La version de votre navigateur est obsolète. Nous vous recommandons vivement d'actualiser votre navigateur vers la dernière version.

NOUVEAU TESTAMENT

Jean 1 suite à 3 partiel

LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES

JEAN 01 : 38 à 51

 

38  Jésus se retourna, et voyant qu’ils le suivaient, il leur dit : Que cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Rabbi ce qui signifie Maître, où demeures-tu ?

39  Venez, leur dit-il, et voyez. Ils allèrent, et ils virent où il demeurait ; et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était environ la dixième heure.

 la dixième heure. D’après la manière romaine de compter les heures, cela correspond à 10 heures du matin ; d’après la manière juive, à 4 heures de l’après-midi. Jean mentionne l’heure précise, probablement pour signaler qu’il était lui-même le compagnon d’André (v. #Jn 1:40). Témoin oculaire de ces événements qui se déroulèrent sur trois jours - Jean vécut avec Jésus une première rencontre si bouleversante pour lui qu’il se souvenait de l’heure exacte où il le vit pour la première fois.

 

40  André, frère de Simon Pierre, était l’un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean, et qui avaient suivi Jésus.

 41  Ce fut lui qui rencontra le premier son frère Simon, et il lui dit : Nous avons trouvé le Messie ce qui signifie Christ.

Messie. Ce terme est la transcription approximative d’un mot hébreu ou araméen qui signifie « oint ». Il dérive d’un verbe signifiant « oindre » quelqu’un pour le consacrer à une fonction particulière. D’abord appliqué au roi d’Israël (« l’oint de l’Éternel », #1S 16: 6), au souverain sacrificateur (« sacrificateur ayant reçu l’onction », #Lé 4:3) et, dans un passage, aux patriarches (« mes oints », #Ps 105:15), le terme finit par désigner, avant tout, celui qui avait été annoncé comme étant « celui qui vient » ou le « Messie », dans son rôle de prophète, de sacrificateur et de roi. Le terme « Christ », mot grec (adjectif verbal) qui vient du verbe signifiant « oindre », est utilisé pour traduire le terme hébreu, si bien que les termes « Messie » et « Christ » sont des titres, et non des noms personnels de Jésus.

 

42  Et il le conduisit vers Jésus. Jésus, l’ayant regardé, dit : Tu es Simon, fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas ce qui signifie Pierre.

Jésus, l’ayant regardé. Jésus connaît ce qui est dans le cœur des hommes (vv. #Jn 1:43-51), mais il ne se contente pas de voir en eux (vv. #Jn 1:47-48): il est aussi capable de les transformer pour faire d’eux ce qu’il veut qu’ils deviennent.

tu seras appelé Céphas. Jusqu’à ce jour-là, Pierre était connu sous le nom de « Simon fils de Jonas » (cf. #Jn 21:15-17 ; #Mt 16: 17). Le terme « Céphas » signifie « pierre » en araméen et se traduit en grec par Petros. Jésus donna à Simon le nom de Céphas/Pierre au début de son ministère (cf. #Mt 16: 18 ; #Mr 3:16). Il annonçait ainsi non seulement la nouvelle façon dont ce disciple serait désormais appelé, mais aussi la manière dont il transformerait son caractère et l’utiliserait en relation avec la fondation de l’Église (cf. #Jn 21:18-19 ; #Mt 16:16-18 ; #Ac 2:14-4:32).

 

43 ¶  Le lendemain, Jésus voulut se rendre en Galilée, et il rencontra Philippe. Il lui dit : Suis-moi.

44  Philippe était de Bethsaïda, de la ville d’André et de Pierre.

Bethsaïda …  de la ville d’André et de Pierre. Alors que #Mr 1:21, #Mr 1:29 situe la maison de Pierre à Capernaüm, Jean précise qu’il était originaire de Bethsaïda. Pierre et André grandirent probablement à Bethsaïda pour aller ensuite s’installer à Capernaüm ; de même, Jésus était toujours identifié comme originaire de la ville où il vécut, Nazareth, alors qu’il habita plus tard ailleurs (#Mt 2:23 ; #Mt 4:13 ; #Mr 1:9 ; #Lu 1:26).

 

45  Philippe rencontra Nathanaël, et lui dit : Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph.

46  Nathanaël lui dit : Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon ? Philippe lui répondit : Viens, et vois.

Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon? Nathanaël était originaire de Cana (#Jn 21: 2), autre ville de Galilée. Les Galiléens étaient méprisés par les Judéens, et les Galiléens eux-mêmes méprisaient les natifs de Nazareth. Le mépris de Nathanaël était peut-être motivé par le fait que Nazareth était une localité insignifiante, sans valeur prophétique notoire (#Jn 7:52, cf. cependant #Mt 2:23). Plus tard, les chrétiens seront désignés de façon dédaigneuse comme les membres de la « secte des Nazaréens » (#Ac 24: 5).

