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NOUVEAU TESTAMENT

 Apocalypse de Jean 1 et 2 partiel + INTRO

LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES

 

INTRODUCTION À APOCALYPSE

 Titre

       Contrairement à la plupart des autres livres de la Bible, l’Apocalypse contient elle-même son titre: « Révélation (grec apokalupsis) de Jésus-Christ » (#Ap 1:1). Le terme grec comporte l’idée de dévoiler, de découvrir, d’exposer. Dans le N.T., il décrit le dévoilement d’une vérité spirituelle (#Ro 16:25 ; #Ga 1:12 ; #Ep 1:17 ; #Ep 3:3), la manifestation des fils de Dieu (#Ro 8:19), l’incarnation de Christ (#Lu 2:32) et sa future apparition glorieuse (#2Th 1:7 ; #1Pi 1:7). De ces différents emplois, il ressort que le terme « apocalypse » désigne quelque chose ou quelqu’un qui était caché auparavant mais est désormais rendu visible. Ce que ce livre révèle ou dévoile, c’est Jésus-Christ en gloire. Les vérités concernant sa personne et sa victoire finale, auxquelles les autres livres ne font qu’allusion, deviennent clairement perceptibles par cette révélation de Jésus-Christ. Cette révélation lui a été donnée par Dieu le Père et a été communiquée à l’apôtre Jean par un ange (#Ap 1:1).

Auteur et date

       A quatre reprises, l’auteur se présente sous le nom de Jean (#Ap 1:1, #Ap 1:4, #Ap 1:9 ; #Ap 22:8). La tradition la plus ancienne est unanime pour l’identifier à l’apôtre auteur du quatrième Évangile et de trois épîtres. Dès le IIe siècle, des hommes comme Justin Martyr, Irénée, Clément d’Alexandrie et Tertullien confirment que Jean est l’auteur de ce livre. Plusieurs de ses destinataires originaux étaient encore vivants lorsque Justin Martyr et Irénée clamaient cette paternité apostolique.

       S’il existe des différences de style entre l’Apocalypse et les autres écrits de Jean, elles ne signifient pas pour autant que ces textes ne puissent être du même auteur. En fait, il existe aussi des parallèles manifestes entre l’Apocalypse et les autres œuvres de l’apôtre. Ainsi, seuls l’Évangile de Jean et l’Apocalypse utilisent le terme de « Parole » pour évoquer Jésus-Christ (#Ap 19:13 ; #Jn 1:1). L’Apocalypse (#Ap 1:7) et l’Évangile de Jean (#Jn 19:37) contiennent des traductions de #Za 12:10 qui diffèrent de celle de la Septante mais qui s’accordent l’une avec l’autre. Jésus est dépeint sous les traits de l’Agneau uniquement dans l’Évangile de Jean (#Jn 1:29) et dans l’Apocalypse (#Ap 5:6, #Ap 5:8); tous deux le présentent en outre comme le « témoin » (cf. #Ap 1:5 ; #Jn 5:31-32).

L’Apocalypse a été rédigée dans la dernière décennie du Ier siècle (environ 94-96 apr. J.-C.), vers la fin du règne de l’empereur Domitien (apr. J.-C.). Certains proposent une date antérieure, sous le règne de Néron (apr. J.-C.), mais leurs arguments ne sont pas convaincants et entrent en conflit avec les affirmations de l’Église ancienne: Irénée a déclaré au IIe siècle que l’Apocalypse avait été écrite vers la fin du règne de Domitien; plus tard, des hommes comme Clément d’Alexandrie, Origène, Victorin de Poetovio (auteur d’un des plus anciens commentaires de l’Apocalypse), Eusèbe et Jérôme ont aussi soutenu cette date.

       Le déclin spirituel des sept Églises (ch. #Ap 2:1-3:2) plaide, en outre, en faveur d’une telle datation. Ces Églises étaient fortes et spirituellement mûres dans les années soixante, celles où Paul œuvrait en Asie Mineure. Le temps qui sépare son ministère de la fin du règne de Néron est trop court pour qu’un tel déclin ait pu intervenir. Une période plus longue est nécessaire pour permettre la naissance et le développement d’une secte hérétique telle que celle des Nicolaïtes (#Ap 2:6, #Ap 2:15), qui n’est pas mentionnée dans les lettres de Paul, pas même dans celles qui sont adressées aux mêmes Églises (p. ex. celle d’Éphèse). Enfin, une rédaction de l’Apocalypse à l’époque de Néron ne laisse pas assez de temps au ministère de Jean pour se développer au point d’inquiéter les autorités et de les inciter à l’exiler.

Contexte et arrière-plan

       L’Apocalypse débute avec Jean, le dernier apôtre en vie, un homme âgé en exil sur l’île minuscule et déserte de Patmos, située dans la mer Égée au sud-ouest d’Éphèse. Les autorités romaines l’avaient banni pour cause de prédication de l’Évangile (#Ap 1:9). C’est à Patmos que Jean reçut une série de visions qui brosse l’avenir du monde.

