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NOUVEAU TESTAMENT

ACTES DES APÔTRES 17 suite à 19

LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES

 ACTES 17 : 10 à 28 

 

10 ¶  Aussitôt les frères firent partir de nuit Paul et Silas pour Bérée. Lorsqu’ils furent arrivés, ils entrèrent dans la synagogue des Juifs.

 Bérée. Une ville importante, en dehors des routes principales.

 synagogue. Paul prit l’habitude de prêcher d’abord aux Juifs lorsqu’il entrait dans une ville (cf. vv. #Ac 13: 14, #Ac 13: 42 ; #Ac 14: 1 ; #Ac 17: 1, #Ac 17: 10, #Ac 17: 17 ; #Ac 18: 4, #Ac 18: 19, #Ac 18: 26 ; #Ac 19: 8) car, étant lui-même juif, il bénéficiait auprès de ses compatriotes d’une ouverture immédiate pour prêcher et annoncer l’Évangile. Par ailleurs, s’il avait d’abord prêché aux païens, les Juifs ne l’auraient jamais écouté par la suite.

  

11  Ces Juifs avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique ; ils reçurent la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact.

 12  Plusieurs d’entre eux crurent, ainsi que beaucoup de femmes grecques de distinction, et beaucoup d’hommes.

 13  Mais, quand les Juifs de Thessalonique surent que Paul annonçait aussi à Bérée la parole de Dieu, ils vinrent y agiter la foule.

 14  Alors les frères firent aussitôt partir Paul du côté de la mer ; Silas et Timothée restèrent à Bérée.

Paul à Athènes : Discours à l'Aréopage

 15  Ceux qui accompagnaient Paul le conduisirent jusqu’à Athènes. Puis ils s’en retournèrent, chargés de transmettre à Silas et à Timothée l’ordre de le rejoindre au plus tôt.

 Athènes. C’était le centre culturel de la Grèce. À son apogée, Athènes abrita les plus grands philosophes de l’histoire, parmi lesquels Socrate, Platon et Aristote, sans doute le plus influent de tous les philosophes grecs. Deux autres philosophes importants y enseignèrent : Épicure, qui fonda l’épicurisme, et Zénon, à l’origine du stoïcisme. Ces deux courants philosophiques comptaient parmi les plus importants de l’époque.

  

16 ¶  Comme Paul les attendait à Athènes, il sentait au dedans de lui son esprit s’irriter, à la vue de cette ville pleine d’idoles.

 pleine d’idoles. Athènes était aussi le centre religieux de la Grèce, et elle était ouverte en principe au culte de toutes les divinités que l’humanité connaissait. Aux yeux de Paul, cette ville illustrait l’humanité perdue, vouée à une éternité sans Christ à cause de l’idolâtrie qui l’avait envahie.

  

17  Il s’entretenait donc dans la synagogue avec les Juifs et les hommes craignant Dieu, et sur la place publique chaque jour avec ceux qu’il rencontrait.

 18  Quelques philosophes épicuriens et stoïciens se mirent à parler avec lui. Et les uns disaient : Que veut dire ce discoureur ? D’autres, l’entendant annoncer Jésus et la résurrection, disaient : Il semble qu’il annonce des divinités étrangères.

 philosophes épicuriens et stoïciens. La philosophie épicurienne prônait l’absence de souffrance comme la finalité ultime de l’homme. Matérialistes, les épicuriens ne niaient pas pour autant l’existence des divinités, mais ils croyaient qu’elles restaient en dehors des affaires des hommes. Selon leur enseignement, le corps et l’âme d’une personne se désintégraient à sa mort. Le stoïcisme enseignait la maîtrise de soi et visait comme but ultime dans la vie un état d’indifférence au plaisir et à la douleur.

 discoureur. Littéralement « qui picore des graines ». Ces philosophes considéraient Paul comme un philosophe amateur qui n’avait pas d’idées propres, mais qui s’inspirait des enseignements à la mode pour élaborer une théorie très superficielle.

  

19  Alors ils le prirent, et le menèrent à l’Aréopage, en disant : Pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu enseignes ?

 Aréopage. Un tribunal nommé d’après la colline où il se réunissait. Paul ne fut pas soumis à un procès formel, il fut seulement invité à défendre son enseignement.

  

20  Car tu nous fais entendre des choses étranges. Nous voudrions donc savoir ce que cela peut être.

 21  Or, tous les Athéniens et les étrangers demeurant à Athènes ne passaient leur temps qu’à dire ou à écouter des nouvelles.

 22 ¶  Paul, debout au milieu de l’Aréopage, dit : Hommes Athéniens, je vous trouve à tous égards extrêmement religieux.

 religieux. Littéralement « craignant des dieux ».

 

 23  Car, en parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j’ai même découvert un autel avec cette inscription : A un dieu inconnu ! Ce que vous révérez sans le connaître, c’est ce que je vous annonce.

 17:23-24

 À un dieu inconnu. Les Athéniens croyaient que des puissances surnaturelles intervenaient dans le cours des lois naturelles. Ils avaient au moins le mérite de reconnaître l’existence d’un être qui dépassait leur capacité de comprendre et qui avait créé toutes choses. Cette croyance offrit à Paul l’occasion de leur présenter le Dieu créateur qui pouvait être connu des hommes (#De 4:35 ; #1R 8:43 ; #1Ch 28:9 ; #Ps 9:11 ; #Jér 9:24 ; #Jér 24: 7 ; #Jér 31:34 ; #Jn 17: 3). Lorsqu’il évangélisait les païens, Paul commençait par la création, la révélation générale de Dieu (cf. #Ac 14:15-17). Devant un auditoire juif, il partait de la révélation contenue dans l’A.T. (vv. #Ac 17:10-13).

