) et aux « vierges » (vv. #1Co 7:25, #1Co 7:28, qui n’ont jamais été mariées). Ainsi, à chacune de ses occurrences, le mot grec désigne des personnes qui ont été mariées par le passé et qui sont maintenant libres sans être veuves, c’est-à-dire des personnes divorcées. Il est fort probable que ces personnes, autrefois mariées, voulaient savoir si elles avaient, en tant que chrétiennes, le droit ou l’obligation - de se remarier.
comme moi. Paul, qui était probablement veuf, témoigne ici de son mariage passé en s’identifiant à ceux qui ne sont pas mariés et aux veufs. Il suggère tout d’abord qu’ils conservent leur condition présente parce qu’elle leur offre une plus grande liberté de servir Dieu (vv. #1Co 7:25-27, #1Co 7:32-34).
9 Mais s’ils manquent de continence, qu’ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler.
qu’ils se marient. Le verbe grec est à l’impératif et indique un ordre, puisqu’un croyant ne peut vivre une vie heureuse et servir le Seigneur efficacement s’il est dominé par une passion charnelle non satisfaite; c’était particulièrement vrai à Corinthe dans la société de l’époque.
10 ¶ A ceux qui sont mariés, j’ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari
non pas moi, mais le Seigneur. L’enseignement transmis ici par Paul avait déjà été clairement formulé par Jésus lors de son ministère terrestre (#Mt 5:31-32 ; #Mt 19:5-8 ; cf. #Ge 2:24 ; #Mal 2:16).
sépare. Ce mot est employé comme synonyme de divorce, puisque le v. 11 utilise le vocabulaire de la répudiation.
11 si elle est séparée, qu’elle demeure sans se marier ou qu’elle se réconcilie avec son mari, et que le mari ne répudie point sa femme.
demeure sans se marier. En cas de divorce entre chrétiens, sauf pour cause d’adultère, aucun des époux n’est libre de se remarier. Ils doivent soit se réconcilier, soit renoncer au mariage.
12 Aux autres, ce n’est pas le Seigneur, c’est moi qui dis : Si un frère a une femme non-croyante, et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il ne la répudie point ;
Aux autres. C’est-à-dire ceux qui ne sont pas concernés par les instructions des vv. 10-11.
moi qui dis. Cette expression n’est pas contraire au principe de l’inspiration et n’indique pas non plus que Paul se bornait à donner une opinion humaine. Elle signifie simplement que Jésus ne s’était pas exprimé sur ce sujet et que Dieu n’avait encore donné aucune instruction sur ce point, au moment où Paul écrivait. Apparemment, certains chrétiens pensaient qu’ils devaient divorcer de leur conjoint non croyant et vivre seuls ou se remarier avec un croyant.
7:12-13 Certains croyants devaient penser que le mariage avec un non-croyant les rendait impurs. Cependant, c’est le contraire qui est vrai (v. #1Co 7:14).
13 et si une femme a un mari non-croyant, et qu’il consente à habiter avec elle, qu’elle ne répudie point son mari.
14 Car le mari non-croyant est sanctifié par la femme, et la femme non-croyante est sanctifiée par le frère ; autrement, vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints.
sanctifié. Ce terme n’est pas l’équivalent de « sauvé », sinon l’époux ne serait pas présenté comme étant un non-croyant. La sanctification est d’ordre familial et matrimonial, et non personnel ou spirituel. Le conjoint qui n’est pas sauvé reçoit une bénédiction temporelle du fait que l’autre appartient à Dieu. La grâce dont bénéficie une femme ou un mari chrétien touche aussi son conjoint et peut même le conduire au salut.
enfants … saints. Le chrétien ne devrait pas se séparer de son conjoint non croyant par crainte que la présence de celui-ci ne rende impurs leurs enfants; la promesse de Dieu garantit en effet exactement le contraire: les enfants seraient impurs si les deux parents n’étaient pas sauvés, mais du fait de la présence d’un parent sauvé, ils bénéficient de la faveur divine qui repose sur lui. Dieu les met ainsi à l’abri d’un dommage spirituel injustifié et leur accorde de nombreuses bénédictions, y compris, bien souvent, le salut.
15 Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare ; le frère ou la sœur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix.
qu’il se sépare. C’est-à-dire qu’il divorce (cf. vv. #1Co 7:10-11). Lorsqu’un époux non croyant ne tolère pas la foi en Christ de l’autre et désire le divorce, il est préférable de le laisser faire, afin de préserver la paix dans la famille (cf. #Ro 12:18). Le lien du mariage est brisé seulement par la mort (#Ro 7:2), l’adultère (#Mt 19: 9) ou la séparation de l’époux non croyant.
ne sont pas liés. Lorsque le lien est brisé de l’une de ces manières, le chrétien est libre de se remarier avec un croyant. Tout au long de l’Écriture, en cas de divorce légitime, le remariage est autorisé. Lorsque le divorce est permis, le remariage l’est aussi. Le droit des veuves de se remarier (vv. #1Co 7:39-40 ; #Ro 7:3) à cause de la rupture du « lien » s’applique par extension aux cas où le lien n’existe plus.
16 Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ?
