NOUVEAU TESTAMENT
GALATES 3 et 4
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
1 ¶ O Galates, dépourvus de sens ! qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été peint comme crucifié ?
dépourvus de sens. L’expression renvoie non pas à leur manque d’intelligence mais à leur manque d’obéissance (cf. #Lu 24:25 ; #1Ti 6:9 ; #Tit 3:3). Paul se déclare choqué, étonné et scandalisé devant la défection des Galates.
qui … ? Les judaïsants, faux docteurs juifs, étaient une calamité pour les Eglises de Galatie.
fascinés. C’est-à-dire charmés ou trompés par des flatteries et de vaines promesses. Le terme suggère que les judaïsants jouaient sur les émotions de ceux qui les écoutaient.
peint. Ce terme grec était utilisé dans le sens d’un affichage officiel dans les lieux publics. La prédication de Paul avait publiquement « affiché » le véritable Evangile de Jésus-Christ devant les Galates.
crucifié. La crucifixion de Christ fut un événement historique unique, dont les conséquences se feront sentir jusque dans l’éternité. La mort sacrificielle de Christ a définitivement payé pour les péchés des croyants (cf. #Hé 7:25) et n’a nul besoin d’être complétée par une œuvre humaine.
2 Voici seulement ce que je veux apprendre de vous : Est-ce par les œuvres de la loi que vous avez reçu l’Esprit, ou par la prédication de la foi ?
vous avez reçu l’Esprit. Paul pose ici une question rhétorique dont la réponse était évidente: les Galates avaient reçu l’Esprit quand ils avaient reçu le salut (#Ro 8:9 ; #1Co 12:13 ; #1Jn 3:24 ; #1Jn 4:13), et ce non au moyen du respect de la loi, mais au moyen de la foi. Cette foi salvatrice leur avait été accordée lorsqu’ils avaient écouté la prédication de l’Evangile (cf. #Ro 10:17). L’écoute de la foi est synonyme d’écoute avec foi. Paul en appelle au salut même des Galates pour réfuter les fausses doctrines des judaïsants qui prétendaient qu’on ne pouvait obtenir le salut qu’en se conformant à la loi.
3 Etes-vous tellement dépourvus de sens ? Après avoir commencé par l’Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair ?
Etes-vous tellement dépourvus de sens? Paul n’arrivait pas à croire la facilité avec laquelle les Galates s’étaient laissé abuser, et il leur pose donc cette seconde question rhétorique pour leur reprocher de nouveau leur bêtise.
commencé par l’Esprit … finir par la chair. Aux yeux de Paul, il était tout simplement ridicule de croire que la nature humaine, déchue, faible et vendue au péché (#Mt 26:41 ; #Ro 6:19), puisse contribuer en quoi que ce soit à l’œuvre du salut effectuée par le Saint-Esprit.
4 Avez-vous tant souffert en vain ? si toutefois c’est en vain.
tant souffert. Le sens premier du verbe grec évoque une expérience, sans impliquer nécessairement de la souffrance ou des difficultés. Paul choisit ce terme pour parler de l’expérience personnelle de salut en Jésus-Christ des Galates. « Tant » renvoie à toutes les bénédictions liées au salut et accordées par Dieu, Christ et le Saint-Esprit (cf. #Ep 1:3).
si toutefois c’est en vain. Voir #Lu 8:13 ; #Ac 8:13, #Ac 8:21 ; #1Co 15:2 ; #2Co 6:1 ; #2Co 13:5-6.
5 Celui qui vous accorde l’Esprit, et qui opère des miracles parmi vous, le fait-il donc par les œuvres de la loi, ou par la prédication de la foi ?
6 ¶ Comme Abraham crut à Dieu, et que cela lui fut imputé à justice,
Comme en Romains, Paul cite #Ge 15:6 et prend l’exemple d’Abraham pour prouver qu’il n’y a jamais eu d’autre moyen de salut que la grâce, par le moyen de la foi. Même l’A.T. enseigne que la justification n’est possible que par la foi.
7 reconnaissez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui sont fils d’Abraham.
fils d’Abraham. Les croyants, qu’ils soient juifs ou non, sont les véritables enfants spirituels d’Abraham parce qu’ils suivent son exemple de foi (cf. v. #Ga 3:29 ; #Ro 4:11, #Ro 4:16).
8 Aussi l’Ecriture, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, a d’avance annoncé cette bonne nouvelle à Abraham : Toutes les nations seront bénies en toi !
l’Ecriture, prévoyant. La personnification des Ecritures était une figure de style courante chez les Juifs (cf. #Ga 4:30 ; #Jn 7:38, #Jn 7:42 ; #Jn 19:37 ; #Ro 9:17 ; #Ro 10:11 ; #Ro 11:2 ; #1Ti 5:18). Puisque l’Ecriture reste la Parole de Dieu, c’est Dieu qui s’exprime quand elle parle.
annoncé cette bonne nouvelle à Abraham. Cette bonne nouvelle, c’était le salut pour toutes les nations (citation de #Ge 12:3 ; #Ge 18:18). Voir #Ge 22:18 ; #Jn 8:56 ; #Ac 26:22-23. Le salut a toujours été obtenu par le moyen de la foi, à toutes les époques.
