NOUVEAU TESTAMENT
GALATES 5 et 6
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
1 ¶ C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude.
affranchis. Délivrés de la malédiction que la loi prononce contre le pécheur qui essaie en vain de gagner son salut (#Ga 3:13, #Ga 3:22-26 ; #Ga 4:1-7), puisque nous avons maintenant embrassé Christ et le salut qui nous a été offert par grâce ; cf. #Ro 7:3 ; #Ro 8:2).
Demeurez donc fermes. Gardez votre position, déclare Paul, à cause du privilège que représente le fait d’être libres par rapport à la loi et à la chair en ce qui concerne le salut, et à cause de la plénitude des bénédictions de la grâce.
mettre de nouveau. Mieux traduit « charger », « oppresser », « asservir à », en raison du lien avec le joug.
joug de la servitude. Le « joug » était l’instrument utilisé pour maîtriser un animal domestique. Les Juifs parlaient de façon très positive du « joug de la loi », car c’était pour eux l’essence même de la vraie religion. Paul déclare au contraire que, pour ceux qui s’y attachent comme à un moyen de salut, c’est un joug d’esclavage.
2 Voici, moi Paul, je vous dis que, si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira de rien.
vous vous faites circoncire. Paul n’élevait aucune objection contre la circoncision en elle-même (cf. #Ac 16:1-3 ; #Ph 3:5). En revanche, il s’opposait à l’idée qu’elle puisse apporter un quelconque mérite ou une quelconque bénédiction aux yeux de Dieu et qu’elle soit un élément indispensable, une condition au salut. La circoncision avait un sens en Israël en tant que symbole physique de la purification du cœur (cf. #De 30:6 ; #Jér 4:4 ; #Jér 9:24-26), et elle servait à rappeler l’alliance et la promesse de salut de Dieu (#Ge 17:9-10).
Christ ne vous servira à rien. Le sacrifice rédempteur de Christ ne peut profiter à une personne qui croit en la loi et aux rituels pour s’assurer le salut.
3 Et je proteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire, qu’il est tenu de pratiquer la loi tout entière.
il est tenu de pratiquer la loi tout entière. L’étalon de mesure de Dieu, c’est une justice parfaite, si bien que violer un seul élément de la loi revient à échouer complètement.
4 Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi ; vous êtes déchus de la grâce.
séparés de Christ … déchus de la grâce. Le mot grec pour « séparer » signifie « abolir ». Le verbe « déchoir » signifie « se détacher de ». Paul veut clairement faire comprendre que tenter d’être justifié par la loi, c’est rejeter le salut par la grâce seule au moyen de la foi seule. Si l’on a été exposé une fois à la vérité pleine de grâce de l’Evangile et qu’on tourne le dos à Christ (#Hé 6:4-6) pour chercher à être justifié par la loi, on est séparé de Christ et on perd tout espoir de recevoir le salut gratuit de Dieu. Un tel abandon de Christ et de l’Evangile est la meilleure preuve que la foi d’une personne n’a jamais été authentique (cf. #Lu 8:13-14 ; #1Jn 2:19).
5 Pour nous, c’est de la foi que nous attendons, par l’Esprit, l’espérance de la justice.
de la foi … l’espérance de la justice. Les chrétiens possèdent déjà la justice de Christ qui leur a été imputée, mais ils attendent encore la justice parfaite et complète qui leur sera accordée au moment de leur glorification (#Ro 8:18, #Ro 8:21).
6 Car, en Jésus-Christ, ni la circoncision ni l’incirconcision n’a de valeur, mais la foi qui est agissante par la charité.
ni la circoncision ni l’incirconcision n’ont de valeur. Cf. #Ga 6:15. Rien de ce que l’on a pu faire ou ne pas faire, cérémonies religieuses incluses, n’a d’importance dans la relation avec Dieu. Ce qui est extérieur est hors de propos et sans valeur, à moins de refléter une justice intérieure authentique (cf. #Ro 2:25-29).
la foi qui est agissante par l’amour. La foi qui sauve prouve son caractère authentique à travers des œuvres d’amour. Celui qui vit par la foi est motivé intérieurement par l’amour de Dieu et de Christ (cf. #Mt 22:37-40), qui se montre de façon surnaturelle à l’extérieur sous la forme d’une adoration pleine de respect, d’une obéissance sincère et d’un amour prêt au sacrifice pour autrui.
