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NOUVEAU TESTAMENT

 ACTES DES APÔTRE 4 suite à 7 partiel

 LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES 
 
ACTES 4 : 32 à 37 
 Union et charité des croyants

 32 ¶  La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux.

tout était commun. Les croyants avaient compris que tout ce qu’ils possédaient appartenait en réalité à Dieu. Ainsi, ceux qui en avaient les moyens avaient le devoir de venir en aide à un frère dans le besoin (cf. #Ja 2:15-16 ; #1Jn 3:17). Concrètement, il s’agissait de donner une somme d’argent aux apôtres, qui se chargeraient de sa distribution (vv. #Ac 4:35, #Ac 4:37).

 

33  Les apôtres rendaient avec beaucoup de force témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus. Et une grande grâce reposait sur eux tous.

témoignage de la résurrection. un qui nous soit associé comme témoin de sa résurrection. La résurrection était l’élément central de la prédication apostolique (cf. #Ac 2:24, #Ac 2:32 ; #Ac 3:15 ; #Ac 5:30 ; #Ac 10:40 ; #Ac 13:30-37).

grande grâce. Le mot signifie « faveur » et a ici un double sens:

1° la faveur de personnes extérieures à l’Église, impressionnées par l’unité et l’amour entre les croyants (cf. #Ac 2:47);

2° la faveur de Dieu, qui accordait sa bénédiction.

 

34  Car il n’y avait parmi eux aucun indigent : tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu’ils avaient vendu,

35  et le déposaient aux pieds des apôtres ; et l’on faisait des distributions à chacun selon qu’il en avait besoin.

36  Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas, ce qui signifie fils d’exhortation, Lévite, originaire de Chypre,

Joseph …  Barnabas …  Lévite. Luc présente Barnabas comme un modèle parmi ceux qui donnèrent de leurs biens. Originaire de l’île de Chypre, Barnabas était un membre de la tribu des Lévites (la tribu des sacrificateurs). Il allait devenir l’associé de Paul et un personnage marquant dans la suite du livre (cf. #Ac 9:26-27 ; #Ac 11:22-24, #Ac 11:30 ; #Ac 13:1-15:2).

Chypre. La troisième plus grande île de la Méditerranée, après la Sicile et la Sardaigne. Elle est située à environ 100 km à l’ouest de la côte syrienne Saul et Barnabas avaient plusieurs raisons de choisir cette île comme point de départ de leur voyage missionnaire. Patrie de Barnabas, accessible depuis Antioche en deux jours de voyage, elle comprenait un grand nombre d’habitants juifs.

 

37  vendit un champ qu’il possédait, apporta l’argent, et le déposa aux pieds des apôtres.

vendit un champ qu’il possédait. L’A.T. interdisait aux Lévites de posséder des terres en Israël (#No 18: 20, #No 18: 24 ; #De 10:9), mais cette loi n’était visiblement plus appliquée, ou alors cette propriété se trouvait à Chypre.

 

ACTES 5 : 1 à 42 

 Ananias et Saphira

1 ¶  Mais un homme nommé Ananias, avec Saphira sa femme, vendit une propriété,

 Ananias  Saphira. Ces deux personnages sont des exemples typiques de l’hypocrisie parfois présente parmi les chrétiens, lorsqu’ils se parent de leur spiritualité dans le but d’impressionner les autres (cf. #Mt 6:1-6, #Mt 6:16-18 ; #Mt 15: 7 ; #Mt 23:13-36). Ils faisaient partie de « la multitude de ceux qui avaient cru » (#Ac 4:32), et ils connaissaient même le Saint-Esprit (v. #Ac 5:3), mais ils étaient restés hypocrites.

  

2  et retint une partie du prix, sa femme le sachant ; puis il apporta le reste, et le déposa aux pieds des apôtres.

 retint une partie du prix. Ce n’était pas un péché en soi. Cependant, ils avaient promis, peut-être même publiquement, de remettre au Seigneur toute la somme qu’ils avaient reçue. Leur péché visible  le mensonge au sujet de ce qu’ils donnaient effectivement à l’Église - se doublait d’un péché plus grave et plus destructeur, en rapport avec leurs dispositions intérieures: ils étaient coupables avant tout d’une hypocrisie spirituelle qui dissimulait leur égoïsme.

  

3  Pierre lui dit : Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au Saint-Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ ?

 Satan a-t-il rempli ton cœur. Ananias et Saphira agissaient sous l’inspiration de Satan, contrairement à Barnabas qui avait agi sous l’impulsion de l’Esprit (#Ac 4:37).

 5:3-4

 que tu mentes au Saint-Esprit …  à Dieu. Ananias avait certainement promis au Seigneur qu’il donnerait tout l’argent. Comme il n’avait pas tenu parole, il avait menti au Saint-Esprit qui demeurait en lui (#1Co 6:19-20) et dans l’Église (#Ep 2:21-22).

 

 4  S’il n’eût pas été vendu, ne te restait-il pas ? Et, après qu’il a été vendu, le prix n’était-il pas à ta disposition ? Comment as-tu pu mettre en ton cœur un pareil dessein ? Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.

 5  Ananias, entendant ces paroles, tomba, et expira. Une grande crainte saisit tous les auditeurs.

 grande crainte. Voir le v. 11. Ils furent saisis de crainte à cause de la gravité de l’hypocrisie et du péché dans l’Église. Les croyants venaient d’apprendre que le péché peut conduire à la mort (voir #1Co 11:30-32 ; #1Jn 5:16). Cette crainte déborda le cadre des témoins de la scène et s’empara de tous ceux qui entendirent parler du jugement divin (v. #Ac 5:11). Cf. #1Pi 3:10 ; #1Pi 4:17.

  

6  Les jeunes gens, s’étant levés, l’enveloppèrent, l’emportèrent, et l’ensevelirent.

 5:6-10 Les Juifs n’embaumaient pas les morts, mais ils les ensevelissaient le jour même, surtout lorsqu’il s’agissait d’une personne décédée suite à un jugement de Dieu (voir #De 21:22-23).