9 de sorte que ceux qui croient sont bénis avec Abraham le croyant.
ceux qui croient sont bénis avec Abraham. Il s’agit des païens aussi bien que des Juifs. L’A.T. annonçait que les païens recevraient les bénédictions liées à la justification par la foi, comme ce fut le cas pour Abraham. Ces bénédictions se déversent sur tous grâce à Christ (cf. #Jn 1:16 ; #Ro 8:32 ; #Ep 1:3 ; #Ep 2:6-7 ; #Col 2:10 ; #1Pi 3:9 ; #2P 1:3-4).
10 Car tous ceux qui s’attachent aux œuvres de la loi sont sous la malédiction ; car il est écrit : Maudit est quiconque n’observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le met pas en pratique.
tous ceux qui s’attachent aux œuvres de la loi. Ceux qui essaient de gagner le salut en respectant la loi.
sous la malédiction. Citation de #De 27:26, pour montrer que, si le respect de la loi n’est pas parfait, on se trouve sous le jugement et la condamnation de Dieu. Une seule violation de la loi mérite la malédiction divine. Cf. #De 27:1-28:2.
tout. Voir #Ja 2:10. Personne ne peut garder tous les commandements de la loi, pas même les stricts pharisiens dont faisait partie Saul de Tarse (#Ro 7:7-12).
11 Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident, puisqu’il est dit : Le juste vivra par la foi.
que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi. Cf. #Ro 3:20.
justifié. C’est-à-dire déclaré juste devant Dieu.
Le juste vivra par la foi. Le texte de l’A.T. cité au v. précédent par Paul (cf. #De 27:26) prouvait déjà que la justification ne peut venir du respect de la loi; cette citation de #Ha 2:4 montre qu’elle ne peut intervenir que par le moyen de la foi (cf. #Hé 10:38).
12 Or, la loi ne procède pas de la foi ; mais elle dit : Celui qui mettra ces choses en pratique vivra par elles.
la loi ne procède pas de la foi. Justification par la foi et justification par le respect de la loi s’excluent mutuellement, comme l’atteste la citation de Paul tirée de l’A.T. (#Lé 18:5).
13 Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous-car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois, —
Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi. Le mot grec pour « rachetés » était souvent employé pour l’achat de la liberté d’un esclave ou d’un débiteur. La mort de Christ a servi de substitution pour le péché, et c’est pourquoi elle a pu satisfaire la justice de Dieu et mettre un terme à sa colère, si bien qu’on peut effectivement dire que Christ a racheté les croyants de l’esclavage du péché et de la condamnation à la mort éternelle qui leur était destinée (#Ga 4:5 ; #Tit 2:14 ; #1Pi 1:18 ; cf. #Ro 3:24 ; #1Co 1:30 ; #Ep 1:7 ; #Col 1:14 ; #Hé 9:12).
étant devenu malédiction pour nous. En prenant sur lui, à la croix, la colère de Dieu contre les péchés des croyants; cf. #Hé 9:28 ; #1Pi 2:24 ; #1Pi 3:18), Christ s’est chargé de la malédiction qui reposait sur ceux qui violaient la loi.
il est écrit. Manière fréquente dans le N.T. (61 fois) d’introduire une citation de l’A.T. #De 21:23 est cité ici.
14 afin que la bénédiction d’Abraham eût pour les païens son accomplissement en Jésus-Christ, et que nous reçussions par la foi l’Esprit qui avait été promis.
la bénédiction d’Abraham. La foi en la promesse divine de salut.
l’Esprit qui avait été promis. Par Dieu le Père. Cf. #Esa 32:15 ; #Esa 44:3 ; #Esa 59:19-21 ; #Ez 36:26-27 ; #Ez 37:14 ; #Ez 39:29 ; #Joe 2:28-29 ; #Lu 11:13 ; #Lu 24:49 ; #Jn 7:37-39 ; #Jn 14:16, #Jn 14:26.
15 Frères je parle à la manière des hommes, une disposition en bonne forme, bien que faite par un homme, n’est annulée par personne, et personne n’y ajoute.
3:15-22
Paul anticipe et réfute ici toute objection à sa mention d’Abraham en faveur de la doctrine de la justification par la foi: on pouvait lui faire remarquer qu’après Abraham, le don de la loi à Moïse au Sinaï avait introduit un changement et une meilleure manière d’obtenir le salut. L’apôtre réfute cet argument en montrant la supériorité de l’alliance abrahamique (vv. #Ga 3:15-18) et l’infériorité de la loi (vv. #Ga 3:19-22).
Frères. Ce terme affectueux révèle la compassion que ressentait Paul à l’égard des Galates, ce dont ils avaient peut-être commencé à douter, vu les reproches cinglants qu’il leur avait adressés (vv. #Ga 3:1, #Ga 3:3).
un testament … fait par un homme. Même les testaments humains sont réputés irrévocables et inaltérables, une fois certifiés conformes. C’est d’autant plus vrai d’une alliance conclue par un Dieu éternel (#Mal 3:6 ; #Ja 1:17).
