NOUVEAU TESTAMENT
1 PIERRE 1 et 2 partiel
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
La première épître de Pierre
Titre
La lettre a toujours été identifiée (ainsi que la plupart des épîtres générales, cf. Jacques, Jean et Jude) par le nom de son auteur, Pierre, et par un titre (dans les manuscrits) qui la présente comme sa première lettre inspirée (cf. #2P 3:1).
Auteur et date
Le premier verset de cette épître la présente comme écrite par Pierre, qui était manifestement le chef des apôtres de Christ. Les auteurs des Évangiles mettent l’accent sur sa prééminence: ils placent son nom en tête de chacune des listes d’apôtres (#Mt 10 ; #Mr 3 ; #Lu 6 ; #Ac 1) et ils contiennent plus de renseignements à son sujet qu’à propos de n’importe qui, à l’exception de Christ. Appelé Simon (grec) ou Siméon (hébreu) à l’origine (cf. #Mr 1:16 ; #Jn 1:40-41), Pierre était le fils de Jonas (#Mt 16:17), homme aussi connu sous le nom de Jean (#Jn 1:42 dans certains manuscrits), et était membre d’une famille de pêcheurs qui habita à Bethsaïda puis à Capernaüm. C’est son frère André qui le conduisit à Christ (#Jn 1:40-42). Il était marié, et il semble que sa femme l’accompagnait dans son ministère (#Mr 1:29-31 ; #1Co 9:5).
Christ appela Pierre à le suivre (#Mr 1:16-17) au tout début de son ministère et le désigna plus tard comme apôtre (#Mt 10:2 ; #Lu 6:13-14). Il lui donna le nom de Pierre (grec) ou Céphas (araméen), termes qui signifient « caillou », « rocher » (#Jn 1:42). Le Seigneur a clairement distingué Pierre en lui donnant des leçons particulières tout au long des Évangiles (p. ex. #Mt 10 ; #Mt 16:13-21 ; #Mt 17:1-9 ; #Mt 24:1-7 ; #Mt 26:31-33 ; #Jn 6:6 ; #Jn 21:3-7, #Jn 21:15-17). Il était le porte-parole des douze, celui qui exprimait leurs pensées et leurs questions ainsi que les siennes propres. Ses forces et ses faiblesses sont rapportées dans les Évangiles et dans #Ac 1:1-12:2.
Après la résurrection et l’ascension de Christ, c’est Pierre qui prit l’initiative de remplacer Judas (#Ac 1:15). Suite à la venue du Saint-Esprit (#Ac 2:1-4), il fut le fer de lance de la prédication de l’Évangile dès le jour de la Pentecôte (#Ac 2:1-12:2). En outre, il accomplit des miracles notoires dans les premiers jours de la vie de l’Église (#Ac 3:1-9:2) et ouvrit la porte de l’Évangile aux Samaritains (#Ac 8) ainsi qu’aux païens (#Ac 10). La tradition rapporte qu’on l’obligea à assister à la crucifixion de sa femme et qu’il l’encouragea avec ces mots: « Souviens-toi du Seigneur! » Toujours d’après la tradition, lorsque son tour vint, il affirma être indigne d’être crucifié comme son Seigneur et demanda à être crucifié la tête en bas (vers 67-68 apr. J.-C.), ce qui lui fut accordé.
En raison de cette prééminence particulière de Pierre, il ne manqua pas de documents qui lui furent faussement attribués au sein de l’Église ancienne. Toutefois, il est certain qu’il a bien rédigé cette épître. En effet, son contenu reflète précisément les discours de l’apôtre rapportés dans le livre des Actes. La lettre enseigne par exemple que Christ est la pierre rejetée par les bâtisseurs (#1P 2:7-8 ; #Ac 4:10-11) et que Christ ne faisait pas de favoritisme (#1P 1:17 ; #Ac 10:34). Pierre invite ses lecteurs à « se revêtir d’humilité » (#1P 5:5), faisant écho à l’exemple de Jésus qui s’est revêtu d’un linge pour laver les pieds de ses disciples (#Jn 13:3-5). On trouve dans sa lettre d’autres propos très proches des paroles de Christ (#1P 4:14 ; #1P 5:7-8). De plus, il affirme avoir été témoin des souffrances de Jésus (#1P 5:1 ; cf. #1P 3:18 ; #1P 4:1). Outre ces preuves internes, il faut relever que les chrétiens de l’Antiquité ont unanimement reconnu en Pierre l’auteur de cette lettre.
Le seul doute significatif que l’on puisse élever contre une rédaction de cette épître par Pierre provient du style plutôt classique du grec employé. Plusieurs ont suggéré que le pêcheur sans instruction qu’il était (#Ac 4:13) ne pouvait pas écrire dans un langage aussi raffiné. A cela s’ajoute le fait que le grec de 2 Pierre est beaucoup moins classique. Cependant, on peut opposer des réponses satisfaisantes à cet argument. Premièrement, la description de Pierre comme étant « sans instruction » ne signifie pas qu’il était illettré, mais plutôt qu’il n’avait pas suivi la formation rabbinique. De plus, si sa langue maternelle était probablement l’araméen, le grec était largement répandu au Proche-Orient. Il est manifeste que plusieurs auteurs du N.T., bien que n’ayant pas suivi d’études poussées, pouvaient néanmoins lire le grec de la Septante (voir l’utilisation de cette traduction grecque de l’A.T. par Jacques en #Ac 15:14-18).
