NOUVEAU TESTAMENT
Le premier jour de la semaine. C’est-à-dire le dimanche. Les croyants réservèrent désormais le dimanche pour se rencontrer et se remémorer la merveilleuse résurrection du Seigneur (voir #Ac 20: 7 ; #1Co 16: 2). On l’appela désormais « jour du Seigneur » (#Ap 1:10).
Marie de Magdala se rendit au sépulcre … encore obscur. Si Jésus apparut d’abord à Marie, c’était peut-être pour démontrer sa grâce par sa propre fidélité pleine d’amour envers une femme au passé sordide; mais il est évident aussi qu’elle l’aimait si profondément qu’elle fut la première à se présenter devant le tombeau. Elle voulait terminer les soins funéraires du corps de Jésus en apportant plus d’épices pour oindre le corps (#Lu 24: 1).
20:1-31 Le ch. rapporte les apparitions de Jésus à ses disciples:
1° l’apparition à Marie de Magdala (vv. #Jn 20:1-18);
2° l’apparition aux dix disciples (vv. #Jn 20:19-23);
3° l’apparition à Thomas (vv. #Jn 20:24-29).
Jésus n’apparut pas à des incroyants (voir #Jn 14: 19 ; #Jn 16: 16, #Jn 16: 22) parce que la preuve de sa résurrection ne les aurait pas plus convaincus que les miracles dont ils avaient été les témoins quelque temps auparavant (#Lu 16: 31). Le dieu de ce monde les avait aveuglés et empêchés de croire (#2Co 4:4). Ainsi, Jésus n’apparut qu’aux siens pour affermir leur foi au Christ vivant. Ces apparitions étaient si bouleversantes qu’elles transformèrent les disciples: de poltrons qui se cachaient tellement ils avaient peur, ils devinrent les témoins courageux de Jésus (p. ex. Pierre; voir #Jn 18: 27 ; cf. #Ac 2:14-39). Une fois de plus, avec le récit de ces apparitions après la résurrection, Jean cherche à présenter la résurrection physique et corporelle de Jésus comme la preuve la plus incontestable qu’il était effectivement le Messie, le Fils de Dieu qui offrit sa vie pour les siens (#Jn 10:17-18 ; #Jn 15: 13 ; cf. #Ro 1:4).
2 Elle courut vers Simon Pierre et vers l’autre disciple que Jésus aimait, et leur dit : Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l’ont mis.
l’autre disciple que Jésus aimait. Il s’agit de l’auteur, Jean.
Ils ont enlevé. Elle avait pourtant plusieurs fois entendu Jésus prédire sa résurrection, mais c’était plus qu’elle ne pouvait croire à ce moment-là. Avant que les disciples eux-mêmes ne puissent croire, il faudrait que Jésus se présente à eux vivant pour constituer de nombreuses « preuves infaillibles » (#Ac 1:3).
3 Pierre et l’autre disciple sortirent, et allèrent au sépulcre.
4 Ils couraient tous deux ensembles. Mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre ;
5 s’étant baissé, il vit les bandes qui étaient à terre, cependant il n’entra pas.
20:5-7
il vit les bandes qui étaient à terre. Il existait un contraste entre la résurrection de Lazare (#Jn 11:44) et celle de Jésus: Lazare sortit du tombeau enveloppé dans ses bandelettes, tandis que le corps de Jésus, bien que physique et matériel, était glorifié, et donc en mesure de passer au travers du linceul de la même façon que, plus tard, il apparut dans la chambre haute alors qu’elle était fermée à clé (voir vv. 19-20; cf. #Ph 3:21).
les bandes … le linge. Ces tissus ne portaient aucune trace de lutte, ni d’arrachage à la hâte par des pilleurs de tombe; de tels pilleurs n’auraient pas enlevé les tissus du corps de Jésus, puisqu’il était plus facile et commode de le transporter en le laissant dans le linceul et les épices. De toute évidence, personne ne s’était emparé du corps: il était sorti en traversant le linceul et l’avait laissé, vide, dans le tombeau.
6 Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra dans le sépulcre ; il vit les bandes qui étaient à terre,
7 et le linge qu’on avait mis sur la tête de Jésus, non pas avec les bandes, mais plié dans un lieu à part.
8 Alors l’autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi ; et il vit, et il crut.
l’autre disciple. Quand Jean vit les objets mortuaires abandonnés, il fut convaincu que Jésus était ressuscité.