  

24  Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite point dans des temples faits de main d’homme ;

 Dieu qui a fait le monde. Cet enseignement était en opposition flagrante aussi bien avec la pensée épicurienne, d’après laquelle la matière était éternelle et n’avait pas eu de créateur, qu’avec les convictions panthéistes des stoïciens qui croyaient que Dieu faisait partie de tout et qu’il n’aurait pas pu se créer lui-même. L’enseignement de Paul trouve un ferme appui dans toute l’Écriture (#Ge 1:1 ; #Ps 146:5-6 ; #Esa 40:28 ; #Esa 45:18 ; #Jér 10:12 ; #Jér 32:17 ; #Jon 1:9 ; #Za 12:1 ; #Ep 3:9 ; #Col 1:16 ; #Ap 4:11 ; #Ap 10:6).

  

25  il n’est point servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses.

 26  Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure ;

 un seul sang. Tous les hommes sont égaux aux yeux de Dieu, puisque tous sont issus d’un seul homme, Adam. Cet enseignement ne pouvait qu’offenser l’orgueil national des Grecs, qui considéraient tous les peuples extérieurs à eux comme des barbares.

 ayant déterminé la durée des temps. Dieu contrôle souverainement la montée et la chute des nations et des empires (cf. #Da 2:36-45 ; #Lu 21: 24).

 les bornes de leur demeure. Dieu est responsable de l’identité raciale et de la localisation géographique des nations (#De 32:8) ainsi que de l’étendue de leurs conquêtes (cf. #Ac 10:12-15).

  

27  il a voulu qu’ils cherchassent le Seigneur, et qu’ils s’efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous,

 qu’ils cherchent le Seigneur. Tel est l’objectif de Dieu pour l’homme; il se révèle à lui en tant que créateur, roi et souverain du monde. Les hommes n’ont aucune excuse pour ne pas connaître Dieu, car il s’est révélé dans la conscience humaine aussi bien que dans le monde physique.

  

28  car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être. C’est ce qu’ont dit aussi quelques-uns de vos poètes : De lui nous sommes la race …

 en lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être. Citation du poète crétois Épiménide.

  

29  Ainsi donc, étant la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l’or, à de l’argent, ou à de la pierre, sculptés par l’art et l’industrie de l’homme.

 la race de Dieu. Citation d’Aratos, qui était comme Paul originaire de Cilicie.

 nous ne devons pas croire …  semblable à de l’or, à de l’argent. Si l’homme est la descendance de Dieu, comme le poète grec le suggérait, il est insensé de penser que Dieu pourrait n’être qu’une idole faite de main d’homme. Un tel raisonnement fait apparaître l’absurdité de l’idolâtrie (cf. #Esa 44:9-20).

  

30  Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir,

 sans tenir compte des temps d’ignorance. Cela ne signifie pas qu’il y ait été indifférent ou les ait pardonnés. La justice divine exige que chaque péché et chaque pécheur soient punis. Dieu aurait eu le droit de détruire Adam et Ève, et avec eux toute la race humaine, lorsqu’ils ont péché. Mais dans sa bonté et sa patience (voir #Ro 2:4), il a retenu pour un certain temps son jugement (cf. #Ps 78:38-39 ; #Ac 17:30-31 ; #2P 3:9).

  

31  parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts …

 l’homme qu’il a désigné. Jésus-Christ (#Jn 5:22-27).

  

32 ¶  Lorsqu’ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent, et les autres dirent : Nous t’entendrons là-dessus une autre fois.

 résurrection des morts. La philosophie grecque ne croyait pas en la résurrection physique.

  

33  Ainsi Paul se retira du milieu d’eux.

 34  Quelques-uns néanmoins s’attachèrent à lui et crurent, Denys l’aréopagite, une femme nommée Damaris, et d’autres avec eux.

 l’aréopagite. Un membre du tribunal de l’Aréopage. Un tribunal nommé d’après la colline où il se réunissait. Paul ne fut pas soumis à un procès formel, il fut seulement invité à défendre son enseignement.

  

ACTES 18 : 1 à 28

 Paul à Corinthe :Rencontre d'Aquilas et de Priscille, séjour d'un an et demi

1 ¶  Après cela, Paul partit d’Athènes, et se rendit à Corinthe.

 Corinthe. Située sur l’isthme de Corinthe qui reliait la péninsule du Péloponnèse au reste de la Grèce, la ville était le centre politique et commercial du pays. Pratiquement tout le trafic entre le nord et le sud de la Grèce devait transiter par cet endroit stratégique. À cause de son activité économique intense, Corinthe accueillait des voyageurs de toute sorte et hébergeait, de ce fait, une population très instable, au mode de vie dissolu. Elle était aussi le siège du temple d’Aphrodite, la déesse de l’amour. Un millier de prêtresses, des prostituées sacrées - sortaient chaque soir dans la ville pour s’adonner à leur activité.

  

2  Il y trouva un Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d’Italie avec sa femme Priscille, parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome. Il se lia avec eux ;

 Aquilas …  Priscille. Ils allaient devenir des amis intimes de Paul et même risquer leur vie pour lui (#Ro 16:3-4). Véritable équipe, le couple est mentionné à 5 autres reprises dans l’Écriture. Priscille y est par 4 fois nommée avant son mari (dans les manuscrits les plus anciens), peut-être à cause de son rang social plus élevé ou d’un rôle plus important au sein de l’Église locale. Selon toute vraisemblance, ils étaient déjà chrétiens lorsque Paul les rencontra, puisqu’ils venaient de Rome, où une Église avait été fondée (#Ro 1:7-8).

