NOUVEAU TESTAMENT
2 TIMOTHÉE 3 et 4
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
1 ¶ Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles.
les derniers jours. Cette expression renvoie à l’ère actuelle, consécutive à la première venue de Christ.
temps difficiles. Le mot grec pour « difficiles » a aussi servi à désigner deux hommes possédés par les démons et leur nature agressive (« furieux » #Mt 8:28). « Temps » renvoie plutôt à des époques qu’à des temps mesurables par une horloge ou un calendrier. Des moments dangereux, pleins de sauvagerie, vont devenir de plus en plus fréquents à l’approche du retour de Christ (v. #2Ti 3:13). L’ère de l’Église est riche en dangereux mouvements, qui le deviennent de plus en plus au fur et à mesure que la fin approche. Cf. #Mt 7:15 ; #Mt 24:11-12, #Mt 24: 24 ; #2P 2:1-2.
2 Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux,
3:2-4 Cette liste de caractéristiques des dirigeants des temps difficiles est une description des incroyants similaire à celle que fait le Seigneur en #Mt 7:21-22.
3 insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien,
4 traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu,
5 ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là.
ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. « L’apparence » renvoie à un élément extérieur. À l’instar des scribes et des pharisiens non croyants, les faux docteurs et leurs disciples se préoccupent de questions purement extérieures (cf. #Mt 23: 25 ; #Tit 1:16). Leur christianisme et leurs qualités apparentes les rendent d’autant plus dangereux.
6 Il en est parmi eux qui s’introduisent dans les maisons, et qui captivent des femmes d’un esprit faible et borné, chargées de péchés, agitées par des passions de toute espèce,
de faibles femmes. Faibles en matière de comportement et de connaissance de la vérité, accablées par un sentiment émotionnel et spirituel de culpabilité vis-à-vis de leurs péchés, ces femmes étaient des proies toutes faites pour les faux docteurs et leurs tromperies.
7 apprenant toujours et ne pouvant jamais arriver à la connaissance de la vérité.
connaissance de la vérité. On trouve la même expression en #1Ti 2:4, où elle équivaut au salut. Paul désigne ici les hommes et les femmes qui ne cessent de passer d’un faux docteur à l’autre, d’un culte à un autre. Ils ne parviennent jamais à la compréhension de la vérité qui sauve et qu’on ne trouve qu’en Jésus-Christ. Depuis la venue de Christ, on ne compte plus les enseignements erronés qui n’ont aucun pouvoir de sauver mais provoquent plutôt la perte de ceux qui y adhèrent (cf. versets #2Ti 3:14, #2Ti 3:16-17 ; #1Ti 4:1).
8 De même que Jannès et Jambrès s’opposèrent à Moïse, de même ces hommes s’opposent à la vérité, étant corrompus d’entendement, réprouvés en ce qui concerne la foi.
Jannès et Jambrès. Leurs noms ne figurent pas dans l’A.T. On peut cependant supposer qu’il s’agit de deux des magiciens égyptiens qui s’opposèrent à Moïse (#Ex 7:11, #Ex 7:22 ; #Ex 8:3, #Ex 8:14-15 ; #Ex 9:11). D’après la tradition juive, ces deux hommes se firent passer pour des prosélytes du judaïsme; c’est à leur instigation que commença le culte du veau d’or, et ils furent mis à mort avec le reste des idolâtres (#Ex 32). Leur mention à titre d’exemples par Paul suggère que les faux docteurs d’Éphèse opéraient des signes et des miracles trompeurs.
la vérité. On trouve la même expression en #1Ti 2:4, où elle équivaut au salut. Paul désigne ici les hommes et les femmes qui ne cessent de passer d’un faux docteur à l’autre, d’un culte à un autre. Ils ne parviennent jamais à la compréhension de la vérité qui sauve et qu’on ne trouve qu’en Jésus-Christ. Depuis la venue de Christ, on ne compte plus les enseignements erronés qui n’ont aucun pouvoir de sauver mais provoquent plutôt la perte de ceux qui y adhèrent (cf. versets #2Ti 3:14, #2Ti 3:16-17 ; #1Ti 4:1).
réprouvés. Le même mot est utilisé en #Ro 1:28; il signifie « inutile », dont l’absence de valeur est révélé par un test (comme pour un métal).