9 Car ils ne comprenaient pas encore que, selon l’Écriture, Jésus devait ressusciter des morts.
ils ne comprenaient pas encore que, selon l’Écriture. Ni Pierre ni Jean ne comprenaient que les Écritures avaient annoncé la résurrection de Jésus (#Ps 16: 10). Cela est évident dans les récits de Luc (#Lu 24:25-27, #Lu 24: 32, #Lu 24:44-47). Jésus avait prédit sa résurrection (#Jn 2:19 ; #Mt 16: 21 ; #Mr 8:31 ; #Mr 9:31 ; #Lu 9:22), mais ils ne l’acceptaient pas (#Mt 16: 22 ; #Lu 9:44-45). Lorsque Jean écrivit son Évangile, l’Église avait eu le temps de comprendre les prédictions de l’A.T. concernant la résurrection du Messie.
10 Et les disciples s’en retournèrent chez eux.
11 ¶ Cependant Marie se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre ;
20:11-13
pleurait. Marie éprouvait un tel sentiment de tristesse et de perte qu’elle avait eu envie de revenir vers la tombe. Elle n’avait apparemment pas croisé Pierre et Jean en route, et ils ne pouvaient donc pas l’avoir mise au courant de la résurrection du Messie (voir v. 9).
12 et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l’un à la tête, l’autre aux pieds.
deux anges. Luc (#Lu 24: 4) parle aussi de deux anges, alors que Matthieu (#Mt 28:2-3) et Marc (#Mr 16: 5) n’en mentionnent qu’un. Cette allusion de Jean aux anges lui permet de démontrer que le corps n’avait pas été volé par des pilleurs de tombe; c’était l’œuvre de la puissance de Dieu.
13 Ils lui dirent : Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur répondit: Parce qu’ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l’ont mis.
14 En disant cela, elle se retourna, et elle vit Jésus debout ; mais elle ne savait pas que c’était Jésus.
elle ne savait pas que c’était Jésus. La raison pour laquelle Marie ne reconnut pas Jésus n’est pas certaine. Peut-être était-ce dû au fait qu’elle avait les yeux brouillés de larmes (v. #Jn 20: 11). Il se peut aussi que les souvenirs qu’elle avait gardés du corps blessé et brisé de Jésus soient restés imprimés dans sa mémoire et que Jésus ressuscité ait eu une apparence si différente qu’il lui était devenu méconnaissable. Il est aussi possible que, à l’instar des disciples sur le chemin d’Emmaüs, elle ait été miraculeusement empêchée de le reconnaître tant qu’il n’en avait pas décidé autrement (voir #Lu 24: 16).
15 Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit : Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et je le prendrai.
16 Jésus lui dit : Marie !Elle se retourna, et lui dit en hébreu : Rabbouni ! c’est-à-dire, Maître !
Marie! Quelle qu’ait été la raison de l’incapacité de Marie à reconnaître Jésus, il n’eut qu’à prononcer son nom pour qu’elle le reconnaisse immédiatement. Cela rappelle les paroles de Jésus en #Jn 10:27 ; cf. #Jn 10:3-4.
17 Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.
Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté. Marie désirait s’accrocher à sa présence physique de crainte de le perdre une fois de plus. Jésus mentionna son ascension pour signifier qu’il n’était que temporairement sur terre et que, malgré tout son désir de le retenir, il lui était impossible de s’y attarder. Jésus ne resta avec ses disciples que 40 jours avant son ascension (#Ac 1:3-11). Une fois retourné auprès du Père, il envoya le Saint-Esprit (« le Consolateur ») pour qu’ils ne se sentent pas abandonnés.
mes frères. Les disciples avaient été appelés « serviteurs » ou « amis » (#Jn 15: 15), mais jamais « frères », jusque-là. L’œuvre de Jésus à la croix à la place des pécheurs a rendu possible une nouvelle relation avec lui (#Ro 8:14-17 ; #Ga 3:26-27 ; #Ep 1:5 ; #Hé 2:10-13).
18 Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu’elle avait vu le Seigneur, et qu’il lui avait dit ces choses.
19 ¶ Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d’eux, et leur dit : La paix soit avec vous !
les portes … étant fermées. Le grec indique que les portes étaient verrouillées par crainte des Juifs. Comme les autorités venaient d’exécuter leur chef, il était légitime que les disciples craignent de subir le même sort que lui.
La paix soit avec vous! Les salutations de Jésus complètent son « tout est accompli », car son œuvre à la croix a établi la paix entre Dieu et son peuple (#Ro 5:1 ; #Ep 2:14-17).
20 Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur.
Jésus prouva que celui qui leur apparaissait était bien celui qui avait été crucifié (cf. #Lu 24: 39).