 

 7  Environ trois heures plus tard, sa femme entra, sans savoir ce qui était arrivé.

 8  Pierre lui adressa la parole : Dis-moi, est-ce à un tel prix que vous avez vendu le champ ? Oui, répondit-elle, c’est à ce prix-là.

 9  Alors Pierre lui dit : Comment vous êtes-vous accordés pour tenter l’Esprit du Seigneur ? Voici, ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils t’emporteront.

 tenter l’Esprit du Seigneur. Saphira était allée trop loin en comptant sur la passivité de Dieu. La folie de ces suppositions bassement humaines devait être reconnue comme un péché, d’où le châtiment divin qui s’ensuivit.

  

10  Au même instant, elle tomba aux pieds de l’apôtre, et expira. Les jeunes gens, étant entrés, la trouvèrent morte ; ils l’emportèrent, et l’ensevelirent auprès de son mari.

 11  Une grande crainte s’empara de toute l’assemblée et de tous ceux qui apprirent ces choses.

 l’assemblée. Ou « l’Église ». Premier emploi du terme grec ekklésia dans les Actes, alors qu’il s’agit du mot le plus fréquent pour décrire les croyants (cf. #Ac 4:32). En #Ac 2:47, le mot « Église » est absent des manuscrits les plus anciens.

  Succès croissant des apôtres

12 ¶  Beaucoup de miracles et de prodiges se faisaient au milieu du peuple par les mains des apôtres. Ils se tenaient tous ensemble au portique de Salomon,

 miracles et  prodiges. Cf. #Ac 4:30 ; #Ac 5:12 ; #Ac 14: 3 ; #Ac 15: 12. Le terme de « prodiges » renvoie à un aspect extraordinaire, effrayant, qui suscite l’étonnement des gens, tandis que « miracles » (grec « signes ») renvoie à la puissance de Dieu à l’œuvre derrière ces manifestations. Les événements surnaturels n’ont aucune valeur s’ils n’orientent pas les regards vers Dieu et vers sa vérité. De telles œuvres furent généralement accomplies par les apôtres (#Ac 5:12-16) et leurs collaborateurs (#Ac 6:8), grâce à l’action du Saint-Esprit, dans le but de confirmer leur rôle de messagers de la vérité divine. Cf. #2Co 12:12 ; #Hé 2:3-4.

 portique de Salomon. Ce portique faisait le tour du parvis des païens. C’était là que Jésus avait dispensé son enseignement sur le bon berger (#Jn 10:23). Cf. #Esa 35:6.

  

13  et aucun des autres n’osait se joindre à eux ; mais le peuple les louait hautement.

 aucun …  n’osait se joindre à eux. Ces non-croyants respectaient les disciples de Jésus, mais ils craignaient aussi d’éventuelles conséquences mortelles au cas où ils se joindraient à l’Église.

  

14  Le nombre de ceux qui croyaient au Seigneur, hommes et femmes, s’augmentait de plus en plus ;

 ceux qui croyaient …  hommes et femmes. Tandis que les non-croyants se tenaient à l’écart par crainte des conséquences du péché, des multitudes entendirent le témoignage de l’Évangile, crurent avec joie et se joignirent à l’Église.

  

15  en sorte qu’on apportait les malades dans les rues et qu’on les plaçait sur des lits et des couchettes, afin que, lorsque Pierre passerait, son ombre au moins couvrît quelqu’un d’eux.

 son ombre. Les gens croyaient vraiment que Pierre possédait un don divin pour la guérison, lequel pouvait s’exercer même par le moyen de son ombre (cf. #Ac 3:1-10). Cependant, l’Écriture ne dit nulle part que l’ombre de Pierre ait jamais guéri qui que ce soit. Il semblerait au contraire que la puissance divine qui agissait par son intermédiaire s’étendait bien au-delà de son ombre (v. #Ac 5:16 « tous étaient guéris »). Ce flot de guérisons constituait une réponse à la prière de 4:29-30.

  

16  La multitude accourait aussi des villes voisines à Jérusalem, amenant des malades et des gens tourmentés par des esprits impurs ; et tous étaient guéris.

 esprits impurs. Cf. #Mt 10:1 ; #Mt 12:43-45 ; #Mr 1:23-27 ; #Mr 5:1-13 ; #Mr 6:7 ; #Mr 9:25 ; #Lu 4:36 ; #Lu 8:29 ; #Lu 9:42. C’étaient des démons, des anges déchus (#Ap 12:3), désignés ainsi à cause de leur méchanceté. Ils demeurent fréquemment dans les non-croyants, en particulier ceux qui laissent libre cours à leur nature mauvaise.

  

17 ¶  Cependant le souverain sacrificateur et tous ceux qui étaient avec lui, savoir le parti des sadducéens, se levèrent, remplis de jalousie,

 souverain sacrificateur. Le souverain sacrificateur en fonction à cette époque-là était Caïphe (de 18 à 36 apr. J.-C.). Anne, qui avait rempli cet office de 6 à 15 apr. J.-C., conservait son titre et pouvait exercer une grande influence.

 Le titre pouvait renvoyer à Anne (cf. #Ac 4:6) ou à Caïphe.

 sadducéens. Les sadducéens ne reconnaissaient que le Pentateuque comme Écriture inspirée. Ils affirmaient (à tort, cf. #Mt 22:23-33) que les livres de Moïse n’enseignaient pas la résurrection et, par conséquent, ils rejetaient cette doctrine. Les pharisiens, au contraire, croyaient en la résurrection et en une vie après la mort. Leur doctrine était ainsi plus proche de la doctrine chrétienne que celle des sadducéens. Il est à remarquer que l’Écriture mentionne des cas de conversion de pharisiens (#Ac 15: 5 ; #Jn 3:1), mais jamais de sadducéens.