9 Mais ils ne feront pas de plus grands progrès ; car leur folie sera manifeste pour tous, comme le fut celle de ces deux hommes.
leur folie sera manifeste. Tôt ou tard, il deviendra clair que ces faux docteurs sont des hommes ignorants et perdus, comme ce fut le cas pour Jannès et Jambrès.
10 ¶ Pour toi, tu as suivi de près mon enseignement, ma conduite, mes résolutions, ma foi, ma douceur, ma charité, ma constance,
11 mes persécutions, mes souffrances. À quelles souffrances n’ai-je pas été exposé à Antioche, à Icone, à Lystre ? Quelles persécutions n’ai-je pas supportées ? Et le Seigneur m’a délivré de toutes.
persécutions. Mot grec qui signifie littéralement « poursuite ». Paul avait été forcé de fuir de Damas (#Ac 9:23-25), d’Antioche de Pisidie (#Ac 13: 50), d’Icone (#Ac 14:5-6), de Thessalonique (#Ac 17: 10) et de Bérée (#Ac 17: 14).
à Antioche, à Icone, à Lystre. Natif de Lystre (#Ac 16: 1), Timothée devait se rappeler exactement les persécutions dont Paul avait été victime dans ces trois villes.
le Seigneur m’a délivré. Cf. #2Ti 4:17-18 ; #Ps 34:5, #Ps 34:7, #Ps 34:20 ; #Ps 37:40 ; #Ps 91:2-6, #Ps 91:14 ; #Esa 41:10 ; #Esa 43:2 ; #Da 3:17 ; #Ac 26:22 ; #2Co 1:10. Le Seigneur avait maintes fois délivré Paul, et cela devait encourager Timothée au sein des persécutions subies à Éphèse de la part des adversaires de l’Évangile.
12 Or, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés.
vivre pieusement … persécutés. Les croyants fidèles doivent s’attendre à des persécutions et à des souffrances de la part d’un monde qui rejette Christ (cf. #Jn 15:18-21 ; #Ac 14: 22).
13 Mais les hommes méchants et imposteurs avanceront toujours plus dans le mal, égarant les autres et égarés eux-mêmes.
Les dangereux mouvements fondés sur de fausses doctrines sont appelés à rencontrer un succès grandissant jusqu’à la seconde venue de Christ. Cf. #2Th 2:11.
14 Toi, demeure dans les choses que tu as apprises, et reconnues certaines, sachant de qui tu les as apprises ;
de qui tu les as apprises. Pour encourager Timothée à tenir ferme, Paul lui rappelle son héritage divin. La forme plurielle du pronom dans certains manuscrits suggère que Timothée était redevable non seulement à Paul, mais à d’autres encore (#2Ti 1:5).
15 dès ton enfance, tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ.
dès ton enfance. Littéralement « depuis ta tendre enfance ». Timothée était particulièrement redevable à deux personnes: sa mère et sa grand-mère, qui lui avaient fidèlement et depuis toujours enseigné les vérités de l’A.T. Cela le rendit apte à recevoir l’Évangile quand il lui fut prêché par Paul.
les saintes lettres. Littéralement « les écrits sacrés », nom couramment attribué à l’A.T. par les Juifs de langue grecque.
sage à salut. Les écrits de l’A.T. annonçaient Christ (#Jn 5:37-39) et révélaient que la foi dans les promesses de Dieu était indispensable (#Ge 15: 6 ; cf. #Ro 4:1-3). En les lisant, vous pouviez donc être amené à reconnaître votre péché et votre besoin de la justification en Christ (#Ga 3:24). Le salut nous est donné par le Saint-Esprit au travers de la Parole de Dieu.
par la foi en Jésus-Christ. Sans bien en discerner tous les tenants et aboutissants (cf. #1Pi 1:10-12), les croyants de l’A.T., y compris Abraham (#Jn 8:56) et Moïse (#Hé 11:26), attendaient la venue d’un Messie (#Esa 7:14 ; #Esa 9:5) et l’expiation des péchés (#Esa 53:5-6). Il en était de même de Timothée, qui répondit positivement dès qu’il entendit l’Évangile.
