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NOUVEAU TESTAMENT

2 JEAN 1 + intro

LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES

 INTRODUCTION À 2 JEAN 

La deuxième épître de Jean

 

Titre

       L’épître est intitulée « 2 Jean ». Elle est la deuxième d’une série de 3 épîtres qui portent le nom de l’apôtre Jean. De tous les écrits du Nouveau Testament, 2 et 3 Jean se rapprochent le plus de la forme épistolaire conventionnelle du monde gréco-romain, puisqu’elles sont d’individu à individu(s). Elles constituent les deux épîtres les plus courtes du N.T., chacune contenant moins de 300 mots grecs et pouvant tenir sur une seule feuille de papyrus (cf. 3 Jn 13).

Auteur et date

       L’auteur de cette lettre est l’apôtre Jean. En #2Jn 1, il se présente lui-même comme « l’ancien », terme qui souligne son âge avancé, son autorité d’apôtre et son statut durant la période fondatrice du christianisme, c’est-à-dire l’époque du ministère de Jésus, auquel il prit une part active. La date de l’épître ne peut être déterminée avec précision. Toutefois, sa formulation, son thème et les circonstances évoquées étant étroitement apparentés à ceux de 1 Jean (v. #2Jn 5 cf. #1Jn 2:7 ; #1Jn 3:11 ; v. 6 cf. #1Jn 5:3 ; v. 7 cf. #1Jn 2:18-26 ; v. 9 cf. #1Jn 2:23 ; v. 12 cf. #1Jn 1:4), il est probable qu’elle ait été rédigée à la même époque ou peu après, soit vers 90-95 apr. J.-C. L’apôtre, alors dans la dernière partie de sa vie, exerçait son ministère à Éphèse.

Contexte et arrière-plan

       La deuxième épître de Jean traite des mêmes problèmes que 1 Jean, contexte et arrière-plan): de faux docteurs, influencés par la pensée gnostique qui commençait à se répandre, représentaient une menace pour l’Église (v. #2Jn 7 ; cf. #1Jn 2:18-19, #1Jn 2:22-23 ; #1Jn 4:1-3). Il existe cependant une différence essentielle entre les deux épîtres: alors que 1 Jean ne mentionnait pas de destinataires spécifiques, 2 Jean, en revanche, s’adresse à une Église de maison ou un groupe particulier (v. #2Jn 1).

  En 2 Jean, il est surtout question du ministère itinérant des faux docteurs; ceux-ci parcouraient les congrégations placées sous l’autorité de l’apôtre en cherchant à gagner des adeptes et en profitant du principe de l’hospitalité chrétienne pour promouvoir leur cause (vv. #2Jn 10-11 ; cf. #Ro 12:13 ; #Hé 13:2 ; #1Pi 4:9). Les personnes auxquelles s’adresse la salutation du v. 1 avaient peut-être, par inadvertance ou par manque de discernement, offert leur hospitalité à ces faux prophètes; Jean craignait peut-être aussi que les faux docteurs ne profitent de leur générosité (vv. #2Jn 10-11). L’apôtre met sérieusement en garde les destinataires de sa lettre contre le danger d’offrir leur hospitalité à de tels imposteurs (vv. #2Jn 10-11). A première vue, ses exhortations peuvent sembler dépourvues de sensibilité et d’amour, mais la nature éminemment dangereuse et pernicieuse des enseignements propagés justifiait une telle sévérité. Ils menaçaient en effet d’anéantir les fondements mêmes de la foi (v. #2Jn 9).

Thèmes historiques et théologiques

       Le thème général de 2 Jean rejoint celui qui était développé en 1 Jean: c’est un rappel des fondements de la foi, un retour aux sources du christianisme (vv. #2Jn 4-6). Aux yeux de l’apôtre, les fondements du christianisme tiennent en trois points: adhésion à la vérité (v. #2Jn 4), amour (v. #2Jn 5) et obéissance (v. #2Jn 6).