7 Vous couriez bien : qui vous a arrêtés, pour vous empêcher d’obéir à la vérité ?
Vous couriez bien. Cf. #Ga 3:3. Paul compare la vie de foi des Galates avec une course, figure de style qu’il utilisa fréquemment (#Ga 2:2 ; #Ro 9:16 ; #1Co 9:24). Ils avaient bien commencé, c’est-à-dire qu’ils avaient accepté le message de l’Evangile par la foi et avaient aussi commencé de vivre leur vie chrétienne par la foi.
obéir à la vérité Allusion à la véritable manière de vivre des croyants, qui inclut aussi bien leur réponse au véritable Evangile, nécessaire au salut (cf. #Ac 6:7 ; #Ro 2:8 ; #Ro 6:17 ; #2Th 1:8), que la réaction subséquente, l’obéissance à la Parole de Dieu, nécessaire à la sanctification. Paul a aussi décrit le salut et la sanctification comme une affaire d’obéissance en #Ro 1:5 ; #Ro 6:16-17 ; #Ro 16:26. L’influence légaliste des judaïsants empêchait les perdus de répondre par la foi à l’Evangile de la grâce et les véritables croyants de vivre par la foi.
8 Cette influence ne vient pas de celui qui vous appelle.
Cette influence. La notion de salut par les œuvres. Dieu ne fait pas la promotion du légalisme. Toute doctrine qui prétendrait l’œuvre gratuite de Christ insuffisante pour le salut est fausse.
9 Un peu de levain fait lever toute la pâte.
levain. Citation d’un dicton courant (cf. #1Co 5:6) concernant l’influence du levain dans la pâte. Le levain est souvent utilisé dans les Ecritures pour décrire le péché (#Mt 16:6, #Mt 16:12) à cause de son pouvoir d’infiltration.
10 J’ai cette confiance en vous, dans le Seigneur, que vous ne penserez pas autrement. Mais celui qui vous trouble, quel qu’il soit, en portera la peine.
confiance en vous. Paul exprime une assurance réconfortante: le Seigneur sera fidèle pour préserver son peuple de sombrer dans une si grossière erreur. Voir #Jn 6:39-40 ; #Jn 10:28-29 ; #Ro 8:31-39 ; #Ph 1:6-7. Ils persévéreront et seront préservés (#Jude 24).
la peine. Tout enseignant développant de fausses doctrines encourt une condamnation stricte et éternelle.
11 Pour moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? Le scandale de la croix a donc disparu !
si je prêche encore la circoncision. Les judaïsants avaient fait croire que Paul était d’accord avec leur doctrine. L’apôtre souligne que, s’il avait prêché la nécessité de la circoncision pour le salut, les judaïsants l’auraient soutenu plutôt que de s’attaquer à lui comme ils le faisaient.
scandale de la croix. Le mot grec pour « scandale » peut signifier « piège », « obstacle », « pierre d’achoppement ». Toute offre de salut qui prive l’homme de la possibilité de le gagner par ses propres mérites suscite de l’opposition (cf. #Ro 9:33).
12 Puissent-ils être retranchés, ceux qui mettent le trouble parmi vous !
retranchés. Mieux traduit par « mutilés ». Le mot grec s’appliquait souvent à la castration, comme dans le culte de Cybèle: les prêtres y étaient des eunuques qui s’étaient mutilés eux-mêmes. Paul fait preuve d’ironie dans son argumentation: puisque les judaïsants insistaient tant sur la circoncision comme moyen de plaire à Dieu, ils devaient aller à l’extrême de la consécration religieuse et donc se castrer eux-mêmes.
Exhortation à vivre non selon la chair mais selon l'Esprit
13 ¶ Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres.
prétexte de vivre selon la chair. Le mot grec pour « prétexte » était souvent utilisé pour désigner une base d’opérations militaires (cf. #Ro 7:8). Dans ce contexte, la « chair » renvoie au penchant pour le péché de l’homme déchu. La liberté que les chrétiens possèdent ne doit pas pour autant leur servir de prétexte pour se croire autorisés à pécher impunément.
serviteurs les uns des autres. La liberté chrétienne ne vise pas à un épanouissement personnel égoïste mais au service d’autrui. Cf. #Ro 14:1-15.
14 Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
toute la loi. L’éthique de la loi vétérotestamentaire est la même que celle de l’Evangile néotestamentaire, comme l’indique la citation de #Lé 19:18 ; cf. #Ja 2:8-10). Quand un chrétien aime authentiquement les autres, il accomplit toutes les exigences morales de la loi mosaïque concernant l’attitude à adopter envers le prochain (#Mt 22:36-40 ; cf. #De 6:5 ; #Ro 13:8-10). C’est le principe de base de la liberté chrétienne (vv. #Ga 5:6, #Ga 5:13).