21 Jésus leur dit de nouveau : La paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.
Cette mission repose sur 17: 18. Voir #Mt 28:19-20.
22 Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint-Esprit.
Puisque les disciples ne reçurent pas le Saint-Esprit avant la Pentecôte, environ 40 jours plus tard (#Ac 1:8 ; #Ac 2:1-3), cette déclaration doit être comprise comme une promesse faite par Christ que son Esprit viendrait sur eux.
23 Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.
Ce v. ne donne pas aux chrétiens l’autorité de pardonner les péchés. Ce que dit Jésus, c’est que le croyant est en mesure de déclarer avec certitude que le pécheur a été pardonné par l’œuvre du Fils, dans la mesure où il s’est repenti et a prêté foi à l’Évangile. Le croyant peut, avec la même certitude, affirmer à ceux qui ne répondent pas par la foi en Christ au message du pardon de Dieu que, par conséquent, leurs péchés ne sont pas pardonnés.
24 Thomas, appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint.
20:24-26 Thomas a déjà été décrit comme fidèle mais pessimiste. Jésus ne lui reprochera pas son manque de foi, il lui offrira, au contraire, avec compassion les preuves de sa résurrection. Christ vient avec amour à la rencontre du disciple là où il a une faiblesse (#2Ti 2:13). La réaction de Thomas indique qu’il a dû recourir à des arguments frappants pour convaincre ses propres partisans de sa résurrection; ils n’étaient donc pas des hommes crédules, prédisposés à croire en n’importe quoi. Les disciples furent si réticents à croire, malgré toutes les preuves qu’ils avaient sous les yeux, qu’ils ne risquaient pas d’avoir été victimes d’hallucinations ou d’avoir truqué la résurrection.
25 Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point.
26 ¶ Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, se présenta au milieu d’eux, et dit : La paix soit avec vous !
27 Puis il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois.
28 Thomas lui répondit: Mon Seigneur et mon Dieu !
Mon Seigneur et mon Dieu! Par ces paroles, Thomas déclare sa croyance ferme en la résurrection et, par conséquent, en la divinité de Jésus, le Messie et le Fils de Dieu (#Tit 2:13). C’est la confession la plus extraordinaire qu’il soit possible de faire pour un homme. La confession de Thomas fonctionne comme une conclusion appropriée avant la mention par Jean de l’objectif de son Évangile (voir vv. #Jn 20:30-31).
29 (20-28) Jésus lui dit : (20-29) Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru !
Jésus anticipe le moment où des preuves aussi tangibles que celles offertes à Thomas ne seront plus disponibles. Dès son ascension définitive vers le Père, tous ceux qui ont cru ont dû le faire sans voir de leurs yeux le Seigneur ressuscité. Jésus formule une bénédiction particulière sur ceux qui croient sans avoir eu la chance de Thomas (#1Pi 1:8-9).
Conclusion
30 Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre.
20:30-31 Ces vv. signalent le but et l’objectif pour lesquels Jean rédigea son Évangile.
31 Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.
mer de Tibériade. Autre nom de la mer de Galilée que l’on trouve seulement en Jn (voir #Jn 6:1).
21:1-25 Épilogue ou appendice de l’Évangile de Jean. Alors que 20:30-31 constitue la conclusion de l’ensemble du 4e Évangile, l’information placée ici, à la fin de son œuvre, fait pendant à son prologue de 1:1-18. L’essentiel de l’épilogue sert à répondre à cinq questions restées sans réponse au ch. #Jn 20.
1° Jésus cesserait-il de fournir aux siens ce dont ils ont besoin (cf. #Jn 20: 17)? Cette question trouve réponse aux vv. #Jn 21:1-14.
2° Qu’adviendrait-il de Pierre, qui avait renié par trois fois Christ avant de prendre honteusement la fuite? La dernière scène avec Pierre était en #Jn 20:6-8, où Jean et lui-même constataient que le tombeau était vide; or, à cette occasion, seul Jean avait cru (#Jn 20: 8). La réponse à cette question se trouve aux vv. #Jn 21:15-17.
3° Qu’adviendrait-il des disciples, maintenant qu’ils étaient privés de leur Maître? La réponse figure aux vv. #Jn 21:18-19.
4° Jean allait-il mourir? Jésus apporte la réponse aux vv. #Jn 21:20-23.
5° Pourquoi Jean ne rapporta-t-il pas les autres faits et gestes de Jésus? Jean répond aux vv. #Jn 21:24-25.
2 Simon Pierre, Thomas, appelé Didyme, Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples de Jésus, étaient ensemble.