16 Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n’est pas dit : et aux postérités, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en tant qu’il s’agit d’une seule : et à ta postérité, c’est-à-dire, à Christ.
promesses. Celles qui sont associées à l’alliance abrahamique (#Ge 12:3, #Ge 12:7 ; #Ge 13:15-16 ; #Ge 15:5, #Ge 15:18 ; #Ge 17:8 ; #Ge 22:16-18 ; #Ge 26:3-4 ; #Ge 28:13-14). Ces promesses avaient été faites à la fois à Abraham et à ses descendants; elles ne devinrent donc pas caduques après la mort d’Abraham ou lors de l’avènement de la loi.
Descendance. #Ga 3:19. Citation de #Ge 12:7. Le singulier, en hébreu comme en grec, peut s’utiliser dans un sens collectif. Paul veut souligner que, dans certains passages de l’A.T. (p. ex. #Ge 3:15 ; #Ge 22:18), « descendance » renvoyait au plus grand des descendants d’Abraham, Jésus-Christ.
17 Voici ce que j’entends : une disposition, que Dieu a confirmée antérieurement, ne peut pas être annulée, et ainsi la promesse rendue vaine, par la loi survenue quatre cent trente ans plus tard.
un testament. L’alliance abrahamique.
que Dieu a confirmé antérieurement. « Confirmé » signifie « ratifié ». Une fois que Dieu avait officiellement ratifié l’alliance, son autorité devenait permanente et définitive, si bien que rien ni personne ne pouvait l’invalider. L’alliance abrahamique était unilatérale (c’était une promesse que Dieu s’était faite à lui-même), éternelle (elle garantissait une bénédiction perpétuelle), irrévocable (elle ne prendrait jamais fin) et inconditionnelle (sa réalisation dépendait de Dieu seul, pas des hommes). Cependant, elle ne s’accomplira pleinement qu’avec le salut d’Israël et le règne millénaire de Jésus-Christ.
quatre cent trente ans. Du séjour d’Israël en Egypte (cf. #Ex 12:40) jusqu’au don de la loi au Sinaï (environ 1445 av. J.-C.). La loi fut donnée en fait 645 ans après la promesse initiale à Abraham (environ 2090 av. J.-C.; cf. #Ge 12:4 ; #Ge 21:5 ; #Ge 25:26 ; #Ge 47:9), mais cette promesse fut réitérée à Isaac (#Ge 26:24) puis à Jacob (environ 1928 av. J.-C.; #Ge 28:15). La dernière réaffirmation connue de l’alliance abrahamique à Jacob survint en #Ge 46:2-4 (environ 1875 av. J.-C.) juste avant son départ pour l’Egypte, soit 430 ans avant la promulgation de la loi mosaïque.
18 Car si l’héritage venait de la loi, il ne viendrait plus de la promesse ; or, c’est par la promesse que Dieu a fait à Abraham ce don de sa grâce.
Paul insiste encore : il n’y a pas de moyen terme entre la loi (les œuvres) et la promesse (la grâce), ces deux principes de salut s’excluent mutuellement (cf. #Ro 4:14). Un « héritage », par définition, ne se mérite pas ; on ne travaille pas pour l’obtenir, comme le prouve le cas d’Abraham.
19 ¶ Pourquoi donc la loi ? Elle a été donnée ensuite à cause des transgressions, jusqu’à ce que vînt la postérité à qui la promesse avait été faite ; elle a été promulguée par des anges, au moyen d’un médiateur.
3:19-22
Ayant fait la démonstration de la supériorité de la promesse faite à Abraham (vv. #Ga 3:15-18), Paul explique ensuite pourquoi la loi est inférieure et à quoi elle servait.
a été donnée ensuite à cause des transgressions. L’argumentation convaincante de Paul prouvant que la promesse est supérieure à la loi débouche sur une question évidente: pourquoi la loi? La réponse de Paul, c’est qu’elle a servi à montrer que l’homme est un pécheur invétéré, incapable de se sauver lui-même, et qu’il a donc désespérément besoin d’un Sauveur; elle n’a jamais été conçue comme moyen de salut (cf. #Ro 7:1-13).
par des anges. La Bible enseigne que les anges prirent part au don de la loi (cf. #Ac 7:53 ; #Hé 2:2), mais ne donne pas d’explication précise sur le rôle qu’ils ont joué.
20 Or, le médiateur n’est pas médiateur d’un seul, tandis que Dieu est un seul.
médiateur. Ce que Paul veut apparemment dire ici, c’est qu’un « médiateur » est indispensable quand plus d’une partie est impliquée, mais que dans le cas précis, Dieu fut le seul à ratifier son alliance avec Abraham.
21 La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu ? Loin de là ! S’il eût été donné une loi qui pût procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi.
Paul utilise la négation la plus forte en grec pour rejeter l’idée que la loi et la promesse seraient diamétralement opposées. Puisque Dieu a donné les deux et qu’il ne se contredit pas lui-même, la loi et la promesse travaillent en harmonie: la loi révèle le péché de l’homme et son besoin du salut offert gratuitement dans la promesse. Si la loi avait pu procurer la justice et la vie éternelle, la promesse de grâce n’existerait pas.