15 Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres.
vous mordez et vous dévorez les uns les autres. Evoque des animaux sauvages qui s’attaquent et se tuent. C’est une image frappante de ce qui se passe dans le domaine spirituel lorsque les croyants ne s’aiment pas et ne se servent pas les uns les autres.
16 Je dis donc : Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair.
Marchez selon l’Esprit. Tous les croyants jouissent de la présence du Saint-Esprit en eux (cf. #Ro 8:9 ; #1Co 6:19-20); il leur donne la force de vivre d’une manière qui plaise à Dieu. La forme du verbe grec traduit par « marchez » indique une action continuelle, un style de vie habituel. La marche implique aussi une progression; au fur et à mesure qu’un chrétien se soumet au contrôle de l’Esprit c’est-à-dire qu’il répond par l’obéissance aux commandements simples de l’Ecriture - il progresse dans sa vie spirituelle.
la chair. N’inclut pas seulement le corps physique, mais aussi l’esprit, la volonté et les émotions, tous soumis au péché. Le terme renvoie en général à la nature humaine non régénérée ; #Ga 5:13.
17 Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez.
opposés entre eux. La chair s’oppose à l’œuvre de l’Esprit et pousse le croyant à adopter un comportement pécheur qu’il ne serait pas incité à adopter autrement.
18 Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes point sous la loi.
conduits par l’Esprit … point sous la loi. Il y a un choix à faire: ces deux notions s’excluent mutuellement. Soit on vit par la puissance du Saint-Esprit, ce qui donne lieu à une conduite et des attitudes spirituelles justes (vv. #Ga 5:22-26), soit on reste sous le régime de la loi, ce qui ne peut produire que des attitudes et des comportements mauvais (vv. #Ga 5:19-21). Cf. #1Co 15:56.
19 Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution,
5:19-21
Ces péchés caractérisent toute l’humanité non régénérée, qui vit soumise aux commandements inopérants de la loi; ceux-ci ne conduisent qu’au péché, même si tout le monde ne se rend pas coupable de toutes les fautes et ne les commet pas toutes avec la même gravité. La liste, non exhaustive, de Paul couvre trois domaines de la vie humaine: la sexualité, la religion et les relations humaines. Pour d’autres listes similaires, voir #Ro 1:24-32 ; #1Co 6:9-10.
évidentes. La chair se manifeste inévitablement et de façon évidente.
la débauche. Le mot grec est porneia, d’où vient le mot français « pornographie ». Il décrivait toute activité sexuelle illégitime, ce qui inclut (mais ne s’y limite pas) l’adultère, le sexe avant le mariage, l’homosexualité, la zoophilie, l’inceste et la prostitution.
le dérèglement. Le mot désignait, à l’origine, toute conduite excessive et tout manque de retenue, mais avait finalement été associé aux excès et à la permissivité dans le cadre sexuel.
20 l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes,
la magie. Le mot grec pharmakeia, dont dérive le mot français « pharmacie », renvoyait originellement aux médicaments en général, mais finit par désigner uniquement les drogues capables d’altérer la conscience et l’humeur, de même que l’occultisme, la sorcellerie et la magie. Nombre de pratiques païennes religieuses exigeaient l’utilisation de telles drogues pour soutenir la communication avec les divinités.
les querelles … les sectes. Beaucoup de ces péchés liés au domaine des relations humaines ont à voir avec une forme ou une autre de colère. Les « rivalités » provoquent des querelles, la « jalousie » provoque des « animosités ». Les quatre termes suivants représentent des formes d’hostilité entre individus et groupes.
21 l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu.
l’ivrognerie, les excès de table. Probablement une allusion spécifique aux orgies qui caractérisaient les cultes païens et idolâtres. Ces termes renvoient plus généralement à des comportements grossiers, bruyants et tapageurs.
commettent. C’est le mot clé de l’avertissement de Paul. Le verbe grec décrit une pratique habituelle et permanente. Les croyants sont certes susceptibles de commettre de tels péchés, mais ceux qui se caractérisent par leur pratique constante, sans repentance, ne peuvent appartenir à Dieu.
n’hériteront point le royaume de Dieu. Ceux qui ne sont pas régénérés ont l’interdiction d’entrer dans le royaume spirituel des régénérés, sur lesquels Christ règne dès à présent, et ils seront exclus du règne millénaire ainsi que de l’état de bonheur éternel qui suivra.