       Lors de son arrestation, l’apôtre exerçait son ministère auprès de l’Église d’Éphèse et des assemblées avoisinantes. Ne pouvant les exhorter en personne mais cherchant l’occasion de les fortifier, il leur envoya l’Apocalypse (#Ap 1:4) suivant un ordre du Seigneur (#Ap 1:11). Ces Églises connaissaient les premiers effets de la persécution: au moins une personne, probablement un responsable, avait subi le martyre (#Ap 2:13), et Jean lui-même avait été exilé. Mais c’était une tempête d’oppression qui allait bientôt s’abattre avec furie sur les sept assemblées si chères au cœur de l’apôtre (#Ap 2:10). L’Apocalypse leur offrait un message d’espérance: Dieu exerce un contrôle souverain sur tous les événements de l’histoire humaine. Si le mal paraît omniprésent et les hommes méchants omnipotents, leur défaite ultime est certaine: Christ reviendra en gloire pour rendre la justice et établir son règne.

Thèmes historiques et théologiques

    Principalement prophétique, l’Apocalypse contient peu d’informations historiques en dehors des chapitres 1 à 3. Les sept Églises auxquelles les lettres étaient adressées étaient autant d’assemblées établies en Asie Mineure (la Turquie moderne). Apparemment, elles sont ainsi distinguées parce que Jean avait œuvré en leur sein.

       L’Apocalypse est avant tout une révélation de Jésus-Christ (#Ap 1:1). Il est présenté comme le Fils de Dieu ressuscité et glorifié à l’œuvre parmi les Églises (#Ap 1:10ss), comme « le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre » (#Ap 1:5), l’alpha et l’oméga (#Ap 1:8), le commencement et la fin (#Ap 21:6), celui qui est, qui était et qui vient (#Ap 1:8), le premier et le dernier (#Ap 1:18), le Fils de l’homme (#Ap 1:13), celui qui était mort mais qui vit maintenant à jamais (#Ap 1:18), le Fils de Dieu (#Ap 2:18), le Saint et le Véritable (#Ap 3:7), « l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le principe de la création de Dieu » (#Ap 3:14), le lion de la tribu de Juda (#Ap 5:5), l’Agneau céleste, qui possède l’autorité nécessaire pour ouvrir le titre de propriété de la terre (#Ap 6:1ss), l’Agneau sur le trône (#Ap 7:17), le Messie qui régnera éternellement (#Ap 11:15), la Parole de Dieu (#Ap 19:13), le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs plein de majesté, qui revient avec une gloire resplendissante pour remporter la victoire contre ses adversaires (#Ap 19:11ss), « le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin » (#Ap 22:16).

       L’Apocalypse contient de nombreuses autres richesses théologiques. L’Église y est mise en garde contre le péché et appelée à la sainteté. L’adoration qui s’exprime dans le ciel exhorte et instruit en même temps. Peu de livres bibliques prêtent autant d’attention au ministère des anges. C’est toutefois dans le domaine de l’eschatologie (c’est-à-dire la doctrine de la fin des temps) que l’Apocalypse apporte sa contribution la plus importante. Nous y découvrons la configuration politique finale du monde, l’ultime conflit de l’histoire humaine, la montée en puissance et la défaite finale de l’Antichrist, le règne terrestre de mille ans de Christ, la gloire du ciel et des temps éternels ainsi que le statut final des méchants et des justes. Enfin, il n’y a que le livre de Daniel qui affirme avec la même force cette vérité: dans sa providence, Dieu contrôle avec une pleine autorité les royaumes des hommes, et il accomplira son plan souverain, quelles que soient les oppositions humaines ou démoniaques.

Questions d’interprétation

       Aucun autre livre du N.T. ne lance de défi plus sérieux et plus difficile, en matière d’interprétation, que l’Apocalypse. Ses images et ses symboles marquants ont donné lieu à quatre approches interprétatives principales:

       L’approche prétérisme interprète l’Apocalypse comme décrivant des événements survenus au sein de l’Empire romain au Ier siècle de notre ère. Cette conception est difficilement conciliable avec les affirmations mêmes du livre sur sa nature prophétique (#Ap 1:3 ; #Ap 22:7, #Ap 22:10, #Ap 22:18, #Ap 22:19). Il est impossible de considérer que tout ce qui est mentionné dans l’Apocalypse s’est déjà réalisé. Le retour de Christ, par exemple, n’a manifestement pas eu lieu au Ier siècle.

     L’approche historiciste voit dans l’Apocalypse un panorama de l’histoire de l’Église depuis les temps apostoliques jusqu’à maintenant; les éléments symboliques du livre renverraient à des événements tels que les invasions barbares à Rome, la montée de l’Église catholique romaine (et de plusieurs papes), l’émergence de l’islam ou encore la Révolution française. Une telle méthode d’interprétation enlève au texte toute signification pour ses destinataires initiaux. Elle ignore aussi le cadre temporel que le texte lui-même assigne aux événements qu’il dévoile (cf. #Ap 11:2 ; #Ap 12:6, #Ap 12:14 ; #Ap 13:5). Cette approche a suscité des interprétations très différentes, et souvent contradictoires, des faits historiques mentionnés dans l’Apocalypse.

       L’approche idéaliste lit l’Apocalypse comme une fresque atemporelle de la lutte cosmique entre les forces du bien et du mal. Dans cette perspective, le livre ne contient pas d’allusions historiques ni de prophéties prédictives. Ce point de vue ignore la nature prophétique de l’Apocalypse. Poussé à sa conclusion logique, il la détache de tout lien avec des événements historiques réels. Elle ne représente alors plus qu’une collection d’histoires porteuses de vérités spirituelles.

