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JOUR 53 et 54 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

 

LUC 6 : 1 à 49 
 
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS
 

1 ¶  Il arriva, un jour de sabbat appelé second-premier, que Jésus traversait des champs de blé. Ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains.

2  Quelques pharisiens leur dirent: Pourquoi faites-vous ce qu’il n’est pas permis de faire pendant le sabbat ?

3  Jésus leur répondit: N’avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu’il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ;

 

N’avez-vous pas lu. Jésus formule ici un reproche qui suggère que leur ignorance d’une vérité aussi élémentaire était coupable (cf. #Mt 12:5 ; #Mt 19:4 ; #Mt 21:16, #Mt 21:42 ; #Mt 22:31).

 

4  comment il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de proposition, en mangea, et en donna à ceux qui étaient avec lui, bien qu’il ne soit permis qu’aux sacrificateurs de les manger ?

5  Et il leur dit : Le Fils de l’homme est maître même du sabbat.

6  Il arriva, un autre jour de sabbat, que Jésus entra dans la synagogue, et qu’il enseignait. Il s’y trouvait un homme dont la main droite était sèche.

7  Les scribes et les pharisiens observaient Jésus, pour voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat : c’était afin d’avoir sujet de l’accuser.

 

s’il ferait une guérison le jour du sabbat. Les scribes et les pharisiens remarquèrent l’homme à la main sèche (v. #Lu 6:6) et comprirent tout de suite que Christ, présent dans la synagogue, saisirait cette occasion pour le guérir. En contraste frappant avec tous les autres soi-disant guérisseurs, il n’opérait aucune sélection, il guérissait tous ceux qui venaient vers lui (v. #Lu 6:19 ; cf. #Lu 4:40 ; #Mt 8:16).

 

8  Mais il connaissait leurs pensées, et il dit à l’homme qui avait la main sèche : Lève-toi, et tiens-toi là au milieu. Il se leva, et se tint debout.

 

connaissait leurs pensées. Cf. #Lu 5:22.

 

tiens-toi là. Jésus tenait à accomplir ce miracle aux yeux de tous, comme s’il voulait démontrer son mépris pour les prescriptions humaines si chères aux pharisiens.

 

9  Et Jésus leur dit : Je vous demande s’il est permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la tuer.

 

faire du bien. La loi sur le sabbat interdisait le travail rémunéré, les divertissements frivoles et tout ce qui était étranger à un esprit d’adoration. L’activité en tant que telle n’était pas proscrite. La charité, la compassion et l’adoration étaient particulièrement appropriées un tel jour. Les activités de nature vitale étaient aussi permises. Le fait de corrompre le sabbat au point d’interdire de telles œuvres constituait une perversion du plan de Dieu.

 

faire du mal. Refuser de faire du bien revient à faire du mal (#Ja 4:17).

 

10  Alors, promenant ses regards sur eux tous, il dit à l’homme : Etends ta main. Il le fit, et sa main fut guérie.

 

promenant ses regards sur eux tous. Il leur donnait une chance de répondre à la question du v. 9. De toute évidence, personne ne réagit.

 

11  Ils furent remplis de fureur, et ils se consultèrent pour savoir ce qu’ils feraient à Jésus.

 

remplis de fureur. Réaction étonnante, face à un miracle aussi glorieux. Ce fut leur humiliation publique affront qu’ils abhorraient par-dessus tout (cf. #Mt 23:6-7) - qui fit naître en eux une telle haine irrationnelle. Ils avaient été incapables de contrer le raisonnement de Jésus (vv. #Lu 6:9-10). Bien plus, comme il avait guéri l’homme en lui donnant simplement un ordre, il n’avait accompli aucun « travail » dont on pourrait l’accuser. Ils cherchaient désespérément une raison de l’accuser (v. #Lu 6:7); comme ils n’en trouvèrent aucune, ils furent pris d’une fureur aveugle.

 

12 ¶  En ce temps-là, Jésus se rendit sur la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu.

 

passa toute la nuit à prier. Luc dépeint souvent Jésus en prière, en particulier avant certains événements marquants de son ministère. Cf. #Lu 3:21 ; #Lu 5:16 ; #Lu 9:18, #Lu 9:28-29 ; #Lu 11:1 ; #Lu 22:32, #Lu 22:40-46.