 Claude. Empereur de Rome de 41 à 54.

 avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome. Ce décret avait forcé Priscille et Aquilas à quitter la ville en 49. L’antisémitisme était bien vivant, déjà à cette époque. L’empereur Claude donna en ce temps-là l’ordre de chasser les Juifs de Rome (#Ac 18: 2). Cela peut expliquer la raison pour laquelle les Romains ne s’emparèrent que de Paul et de Silas, puisque Luc n’était pas juif et que Timothée ne l’était qu’à moitié.

  

3-  et, comme il avait le même métier, il demeura chez eux et y travailla : ils étaient faiseurs de tentes.

 ils fabriquaient des tentes. Le terme grec s’appliquait à tous ceux qui travaillaient le cuir.

  

4  Paul discourait dans la synagogue chaque sabbat, et il persuadait des Juifs et des Grecs.

 Grecs. C’est-à-dire les personnes d’origine non juive qui faisaient partie de la synagogue.

  

5  Mais quand Silas et Timothée furent arrivés de la Macédoine, il se donna tout entier à la parole, attestant aux Juifs que Jésus était le Christ.

 Silas et Timothée furent arrivés de la Macédoine. Comme Paul l’avait souhaité, ils le rejoignirent à Athènes (#Ac 17: 15). De là, l’apôtre renvoya Timothée à Thessalonique (#1Th 3:1-6). Il envoya Silas ailleurs en Macédoine, peut-être à Philippes (cf. #2Co 11:9 ; #Ph 4:15), puisque celui-ci revint à Corinthe depuis cette province.

  

6  Les Juifs faisant alors de l’opposition et se livrant à des injures, Paul secoua ses vêtements, et leur dit : Que votre sang retombe sur votre tête ! J’en suis pur. Dès maintenant, j’irai vers les païens.

 Que votre sang retombe sur votre tête. Paul considérait ses opposants comme entièrement responsables de leur blasphème contre Christ et de leur rejet de son message (cf. #Jos 2:19 ; #2S 1:16 ; #1R 2:37 ; #Ez 18: 13 ; #Ez 33:4 ; #Mt 27:25).

  

7 ¶  Et sortant de là, il entra chez un nommé Justus, homme craignant Dieu, et dont la maison était contiguë à la synagogue.

 chez …  Justus. Un non-Juif qui manifesta de l’intérêt pour le Dieu d’Israël et qui fréquentait la synagogue voisine. Son nom indique qu’il était romain, et puisque les Romains avaient généralement trois noms, il est possible que son nom complet ait été Gaïus Titius Justus. Il serait dans ce cas le Gaïus mentionné en #Ro 16: 23 et #1Co 1:14.

  

8  Cependant Crispus, le chef de la synagogue, crut au Seigneur avec toute sa famille. Et plusieurs Corinthiens, qui avaient entendu Paul, crurent aussi, et furent baptisés.

 Crispus, le chef de la synagogue. La conversion de ce responsable respecté dut certainement causer des remous dans toute la communauté juive.

  

9  Le Seigneur dit à Paul en vision pendant la nuit : Ne crains point ; mais parle, et ne te tais point,

 18:9-10 C’est la troisième des six visions reçues par Paul (cf. #Ac 9:3-6 ; #Ac 16:9-10 ; #Ac 22:17-18#Ac 23: 11 ; #Ac 27:23-24).

  

10  Car je suis avec toi, et personne ne mettra la main sur toi pour te faire du mal : parle, car j’ai un peuple nombreux dans cette ville.

 j’ai un peuple nombreux dans cette ville. Dieu avait désigné pour le salut à Corinthe un certain nombre de personnes qui n’avaient pas encore entendu l’Évangile (cf. #Ac 13: 48 ; #Ro 10:13-15). La prédication de Paul aurait pour conséquence d’amener les élus à la foi (#Tit 1:1).

 

11  Il y demeura un an et six mois, enseignant parmi les Corinthiens la parole de Dieu.

 un an et six mois. C’est le plus long séjour de Paul dans une ville, à l’exception d’Ephese (#Ac 20: 31) et de Rome (#Ac 28:30).

  

12 ¶  Du temps que Gallion était proconsul de l’Achaïe, les Juifs se soulevèrent unanimement contre Paul, et le menèrent devant le tribunal,

 Pendant que Gallion était proconsul de l’Achaïe. De juillet 51 à juin 52.

 le tribunal. Le proconsul prononçait les jugements publics depuis une grande plate-forme en pierre, située devant sa résidence sur la place du marché.

  

13-  en disant : Cet homme excite les gens à servir Dieu d’une manière contraire à la loi.

 contraire à la loi. Sans avoir le statut d’une religion officielle de l’Empire, le judaïsme était néanmoins toléré par l’administration romaine. Étant considéré comme une secte du judaïsme, le christianisme bénéficiait du même traitement. Les Juifs de Corinthe prétendaient que l’enseignement de Paul était étranger au judaïsme et réclamaient son interdiction. Si Gallion avait donné suite aux injonctions des Juifs, la foi chrétienne aurait été considérée comme illégale dans tout l’Empire.

 

14  Paul allait ouvrir la bouche, lorsque Gallion dit aux Juifs: S’il s’agissait de quelque injustice ou de quelque méchante action, je vous écouterais comme de raison, ô Juifs ;

 18:14-16 Gallion n’était pas dupe, et il vit rapidement où les Juifs voulaient en venir. Il refusa d’être mêlé à ce qu’il considérait comme une querelle interne au judaïsme. Il rendit donc un jugement sommaire où il déclara qu’aucun crime n’avait été commis et que l’affaire relevait d’une dispute sur des mots, après quoi il classa le dossier sans suite.

  

15  mais, s’il s’agit de discussions sur une parole, sur des noms, et sur votre loi, cela vous regarde : je ne veux pas être juge de ces choses.