22 Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité,
le fruit de l’Esprit. C’est-à-dire l’attitude sainte qui caractérise tous ceux qui appartiennent à Dieu par la foi en Christ et possèdent l’Esprit de Dieu. L’Esprit produit un fruit qui consiste en neuf caractéristiques ou attitudes inextricablement liées entre elles et que les croyants ont l’ordre de pratiquer dans tout le N.T.
l’amour. Parmi les divers termes que le grec possède, il s’agit ici de l’agapê, l’amour du choix, qui ne désigne pas une simple affection émotionnelle, une attirance physique ni un lien familial, mais un respect, un attachement et une affection propres à conduire au service volontaire, au sacrifice de soi (#Jn 15:13 ; #Ro 5:8 ; #1Jn 3:16-17).
la joie. Un bonheur fondé sur les promesses divines inaltérables et les réalités spirituelles éternelles. C’est le sentiment de bien-être expérimenté par celui qui sait que tout va bien entre lui et le Seigneur (#1Pi 1:8). Cette joie n’est pas le résultat de circonstances favorables, et elle est ressentie même dans les circonstances les plus difficiles et les plus pénibles (#Jn 16:20-22). Elle est un don de Dieu, de sorte que les croyants ne sont pas censés essayer de la créer eux-mêmes mais se réjouir de la bénédiction qu’ils possèdent déjà (#Ro 14:17 ; #Ph 4:4).
la paix. Le calme intérieur né de la confiance qu’on place dans la relation salvatrice que l’on a avec Christ. Comme la joie, la paix n’est pas liée aux circonstances (#Jn 14:27 ; #Ro 8:28 ; #Ph 4:6-7, #Ph 4:9).
la patience. Renvoie à la capacité d’endurer les blessures infligées par les autres et aux dispositions à accepter les situations irritantes ou douloureuses (#Ep 4:2 ; #Col 3:12 ; #1Ti 1:15-16).
la bonté. Excellence morale et spirituelle, manifestée par une gentillesse active (#Ro 5:7). Les croyants ont l’ordre d’être des modèles de bonté (#Ga 6:10 ; #2Th 1:11).
la bienveillance. Intérêt tendre pour les autres, manifesté dans le désir de traiter autrui avec douceur, de la même manière que le Seigneur traite tous les croyants (#Mt 11:28-29 ; #Mt 19:13-14 ; #2Ti 2:24).
la foi. Ou la fidélité, la loyauté (#La 3:22 ; #Ph 2:7-9 ; #1Th 5:24 ; #Ap 2:10).
la douceur. C’est une attitude d’humilité et de gentillesse, de patiente soumission face aux offenses, sans désir de vengeance. Le mot est employé dans le N.T. pour décrire trois attitudes: la soumission à la volonté de Dieu (#Col 3:12), la capacité de se laisser enseigner (#Ja 1:21) et la considération pour autrui (#Ep 4:2).
la maîtrise de soi. C’est-à-dire la capacité de réfréner les passions et les appétits charnels (#1Co 9:25 ; #2P 1:5-6).
23 (5-22) la douceur, la tempérance ; (5-23) la loi n’est pas contre ces choses.
la loi. Quand un chrétien marche par l’Esprit et manifeste son fruit, il n’a besoin d’aucune loi extérieure pour produire les attitudes et les comportements qui plaisent à Dieu (cf. #Ro 8:4).
24 Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs.
ont crucifié la chair. Un des quatre emplois de « crucifié » qui ne renvoient pas à la crucifixion de Christ (cf. #Ga 2:20 ; #Ga 6:14 ; #Ro 6:6). Paul déclare ici que la chair a été exécutée, mais il n’en demeure pas moins que la bataille spirituelle fait toujours rage dans les croyants. L’utilisation que Paul fait de ce mot rappelle la croix de Christ, où s’est en réalité accomplie la mort de la chair et la fin de son pouvoir dominateur sur le croyant (#Ro 6:1-11). Les chrétiens doivent attendre leur glorification pour être enfin débarrassés de leur nature humaine non rachetée (#Ro 8:23); cependant, en marchant par l’Esprit, ils ont la capacité de plaire à Dieu dès ici-bas.
25 Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit.
26 Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres.