La capacité de Pierre à écrire en grec est donc évidente. Par ailleurs, l’apôtre précisa qu’il écrivit cette lettre « par Silvain » (#1P 5:12), aussi connu sous le nom de Silas. Il est probable que Silvain ait été désigné comme messager, pour livrer ce courrier à ses destinataires. Mais cette remarque de Pierre le présente aussi comme son secrétaire (ou copiste). Dans le monde romain antique, les lettres étaient fréquemment dictées (cf. Paul et Tertius; #Ro 16:22), et les secrétaires pouvaient aider l’auteur du point de vue de la syntaxe et de la grammaire. Ainsi, sous la supervision de l’Esprit de Dieu, Pierre dicta sa lettre à Silvain. Lui-même prophète (#Ac 15:32), ce dernier put contribuer à un langage plus proche du grec classique.
1 Pierre a très probablement été écrite juste avant ou peu après juillet 64, moment où la ville de Rome fut détruite par un incendie. Il est raisonnable de situer sa date de rédaction en 64-65 apr. J.-C.
Contexte et arrière-plan
Quand la ville de Rome brûla, les Romains pensèrent que c’était leur empereur, Néron, qui avait ordonné l’incendie, probablement en raison de son désir insatiable de construction et d’extension. Pour pouvoir bâtir davantage, il devait détruire ce qui existait déjà.
Les Romains étaient bouleversés. Dans un certain sens, c’était leur culture qui s’en allait en fumée. Tous les éléments religieux de leur vie étaient détruits: les magnifiques temples, les autels et même les idoles familiales avaient brûlé. Cela eut d’importantes implications religieuses: cela contribua à leur faire réaliser que leurs divinités n’avaient pas été capables de gérer cette situation, puisqu’elles en étaient-elles aussi les victimes. Le peuple se trouvait sans abri et sans espoir. Il y avait eu beaucoup de morts. L’amertume était si profonde que Néron chercha à diriger cette hostilité contre d’autres.
L’empereur choisit les chrétiens comme boucs émissaires. En effet, on les détestait déjà parce qu’on les associait aux Juifs et qu’on les percevait comme hostiles à la culture romaine. Néron fit rapidement répandre la rumeur qu’ils avaient mis le feu à la ville. Cela entraîna une persécution féroce qui s’étendit au reste de l’Empire romain et toucha en particulier la région située au nord du Taurus, la Galatie, le Pont, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie (#1P 1:1). Elle eut d’importantes répercussions sur les chrétiens, que Pierre qualifia d’« étrangers » (#1P 1:1). Probablement d’origine païenne pour la plupart (#1P 1:14, #1P 1:18 ; #1P 2:9-10 ; #1P 4:3), ils s’étaient peut-être convertis grâce au ministère de Paul et de ses associés et avaient bénéficié des enseignements de l’apôtre; ils avaient besoin d’être fortifiés spirituellement dans ce contexte de souffrance. C’est ainsi que l’apôtre Pierre, sous l’inspiration du Saint-Esprit, leur écrivit pour les encourager.
Pierre mentionna qu’il était à « Babylone » lorsqu’il écrivit cette lettre (#1P 5:13). Trois interprétations ont été suggérées.
1° Un poste romain dans le nord de l’Égypte portait le nom de Babylone, mais l’endroit était peu connu et il n’y a aucune raison de penser que Pierre s’y soit rendu un jour.
2° Il pourrait s’agir de la ville antique de Babylone en Mésopotamie, mais il est très peu probable que Pierre, Marc et Silvain se soient tous trois retrouvés au même moment dans cette petite bourgade éloignée.
3° Babylone pourrait être un nom d’emprunt pour Rome, peut-être même un code pour la désigner.
Dans un temps de persécution, il fallait veiller à ne pas mettre les chrétiens en danger en laissant des indices qui permettraient de les identifier. Selon certaines traditions, Pierre aurait suivi les traces de Jacques et de Paul et serait mort en martyr près de Rome environ deux ans après la rédaction de cette lettre. Il a ainsi dû écrire cette épître vers la fin de sa vie, probablement alors qu’il habitait dans la capitale de l’Empire. Pour éviter que l’Église soit persécutée si l’on trouvait la lettre, il a pu brouiller les pistes en employant le nom de code « Babylone ». C’est du reste un nom particulièrement approprié, du fait de l’idolâtrie de cette ville (cf. #Ap 17:1-18:2).
Thèmes historiques et théologiques
Puisque les destinataires de ce courrier subissaient une persécution grandissante (#1P 1:6 ; #1P 2:12, #1P 2:19-21 ; #1P 3:9, #1P 3:13-18 ; #1P 4:1, #1P 4:12-16, #1P 4:19), cette lettre avait pour objectif de leur enseigner comment vivre victorieusement au milieu d’une telle hostilité:
1° sans perdre espoir;
2° sans devenir amers;
3° en faisant confiance à leur Seigneur;
4° en attendant son retour.
Pierre voulait convaincre ses lecteurs qu’en menant une vie obéissante et victorieuse sous l’oppression, un chrétien peut évangéliser et gagner ce monde hostile (cf. #1P 1:14 ; #1P 2:1, #1P 2:12, #1P 2:15 ; #1P 3:1-6, #1P 3:13-17 ; #1P 4:2 ; #1P 5:8-9).