22 Mais l’Ecriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis fût donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient.
renfermé sous le péché. Le verbe grec traduit par « renfermé » désigne un encerclement de toutes parts. Paul décrit ainsi l’humanité dans son ensemble comme désespérément prise au piège du péché, pareille à un banc de poissons pris dans un filet. Les Ecritures enseignent expressément que tous les hommes sont pécheurs ; cf. #1R 8:46 ; #Ps 143:2 ; #Pr 20:9 ; #Ec 7:20 ; #Esa 53:6 ; #Ro 3:9-19, #Ro 3:23 ; #Ro 11:32).
23 Avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée.
Avant que la foi vienne. En matière de salut individuel (cf. vv. #Ga 3:19, #Ga 3:24 ; #Ga 4:1-4), selon l’histoire de la rédemption et de tout temps, seule la foi sauve et ouvre la porte de la prison à l’intérieur de laquelle la loi retient les hommes enfermés.
enfermés sous la garde de la loi. Paul personnifie la loi comme geôlière des pécheurs en attente du jugement de Dieu. Ceux-ci sont coupables et donc condamnés à la peine capitale (#Ro 6:23).
la foi qui devait être révélée. De nouveau, Paul évoque la venue de Christ, d’un point de vue historique et d’un point de vue individuel chaque fois qu’un pécheur est sauvé. Seule la foi en Christ libère les hommes de l’esclavage de la loi, qu’il s’agisse de la loi mosaïque ou de la loi écrite dans le cœur des païens (#Ro 2:14-16).
24 Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi.
précepteur. Le mot grec désignait un esclave dont la tâche consistait à prendre soin d’un enfant jusqu’à sa majorité. Ce « précepteur » accompagnait l’enfant à l’école et venait l’y chercher, et il veillait aussi sur sa conduite à la maison. Les précepteurs étaient si stricts que les enfants languissaient après le jour où ils seraient enfin débarrassés de leur tutelle. La loi a été notre tuteur qui, en mettant nos péchés sous nos yeux, nous escortait dans notre parcours vers Christ.
25 La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue.
3:25-26
Grâce à leur foi en Jésus-Christ et en tant qu’enfants de Dieu, les croyants sont devenus majeurs. Ils ne sont donc plus soumis à la tutelle de la loi (#Ro 6:14); en revanche, ils sont toujours tenus de se conformer aux normes saintes et immuables de la justice divine, pour lesquelles le N.T. fait autorité (#Ga 6:2 ; #Ro 8:4 ; #1Co 9:21).
26 Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ;
fils de Dieu. Dieu est le Père de tous dans un sens général parce qu’il nous a tous créés (#Ac 17:24-28). En revanche, seuls ceux qui ont mis leur foi en Jésus-Christ sont les véritables enfants spirituels de Dieu. Les non-croyants sont les fils de Satan (#Mt 13:38 ; #Jn 8:38, #Jn 8:41, #Jn 8:44 ; #Ac 13:10 ; #1Jn 3:10 ; cf. #Ep 2:3 ; #1Jn 5:19).
27 vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ.
baptisés en Christ. Il ne s’agit pas du baptême d’eau, qui ne peut sauver. Paul emploie le verbe « baptiser » de manière métaphorique pour parler d’une immersion en Christ (cf. #Ga 2:20), possible grâce au miracle spirituel que représente l’union avec lui dans sa mort et sa résurrection.
a revêtu Christ. C’est le résultat de l’union spirituelle du croyant avec Christ. Paul souligne le fait que, par le salut, nous sommes unis à Christ. En ce qui concerne notre statut devant Dieu, nous avons revêtu Christ, sa mort, sa résurrection et sa justice. En ce qui concerne la pratique, nous avons besoin de « revêtir Christ » aux yeux des hommes, dans notre façon de nous comporter (#Ro 13:14).
28 Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ.
vous êtes un en Jésus-Christ. Tous ceux qui sont un en Christ sont un les uns avec les autres. Ce v. ne vise pas à nier les distinctions voulues par Dieu entre les chrétiens: les différences raciales, sociales et sexuelles demeurent, mais elles n’impliquent aucune inégalité spirituelle devant Dieu. Par ailleurs, cette égalité spirituelle n’est pas incompatible avec les rôles différents, en matière d’autorité et de soumission, établis par Dieu au sein de l’Eglise, de la société et du foyer. Jésus-Christ a montré l’exemple en se soumettant à son Père pendant son séjour sur la terre, alors qu’il est pleinement égal à lui (#Ph 2:5-8).
29 Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse.
descendance d’Abraham. Les descendants physiques d’Abraham ne font pas tous partie de « l’Israël de Dieu » (cf. #Ga 6:16), c’est-à-dire les véritables enfants spirituels d’Abraham (#Ro 9:6-8). Les croyants d’origine païenne, bien qu’ils ne descendent pas physiquement d’Abraham, sont cependant ses enfants spirituels, dans le sens où ils ont suivi le modèle de sa foi.
héritiers selon la promesse. Tous les croyants héritent de la bénédiction spirituelle qui accompagnait l’alliance abrahamique: la justification par le moyen de la foi (#Ge 15:6 ; cf. #Ro 4:3-11).