Certains croyants hésitaient à laisser partir le conjoint qui n’était pas sauvé, lorsque celui-ci désirait divorcer et qu’il créait de la discorde au sein de la famille. Ils pensaient pouvoir l’évangéliser s’ils demeuraient ensemble et obtenir ainsi sa conversion. Paul affirme qu’une telle assurance n’existe pas et qu’il est préférable de divorcer et d’être en paix (v. #1Co 7:15), si le partenaire qui n’est pas sauvé désire mettre ainsi fin au mariage.
17 ¶ Seulement, que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu. C’est ainsi que je l’ordonne dans toutes les Églises.
Paul énonce ici pour la première fois le principe du contentement qui devrait caractériser tous les chrétiens. Il le rappellera encore aux vv. 20, 24.
7:17-24 Le mécontentement était un état d’esprit très répandu parmi ces nouveaux croyants de l’Église de Corinthe. Comme montré jusque-là (vv. #1Co 7:1-16), certains voulaient changer de statut marital, d’autres étaient des esclaves qui désiraient devenir libres, d’autres encore se servaient de leur liberté en Christ pour justifier leur péché. Ce passage répond de manière générale à tous ces points et réitère le principe de base: les chrétiens doivent accepter la situation conjugale et la position sociale dans lesquelles Dieu les a placés. Ils doivent se réjouir de le servir dans ces circonstances jusqu’à ce qu’il décide de changer leur situation.
18 Quelqu’un a-t-il été appelé étant circoncis, qu’il demeure circoncis ; quelqu’un a-t-il été appelé étant incirconcis, qu’il ne se fasse pas circoncire.
appelé. Comme toujours dans les épîtres, ce terme renvoie à l’appel efficace qui sauve.
circoncis … incirconcis. Certains judaïsants exigeaient que tous les païens devenus croyants soient circoncis (#Ga 5:1-6), alors que d’autres chrétiens d’origine juive désiraient, eux, se dissocier du judaïsme au point de subir une opération chirurgicale pour devenir incirconcis (cela est attesté dans la littérature rabbinique). Devant ces opinions contradictoires, Paul éprouve le besoin de clarifier la question: il déclare que ni l’un ni l’autre ne sont nécessaires. Dans un sens plus large, cette phrase exprime l’idée que les croyants, qu’ils soient d’origine juive ou païenne, n’ont pas besoin d’abandonner leur identité culturelle pour adopter celle de l’autre groupe (v. #1Co 7:19). La culture, l’ordre social et les cérémonies extérieures n’ont aucune influence sur la vie spirituelle. Seules la foi et l’obéissance comptent vraiment.
19 La circoncision n’est rien, et l’incirconcision n’est rien, mais l’observation des commandements de Dieu est tout.
20 Que chacun demeure dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé.
21 As-tu été appelé étant esclave, ne t’en inquiète pas ; mais si tu peux devenir libre, profites-en plutôt.
étant esclave. Paul ne manifeste pas un quelconque soutien à l’esclavage; il enseigne que, même esclave, on est en mesure d’offrir obéissance et honneur à Christ (#Ep 6:5-8 ; #Col 3:23 ; #1Ti 6:1-2).
ne t’en inquiète pas. Dans la société moderne, cette recommandation peut paraître dépourvue de toute sensibilité, mais c’est le cas pour ceux qui se font une idée erronée de la liberté et la considèrent comme une sorte de droit divin plutôt que comme une alternative préférable.
22 Car l’esclave qui a été appelé dans le Seigneur est un affranchi du Seigneur ; de même, l’homme libre qui a été appelé est un esclave de Christ.
un affranchi du Seigneur. Dans le sens qui importe réellement, personne n’est plus libre qu’un chrétien, car Christ l’a libéré du pire des esclavages: celui du péché.
esclave de Christ. Ceux qui ne sont pas esclaves, mais qui ont un statut social de personnes libres, deviennent, spirituellement, les esclaves de Christ dans le salut (#Ro 6:22).
23 Vous avez été rachetés à un grand prix ; ne devenez pas esclaves des hommes.
un grand prix. C’est-à-dire le sang de Christ (#1Co 6:20 ; #1Pi 1:19).
esclaves des hommes. Cette expression s’applique à l’esclavage du péché, c’est-à-dire à la soumission à la manière de vivre dictée par les hommes, le monde et la chair. C’est d’un tel esclavage qu’il faut se préoccuper.
24 Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé.
25 ¶ Pour ce qui est des vierges, je n’ai point d’ordre du Seigneur ; mais je donne un avis, comme ayant reçu du Seigneur miséricorde pour être fidèle.
je n’ai point d’ordre. La conviction dont il fait part ici n’est pas un commandement, mais elle constitue néanmoins un conseil sage et éprouvé en faveur du célibat, donné par un homme digne de confiance et inspiré du Saint-Esprit.