1 ¶ Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté.
surpris en faute. Littéralement « attrapé »; peut signifier que cette personne a été prise en flagrant délit ou qu’elle a été piégée par le péché lui-même.
vous … spirituels. Ceux des croyants qui marchent dans l’Esprit, qui sont remplis de l’Esprit et qui présentent le fruit de l’Esprit.
redressez-le. Parfois utilisé de façon métaphorique pour le règlement de disputes ou de discussions, le verbe signifie littéralement « réparer » ou « raccommoder », dans le contexte de la réparation d’os brisés ou de membres disloqués (#Hé 12:12-13 ). Le processus de base de cette restauration est décrit en #Mt 18:15-20 (voir les notes sur ces vv.).
esprit de douceur. (cf. #2Co 2:7 ; #2Th 3:15).
Prends garde. On peut aussi traduire par « regarde », « observe ». La forme grecque implique une attention soutenue et continuelle.
2 Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ.
Portez les fardeaux les uns des autres. Les « fardeaux » sont de lourdes charges supplémentaires, qui représentent ici les difficultés, les problèmes qu’on a du mal à résoudre. « Portez » implique de la persévérance dans cette tâche.
la loi de Christ. La loi d’amour qui accomplit toute la loi
3 Si quelqu’un pense être quelque chose, quoiqu’il ne soit rien, il s’abuse lui-même.
4 Que chacun examine ses propres œuvres, et alors il aura sujet de se glorifier pour lui seul, et non par rapport à autrui ;
examine. Littéralement « approuve après examen ». Les croyants doivent s’assurer que leur propre vie est en règle devant Dieu avant d’apporter une aide spirituelle à autrui (cf. #Mt 7:3-5).
sujet de se glorifier pour lui seul. Si un croyant se réjouit ou se vante, ce ne devrait être que dans le Seigneur, en raison de ce que Dieu a fait pour lui (cf. #2Co 10:12-18), et non pour ce qu’il peut prétendre avoir accompli par comparaison avec les autres croyants.
5 car chacun portera son propre fardeau.
portera sa propre charge. Il n’y a pas de contradiction avec le v. 2. Le mot « charge » ne renvoie pas ici aux difficultés, mais aux obligations de la vie quotidienne et de l’appel au ministère de chaque croyant (cf. #Mt 11:30 ; #1Co 3:12-15 ; #2Co 5:10). Dieu attend de chacun qu’il se montre fidèle en s’acquittant de ses responsabilités.
6 Que celui à qui l’on enseigne la parole fasse part de tous ses biens à celui qui l’enseigne.
fasse part … biens. Bien qu’il puisse être question de compensations matérielles, le contexte suggère ici que Paul faisait plus probablement allusion aux enseignements excellents, d’un point de vue moral et spirituel, puisés dans la Parole de Dieu au cours d’une étude commune. Paul utilise le même terme pour décrire l’Evangile (#Ro 10:15 ; cf. #Hé 9:11).
7 Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi.
Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera. Ce principe agricole, appliqué par métaphore aux domaines spirituel et moral, est une vérité universelle (cf. #Job 4:8 ; #Pr 1:31-33 ; #Os 8:7 ; #Os 10:12). Cette loi représente une des formes de la colère de Dieu.
8 Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle.
sème pour sa chair. Cela signifie, ici, satisfaire les désirs mauvais de la chair.
corruption. Traduit le mot grec signifiant une destruction telle que le pourrissement de la nourriture. Le péché corrompt toujours et, si l’on n’y prend pas garde, il avilit progressivement la personnalité (cf. #Ro 6:23).
sème pour l’Esprit. Marche par le Saint-Esprit ; cf. #Jn 8:31 ; #Jn 15:7 ; #Ro 12:1-2 ; #Col 2:6 ; #Col 3:2).
la vie éternelle. L’expression décrit non seulement une vie qui dure pour toujours, mais surtout la plus haute qualité de vie qui puisse être connue (cf. #Ps 51:14 ; #Jn 10:10 ; #Ep 1:3, #Ep 1:18).
9 Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas.
10 Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi.
l’occasion. Le mot grec désignait une période fixe et précise plutôt qu’un certain nombre de moments épisodiques. Ce que Paul veut dire, c’est que la vie entière du croyant lui offre le privilège unique de servir les autres au nom de Christ.
surtout envers les frères en la foi. Notre amour pour nos frères chrétiens est le test le plus important de notre amour pour Dieu.
11 ¶ Voyez avec quelles grandes lettres je vous ai écrit de ma propre main.