1 ¶ Or, aussi longtemps que l’héritier est enfant, je dis qu’il ne diffère en rien d’un esclave, quoiqu’il soit le maître de tout ;
4:1-7
Paul poursuit son analogie avec un enfant qui passe le cap de la majorité (#Ga 3:24-26) en exposant le contraste entre la vie des croyants avant le salut (statut d’enfants et d’esclaves) et leur vie après l’obtention du salut (statut d’adultes et de fils). Cette illustration parlait aux lecteurs de l’apôtre, qu’ils soient juifs ou non, puisque Juifs, Grecs et Romains organisaient tous une cérémonie pour marquer le passage de l’enfant à l’adulte.
enfant. Le mot grec désignait un enfant trop jeune pour parler: un mineur, immature spirituellement et intellectuellement, impropre aux privilèges et aux responsabilités de l’adulte.
2 mais il est sous des tuteurs et des administrateurs jusqu’au temps marqué par le père.
des tuteurs et des administrateurs. Les « tuteurs » étaient des esclaves à qui était confiée la garde des garçons mineurs, alors que les « administrateurs » géraient leurs biens jusqu’à la fin de leur tutelle. Tuteurs et administrateurs avaient la charge quasi exclusive de l’enfant. Ainsi, en pratique, l’enfant placé sous leur tutelle n’avait pas un statut très différent de celui d’un esclave.
3 Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l’esclavage des rudiments du monde ;
lorsque nous étions enfants, nous étions sous l’esclavage. Avant notre « majorité », c’est-à-dire le moment où nous sommes venus à Christ pour recevoir le salut.
des principes élémentaires du monde. « Principes » vient d’un mot grec signifiant « rangée » ou « rang », utilisé pour évoquer des éléments de base tels que les lettres de l’alphabet. A la lumière de l’utilisation qui en est faite au v. 9, il convient d’y voir ici une allusion aux principes de base et aux rituels élémentaires des religions humaines. Paul qualifie la religion des Juifs d’élémentaire, au même titre que celle des païens, car toutes deux n’étaient qu’humaines et ne touchaient donc jamais au divin. La religion juive et le paganisme tournaient autour de systèmes du monde conçus par l’homme. Ils étaient encombrés d’un fatras de lois et de cérémonies à respecter pour obtenir l’agrément divin. Des principes aussi élémentaires sont frappés d’immaturité, comme l’est la conduite d’enfants encore placés sous la tutelle de leur précepteur.
4 mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi,
lorsque les temps ont été accomplis. Conformément au calendrier de Dieu, au moment où les conditions religieuses, culturelles et politiques voulues ont été réunies, Jésus est venu dans le monde.
Dieu a envoyé son Fils. De même qu’un père décide du jour de la cérémonie prévue pour que son fils passe au statut d’adulte, c’est à ce moment précis que Dieu a envoyé son Fils pour sortir tous ceux qui croient de l’esclavage de la loi. Jésus affirma maintes fois cette vérité (#Jn 5:30, #Jn 5:36-37 ; #Jn 6:39, #Jn 6:44, #Jn 6:57 ; #Jn 8:16, #Jn 8:18, #Jn 8:42 ; #Jn 12:49 ; #Jn 17:21, #Jn 17:25 ; #Jn 20:21). Le fait que le Père envoya Jésus dans le monde enseigne la préexistence de celui-ci en tant que deuxième personne de la Trinité.
né d’une femme. Cela souligne la pleine humanité de Jésus, et pas seulement sa conception virginale (#Esa 7:14 ; #Mt 1:20-25). Il fallait que Jésus soit pleinement Dieu pour que son sacrifice possède la valeur infinie nécessaire à la rédemption du péché. Il devait aussi être pleinement homme pour pouvoir légitimement prendre sur lui le châtiment du péché en se substituant à l’homme. Voir #Lu 1:32, #Lu 1:35 ; #Jn 1:1, #Jn 1:14, #Jn 1:18.
sous la loi. Comme n’importe quel homme, Jésus était tenu d’obéir à la loi. Au contraire de tout homme, il l’a parfaitement respectée (#Jn 8:46 ; #2Co 5:21 ; #Hé 4:15 ; #Hé 7:26 ; #1Pi 2:22 ; #1Jn 3:5). Du fait qu’il n’a commis aucun péché, il a pu servir de sacrifice saint pour les péchés, être celui qui accomplit toute la justice, c’est-à-dire celui qui obéit à Dieu en tout. C’est cette même justice parfaite qui est imputée à ceux qui croient en lui.
5 afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption.
ceux qui étaient sous la loi. Les pécheurs coupables, soumis aux exigences de la loi et à ses malédictions, qui ont donc besoin d’un Sauveur.
nous recevions l’adoption. L’« adoption » consiste à introduire au sein de votre propre famille quelqu’un qui est le fils d’un autre. Puisque les hommes non régénérés sont les fils de Satan, la seule façon pour eux de devenir enfants de Dieu, c’est de bénéficier d’une adoption spirituelle (#Ro 8:15, #Ro 8:23 ; #Ep 1:5).