7:25-40 Paul a commencé par déclarer que le célibat et le mariage sont tous deux bons et justes aux yeux du Seigneur (v. #1Co 7:7). Il a précisé aussi qu’une vie célibataire présente certains avantages pratiques pour la personne qui en a le don. Dans la suite de sa réponse aux questions des Corinthiens, il donne six raisons pour lesquelles il est préférable de ne pas se marier mais de rester célibataire:
1° la pression exercée par le système (vv. #1Co 7:25-27);
2° les difficultés engendrées par la chair (v. #1Co 7:28);
3° le caractère passager du monde (vv. #1Co 7:29-31);
4° les soucis causés par la vie conjugale (vv. #1Co 7:32-35);
5° les engagements pris par les pères (vv. #1Co 7:36-38);
6° le caractère permanent du mariage (vv. #1Co 7:39-40).
26 Voici donc ce que j’estime bon, à cause des temps difficiles qui s’approchent : il est bon à un homme d’être ainsi.
des temps difficiles qui s’approchent. Une calamité imminente dont la nature n’est pas précisée. Paul anticipait peut-être les persécutions romaines. Celles-ci commencèrent environ dix ans après la rédaction de cette épître.
d’être ainsi. La persécution est suffisamment difficile à vivre pour une personne seule. Les couples doivent faire face à un surcroît de problèmes et de souffrances, surtout lorsqu’ils ont des enfants.
27 Es-tu lié à une femme, ne cherche pas à rompre ce lien ; n’es-tu pas lié à une femme, ne cherche pas une femme.
Quels que soient les avantages du célibat, les personnes mariées ne doivent pas se séparer.
rompre ce lien. C’est-à-dire divorcer.
28 Si tu t’es marié, tu n’as point péché ; et si la vierge s’est mariée, elle n’a point péché ; mais ces personnes auront des tribulations dans la chair, et je voudrais vous les épargner.
marié, tu n’as point péché. Le mariage est une solution sainte et légitime, aussi bien pour les célibataires que les personnes divorcées.
tribulations dans la chair. Le mot « tribulation » signifie littéralement « pression, compression ». Le mariage amène deux personnes dont la nature est marquée par le péché à vivre dans une proximité intime. Il est inévitable que cette situation engendre des conflits, suscite des problèmes et exige des compromis que le célibat ignore. Les conflits du mariage peuvent dépasser les difficultés propres au célibat.
29 Voici ce que je dis, frères, c’est que le temps est court ; que désormais ceux qui ont des femmes soient comme n’en ayant pas,
le temps est court. La vie humaine est courte (cf. #Ja 4:14 ; #1Pi 1:24).
comme n’en ayant pas. Cela ne signifie pas que le mariage perde sa validité ou son caractère sérieux (cf. #Ep 5:22-33 ; #Col 3:18-19), ni qu’une abstinence physique de rapports conjugaux soit exigée (vv. #1Co 7:3-5). Paul enseigne ici que le mariage ne doit pas avoir un impact négatif sur notre consécration au Seigneur et notre service pour lui (cf. #Col 3:2). Il insiste sur la nécessité de donner la priorité au domaine éternel (cf. v. #1Co 7:31).
30 ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se réjouissent comme ne se réjouissant pas, ceux qui achètent comme ne possédant pas,
Le chrétien mûr ne se laisse pas absorber par les émotions de la vie au point de perdre sa motivation, abandonner son espérance et oublier son objectif.
31 et ceux qui usent du monde comme n’en usant pas, car la figure de ce monde passe.
usent … n’en usant pas. Ce passage évoque les plaisirs et le matérialisme qui dominent dans le monde. Les croyants ne doivent pas s’investir dans des affaires terrestres au détriment des choses spirituelles, qui seraient reléguées au second plan.
la figure. C’est-à-dire le mode de vie, la manière d’agir.
32 Or, je voudrais que vous fussiez sans inquiétude. Celui qui n’est pas marié s’inquiète des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur ;
soyez sans inquiétude. Une personne célibataire n’a pas à se préoccuper des besoins terrestres d’un partenaire; c’est pourquoi elle est en principe plus apte à se consacrer exclusivement à l’œuvre du Seigneur.
33 et celui qui est marié s’inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme.
choses du monde. Les réalités terrestres liées à un système qui va disparaître (v. #1Co 7:31).
7:33-34
moyens de plaire à sa femme … mari. Ce passage contient une recette simple et sans surprise pour un mariage réussi: chaque époux doit chercher à plaire à l’autre.
34 Il y a de même une différence entre la femme et la vierge : celle qui n’est pas mariée s’inquiète des choses du Seigneur, afin d’être sainte de corps et d’esprit ; et celle qui est mariée s’inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à son mari.
Certains manuscrits donnent une version légèrement différente de la première partie de ce verset: « et il est partagé. Quant à la femme qui n’est pas mariée et à la vierge, elles … ». Ils distinguent ainsi clairement entre les « vierges » et les femmes « non mariées ». Les « vierges » sont les femmes célibataires qui ne se sont jamais mariées, les femmes « non mariées » sont celles qui n’ont plus d’époux suite à un divorce. Les personnes privées de leur époux par la mort sont appelées veuves
35 Je dis cela dans votre intérêt ; ce n’est pas pour vous prendre au piège, c’est pour vous porter à ce qui est bienséant et propre à vous attacher au Seigneur sans distraction.
Le mariage en tant que tel n’empêche pas une grande consécration au Seigneur, mais il comporte plus d’éléments qui peuvent empiéter sur elle. Le célibat élimine certains de ces obstacles, sans toutefois garantir un niveau de spiritualité plus grand.