       L’approche futuriste soutient que les événements des chapitres 6 à 22 ont trait à l’avenir et que ces chapitres décrivent symboliquement et littéralement des hommes et des événements qui auront lieu sur la scène mondiale. Ils décrivent les circonstances du retour en gloire de Jésus-Christ (ch. #Ap 6:1-19:2), le millénium et le jugement dernier (ch. #Ap 20), ainsi que l’état éternel (ch. #Ap 21:1-22:2). Cette perspective est la seule qui rende justice à l’autoprésentation de l’Apocalypse comme prophétique; elle l’interprète selon la méthode historico-grammaticale appliquée par ailleurs aux chapitres 1 à 3 et au reste de l’Écriture.

Plan

I. Ce que tu as vu (1:1-20)

    A. Prologue (1:1-8)

    B. Vision de Christ glorifié (1:9-18)

    C. Mission confiée à l’apôtre (1:19-20)

II. Ce qui est (2:1-3:22)

    A. Lettre à l’Église d’Éphèse (2:1-7)

    B. Lettre à l’Église de Smyrne (2:8-11)

    C. Lettre à l’Église de Pergame (2:12-17)

    D. Lettre à l’Église de Thyatire (2:18-29)

    E. Lettre à l’Église de Sardes (3:1-6)

    F. Lettre à l’Église de Philadelphie (3:7-13)

    G. Lettre à l’Église de Laodicée (3:14-22)

III. Ce qui doit arriver ensuite (4:1-22:21)

    A. Adoration dans le ciel (4:1-5:14)

    B. La grande tribulation (6:1-18:24)

    C. Le retour du Roi (19:1-21)

    D. Le millénium (20:1-10)

    E. Le jugement du grand trône blanc (20:11-15)

    F. L’état éternel (21:1-22:21)

 
APOCALYPSE 1 : 1 à 20
 Titre et sujet du livre

1 ¶  Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu’il a fait connaître, par l’envoi de son ange, à son serviteur Jean,

Révélation. Le mot français « apocalypse » transcrit le mot grec qui signifie littéralement « dévoilement, révélation ». Appliqué à une personne, il implique qu’elle devient clairement visible ; cf. #Lu 2:30-32 ; #Ro 8:19 ; #1Co 1:7 ; #1Pi 1:7).

Jésus-Christ. Les Evangiles dévoilent Christ dans son humiliation, caractéristique de sa première venue. L’Apocalypse le révèle dans son exaltation:

1° dans une gloire éclatante (vv. #Ap 1:7-20);

2° à la tête de son Eglise, qui le reconnaît comme Seigneur (ch. #Ap 2:1-3:2);

3° lors de sa seconde venue, alors qu’il reprend la terre à celui qui l’avait usurpée, Satan, et y établit son règne (ch. #Ap 4:1-20:2);

4° lorsque lui-même éclaire la Jérusalem éternelle (ch. #Ap 21:1-22:2).

Les rédacteurs du N.T. attendent avec impatience la révélation de Jésus au monde (#1Co 1:7 ; #2Th 1:7 ; #1Pi 1:7).

Dieu lui a donnée. En récompense pour sa parfaite soumission et pour son œuvre rédemptrice, le Père a présenté à Christ quelle serait sa gloire (cf. #Ph 2:5-11). Les lecteurs peuvent assister à cette communication entre le Père et le Fils.

bientôt. Le sens premier de cette expression (littéralement « dans une rapidité »; cf. #Ap 2:5, #Ap 2:16 ; #Ap 3:11 ; #Ap 11:14 ; #Ap 22: 12 ; #2Ti 4:9) souligne l’imminence du retour de Christ.

 

2  lequel a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ, tout ce qu’il a vu.

3 ¶  Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites ! Car le temps est proche.

Heureux. C’est le seul des livres de la Bible à s’ouvrir par une salutation à l’adresse de celui qui lit et obéit. C’est la première des sept béatitudes de ce livre (v.Ap 1:3 ; #Ap 14: 13 ; #Ap 16: 15 ; #Ap 19: 9 ; #Ap 20: 6 ; #Ap 22: 7, #Ap 22: 14).

le temps est proche. Le mot « temps » désigne une époque, une ère ou une saison. La prochaine grande étape du plan rédempteur de Dieu est imminente. Toutefois, si le prochain événement est la venue de Christ, il peut intervenir si tard que les hommes se mettront à douter de sa venue (cf. #Mt 24:36-39 ; #2P 3:3-4).

 

Dédicace aux sept Églises d'Asie

4  Jean aux sept Églises qui sont en Asie : que la grâce et la paix vous soient données de la part de celui qui est, qui était, et qui vient, et de la part des sept esprits qui sont devant son trône,

sept Eglises qui sont en Asie. L’Asie Mineure, dont le territoire correspond de nos jours à la Turquie, se composait de sept districts, au centre desquels avaient été bâties sept villes qui servaient de noyau pour la dissémination de l’information. C’est aux Eglises de ces villes-là que Jean s’adresse.

celui qui est, qui était, et qui vient. La présence éternelle de Dieu n’est pas circonscrite dans le temps. Il a toujours été présent, et il se dévoilera à l’avenir.

des sept esprits. Il y a deux allusions possibles:

1° à la prophétie d’Esaïe relative aux sept facettes du ministère du Saint-Esprit (#Esa 11:2) ou (ce qui est plus plausible)

2° au chandelier à sept lampes mentionné par Zacharie, qui correspond aussi à une description du Saint-Esprit.