16 Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice,
Toute Écriture. Plusieurs constructions grecques grammaticalement similaires (#Ro 7:12 ; #2Co 10:10 ; #1Ti 1:15 ; #1Ti 2:4 ; #1Ti 4:4) donnent à penser que la traduction « toute l’Écriture est inspirée … » est correcte. L’A.T. et le N.T. sont ainsi désignés, qui classe le N.T. dans les Écritures).
inspirée de Dieu. Littéralement « expirée par Dieu » ou « soufflée par Dieu ». Dieu a parfois dicté les mots exacts aux auteurs de la Bible (par exemple, #Jér 1:9), mais le plus souvent il s’est contenté d’utiliser leur esprit, leur vocabulaire et leur expérience pour produire sa Parole parfaite, infaillible, libre de toute erreur. Il est important de remarquer que l’inspiration ne s’applique qu’aux textes originaux de l’Écriture, et non aux rédacteurs de la Bible; ce ne sont pas les rédacteurs qui sont inspirés, mais uniquement l’Écriture sainte. Dieu s’identifie si étroitement à sa Parole que, lorsqu’elle parle, c’est lui en personne qui s’exprime (cf. #Ro 9:17 ; #Ga 3:8). Les Écritures sont appelées « oracles de Dieu » (#Ro 3:2 ; #1Pi 4:11) et, à ce titre, ne sauraient subir une quelconque modification (#Mt 5:17-18 ; #Lu 16: 17 ; #Jn 10:35 ; #Ap 22:18-19).
pour enseigner. Concerne les instructions divines et le contenu doctrinal du N.T. aussi bien que de l’A.T. (cf. #2Ti 2:15 ; #Ac 20:20-21, #Ac 20: 27 ; #1Co 2:14-16 ; #Col 3:16 ; #1Jn 2:20, #1Jn 2:24, #1Jn 2:27). On trouve dans les Écritures le corpus complet et exhaustif des vérités divines nécessaires pour une vie de piété. Cf. #Ps 119:97-105.
pour convaincre. Il s’agit ici de convaincre quelqu’un qu’il n’a pas la conduite ou la croyance correcte. L’Écriture met le péché en lumière (#Hé 4:12-13), et cela permet ensuite d’y remédier au moyen de la confession et de la repentance.
pour corriger. Il s’agit de restaurer un objet pour lui rendre son état initial. C’est la seule occurrence de ce mot grec dans le N.T. Dans les sources grecques extrabibliques, il désignait l’acte de réparer un objet qui venait de tomber ou de remettre sur pied celui qui venait de trébucher. Les Écritures ne se contentent pas de reprocher une mauvaise conduite, elles indiquent en même temps quelle direction prendre pour retrouver le droit chemin. Cf. #Ps 119:9-11 ; #Jn 15:1-2.
pour instruire dans la justice. Loin de se contenter de blâmer et d’interdire les mauvaises conduites, l’Écriture offre une éducation positive (« instruire » renvoie à l’origine à l’éducation d’un enfant) qui enseigne les comportements adaptés à la volonté divine (#Ac 20: 32 ; #1Ti 4:6 ; #1Pi 2:1-2).
17 afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre.
l’homme de Dieu. Terme technique désignant un prédicateur officiel de la vérité divine.
accompli. Apte à réaliser tout ce que l’on est appelé à faire (cf. #Col 2:10).
propre à toute bonne œuvre. À même de satisfaire à toutes les exigences du ministère et d’une vie de piété. La Parole est capable d’accomplir cela, non seulement dans l’homme de Dieu, mais aussi dans tous ceux qui le suivent (#Ep 4:11-13).