 

47  Jésus, voyant venir à lui Nathanaël, dit de lui : Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n’y a point de fraude.

point de fraude. Ce que Jésus voulait dire, c’est que la brusque franchise de Nathanaël révélait un Israélite bien disposé à examiner pour sa part, et sans idée derrière la tête, tout ce qu’on racontait à propos de Jésus. Le terme désigne un cœur honnête et curieux. Possible allusion ici à #Ge 27:35: Jacob était notoirement connu pour sa duplicité, au contraire de Nathanaël. On peut comprendre que la duplicité de Jacob ne caractérisait pas seulement Jacob lui-même, mais aussi toute sa descendance. Aux yeux de Jésus, un Israélite honnête et sincère en était venu à représenter une exception plutôt que la règle (cf. #Jn 2:23-25).

 

48  D’où me connais-tu ? lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit : Avant que Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu.

Je t’ai vu. Aperçu rapide des pouvoirs surnaturels de Jésus : non seulement il fit une brève description de Nathanaël qui était juste, mais il révéla des choses que lui seul était en mesure de connaître (v. #Jn 1:47). Nathanaël venait peut-être de faire l’expérience d’une communion particulière avec Dieu à cet endroit-là, et c’est pourquoi il pouvait comprendre à quoi Jésus faisait allusion. De toute façon, Jésus avait connaissance d’informations qui n’étaient pas accessibles au commun des mortels.

 

49  Nathanaël répondit et lui dit : Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël.

le Fils de Dieu …  le roi d’Israël. La preuve donnée par Jésus de ses connaissances surnaturelles s’ajoutait au témoignage de Philippe, et balaya ainsi tous les doutes de Nathanaël. C’est pourquoi Jean ajoute à cette partie le témoignage de ce disciple. L’emploi de « le » associé à « Fils de Dieu » indique probablement que l’expression doit être comprise dans son sens le plus fort (cf. v. #Jn 1:34 ; #Jn 11:27). Pour Nathanaël, Jésus était quelqu’un que les pauvres mots humains ne suffisaient pas à décrire.

 

50  Jésus lui répondit : Parce que je t’ai dit que je t’ai vu sous le figuier, tu crois ; tu verras de plus grandes choses que celles-ci.

 51  Et il lui dit : En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme.

le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre. A la lumière du contexte du v. 47, ce v. renvoie probablement à #Ge 28:12 où Jacob rêve d’une échelle qui descend des cieux. Ce que Jésus voulait faire comprendre à Nathanaël, c’est que, tout comme Jacob avait reçu des révélations surnaturelles, les autres disciples et lui vivraient des instants de révélation surnaturelle qui viendraient confirmer la nature de Jésus. De plus, la mention du Fils de l’homme à la place de l’échelle du rêve de Jacob désigne Jésus comme moyen d’accès à Dieu pour les hommes.

Fils de l’homme. C’est le titre de prédilection de Jésus qui l’employa pour se désigner lui-même plus de 80 fois. Dans le N.T., il est exclusivement réservé à Jésus et apparaît principalement dans les Évangiles (cf. #Ac 7:56). Dans le quatrième Évangile, l’expression se répète 13 fois, et elle est le plus souvent associée aux thèmes de la crucifixion et de la souffrance (#Jn 3:14 ; #Jn 8:28) ou de la révélation (#Jn 6:27, #Jn 6:53), mais aussi à l’autorité eschatologique (#Jn 5:27). Bien que pouvant parfois évoquer l’humanité de la personne ou fonctionner en tant que simple substitut pour « je » (#Jn 6:27 ; cf. #Jn 6:20), elle prend une signification eschatologique en rapport avec #Da 7:13-14 où un « fils de l’homme », le Messie, vient en gloire pour recevoir le royaume des mains de l’« Ancien des jours », c’est-à-dire le Père.

 
JEAN 02 : 1 à 25 
  
Premier miracle de Jésus au noces de Cana

1 ¶  Trois jours après, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là,

Trois jours après. Expression qui renvoie au dernier événement relaté, c’est-à-dire à l’appel de Philippe et de Nathanaël (#Jn 1:43).

noces. Une cérémonie de ce genre pouvait durer toute une semaine dans la région. La charge financière en incombait au marié (vv. #Jn 2:9-10). Manquer de vin à cette occasion aurait causé au marié un embarras considérable vis-à-vis de ses invités, au point que la famille de la mariée aurait été en droit de le poursuivre en justice.

2:1-11 Jean raconte le premier grand signe opéré par Jésus pour démontrer sa divinité: il changea de l’eau en vin. Dieu seul peut créer quelque chose à partir du néant. Jean identifie dans son Évangile huit miracles qui constituent autant de signes (sens littéralement du terme grec qu’il emploie pour « miracle ») ou de confirmations de la véritable identité de Jésus. Chacun des huit miracles est différent, aucun ne ressemble à un autre (cf. v. #Jn 2:11).

 

2  et Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples.