Dans l’un comme dans l’autre cas, 7 est le chiffre de la complétude, et Jean parle donc de la plénitude du Saint-Esprit.

 

5  et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre ! A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang,

le premier-né. De tous ceux qui ont été ou seront ressuscités, il est le plus important, le seul à pouvoir en toute légitimité prétendre à l’héritage du Père (cf. #Ap 3:14 ; #Ps 89:27 ; #Col 1:15).

 

6  et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen !

un royaume, des sacrificateurs. Tous les croyants vivent dans la sphère d’autorité de Dieu, un royaume dans lequel on est admis du fait de la foi que l’on place en Jésus-Christ. Et, en tant que sacrificateurs, les croyants ont le droit d’entrer dans la présence de Dieu.

 

7  Voici, il vient avec les nuées. Et tout œil le verra, même ceux qui l’ont percé ; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui. Oui. Amen !

vient avec les nuées. Cela fait écho aux promesses de Daniel: le Fils de l’homme viendra sur les nuées (#Da 7:13), non pas des nuages ordinaires, mais des nuées de gloire. Dans l’A.T., Dieu se manifestait souvent au milieu d’une lumière éblouissante et bruissante d’énergie, ou nuée de gloire. Personne ne pouvait le voir et rester en vie (#Ex 33:20); un certain voilement était donc nécessaire. En revanche, lors du retour de Jésus, cette gloire sera visible dans tout son éclat. Cf. #Mt 24:29-30 ; #Mt 25:31.

ceux qui l’ont percé. Allusion non aux quatre soldats romains chargés de l’exécution de Christ mais aux Juifs qui étaient responsables de sa mort (#Ac 2:22-23 ; #Ac 3:14-15). Zacharie identifie ceux qui ont percé le Messie à la « maison de David » et aux « habitants de Jérusalem ». Il a prophétisé qu’ils verseront les larmes d’une repentance authentique face au sort qu’ils ont fait subir à leur Sauveur (#Za 12:10).

toutes les tribus …  se lamenteront. Les lamentations des autres habitants de la terre ne seront pas celles qui accompagnent une vraie repentance (cf. #Ap 9:21), mais elles découleront de leur sentiment de culpabilité et de leur peur du châtiment (#Ap 6:16 ; cf. #Ge 3:8-10).

 

8  Je suis l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout-Puissant.

l’alpha et l’oméga. Il s’agit de la première et la dernière lettres de l’alphabet grec. L’alphabet représente un moyen ingénieux d’emmagasiner et de transmettre la connaissance. Christ est l’alphabet suprême, souverain. Rien n’existe en dehors de sa connaissance, de sorte qu’aucun facteur imprévu ne saurait saboter son retour (cf. #Col 2:3).

le Tout-Puissant. L’expression apparaît 8 fois dans l’Apocalypse, soulignant que Dieu possède l’autorité suprême sur tous les événements cataclysmiques qui y sont mentionnés (voir aussi 4:8; 11:17; 15: 3; 16:7; 19: 15; 21: 22). Il exerce un contrôle souverain sur toute personne, tout objet et tout événement; pas une seule molécule dans tout l’univers n’échappe à sa domination.

 

9 ¶  Moi Jean, votre frère, et qui ai part avec vous à la tribulation et au royaume et à la persévérance en Jésus, j’étais dans l’île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus.

à la tribulation, au royaume et à la persévérance. Jean et ses lecteurs croyants avaient quatre caractéristiques communes:

1° ils étaient persécutés en raison de leur foi;

2° ils étaient membres de la communauté des rachetés dont Christ est le Seigneur et le Roi;

3° ils attendaient impatiemment la gloire de son règne sur la terre;

4° ils persévéraient en dépit des circonstances difficiles.

île appelée Patmos. Elle se trouve dans la mer Egée, près des côtes de l’Asie Mineure (la Turquie moderne), et fait partie d’un archipel de 50 îles. C’est une île nue, rocheuse, en forme de croissant, qui s’étend sur environ 16 km de long et ne mesure que 9 km dans sa partie la plus large. Rome en avait fait une colonie pénitentiaire. Eusèbe, historiographe chrétien, rapporte que Jean fut relâché de Patmos par l’empereur Nerva (apr. J.-C.).

1:9-18 La majesté de cette vision de Christ n’a d’égale que celle de son retour en gloire comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs (#Ap 19:11-16).

 

10  Je fus ravi en esprit au jour du Seigneur, et j’entendis derrière moi une voix forte, comme le son d’une trompette,

saisi par l’Esprit. Rien à voir ici avec un rêve: Jean fut surnaturellement transporté, pleinement conscient  non pas endormi - en dehors du monde matériel, pour vivre une expérience extraordinaire. Le Saint-Esprit permit à ses sens de percevoir une révélation de la part de Dieu (cf. #Ac 10:11).

jour du Seigneur. Expression, fréquente dans les premiers écrits chrétiens, pour désigner le dimanche, jour de la résurrection du Seigneur. On a suggéré que cette expression renvoyait au « jour de l’Eternel », mais rien dans le contexte ne laisse penser cela; de plus, le mot traduit « du Seigneur » est un adjectif en grec Il faut donc comprendre qu’il s’agit du dimanche.

une voix forte. Dans toute l’Apocalypse, une voix forte ou un bruit assourdissant indique la solennité de ce que Dieu est sur le point de révéler.