1 ¶ Je t’en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume,
Je t’en conjure. Ou, mieux, « je t’ordonne ». Le grec exprime une directive contraignante (cf. #2Ti 2:14 ; #1Ti 1:18 ; #1Ti 5:21).
devant Dieu et devant Jésus-Christ. La construction grecque autorise aussi à traduire par « dans la présence de Dieu, même du Christ Jésus », ce qui constitue la meilleure façon de rendre cette expression, puisque Christ est sur le point d’être introduit dans son rôle de juge (cf. #Jn 5:22). Tous ceux dont le ministère a trait à la Parole de Dieu agissent sous le regard omniscient de Christ.
qui doit juger. La formulation grecque suggère l’imminence de cet événement: Christ nous jugera bientôt. Paul souligne la responsabilité spécifique et individuelle de tous les croyants, particulièrement de ceux dont le ministère touche à la Parole de Dieu. Ils devront rendre compte devant Christ, le juge suprême. Le service exercé pour Christ s’opère sous son regard vigilant et avec la conscience qu’en tant que juge il pèsera un jour les œuvres de chaque croyant. Il ne s’agit pas d’un jugement qui vise à condamner, mais à évaluer en vue de la distribution de récompenses. En ce qui concerne le salut, les croyants ont déjà été jugés, et ils ont été déclarés justes. Ils ne sont plus sous la condamnation du péché (#Ro 8:1-4).
les vivants et les morts. Christ rendra son jugement suprême sur tous les hommes en trois actes distincts:
1° le jugement des croyants après l’enlèvement de l’Église (#1Co 3:12-15 ; #2Co 5:10);
2° le jugement des brebis et des boucs, à l’occasion duquel les croyants seront séparés des incroyants (#Mt 25:31-33, pour l’entrée dans le millénium);
3° le jugement devant le grand trône blanc, réservé aux incroyants (#Ap 20:11-15).
L’apôtre renvoie ici au jugement au sens large, et donc à tous ces éléments.
de son avènement et de son royaume. Le mot grec pour « avènement » signifie littéralement « apparition, action de se montrer », et les Grecs de l’Antiquité l’employaient pour décrire l’apparition supposée d’un dieu païen à des hommes. Paul fait ici allusion à la seconde venue de Christ, au cours de laquelle il jugera les « vivants et les morts » (voir ci-dessus) et établira son royaume millénaire et éternel.
2 prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant.
la parole. C’est-à-dire la Parole de Dieu écrite tout entière, sa vérité révélée telle qu’elle est contenue dans la Bible (cf. #2Ti 3:15-16 ; #Ac 20: 27).
insiste. Le mot grec contient une gamme étendue de sens, notamment la soudaineté (#Lu 2:9 ; #Ac 12:7) et la force (#Lu 20: 1 ; #Ac 4:1 ; #Ac 6:12 ; #Ac 23: 27). La forme du verbe suggère ici les idées complémentaires d’urgence, de bonne volonté et de préparation. On l’employait pour un soldat prêt à se lancer dans la bataille ou une sentinelle toujours en alerte pour ne pas se laisser surprendre par l’ennemi. Ce sont des attitudes indispensables pour être un prédicateur fidèle (#Jér 20: 9 ; #Ac 21:11-13 ; #Ep 5:15-16 ; #1Pi 3:15).
favorable ou non. Un prédicateur fidèle prêche la Parole, qu’elle soit bien reçue ou non, que cela soit pratique ou non, opportun de l’avis des auditeurs ou non. Les dictats communément en vigueur dans le monde réputation, tradition, acceptation, estime au sein de la société (ou dans l’Église) - ne doivent avoir aucun impact sur son engagement à proclamer la Parole de Dieu.
reprends, censure. C’est la face négative de la prédication (« convaincre » et « corriger », cf. #2Ti 3:16). Le grec pour « reprends » désigne la correction de mauvais comportements ou de doctrines erronées par le recours à des arguments fondés sur la Bible, qui aideront l’interlocuteur à comprendre son erreur. Le grec pour « censure » a surtout trait à la correction des motivations: il s’agit de convaincre l’autre de son péché et de le conduire à la repentance.
exhorte … instruisant. C’est la face positive de la prédication (« enseigner » et « instruire », cf. #2Ti 3:16).
