JOUR 270 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT
1 ¶ Puis je vis dans la main droite de celui qui était assis sur le trône un livre écrit en dedans et en dehors, scellé de sept sceaux.
un livre. Il s’agit d’un texte écrit sur du papyrus, roseau présent en abondance sur les bords du Nil.
écrit en dedans et en dehors. C’est typique de divers contrats dans le monde antique, notamment les contrats de propriété, de mariage ou de location et les testaments. À l’intérieur du parchemin étaient inscrits tous les détails du contrat, et à l’extérieur, au dos si l’on veut, figurait le résumé du document. En l’occurrence, il s’agit sans doute d’un titre de propriété sur la terre (cf. #Jér 32:7ss).
scellé de sept sceaux. Les Romains apposaient sept sceaux sur leur testament, au bord de chaque feuille, pour éviter toute inscription non autorisée. Les actes hébreux exigeaient la présence d’un minimum de trois témoins et de trois sceaux différents, et plus les transactions étaient importantes, plus il fallait de témoins et de sceaux.
2 Et je vis un ange puissant, qui criait d’une voix forte : Qui est digne d’ouvrir le livre, et d’en rompre les sceaux ?
ange puissant. L’identité de cet ange est incertaine, mais il peut s’agir de l’ange Gabriel, dont le nom signifie « héros de Dieu » (#Da 8:16).
3 Et personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne put ouvrir le livre ni le regarder.
dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre. Expression biblique courante pour désigner l’univers tout entier. Il ne faut pas y voir un quelconque enseignement concernant une partition significative de l’univers.
4 Et je pleurai beaucoup de ce que personne ne fut trouvé digne d’ouvrir le livre ni de le regarder.
5 Et l’un des vieillards me dit : Ne pleure point ; voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux.
le lion de la tribu de Juda. C’est l’un des titres les plus anciens du Messie; il évoque sa détermination et sa force, qualités qui, bien que perçues lors de sa première venue, n’apparaîtront en pleine lumière qu’au moment anticipé par ce récit.
C’était à la lignée de Juda, aussi forte qu’un jeune lion et aussi solide qu’un vieux lion, que reviendraient la prééminence nationale et la royauté; cette promesse inclut David, Salomon et leur dynastie (640 ans plus tard), ainsi que le Schilo, un cryptogramme pour le Messie, aussi appelé le « lion de la tribu de Juda » (#Ap 5:5). Lors du séjour dans le désert, c’était Juda qui partait en premier (#No 10:14), et c’est cette tribu qui comptait le plus grand nombre de membres lors des recensements de Moïse (cf. #No 1:27 ; #No 26:22). Les vv. #Ge 49:11-12 décrivent une prospérité si grande que l’on peut attacher un âne à une vigne et le laisser en manger en raison de l’abondance qui règne; le vin est aussi abondant que l’eau, et chacun est en bonne santé. C’est probablement une prophétie concernant le millénium.
le rejeton de David. Autre titre clairement messianique; il le présentait comme le descendant de David qui, avec une force dévastatrice, contraindra les méchants à se plier à sa volonté.
6 ¶ Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards, un agneau qui était là comme immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre.
Agneau. Alors qu’il vient d’entendre rugir un lion, Jean se retourne et se trouve en présence d’un agneau (littéralement un « agnelet »). Dieu exigeait que les Juifs fasse vivre l’agneau de la Pâque pendant 4 jours dans leur maison, pour qu’il puisse devenir un animal domestique avant d’être immolé avec violence (#Ex 12:3, #Ex 12:6). Il s’agit ici du véritable agneau de la Pâque, le Fils de Dieu (cf. #Esa 53:7 ; #Jér 11:19 ; #Jn 1:29).
comme immolé. Bien que les cicatrices de son sacrifice soient bien visibles, il se tient sur ses pattes, il est bien vivant.
sept cornes. Dans les Écritures, les cornes symbolisent toujours la puissance, car, dans le monde animal, elles permettent d’exercer le pouvoir et d’infliger des blessures pendant les combats. Le fait qu’il y en a sept est le signe d’une puissance absolue, parfaite. Au contraire des autres agneaux, sans défense, Christ détient la puissance absolue et souveraine.