 

11  qui disait : Ce que tu vois, écris-le dans un livre, et envoie-le aux sept Églises, à Ephese, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie, et à Laodicée.

livre. Il s’agit d’un texte écrit sur du papyrus, roseau présent en abondance sur les bords du Nil.

 

12  Je me retournai pour connaître quelle était la voix qui me parlait. Et, après m’être retourné, je vis sept chandeliers d’or,

chandeliers. C’étaient des chandeliers portatifs en or, munis de petites lampes à huile. Chacun d’eux représentait une Eglise (v. #Ap 1:20) à partir de laquelle brillait la lumière de la vie. Dans toutes les Ecritures, le chiffre 7 symbolise la plénitude, de sorte que ces sept chandeliers représentent la totalité des Eglises.

 

13  et, au milieu des sept chandeliers, quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme, vêtu d’une longue robe, et ayant une ceinture d’or sur la poitrine.

fils d’homme. Dans les Evangiles, c’est le titre que Christ s’applique le plus souvent (81 fois en tout), au cours de son ministère terrestre.

robe. Dans la plupart des emplois de ce mot dans la LXX, l’A.T. grec, il fait allusion à la tenue du souverain sacrificateur. La ceinture en or qui barre la poitrine parachève cette description de Christ dans son rôle de sacrificateur (cf. #Lé 16:1-4 ; #Hé 2:17).

 

14  Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige ; ses yeux étaient comme une flamme de feu ;

comme de la laine blanche. « Blanche » n’évoque pas un blanc terne, mais une lumière blanche éclatante et riche (cf. #Da 7:9). De même que la nuée de gloire, c’est une image de la sainteté.

yeux …  comme une flamme de feu. Tel un laser, le regard pénétrant du Seigneur glorifié est capable de fouiller les profondeurs de l’Eglise (#Ap 2:18 ; #Ap 19: 12 ; #Hé 4:13).

 

15  ses pieds étaient semblables à de l’airain ardent, comme s’il eût été embrasé dans une fournaise ; et sa voix était comme le bruit de grandes eaux.

pieds …  de l’airain ardent. L’autel des holocaustes était recouvert d’airain, et ses ustensiles étaient du même métal (cf. #Ex 38:1-7). Des pieds d’airain ardent renvoient clairement au jugement divin: Jésus-Christ parcourt l’Eglise pour exercer l’autorité et la discipline contre le péché.

voix …  comme le bruit de grandes eaux. Sa voix n’a plus le son cristallin d’une trompette (v. #Ap 1:10): Jean la perçoit pareille au bruit que font des vagues s’écrasant contre les rochers d’une île (cf. #Ez 43:2). C’est une voix empreinte d’autorité.

 

16  Il avait dans sa main droite sept étoiles. De sa bouche sortait une épée aiguë, à deux tranchants ; et son visage était comme le soleil lorsqu’il brille dans sa force.

sept étoiles. Ce sont les messagers qui représentent les sept Eglises. Le fait que Christ les tient dans sa main signifie qu’il contrôle l’Eglise et ses dirigeants.

épée aiguë, à deux tranchants. Cette lourde épée à deux tranchants évoque le jugement qui atteindra ceux qui attaquent le peuple de Dieu et détruisent son Eglise.

 

17  Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite en disant : Ne crains point ! (1-18) Je suis le premier et le dernier,

tombai à ses pieds. Réaction habituelle de ceux qui voient la gloire du Seigneur (#Ge 17: 3 ; #No 16: 22 ; #Esa 6:1-8 ; #Ez 1:28 ; #Ac 9:4).

 

18  et le vivant. J’étais mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts.

le premier et le dernier. En appliquant à lui-même un titre que l’A.T. attribuait à l’Eternel (#Ap 22: 13 ; #Esa 41:4 ; #Esa 44:6 ; #Esa 48:12), Jésus-Christ proclame sans ambiguïté qu’il est aussi Dieu. Les idoles vont et viennent, mais lui existait avant elles, et il demeurera après leur disparition.

les clés de la mort et du séjour des morts. La mort et le séjour des morts sont le plus souvent synonymes, mais la mort désigne un état, alors que le séjour des morts est l’équivalent du scheol de l’A.T., c’est-à-dire l’endroit où se trouvent les morts. C’est Christ qui décide qui doit vivre ou mourir, et quand.

 

19  Écris donc les choses que tu as vues, et celles qui sont, et celles qui doivent arriver après elles,

Ce v. livre le plan du livre tout entier: « ce que tu as vu » évoque les visions récentes de Jean (ch. #Ap 1), « ce qui est » les lettres adressées aux Eglises (ch. #Ap 2:1-3:2), « ce qui doit arriver ensuite » la révélation de l’avenir (ch. #Ap 4:1-22:2).