 Les pharisiens étaient peu nombreux (environ 6000) et formaient une secte juive légaliste réputée pour son attachement rigide aux menus détails de la loi cérémonielle. Leur nom signifie « séparés ». Les rapports de Jésus avec les pharisiens furent généralement conflictuels. Il leur reprocha leur usage de la tradition humaine pour annuler l’Écriture (#Mt 15:3-9) et, par-dessus tout, leur hypocrisie flagrante (#Mt 15:7-8 ; #Mt 22: 18 ; #Mt 23: 13, #Mt 23: 23, #Mt 23: 25, #Mt 23: 29 ; #Lu 12: 1). Les sadducéens étaient connus pour leur rejet du surnaturel. Ils ne croyaient pas à la résurrection des morts (#Mt 22: 23) ni à l’existence des anges (#Ac 23: 8). Contrairement aux pharisiens, ils ne faisaient aucun cas de la tradition humaine et dédaignaient le légalisme. Dans toute l’Écriture, ils reconnaissaient l’autorité du seul Pentateuque. Ils étaient pour la plupart de riches membres de l’aristocratie au sein de la tribu des sacrificateurs; au temps du roi Hérode, leur secte dirigeait le temple malgré leur nombre plus restreint que celui des pharisiens. Les deux groupes avaient peu de choses en commun. Les sadducéens étaient des rationalistes libéraux, les pharisiens, des inconditionnels de la loi et des rituels; les uns étaient des opportunistes politiques enclins au compromis, les autres, des séparatistes. Ils s’unirent pourtant dans leur opposition à Christ (#Mt 22:15-16, #Mt 22: 23, #Mt 22:34-35), et Jean les traita publiquement de vipères.

   

18  mirent les mains sur les apôtres, et les jetèrent dans la prison publique.

 19  Mais un ange du Seigneur, ayant ouvert pendant la nuit les portes de la prison, les fit sortir, et leur dit:

 un ange du Seigneur. À ne pas confondre avec « l’ange de l’Éternel » de l’A.T.

  

20  Allez, tenez-vous dans le temple, et annoncez au peuple toutes les paroles de cette vie.

 les paroles de cette vie. C’est-à-dire l’Évangile (cf. #Ph 2:16 ; #1Jn 1:1-4). Jésus-Christ est venu dans ce monde pour offrir une vie éternelle et abondante à des êtres morts spirituellement (cf. #Jn 1:4 ; #Jn 11:25 ; #1Jn 5:20).

  

21  Ayant entendu cela, ils entrèrent dès le matin dans le temple, et se mirent à enseigner. Le souverain sacrificateur et ceux qui étaient avec lui étant survenus, ils convoquèrent le sanhédrin et tous les anciens des fils d’Israël, et ils envoyèrent chercher les apôtres à la prison.

 22  Les huissiers, à leur arrivée, ne les trouvèrent point dans la prison. Ils s’en retournèrent, et firent leur rapport,

 23  en disant : Nous avons trouvé la prison soigneusement fermée, et les gardes qui étaient devant les portes ; mais, après avoir ouvert, nous n’avons trouvé personne dedans.

 24  Lorsqu’ils eurent entendu ces paroles, le commandant du temple et les principaux sacrificateurs ne savaient que penser des apôtres et des suites de cette affaire.

 25  Quelqu’un vint leur dire : Voici, les hommes que vous avez mis en prison sont dans le temple, et ils enseignent le peuple.

 26 ¶  Alors le commandant partit avec les huissiers, et les conduisit sans violence, car ils avaient peur d’être lapidés par le peuple.

 27  Après qu’ils les eurent amenés en présence du sanhédrin, le souverain sacrificateur les interrogea

 28  (5-27) en ces termes : (5-28) Ne vous avons-nous pas défendu expressément d’enseigner en ce nom-là ? Et voici, vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement, et vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme !

 votre enseignement. C’est-à-dire l’Évangile de Jésus-Christ

 faire retomber sur nous le sang de cet homme. Le sanhédrin avait visiblement oublié la déclaration de ses partisans devant Pilate: ils avaient demandé que la responsabilité de la mort de Jésus retombe sur eux et sur leurs enfants (#Mt 27:25).

  

29  Pierre et les apôtres répondirent : Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes.

 obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Les chrétiens doivent obéir aux autorités et au gouvernement (#Ro 13:1-7 ; #1Pi 2:13-17), mais lorsque leurs décrets sont de toute évidence contraires à la Parole de Dieu, c’est avant tout à Dieu qu’ils doivent obéissance (cf. #Ex 1:15-17 ; #Da 6:4-10).

  

30  Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez tué, en le pendant au bois.

 pendant au bois. Cf. #De 21: 23 ; #Ga 3:13.

 

31  Dieu l’a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés.

 Dieu l’a élevé par sa droite. Dieu le Père a enlevé Jésus de cette terre, dans son corps ressuscité, et l’a conduit à sa place légitime, à sa droite (#Lu 24: 51 ; cf. #Ac 2:33 ; #Jn 17:1-6). Place d’honneur occupée par Jésus après son ascension.

 Prince. Le mot grec traduit par « prince » signifie pionnier, initiateur, celui qui est à l’origine. #Hé 12:2 le traduit par « (celui) qui suscite ». Jésus est ainsi décrit comme l’auteur divin de la vie (cf. #Ps 36:10 ; #Hé 12:2 ; #1Jn 5:11, #1Jn 5:20).

 donner à Israël la repentance. C’est-à-dire le salut pour les Juifs. Le salut implique la repentance (cf. #Ac 2:38 ; #Ac 3:19 ; #Ac 17: 30 ; #Ac 20: 21 ; #Ac 26: 20). Sur la nature de la repentance,

  

32  Nous sommes témoins de ces choses, de même que le Saint-Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent.

 de même que le Saint-Esprit. Chaque croyant reçoit l’Esprit au moment où il est sauvé en obéissant à l’Évangile. cf. #Ro 8:9 ; #1Co 6:19-20).

  

33  Furieux de ces paroles, ils voulaient les faire mourir.

 34  Mais un pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi, estimé de tout le peuple, se leva dans le sanhédrin, et ordonna de faire sortir un instant les apôtres.

 Gamaliel. Comme son grand-père, le célèbre rabbin Hillel, Gamaliel était le rabbin le plus renommé de son époque, et il dirigeait la faction libérale des pharisiens. L’apôtre Paul fut son élève le plus célèbre (#Ac 22: 3).