Simon Pierre. Dans toutes les listes d’apôtres, il est cité le premier, ce qui indique qu’il était, en quelque sorte, le chef du groupe (p. ex. #Mt 10:2).
3 Simon Pierre leur dit : Je vais pêcher. Ils lui dirent : Nous allons aussi avec toi. Ils sortirent et montèrent dans une barque, et cette nuit-là ils ne prirent rien.
Je vais pêcher. L’explication la plus raisonnable au départ de Pierre et des autres pour aller pêcher en Galilée, c’est qu’ils obéissaient au commandement de Jésus de venir à sa rencontre dans cette région (#Mt 28:16). En attendant que Jésus leur apparaisse, ils s’occupaient à pêcher, selon leur ancienne manière de gagner leur vie.
4 Le matin étant venu, Jésus se trouva sur le rivage ; mais les disciples ne savaient pas que c’était Jésus.
Cela pourrait constituer un nouvel exemple où Jésus empêche que ses disciples le reconnaissent tout de suite (#Jn 20:14-15 ; cf. #Lu 24: 16).
5 Jésus leur dit : Enfants, n’avez-vous rien à manger ? Ils lui répondirent : Non.
6 Il leur dit : Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le retirer, à cause de la grande quantité de poissons.
7 Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : C’est le Seigneur ! Et Simon Pierre, dès qu’il eut entendu que c’était le Seigneur, mit son vêtement et sa ceinture, car il était nu, et se jeta dans la mer.
le disciple que Jésus aimait. Jean reconnut immédiatement dans cet étranger le Seigneur ressuscité, car lui seul pouvait avoir cette connaissance et cette puissance surnaturelles (v. #Jn 21: 6). Pierre, sous le coup d’une impulsion, se jeta hors de la barque pour rejoindre le Seigneur.
8 Les autres disciples vinrent avec la barque, tirant le filet plein de poissons, car ils n’étaient éloignés de terre que d’environ deux cents coudées.
deux cents coudées. Environ 100 m du rivage.
9 Lorsqu’ils furent descendus à terre, ils virent là des charbons allumés, du poisson dessus, et du pain.
poisson … pain. Apparemment, le Seigneur créa ce petit-déjeuner comme lors de la multiplication des pains (#Jn 6:1-13).
10 Jésus leur dit : Apportez des poissons que vous venez de prendre.
11 Simon Pierre monta dans la barque, et tira à terre le filet plein de cent cinquante-trois grands poissons ; et quoiqu’il y en eût tant, le filet ne se rompit point.
cent cinquante-trois. La mention par Jean de ce nombre précis prouve qu’il a été témoin oculaire des événements dont il parle (#1Jn 1:1-4). En fournissant ici le poisson, Jésus indiquait qu’il continuerait à pourvoir aux besoins de ses disciples (voir #Ph 4:19 ; #Mt 6:25-33).
12 Jésus leur dit : Venez, mangez. Et aucun des disciples n’osait lui demander : Qui es-tu ? sachant que c’était le Seigneur.
13 Jésus s’approcha, prit le pain, et leur en donna ; il fit de même du poisson.
14 C’était déjà la troisième fois que Jésus se montrait à ses disciples depuis qu’il était ressuscité des morts.
la troisième fois. Cette « troisième fois » renvoie seulement aux apparitions rapportées dans l’Évangile de Jean; la première se trouve en #Jn 20:19-23 et la deuxième en #Jn 20:26-29.
15 ¶ Après qu’ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes agneaux.
m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci? Ou « m’aimes-tu plus que tu n’aimes ceux-ci », avec une allusion probable aux poissons (v. #Jn 21: 11) qui représentaient la profession de pêcheur de Pierre; en effet, il avait repris son ancien emploi en attendant Jésus (voir v. 3). Jésus voulait que Pierre l’aime au point d’abandonner ce qui lui était familier et de se consacrer exclusivement à devenir un pêcheur d’hommes (#Mt 4:19). « Ceux-ci » peut aussi renvoyer aux autres disciples, puisque Pierre avait prétendu qu’il serait plus consacré que tous les autres (#Mt 26:33).
Pais mes agneaux. Le verbe « paître » évoque l’idée d’une consécration au service du Seigneur comme un berger auxiliaire qui s’occupe du troupeau de Dieu (voir #1Pi 5:1-4). L’idée est ici de nourrir régulièrement les brebis et d’en prendre soin. Le premier devoir du messager de Jésus-Christ est d’enseigner la Parole de Dieu (#2Ti 4:2). #Ac 1:1-12:2 relate l’obéissance de Pierre à cet ordre de mission.