 

20  le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et des sept chandeliers d’or. Les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept chandeliers sont les sept Églises.

les anges. Mot qui signifie littéralement « messagers ». Bien qu’il puisse désigner les anges  comme c’est le cas dans le reste du livre - il ne peut avoir ce sens ici, car les anges ne sont jamais des responsables d’Eglises. Il est plus vraisemblable que ces messagers soient les anciens les plus importants, les représentants de chacune de ces Eglises.

  

APOCALYPSE 2 : 1 à 19

  Lettres aux sept Églises d'Asie

Première lettre : À l'Église d'Éphèse

1 ¶  Écris à l’ange de l’Église d’Ephese: Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d’or:

l’ange. C’est-à-dire l’ancien ou le pasteur de l’Église. Mot qui signifie littéralement « messagers ». Bien qu’il puisse désigner les anges  comme c’est le cas dans le reste du livre - il ne peut avoir ce sens ici, car les anges ne sont jamais des responsables d’Églises. Il est plus vraisemblable que ces messagers soient les anciens les plus importants, les représentants de chacune de ces Églises.

Ephese*. Ville située dans les terres, à 5 km environ de la mer, mais l’embouchure du fleuve Caystre en facilitait l’accès et constituait le plus grand port d’Asie Mineure. Ephese se trouvait au carrefour de quatre grandes voies commerciales, raison pour laquelle on la considérait comme la porte d’entrée de l’Asie. C’était le centre du culte d’Artémis (pour les Grecs) ou Diane (pour les Romains), dont le temple était l’une des sept merveilles du monde antique. Paul y exerça son ministère pendant trois ans (#Ac 20: 31) et rencontra plus tard les anciens de cette Église alors qu’il était en route pour Jérusalem (#Ac 20). Timothée, Tychique et l’apôtre Jean exercèrent eux aussi un ministère dans cette Église. Jean se trouvait à Ephese lors de son arrestation par Domitien, et il fut exilé à 80 km environ, à Patmos.

sept étoiles. Ce sont les messagers qui représentent les sept Églises. Le fait que Christ les tient dans sa main signifie qu’il contrôle l’Église et ses dirigeants.

sept chandeliers d’or  C’étaient des chandeliers portatifs en or, munis de petites lampes à huile. Chacun d’eux représentait une Église (v. #Ap 1:20) à partir de laquelle brillait la lumière de la vie. Dans toutes les Écritures, le chiffre 7 symbolise la plénitude, de sorte que ces sept chandeliers représentent la totalité des Églises.

2:1-3:22

Ces sept Églises étaient certes des assemblées effectivement établies en Asie Mineure, mais elles représentent aussi des sortes d’Églises que l’on trouve tout au long de notre ère. Par conséquent, le message que Christ leur adresse est pertinent en tout temps.

 

2  Je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants ; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs ;

ceux qui se disent apôtres. L’Église d’Ephese exerçait le discernement spirituel. Elle savait comment évaluer, par leur doctrine et leur comportement, les hommes qui prétendaient à une autorité spirituelle (cf. #1Th 5:20-21).

 

3  que tu as de la persévérance, que tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t’es point lassé.

tu ne t’es point lassé. Pendant plus de 40 ans, depuis sa fondation, cette Église était restée fidèle à la Parole et au Seigneur. Au travers des difficultés et des persécutions, les membres avaient persévéré, toujours poussés par le bon motif: le nom et la réputation de Christ.

 

4  Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour.

abandonné ton premier amour. Être chrétien, c’est aimer le Seigneur Jésus-Christ (#Jn 14: 21, #Jn 14: 23 ; #1Co 16: 22). Or, la ferveur et la passion des Éphésiens pour Christ était devenue une orthodoxie froide et mécanique. Leur pureté morale et doctrinale, leur zèle toujours aussi grand en faveur de la vérité et leur service discipliné ne pouvaient remplacer l’amour pour Christ qu’ils avaient perdu.

 

5  Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres ; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes.

j’ôterai ton chandelier. Le jugement de Dieu allait amener la fin de l’Église d’Ephese.

 

 Tu as pourtant ceci, c’est que tu hais les œuvres des Nicolaïtes, œuvres que je hais aussi.

les œuvres des Nicolaïtes. Le même problème existait à Pergame (vv. #Ap 2:12-15). Cette hérésie ressemblait aux enseignements de Balaam (vv. #Ap 2:14-15). Nicolas signifie « vainqueur des peuples ». D’après Irénée, le Nicolas nommé diacre en #Ac 6 était un faux croyant qui aurait sombré plus tard dans l’apostasie et égaré des membres de l’Église grâce au crédit dont il jouissait; tout comme Balaam, il aurait poussé les croyants à l’immoralité et à la méchanceté. Les Nicolaïtes se livraient à l’immoralité et faisaient assaut de tentations sensuelles contre l’Église. Clément d’Alexandrie écrivit qu’ils s’adonnaient aux plaisirs comme des chèvres et ne se refusaient rien. Par leur enseignement erroné, ils pervertissaient le sens de la grâce et remplaçaient la liberté par la licence.

 

7  Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises : À celui qui vaincra je donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.