  

35  Puis il leur dit : Hommes Israélites, prenez garde à ce que vous allez faire à l’égard de ces gens.

 36  Car, il n’y a pas longtemps que parut Theudas, qui se donnait pour quelque chose, et auquel se rallièrent environ quatre cents hommes : il fut tué, et tous ceux qui l’avaient suivi furent mis en déroute et réduits à rien.

 Theudas. Un personnage connu par cette unique mention, qui mena une révolte en Judée au début du Ier siècle. Il ne doit pas être confondu avec son homonyme, qualifié par Flavius Josèphe de révolutionnaire, mais qui vécut plus tard.

  

37  Après lui, parut Judas le Galiléen, à l’époque du recensement, et il attira du monde à son parti : il périt aussi, et tous ceux qui l’avaient suivi furent dispersés.

 Judas le Galiléen. Le fondateur des Zélotes qui mena une autre révolte en Israël au début du Ier siècle. Le parti des Zélotes était composé de fanatiques nationalistes juifs qui croyaient qu’une action radicale était nécessaire pour renverser la puissance romaine en Israël. Ils allèrent jusqu’à tenter de prendre les armes contre Rome.

 à l’époque du recensement. Celui qui fut ordonné par Quirinius, le gouverneur de Syrie, en 7-6 av. J.-C. (cf. #Lu 2:2).

  

38  Et maintenant, je vous le dis ne vous occupez plus de ces hommes, et laissez-les aller. Si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle se détruira ;

 5:38-39 Les membres du sanhédrin tinrent compte des remarques de Gamaliel au sujet des apôtres. Cependant, avec toute sa connaissance de l’Écriture, Gamaliel aurait dû faire preuve de plus de détermination et de moins de pragmatisme, et reconnaître en Jésus le Messie ressuscité.

  

39  mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez la détruire. Ne courez pas le risque d’avoir combattu contre Dieu.

 40  Ils se rangèrent à son avis. Et ayant appelé les apôtres, ils les firent battre de verges, ils leur défendirent de parler au nom de Jésus, et ils les relâchèrent.

 les firent battre. Injustement battus, les apôtres reçurent certainement 39 coups, le châtiment habituel maximal qui pouvait être infligé sans dépasser la limite légale, établie à 40 coups par l’A.T. (cf. #De 25:3).

  

41  Les apôtres se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus.

 42  Et chaque jour, dans le temple et dans les maisons, ils ne cessaient d’enseigner, et d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus-Christ.

 

ACTES 6 : 1 à 15 

Institution des diacres

1 ¶  En ce temps-là, le nombre des disciples augmentant, les Hellénistes murmurèrent contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque jour.

 augmentant. Il est fort probable que le nombre de personnes ait atteint les 20 000.

 Hellénistes …  Hébreux. Les « Hellénistes » étaient les Juifs issus de la diaspora, les « Hébreux », la population juive originaire d’Israël. L’intégration par les Hellénistes de certains éléments de la culture grecque les rendait suspects aux yeux des Juifs nés en Israël.

 leurs veuves étaient négligées. Les Hellénistes croyaient que leurs veuves ne recevaient pas une part équitable de la nourriture que l’Église mettait à leur disposition (cf. #1Ti 5:3-16).

  

2  Les douze convoquèrent la multitude des disciples, et dirent : Il n’est pas convenable que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables.

 servir aux tables. Le mot traduit par « tables » désigne aussi bien le mobilier employé pour les transactions financières (cf. #Mt 21: 12 ; #Mr 11:15 ; #Jn 2:15) que celui sur lequel on servait les repas. Toutefois, qu’il s’agisse de questions financières ou de distribution de nourriture, dans les deux cas cette activité empêchait les douze de s’occuper de leur tâche prioritaire.

  

3  C’est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l’on rende un bon témoignage, qui soient pleins d’Esprit-Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi.

 sept hommes. Il ne s’agissait pas de diacres, dont la fonction allait être définie plus tard au sein de l’Église (#1Ti 3:8-13), malgré les similitudes entre certaines de leurs tâches. Etienne et Philippe (les seuls de ces sept à être mentionnés ailleurs dans l’Écriture) étaient de toute évidence des évangélistes, et non des diacres. Il semble par conséquent qu’on n’institua pas, à ce moment-là, le ministère permanent de diacre.

 pleins d’Esprit-Saint. Cf. v. #Ac 6:5 ; Contrairement au baptême de l’Esprit, qui est un acte unique par lequel Dieu inclut les croyants dans son corps, la plénitude de l’Esprit correspond à une réalité renouvelable. Elle se traduit par un comportement dirigé par le Saint-Esprit. Dieu invite les croyants à maintenir cette réalité en eux. Pierre et d’autres croyants présents lors de l’épisode d’#Ac 2 furent de nouveau remplis de l’Esprit (voir par exemple #Ac 4:8,31 ; #Ac  6:5 ; #Ac 7:55) et purent proclamer la Parole de Dieu avec assurance. La plénitude de l’Esprit ne donne pas uniquement de l’assurance dans la prédication, elle a un impact sur tous les domaines de la vie (cf. #Ep 5:19-33).

  

4  Et nous, nous continuerons à nous appliquer à la prière et au ministère de la parole.

 La prière et le ministère de la Parole (cf. v. #Ac 6:2) devraient constituer les priorités des responsables de l’Église.

  

5  Cette proposition plut à toute l’assemblée. Ils élurent Etienne, homme plein de foi et d’Esprit-Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas, et Nicolas, prosélyte d’Antioche.

 Les sept hommes désignés par l’Église portent tous des noms grecs, ce qui amène à penser qu’ils faisaient tous partie du groupe des Hellénistes. Le choix de l’Église, preuve visible de son unité et de l’amour qui l’animait, était peut-être dicté par la volonté de remédier au déséquilibre apparent qui était préjudiciable aux veuves de ce groupe.

 Ils élurent Etienne …  Nicolas. Concernant le ministère d’Etienne, voir #Ac 6:9-7:60. Son martyre agit tel un catalyseur pour la proclamation de l’Évangile en dehors du territoire d’Israël (#Ac 8:1-4 ; #Ac 11:19). Philippe joua, lui aussi, un rôle prépondérant dans la prédication de l’Évangile (cf. #Ac 8:4-24 , #Ac 8:26-40). On ne dispose d’aucune information certaine concernant les cinq autres personnages. Selon des traditions anciennes, Prochore aurait été le secrétaire de l’apôtre Jean lorsque celui-ci rédigea son Évangile, et Nicolas aurait été un païen d’Antioche converti au judaïsme.