 16  Et il les renvoya du tribunal.

 17  Alors tous, se saisissant de Sosthène, le chef de la synagogue, le battirent devant le tribunal, sans que Gallion s’en mît en peine.

 Sosthène …  le battirent. Sosthène était une victime toute désignée sur laquelle les Grecs pouvaient décharger leur colère: non seulement ils entretenaient une animosité générale envers les Juifs, mais, de plus, ils le considéraient comme personnellement responsable, en tant que chef de la synagogue, de l’échec de l’accusation portée contre Paul. De par sa fonction, il avait dû être chargé de présenter le cas à Gallion. Plus tard, il se convertit à Christ (#1Co 1:1).

  Voyage de Paul à Jérusalem, par Éphèse

Retour à Antioche

18 ¶  Paul resta encore assez longtemps à Corinthe. Ensuite il prit congé des frères, et s’embarqua pour la Syrie, avec Priscille et Aquilas, après s’être fait raser la tête à Cenchrées, car il avait fait un vœu.

 Priscille et Aquilas. Le fait qu’ils purent accompagner Paul signifie que les responsables qui restaient à Corinthe étaient suffisamment nombreux, avec des hommes tels que Gaïus, Sosthène, Stéphanas et Crispus.

 raser la tête …  il avait fait un vœu. Il voulait manifester sa reconnaissance à Dieu de l’avoir aidé lors des difficultés à Corinthe; c’est pourquoi il fit un vœu de naziréat: un engagement particulier de séparation et de consécration à Dieu (cf. #No 6:2-5, #No 6:13-21). Ce vœu était généralement limité à une période de temps définie, cependant Samson (#Jug 13: 5), Samuel (#1S 1:11) et Jean-Baptiste (#Lu 1:15) furent des naziréens leur vie durant. À l’époque de Paul, si quelqu’un faisait ce vœu alors qu’il se trouvait en dehors de Jérusalem, il devait se raser la tête lorsque son vœu prenait fin  ainsi que le fit Paul - et présenter, dans les 30 jours, les cheveux coupés au temple.

 Cenchrées. Le port de Corinthe, situé à l’est.

  

19  Ils arrivèrent à Éphese, et Paul y laissa ses compagnons. Étant entré dans la synagogue, il s’entretint avec les Juifs,

 Éphese. La ville la plus importante d’Asie.

 laissa ses compagnons. Priscille et Aquilas restèrent à Éphese afin d’y établir leur commerce. Apparemment, ils y vécurent pendant plusieurs années  une Église se rassemblait dans leur maison (#1Co 16: 19) - avant de retourner à Rome (#Ac 16:3-5).

  

20  qui le prièrent de prolonger son séjour. (18-21) Mais il n’y consentit point,

 21  et il prit congé d’eux, en disant: Il faut absolument que je célèbre la fête prochaine à Jérusalem. Je reviendrai vers vous, si Dieu le veut. Et il partit d’Éphese.

 22  Étant débarqué à Césarée, il monta à Jérusalem, et, après avoir salué l’Église, il descendit à Antioche.

 monta à Jérusalem …  descendit à Antioche. Même sans le nom de la ville où Paul se rendit d’abord  les mots « à Jérusalem » sont absents du texte grec - la description de sa situation géographique permet aisément de déterminer qu’il s’agissait de Jérusalem. Comme la ville surplombait les environs, ceux qui s’y rendaient devaient « monter », et ceux qui la quittaient devaient « descendre ». Paul dut aussi revenir à Jérusalem afin d’accomplir son vœu. Ainsi prit fin le deuxième voyage missionnaire.

  Troisième voyage missionnaire de Paul

 Départ d'Antioche pour les provinces d'Asie

Apollos à Éphèse et à Corinthe

23  Lorsqu’il eut passé quelque temps à Antioche, Paul se mit en route, et parcourut successivement la Galatie et la Phrygie, fortifiant tous les disciples.

 quelque temps à Antioche. Probablement de l’été 52 au printemps 53.

 la Galatie et la Phrygie. Le retour de Paul dans ces contrées marqua le début de son troisième voyage missionnaire.

  

24 ¶  Un Juif nommé Apollos, originaire d’Alexandrie, homme éloquent et versé dans les Écritures, vint à Éphese.

 Apollos. Un croyant de l’A.T., disciple de Jean-Baptiste (v. #Ac 18: 25). Après avoir complété son instruction auprès d’Aquilas et de Priscille (v. #Ac 18: 26), il devint un puissant prédicateur de l’Évangile. Son ministère eut un important impact parmi les Corinthiens (cf. #1Co 1:12).

 Alexandrie. Ville importante d’Égypte, située à proximité de l’embouchure du Nil. Au Ier siècle, elle comptait une population juive considérable. C’est ainsi qu’Apollos, bien que né en dehors d’Israël, put grandir dans la culture juive.

 versé dans les Écritures. Cette connaissance de l’A.T., combinée avec son éloquence, lui permettrait de l’emporter lors de ses débats avec des opposants juifs (v. #Ac 18: 28).