36 ¶ Si quelqu’un regarde comme déshonorant pour sa fille de dépasser l’âge nubile, et comme nécessaire de la marier, qu’il fasse ce qu’il veut, il ne pèche point ; qu’on se marie.
sa fille. On peut déduire de ce passage que certains croyants à Corinthe avaient décidé, comme acte de dévotion, de consacrer leur fille au Seigneur et de ne pas la marier.
nécessaire. Si la fille, lorsqu’elle en avait l’âge, insistait pour être mariée, le père était libre de rompre le vœu et de la donner en mariage.
37 Mais celui qui a pris une ferme résolution, sans contrainte et avec l’exercice de sa propre volonté, et qui a décidé en son cœur de garder sa fille vierge, celui-là fait bien.
sans contrainte. C’est-à-dire si sa fille ne s’y oppose pas. Le désir du père pour sa fille la garder célibataire pour la consacrer au Seigneur d’une manière particulière (v. #1Co 7:34) - est envisagé sous un angle positif, mais comme pour ceux qui décident de ne pas se marier (v. #1Co 7:28), le choix n’est pas posé en termes de bien ou de mal.
38 Ainsi, celui qui marie sa fille fait bien, et celui qui ne la marie pas fait mieux.
39 ¶ Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant ; mais si le mari meurt, elle est libre de se marier à qui elle veut ; seulement, que ce soit dans le Seigneur.
liée. La loi de Dieu considère le mariage comme une union pour la vie (cf. #Ge 2:24 ; #Mal 2:16 ; #Ro 7:1-3). À cause de ce caractère permanent, les disciples jugeaient préférable de ne pas se marier.
dans le Seigneur. Elle est libre de se marier uniquement à un croyant. Cette condition est valable pour tous les croyants qui se marient ou se remarient (cf. #2Co 6:14-16).
40 Elle est plus heureuse, néanmoins, si elle demeure comme elle est, suivant mon avis. Et moi aussi, je crois avoir l’Esprit de Dieu.
je crois avoir l’Esprit. Paul affirme, avec peut-être une touche de sarcasme, que ce conseil a été donné par le Saint-Esprit.
1 ¶ Pour ce qui concerne les viandes sacrifiées aux idoles, nous savons que nous avons tous la connaissance. — La connaissance enfle, mais la charité édifie.
viandes sacrifiées aux idoles. Les Grecs et les Romains adoraient plusieurs dieux et croyaient en l’existence de plusieurs esprits mauvais. Ils croyaient que les esprits mauvais tentaient de s’introduire dans les êtres humains en s’attachant à la nourriture avant qu’elle ne soit consommée; offrir cette nourriture en sacrifice aux dieux était le seul moyen efficace pour la soustraire au pouvoir des démons. Le sacrifice servait ainsi un double but: gagner la faveur d’une divinité et purifier les aliments de toute contamination démoniaque. Ce qui n’avait pas brûlé sur l’autel était servi lors des fêtes païennes, et les restes étaient vendus au marché. Après leur conversion, les croyants répugnaient à consommer de tels aliments, car ils les associaient à leur vie païenne passée et au culte des démons.
nous avons tous la connaissance. Paul et les croyants mûrs avaient assez de discernement pour ne pas se laisser perturber par la nourriture qui avait été offerte aux idoles avant d’être vendue au marché. Ils savaient que les divinités en question n’existaient pas et que les esprits mauvais n’infectaient pas vraiment les aliments.
l’amour édifie. L’union de l’amour à la connaissance évite au croyant d’exercer une liberté qui pourrait constituer une offense pour des croyants plus faibles et lui permet, plutôt, de contribuer à édifier les autres dans la vérité et dans la sagesse (cf. #1Co 13:1-4).
8:1-11:1 Dans cette section, Paul traite de la liberté dans l’Église.
2 Si quelqu’un croit savoir quelque chose, il n’a pas encore connu comme il faut connaître.
8:2-3 L’amour manifesté par le croyant est la preuve qu’il connaît Dieu. Cf. #1Jn 4:19-5:1.
3 Mais si quelqu’un aime Dieu, celui-là est connu de lui. —
4 ¶ Pour ce qui est donc de manger des viandes sacrifiées aux idoles, nous savons qu’il n’y a point d’idole dans le monde, et qu’il n’y a qu’un seul Dieu.
Paul se déclare d’accord avec les croyants bien instruits qui savaient que les idoles n’étaient rien et que, par conséquent, les aliments offerts aux idoles n’étaient pas souillés.
5 Car, s’il est des êtres qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, comme il existe réellement plusieurs dieux et plusieurs seigneurs,
qui sont appelés dieux. Certains de ces êtres étaient complètement factices, tandis que d’autres étaient des manifestations de démons, mais aucun n’était un vrai dieu (#Ps 115:4-7 ; #Ac 19: 26).
6 néanmoins pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes.
un seul Dieu, le Père … un seul Seigneur, Jésus-Christ. C’est une déclaration claire et puissante de l’égalité parfaite, quant à l’essence, entre le Père et le Fils (cf. #Ep 4:4-6).