  

6  Ils les présentèrent aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains.

 prié, leur imposèrent les mains. La même expression décrit le geste de Jésus lorsqu’il effectuait des guérisons (#Mr 6:5 ; #Lu 4:40 ; #Lu 13: 13 ; cf. #Ac 28:8). Elle était aussi employée dans le sens de « mettre la main sur quelqu’un » pour l’arrêter (#Ac 5:18 ; #Mr 14: 46). Dans l’A.T., ceux qui offraient des sacrifices posaient leurs mains sur l’animal sacrifié en signe d’identification avec lui (#Lé 8:14, #Lé 8:18, #Lé 8:22 ; #Hé 6:2). Dans un sens symbolique, la personne qui accomplissait cet acte confirmait la validité d’un ministère, lui donnait son soutien et s’identifiait avec celui qui l’exerçait. Voir #1Ti 4:14 ; #1Ti 5:22 ; #2Ti 1:6 ; cf. #No 27:23.

  Etienne accusé de blasphème, traduit devant le sanhédrin et lapidé par les Juifs

7  La parole de Dieu se répandait de plus en plus, le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissaient à la foi.

 Régulièrement au cours de son récit, Luc résume l’état de la croissance de l’Église et de la propagation de l’Évangile (cf. #Ac 2:41, #Ac 2:47 ; #Ac 4:4 ; #Ac 5:14 ; #Ac 9:31 ; #Ac 12:24 ; #Ac 13: 49 ; #Ac 16: 5 ; #Ac 19: 20).

 une grande foule de sacrificateurs. La conversion d’un grand nombre de sacrificateurs explique certainement la violence de l’opposition qui s’éleva contre Etienne.

 obéissaient à la foi. La véritable foi salvatrice produit toujours l’obéissance et la soumission à la seigneurie de Jésus-Christ (#Ro 16: 19, #Ro 16: 26 ; cf. #Ro 10:9-10 ; #Mt 7:13-14, #Mt 7:22-27 ; #Ja 2:17-20).

  

8 ¶  Etienne, plein de grâce et de puissance, faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple.

 des prodiges et de grands miracles. Cf. #Ac 4:30 ; #Ac 5:12 ; #Ac 14: 3 ; #Ac 15: 12. Le terme de « prodiges » renvoie à un aspect extraordinaire, effrayant, qui suscite l’étonnement des gens, tandis que « miracles » (grec « signes ») renvoie à la puissance de Dieu à l’œuvre derrière ces manifestations. Les événements surnaturels n’ont aucune valeur s’ils n’orientent pas les regards vers Dieu et vers sa vérité. De telles œuvres furent généralement accomplies par les apôtres (#Ac 5:12-16) et leurs collaborateurs (#Ac 6:8), grâce à l’action du Saint-Esprit, dans le but de confirmer leur rôle de messagers de la vérité divine. Cf. #2Co 12:12 ; #Hé 2:3-4.

  

9  Quelques membres de la synagogue dite des Affranchis, de celle des Cyrénéens et de celle des Alexandrins, avec des Juifs de Cilicie et d’Asie, se mirent à discuter avec lui ;

 Les différences culturelles et linguistiques entre les membres de ces trois groupes ne permettaient sans doute pas un rassemblement au sein de la même synagogue. Toutefois, certains voient là le nom d’une synagogue unique.

 synagogue. Un des lieux de rencontre qui prirent naissance à l’époque intertestamentaire et où les Juifs de la diaspora (des Hellénistes pour la plupart), qui n’avaient pas accès au temple, pouvaient se réunir pour offrir un culte à Dieu et lire l’A.T. L’endroit où se rassemblaient les Juifs pour prier (synagogue est une transcription du mot grec signifiant « action de rassembler »). L’origine des synagogues remonte à la période de l’exil à Babylone, après la destruction du temple par Nebucadnetsar en 586 av. J.-C. C’étaient des lieux de culte et d’enseignement. Jésus y a souvent enseigné (cf. v. #Mr 1:39 ; #Mr 3:1 ; #Mr 6:2), de même que Paul (cf. #Ac 13: 5 ; #Ac 14: 1 ; #Ac 17: 1).

 Affranchis. Les descendants d’esclaves juifs qui avaient été capturés par le général romain Pompée (63 av. J.-C.) et emmenés à Rome. Ils furent plus tard affranchis et formèrent une communauté juive dans cette ville.

 Cyrénéens. Les habitants de Cyrène, une ville d’Afrique du nord. Simon, l’homme qui fut réquisitionné pour porter la croix de Jésus, était originaire de Cyrène (#Lu 23: 26).

 Alexandrins. Alexandrie, une autre ville importante d’Afrique du nord, se trouvait près de l’embouchure du Nil. Apollos, un prédicateur zélé et capable, en était originaire.

 de Cilicie et d’Asie. Les provinces romaines constituant l’Asie Mineure (la Turquie moderne). Étant donné que la ville natale de Paul (Tarse) se trouvait en Cilicie, il est fort probable qu’il ait fréquenté cette synagogue.

 discuter avec lui. Le mot traduit par « discuter » désigne un débat formel. L’essentiel de cet échange porta sans doute sur des thèmes tels que la mort et la résurrection de Jésus, ainsi que sur les indices vétérotestamentaires qu’il était bien le Messie.

  

10  mais ils ne pouvaient résister à sa sagesse et à l’Esprit par lequel il parlait.

 11  Alors ils subornèrent des hommes qui dirent : Nous l’avons entendu proférer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu.

 paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu. Incapables d’obtenir gain de cause auprès d’Etienne dans un débat ouvert, ses ennemis eurent recours à la tromperie et à la conspiration. Tout comme ils le firent pour Jésus (#Mt 26:59-61), ils recrutèrent en secret de faux témoins afin de répandre des mensonges sur Etienne. Les charges qui pesaient sur lui étaient sérieuses, car le blasphème était puni de mort (#Lé 24: 16).