Jésus fut aussi invité …  avec ses disciples. Puisque Jésus, sa mère et ses disciples assistaient à ce mariage, c’était sans doute celui d’un proche ou même d’un membre de la famille de Jésus. Les disciples qui accompagnaient Jésus sont les cinq qui apparaissent au ch. #Jn 1: André, Simon Pierre, Philippe, Nathanaël, et un disciple anonyme (#Jn 1:35), sans doute Jean, qui témoigna de ce miracle.

 

3  Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit : Ils n’ont plus de vin.

vin. Le vin servi se mettait à fermenter rapidement. Dans l’Antiquité, cependant, on diluait le vin avec de l’eau pour lui faire perdre un tiers à un dixième de sa teneur en alcool, afin de pouvoir assouvir sa soif sans devenir soûl. A cause du climat et des circonstances, le vin, même « nouveau », fermentait facilement et montait rapidement à la tête si l’on ne le diluait pas (#Ac 2:13). Comme il manquait également de moyens techniques de purification de l’eau, il était plus sûr de boire du vin que de l’eau. La Bible condamne l’ébriété, mais jamais elle ne s’oppose à la consommation modérée de vin (#Ps 104:15 ; #Pr 20: 1 ).

 

4  Jésus lui répondit : Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n’est pas encore venue.

Femme. Terme qui n’est pas obligatoirement impoli mais qui a indéniablement pour effet de créer une distance entre Jésus et sa mère, et donc entre lui et sa requête. L’équivalent français pourrait être « Madame ».

qu’y a-t-il entre moi et toi? Cette expression, courante dans les langues sémitiques (#Jug 11:12 ; #2S 16:10), établit toujours une distance entre les deux parties en présence, et le ton qu’on y mettait pouvait traduire le reproche, comme ici. Jésus ne s’adressa pas à sa mère avec grossièreté, mais il se montra abrupt. Par cette expression, on mettait en doute ce que les deux parties avaient en commun. L’essentiel de cette répartie de Jésus servait à montrer qu’il avait entamé sa mission divine sur terre, et que toutes ses activités devaient donc se subordonner à son accomplissement. Marie était ainsi invitée à ne plus tant considérer Jésus comme le fils qu’elle avait élevé, mais comme le Messie qu’on lui avait annoncé, le Fils de Dieu. Cf. #Mr 3:31-35.

Mon heure n’est pas encore venue. Cette expression revient constamment en rapport avec la mort de Jésus et son exaltation (#Jn 7:30 ; #Jn 8:20 ; #Jn 12:23, #Jn 12:27 ; #Jn 13: 1 ; #Jn 17: 1). Il se trouvait engagé dans un programme divin décrété par Dieu avant la fondation du monde. Les prophètes ayant présenté l’âge messianique comme un temps où le vin coulerait à flot (#Jér 31:12 ; #Os 14: 7 ; #Am 9:13-14), Jésus faisait probablement allusion au fait que les nécessités de la croix devaient passer avant les réjouissances du millénium.

 

5  Sa mère dit aux serviteurs : Faites ce qu’il vous dira.

 6  Or, il y avait là six vases de pierre, destinés aux purifications des Juifs, et contenant chacun deux ou trois mesures.

purifications des Juifs. Les six amphores à eau étaient faites en pierre parce que ce matériau était moins perméable que la terre et moins susceptible de s’infecter. Cela les rendait, par conséquent, plus adaptées aux ablutions cérémonielles (cf. #Mr 7:3-4).

 

7  Jésus leur dit : Remplissez d’eau ces vases. Et ils les remplirent jusqu’au bord.

 Puisez maintenant, leur dit-il, et portez-en à l’ordonnateur du repas. Et ils en portèrent.

 9  Quand l’ordonnateur du repas eut goûté l’eau changée en vin,-ne sachant d’où venait ce vin, tandis que les serviteurs, qui avaient puisé l’eau, le savaient bien, — il appela l’époux,

 10  et lui dit : Tout homme sert d’abord le bon vin, puis le moins bon après qu’on s’est enivré ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent.

 11  Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

miracles. Jean utilisait un mot grec signifiant littéralement « signes » pour désigner des démonstrations de puissance significatives, qui attiraient l’attention, au-delà d’elles-mêmes, sur des réalités divines plus profondes, celles que l’on ne voit qu’avec les yeux de la foi. Il voulait dire que les miracles n’étaient pas seulement des démonstrations de puissance mais contenaient une signification plus profonde que les actes en eux-mêmes.

 

12 ¶  Après cela, il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n’y demeurèrent que peu de jours.