Les croyants sont constamment exposés à un système, le système du monde, dont la puissance vient de Satan et de ses démons. Ces derniers s’efforcent de discréditer l’Église, de détruire sa crédibilité et son intégrité. Pour ce faire, ils trouvent des chrétiens dont la vie n’est pas conforme à la parole de Dieu et les font parader devant les non-croyants afin de montrer combien l’Église est hypocrite. Les chrétiens doivent cependant se dresser contre l’ennemi et faire taire les critiques grâce à la puissance que représente une vie sainte.
Dans son épître, Pierre souligne abondamment deux catégories de vérités. La première est positive et contient une longue liste de bénédictions dont jouissent les croyants. Lorsqu’il évoque l’identité des chrétiens, Pierre mentionne de nombreux privilèges et bénédictions liés au fait de connaître Christ. Néanmoins on retrouve, intégré à cette liste, un catalogue de souffrances. Bien que grandement privilégiés, les croyants doivent aussi savoir que le monde les traitera injustement. Leur citoyenneté est dans le ciel, et ils sont des étrangers dans un monde hostile conduit par Satan. Ainsi la vie chrétienne peut se résumer à un appel à la victoire et à la gloire à travers le chemin de la souffrance. La question fondamentale à laquelle Pierre répond dans son épître est donc la suivante: comment les chrétiens doivent-ils réagir face à l’animosité dont ils sont l’objet? Dans sa réponse, il présente des vérités concrètes et se concentre sur la personne de Christ, présenté comme le modèle d’une attitude triomphante au milieu de l’adversité.
1 Pierre répond aussi à d’autres questions importantes et concrètes liées à la vie chrétienne: Les chrétiens ont-ils besoin que quelqu’un intercède devant Dieu en leur faveur (#1P 2:5-9)? Quelle doit être l’attitude du chrétien envers le gouvernement séculier et par rapport à la désobéissance civile (#1P 2:13-17)? Quelle doit être l’attitude d’un employé chrétien face à un employeur hostile (#1P 2:18)? Comment une femme chrétienne doit-elle se comporter (#1P 3:3-4)? Enfin, comment une femme croyante peut-elle gagner son mari à Christ (#1P 3:1-2)?
Questions d’interprétation
#1P 3:18-22 apparaît comme l’un des textes du N.T. les plus difficiles à traduire et à interpréter. Par exemple, le mot « Esprit » en #1P 3:18 renvoie-t-il au Saint-Esprit ou à l’esprit de Christ? Christ a-t-il prêché à travers Noé avant le déluge ou a-t-il prêché lui-même après la crucifixion (#1P 3:19)? L’auditoire de cette prédication était-il composé des hommes du temps de Noé ou des démons dans les abîmes (#1P 3:19)? Est-ce que 3:20-21 enseigne la régénération (le salut) baptismale ou le salut par la foi seule en Christ? Les réponses à ces questions se trouveront dans les notes.
1 ¶ Pierre, apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie,
apôtre de Jésus-Christ. Pierre faisait partie d’un groupe unique d’hommes qui furent personnellement appelés (#Mt 10:1-4) et envoyés (#Jn 20:19-23) par Christ et qui œuvrèrent avec lui après sa résurrection.
étrangers. Ils vivaient sans biens propres sur une terre qui ne leur appartenait pas, en tant que résidents temporaires ou immigrés. Leur véritable résidence était, comme c’est le cas pour tous les croyants, une cité éternelle (#Ph 3:20 ; #Hé 13:13-14).
dispersés. La dispersion est soit un terme technique désignant les Juifs établis loin de la terre d’Israël dans le monde (#Jn 7:35 ; #Ja 1:1), soit ce qui est probablement le cas ici du fait de l’absence d’article en grec - un terme non technique renvoyant à l’Église et à ses pèlerins spirituels: ils sont étrangers sur la terre, qu’ils soient Juifs ou païens (cf. verset #1P 1:17 ; #1P 2:11).
Pont … Bithynie. La lettre de Pierre est adressée aux Églises de la Turquie actuelle, alors intégrée à l’Empire romain.
2 et qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, afin qu’ils deviennent obéissants, et qu’ils participent à l’aspersion du sang de Jésus-Christ : que la grâce et la paix vous soient multipliées !
élus. Le mot signifie « choisis » ou « prélevés ». Dans l’A.T., il est utilisé à propos d’Israël (#De 7:6) pour indiquer que Dieu a souverainement choisi ce peuple parmi toutes les nations du monde pour qu’il croie en lui et lui appartienne (cf. #De 14: 2 ; #Ps 105:43 ; #Ps 135:4). Ici il désigne les chrétiens, ceux qui ont été choisis par Dieu pour le salut (cf. #Ro 8:33 ; #Col 3:12 ; #2Ti 2:10). Le mot est aussi utilisé pour qualifier ceux qui recevront Christ lors de la tribulation (#Mt 24: 22, #Mt 24: 24) et les anges non déchus (#1Ti 5:21). En rappelant à ces chrétiens persécutés qu’ils avaient été choisis par Dieu, Pierre renouvelait leur courage.
la prescience. Un mot formé sur la même racine grecque est traduit « prédestiné » au verset 20. À mon avis, dans les 2 versets, il ne s’agit pas d’une simple conscience de ce qui va se passer, mais clairement d’une relation prédéterminée dans la connaissance de Dieu. Dieu a créé la relation de salut en décrétant son existence avant les temps. Les chrétiens sont élus pour le salut tout comme Christ était prédestiné, avant la fondation du monde, à être un sacrifice pour les péchés (cf. #Ac 2:23). La « prescience » signifie que Dieu a planifié cela à l’avance, et non qu’il l’a simplement observé par avance (cf. #Ex 33:17 ; #Jér 1:5 ; #Am 3:2 ; #Mt 7:23). Ainsi, il a tout prévu à l’avance et a prédéterminé ou prédestiné le salut de chaque chrétien.