 

12  Ils émurent le peuple, les anciens et les scribes, et, se jetant sur lui, ils le saisirent, et l’emmenèrent au sanhédrin.

 13  Ils produisirent de faux témoins, qui dirent : Cet homme ne cesse de proférer des paroles contre le lieu saint et contre la loi ;

 14  car nous l’avons entendu dire que Jésus, ce Nazaréen, détruira ce lieu, et changera les coutumes que Moïse nous a données.

 Jésus, ce Nazaréen, détruira ce lieu. Un autre mensonge, puisque les paroles de Jésus (#Jn 2:19) se rapportaient en fait à son propre corps (#Jn 2:21).

  

15  Tous ceux qui siégeaient au sanhédrin ayant fixé les regards sur Etienne, son visage leur parut comme celui d’un ange.

 visage …  comme celui d’un ange. Une maîtrise de soi imperturbable, une expression pure et calme reflétant la présence de Dieu (cf. #Ex 34:29-35).

  

ACTES 7 : 1 à 40 

 

1 ¶  Le souverain sacrificateur dit : Les choses sont-elles ainsi ?

 souverain sacrificateur. Il s’agit probablement de Caïphe, qui conserva ce poste jusqu’en l’an 36.

 Jean ne rapporte pas la comparution devant Caïphe (voir #Mt 26:57-68).

 Les choses sont-elles ainsi? En langage juridique actuel: « Que plaidez-vous? »

  

2  Etienne répondit : Hommes frères et pères, écoutez ! Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu’il était en Mésopotamie, avant qu’il s’établît à Charran ;

 Le Dieu de gloire. Un titre employé uniquement dans ce passage et au #Ps 29:3. La gloire de Dieu est constituée de la somme de ses attributs Des mesures de prudence étaient nécessaires pour que Dieu puisse répondre, même partiellement, à la requête de Moïse qui aspirait à voir encore plus que ce qu’il expérimentait déjà (cf. #No 12: 8). Sans ces mesures, il mourrait. En dépit de la grâce et de la compassion de Dieu, Moïse ne pouvait pas voir sa face et vivre. Quoi qu’il ait vu de la nature de Dieu transformée en lumière flamboyante, il ne le vit que de dos et n’en parla jamais par la suite (cf. #Jn 1:18 ; #1Jn 4:12).

 Abraham …  Mésopotamie, avant qu’il s’établisse à Charan. #Ge 12:1-4 mentionne un renouvellement de cet appel, après l’établissement d’Abraham à Charan (environ 800 km au nord-ouest d’Ur). De toute évidence, Dieu avait une première fois appelé le patriarche alors que celui-ci habitait encore à Ur (cf. #Ge 15: 7 ; #Né 9:7), avant de réitérer cet appel à Charan Cf. #Ac 7:2-4 ; #Hé 11:8-10. Abram longea l’Euphrate jusqu’à la ville de Charan, un carrefour commercial au nord de la Mésopotamie ou en Syrie; c’était la meilleure route à emprunter pour descendre au pays de Canaan et éviter de traverser le grand désert avec toutes ses populations et ses animaux (voir #Ge 12:4).

 7:2-53 Etienne ne semble pas répondre à la question du souverain sacrificateur, mais présente plutôt une apologie détaillée et magistrale de la foi chrétienne, basée sur l’A.T. En conclusion de son discours, il condamne les chefs religieux juifs pour avoir rejeté Jésus.

  

3  (7-2) et il lui dit : (7-3) Quitte ton pays et ta famille, et va dans le pays que je te montrerai.

 4  Il sortit alors du pays des Chaldéens, et s’établit à Charran. De là, après la mort de son père, Dieu le fit passer dans ce pays que vous habitez maintenant ;

 pays des Chaldéens. La région d’origine d’Abraham, où se trouvait sa ville natale, Ur (#Ge 11:28, #Ge 11:31 ; #Ge 15: 7 ; #Né 9:7).

 après la mort de son père. À première vue, #Ge 11:26, #Ge 11:32 et #Ge 12:4 semblent indiquer que Térach vécut pendant 60 ans après le départ d’Abraham de Charan. Térach était âgé de 70 ans à la naissance de son premier fils (#Ge 11:26); Abraham avait 75 ans lorsqu’il quitta Charan (#Ge 12:4 ; Térach aurait alors eu 145 ans); Térach vécut cependant jusqu’à l’âge de 205 ans (#Ge 11:32). Pour résoudre cette difficulté apparente, la meilleure solution consiste à considérer qu’Abraham n’était pas le premier fils de Térach, mais qu’il est mentionné en premier (#Ge 11:26) en raison de sa prééminence. Ainsi, Abraham serait né alors que son père était âgé de 130 ans.

  

5  il ne lui donna aucune propriété en ce pays, pas même de quoi poser le pied, mais il promit de lui en donner la possession, et à sa postérité après lui, quoiqu’il n’eût point d’enfant.

 6  Dieu parla ainsi : Sa postérité séjournera dans un pays étranger ; on la réduira en servitude et on la maltraitera pendant quatre cents ans.

 quatre cents ans. C’est un renvoi direct à #Ge 15:13-14, où Dieu lui-même fixa la limite de la durée du séjour d’Israël en Égypte (430 ans, #Ex 12:40).

  

7  Mais la nation à laquelle ils auront été asservis, c’est moi qui la jugerai, dit Dieu. Après cela, ils sortiront, et ils me serviront dans ce lieu-ci.