21:15-17 Le sens de cette section tourne autour de l’usage de deux synonymes pour « aimer ». En termes d’interprétation, lorsque deux synonymes sont placés à proximité l’un de l’autre, une différence de sens, même légère, est soulignée. Quand Jésus demande à Pierre s’il l’aime, il utilise un verbe qui implique une consécration totale. Pierre répond avec un terme qui exprime son amour pour Jésus, mais sans impliquer cette consécration. Ce n’est pas qu’il répugne à lui exprimer un amour plus grand, mais il se rappelle avoir fait preuve de désobéissance et avoir renié le Seigneur. Peut-être, est-il désormais réticent à se lancer dans de grandes déclarations, du fait que, par le passé, il n’a pas tenu ses engagements. Jésus fait ainsi comprendre à Pierre qu’il attend un dévouement inconditionnel en lui redemandant si son amour pour lui est absolu. L’essentiel du message, c’est que Jésus exige un engagement total de ses disciples. Leur amour pour lui doit le placer au-dessus de tout autre objet d’amour. Jésus confronta Pierre à la question de l’amour, parce qu’il voulait qu’il dirige les autres apôtres (#Mt 16: 18); mais, pour être un berger efficace, il devait avoir pour motivation première de donner l’exemple d’un amour absolu pour son Seigneur.
16 Il lui dit une seconde fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis.
17 Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois : M’aimes-tu ? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis.
Pierre fut attristé. La troisième fois que Jésus pose sa question à Pierre, il utilise le verbe employé par celui-ci dans ses réponses, verbe qui désigne moins qu’un total dévouement; il met ainsi en doute le degré d’amour que le disciple pense pouvoir revendiquer. Les leçons que Jésus enseignait ainsi à Pierre brisaient toute prétention de sa part; il put, dès lors, s’attacher à une juste compréhension de lui-même, basée non pas sur ses paroles ou ses actes, mais sur l’omniscience du Seigneur (cf. #Jn 2:24-25).
18 En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas.
21:18-19 Prophétie du martyre de Pierre. L’appel lancé par Jésus à une entière consécration signifiait aussi que la consécration de Pierre entraînerait sa mort (#Mt 10:37-39). Quand un chrétien suit Christ, il doit être prêt à souffrir et à mourir (#Mt 16:24-26). Pendant trois décennies, Pierre servit le Seigneur et attendit la mort qui lui était réservée (#2P 1:12-15); il écrivit cependant que les souffrances et la mort au service du Seigneur glorifient Dieu (#1Pi 4:14-16). La tradition de l’Église rapporte que Pierre subit le martyre sous l’empereur Néron (vers 67-68 apr. J.-C.), crucifié la tête en bas, parce qu’il refusa d’être crucifié comme son Seigneur.
19 Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi.
20 ¶ Pierre, s’étant retourné, vit venir après eux le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s’était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit : Seigneur, qui est celui qui te livre ?
21:20-22 La prophétie de Jésus concernant le martyre de Pierre pousse ce dernier à demander ce qu’il adviendra de Jean (« le disciple que Jésus aimait », voir #Jn 13: 23). Il pose peut-être cette question à cause de la profonde inquiétude que lui cause l’avenir de ce disciple, un ami intime. Le Seigneur lui répond: « Suis-moi » pour lui faire comprendre que son souci majeur devrait être non pas le sort de Jean, mais la persévérance dans la consécration au Seigneur et à son service. Son service pour Christ devrait constituer sa seule passion, dont rien ne pourrait le distraire.
21 En le voyant, Pierre dit à Jésus : Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il ?
22 Jésus lui dit : Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi.
21:22-23
jusqu’à ce que je vienne. Que Jean vive jusqu’à sa seconde venue ou non, ce n’était pas l’affaire de Pierre: il devait se contenter de vivre dans la fidélité, sans se comparer à d’autres.
23 Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Cependant Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait point ; mais : Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ?
24 C’est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai.
ce disciple qui rend témoignage. Jean fut personnellement témoin des événements qu’il rapporte. Le « nous » désigne probablement l’auteur lui-même (voir #Jn 1:14 ; #1Jn 1:1-4 ; #3Jn 12 ), mais on peut aussi l’interpréter comme renvoyant au témoignage collectif des apôtres.
25 Jésus a fait encore beaucoup d’autres choses ; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu’on écrirait.
Jean explique qu’il n’a pas voulu être exhaustif, mais sélectif, dans son témoignage. Bien que partielle, la vérité révélée dans l’Évangile de Jean suffit à amener quelqu’un à la foi dans le Messie et Fils de Dieu (#Jn 14: 26 ; #Jn 16: 13).
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