Après cela. Dans les Évangiles, l’expression grecque traduite « après cela » sert fréquemment à relier deux histoires différentes #Jn 3:22 ; #Jn 5:1, #Jn 5:14 ; #Jn 6:1 ; #Jn 7:1 ; #Jn 11:7, #Jn 11:11 ; #Jn 19: 28, #Jn 19: 38). Ce v. est placé ici par Jean pour faire transition et expliquer les déplacements de Jésus entre Cana en Galilée et Capernaüm et finalement son arrivée à Jérusalem, pour la célébration de la Pâque. Capernaüm se trouvait sur la rive nord-ouest du lac de Galilée, à environ 25 km au nord-est de Cana.

 Jésus à Jérusalem

Les vendeurs chassés du temple

13  La Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem.

La Pâque des Juifs. C’est la première des trois Pâques mentionnées par Jean (v. #Jn 2:13 ; #Jn 6:4 ; #Jn 11:55). Le dix du mois de Nisan, les Juifs sélectionnaient l’agneau, et ils fêtaient la Pâque, le 14e jour du mois (pleine lune à la fin de mars ou au début d’avril). Ils sacrifiaient l’agneau entre 3 et 6 heures de l’après-midi, le soir où devait se dérouler la fête. La Pâque commémore la libération vécue par les Hébreux de l’Égypte où ils étaient retenus esclaves: l’ange exterminateur passa, sans les toucher, à côté des maisons des Hébreux dont les linteaux avaient été badigeonnés de sang, mais frappa les maisons des Égyptiens (#Ex 12:23-27).

Jésus monta à Jérusalem. Ce voyage à Jérusalem pour la Pâque constituait un rite annuel habituel pour tout homme juif pieux de plus de 12 ans (#Ex 23:14-17). A l’occasion de cette fête, la plus importante pour les Juifs, Jérusalem débordait de pèlerins.

2:13-17 Le récit des actions de Jésus dans le temple servit à Jean à apporter une première preuve de la divinité de Jésus: son sens aigu de la révérence. Dieu seul peut exercer le droit de régler les formes de son adoration.

2:13-25 Jean utilisa cette partie où Jésus fait le ménage dans le temple, poussé par une juste indignation, pour renforcer le thème principal de son Évangile: Jésus était bien le Messie, le Fils de Dieu. Dans cette section, il souligne trois des attributs de Jésus qui confirment sa divinité :

1° son sens aigu de la révérence (vv. #Jn 2:13-17),

2° son pouvoir de résurrection (vv. #Jn 2:18-22),

3° sa façon de percevoir la réalité (vv. #Jn 2:23-25).

 

14  Il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs assis.

les vendeurs …  les changeurs. Pendant les célébrations de la Pâque, les fidèles venaient à Jérusalem de toutes les parties de l’Empire romain et d’Israël. Comme la plupart avaient de longues distances à parcourir, il leur était difficile d’emmener avec eux les animaux à sacrifier. Des marchands opportunistes virent là une façon de gagner de l’argent facile, en sommes considérables. Ils s’étaient installés dans les parvis extérieurs du temple pour offrir leurs services aux pèlerins en mal d’animaux. Quant aux changeurs, ils étaient indispensables à cause de l’impôt payé annuellement par tout Juif consciencieux âgé de 20 ans et plus (#Ex 30:13-14 ; #Mt 17:24-27), et dont on devait s’acquitter en monnaie juive ou tyrienne (du fait de sa haute teneur en argent). Les étrangers devaient donc échanger leur monnaie pour payer l’impôt dans la monnaie en vigueur. Les changeurs se servaient largement au passage. Il y avait tellement de voyageurs, et la célébration durait si peu de temps chaque année, que les vendeurs d’animaux et les changeurs exploitaient outrageusement la situation pour s’enrichir rapidement (« caverne de voleurs », #Mt 21: 13). La religion était devenue une affaire sordide et purement matérielle.

 

15  Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les tables ;

Alors que Jean situe cette purification du temple au début du ministère de Jésus, les Évangiles synoptiques rapportent une purification du temple à la fin du ministère de Jésus, pendant la semaine de la dernière Pâque, juste avant la crucifixion (#Mt 21:12-17 ; #Mr 11:15-18 ; #Lu 19:45-46). Les circonstances historiques et les contextes littéraires de ces deux purifications du temple sont si différents qu’il est impossible de faire cadrer ensemble ces deux sources. En outre, la notion de deux purifications distinctes est tout à fait cohérente avec le contexte global, puisque la nation juive, dans son ensemble, ne reconnut jamais l’autorité de Jésus comme Messie (#Mt 23:37-39). Ils rejetèrent au contraire son message autant que sa personne, ce qui rend la répétition du grand ménage de Jésus dans le temple tout à fait vraisemblable (et, de plus, nécessaire).

il les chassa tous du temple. Quand la sainteté et l’adoration de Dieu étaient en jeu, Jésus se mettait en action sans tarder et sans ménagement. « Tous » signifie qu’il chassa non seulement les hommes mais aussi tous les animaux. Cela ne veut pas dire que son action fut exécutée avec cruauté, mais seulement avec énergie. La modération de son acte est prouvée par le fait qu’il n’entraîna pas d’émeute ; sinon, la réaction ne se serait pas fait attendre de la part de l’importante garnison romaine en poste à Jérusalem, d’autant plus forte que c’était la période de la Pâque et qu’elle avait été placée dans la forteresse Antonia qui dominait le temple. Les actions de Jésus pour purifier le temple constituaient le premier accomplissement d’une prophétie ayant trait à la purification par le Messie du culte rendu à Dieu par son peuple (#Mal 3:1-3 ; #Za 14:20-21) et renvoyant fondamentalement aux actions de Jésus pendant le millénium.