       En 2 Jean cependant, l’apôtre aborde un thème supplémentaire, quoique apparenté: celui des directives bibliques à propos de l’hospitalité. Les chrétiens ne sont pas seulement invités à adhérer aux fondements de la foi, mais aussi à exercer avec discernement leur devoir d’hospitalité (#Ro 12:13): celle-ci doit reposer sur une communauté d’amour et d’intérêt envers la vérité, et c’est dans les limites de cette vérité que les chrétiens peuvent partager leur amour. Ils ne sont pas appelés à accepter sans restriction quiconque se prétendrait croyant; l’amour doit s’accompagner de discernement. Il s’agit pour les chrétiens d’exercer la bonté et l’hospitalité envers ceux qui adhèrent aux éléments fondamentaux de la foi, sinon ils risquent de prêter assistance à des personnes qui tentent de détruire ces vérités fondamentales. La saine doctrine doit servir de test pour mesurer l’authenticité de la communion fraternelle; c’est elle aussi qui doit marquer la séparation entre les vrais chrétiens et ceux qui font uniquement profession de l’être (vv. #2Jn 10-11 ; cf. #Ro 16:17 ; #Ga 1:8-9 ; #2Th 3:6, #2Th 3:14 ; #Tit 3:10).

Questions d’interprétation

       La deuxième épître de Jean s’oppose directement aux fréquents appels à l’œcuménisme et à l’unité des chrétiens. Dans le christianisme, l’amour et la vérité sont inséparables: la vérité doit toujours diriger la façon d’exercer l’amour (#Ep 4:15), et l’amour doit résister à l’épreuve de la vérité. La leçon essentielle de l’épître est la suivante: les limites de l’amour, et par conséquent de l’unité, sont fixées par la vérité. Ainsi la vérité doit exister avant que l’amour ne puisse cimenter l’unité, puisque la vérité est la source de l’amour (#1Pi 1:22). Lorsqu’on s’autorise des compromis avec la vérité, on détruit l’unité et l’amour chrétiens véritables. Seul un sentimentalisme superficiel peut exister là où l’unité ne repose pas sur la vérité.

   Il convient d’interpréter la mention de « l’élue et ses enfants » (v. #2Jn 1) dans un sens normal, évident une femme et ses enfants - plutôt que dans un sens non littéral (une Église et ses membres). Il en va de même pour l’allusion aux « enfants de ta sœur l’élue » (v. #2Jn 13): on doit y voir les neveux et nièces de la personne saluée au v. 1 plutôt qu’une métaphore pour désigner une Église sœur et ses membres. Dans ces versets, Jean adresse ses salutations à des personnes dont il a fait la connaissance dans l’exercice de son ministère.

  
2 JEAN 1 : 1 à 13
 Adresse et salutation

1 ¶  L’ancien, à Kyria l’élue et à ses enfants, que j’aime dans la vérité, — et ce n’est pas moi seul qui les aime, mais aussi tous ceux qui ont connu la vérité, — 

 L’ancien. Jean emploie ce titre pour souligner son âge avancé, l’autorité spirituelle qu’il exerce sur les assemblées d’Asie Mineure et la force de son témoignage: il a été le témoin oculaire de la vie de Jésus et l’a entendu prodiguer tous ses enseignements de vive voix (vv. #2Jn 4-6).

 à Kyria l’élue et à ses enfants. Certains pensent que l’expression est métaphorique et désigne une Église locale particulière (« Kyria ») avec ses membres (« ses enfants »). Or, l’interprétation la plus naturelle de ce passage, celle qui s’accorde le plus avec le contexte, consiste à y voir une femme et ses enfants (au sens biologique) que Jean connaissait bien.

 que j’aime dans la vérité. La vérité constitue la base de l’hospitalité chrétienne (vv. #2Jn 1-3). Jean insiste particulièrement sur l’importance de la vérité en répétant 5 fois ce terme dans les 4 vv. introductifs. La « vérité » désigne les bases, les fondements de la foi dont Jean a parlé dans sa première épître (saine foi en Christ, obéissance, amour), de même que les vérités exprimées dans cette lettre-ci (par exemple, vv. #2Jn 1:4-6). La vérité est la condition préalable nécessaire à l’unité et représente par conséquent la base de l’hospitalité.