sanctification de l’Esprit. Sanctifier signifie « consacrer », « mettre à part ». L’objectif de l’élection est le salut qui transforme les élus grâce à l’œuvre sanctifiante de l’Esprit. Le Saint-Esprit rend donc saints ceux qui ont été choisis par Dieu en les séparant du péché et de l’incrédulité et en les faisant entrer dans la foi et la justice (cf. #1Th 1:4 ; #2Th 2:13). La sanctification commence avec la justification (Dieu déclare le pécheur juste devant lui et lui accorde, dans sa grâce, la justice de Christ, cf. #Ph 3:9) et se poursuit dans un processus de purification jusque dans la gloire, jusqu’au moment où le chrétien verra Christ face à face.
obéissants. Les croyants sont séparés du péché afin de pouvoir obéir à Jésus-Christ. Le vrai salut entraîne l’obéissance à Christ (cf. #Ep 2:10 ; #1Th 1:4-10).
l’aspersion du sang de Jésus-Christ. Cette expression renvoie au sang répandu sur les Israélites par Moïse pour symboliser le scellement de l’alliance lorsqu’ils promirent d’obéir à la Parole de Dieu. De même, dans la nouvelle alliance, non seulement la foi en l’effusion du sang de Christ sur la croix rend efficace la promesse de Dieu qui assure au croyant une expiation parfaite pour son péché, mais elle introduit aussi le croyant dans l’alliance par la promesse d’obéir au Seigneur et à sa Parole.
Actions de grâces au sujet de l'espérance du salut
3 ¶ Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts,
Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Dans l’A.T., Dieu est connu comme créateur et rédempteur, mais est rarement appelé Père. Dans les Évangiles par contre, Christ s’adressait toujours à Dieu comme à son Père (cf. #Jn 5:17), sauf lors de la séparation sur la croix (#Mt 27:46). Ce faisant, il affirmait être de la même nature, de la même essence que le Père (cf. #Mt 11:27 ; #Jn 10:29-39 ; #Jn 14:6-11 ; #2Co 1:3 ; #Ep 1:3, #Ep 1:17 ; #2Jn 3). En parlant de « notre » Seigneur, Pierre personnalise la relation intime du chrétien avec le Dieu de l’univers à travers son Fils (cf. #1Co 6:17). C’était une vérité importante à rappeler, surtout pour des chrétiens confrontés à la souffrance.
grande miséricorde. La raison pour laquelle Dieu a prévu un salut glorieux pour les hommes, c’est qu’il est miséricordieux. Les pécheurs ont besoin de sa miséricorde car ils sont dans une condition pitoyable, désespérée et misérable (cf. #Ep 2:4 ; #Tit 3:5, voir aussi #Ex 34:6 ; #Ps 108:5 ; #Esa 27:4-5 ; #La 3:22 ; #Mi 7:18).
nous a régénérés. Dieu a donné la nouvelle naissance, qui fait partie intégrante de ce qu’il a prévu pour le salut. Lorsqu’un pécheur vient à Christ et met sa foi en lui, il naît de nouveau dans la famille de Dieu et reçoit une nouvelle nature.
espérance vivante. L’espérance vivante, c’est la vie éternelle. Le terme « espérance » implique un optimisme confiant. Cette espérance
1° vient de Dieu (#Ps 43:5),
2° est un don de la grâce (#2Th 2:16),
3° est définie par l’Écriture (#Ro 15: 4),
4° est une réalité raisonnable (#1P 3:15),
5° est garantie par la résurrection de Jésus-Christ (#Jn 11:25-26 ; #Jn 14: 19 ; #1Co 15: 17),
6° est confirmée dans la vie du chrétien par le Saint-Esprit (#Ro 15: 13),
7° protège le chrétien contre les attaques de Satan (#1Th 5:8),
8° est confirmée au travers des épreuves (#Ro 5:3-4),
9° remplit de joie (#Ps 146:5),
10° trouvera son plein accomplissement au retour de Christ (#Tit 2:13).
4 pour un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir ; il vous est réservé dans les cieux,
héritage. Pierre montre à ces chrétiens persécutés comment voir leur héritage éternel au-delà de leurs difficultés. Font partie de cet héritage céleste: la vie, la justice, la joie, la paix, la perfection, la présence de Dieu, la glorieuse intimité avec Christ, les récompenses et tout ce que Dieu a prévu (verset #1P 1:5 ; cf. #Mt 25: 34 ; #Ac 26:18 ; #Ep 1:11 ; #Col 1:12 ; #Hé 9:15 ; aussi #Ps 16:5-6 ; #Ps 23 ; #Ps 26 ; #Ps 72 ; #La 3:24). D’après #Ep 1:13-14, la présence du Saint-Esprit en nous fait partie intégrante de cet héritage.
qui ne peut ni se corrompre. Cet héritage n’est pas voué à disparaître ni susceptible de se délabrer. Dans le grec profane, le mot désignait quelque chose qui n’était pas dévasté par une armée ennemie (cf. #Mt 6:19-21).
ni se souiller. Le verbe renvoie à quelque chose qui n’est pas pollué par le mal, qui n’a aucune tache. L’héritage du chrétien est en contraste évident avec un héritage terrestre dont tous les éléments peuvent être corrompus et souillés.
ni se flétrir. « Flétrir » s’utilise en général en parlant des fleurs qui se dessèchent et fanent. Contrairement aux héritages terrestres qui finissent par flétrir, aucun élément de l’héritage éternel du chrétien n’est susceptible de se décomposer.