 

16  et il dit aux vendeurs de pigeons : Otez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic.

ne faites pas. La force de l’impératif grec serait mieux traduite par « arrêtez de faire ». Jésus leur demandait de cesser ce qu’ils étaient en train de faire. La sainteté de Dieu exige que lui soit rendu un culte saint.

mon Père. En reprenant ces paroles de Jésus, Jean donnait un indice subtil de sa divinité, de sa filiation divine et de son statut de Messie (voir #Jn 5:17-18).

 

17  Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit : Le zèle de ta maison me dévore.

Citation de #Ps 69:10 indiquant que Jésus ne saurait tolérer aucune marque d’irrespect envers Dieu. Lorsque David rédigea ce psaume, il était persécuté du fait de son zèle pour la maison de Dieu et de sa défense de l’honneur divin. Les disciples craignaient que ce genre de démonstration n’entraîne le même type de persécution. Paul cita en #Ro 15: 3 la seconde moitié de ce v., ce qui indique clairement la nature messianique de ce psaume aux yeux de l’Église primitive.

 

18  Les Juifs, prenant la parole, lui dirent : Quel miracle nous montres-tu, pour agir de la sorte ?

Les Juifs. Il s’agissait, selon toute vraisemblance, des autorités du temple ou de représentants du sanhédrin (cf. #Jn 1:19).

miracle. Les Juifs demandaient à Jésus de leur montrer un signe miraculeux pour leur prouver son autorité et justifier ainsi les initiatives dont il venait de faire preuve dans le temple. Par cette exigence, ils montraient qu’ils n’avaient pas compris les remontrances de Jésus, qui visaient à leur faire sentir le besoin d’adopter des attitudes correctes et saintes dans leur culte rendu à Dieu. Or, cette initiative en soi constituait un signe suffisamment éloquent de la personne de Jésus et de son autorité. En outre, ils exigeaient de Jésus un miracle, comme s’il s’était agi d’un numéro de cirque à la demande du public, ce qui mettait encore plus en évidence leur incrédulité.

2:18-22 La deuxième façon pour Jean de démontrer la divinité de Christ dans le récit de la purification du temple consista à montrer sa puissance sur la mort au travers de la résurrection. C’est un droit réservé à Dieu seul.

 

19  Jésus leur répondit: Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai.

A son procès, les autorités accusèrent Jésus (#Mr 14: 58 ; cf. #Mr 15: 29) d’avoir fait des déclarations menaçant l’intégrité du temple, révélant ainsi qu’elles ne comprenaient pas la réponse de Jésus. Une fois de plus, l’Évangile de Jean fournit un complément aux autres Évangiles en indiquant que Jésus fit énigmatiquement allusion à sa résurrection. Comme d’habitude avec les paraboles, Jésus s’exprimait de façon volontairement obscure pour ne révéler la vérité qu’à ses disciples et laisser dans leur ignorance ceux qui mettaient en doute sa légitimité (#Mt 13:10-11). Ce n’est qu’après sa résurrection, cependant, que les disciples comprirent le sens réel de cette déclaration (v. #Jn 2:22 ; cf. #Mt 12:40). Il est important de noter que par la mort et la résurrection de Christ, le culte dans le temple de Jérusalem fut détruit (cf. #Jn 4:21) et ré-institué dans le cœur de ceux qui furent édifiés pour former un temple spirituel, l’Église (#Ep 2:19-22).

 

20  Les Juifs dirent : Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours tu le relèveras !

quarante-six ans pour bâtir ce temple. Ce n’est pas une allusion au temple de Salomon, puisqu’il avait été détruit pendant la conquête babylonienne en 586 av. J.-C. Quand les exilés revinrent de Babylone, Zorobabel et Josué se mirent à reconstruire le temple (#Esd 1:1-4:2). Encouragés par les prophètes Aggée et Zacharie (#Esd 5:1-6:18), les Juifs achevèrent les travaux en 516 av. J.-C. En 20/19 av. J.-C., Hérode le Grand commença la reconstruction et l’expansion du temple. Les ouvriers achevèrent la plus grande partie de ce projet en dix ans, mais les autres parties étaient toujours en travaux, même au moment où Jésus purifia le temple. Il est intéressant de noter que les finitions du temple étaient encore en cours le jour où il fut détruit, pendant le sac de Jérusalem par les Romains en 70 apr. J.-C. Le célèbre « mur des lamentations » repose en partie sur les fondations du temple d’Hérode.