 8  Puis Dieu donna à Abraham l’alliance de la circoncision ; et ainsi, Abraham, ayant engendré Isaac, le circoncit le huitième jour ; Isaac engendra et circoncit Jacob, et Jacob les douze patriarches.

 alliance de la circoncision. La circoncision était le signe de l’alliance abrahamique Le rite de la circoncision (consistant à enlever le prépuce des mâles) n’était pas nouveau à cette époque-là, mais la signification religieuse et théocratique qui lui fut donnée, oui: il devint un signe d’appartenance à la lignée physique et ethnique d’Abraham (cf. #Ac 7:8 ; #Ro 4:11). Sans la révélation divine, le rite n’aurait pas eu cette signification particulière, et c’est ainsi qu’il resta une caractéristique d’Israël (cf. v. #Ge 17: 13). Il représentait un avantage du point de vue de la santé, puisque des germes pathogènes pouvaient être logés dans le sillon balano-prépucial et que le fait d’enlever le prépuce empêchait leur transmission. Historiquement, il semble que les femmes juives aient le taux de cancer du col de l’utérus le plus bas. Mais il y avait aussi un sens symbolique, lié à la nécessité d’ôter le péché et d’être purifié. L’organe mâle démontrait de la façon la plus nette la gravité de la corruption, car il transportait la semence qui engendrait des pécheurs corrompus. Ainsi, la circoncision symbolisait le besoin d’une purification profonde pour renverser les effets de la dépravation.

 douze patriarches. Les douze fils de Jacob, qui devinrent les chefs des douze tribus d’Israël (#Ge 35:22-26).

  

9  Les patriarches, jaloux de Joseph, le vendirent pour être emmené en Égypte. (7-10) Mais Dieu fut avec lui,

 10  et le délivra de toutes ses tribulations ; il lui donna de la sagesse et lui fit trouver grâce devant Pharaon, roi d’Égypte, qui l’établit gouverneur d’Égypte et de toute sa maison.

 11  Il survint une famine dans tout le pays d’Égypte, et dans celui de Canaan. La détresse était grande, et nos pères ne trouvaient pas de quoi se nourrir.

 12  Jacob apprit qu’il y avait du blé en Égypte, et il y envoya nos pères une première fois.

 13  Et la seconde fois, Joseph fut reconnu par ses frères, et Pharaon sut de quelle famille il était.

 seconde fois. Joseph révéla son identité à ses frères lors de leur deuxième voyage en Égypte pour acheter du blé (#Ge 43:1-3 ; #Ge 45:1-3).

  

14  Puis Joseph envoya chercher son père Jacob, et toute sa famille, composée de soixante-quinze personnes.

 Jacob, et toute sa famille …  soixante-quinze personnes. #Ge 46:26-27 ; #Ex 1:5 ; #De 10:22 parlent de 70 personnes. Cependant, la LXX (la traduction grecque de l’A.T.) parle de « soixante-quinze » en #Ge 46:27. Etienne, qui faisait partie du groupe des Hellénistes, employa certainement cette version grecque. Les cinq personnes supplémentaires étaient les descendants de Joseph nés en Égypte.

 Le total des vv. 8-25 équivaut à 70, mais Er, Onan, Manassé et Ephraïm doivent en être soustraits.

  

15  Jacob descendit en Égypte, où il mourut, ainsi que nos pères ;

 16  et ils furent transportés à Sichem, et déposés dans le sépulcre qu’Abraham avait acheté, à prix d’argent, des fils d’Hémor, père de Sichem.

 ils furent …  déposés dans le sépulcre. « Ils » désignent Joseph (#Jos 24: 32) et ses frères, et non Jacob, qui fut enseveli dans le tombeau d’Abraham à Macpéla (#Ge 50:13).

 le sépulcre qu’Abraham avait acheté …  de Sichem. #Jos 24: 32 indique que Jacob acheta ce tombeau. Cependant, Abraham avait auparavant élevé un autel à Sichem (#Ge 12:6-7); il est probable qu’il ait acheté le terrain sur lequel il le bâtit. Il ne s’installa pas là, de sorte que la terre était apparemment revenue aux mains des habitants de Hamor. Jacob l’acheta ensuite à Sichem (#Ge 33:18-20), de même qu’Isaac acheta le puits de Beer-Schéba (#Ge 26:28-31), acquis initialement par Abraham (#Ge 21:27-30). Il est clair que Joseph fut enterré à Sichem selon sa volonté (#Ge 50:25 ; #Ex 13: 19 ; #Jos 24: 32). L’A.T. ne mentionne pas où les frères de Joseph furent enterrés, mais Etienne précise que le lieu de leur sépulture était Sichem.

  

17 ¶  Le temps approchait où devait s’accomplir la promesse que Dieu avait faite à Abraham, et le peuple s’accrut et se multiplia en Égypte,

 18  jusqu’à ce que parut un autre roi, qui n’avait pas connu Joseph.

 roi, qui n’avait pas connu Joseph. Ce roi est en général identifié à l’un des souverains Hyksos qui régnèrent pendant une période de dégradation politique ou au Pharaon Ahmosis Ier, fondateur de la 18e dynastie du Nouvel Empire. Il est préférable de considérer ce nouveau roi, qui ne connaissait pas Joseph, comme un Hyksos. De plus, le verbe « s’éleva » signifie « se leva contre », ce qui correspondrait bien à une prise du pouvoir par des étrangers. Les Hyksos (vers 1730-1570 av. J.-C.) venaient de l’extérieur de l’Égypte (cf. #Ac 7:18).

  

19  Ce roi, usant d’artifice contre notre race, maltraita nos pères, au point de leur faire exposer leurs enfants, pour qu’ils ne vécussent pas.

 exposer leurs enfants. Cela concernait uniquement les enfants de sexe masculin (#Ex 1:15-22).

  

20  A cette époque, naquit Moïse, qui était beau aux yeux de Dieu. Il fut nourri trois mois dans la maison de son père ;

 21  et, quand il eut été exposé, la fille de Pharaon le recueillit, et l’éleva comme son fils.

 7:20-21

 Moïse …  eut été exposé. Grâce à la providence de Dieu, il put être secouru par la fille de Pharaon. Peut-être, Hatshepsout; dans tous les cas, c’est une princesse que Dieu utilisa providentiellement pour passer outre le décret de mort du Pharaon et protéger la vie du dirigeant qu’il avait choisi pour les Israélites.

  

22  Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens, et il était puissant en paroles et en œuvres.

 23  Il avait quarante ans, lorsqu’il lui vint dans le cœur de visiter ses frères, les fils d’Israël.

 Il avait quarante ans. La vie de Moïse peut être divisée en trois périodes de quarante ans. La première commence à sa naissance et comprend son séjour à la cour de Pharaon; la deuxième couvre son exil à Madian (vv. #Ac 7:29-30); la troisième est constituée par l’exode et les années d’errance d’Israël dans le désert (v. #Ac 7:36).