5 à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps !
par la puissance de Dieu. La puissance suprême, l’omniscience, l’omnipotence et la souveraineté de Dieu non seulement préservent l’héritage (verset #1P 1:4) mais gardent aussi le croyant en sûreté. Personne ne peut voler le trésor du chrétien, et personne ne peut l’empêcher de le recevoir.
par la foi. La réponse du chrétien au choix de Dieu et à la conviction de l’Esprit est la foi, mais même cette foi vient de Dieu. De plus, la foi persévérante du chrétien prouve la puissance de Dieu pour le préserver. Au moment du salut, Dieu suscite la foi, et il continue à la protéger. La foi qui sauve est permanente, elle ne meurt jamais.
6 ¶ C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves,
ce qui fait votre joie. Le terme renvoie au fait d’être extrêmement content, de jubiler avec exubérance. Cette sorte de joie n’est pas basée sur les circonstances, changeantes et temporaires, mais désigne la joie qui naît d’une relation immuable et éternelle avec Dieu. Pierre établit un lien entre cette joie et
1° l’assurance de l’héritage éternel qui nous est réservé (versets #1P 1:4-5 ; cf. #Jn 16:16-33) ainsi que
2° l’assurance qui provient de notre foi éprouvée (verset #1P 1:7).
diverses épreuves. Pierre enseigne plusieurs principes importants sur les difficultés:
1° les difficultés ne durent pas (« pour un peu de temps »);
2° elles visent un but (« puisqu’il le faut »);
3° elles font souffrir (« attristés »);
4° elles se présentent sous différentes formes (« diverses épreuves »);
5° elles ne devraient pas affaiblir la joie du chrétien (« ce qui fait votre joie »).
7 afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra.
l’épreuve de votre foi. Le but de Dieu en permettant des épreuves est de tester la réalité de notre foi. Mais l’avantage d’un tel test, ou « feu », est en premier lieu pour le chrétien et non pour Dieu. Lorsqu’un croyant surmonte une épreuve en restant fidèle au Seigneur, il a l’assurance que sa foi est authentique (cf. #Ge 22:1-12 ; #Job 1:20-22).
lorsque Jésus-Christ apparaîtra. Il est ici fait allusion à la seconde venue de Christ, au moment où il viendra appeler et récompenser son peuple racheté (cf. v. #1P 1:13 ; #1P 4:13 ; #1Co 1:7), c’est-à-dire à son avènement (#1Th 4:13-18).
8 Vous l’aimez sans l’avoir vu, vous croyez en lui sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie merveilleuse et glorieuse,
sans l’avoir vu. Au sens de son apparition (verset #1P 1:7). Cf. #2Co 5: 7. À ce moment-là, les terribles épreuves subies par les croyants profiteront éternellement à Dieu en lui apportant « louange, gloire et honneur ».
9 parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi.
obtiendrez le salut. « Obtenir » pourrait être traduit « recevoir présentement pour vous-mêmes ». Dans un certain sens, les chrétiens possèdent déjà le résultat de leur foi, puisqu’ils ont été délivrés du pouvoir du péché. Dans un autre sens, nous attendons de recevoir le salut dans sa plénitude, la gloire éternelle et la rédemption de notre corps (#Ro 8:23).
10 ¶ Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l’objet de leurs recherches et de leurs investigations ;
grâce qui vous était réservée. Dieu est par nature plein de grâce, et il l’était déjà sous l’ancienne alliance malgré son aspect conditionnel (cf. #Ex 33:19 ; #Jon 4:2), mais les prophètes annoncèrent une manifestation de la grâce encore plus grande que ce qu’ils connaissaient (#Esa 45:20-25 ; #Esa 52:14-15 ; #Esa 55:1-7 ; #Esa 61:1-3 ; cf. #Ro 9:24-33 ; #Ro 10:11, #Ro 10:13, #Ro 10:20 ; #Ro 15:9-21).
ce salut. Dans ce passage, Pierre considère la grandeur du salut du point de vue des agents divins qui l’ont rendu possible:
1° les prophètes de l’A.T. (versets #1P 1:10-11),
2° le Saint-Esprit (versets #1P 1:11-12),
3° les apôtres du N.T. (verset #1P 1:12) et
4° les anges (verset #1P 1:12).
recherches … investigations. Les prophètes de l’A.T. étudièrent leurs propres écrits afin d’en savoir plus sur le salut promis. Ils avaient la foi et étaient personnellement sauvés de leur péché par cette foi (grâce au sacrifice que Dieu allait offrir en la personne de Christ), mais ils ne pouvaient pas comprendre tout ce qui était impliqué par la vie et la mort de Jésus-Christ (cf. #No 24: 17 ; #Hé 11:13, #Hé 11:39-40).
11 ils voulaient sonder l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies.
l’époque et les circonstances. Qui serait cette personne et quand viendrait-elle, voilà les questions que les prophètes de l’A.T. se posaient.
l’Esprit de Christ qui était en eux. Dans la personne du Saint-Esprit, Jésus-Christ habita les auteurs de l’A.T., leur permettant d’écrire à propos du glorieux salut à venir (#2P 1:19-21).