3 Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs,
ne supporteront pas. Le verbe contient la notion de tenir bon dans l’adversité et peut se traduire par « tolérer ». Paul avertit Timothée que, dans les moments critiques de notre ère, beaucoup feront preuve d’intolérance vis-à-vis de la prédication de la Parole de Dieu, de ses remises en question et de ses exigences (#2Ti 1:13-14 ; #1Ti 1:9-10 ; #1Ti 6:3-5).
la saine doctrine. La saine doctrine pour les hommes âgés (verset #Tit 2:2), les femmes âgées (verset #Tit 2:3), les jeunes femmes (versets #Tit 2:4-5), les jeunes gens (versets #Tit 2:6-8) et les esclaves (versets #Tit 2:9-10) reflète le devoir de chacun dans l’Église.
ayant la démangeaison … leurs propres désirs. Ceux qui se prétendent chrétiens mais ne le sont que de nom suivent en fait leurs propres penchants. Ils se précipitent pour écouter des prédicateurs qui leur promettent les bénédictions de Dieu en dehors de son pardon et le salut indépendamment de leur repentance. Ils aiment se divertir par des enseignements qui leur procurent des sensations agréables et une bonne image d’eux-mêmes. Ce qu’ils recherchent, ce sont des prédicateurs qui flatteront « leurs propres désirs ». En somme, ces gens dictent ce qu’ils souhaitent entendre, au lieu de laisser Dieu inspirer les prédicateurs par sa Parole.
4 détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables.
les fables. Renvoie aux fausses idéologies, conceptions et philosophies de toute sorte qui s’opposent à la vraie doctrine; cf. #Tit 1:14 ; #2P 1:16).
5 Mais toi, sois sobre en toutes choses, supporte les souffrances, fais l’œuvre d’un évangéliste, remplis bien ton ministère.
évangéliste. Utilisé seulement à deux autres occasions dans le N.T. , ce mot désigne une fonction ou un ministère spécifique ayant pour objectif de prêcher l’Évangile aux non-chrétiens. #Ep 4:11 permet de présumer que toute Église digne de ce nom devrait avoir des enseignants et des évangélistes. Toutefois, le verbe signifiant « annoncer l’Évangile » et le nom correspondant, « Évangile » ou « bonne nouvelle », sont utilisés à travers tout le N.T., et pas seulement en rapport avec les évangélistes; chaque chrétien, et en particulier les prédicateurs et les enseignants, est appelé à proclamer l’Évangile. Paul ne suggère pas à Timothée de devenir un évangéliste, mais de « faire l’œuvre » d’un évangéliste.
Pensées de Paul à le perspective de sa mort prochaine
Timothée invité à se rendre auprès de lui
Communications sur diverses personnes
6 Car pour moi, je sers déjà de libation, et le moment de mon départ approche.
déjà. Signifie que sa mort était imminente.
libation. Dans le système sacrificiel de l’A.T., c’était l’offrande finale, celle qui suivait les offrandes végétales et les holocaustes prescrits au peuple d’Israël (#No 15:1-16). Paul considérait sa mort, toute proche, comme l’ultime sacrifice qu’il offrait à Dieu, dans une vie qui en était déjà riche.
mon départ. C’est-à-dire sa mort. Le mot grec renvoie essentiellement au relâchement de quelque chose, en particulier des câbles d’amarrage d’un navire ou des cordes d’une tente; il avait ainsi acquis le sens secondaire de « départ ».
4:6-8 Paul approchait de la fin de sa vie. Il pouvait légitimement faire sans regrets ni remords le bilan de son existence. Dans ces versets, il examine sa vie selon trois perspectives: la réalité présente de la fin de sa vie, pour laquelle il était prêt (verset #2Ti 4:6), le passé, au cours duquel il avait fait preuve de fidélité (verset #2Ti 4:7), et l’avenir, qu’il envisageait avec l’espérance d’une récompense céleste (verset #2Ti 4:8).
7 J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi.
La forme des trois verbes grecs « combattu, achevé, gardé » indique une action achevée dont les résultats se font encore sentir. Paul considérait sa vie comme accomplie: il avait pu réaliser, par la puissance du Seigneur, tout ce que Dieu lui avait demandé de faire. Il était un soldat (#2Ti 2:3-4 ; #2Co 10:3 ; #1Ti 6:12 ; #Phm 2), un athlète (#1Co 9:24-27 ; #Ep 6:12) et un gardien (#2Ti 1:13-14 ; #1Ti 6:20-21).
la foi. C’est-à-dire les vérités et normes de la Parole de Dieu révélée.