  

25  Il était instruit dans la voie du Seigneur, et, fervent d’esprit, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu’il ne connût que le baptême de Jean.

 la voie du Seigneur. Ce terme n’englobe pas ici la foi chrétienne (cf. v. #Ac 18: 26). Il est employé dans l’A.T. pour parler de la norme spirituelle et morale ordonnée par Dieu, à laquelle son peuple doit se conformer (#Ge 18: 19 ; #Jug 2:22 ; #1S 12: 23 ; #2S 22: 22 ; #2R 21: 22 ; #2Ch 17: 6 ; #Ps 18: 22 ; #Ps 25:8-9 ; #Ps 138:5 ; #Pr 10:29 ; #Jér 5:4-5 ; #Ez 18: 25, #Ez 18: 29 ; #Ez 33:17, #Ez 33:20 ; #Os 14: 9).

 baptême de Jean. En dépit de sa connaissance de l’A.T., Apollos ne comprenait pas pleinement la vérité chrétienne. Le baptême de Jean devait servir à préparer Israël à l’arrivée du Messie (cf. #Lu 1:16-17. Apollos acceptait ce message et n’hésitait pas à reconnaître que Jésus de Nazareth était le Messie d’Israël. Cependant, il ne comprenait pas certaines vérités essentielles: la signification de la mort et de la résurrection de Christ, le ministère du Saint-Esprit, la place de l’Église en tant que nouveau témoin de Dieu. Il était un croyant racheté de l’A.T. (v. #Ac 18: 24).

  

26  Il se mit à parler librement dans la synagogue. Aquilas et Priscille, l’ayant entendu, le prirent avec eux, et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu.

 plus exactement la voie de Dieu. Aquilas et Priscille contribuèrent à parfaire la formation spirituelle d’Apollos en l’enseignant dans la plénitude de la foi chrétienne.

  

27  Comme il voulait passer en Achaïe, les frères l’y encouragèrent, et écrivirent aux disciples de le bien recevoir. Quand il fut arrivé, il se rendit, par la grâce de Dieu, très utile à ceux qui avaient cru ;

 Achaïe. Apollos décida de faire la traversée qui le mènerait de l’Asie Mineure (l’actuelle Turquie) jusqu’à Corinthe, en Grèce (#Ac 19: 1).

 les frères …  écrivirent. De telles lettres de recommandation étaient une pratique courante dans l’Église primitive (cf. #Ro 16:1-2 ; #1Co 16: 10 ; #2Co 3:1-2 ; #Col 4:10). Les croyants d’Ephese informèrent ainsi leurs frères de Corinthe qu’Apollos était maintenant un chrétien instruit dans toutes les doctrines.

  

28  Car il réfutait vivement les Juifs en public, démontrant par les Écritures que Jésus est le Christ.

 le Christ. Le Messie d’Israël.

  

ACTES 19 : 1 à 41 +

  Paul à Éphèse : Disciples de Jean-Baptiste

enseignement et succès

Exorcistes juifs

Émeute provoquée par l'orfèvre Démétrius

1 ¶  Pendant qu’Apollos était à Corinthe, Paul, après avoir parcouru les hautes provinces de l’Asie, arriva à Éphèse. Ayant rencontré quelques disciples,

 les hautes provinces. La région de l’Asie Mineure située au nord d’Éphèse, où Luc quitta Paul avant l’épisode qui relate le ministère d’Apollos (#Ac 18: 23). Au lieu de suivre la voie commerciale habituelle, Paul prit la route la plus directe vers Éphèse.

 quelques disciples. C’étaient des disciples de Jean-Baptiste (v. #Ac 19: 3), c’est pourquoi ils consultaient l’A.T. Leur réponse à la question de Paul (v. #Ac 19: 2) démontre qu’ils ne comprenaient pas pleinement la foi chrétienne. Le mot « disciple » signifie « apprenti », « étudiant », et ne renvoie pas toujours à des chrétiens (cf. #Mt 9:14 ; #Mt 11:2 ; #Mr 2:18 ; #Lu 5:33 ; #Lu 7:18-19 ; #Lu 11:1 ; #Jn 1:35 ; #Jn 6:66). Il y eut des disciples de Jean-Baptiste, comme ceux mentionnés ici, jusqu’au IIe siècle.

  

2  (19-1) il leur dit : (19-2) Avez-vous reçu le Saint-Esprit, quand vous avez cru ? Ils lui répondirent : Nous n’avons pas même entendu dire qu’il y ait un Saint-Esprit.

 Avez-vous reçu le Saint-Esprit, quand vous avez cru? Cette question reflète l’incertitude de Paul quant à leur état spirituel. Leur réponse confirma qu’ils n’étaient pas encore pleinement chrétiens, puisque tous les chrétiens reçoivent le Saint-Esprit au moment du salut . De plus, ils n’avaient pas encore reçu le baptême chrétien, mais seulement le « baptême de Jean ».

  

3  Il dit : De quel baptême avez-vous donc été baptisés ? Et ils répondirent : Du baptême de Jean.

 4  Alors Paul dit : Jean a baptisé du baptême de repentance, disant au peuple de croire en celui qui venait après lui, c’est-à-dire, en Jésus.

 baptême de repentance …  croire en …  Jésus. Ces disciples ne comprenaient pas que le baptême de Jean devait orienter les regards vers Jésus de Nazareth. Paul les instruisit au sujet de Jésus-Christ, et non sur la manière de recevoir l’Esprit.

  

5  Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus.

 baptisés au nom du Seigneur Jésus. Ils crurent au message de l’Évangile présenté par Paul et vinrent à la foi qui sauve en Jésus-Christ (cf. #Ac 2:41). Bien que le baptême soit requis pour tous les chrétiens, il ne sauve pas pour autant.

 Littéralement « soit immergé » dans l’eau. Pierre obéit en tous points au commandement de Christ en #Mt 28:19 et invite ceux qui se sont repentis et tournés vers le Seigneur Jésus pour leur salut à s’identifier, par les eaux du baptême, à sa mort, son ensevelissement et sa résurrection (cf. #Ac 19: 5 ; #Ro 6:3-4 ; #1Co 12:13 ; #Ga 3:27 ). C’était la première fois que les apôtres enjoignaient le peuple à accomplir ce rite. Auparavant, de nombreux Juifs avaient pris part au baptême de Jean-Baptiste; ils connaissaient aussi le baptême des non-Juifs qui embrassaient le judaïsme (les prosélytes).