6:11-17
Cette partie, qui conclut la lettre de Paul, constitue l’attaque rhétorique finale de l’apôtre contre la doctrine et les motivations des judaïsants. C’est aussi une affirmation de la pureté de ses propres motivations à prêcher le véritable Evangile.
avec quelles grandes lettres. Cela peut être interprété de deux façons:
1° la myopie de Paul l’obligeait à utiliser de grandes lettres (cf. #Ga 4:13, #Ga 4:15);
2° au lieu de l’écriture cursive normale qu’utilisaient les scribes professionnels, il utilisa de grosses lettres majuscules (comme celles qu’on emploie pour les avis officiels) pour mettre en relief le contenu de la lettre plutôt que sa forme.
C’était alors une image particulièrement visible du contraste entre son propre intérêt pour le contenu de l’Evangile et le seul souci des judaïsants: les apparences. Cette expression sert de transition avec ses remarques conclusives.
je vous ai écrit de ma propre main. Paul avait écrit toute la lettre de sa propre main, et pas simplement une déclaration brève à la fin d’une lettre dictée à un secrétaire, comme il le fit en d’autres occasions (cf. #1Co 16:21 ; #Col 4:18 ; #2Th 3:17). L’apôtre écrivit cette lettre de sa main pour s’assurer que les Galates sachent que c’était bien lui et pas un faussaire - qui l’avait rédigée, mais aussi pour personnaliser le document, étant donné l’importance et la gravité de son contenu.
12 Tous ceux qui veulent se rendre agréables selon la chair vous contraignent à vous faire circoncire, uniquement afin de n’être pas persécutés pour la croix de Christ.
se rendre agréables. Les judaïsants étaient motivés par l’orgueil religieux et voulaient impressionner les autres par leur grande piété extérieure (cf. #Mt 6:1-7).
de n’être pas persécutés. Les judaïsants se préoccupaient plus de leur propre sécurité que de saine doctrine. En choisissant d’adhérer à la loi mosaïque plutôt qu’à l’Evangile de Jésus, ils espéraient éviter tout ostracisme social et financier de la part des autres Juifs et conserver leur statut protégé au sein de l’Empire romain.
13 Car les circoncis eux-mêmes n’observent point la loi ; mais ils veulent que vous soyez circoncis, pour se glorifier dans votre chair.
les circoncis. Il s’agit spécifiquement, ici, des judaïsants cf. #Ac 10:45 ; #Ac 11:2).
se glorifier dans votre chair. Ils s’employaient avec beaucoup de zèle à gagner un grand nombre de païens convertis à la loi, afin de pouvoir se targuer de l’efficacité de leur prosélytisme (cf. #Mt 23:15).
14 Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde !
me glorifier d’autre chose que de la croix. Le verbe grec pour « me glorifier » désignait la simple expression d’une louange légitime, alors que le mot français suggère un soupçon d’orgueil. Paul se réjouissait du sacrifice de Jésus-Christ (cf. #Ro 8:1-3 ; #1Co 2:2 ; #1Pi 2:24).
le monde. Le système satanique mauvais.
crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde. Pour les croyants, le monde est mort spirituellement, et eux-mêmes sont morts au monde cf. #Ph 3:20-21).
15 Car ce n’est rien que d’être circoncis ou incirconcis ; ce qui est quelque chose, c’est d’être une nouvelle créature.
16 Paix et miséricorde sur tous ceux qui suivront cette règle, et sur l’Israël de Dieu !
Paix et miséricorde. Les résultats du salut: la « paix » évoque la nouvelle relation du croyant avec Dieu (#Ro 5:1 ; #Ro 8:6 ; #Col 3:15), et la « miséricorde » le pardon de tous ses péchés, qui lui permet d’être mis à part au moment du jugement de Dieu (#Ps 25:6 ; #Da 9:18 ; #Mt 5:7 ; #Lu 1:50 ; #Ro 12:1 ; #Ep 2:4 ; #Tit 3:5).
l’Israël de Dieu. Tous les Juifs qui croient en Christ, c’est-à-dire ceux qui sont les descendants d’Abraham à la fois d’un point de vue biologique et spirituel.
17 Que personne désormais ne me fasse de la peine, car je porte sur mon corps les marques de Jésus.
les marques. Les résultats physiques de la persécution (cicatrices, blessures, etc.) qui identifiaient Paul comme l’un de ceux qui avaient souffert pour le Seigneur (cf. #Ac 14:19 ; #Ac 16:22 ; #2Co 11:25 ;
18 Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit ! Amen !
Même la bénédiction finale de Paul vante implicitement l’Evangile de la grâce: elle démontre sa supériorité sur tout système inventé par l’homme qui impose une justice fondée sur les œuvres.
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