8 Désormais la couronne de justice m’est réservée ; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement.
la couronne de justice. Le mot grec pour « couronne » désigne littéralement tout ce qui entoure quelque chose, et en particulier les couronnes tressées ou les guirlandes placées sur la tête des dignitaires, des chefs militaires victorieux et des athlètes ayant remporté une course. D’un point de vue linguistique, « de justice » peut signifier que la justice est soit la source soit la nature de la couronne. Comme dans les expressions « couronne de vie » (#Ja 1:12), « couronne de gloire » (#1Th 2:19), « couronne incorruptible » (#1Co 9:25) et « couronne incorruptible de gloire » (#1Pi 5:4), où la vie, la gloire et le caractère incorruptible renvoient à la nature de la couronne, le contexte semble ici indiquer que la couronne représente la justice éternelle. Les croyants reçoivent la justice de Christ qui leur est imputée (justification) au moment du salut (#Ro 4:6, #Ro 4:11). Le Saint-Esprit travaille à une justice pratique (sanctification) dans le croyant au cours de toute sa vie de lutte contre le péché (#Ro 6:13, #Ro 6:19 ; #Ro 8:4 ; #Ep 5:9 ; #1Pi 2:24). Ce n’est que lorsque le combat sera terminé que les chrétiens bénéficieront de la justice parfaite de Christ (glorification); ce sera au moment de leur entrée au ciel.
9 ¶ Viens au plus tôt vers moi ;
Viens au plus tôt. Paul aspirait à revoir son collègue bien-aimé, et l’imminence de sa mort (verset #2Ti 4:6) rendait indispensable que Timothée ne tarde pas.
4:9-22 Dans ces versets de conclusion, Paul informe Timothée de la condition spirituelle, des activités ainsi que des faits et gestes de certains hommes et femmes qui favorisent son ministère ou au contraire s’y opposent.
10 car Démas m’a abandonné, par amour pour le siècle présent, et il est parti pour Thessalonique ; Crescens est allé en Galatie, Tite en Dalmatie.
Démas. C’était l’un des plus proches compagnons de Paul, avec Luc et Épaphras; #Phm 24).
m’a abandonné. Le verbe grec implique que la victime de cet abandon se trouve dans une situation dramatique. Démas se révélait être un ami des beaux jours, qui n’avait pas évalué, avant de se lancer, ce qu’il en coûtait de s’engager authentiquement pour Christ. C’est ce genre d’homme qui est décrit par notre Seigneur en #Mt 13:20-21 ; cf. #Jn 8:31 ; #1Jn 2:1.
par amour pour le siècle présent. Bien qu’il insiste sur l’importance de l’amour et ne manque pas de répéter que Dieu est amour (#1Jn 4:7-8), Jean révèle que Dieu hait un certain type d’amour: l’amour pour le monde (#Jn 15:18-20). Dans ce passage, il énonce une forme particulière du quatrième test (le test de l’amour): le chrétien véritablement né de nouveau se reconnaît autant à son amour pour Dieu et pour les autres croyants qu’à l’absence, en lui, d’amour pour le monde. Le mot « amour » désigne ici l’affection et l’attachement. C’est Dieu, et non le monde, qui doit avoir la première place dans la vie du chrétien (#Mt 10:37-39 ; #Ph 3:20).
Thessalonique. Démas se disait peut-être qu’il serait en sécurité dans cette ville.
Crescens. Au contraire de Démas, ce disciple avait dû se révéler fidèle et fiable, puisque Paul l’avait envoyé en Galatie. Au cours de ses trois voyages missionnaires, l’apôtre avait exercé son ministère dans cette province romaine d’Asie Mineure centrale.
Tite. L’ami et collègue le plus intime de Paul, après Timothée (#Tit 1:5 ; ).
Dalmatie. Aussi appelée Illyrie (#Ro 15: 19), c’était une province romaine sur la côte est de l’Adriatique, juste au nord de la Macédoine.
11 Luc seul est avec moi. Prends Marc, et amène-le avec toi, car il m’est utile pour le ministère.
Luc. L’auteur de l’Évangile selon Luc et des Actes des Apôtres était un ami dévoué de Paul et son médecin personnel. Il ne pouvait assumer seul son ministère, très lourd, à Rome.