 

21  Mais il parlait du temple de son corps.

 22  C’est pourquoi, lorsqu’il fut ressuscité des morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.

Ce que pense Jésus de ceux qui croient en son nom

 23 ¶  Pendant que Jésus était à Jérusalem, à la fête de Pâque, plusieurs crurent en son nom, voyant les miracles qu’il faisait.

2:23-24

plusieurs crurent en son nom …  Mais Jésus ne se fiait point à eux. Jean utilisa par deux fois le verbe grec « croire ». Ce v. révèle la vraie nature de la foi d’un point de vue biblique. En raison de ce qu’ils avaient vu Jésus faire, beaucoup se mirent à croire en lui. Cependant Jésus ne se fia jamais vraiment à eux car il connaissait leur cœur. Le v. 24 indique qu’il recherchait une conversion véritable plutôt qu’un enthousiasme superficiel pour ses miracles spectaculaires. Il mit en doute la réalité de la conversion de certains (cf. #Jn 8:31-32). Ce contraste entre les vv. 23 et 24 en termes de foi révèle, par conséquent, que « croire en son nom » signifie plus qu’un accord intellectuel : cela implique un engagement total, enthousiaste et durable à vivre en disciple de Jésus (cf. #Mt 10:37 ; #Mt 16:24-26).

2:23-25 La troisième façon pour Jean de démontrer la divinité de Jésus dans le récit de la purification du temple consista à montrer sa perception de la réalité: seul Dieu peut vraiment connaître le cœur de l’homme.

 

24  Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu’il les connaissait tous,

 25  et parce qu’il n’avait pas besoin qu’on lui rendît témoignage d’aucun homme ; car il savait lui-même ce qui était dans l’homme.

 

JEAN 03 : 1 à 18
  
Entretien de Jésus avec Nicodème

1 ¶  Mais il y eut un homme d’entre les pharisiens, nommé Nicodème, un chef des Juifs,

 pharisiens. Les pharisiens étaient peu nombreux (environ 6000) et formaient une secte juive légaliste réputée pour son attachement rigide aux menus détails de la loi cérémonielle. Leur nom signifie « séparés ». Les rapports de Jésus avec les pharisiens furent généralement conflictuels. Il leur reprocha leur usage de la tradition humaine pour annuler l’Écriture (#Mt 15:3-9) et, par-dessus tout, leur hypocrisie flagrante (#Mt 15:7-8 ; #Mt 22: 18 ; #Mt 23: 13, #Mt 23: 23, #Mt 23: 25, #Mt 23: 29 ; #Lu 12: 1).

Le terme pharisien dérive probablement du verbe hébreu signifiant « séparer » et désigne donc ceux qui ont été « mis à part ». Ce n’étaient pas des séparatistes au sens d’isolationnistes, mais au sens où ils faisaient preuve d’un zèle hors du commun pour la pureté religieuse et rituelle définie par la loi mosaïque ainsi que pour leurs propres traditions, qu’ils ajoutaient à la loi de l’A.T. Leur origine reste mystérieuse, mais on pense qu’ils représentent une branche des hassidim ou « hommes pieux » du temps des Maccabées. Ils étaient le plus souvent issus de la classe moyenne juive, et la plupart étaient des laïcs (hommes d’affaires) plutôt que des sacrificateurs ou des Lévites. Ils représentaient le noyau dur du judaïsme orthodoxe et exerçaient une influence prépondérante sur le petit peuple d’Israël. Selon Flavius Josèphe, ils étaient 6000 au temps d’Hérode le Grand. Jésus les condamna pour leur préoccupation envers les signes extérieurs de la religion (règles et lois) plutôt qu’envers la transformation spirituelle intérieure.

Nicodème. C’était un pharisien, et son nom, d’origine grecque, signifie « vainqueur du peuple ». On ne sait rien des origines familiales de cet homme en vue, membre du sanhédrin. Il finit par croire en Jésus (#Jn 7:50-52) et mit en péril sa réputation, voire sa vie, en contribuant à donner à Jésus une sépulture décente (#Jn 19:38-42).