7 ¶ Mais cette connaissance n’est pas chez tous. Quelques-uns, d’après la manière dont ils envisagent encore l’idole, mangent de ces viandes comme étant sacrifiées aux idoles, et leur conscience, qui est faible, en est souillée.
conscience … souillée. La conscience de certains nouveaux convertis les accusait encore fortement et les empêchait de manger de la nourriture consacrée aux idoles sans éprouver un sentiment de culpabilité ou de corruption spirituelle. Ils croyaient encore que les idoles étaient aussi réelles que mauvaises. Une conscience souillée est une conscience qui a été blessée, et cela produit de la crainte, de la honte et de la culpabilité.
8 Ce n’est pas un aliment qui nous rapproche de Dieu : si nous en mangeons, nous n’avons rien de plus ; si nous n’en mangeons pas, nous n’avons rien de moins.
nous rapproche de Dieu. Les aliments ont une valeur spirituelle neutre; consommer telle ou telle nourriture ne peut nous gagner l’approbation de Dieu.
9 Prenez garde, toutefois, que votre liberté ne devienne une pierre d’achoppement pour les faibles.
pierre d’achoppement. Certains croyants risquaient d’être amenés à retomber dans d’anciens péchés en consommant de la nourriture offerte aux idoles.
10 Car, si quelqu’un te voit, toi qui as de la connaissance, assis à table dans un temple d’idoles, sa conscience, à lui qui est faible, ne le portera-t-elle pas à manger des viandes sacrifiées aux idoles ?
11 Et ainsi le faible périra par ta connaissance, le frère pour lequel Christ est mort !
périra. Ou « se perdra », avec l’idée d’être amené à pécher.
pour lequel Christ est mort! Christ est mort pour tous ceux qui croient: il a porté le châtiment pour leurs péchés afin de satisfaire pleinement les exigences de la colère de Dieu.
12 En péchant de la sorte contre les frères, et en blessant leur conscience faible, vous péchez contre Christ.
vous péchez contre Christ. Cette remarque constitue un puissant avertissement: le fait de conduire un frère ou une sœur en Christ à pécher constitue plus qu’une simple offense contre cette personne; c’est un grave outrage contre le Seigneur lui-même.
13 C’est pourquoi, si un aliment scandalise mon frère, je ne mangerai jamais de viande, afin de ne pas scandaliser mon frère.
1 ¶ Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? N’êtes-vous pas mon œuvre dans le Seigneur ?
9:1-2 Dans le ch. #1Co 8, Paul a établi les limites de la liberté chrétienne. Dans ce ch., il indique comment il les a respectées dans sa propre vie. Aux vv. #1Co 9:1-18, il considère son droit d’être soutenu financièrement par ceux à qui il a prêché. Aux vv. #1Co 9:19-27, il explique qu’il serait prêt à abandonner tous ses droits pour gagner des âmes à Christ. Toutes ces questions ont une valeur rhétorique et réclament une réponse affirmative.
2 Si pour d’autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous ; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur.
sceau de mon apostolat. L’existence de l’Église à Corinthe était la preuve de l’authenticité du ministère apostolique de Paul.
3 ¶ C’est là ma défense contre ceux qui m’accusent.
accusent. Paul choisit ce verbe technique, qui désignait l’acte de mener une investigation préliminaire avant la prise de décision dans un procès, pour exposer d’entrée de jeu ses intentions: il était décidé à défendre ses droits, comme lors d’une procédure légale.
4 N’avons-nous pas le droit de manger et de boire ?
droit de manger et de boire. Cf. #1Ti 5:17-18. Il avait le droit de se marier (v. #1Co 9:5) ainsi que de recevoir un soutien financier de la part de ceux à qui il avait prêché.
5 N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ?
Céphas. Pierre, qui était marié (cf. #Mr 1:29-31).
6 Ou bien, est-ce que moi seul et Barnabas nous n’avons pas le droit de ne point travailler ?
travailler. C’est avec sarcasme que Paul, un fabricant de tentes (#Ac 18: 3), fait savoir aux Corinthiens que Barnabas et lui avaient le droit, autant que d’autres, de recevoir un soutien financier pour leur travail. Toutefois, à l’exception du soutien de quelques Églises (p. ex. #Ph 4:15-16), ils s’acquittaient eux-mêmes de leurs frais, non par obligation ou nécessité, mais volontairement.
7 Qui jamais fait le service militaire à ses propres frais ? Qui est-ce qui plante une vigne, et n’en mange pas le fruit ? Qui est-ce qui fait paître un troupeau, et ne se nourrit pas du lait du troupeau ?
Qui est-ce qui plante une vigne. Cf. #2Ti 2:6.
8 Ces choses que je dis, n’existent-elles que dans les usages des hommes ? la loi ne les dit-elle pas aussi ?
9 Car il est écrit dans la loi de Moïse : Tu n’emmuselleras point le bœuf quand il foule le grain. Dieu se met-il en peine des bœufs,
loi. C’est-à-dire l’Écriture; le v. cité est #De 25:4.
10 ou parle-t-il uniquement à cause de nous ? Oui, c’est à cause de nous qu’il a été écrit que celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain fouler avec l’espérance d’y avoir part.