  

6  Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient.

 Paul leur eut imposé les mains. Cet acte marquait leur entrée au sein de l’Église. Les apôtres étaient aussi présents lors de la naissance de l’Église (ch. #Ac 2), ainsi que lors de l’intégration des Samaritains (ch. #Ac 8) et des païens (ch. #Ac 10) dans l’Église. Dans chaque cas, Dieu mit l’accent sur l’unité de l’Église.

 parlaient en langues et prophétisaient. Ces manifestations visibles confirmaient leur appartenance à l’Église. Ils avaient aussi besoin de preuves tangibles que le Saint-Esprit demeurait en eux, puisqu’ils ne savaient pas qu’il était venu (v. #Ac 19: 2).

  

7  Ils étaient en tout environ douze hommes.

 8 ¶  Ensuite Paul entra dans la synagogue, où il parla librement. Pendant trois mois, il discourut sur les choses qui concernent le royaume de Dieu, s’efforçant de persuader ceux qui l’écoutaient.

 synagogue. Paul prit l’habitude de prêcher d’abord aux Juifs lorsqu’il entrait dans une ville (cf. vv. #Ac 13: 14, #Ac 13: 42 ; #Ac 14: 1 ; #Ac 17: 1, #Ac 17: 10, #Ac 17: 17 ; #Ac 18: 4, #Ac 18: 19, #Ac 18: 26 ; #Ac 19: 8) car, étant lui-même juif, il bénéficiait auprès de ses compatriotes d’une ouverture immédiate pour prêcher et annoncer l’Évangile. Par ailleurs, s’il avait d’abord prêché aux païens, les Juifs ne l’auraient jamais écouté par la suite.

 trois mois. Le plus long séjour de Paul dans une synagogue, à l’exception peut-être de la synagogue de Corinthe.

 royaume de Dieu. Cf. #Ac 8:12 ; #Ac 14: 22 ; #Ac 19: 8 ; #Ac 20: 25 ; #Ac 28: 23, #Ac 28: 31. Ici, cette expression renvoie au domaine du salut et désigne le règne divin sur le cœur des croyants;  cf. #Ac 17: 7 ; #Col 1:13-14 ; #Ap 11:15 ; #Ap 12: 10). C’était le thème dominant dans tout le ministère terrestre de Christ (cf. #Mt 4:23 ; #Mt 9:35 ; #Mr 1:15 ; #Lu 4:43 ; #Lu 9:2 ; #Jn 3:3-21).

  

9  Mais, comme quelques-uns restaient endurcis et incrédules, décriant devant la multitude la voie du Seigneur, il se retira d’eux, sépara les disciples, et enseigna chaque jour dans l’école d’un nommé Tyrannus.

 endurcis. Le mot grec est toujours employé en rapport avec une attitude de défi à l’égard de Dieu (#Ro 9:18 ; #Hé 3:8, #Hé 3:13, #Hé 3:15 ; #Hé 4:7). Le rejet de la vérité conduit à un endurcissement du cœur, qui rend le message du salut et de la vie semblable à « une odeur de mort, donnant la mort » (#2Co 2:16).

 la voie. Littéralement « étant de la voie », terme que Jésus employa en parlant de lui-même (#Jn 14: 6) et qui désigne la foi chrétienne à plusieurs reprises dans les Actes (#Ac 19: 9, #Ac 19: 23 ; #Ac 22: 4 ; #Ac 24: 14, #Ac 24: 22). Cette expression est tout à fait appropriée, puisque la foi chrétienne est le chemin qui mène à Dieu (#Ac 18: 26), la route qui conduit dans le lieu saint (#Hé 10:19-20) et le chemin de la vérité (#Jn 14: 6 ; #2P 2:2).

 l’école d’un nommé Tyrannus. Il était soit le propriétaire du bâtiment, soit un philosophe qui enseignait dans ce lieu. Dans ce dernier cas, son nom  qui signifie « tyran » - pourrait être le sobriquet que lui donnaient ses étudiants. Paul s’installait dans le bâtiment pour la pause de l’après-midi (de 11 à 16 heures environ), durant laquelle celui-ci restait inoccupé.

 

10  Cela dura deux ans, de sorte que tous ceux qui habitaient l’Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole du Seigneur.

 deux ans. La durée pendant laquelle Paul enseigna à l’école de Tyrannus, et non la durée totale de son ministère à Éphèse (cf. #Ac 20: 31).

 tous ceux qui habitaient l’Asie …  entendirent. Paul ne quitta probablement pas Éphèse durant cette période; ce sont les personnes converties par son entremise (cf. #2Ti 2:2) qui répandirent l’Évangile dans toute la province d’Asie Mineure (la Turquie moderne). Cette période de deux ans vit l’éclosion des Églises de Colosses et de Hiérapolis, et peut-être même certaines des sept Églises mentionnées en #Ap 2:1-3:2, en plus de celle d’Éphèse.

  

11  Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul,

 miracles extraordinaires. Ils confirmaient que Paul était bien le messager envoyé par Dieu, puisqu’il n’était pas possible de se référer au N.T. pour déterminer la véracité de son message (cf. #2Co 12:12 ; #Hé 2:3-4).

  

12  au point qu’on appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché son corps, et les maladies les quittaient, et les esprits malins sortaient.

 des linges …  mouchoirs. Les bandeaux et les vêtements de protection portés par Paul pendant qu’il fabriquait les tentes. La croyance selon laquelle une puissance mystique pouvait être transmise de cette façon était très répandue dans le monde ancien. C’est ainsi que l’on croyait que l’ombre de Pierre pouvait guérir (cf. #Ac 5:15 ; #Mt 9:21).