7 Il vint, et il prit le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône.
8 Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l’agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d’or remplies de parfums, qui sont les prières des saints.
harpe. Ces anciens instruments à cordes accompagnaient non seulement les chants du peuple de Dieu (#1Ch 25:6 ; #Ps 33:2), mais aussi les prophéties (cf. #1S 10:5). Les 24 vieillards, représentants de l’Église rachetée, jouent de la harpe pour rendre à Dieu des actions de grâces et pour indiquer symboliquement que tout ce que les prophètes avaient annoncé est sur le point de s’accomplir.
coupes d’or remplies de parfums. Ces coupes en or au large bec verseur se voyaient fréquemment dans le temple et le tabernacle. Les parfums faisaient partie intégrante des cérémonies de l’A.T. Les sacrificateurs se tenaient deux fois par jour devant le voile, à l’intérieur du sanctuaire, pour brûler de l’encens dont la fumée s’infiltrait dans le lieu très saint et plaisait à Dieu. Cela symbolisait les prières du peuple qui montaient vers Dieu.
prières des saints. Ces prières représentent spécifiquement les prières de tous les rachetés de tous les temps au sujet du salut et de la rédemption finale.
9 Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : Tu es digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation ;
cantique nouveau. Cf. #Ap 15:3. L’A.T. est rempli de mentions de ce cantique nouveau qui coule du cœur de celui qui a fait l’expérience de la rédemption, ou délivrance, accordée par Dieu (cf. #Ap 14:3 ; #Ps 33:3 ; #Ps 96:1 ; #Ps 144:9). Ce cantique nouveau anticipe la rédemption finale et glorieuse que Dieu est sur le point d’accomplir.
tu as racheté pour Dieu par ton sang. La mort sacrificielle de Christ en faveur des pécheurs l’a rendu digne de prendre le livre (cf. #1Co 6:20 ; #1Co 7:23 ; #2Co 5:21 ; #Ga 3:3 ; #1Pi 1:18-19 ; #1Pi 2:1).
10 tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre.
11 Je regardai, et j’entendis la voix de beaucoup d’anges autour du trône et des êtres vivants et des vieillards, et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers.
des myriades de myriades. Cette accumulation exprime qu’il s’agit d’un nombre incalculable. L’expression grecque peut aussi se traduire par « innombrable » (le terme est aussi utilisé en #Lu 12:1 ; #Hé 12:22).
12 Ils disaient d’une voix forte : L’agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et la louange.
puissance … louange. Cette doxologie cite sept qualités intrinsèques de Dieu et de l’Agneau qui appellent nos louanges.
13 Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s’y trouve, je les entendis qui disaient : À celui qui est assis sur le trône, et à l’agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire, et la force, aux siècles des siècles !
dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer. Expression biblique courante pour désigner l’univers tout entier. Il ne faut pas y voir un quelconque enseignement concernant une partition significative de l’univers.
14 Et les quatre êtres vivants disaient: Amen ! Et les vieillards se prosternèrent et adorèrent.
quatre êtres vivants. Ce sont les chérubins, des anges auxquels il est souvent fait allusion dans l’A.T. en rapport avec la présence, la puissance et la sainteté de Dieu. Bien que cette description par Jean diffère de celle d’Ézéchiel, tous deux évoquent les mêmes êtres surnaturels impossibles à décrire avec des mots humains (#Ps 80:2 ; #Ps 99:1).
vieillards. Le fait qu’ils gouvernent avec Christ, vêtus de vêtements blancs (#Ap 19:7-8), et qu’ils portent des couronnes d’or (#Ap 2:10) semble indiquer que ces 24 représentent les rachetés (vv. #Ap 4:9 ; #Ap 5:5-14 ; #Ap 7:11-17 ; #Ap 11:16-18 ; #Ap 14:3 ; #Ap 19:4). Mais de quels rachetés s’agit-il? Pas d’Israël, puisque cette nation n’est pas encore sauvée, glorifiée et couronnée; cela reste à venir, à ce point de la description des événements futurs. La résurrection et l’entrée en gloire de ce peuple doivent intervenir après les 7 ans de la tribulation (cf. #Da 12:1-3). Les saints de la tribulation ne sont pas encore sauvés (#Ap 7:9-10). Un seul groupe, à ce moment-là, sera complet et glorifié: l’Église. Les vieillards, ou anciens, représentent ici l’Église, qui chante le cantique de la rédemption (#Ap 5:8-10). Ce sont les vainqueurs coiffés de leur couronne, qui vivent à l’endroit qui leur a été préparé et où ils ont rejoint Jésus (cf. #Jn 14:1-4).