À celui qui vaincra. Selon la définition qu’en donne Jean, être chrétien c’est être un vainqueur Jean définit clairement qui sont ces chrétiens victorieux: ce sont tous ceux qui croient que Jésus est le Fils de Dieu, avec tout ce que cela signifie. Tous les véritables croyants triomphent du monde (cf. #1Jn 2:13). « Triompher » traduit le verbe grec « conquérir », « avoir la victoire, la supériorité, la puissance conquérante » et désigne une réelle supériorité conduisant à un succès écrasant. La victoire est totale; elle implique la défaite de l’ennemi d’une manière évidente pour tous. Jésus a aussi employé ce verbe en parlant de lui-même (#Jn 16: 33). C’est grâce à leur union avec Christ que les croyants ont part à sa victoire sur le monde (#Ro 8:37 ; #2Co 2:14). Le verbe grec suggère une victoire permanente sur le monde.  ;  cf. vv. #Ap 2:11, #Ap 2:17, #Ap 2:26 ; #Ap 3:5, #Ap 3:12, #Ap 3:21).

l’arbre de vie. Les vrais croyants bénéficient de la promesse du ciel Symbole autant de la vie éternelle que de bénédictions éternelles (voir la note sur Ge 2:9 {==> "Ge 2:9"}). L’arbre porte douze fruits, un pour chaque mois de l’année, et cela symbolise l’abondante variété que l’on trouvera au ciel. Le mot français « thérapeutique » vient du mot grec traduit par « guérison ». Ces feuilles serviront d’une certaine façon à enrichir la vie au paradis, et elles lui donneront sa plénitude, seule capable de nous satisfaire.

Il s’agissait d’un véritable arbre, avec des propriétés qui lui permettaient de soutenir la vie éternelle. Il se trouvait au centre du jardin. Adam pouvait l’observer et mangeait certainement de ses fruits pour vivre (v. #Ge 2:16). Un tel arbre, symbole de la vie éternelle, aura sa place dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre.

L`arbre de la Connaissance. #Ge 2:17 ; #Ge 3:1-6, #Ge 3:11, #Ge 3:22. Ce nom est peut-être en rapport avec l’épreuve à laquelle nos ancêtres furent soumis pour déterminer s’ils tourneraient bien ou mal, s’ils obéiraient à Dieu ou désobéiraient à son commandement.

 Seconde lettre : À l'Église de Smyrne

8 ¶  Écris à l’ange de l’Église de Smyrne : Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la vie:

Smyrne*. Ce mot signifie « myrrhe », substance utilisée comme parfum et, souvent, pour embaumer les morts. Appelée « la couronne de l’Asie », cette ville (de nos jours Izmir, en Turquie) était connue dans l’Antiquité comme la plus belle ville d’Asie Mineure, et c’était un pôle scientifique et médical. Smyrne s’était toujours placée du côté des vainqueurs pendant les conquêtes romaines, et sa loyauté indéfectible envers Rome débouchait sur une pratique fervente du culte de l’empereur. Plus de cinquante ans après la mort de Jean, Polycarpe, le pasteur de l’Église de cette ville, fut brûlé vif à l’âge de 86 ans pour avoir refusé de participer au culte rendu à l’empereur. Une importante communauté juive y manifestait aussi son hostilité envers l’Église.

le premier et le dernier. En appliquant à lui-même un titre que l’A.T. attribuait à l’Éternel (#Ap 22: 13 ; #Esa 41:4 ; #Esa 44:6 ; #Esa 48:12), Jésus-Christ proclame sans ambiguïté qu’il est aussi Dieu. Les idoles vont et viennent, mais lui existait avant elles, et il demeurera après leur disparition.

 

9  Je connais ta tribulation et ta pauvreté bien que tu sois riche, et les calomnies de la part de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan.

ceux qui se disent Juifs. Bien que physiquement juifs, ils n’étaient pas de vrais Juifs mais des païens, d’un point de vue spirituel (cf. #Ro 2:28). Ils s’alliaient aux païens pour mettre les chrétiens à mort, dans le but de rayer de la carte la foi chrétienne.

synagogue de Satan. Du fait de son rejet du Messie, le judaïsme était devenu, tout autant que le culte de l’empereur, un outil entre les mains de Satan.

 

10  Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns de vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.

diable. Le nom grec de l’ennemi juré de Dieu signifie « accusateur, calomniateur ». À propos de Satan, (Cf. #Ph 4:13 ; #2Ti 2:1,) en réalité, la puissance de Satan sur les chrétiens a déjà été brisée, et la grande guerre déjà gagnée par la crucifixion et la résurrection de Christ: par elles, la victoire ultime a été remportée sur la puissance du péché et de la mort (#Ro 5:18-21 ; #1Co 15:56-57 ; #Hé 2:14). Néanmoins, notre vie sur la terre est marquée par de perpétuelles batailles contre la tentation. La puissance du Seigneur, la force de son Esprit et celle des vérités bibliques sont indispensables à la victoire

tribulation de dix jours. Leur emprisonnement serait bref.

couronne de vie. Il s’agit de la couronne ou récompense constituée par la vie, et non d’une couronne matérielle destinée à orner le front. La « couronne » ne renvoie pas ici au symbole d’autorité des rois, mais à la récompense gagnée par des athlètes victorieux.

 Troisième lettre :À l'Église de Pergame

11  Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises: Celui qui vaincra n’aura pas à souffrir la seconde mort.