  

13 ¶  Quelques exorcistes juifs ambulants essayèrent d’invoquer sur ceux qui avaient des esprits malins le nom du Seigneur Jésus, en disant: Je vous conjure par Jésus que Paul prêche !

 exorcistes juifs ambulants. Simon le magicien (#Ac 8:9-25) et Bar-Jésus (#Ac 13:6-12) étaient, eux aussi, des charlatans de ce genre (cf. #Mt 12:27). A l’opposé de l’autorité absolue exercée par Jésus et les apôtres sur les démons, ces exorcistes cherchaient à chasser les démons en tentant d’en appeler à un esprit plus puissant, en l’occurrence le Seigneur Jésus.

  

14  Ceux qui faisaient cela étaient sept fils de Scéva, Juif, l’un des principaux sacrificateurs.

 Scéva, Juif, l’un des principaux sacrificateurs. En l’absence de document qui mentionne un souverain sacrificateur juif de ce nom, on peut supposer qu’il avait usurpé ce titre afin d’impressionner les gens.

  

15  L’esprit malin leur répondit : Je connais Jésus, et je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ?

 Je connais Jésus …  Paul. Le démon reconnut que les exorcistes n’avaient aucune autorité sur lui (contrairement à Jésus et à Paul) et rejeta leur tentative de le chasser de sa victime. Cela confirme que le pouvoir de chasser les démons appartenait uniquement à Jésus et aux apôtres, et à personne d’autre. Même les démons en rendent témoignage.

  

16  Et l’homme dans lequel était l’esprit malin s’élança sur eux, se rendit maître de tous deux, et les maltraita de telle sorte qu’ils s’enfuirent de cette maison nus et blessés.

 17  Cela fut connu de tous les Juifs et de tous les Grecs qui demeuraient à Éphèse, et la crainte s’empara d’eux tous, et le nom du Seigneur Jésus était glorifié.

 18  Plusieurs de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu’ils avaient fait.

 19  Et un certain nombre de ceux qui avaient exercé les arts magiques, ayant apporté leurs livres, les brûlèrent devant tout le monde: on en estima la valeur à cinquante mille pièces d’argent.

 livres. Ils contenaient des secrets et sortilèges magiques. Les brûler était le signe d’une repentance sincère de la part de ces magiciens, car il leur serait plus difficile de revenir à leurs anciennes pratiques, une fois détruits les ouvrages dont ils se servaient.

 cinquante mille pièces d’argent. Le salaire de cinquante mille jours de travail d’un ouvrier agricole: une somme d’argent astronomique qui indique l’étendue de la pratique de la magie à Éphèse.

  

20  C’est ainsi que la parole du Seigneur croissait en puissance et en force.

 21 ¶  Après que ces choses se furent passées, Paul forma le projet d’aller à Jérusalem, en traversant la Macédoine et l’Achaïe. Quand j’aurai été là, se disait-il, il faut aussi que je voie Rome.

 forma le projet. Littéralement « plaça par l’esprit ». Il s’agit probablement de son propre esprit, et non du Saint-Esprit.

 la Macédoine et l’Achaïe. Situées en Grèce continentale, ces provinces se trouvaient dans une direction opposée à celle de Jérusalem. Cependant, Paul fit ce détour dans le but de récolter une offrande destinée aux nécessiteux de l’Église de Jérusalem (#Ro 15:25-27 ; #1Co 16:1-4 ; #2Co 8:1-9:2).

 il faut aussi que je voie Rome. Paul n’avait pas visité la capitale impériale, mais l’importance stratégique de l’Église de cette ville le poussait à s’y rendre. De plus, il avait l’intention de se servir de Rome comme d’un tremplin pour son ministère ultérieur en Espagne, qu’il considérait comme une région importante pour la progression de l’Évangile (#Ro 15:22-24). Cette simple affirmation constitue un tournant dans le livre des Actes: dès lors, Rome devient l’objectif que Paul veut atteindre. Lorsqu’il y entrera finalement, ce sera en tant que prisonnier (#Ac 28:16).

  

22  Il envoya en Macédoine deux de ses aides, Timothée et Eraste, et il resta lui-même quelque temps encore en Asie.

 Timothée et Eraste. On ne sait rien d’Eraste. Bien que ce nom apparaisse à deux autres occasions dans l’Écriture (#Ro 16: 23 ; #2Ti 4:20), il est impossible de déterminer avec certitude s’il s’agit dans l’un ou l’autre cas du personnage mentionné ici. Paul envoya ces deux hommes avant lui pour qu’ils participent à la collecte des offrandes.

  

23  Il survint, à cette époque, un grand trouble au sujet de la voie du Seigneur.

 24  Un nommé Démétrius, orfèvre, fabriquait en argent des temples de Diane, et procurait à ses ouvriers un gain considérable.

 Démétrius, orfèvre. Il est peu probable qu’il s’agisse du personnage recommandé par Jean (3 Jn 12), ce nom étant très usité à l’époque.

 temples. Ces figurines servaient d’idoles lors des cultes dans les maisons et au temple de Diane.

 Diane. Divinité aussi connue sous le nom d’Artémis. Son culte avait pour centre le temple d’Éphèse (l’une des sept merveilles du monde antique), mais il était très répandu dans tout l’Empire romain. Il est probable que l’émeute décrite ici eut lieu durant les festivités annuelles de printemps tenues en l’honneur de la déesse à Éphèse.

 procurait …  un gain considérable. Cette indication suggère que Démétrius pouvait être à la tête de la guilde des orfèvres, ce qui expliquerait son rôle de meneur dans l’opposition aux prédicateurs chrétiens.

  

25  Il les rassembla, avec ceux du même métier, et dit : O hommes, vous savez que notre bien-être dépend de cette industrie ;

 26  et vous voyez et entendez que, non seulement à Éphèse, mais dans presque toute l’Asie, ce Paul a persuadé et détourné une foule de gens, en disant que les dieux faits de main d’homme ne sont pas des dieux.