12 Il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l’Évangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards.
pour vous, qu’ils étaient les dispensateurs. Les prophètes de l’A.T. qui écrivirent à propos du salut (versets #1P 1:10-11) savaient qu’un Sauveur viendrait dans l’avenir; ils écrivaient donc pour ceux qui étaient « de l’autre côté » de la croix.
ceux qui vous ont prêché l’Évangile. Les apôtres du N.T. et les prédicateurs de l’Évangile eurent le privilège d’annoncer que les prophéties écrites par les prophètes de l’A.T. s’étaient accomplies (cf. #2Co 6:1-2).
Exhortation à la sainteté
13 ¶ C’est pourquoi, ceignez les reins de votre entendement, soyez sobres, et ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée, lorsque Jésus-Christ apparaîtra.
ceignez les reins de votre entendement. Se ceindre les reins: une ancienne pratique qui consistait à attacher sa robe lors d’un départ précipité. Il y a là une métaphore appliquée à la manière de penser. Il s’agit de rassembler toutes nos pensées diffuses en rejetant les obstacles du monde et en nous concentrant sur la grâce future de Dieu (cf. #Ep 6:14 ; #Col 3:2).
soyez sobres. Un esprit sobre est caractérisé par la fermeté, la maîtrise de soi, la clarté de pensée et l’aptitude aux décisions morales. Le chrétien sobre fixe correctement ses priorités et ne se laisse pas intoxiquer par les divers attraits du monde.
ayez une entière espérance. À la lumière de leur grand salut, les chrétiens, surtout ceux qui souffrent, devraient vivre sans retenue dans la perspective de cet avenir, anticipant l’accomplissement de leur salut lors de la seconde venue de Christ (voir verset 7). Cf. #Col 3:2-4.
la grâce qui vous sera apportée. Le ministère futur de Christ, qui consistera à glorifier les chrétiens et à leur donner la vie éternelle en sa présence, sera le point culminant de la grâce qui a commencé à se manifester lors du salut (cf. #Ep 2:7).
14 Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux convoitises que vous aviez autrefois, quand vous étiez dans l’ignorance.
15 Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite,
vous aussi soyez saints. La sainteté définit essentiellement la nouvelle nature et la nouvelle conduite du chrétien par opposition à son style de vie précédant le salut. Il doit mener une vie sainte parce qu’il est associé au Dieu saint et doit les traiter, lui et sa Parole, avec crainte et respect. La meilleure manière de glorifier Dieu, c’est donc de lui ressembler (voir versets 16-17; #Mt 5:48 ; #Ep 5:1 ; cf. #Lé 11:44-45 ; #Lé 18: 30 ; #Lé 19: 2 ; #Lé 20: 7 ; #Lé 21:6-8).
16 selon qu’il est écrit : Vous serez saints, car je suis saint.
17 Et si vous invoquez comme Père celui qui juge selon l’œuvre de chacun, sans favoritisme, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour sur la terre ;
si vous invoquez comme Père. C’est-à-dire si vous êtes chrétien. Le croyant qui connaît Dieu et sait qu’il juge les œuvres de tous ses enfants avec justice respectera Dieu et sa façon de juger sa vie, et il désirera honorer son Père céleste.
18 vous savez que ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères,
rachetés. Il s’agit de racheter celui qui est esclave en versant une somme, de libérer quelqu’un en payant une rançon. La rédemption était le terme technique désignant l’argent versé pour racheter un prisonnier de guerre. Ici, il désigne le prix payé pour acheter la liberté de celui qui est esclave du péché et se trouve sous la malédiction de la loi (c’est-à-dire la mort éternelle, cf. #Ga 3:13). Le prix payé au Dieu saint correspond au sang versé par son propre Fils (cf. #Ex 12:1-13 ; #Ex 15: 13 ; #Ps 78:35 ; #Ac 20: 28 ; #Ro 3:24 ; #Ga 4:4-5 ; #Ep 1:7 ; #Col 1:14 ; #Tit 2:14 ; #Hé 9:11-17).
19 mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache ;
20 prédestiné avant la fondation du monde, il fut manifesté à la fin des temps, à cause de vous ;
prédestiné. Dans l’éternité passée, avant qu’Adam et Ève ne pèchent, Dieu avait prévu la rédemption des pécheurs par Jésus-Christ (cf. #Ac 2:23 ; #Ac 4:27-28 ; #2Ti 1:9).
à la fin des temps. La « fin des temps » correspond à l’ère messianique, la période entre la première venue de Christ et son retour (cf. #Ac 2:17 ; #1Ti 4:1 ; #1Jn 2:18).
21 par lui, vous croyez en Dieu qui l’a ressuscité des morts et lui a donné la gloire, en sorte que votre foi et votre espérance reposent sur Dieu.
lui a donné la gloire. Par l’ascension, Dieu a rendu à Christ la gloire dont celui-ci jouissait auprès de lui avant le commencement du monde (cf. #Lu 24:51-53 ; #Jn 17:4-5 ; #Ac 1:9-11 ; #Ph 2:9-11 ; #Hé 1:1-3 ; #Hé 2:9).
22 Ayant purifié vos âmes en obéissant à la vérité pour avoir un amour fraternel sincère, aimez-vous ardemment les uns les autres, de tout votre cœur,
aimez-vous ardemment les uns les autres. L’amour dont parle Pierre est un amour dû à un choix, le genre d’amour qui peut répondre à un commandement. « Ardemment » signifie en allant jusqu’aux limites (cf. #Lu 22: 44 ; #Ac 12:5 ; aussi #Lu 10:27). Seuls ceux dont l’« âme » a été « purifiée », c’est-à-dire sauvée, ont la capacité d’aimer ainsi. On manifeste un tel amour en allant à la rencontre des autres dans leurs besoins (cf. #1P 2:17 ; #1P 3:8 ; #1P 4:8 ; aussi #Jn 13: 34 ; #Ro 12:10 ; #Ph 2:1-8 ; #Hé 13: 1 ; #1Jn 3:11).