Celui qui vaincra. C’est-à-dire tout chrétien (voir la note sur {==> "Ap 2:7"}), ci-haut.

la seconde mort. La première mort n’est que physique, alors que la seconde est spirituelle et éternelle (cf. #Ap 20: 14).

 

12 ¶  Écris à l’ange de l’Église de Pergame : Voici ce que dit celui qui a l’épée aiguë, à deux tranchants:

Pergame* Pergame signifie littéralement « citadelle ». C’est du nom de cette ville que dérive notre mot « parchemin »; il désigne un support pour l’écriture élaboré à partir de peaux d’animaux et vraisemblablement fabriqué pour la première fois dans cette région. Pergame (aujourd’hui Bergame) se dressait au sommet d’une colline de 300 m de haut, au milieu d’une plaine fertile, environ 30 km à l’intérieur des terres, non loin de la mer Égée. Pendant plus de 250 ans, elle servit de capitale à la province romaine d’Asie Mineure. C’était un centre religieux important pour les cultes païens, notamment ceux d’Athéna, d’Esculape, de Dionysos (ou Bacchus, dieu de la vigne) et de Zeus. Première ville d’Asie à construire un temple dédié à l’empereur (29 av. J.-C.), elle était devenue la capitale de ce culte.

l’épée aiguë, à deux tranchants. Cette lourde épée à deux tranchants évoque le jugement qui atteindra ceux qui attaquent le peuple de Dieu et détruisent son Église.

 

13  Je sais où tu demeures, je sais que là est le trône de Satan. Tu retiens mon nom, et tu n’as pas renié ma foi, même aux jours d’Antipas, mon témoin fidèle, qui a été mis à mort chez vous, là où Satan a sa demeure.

le trône de Satan. Pergame était le siège de l’opposition satanique et la base des fausses religions païennes. Sur l’acropole de Pergame avait été érigé un énorme autel en forme de trône dédié à Zeus. De plus, Esculape, le dieu de la médecine, était celui qu’on associait le plus fréquemment à Pergame. Son attribut  le serpent - est encore aujourd’hui symboliquement associé au domaine médical. La célèbre faculté rattachée à son temple mêlait médecine et superstition. On pouvait ainsi prescrire à l’adorateur de laisser des serpents ramper sur lui pendant son sommeil afin qu’ils lui transmettent leur pouvoir guérisseur.

Antipas. Vraisemblablement le pasteur de cette Église.

témoin fidèle. La tradition veut qu’Antipas ait été brûlé vif à l’intérieur d’un taureau en métal. Le mot grec pour « témoin » a donné le français « martyr » en raison du grand nombre de témoins fidèles de Christ qui furent mis à mort.

 

14  Mais j’ai quelque chose contre toi, c’est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangeassent des viandes sacrifiées aux idoles et qu’ils se livrassent à l’impudicité.

doctrine de Balaam. Balaam essaya vainement de prostituer son don prophétique et de maudire Israël en échange de l’argent que lui proposait Balak, roi de Moab. Il imagina alors d’inciter les femmes moabites à séduire des Israélites. Le résultat de ces mariages mixtes fut qu’Israël commit un blasphème en s’associant aux festins idolâtres et à la fornication (pour l’histoire de Balaam, voir #No 22:1-25:2).

des viandes sacrifiées aux idoles. Voir #Ac 15:19-29.

 

15  De même, toi aussi, tu as des gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes.

De même, toi aussi. Les enseignements des Nicolaïtes poussaient les croyants à adopter la même conduite que les intrigues de Balaam.

 

16  Repens-toi donc ; sinon, je viendrai à toi bientôt, et je les combattrai avec l’épée de ma bouche.

17  Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises : À celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc ; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit.

manne cachée. Tout comme Israël reçut la manne, Dieu promet de donner aux croyants authentiques le pain spirituel inaccessible aux incroyants: Jésus-Christ (cf. #Jn 6:51).

un caillou blanc. Lorsqu’un athlète venait de remporter un concours, il recevait souvent un caillou blanc qui faisait office de sésame pour la fête organisée en l’honneur des vainqueurs. Il peut s’agir ici du moment où le chrétien recevra son billet d’entrée pour la célébration éternelle de la victoire au ciel.

nom nouveau. Christ adressera un message personnel à ceux qu’il aime, et cela leur servira de laissez-passer pour la gloire éternelle. Ce message sera si personnel que seul son bénéficiaire saura en quoi il consiste.

 Quatrième lettre : À l'Église des Thyatire

18 ¶  Écris à l’ange de l’Église de Thyatire : Voici ce que dit le Fils de Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont semblables à de l’airain ardent:

Thyatire*. Située à mi-chemin entre Pergame et Sardes, cette ville était sous domination romaine depuis presque trois siècles (190 av. J.-C. environ). Sa position dans une longue vallée qui s’étirait sur 50 km jusqu’à Pergame la laissait dépourvue de toute défense naturelle, de sorte que son histoire n’est faite que de destructions et de reconstructions. Peuplée à l’origine par des soldats d’Alexandre le Grand, elle n’était guère plus qu’un avant-poste militaire destiné à protéger Pergame. Originaire de là, Lydie se convertit par le biais du ministère de Paul alors qu’elle se trouvait en Macédoine pour affaires (#Ac 16:14-15).

 

19  Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton fidèle service, ta constance, et tes dernières œuvres plus nombreuses que les premières.

 

 

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