un chef des Juifs. Allusion au sanhédrin, l’institution dirigeante juive la plus importante d’Israël.  Le sanhédrin, le tribunal suprême d’Israël, était constitué de 71 membres sous la présidence du souverain sacrificateur. Ce tribunal se réunissait chaque jour au temple, excepté les jours de sabbat et d’autres jours festifs. En principe, il n’avait pas le pouvoir de condamner à la peine capitale (#Jn 18: 31), mais, comme dans le cas d’Etienne, cette restriction n’empêchait pas les lapidations d’avoir lieu (cf. #Ac 6:12-14 ; #Ac 7:58-60). Les gouverneurs romains trouvaient souvent leur intérêt à ignorer de tels incidents. Dans le cas de Jésus, les hommes qui le jugeaient étaient ceux-là mêmes qui avaient préalablement comploté contre lui (cf. #Jn 11:47-50). Sorte de cour suprême juive ou de gouvernement, il était probablement né pendant la période perse. Au temps du N.T., le sanhédrin était composé du souverain sacrificateur (président), des chefs des sacrificateurs, des anciens (chefs de famille) et des scribes, pour un total de 71 personnes. Ces dignitaires recevaient leur fonction de façon héréditaire ou politique. Ils étaient en charge de la juridiction civile et pénale conforme aux lois juives. Cependant, les condamnations à mort devaient être ordonnées par les autorités romaines (#Jn 18:30-32). Après 70 apr. J.-C. et la destruction de Jérusalem, le sanhédrin fut aboli pour être remplacé par le beth-din (cour de jugement), composé de scribes dont les décisions avaient seulement une autorité morale et religieuse.

3:1-10 On peut diviser ce dialogue entre Jésus et Nicodème en trois parties:

1° Nicodème cherche à savoir qui est Jésus (vv. #Jn 3:1-3);

2° Jésus lit dans le cœur de Nicodème (vv. #Jn 3:4-8);

3° Jésus remet en question l’assurance de Nicodème (vv. #Jn 3:9-10).

3:1-21 L’histoire de Jésus et de Nicodème renforce les thèmes récurrents chez Jean: Jésus est le Messie et le Fils de Dieu (apologétique), et il est venu offrir le salut aux hommes (évangélisation). #Jn 2:23-24 sert en fait d’introduction à l’épisode de Nicodème, puisque le ch. #Jn 3 apporte la preuve de la divinité de Jésus en démontrant sa capacité à lire dans les cœurs. Jésus présenta aussi le plan du salut à Nicodème, prouvant ainsi qu’il était le messager de Dieu, dont l’œuvre rédemptrice offre le salut promis à son peuple (v. #Jn 3:14). Ce ch. peut être divisé en deux parties:

1° le dialogue de Jésus et de Nicodème (vv. #Jn 3:1-10);

2° le discours de Jésus au sujet du plan du salut (vv. #Jn 3:11-21).

 

2  qui vint, lui, auprès de Jésus, de nuit, et lui dit : Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui.

vint …  de nuit. Certains considèrent cette visite nocturne comme symbolique de l’obscurité spirituelle du cœur de Nicodème (cf. #Jn 1:5 ; #Jn 9:4 ; #Jn 11:10 ; #Jn 13: 30) ou supposent qu’il avait décidé de venir à un moment où Jésus serait plus disponible pour passer du temps avec lui. Or, l’explication la plus probable est que Nicodème, en tant que responsable juif, craignait les implications, pour lui, d’une association publique avec Jésus. Il choisit de venir de nuit pour s’entretenir clandestinement avec lui plutôt que de risquer de tomber en disgrâce auprès de ses collègues pharisiens qui n’appréciaient pas Jésus.

 

3  Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.

4  Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ?

Étant lui-même un enseignant, Nicodème comprenait bien la méthode rabbinique qui consistait à recourir au langage figuré pour enseigner une vérité spirituelle. Il relevait simplement le symbolisme employé par Jésus.

 

5  Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.

 naît d’eau et d’Esprit. Jésus ne parle pas ici littéralement de l’eau mais du besoin de purification (p. ex. #Ez 36:24-27). Dans l’A.T., l’eau désigne habituellement au figuré le renouvellement ou la purification spirituelle, surtout si l’« Esprit » y est associé (#No 19:17-19 ; #Ps 51:11-12 ; #Esa 32:15 ; #Esa 44:3-5 ; #Esa 55:1-3 ; #Jér 2:13 ; #Joe 2:28-29). Jésus faisait ainsi allusion à la purification spirituelle de l’âme, accomplie par le Saint-Esprit au travers de la Parole de Dieu au moment du salut (cf. #Ep 5:26 ; #Tit 3:5) et nécessaire pour appartenir au royaume.

 

Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit.

 Ne t’étonne pas que je t’aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau.

 Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit.

Le vent souffle où il veut. Jésus voulait dire que, tout comme le vent ne saurait être maîtrisé ni compris par les hommes, qui en ressentent pourtant les effets, de même le Saint-Esprit ne peut être maîtrisé ni compris, alors même qu’on peut constater les preuves de son œuvre. Là où œuvre le Saint-Esprit, on voit des preuves indéniables et évidentes de son action.

 

9  Nicodème lui dit : Comment cela peut-il se faire ?

 10  Jésus lui répondit : Tu es le docteur d’Israël, et tu ne sais pas ces choses !

le docteur. L’utilisation de l’article défini « le » indique que Nicodème était un enseignant renommé de la nation d’Israël, une autorité religieuse reconnue. La réponse de Jésus soulignait la faillite spirituelle de la nation à l’époque, puisque même l’un des plus grands docteurs juifs n’était pas capable de reconnaître que cet enseignement sur la purification spirituelle et la transformation personnelle reposait clairement sur l’A.T., qu’il était censé connaître (cf. v. #Jn 3:5). Cette conversation démontre que la pratique extérieure d’une religion peut émousser complètement la compréhension spirituelle qu’on en a.