à cause de nous. Comme dans le travail de la terre, l’activité exercée doit procurer les moyens de vivre.
11 Si nous avons semé parmi vous les biens spirituels, est-ce une grosse affaire si nous moissonnons vos biens temporels.
vos biens temporels. C’est-à-dire un soutien financier. Cf. #2Co 8:1-5.
12 Si d’autres jouissent de ce droit sur vous, n’est-ce pas plutôt à nous d’en jouir ? Mais nous n’avons point usé de ce droit ; au contraire, nous souffrons tout, afin de ne pas créer d’obstacle à l’Évangile de Christ.
d’autres jouissent. De toute évidence, l’Église avait soutenu financièrement d’autres serviteurs.
souffrons. Pour se distinguer clairement des faux docteurs qui sollicitaient de l’argent, Paul avait décidé de ne pas accepter de soutien, afin de ne choquer personne. Cf. #Ac 20: 34 ; #2Th 3:8.
13 Ne savez-vous pas que ceux qui remplissent les fonctions sacrées sont nourris par le temple, que ceux qui servent à l’autel ont part à l’autel ?
ont part à l’autel. Les sacrificateurs de l’A.T. étaient soutenus au moyen de la dîme des récoltes et des animaux, ainsi que par les dons financiers (#No 18:8-24 ; cf. #Ge 14:18-21).
14 De même aussi, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’Évangile de vivre de l’Évangile.
vivre de l’Évangile. C’est-à-dire gagner leur vie en prêchant la bonne nouvelle.
15 ¶ Pour moi, je n’ai usé d’aucun de ces droits, et ce n’est pas afin de les réclamer en ma faveur que j’écris ainsi ; car j’aimerais mieux mourir que de me laisser enlever ce sujet de gloire.
aucun de ces droits. Allusion aux six raisons invoquées aux vv. #1Co 9:1-14 qui prouvaient son droit à un soutien financier.
ce n’est pas … j’écris ainsi. Il n’espérait pas en secret que, malgré ses protestations, les Corinthiens se sentiraient obligés de le rétribuer (#2Co 11:8-9 ; cf. #1Th 2:9 ; #2Th 3:8 ; #1Pi 5:2).
j’aimerais mieux mourir. Il préférait mourir plutôt que d’amener quelqu’un à penser qu’il avait exercé son ministère pour des motifs liés à l’argent. Cf. #Ac 20:33-35 ; #1Pi 5:2.
laisser enlever ce sujet de gloire. L’expression « sujet de gloire » c’est-à-dire ce dont on peut se glorifier - comporte l’idée de réjouissance. C’est une véritable joie qui est partagée ici, et non de l’orgueil (cf. #1Co 1:31 ; #Ro 15: 17). Paul se réjouissait sincèrement du privilège qui lui était accordé de servir le Seigneur, et il ne désirait pas que la question du soutien financier le prive de cette joie parfaite.
16 Si j’annonce l’Évangile, ce n’est pas pour moi un sujet de gloire, car la nécessité m’en est imposée, et malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile !
ce n’est pas pour moi un sujet de gloire. Paul n’avait aucune raison personnelle de se glorifier (cf. v. #1Co 9:15). Il ne s’enorgueillissait pas de l’Évangile comme s’il lui appartenait en propre, et il ne ressentait aucune fierté à cause de sa manière de prêcher comme s’il s’agissait d’une capacité personnelle.
nécessité. Ce n’était pas l’orgueil qui poussait Paul à prêcher, mais une contrainte imposée par Dieu. Il n’avait pas d’autre choix parce que Dieu l’avait mis à part pour ce service (cf. #Ac 9:3-6, #Ac 9:15 ; #Ac 26:13-19 ; #Ga 1:15 ; #Col 1:25 ; cf. #Jér 1:5 ; #Jér 20: 9 ; #Lu 1:13-17).
malheur. Le châtiment divin le plus sévère est réservé aux serviteurs infidèles (#Hé 13: 17 ; #Ja 3:1).
17 Si je le fais de bon cœur, j’en ai la récompense ; mais si je le fais malgré moi, c’est une charge qui m’est confiée.
malgré moi. Cela ne signifie pas que Paul ne voulait pas obéir, mais plutôt qu’il avait été appelé indépendamment de sa propre volonté. Puisqu’il s’agissait du choix et de l’appel souverains de Dieu, il devait recevoir non une « récompense », mais plutôt une « charge » (une haute responsabilité ou un devoir important qui exigeait la plus grande application).
18 Quelle est donc ma récompense ? C’est d’offrir gratuitement l’Évangile que j’annonce, sans user de mon droit de prédicateur de l’Évangile.
ma récompense. La récompense de Paul n’était pas de l’argent, mais le privilège de prêcher l’Évangile sans soutien extérieur. Il pouvait ainsi ne pas user de sa liberté (son « droit »).
19 ¶ Car, bien que je sois libre à l’égard de tous, je me suis rendu le serviteur de tous, afin de gagner le plus grand nombre.
un serviteur. Paul avait fait le choix de ne pas jouir de son droit d’être soutenu financièrement et était ainsi devenu entièrement dépendant de son propre soutien. Il était motivé par la volonté de prévenir toute offense éventuelle et de gagner ainsi plus de personnes à Jésus-Christ (cf. #Pr 11:30).