  

24  Il en vit un qu’on outrageait, et, prenant sa défense, il vengea celui qui était maltraité, et frappa l’Égyptien.

 25  Il pensait que ses frères comprendraient que Dieu leur accordait la délivrance par sa main ; mais ils ne comprirent pas.

 26  Le jour suivant, il parut au milieu d’eux comme ils se battaient, et il les exhorta à la paix: Hommes, dit-il, vous êtes frères ; pourquoi vous maltraitez-vous l’un l’autre ?

 27  Mais celui qui maltraitait son prochain le repoussa, en disant : Qui t’a établi chef et juge sur nous ?

 7:27-28 Cf. v. #Ac 7:35. Citation d’#Ex 2:14.

  

28  Veux-tu me tuer, comme tu as tué hier l’Égyptien ?

 29  A cette parole, Moïse prit la fuite, et il alla séjourner dans le pays de Madian, où il engendra deux fils.

 prit la fuite …  Madian. Il craignait que Pharaon ne le considère comme le chef d’un soulèvement juif, lorsqu’il aurait appris le meurtre de l’Égyptien (v. #Ac 7:28).

 deux fils. Guerschom (#Ex 2:22) et Eliezer (#Ex 18: 4).

  

30 ¶  Quarante ans plus tard, un ange lui apparut, au désert de la montagne de Sinaï, dans la flamme d’un buisson en feu.

 31  Moïse, voyant cela, fut étonné de cette apparition ; et, comme il s’approchait pour examiner, la voix du Seigneur se fit entendre:

 32  Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Et Moïse, tout tremblant, n’osait regarder.

 Citation d’#Ex 3:6, #Ex 3:15.

  

33  Le Seigneur lui dit : Ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte.

 Citation d’#Ex 3:5.

  

34  J’ai vu la souffrance de mon peuple qui est en Égypte, j’ai entendu ses gémissements, et je suis descendu pour le délivrer. Maintenant, va, je t’enverrai en Égypte.

 Citation d’#Ex 3:7-8.

  

35  Ce Moïse, qu’ils avaient renié, en disant : Qui t’a établi chef et juge ? C’est lui que Dieu envoya comme chef et comme libérateur avec l’aide de l’ange qui lui était apparu dans le buisson.

 Ce Moïse …  que Dieu envoya comme chef et comme libérateur. C’était le premier d’une longue liste de libérateurs envoyés par Dieu et rejetés par Israël. (cf. #Mt 21:33-46 ; #Mt 23: 37).

 Qui t’a établi. Citation d’#Ex 2:14.

 

36  C’est lui qui les fit sortir d’Égypte, en opérant des prodiges et des miracles au pays d’Égypte, au sein de la mer Rouge, et au désert, pendant quarante ans.

 des prodiges et des miracles. Les dix plaies d’Égypte ainsi que les miracles survenus pendant l’errance dans le désert (p. ex. l’ouverture de la mer Rouge, #Ex 14:1-31 ; l’eau obtenue par miracle à Rephidim, #Ex 17:1-7 ; la destruction de Koré, Dathan et Abiram, #No 16:1-40).

 Cf. #Ac 4:30 ; #Ac 5:12 ; #Ac 14: 3 ; #Ac 15: 12. Le terme de « prodiges » renvoie à un aspect extraordinaire, effrayant, qui suscite l’étonnement des gens, tandis que « miracles » (grec « signes ») renvoie à la puissance de Dieu à l’œuvre derrière ces manifestations. Les événements surnaturels n’ont aucune valeur s’ils n’orientent pas les regards vers Dieu et vers sa vérité. De telles œuvres furent généralement accomplies par les apôtres (#Ac 5:12-16) et leurs collaborateurs (#Ac 6:8), grâce à l’action du Saint-Esprit, dans le but de confirmer leur rôle de messagers de la vérité divine. Cf. #2Co 12:12 ; #Hé 2:3-4.

  

37  C’est ce Moïse qui dit aux fils d’Israël : Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi.

 prophète comme moi. Citation de #De 18: 15. Il s’agit d’une allusion au Messie (cf. #Jn 1:21, #Jn 1:25 ; #Jn 6:14 ; #Jn 7:40).

  

38  C’est lui qui, lors de l’assemblée au désert, étant avec l’ange qui lui parlait sur la montagne de Sinaï et avec nos pères, reçut des oracles vivants, pour nous les donner.

 l’assemblée au désert. Israël (cf. #Ex 12: 3, #Ex 12: 6, #Ex 12: 19, #Ex 12: 47 ; #Ex 16:1-2, #Ex 16:9-10 ; #Ex 17: 1 ; #Ex 35:1 ; #Lé 4:13 ; #Lé 16: 5 ; #No 1:2 ; #No 8:9 ; #No 13: 26 ; #No 14: 2 ; #Jos 18: 1).

 l’ange …  sur la montagne de Sinaï. Très certainement l’ange de l’Éternel (vv. #Ac 7:30, #Ac 7:35), assisté d’une multitude d’anges (cf. #De 33:3 ; #Ga 3:19 ; #Hé 2:2).

 des oracles vivants. La loi donnée à Moïse de la part de Dieu par l’intermédiaire de l’ange de l’Éternel et de l’armée d’anges (cf. #Hé 4:12 ; #1Pi 1:23).

  

39  Nos pères ne voulurent pas lui obéir, ils le repoussèrent, et ils tournèrent leur cœur vers l’Égypte,

 ne voulurent pas lui obéir. Israël rejeta la direction de Moïse et désira retourner en esclavage en Égypte (cf. #No 11:5).

  

40  en disant à Aaron : Fais-nous des dieux qui marchent devant nous ; car ce Moïse qui nous a fait sortir du pays d’Égypte, nous ne savons ce qu’il est devenu.

 Fais-nous des dieux. Citation d’#Ex 32:1, #Ex 32:23. Une représentation, faite de main d’homme, d’un faux dieu (#Ex 32:1-5) était interdite (#Ex 20: 4).

  

   

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