 27  Le danger qui en résulte, ce n’est pas seulement que notre industrie ne tombe en discrédit ; c’est encore que le temple de la grande déesse Diane ne soit tenu pour rien, et même que la majesté de celle qui est révérée dans toute l’Asie et dans le monde entier ne soit réduite à néant.

 Démétrius joua subtilement des sentiments de ses auditeurs: crainte d’une ruine financière, zèle religieux et désir de conserver le prestige de leur ville. Il dépeignit les prédicateurs chrétiens comme une menace pour la prospérité d’Éphèse. La réaction violente de son auditoire montre à quel point ils prirent cette menace au sérieux (v. #Ac 19: 28).

  

28  Ces paroles les ayant remplis de colère, ils se mirent à crier : Grande est la Diane des Éphésiens !

 29  Toute la ville fut dans la confusion. Ils se précipitèrent tous ensemble au théâtre, entraînant avec eux Gaïus et Aristarque, Macédoniens, compagnons de voyage de Paul.

 Gaïus et Aristarque. Ces hommes sont qualifiés de macédoniens; cependant, selon 20: 4, Gaïus était originaire de Derbe, en Galatie. Il est possible que le Gaïus de 20: 4 soit un autre personnage.

 

30  Paul voulait se présenter devant le peuple, mais les disciples l’en empêchèrent ;

 31  quelques-uns même des Asiarques, qui étaient ses amis, envoyèrent vers lui, pour l’engager à ne pas se rendre au théâtre.

 Asiarques. Ces membres de l’aristocratie se consacraient à la promotion d’intérêts romains. Il n’y avait qu’un seul Asiarque en fonction à la fois, mais ils gardaient le titre à vie. Le fait que des hommes aussi influents et puissants faisaient partie des amis de Paul indique clairement qu’ils ne le considéraient pas comme un criminel et ne voyaient rien d’illicite dans son message. Il n’y avait donc aucune raison légitime pour causer des remous.

  

32  Les uns criaient d’une manière, les autres d’une autre, car le désordre régnait dans l’assemblée, et la plupart ne savaient pas pourquoi ils s’étaient réunis.

 assemblée. La foule démontée réunie dans le théâtre. Courageusement, Paul chercha à s’adresser à elle, mais les Asiarques (ainsi que les chrétiens d’Éphèse, v. 30) le prièrent de se tenir éloigné (v. #Ac 19: 31). Ils craignaient autant pour la sécurité de l’apôtre que pour la paix sociale, car sa présence pouvait exacerber une situation déjà très tendue.

  

33  Alors on fit sortir de la foule Alexandre, que les Juifs poussaient en avant ; et Alexandre, faisant signe de la main, voulait parler au peuple.

 Alexandre. Il est peu probable qu’il s’agisse ici du faux docteur qui allait se manifester plus tard à Éphèse (#1Ti 1:20) ou de l’adversaire de Paul à Rome (#2Ti 4:14), d’autant que ce prénom était courant à l’époque. Il devait s’agir d’un chrétien d’origine juive ou d’un porte-parole de la communauté juive d’Éphèse. Quoi qu’il en soit, la motivation des Juifs pour le mettre en avant était la même: ils voulaient se dissocier des chrétiens et éviter un massacre des Juifs.

 parler. Pour prendre la défense soit des chrétiens, soit des Juifs, selon qu’il représentait l’un ou l’autre groupe.

  

34  Mais quand ils reconnurent qu’il était Juif, tous d’une seule voix crièrent pendant près de deux heures : Grande est la Diane des Éphésiens !

 Juif. Quelle qu’ait pu être l’intention des Juifs lorsqu’ils avaient mis Alexandre en avant, leur tentative se solda par un échec. Il fut hué par la foule qui, dans un accès de frénésie religieuse insensé et incontrôlable, acclama le nom de sa déesse pendant deux longues heures.

  

35  Cependant le secrétaire, ayant apaisé la foule, dit : Hommes Éphésiens, quel est celui qui ignore que la ville d’Éphèse est la gardienne du temple de la grande Diane et de son simulacre tombé du ciel ?

 le secrétaire. L’équivalent du maire actuel. Il avait pour fonction de servir de lien administratif entre le conseil de la ville et les autorités romaines, qui l’auraient tenu pour responsable de l’agitation.

 simulacre tombé du ciel. Probablement une météorite, puisque ces objets étaient associés au culte de Diane.

  

36  Cela étant incontestable, vous devez vous calmer, et ne rien faire avec précipitation.

 37  Car vous avez amené ces hommes, qui ne sont coupables ni de sacrilège, ni de blasphème envers notre déesse.

 38  Si donc Démétrius et ses ouvriers ont à se plaindre de quelqu’un, il y a des jours d’audience et des proconsuls ; qu’ils s’appellent en justice les uns les autres.

 19:38-40

 Le secrétaire (v. #Ac 19: 35) s’en prit à la foule, qu’il critiqua à juste titre pour avoir provoqué l’émeute. Il souligna qu’ils auraient dû suivre une procédure judiciaire précise et se présenter devant la cour et le proconsul s’ils avaient réellement des raisons de se plaindre, afin de ne pas s’attirer d’ennuis de la part de Rome.

  

39  Et si vous avez en vue d’autres objets, ils se régleront dans une assemblée légale.

 40  Nous risquons, en effet, d’être accusés de sédition pour ce qui s’est passé aujourd’hui, puisqu’il n’existe aucun motif qui nous permette de justifier cet attroupement.

 41  (19-40) Après ces paroles, il congédia l’assemblée.

 

 

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