20 Avec les Juifs, j’ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs ; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi quoique je ne sois pas moi-même sous la loi, afin de gagner ceux qui sont sous la loi ;
j’ai été comme Juif. Lorsqu’il témoignait aux Juifs, Paul adoptait toutes les habitudes culturelles et sociales juives qu’il était nécessaire d’adopter, dans la limite de son obéissance à Dieu et de sa conscience de chrétien. Il n’était pas lié par les traditions et les cérémonies du judaïsme, mais, même si toutes les contraintes légales avaient été levées, il restait celle de l’amour (cf. #Ro 9:3 ; #Ro 10:1 ; #Ro 11:14).
21 avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi quoique je ne sois point sans la loi de Dieu, étant sous la loi de Christ, afin de gagner ceux qui sont sans loi.
ceux … sans loi. C’est-à-dire les païens. Paul ne suggère pas ici de violer la loi morale de Dieu. Il explique lui-même qu’il n’est pas sans loi, puisqu’il est soumis à la loi de Jésus-Christ (cf. #Ja 1:25 ; #Ja 2:8, #Ja 2:12).
22 J’ai été faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns.
faible. L’apôtre avait fait l’effort de rendre le message de l’Évangile clair et accessible à ceux qui éprouveraient des difficultés à le comprendre. Il dut certainement agir ainsi à plusieurs reprises envers les Corinthiens eux-mêmes (cf. #1Co 2:1-5).
tout … de toute manière. Dans les limites de la Parole de Dieu, il ne commettait aucune offense envers les Juifs, les païens ou ceux qui étaient faibles d’entendement. Sans changer l’Écriture ni compromettre la vérité, il acceptait de s’abaisser toutes les fois que cela pouvait aider à conduire ses auditeurs au salut.
23 Je fais tout à cause de l’Évangile, afin d’y avoir part.
24 ¶ Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter.
le stade. Les Grecs affectionnaient deux grands événements athlétiques: les jeux olympiques et les jeux isthmiques. Comme ces derniers se déroulaient à Corinthe, les croyants de cette ville pouvaient facilement comprendre l’analogie avec une course où l’on cherche à remporter la victoire.
9:24-27 On ne peut mettre de limites à la liberté sans la maîtrise de soi, car la chair résiste à tout ce qui limite sa liberté d’action. Paul évoque ici sa maîtrise de lui-même.
25 Tous ceux qui combattent s’imposent toute espèce d’abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible ; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible.
abstinences. La maîtrise de soi est un élément essentiel à la victoire.
couronne. Une couronne de feuillages décernée au vainqueur de la course. Cf. #2Ti 4:8 ; #1Pi 5:4.
26 Moi donc, je cours, non pas comme à l’aventure ; je frappe, non pas comme battant l’air.
non pas comme à l’aventure. Paul mentionne à 4 reprises son objectif: gagner les âmes pour le salut (vv. #1Co 9:19, #1Co 9:22).
battant l’air. Avec cette nouvelle métaphore, empruntée au pugilat, Paul met en évidence qu’il n’est pas un boxeur qui remuerait ses bras sans aucun effet (cf. #1Ti 1:18).
27 Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d’être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres.
traite durement. Le verbe signifie littéralement « frapper sous l’œil ». Paul avait mis les pulsions de la chair hors d’état de nuire pour qu’elles ne puissent pas le freiner dans sa mission: gagner les âmes à Christ.
désapprouvé. Autre métaphore tirée des concours athlétiques: un concurrent qui ne satisfaisait pas aux exigences de l’entraînement de base était exclu des compétitions et, par conséquent, n’avait aucune chance de gagner. Paul pense probablement à certains péchés qui disqualifient un homme du ministère de la prédication et de la direction de l’Église, en particulier ceux qui portent atteinte à la pureté dans le domaine sexuel
1 ¶ Frères, je ne veux pas que vous ignoriez que nos pères ont tous été sous la nuée, qu’ils ont tous passé au travers de la mer,
Frères … ignoriez. Cette apostrophe fait le lien entre le principe évoqué dans le v. précédent, un manque de discipline personnelle entraîne la disqualification, et son illustration dans l’histoire de l’ancien Israël.
nos pères. Ce terme désigne l’ancien Israël, dont Paul était un descendant. Il demande en particulier à ses lecteurs de se rappeler ce qui arriva aux Israélites dans le désert à cause d’une liberté exercée sans maîtrise de soi.
sous la nuée. La présence de Dieu les guidait, manifestée par une nuée le jour et une colonne de feu la nuit (cf. #Ex 13: 21).
au travers de la mer. La mer Rouge, qui s’ouvrit pour laisser le passage à Israël et se referma sur l’armée égyptienne (cf. #Ex 14:26-31).