Prends Marc, et amène-le. De toute évidence, Marc habitait quelque part sur l’itinéraire qu’allait prendre Timothée pour se rendre d’Éphèse à Rome. Parfois appelé Jean, il était l’auteur de l’Évangile qui porte son nom, le cousin de Barnabas (#Col 4:10) et un collègue de travail dévoué. Il avait, un peu plus tôt, abandonné Paul et Barnabas mais était devenu, désormais, un serviteur précieux.
12 J’ai envoyé Tychique à Éphèse.
Tychique. Soit Paul l’avait envoyé quelque temps plus tôt à Éphèse, soit il l’envoyait là-bas porter cette seconde lettre à Timothée, tout comme il avait précédemment amené ses missives aux Églises d’Éphèse (#Ep 6:21) et de Colosses (#Col 4:7), et peut-être aussi à Tite (#Tit 3:12 ).
13 Quand tu viendras, apporte le manteau que j’ai laissé à Troas chez Carpus, et les livres, surtout les parchemins.
manteau. Un grand vêtement très chaud, en laine, qui servait aussi bien de couverture que de manteau par temps froid; l’hiver allait bientôt arriver (verset #2Ti 4:21).
Troas. Port maritime de Phrygie, en Asie Mineure.
Carpus. Connaissance de Paul, dont on ne sait rien d’autre et dont le nom signifie « fruit ».
les livres, surtout les parchemins. Ces « livres » désignaient vraisemblablement des rouleaux de papyrus contenant les écrits de l’A.T. Le « parchemin » était fabriqué à partir de peaux d’animaux, ce qui en faisait un matériau très cher. Il s’agissait peut-être de copies de lettres que l’apôtre avait écrites ou de pages vierges destinées à la rédaction de nouvelles épîtres. Le fait que Paul n’avait pas ces précieux documents avec lui permet de penser qu’il avait été arrêté à Troas, sans pouvoir les récupérer.
14 Alexandre, le forgeron, m’a fait beaucoup de mal. Le Seigneur lui rendra selon ses œuvres.
Alexandre, le forgeron. Sans doute un autre que celui que Paul avait livré à Satan en même temps qu’Hyménée (#1Ti 1:20), car il le définit par sa profession de « forgeron ». Il s’agissait sans doute d’un fabricant d’idoles (cf. #Ac 19: 24).
m’a fait beaucoup de mal. Alexandre s’était probablement opposé aux thèses de Paul et avait répandu ses propres fausses doctrines. Il est probable qu’il contribua à l’arrestation de Paul et qu’il témoigna même faussement contre lui. Cf. #Ac 19: 23.
Le Seigneur lui rendra. Paul laissait ainsi à Dieu le soin de faire vengeance (#De 32:35 ; #Ro 12:19).
15 Garde-toi aussi de lui, car il s’est fortement opposé à nos paroles.
16 ¶ Dans ma première défense, personne ne m’a assisté, mais tous m’ont abandonné. Que cela ne leur soit point imputé !
ma première défense. C’est du mot grec pour « défense » que viennent les mots français « apologie » et « apologétique ». Il désigne une plaidoirie formulée par la défense au cours d’un procès. En droit romain, tout accusé avait droit à deux auditions: la prima actio, destinée à établir quelles charges pesaient contre lui et à déterminer si cela pouvait justifier un procès. La secunda actio établissait ensuite la culpabilité ou l’innocence du prévenu. Paul fait ici allusion à la prima actio.
Que cela ne leur soit point imputé! Même réflexion dans la bouche d’Etienne (#Ac 7:60) et du Seigneur lui-même (#Lu 23: 34).
17 C’est le Seigneur qui m’a assisté et qui m’a fortifié, afin que la prédication fût accomplie par moi et que tous les païens l’entendissent. Et j’ai été délivré de la gueule du lion.