 

2  à cause de la vérité qui demeure en nous, et qui sera avec nous pour l’éternité:

 la vérité …  demeure en nous …  sera avec nous pour l’éternité. Il s’agit de la vérité cognitive de la Parole de Dieu (cf. #Col 3:16).

 

3  que la grâce, la miséricorde et la paix soient avec vous de la part de Dieu le Père et de la part de Jésus-Christ, le Fils du Père, dans la vérité et la charité !

 la grâce, la miséricorde et la paix …  dans la vérité et l’amour. La succession des termes  de la grâce à la paix - reflète la succession des événements qui part de l’intervention de Dieu pour aboutir à la satisfaction finale de l’homme. Et c’est dans la sphère de la vérité et de l’amour que se situent les limites de cette triple bénédiction.

 L'amour fraternel

4  J’ai été fort réjoui de trouver de tes enfants qui marchent dans la vérité, selon le commandement que nous avons reçu du Père.

 enfants qui marchent dans la vérité, selon le commandement que nous avons reçu. L’exercice de l’hospitalité implique l’obéissance à la vérité (voir vv. #2Jn 1:5-6). Le verbe « marcher » renvoie à une marche permanente dans la vérité; il s’agit donc de faire de l’obéissance à la vérité un mode de vie.

 

5 ¶  Et maintenant, ce que je te demande, Kyria, — non comme te prescrivant un commandement nouveau, mais celui que nous avons eu dès le commencement, — c’est que nous nous aimions les uns les autres.

 un commandement nouveau …  que nous nous aimions les uns les autres. Jean associe le commandement de l’amour et celui de la vérité (cf. #1Jn 2:7-11 ; #1Jn 4:7-12). Le verbe « aimer » renvoie à une pratique de l’amour qui a force d’habitude. Marcher à la fois dans l’amour et dans la vérité est l’attitude indispensable à l’exercice de l’hospitalité.

 

6  Et l’amour consiste à marcher selon ses commandements. C’est là le commandement dans lequel vous devez marcher, comme vous l’avez appris dès le commencement.

 l’amour consiste à marcher selon ses commandements. Jean définit l’amour non comme un sentiment ou une émotion, mais comme l’obéissance aux commandements de Dieu. Ceux qui obéissent à la vérité telle qu’elle est contenue dans les commandements divins, fondements de la foi (#1Jn 2:3-11), sont décrits comme marchant dans l’amour. Cf. #Jn 14: 15, #Jn 14: 21 ; #Jn 15: 10.

 Les faux docteurs

7 ¶  Car plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde, qui ne confessent point que Jésus-Christ est venu en chair. Celui qui est tel, c’est le séducteur et l’antéchrist.

 plusieurs séducteurs. Voir #Mr 13:22-23 ; #1Ti 4:1-4 ; #2P 2:1ss; #1Jn 4:1. Dans les vv. #2Jn 7-11, Jean expose les limites de l’hospitalité chrétienne. Ce thème constitue le cœur de l’enseignement qu’il prodigue dans l’épître, et il est un prolongement des deux premiers points abordés. Puisque Satan se présente sous la forme d’un ange de lumière (#2Co 11:13-15), les croyants doivent se tenir sur leurs gardes pour ne pas tomber dans l’erreur, et ce grâce à leur connaissance intime de la vérité.

 ne déclarent pas publiquement que Jésus-Christ est venu en chair. D’après le texte original, il est question ici d’une négation répétée des pleines divinité et humanité de Christ. Pour être biblique, une christologie doit affirmer que la nature de Jésus-Christ était à la fois pleinement humaine et pleinement divine, avec toutes les implications qui en découlent quant à l’accomplissement de son projet rédempteur. Les erreurs les plus graves dont se rendent coupables les fausses religions, les hérésies et les cultes de toute sorte sont dues par essence à un refus d’accepter la véritable nature de Jésus-Christ.