10:1-13 Le séjour d’Israël dans le désert entre l’Égypte et Canaan (#Ex 13: 21 ; #Ex 14: 6 ; #Ex 16: 15 ; #Ex 17: 6) illustre de manière dissuasive le mauvais usage de la liberté et les dangers d’un excès de confiance en soi. Les Israélites abusèrent de leur liberté nouvellement acquise et tombèrent dans l’idolâtrie, l’immoralité et la rébellion. Ils furent désapprouvés de Dieu et privés de sa bénédiction.
2 qu’ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer,
baptisés. Les Israélites furent immergés, non dans la mer, mais « en Moïse ». Cette expression indique leur union et leur solidarité avec lui en tant que chef du peuple.
3 qu’ils ont tous mangé le même aliment spirituel,
aliment … breuvage spirituel. C’est-à-dire la nourriture réelle apportée par la puissance spirituelle de Dieu. Cf. #Ex 16: 15 ; #Ex 17: 6.
4 et qu’ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ.
un rocher spirituel. Selon une légende juive, le rocher frappé par Moïse avait suivi les Israélites et leur avait fourni de l’eau tout au long de leur périple dans le désert. Paul enseigne qu’ils possèdent un rocher qui pourvoit à tous leurs besoins, et qu’il s’agit de Christ. Le mot rocher (petra) désigne une falaise massive, pas seulement un fragment de roche ou une grande pierre. Il symbolise le Messie (Christ) qui, avant son incarnation, protégeait son peuple et le maintenait en vie. Cf. #Mt 16: 18.
5 Mais la plupart d’entre eux ne furent point agréables à Dieu, puisqu’ils périrent dans le désert.
ne furent point agréables. Paul emploie ici une litote: en raison de l’extrême désobéissance d’Israël, Dieu ne laissa entrer dans la terre promise que deux des hommes âgés de plus de 19 ans qui avaient quitté l’Égypte (Josué et Caleb); tous les autres moururent dans le désert, y compris Moïse et Aaron, qui ne reçurent pas la permission d’entrer en Canaan (#No 20:8-12, #No 20: 24).
6 ¶ Or, ces choses sont arrivées pour nous servir d’exemples, afin que nous n’ayons pas de mauvais désirs, comme ils en ont eu.
nous servir d’exemples. Ils moururent dans le désert parce qu’ils avaient manqué de discipline personnelle et s’étaient ainsi laissés aller à tous leurs penchants. Ils s’étaient rendus coupables principalement de quatre péchés: l’idolâtrie (v. #1Co 10:7), l’immoralité sexuelle (v. #1Co 10:8), la tentation de Dieu (v. #1Co 10:9) et les plaintes (v. #1Co 10:10).
7 Ne devenez point idolâtres, comme quelques-uns d’eux, selon qu’il est écrit : Le peuple s’assit pour manger et pour boire ; puis ils se levèrent pour se divertir.
idolâtres. À peine sortis d’Égypte, les Israélites avaient succombé au culte des idoles, comme le relate #Ex 32:6 (le v. #Ex 32:6 est cité ici). Plus de 3000 personnes moururent pour avoir incité à une orgie immorale au pied du Sinaï (#Ex 32:28). Cf. #Ex 20: 3 ; #Ez 14: 3 ; #1Jn 5:21 ; #Ap 22: 9.
se divertir. Euphémisme pour les débauches sexuelles effroyables qui suivirent les excès de table.
8 Ne nous livrons point à l’impudicité, comme quelques-uns d’eux s’y livrèrent, de sorte qu’il en tomba vingt-trois mille en un seul jour.
vingt-trois mille. Comme #Ex 32 vient d’être cité au v. 7, il est fort probable que cet épisode se rapporte aussi à #Ex 32, et non à l’incident qui survint à Sittim (#No 25). Apparemment, 3000 personnes périrent de la main des Lévites, et 20 000 autres moururent de la plaie (#Ex 32:35).
9 Ne tentons point le Seigneur, comme le tentèrent quelques-uns d’eux, qui périrent par les serpents.
ne tentons point le Seigneur. #No 21 relate l’épisode où le peuple mit en cause la bonté et le plan souverain de celui qui prenait soin d’eux dans le désert, les protégeait et leur donnait le nécessaire: le rocher spirituel, Christ avant son incarnation.
serpents. Cf. #No 21: 6 ; cf. #1Co 11:30.
10 Ne murmurez point, comme murmurèrent quelques-uns d’eux, qui périrent par l’exterminateur.
exterminateur. Cet incident est rapporté en #No 16:3-41. Le même ange avait exécuté les premiers-nés des Égyptiens (#Ex 12:23) ainsi que 70 000 hommes, suite à un recensement ordonné par David (#2S 24:15-16), et l’ensemble de l’armée assyrienne qui assiégeait Jérusalem (#2Ch 32:21).
11 Ces choses leur sont arrivées pour servir d’exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles.
la fin des siècles. C’est-à-dire le temps du Messie, les derniers jours de l’histoire de la rédemption avant l’avènement du royaume messianique. Cf. #Hé 9:26 ; #1Jn 2:18.
12 Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber !
Cf. #Pr 16: 18. La Bible contient d’innombrables exemples d’un excès de confiance en soi (cf. #Est 3:1-5:2 ; #Esa 37:36-38 ; #Lu 22:33-34, #Lu 22:54-62 ; #Ap 3:1-3, #Ap 3:17).