C’est le Seigneur qui m’a assisté. Le Seigneur tient toujours sa promesse de ne pas « abandonner » ou « délaisser » ses enfants (#De 31:6, #De 31:8 ; #Jos 1:5 ; #Hé 13: 5).
la prédication soit accomplie par moi. Comme par le passé (#Ac 26:2-29), Paul parvint à proclamer l’Évangile devant les tribunaux romains.
que tous les païens l’entendent. En proclamant l’Évangile devant ce public cosmopolite de païens, l’apôtre pouvait affirmer qu’il l’avait fait entendre à tous les païens. C’était l’accomplissement de sa mission (#Ac 9:15-16 ; #Ac 26:15-18).
la gueule du lion. Cf. #Da 6:26-27. C’était une métaphore fréquente pour désigner un danger mortel (#Ps 22: 22 ; #Ps 35:17), et Paul en rencontrait souvent (cf. #Ac 14: 19 ; #2Co 4:8-12 ; #2Co 6:4-10 ; #2Co 11:23-27). En #1Pi 5:8, Pierre compare Satan à un lion.
18 Le Seigneur me délivrera de toute œuvre mauvaise, et il me sauvera pour me faire entrer dans son royaume céleste. À lui soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen !
me délivrera de toute œuvre mauvaise. Étant donné ce qu’il avait déjà fait en lui donnant sa force et en restant à ses côtés (verset #2Ti 4:17) - Paul pouvait légitimement espérer que le Seigneur ne s’arrêterait pas en si bon chemin. Il savait que Dieu le délivrerait de toute tentation et de tout complot ourdi contre lui (#2Co 1:8-10).
me sauvera pour … son royaume céleste. Paul savait que l’achèvement de son salut était plus proche que lorsqu’il était devenu croyant (cf. #Ro 13: 11 ; #2Co 5:8 ; #Ph 1:21).
Salutations
19 Salue Prisca et Aquilas, et la famille d’Onésiphore.
Prisca et Aquilas. Paul avait fait la connaissance de ces deux fidèles amis lorsque, chassés d’Italie à l’instar des autres Juifs, ils avaient trouvé refuge à Corinthe. Ils avaient exercé un ministère à Éphèse (#Ac 18:18-19) avant de retourner pour quelque temps à Rome (#Ro 16: 3), et ils étaient à ce moment-là de retour à Éphèse.
la famille d’Onésiphore. L’un des fidèles compagnons de Paul qui ne s’étaient pas éloignés de lui. Il l’avait au contraire soutenu en prison, car il n’avait ni honte ni peur de visiter régulièrement l’apôtre dans sa cellule pour subvenir à ses besoins. La demande qu’adresse Paul à Timothée de saluer sa famille (#2Ti 4:19) indique que celle-ci vivait à Éphèse ou dans les environs.
20 Eraste est resté à Corinthe, et j’ai laissé Trophime malade à Milet.
Eraste. Probablement le trésorier de la ville de Corinthe qui envoya ses salutations à l’Église de Rome par l’intermédiaire de Paul.
Corinthe. La plus grande ville de Grèce.
Trophime. Natif d’Asie, d’Éphèse exactement, il avait accompagné Paul depuis la Grèce jusqu’à Troas.
Milet. Ville portuaire de la province de Lycie, située à 50 km environ d’Éphèse.
21 Tâche de venir avant l’hiver. Eubulus, Pudens, Linus, Claudia, et tous les frères te saluent.
avant l’hiver. Comme l’hiver arrivait et qu’il allait devoir le passer dans une prison romaine glaciale, Paul allait avoir besoin de son manteau pour lui tenir chaud. Il aurait aussi moins d’occasions d’utiliser les livres et les parchemins puisque, les jours étant plus courts en hiver, il disposerait de moins d’heures de lumière.
Eubulus, Pudens, Linus, Claudia. Ces noms latins indiquent qu’ils venaient d’Italie et étaient membres de l’Église de Rome. « Claudia », une croyante, faisait apparemment partie des intimes de Paul, mais l’on ne sait rien d’autre à son sujet.
22 Que le Seigneur soit avec ton esprit ! Que la grâce soit avec vous !
Que la grâce soit avec vous! Paul formule la même bénédiction dans sa précédente lettre à Timothée. Le « vous », pluriel, signifie qu’il s’adresse ici à l’assemblée d’Éphèse tout entière.
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