23 puisque vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu.
non par une semence corruptible. La vie spirituelle implantée par le Saint-Esprit pour engendrer la nouvelle naissance est inaltérable et permanente.
par la parole … de Dieu. L’Esprit utilise la Parole pour produire la vie. C’est la vérité de l’Évangile qui sauve.
24 ¶ Car Toute chair est comme l’herbe, Et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe. L’herbe sèche, et la fleur tombe ;
1:24-25 Pierre renforce son point de vue sur la puissance de la Parole qui régénère en citant #Esa 40:6-8.
25 Mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Évangile.
1 ¶ Rejetant donc toute malice et toute ruse, la dissimulation, l’envie, et toute médisance,
Rejetant. La nouvelle vie du chrétien ne peut pas se développer s’il ne renonce pas aux péchés. Dès le moment où cette purification a lieu, la Parole fait son œuvre (verset #1P 2:2).
méchanceté. Le mot grec est utilisé 11 fois dans le N.T. pour indiquer la méchanceté qui vient de l’intérieur, du cœur de l’homme (cf. verset #1P 2:16 ; #Ro 1:29 ; #Ep 4:31 ; #Tit 3:3).
2 désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut,
désirez … le lait spirituel et pur. La croissance spirituelle est toujours caractérisée par un désir et un amour profonds pour la Parole de Dieu, de la même intensité qu’un bébé qui réclame son lait (cf. #Job 23: 12 ; #Ps 1:1-2 ; #Ps 19:8-12 ; #Ps 119:16, #Ps 119:24, #Ps 119:35, #Ps 119:47-48, #Ps 119:72, #Ps 119:92, #Ps 119:97, #Ps 119:103, #Ps 119:111, #Ps 119:113, #Ps 119:127, #Ps 119:159, #Ps 119:167, #Ps 119:174 ; #Jér 15: 16). Le chrétien développe sa soif pour la Parole de Dieu et ses vérités
1° en se souvenant de la source de sa vie (#1P 1:25 ; cf. #Esa 55:10-11 ; #Jn 15: 3 ; #Hé 4:12),
2° en éliminant le péché de sa vie (verset #1P 2:1),
3° en admettant son besoin de la vérité divine (verset #1P 2:2, « comme des enfants nouveau-nés »; cf. #Mt 4:4),
4° en recherchant la croissance spirituelle (verset #1P 2:2, « que par lui vous croissiez pour le salut ») et
5° en étant attentif à ses bénédictions (verset #1P 2:3, « le Seigneur est bon »).
3 si vous avez goûté que le Seigneur est bon.
goûté. Au moment du salut, tous les croyants expérimentent combien le Seigneur est bon pour ceux qui se confient en lui. Cela devrait les encourager à rechercher encore plus cette grâce en étudiant sa Parole.
4 ¶ Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu ;
Approchez-vous de lui. En grec, « s’approcher » signifie venir avec l’idée de rester; ici, il s’agit de rester dans la présence de Christ dans une communion intime (cf. #Jn 15:5-15).
pierre vivante. Cette expression de l’A.T. (voir versets 6-8), qui est à la fois une métaphore et un paradoxe, souligne que Christ, la « pierre angulaire » et la « pierre d’achoppement », est ressuscité des morts et entretient une relation vivante avec l’humanité sauvée (verset #1P 2:5 ; cf. #1Co 15: 45 ; #1Jn 5:11-12).
rejetée … mais choisie. Voir le verset 7. Les preuves de la messianité de Jésus avaient été examinées par les prétendus chefs religieux d’Israël et rejetées avec mépris (versets #1P 2:6-8 ; cf. #Mt 12:22-24 ; #Jn 1:10-11). Mais Jésus-Christ était le Fils précieux et choisi de Dieu, authentifié en fin de compte par sa résurrection des morts (cf. #Ps 2:10-11 ; #Mt 3:17 ; #Ac 2:23-24, #Ac 2:32 ; #Ac 4:11-12 ; #Ac 5:30-31 ; #Ac 10:39-42).
5 et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ.
vous-mêmes, comme des pierres vivantes. Les chrétiens sont si intimement identifiés et unis à Christ que la vie même qui existe en lui est aussi présente en eux (cf. #Ga 2:20 ; #Col 3:3-4 ; #2P 1:4).
former une maison spirituelle. Métaphoriquement, Dieu construit une maison spirituelle en mettant en place tous les croyants, en les regroupant et les intégrant à la vie de Christ (cf. #Ep 2:19 ; #Hé 3:6).
un saint sacerdoce. Les sacrificateurs de l’A.T. et les sacrificateurs-croyants du N.T. ont plusieurs caractéristiques communes:
1° le sacerdoce est un privilège dont ils bénéficient par l’élection (#Ex 28:1 ; #Jn 15: 16);
2° les sacrificateurs sont purifiés de leurs péchés (#Lé 8:6-36 ; #Tit 2:14);
3° ils sont vêtus pour le service (#1P 5:5 ; #Ex 28:42 ; #Lé 8:7; #Ps 132:9, #Ps 132:16);
4° ils sont oints pour le service (#Lé 8:12, #Lé 8:30 ; #1Jn 2:20, #1Jn 2:27);
5° ils sont préparés pour le service (#Lé 8:33 ; #Lé 9:4, #Lé 9:23 ; #Ga 1:16 ; #1Ti 3:6);
6° ils reçoivent l’ordre d’obéir (#1P 2:4 ; #Lé 10:1);
7° ils doivent honorer la Parole de Dieu ( #1P 2:2 ; #Mal 2:7);
8° ils doivent marcher avec Dieu (#Mal 2:6 ; #Ga 5:16, #Ga 5:25);
9° ils doivent exercer une influence sur les pécheurs (#Mal 2:6 ; #Ga 6:1);
10° ils sont des messagers de Dieu (#Mal 2:7 ; #Mt 28:19-20).