 

8  Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail, mais que vous receviez une pleine récompense.

 que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail. Bien qu’une récompense soit par ailleurs promise aux chrétiens qui exercent l’hospitalité (par exemple, #Mt 10:41 ; #Mt 25:40 ; #Mr 9:41), il est ici question de la pleine récompense réservée au croyant pour tout le bien qu’il aura accompli (voir #1Co 3:10-17 ; #2Co 5:9-10). Un croyant peut perdre cette récompense s’il ne fait pas preuve de discernement en vérifiant, lorsqu’il s’associe à quelqu’un, s’il y a bien adhésion commune à la vérité (#Col 2:18-19 ; #Col 3:24-25). Il y a là un avertissement important: toutes les récompenses éternelles qu’un chrétien peut s’attendre à recevoir  du fait de sa perception pure de Christ et de son attachement fervent et efficace à lui dans l’Esprit - peuvent se trouver diminuées s’il favorise d’une quelconque manière la propagation de faux enseignements.

 

9  Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils.

 ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu. Si l’on n’est pas fidèle aux doctrines orthodoxes et fondamentales de la foi (vision juste de la personne et de l’œuvre de Christ, amour et obéissance), on prouve par-là que l’on n’est pas né de nouveau (#1Jn 2:23 ; #1Jn 3:6-10 ; #1Jn 4:20-21 ; #1Jn 5:1-3). Le verbe « demeurer » désigne une adhésion permanente. L’avertissement est clair: ces vérités fondamentales ne sauraient changer ni varier au gré des dernières tendances ou des conceptions philosophiques à la mode.

 

10 ¶  Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas : Salut !

 ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas: Salut! Cette interdiction de Jean ne concerne pas l’accueil de personnes avec lesquelles existerait un désaccord sur des points mineurs. Les faux docteurs dont il est question menaient régulièrement des campagnes destinées à détruire les bases, les vérités fondamentales, du christianisme. La seule attitude appropriée consiste alors, pour un croyant authentique, à rompre totalement avec les hérétiques. Aucune faveur, aucune aide (pas même une salutation) ne saurait leur être accordée. Les croyants ne devraient prêter assistance qu’à ceux qui proclament la vérité (vv. #2Jn 5-8).

 

11  car celui qui lui dit : Salut ! participe à ses mauvaises œuvres.

 participe à ses mauvaises œuvres. Accorder l’hospitalité à de tels antéchrists (cf. #1Jn 2:22) ne peut que contribuer à la diffusion de leur hérésie et donner l’impression que l’on cautionne leur enseignement. Les actes de tout chrétien véritable se caractérisent par une fidélité sans faille à Dieu et à sa Parole, et à eux seuls.

 

12 ¶  Quoique j’eusse beaucoup de choses à vous écrire, je n’ai pas voulu le faire avec le papier et l’encre ; mais j’espère aller chez vous, et vous parler bouche à bouche, afin que notre joie soit parfaite.

 le papier et l’encre. Le mot « papier » désigne une feuille de papyrus. 2 Jean tenait en entier sur une seule de ces feuilles. Le terme « encre » signifie aussi « noir » et désignait un mélange d’eau, de charbon de bois et de gomme de résine, dont on se servait pour écrire.

 de vive voix. Littéralement « bouche à bouche ». Cf. #No 12:8, où Dieu dit parler à Moïse « bouche à bouche ».

 afin que notre joie soit parfaite. Quand on accorde son hospitalité, on est béni d’une joie profonde (vv. #2Jn 12-13). Jean utilise la même formulation en #1Jn 1:4. Lorsque les croyants s’attachent à préserver une communion fraternelle conforme aux normes bibliques, il en découle une joie authentique dans l’Église, car les vérités de la Parole ont été préservées.

 

13  Les enfants de ta sœur l’élue te saluent.

 Les enfants de ta sœur l’élue. Jean fait allusion aux neveux et / ou nièces de la femme (« l’élue ») à laquelle il s’est adressé au v. 1; ils lui avaient demandé de transmettre leurs salutations.

 

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