 

11  En vérité, en vérité, je te le dis, nous disons ce que nous savons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu ; et vous ne recevez pas notre témoignage.

vous ne recevez pas notre témoignage. Le pluriel « vous » fait ici écho au « nous » du v. 2, où Nicodème parlait en tant que représentant de la nation d’Israël (« nous savons »). Au v. 11, Jésus répond d’un « vous » qui signale que l’incrédulité de Nicodème est typique de celle de la nation tout entière.

3:11-12 Jésus se concentre sur le thème de l’incrédulité comme cause de l’ignorance. Au fond, l’incapacité de Nicodème à comprendre les paroles de Jésus tenait moins à une incapacité intellectuelle qu’à son refus de croire au témoignage de Jésus.

3:11-21 Ces vv. n’ont plus trait à Nicodème mais au discours de Jésus sur le véritable sens du salut. Le terme central de ces vv. est « croire », employé 7 fois. Le croyant doit s’approprier la nouvelle naissance au travers de la foi. Alors que les vv. #Jn 3:1-10 expriment le fait que le salut est le fruit de l’initiative de Dieu, les vv. #Jn 3:11-12 soulignent la nécessité d’une réponse de l’homme à l’œuvre divine de régénération. Les vv. #Jn 3:11-21 constituent une section qu’on peut diviser en trois parties:

1° le problème de l’incrédulité (vv. #Jn 3:11-12);

2° la réponse à l’incrédulité (vv. #Jn 3:13-17); et

3° le résultat de l’incrédulité (vv. #Jn 3:18-21).

 

12  Si vous ne croyez pas quand je vous ai parlé des choses terrestres, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses célestes ?

 13  Personne n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel.

Personne n’est monté au ciel. Ce v. contredit les prétentions des autres religions d’avoir reçu des révélations de la part de Dieu. Jésus insista sur le fait que personne n’avait pu monter au ciel et en revenir pour rapporter aux autres ce qu’il avait vu des réalités célestes (cf. #2Co 12:1-4). Il possédait sa résidence permanente dans le ciel avant son incarnation et, par conséquent, il est le seul à pouvoir prétendre détenir la vérité concernant la sagesse divine (cf. #Pr 30:4).

 

14  Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé,

il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé. Cf. #Jn 8:28 ; #Jn 12: 32, #Jn 12: 34 ; #Jn 18:31-32. Prédiction voilée de la mort de Jésus sur la croix, avec une allusion à l’histoire de #No 21:4-9, où les Israélites qui regardaient le serpent élevé par Moïse étaient guéris de leurs maladies. L’important dans cette analogie est le « soit élevé ». De même que, lorsque Moïse élevait le serpent sur le poteau, ceux qui le regardaient vivaient physiquement, de même ceux qui regardent à Christ, qui fut « élevé » sur la croix, vivront spirituellement et éternellement.

 

15  afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle.

vie éternelle. C’est la première d’une dizaine de références à la « vie éternelle » dans l’Évangile de Jean, une cinquantaine dans le N.T. La vie éternelle ne désigne pas seulement une vie d’une longueur infinie mais aussi d’une qualité supérieure. Littéralement cela signifie « la vie de l’âge à venir », et cela renvoie donc à la résurrection et à l’existence céleste dans la gloire et la sainteté parfaites. Cette vie, les croyants en font déjà l’expérience ici-bas, avant même d’arriver au paradis. Avoir la « vie éternelle », essentiellement, signifie partager la vie éternelle de la Parole vivante, Jésus-Christ. C’est la vie de Dieu dans chaque croyant, qui ne sera rendue complètement manifeste qu’à la résurrection des morts (#Ro 8:19-23 ; #Ph 3:20-21).

 

16  Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.

Car Dieu a tant aimé le monde. La mission du Fils est entièrement motivée par l’amour suprême de Dieu pour un monde méchant et pécheur (cf. #Jn 6:32, #Jn 6:51 ; #Jn 12: 47, qui est en rébellion contre lui. « Tant » souligne l’intensité et la force de cet amour. Le Père a offert son Fils unique et bien-aimé pour qu’il meure en faveur d’hommes pécheurs.

 

17  Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.

 18  Celui qui croit en lui n’est point jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

cru au nom. Cette expression signifie plus qu’un simple assentiment intellectuel aux vérités de l’Évangile. Il s’agit de faire confiance à Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur et de s’engager à ses côtés. On reçoit alors une nouvelle nature (v. #Jn 3:7) qui produit un changement dans le cœur et permet d’obéir au Seigneur.

   

CLIQUEZ ICI POUR RECULER

 

CLIQUEZ ICI POUR AVANCER