6 Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie: Abba ! Père !
Esprit de son Fils. Il revient au Saint-Esprit de confirmer au croyant qu’il a été adopté comme fils de Dieu. L’assurance du salut est l’œuvre gratuite du Saint-Esprit et ne procède donc pas d’une source humaine.
Abba. Terme araméen d’affection que les enfants employaient pour désigner leur « papa ».
7 Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu.
8 ¶ Autrefois, ne connaissant pas Dieu, vous serviez des dieux qui ne le sont pas de leur nature ;
4:8-11
Le salut se reçoit certes comme un cadeau gratuit de la part de Dieu (#Ro 5:15-16, #Ro 5:18 ; #Ro 6:23 ; #Ep 2:8), mais il entraîne néanmoins d’importantes responsabilités (cf. #Lu 12:48): Dieu exige de ses enfants qu’ils mènent une vie sainte parce qu’ils sont les enfants d’un Dieu saint, et qu’ils l’aiment et l’adorent (#Mt 5:48 ; #1Pi 1:15-18). Cette obligation est liée aux principes moraux et spirituels qui reflètent éternellement la nature de Dieu; cependant, elle n’inclut pas le respect des rituels et cérémonies propres à Israël sous le régime de la loi mosaïque, contrairement à ce qu’affirmaient les doctrines judaïsantes.
ne connaissant pas Dieu. Avant de recevoir la foi qui sauve en Christ, aucune personne non sauvée ne peut connaître Dieu.
dieux qui ne le sont pas de leur nature. Allusion au panthéon gréco-romain, avec toutes ses divinités inexistantes que les Galates croyaient adorer avant leur conversion (cf. #Ro 1:23 ; #1Co 8:4 ; #1Co 10:19-20 ; #1Co 12:2 ; #1Th 1:9).
9 mais à présent que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment retournez-vous à ces faibles et pauvres rudiments, auxquels de nouveau vous voulez vous asservir encore ?
avez été connus de Dieu. Nous ne pouvons connaître Dieu que parce qu’il nous a connus d’abord, de même que nous ne le choisissons que parce qu’il nous a d’abord élus (#Jn 6:44 ; #Jn 15:16) et que nous ne l’aimons que parce qu’il nous a aimés le premier (#1Jn 4:19).
10 Vous observez les jours, les mois, les temps et les années !
les jours … les années. Allusion aux rituels, cérémonies et fêtes du calendrier juif, certes donné par Dieu, mais auquel il n’exigea jamais que l’Eglise se conforme. Paul invite les Galates, comme il le fera pour les Colossiens. #Col 2:16-17), à ne pas observer ce calendrier de façon légaliste, comme si c’était Dieu qui le leur demandait, ou parce qu’ils espéreraient en échange des faveurs de sa part.
11 Je crains d’avoir inutilement travaillé pour vous.
avoir inutilement travaillé. Paul redoutait que les efforts qu’il avait déployés pour fonder les Eglises galates ne soient vains, si ces chrétiens venaient à retomber dans le légalisme (cf. #Ga 3:4 ; #1Th 3:5).
12 ¶ Soyez comme moi, car moi aussi je suis comme vous. Frères, je vous en supplie. (4-13) Vous ne m’avez fait aucun tort.
4:12-20
Après ses sévères reproches aux Galates, Paul change de ton pour lancer un appel fondé sur sa profonde affection à leur égard.
Soyez comme moi, car moi aussi je suis comme vous. Paul avait été un pharisien orgueilleux, un propre juste, qui comptait sur sa justice pour son salut (cf. #Ph 3:4-6). Mais, quand il vint à Christ, il abandonna toute tentative de se sauver lui-même, plaçant toute sa confiance dans la grâce de Dieu (#Ph 3:7-9). Il encourage vivement les Galates à suivre son exemple et à éviter le légalisme des judaïsants.
13 Vous savez que ce fut à cause d’une infirmité de la chair que je vous ai pour la première fois annoncé l’Evangile.
Vous ne m’avez fait aucun tort. Alors que les Juifs l’avaient persécuté lors de son premier séjour chez eux, les chrétiens galates n’avaient fait aucun tort à Paul; ils l’avaient au contraire accueilli avec enthousiasme quand il leur avait prêché l’Evangile (#Ac 13:42-50 ; #Ac 14:19). Comment pouvaient-ils le rejeter maintenant?
une infirmité de la chair. Selon certains, la maladie à laquelle Paul fait allusion serait la malaria, peut-être contractée lors d’un passage dans les territoires côtiers de Pamphylie (cf. #Ac 13:13-14). Le climat plus frais et plus sain de la Galatie, et plus précisément celui d’Antioche de Pisidie (plus de 1000 m) où Paul se rendit lorsqu’il quitta Perge, l’aurait un peu soulagé de la fièvre causée par cette maladie. Quoique grave et handicapante, la malaria ne se manifeste pas de façon constante; Paul avait pu exercer son ministère entre deux accès de fièvre.