Le principal privilège d’un sacrificateur est cependant l’accès à Dieu.
offrir des victimes spirituelles. Les victimes spirituelles désignent les œuvres qui honorent Dieu et qui sont faites à cause de Christ sous la direction du Saint-Esprit et de la Parole de Dieu. Cela inclut notamment:
1° offrir nos forces physiques à Dieu (#Ro 12:1-2);
2° louer Dieu (#Hé 13: 15);
3° faire le bien (#Hé 13: 16);
4° partager nos biens (#Hé 13: 16);
5° amener les autres à Christ (#Ro 15: 16);
6° sacrifier nos désirs pour le bien des autres (#Ep 5:2);
7° prier (#Ap 8:3).
6 Car il est dit dans l’Écriture: Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse ; Et celui qui croit en elle ne sera point confus.
Sion. Citation d’#Esa 28:16. Figurativement, Sion, c’est-à-dire Jérusalem, se trouve dans la sphère de la nouvelle alliance, tout comme le Sinaï se trouve dans celle de l’ancienne alliance.
2:6-7
pierre angulaire. Cf. #Ps 118:22 ; #Esa 28:16 ; #Mt 21: 42 ; #Ac 4:11 ; #1Pi 2:6-7. Cette pierre était le fondement de l’édifice, en ce sens qu’elle en assurait la solidité.
2:6-8 Pierre cite trois passages de l’A.T. employant la métaphore de la « pierre » pour montrer que la position de Christ comme pierre angulaire, principale, de la nouvelle maison spirituelle a été prédestinée par Dieu. Cette même pierre va aussi être la pierre d’achoppement qui fera tomber les non-croyants sous le jugement (cf. #Mt 21:42-44).
7 L’honneur est donc pour vous, qui croyez. Mais, pour les incrédules, La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle,
incrédules. Ceux qui ne croient pas ( #1P 2:8).
une pierre d’achoppement et un rocher de scandale. Selon #Esa 8:14. Pour chaque être humain, Christ représente soit le moyen du salut s’il croit, soit le moyen du jugement s’il rejette l’Évangile. Il est comme une pierre sur la route qui fait trébucher le voyageur.
8 (2-7) Et une pierre d’achoppement Et un rocher de scandale ; (2-8) ils s’y heurtent pour n’avoir pas cru à la parole, et c’est à cela qu’ils sont destinés.
pour n’avoir pas cru à la parole. « Cru » peut être traduit « obéi ». Leur incrédulité équivaut à une désobéissance, puisque l’appel de l’Évangile à se repentir et à croire est un ordre de Dieu.
ils sont destinés. Dieu ne les avait pas destinés à la désobéissance et à l’incrédulité. En revanche, ils étaient destinés à la condamnation à cause de leur désobéissance et de leur incrédulité. Le jugement réservé à l’incrédulité est aussi divinement prédestiné que le salut par la foi.
9 Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière,
une race élue. Pierre utilise les concepts de l’A.T. pour souligner les privilèges des chrétiens du N.T. (cf. #De 7:6-8). Par opposition aux incrédules qui sont destinés par Dieu à la colère ( #1P 2:8), les chrétiens sont élus par lui pour le salut (cf. #1P 1:2).
un sacerdoce royal. Le concept d’un sacerdoce royal est tiré d’#Ex 19: 6. Israël a temporairement perdu ce privilège à cause de son apostasie et du fait que ses mauvais chefs ont fait exécuter le Messie. À notre époque, l’Église est un sacerdoce royal uni au sacrificateur royal, Jésus-Christ. Non seulement un sacerdoce royal appartient au roi et le sert, mais il met aussi la loi en pratique. Cela sera pleinement accompli dans le royaume à venir de Christ (#1Co 6:1-4 ; #Ap 5:10 ; #Ap 20: 6).
une nation sainte. Une autre allusion à #Ex 19: 6 (cf. #Lé 19: 2 ; #Lé 20: 26 ; #De 7:6 ; #Esa 62:12). Israël a temporairement perdu le grand privilège d’être le peuple unique de Dieu à cause de son incrédulité. Jusqu’à ce qu’Israël accepte son Messie, Dieu a remplacé la nation par l’Église.
un peuple acquis. Expression qui combine les termes utilisés en #Ex 19: 5 ; #Esa 43:21 ; #Mal 3:17. Cf. #Tit 2:14.
vous annonciez les vertus. « Annoncer », verbe grec qui ne se trouve nulle part ailleurs dans le N.T., signifie dire à l’avance, dire quelque chose d’encore inconnu. Les « vertus » sont l’excellence morale, les qualités éminentes.
ténèbres … lumière. Cf. #Ac 26:18 ; #Ep 5:8 ; #Col 1:13.
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