14 Et mis à l’épreuve par ma chair, vous n’avez témoigné ni mépris ni dégoût ; vous m’avez, au contraire, reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus-Christ.
vous m’avez … reçu. Les Galates avaient accueilli Paul en dépit de sa maladie; elle ne constitua jamais, à leurs yeux, un obstacle à sa crédibilité ou à leur accueil envers lui.
15 Où donc est l’expression de votre bonheur ? Car je vous atteste que, si cela eût été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner.
l’expression de votre bonheur. Le mot « bonheur » peut se traduire par « bénédictions » ou « satisfaction ». Paul fait remarquer que les Galates avaient été heureux et satisfait de sa prédication de l’Evangile (cf. #Ac 13:48), et il s’étonne donc qu’ils se soient retournés contre lui.
vous vous seriez arraché les yeux. Il s’agit soit d’une figure de style (cf. #Mt 5:29 ; #Mt 18:9), soit d’une indication que la maladie de Paul avait affecté ses yeux (cf. #Ga 6:11). Quoi qu’il en soit, l’expression reflète l’amour profond que les Galates avaient exprimé au début pour l’apôtre.
16 Suis-je devenu votre ennemi en vous disant la vérité ?
votre ennemi. Les Galates ne savaient plus que penser, et en dépit de leur affection passée envers Paul, certains en étaient venus à le considérer comme un ennemi. L’apôtre leur rappelle qu’il ne leur avait fait aucun tort mais leur avait simplement dit la vérité, vérité qui leur avait apporté une grande joie.
17 ¶ Le zèle qu’ils ont pour vous n’est pas pur, mais ils veulent vous détacher de nous, afin que vous soyez zélés pour eux.
zèle. Démonstration d’une préoccupation sérieuse ou d’un intérêt chaleureux (le même mot est utilisé en #Ga 1:14 pour évoquer le zèle passé de Paul en faveur du judaïsme). Les judaïsants donnaient l’impression de s’intéresser sincèrement aux Galates, mais ils cherchaient en fait à les exclure du salut gratuit offert par Dieu et à obtenir de la reconnaissance pour eux-mêmes.
18 Il est beau d’avoir du zèle pour ce qui est bien et en tout temps, et non pas seulement quand je suis présent parmi vous.
pas seulement quand je suis présent. Paul encourage les Galates à faire preuve, pour l’Evangile de la grâce, du même zèle que celui qu’ils avaient démontré quand il était avec eux.
19 ¶ Mes enfants, pour qui j’éprouve de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que Christ soit formé en vous,
Mes enfants. C’est la seule fois où Paul utilise cette expression affectueuse, alors que Jean ne s’en prive pas (#1Jn 2:1, #1Jn 2:18, #1Jn 2:28 ; #1Jn 3:7, #1Jn 3:18 ; #1Jn 4:4 ; #1Jn 5:21).
jusqu’à ce que Christ soit formé en vous. Contrairement aux motivations mauvaises des judaïsants, Paul cherchait à amener les Galates à la ressemblance à Christ. C’est le but du salut.
20 je voudrais être maintenant auprès de vous, et changer de langage, car je suis dans l’inquiétude à votre sujet.
inquiétude. Ce terme désigne un désarroi total.
21 ¶ Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n’entendez-vous point la loi ?
4:21-5:1
Paul continue à opposer grâce et loi, foi et œuvres, et emploie une histoire tirée de l’A.T. en guise d’illustration ou d’analogie.
22 Car il est écrit qu’Abraham eut deux fils, un de la femme esclave, et un de la femme libre.
deux fils. Ismaël, fils d’Agar, l’esclave de Sara (#Ge 16:1-16), et Isaac, fils de Sara (#Ge 21:1-7).
23 Mais celui de l’esclave naquit selon la chair, et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse.
selon la chair. La naissance d’Ismaël fut provoquée par le manque de foi dont firent preuve Abraham et Sara envers la promesse de Dieu: ils tentèrent de la réaliser par des moyens humains, entachés donc de péché.
en vertu de la promesse. Dieu permit le miracle que naisse un fils, Isaac, à Abraham et Sara, à un âge où celle-ci était déjà ménopausée depuis longtemps et en dépit de la stérilité dont elle avait souffert toute sa vie.
24 Ces choses sont allégoriques ; car ces femmes sont deux alliances. L’une du mont Sinaï, enfantant pour la servitude, c’est Agar, -
valeur allégorique. En grec, cette expression désignait une histoire dont la signification dépassait le sens littéral des mots. Dans ce passage, Paul se sert de personnages et de lieux historiques tirés de l’A.T. pour illustrer la vérité qu’il veut transmettre. Ce n’est pas une allégorie à proprement parler, et il n’existe d’ailleurs aucune allégorie dans les Ecritures. En effet, une allégorie est un récit fictif dont la vérité est le sens caché, secret et mystérieux. L’histoire d’Abraham, Sara, Agar, Ismaël et Isaac est historique et ne contient aucune signification secrète ou cachée. Paul ne fait que s’en servir pour illustrer le contraste qu’il veut défendre entre la loi et la grâce.
deux alliances. Paul présente ces deux mères, leurs deux fils et deux lieux pour illustrer plus encore les différences entre les deux alliances. Agar, Ismaël et le mont Sinaï (la Jérusalem terrestre) représentent l’alliance de la loi; Sara, Isaac et la Jérusalem céleste, l’alliance de la promesse. Il est impossible que Paul ait établi ce contraste entre les deux alliances pour dire qu’il existait deux façons d’être sauvé, l’une prévue pour les saints de l’A.T. et l’autre pour ceux du N.T., puisqu’il avait déjà combattu cette idée (#Ga 2:16 ; #Ga 3:10-14, #Ga 3:21-22). Le seul but de l’alliance mosaïque était de montrer à ceux qui étaient soumis à ses exigences et à la condamnation qu’elle entraînait combien ils avaient besoin du salut par la grâce seule (#Ga 3:24), et surtout pas de représenter une autre façon d’obtenir le salut. L’argument de Paul, c’est que ceux qui, à l’instar des judaïsants, essaient de mériter leur justification en respectant la loi n’en retirent qu’esclavage et condamnation (#Ga 3:10, #Ga 3:23). En revanche, ceux qui reçoivent le salut par grâce, seul moyen de salut depuis le péché d’Adam, sont libres de tout esclavage et de toute condamnation.
le mont Sinaï. Symbole approprié de l’ancienne alliance, puisque c’est là que Moïse reçut les tables de la loi (#Ex 19).
Agar. Esclave de Sara, elle constitue donc l’illustration parfaite de ceux qui sont soumis à l’esclavage de la loi (cf. vv. #Ga 4:5, #Ga 4:21 ; #Ga 3:23). Elle était associée au mont Sinaï au travers de son fils Ismaël, dont les descendants s’installèrent dans cette région.
25 car Agar, c’est le mont Sinaï en Arabie, — et elle correspond à la Jérusalem actuelle, qui est dans la servitude avec ses enfants.
correspond à la Jérusalem actuelle. La loi fut donnée au Sinaï et reçut son expression la plus parfaite dans le culte rendu dans le temple de Jérusalem. Les Juifs étaient toujours soumis à l’esclavage de la loi.
26 Mais la Jérusalem d’en haut est libre, c’est notre mère ;
la Jérusalem d’en haut. Le paradis (#Hé 12:18, #Hé 12:22). Les citoyens du paradis (#Ph 3:20) sont libérés de la loi mosaïque, de ses œuvres, de son esclavage, bref des tentatives constantes de plaire à Dieu par les œuvres de la chair.
mère. Les croyants sont les enfants de la Jérusalem céleste, la « cité mère » du paradis. Contrairement aux enfants d’Agar, qui sont esclaves, ceux qui croient en Christ sont libres (#Ga 5:1 ; #Esa 61:1 ; #Lu 4:18 ; #Jn 8:36 ; #Ro 6:18, #Ro 6:22 ; #Ro 8:2 ; #2Co 3:17).
27 car il est écrit : Réjouis-toi, stérile, toi qui n’enfantes point ! Eclate et pousse des cris, toi qui n’as pas éprouvé les douleurs de l’enfantement ! Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux Que les enfants de celle qui était mariée.
Paul applique ce passage d’#Esa 54:1 à la Jérusalem céleste.
28 Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse ;
enfants de la promesse. Tout comme Isaac hérita des promesses faites à Abraham (#Ge 26:1-3), les croyants sont aussi au bénéfice des promesses de rédemption de Dieu (#1Co 3:21-23 ; #Ep 1:3), en tant qu’héritiers spirituels d’Abraham.
29 et de même qu’alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’Esprit, ainsi en est-il encore maintenant.
celui qui était né selon la chair. Ismaël.
persécutait celui qui était né selon l’Esprit. Isaac, dont Ismaël s’était moqué pendant la fête qui célébrait son sevrage (voir #Ge 21:8-9).
ainsi en est-il encore maintenant. Les descendants d’Ismaël (les Arabes) ont toujours persécuté ceux d’Isaac (les Juifs). De même, les non-croyants ont toujours persécuté les croyants (cf. #Mt 5:11 ; #Mt 10:22-25 ; #Mr 10:30 ; #Jn 15:19-20 ; #Jn 16:2, #Jn 16:33 ; #Jn 17:14 ; #Ac 14:22 ; #2Ti 3:12 ; #Hé 11:32-37 ; #1Pi 2:20-21 ; #1Pi 3:14 ; #1Pi 4:12-14).
30 Mais que dit l’Ecriture ? Chasse l’esclave et son fils, car le fils de l’esclave n’héritera pas avec le fils de la femme libre.
Chasse l’esclave. Citation de #Ge 21:10 pour illustrer le fait que ceux qui essaient d’être justifiés grâce à leur respect de la loi seront chassés pour toujours de la présence de Dieu (#Mt 8:12 ; #Mt 22:12-13 ; #Mt 25:30 ; #Lu 13:28 ; #2Th 1:9).
31 C’est pourquoi, frères, nous ne sommes pas enfants de l’esclave, mais de la femme libre.
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