 

13  Quand le jour parut, il appela ses disciples, et il en choisit douze, auxquels il donna le nom d’apôtres:

 

il appela ses disciples. Christ avait de nombreux disciples; à une autre occasion, il en envoya 70, deux par deux, pour annoncer l’Evangile (#Lu 10:1). Ici, il n’en choisit que 12 pour faire d’eux des apôtres chargés d’une mission particulière, des « envoyés » revêtus d’une autorité spéciale, chargés de délivrer son message en son nom (cf. #Ac 1:21-22).

 

14  Simon, qu’il nomma Pierre ; André, son frère ; Jacques ; Jean ; Philippe ; Barthélemy ;

15  Matthieu ; Thomas ; Jacques, fils d’Alphée ; Simon, appelé le zélote ;

16  Jude, fils de Jacques ; et Judas Iscariot, qui devint traître.

17  Il descendit avec eux, et s’arrêta sur un plateau, où se trouvaient une foule de ses disciples et une multitude de peuple de toute la Judée, de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et de Sidon. Ils étaient venus pour l’entendre, et pour être guéris de leurs maladies.

 

6:17-49

Ces vv. constituent un sermon tenu sur un plateau. La similitude avec le sermon sur la montagne chez Matthieu est remarquable. Il est évidemment possible que Jésus ait tout simplement prêché le même sermon à plusieurs occasions (il est certain qu’il réemploya le même matériau à différentes reprises, p. ex. 12:58-59; cf. #Mt 5:25-26). Il est cependant plus probable que ces passages correspondent à des récits différents d’un même événement. La version de Luc est quelque peu abrégée, à cause de l’omission de certaines parties à connotation typiquement juive (particulièrement le discours de Christ sur la loi). Hormis cela, les deux sermons suivent exactement le même cours de pensée : ils commencent tous deux par les béatitudes et se terminent par la parabole de la maison bâtie sur le roc. Les différences entre quelques expressions viennent certainement du fait que le sermon fut donné à l’origine en araméen. Luc et Matthieu effectuèrent chacun une traduction en grec, avec un certain nombre de variantes. Bien évidemment, les deux textes sont empreints de la même inspiration et de la même autorité.

 

un plateau. L’autre récit parle d’une « montagne » (#Mt 5:1). Ces deux appellations sont parfaitement compatibles, qu’il s’agisse d’un plateau au sommet ou d’une partie plane sur un versant. Il existe en effet un tel endroit dans un site à proximité de Capernaüm, où ce sermon aurait eu lieu, d’après la tradition.

 

18  Ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris.

 

esprits impurs. Un autre terme pour parler des démons, employé à dix reprises dans les Evangiles.

 

19  Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous.

 

une force sortait de lui. Cf. #Lu 8:45-46

 

20 ¶  Alors Jésus, levant les yeux sur ses disciples, dit : Heureux vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous !

 

6:20-25

Les béatitudes chez Luc sont abrégées (cf. #Mt 5:3-12). Il ne mentionne que quatre bénédictions, en mentionnant par ailleurs quatre malédictions parallèles.

 

vous qui êtes pauvres. Le profond intérêt de Christ pour les pauvres et les exclus constitue l’un des thèmes favoris de Luc. Luc emploie un pronom personnel (« vous ») là où #Mt 5:3 utilise un article défini (« les »); le choix du terme permet de souligner la sensibilité et la tendresse qui marquent les paroles de Christ. Une comparaison des deux passages révèle cependant qu’il parlait de choses bien plus profondes et importantes que les possessions matérielles ou leur absence : il est ici premièrement question de la conscience chez un individu de sa propre insuffisance dans le domaine spirituel.

21  Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés ! Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie !

 

vous qui avez faim. Il ne s’agit pas de la souffrance engendrée par un manque de nourriture, mais d’une faim et d’une soif de la justice.

 

22  Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu’on vous chassera, vous outragera, et qu’on rejettera votre nom comme infâme, à cause du Fils de l’homme !

 

à cause du Fils de l’homme. Il n’y pas lieu de rechercher la persécution en tant que telle. Cependant, lorsqu’un chrétien est victime de mensonges proférés à son encontre à cause de Christ (#Mt 5:11), une telle persécution contient en elle la bénédiction de Dieu.

 

23  Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez d’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans le ciel ; car c’est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.

24  Mais, malheur à vous, riches, car vous avez votre consolation !

25  Malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim ! Malheur à vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et dans les larmes !

26  Malheur, lorsque tous les hommes diront du bien de vous, car c’est ainsi qu’agissaient leurs pères à l’égard des faux prophètes !

27 ¶  Mais je vous dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent,

28  bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent.

29  Si quelqu’un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l’autre. Si quelqu’un prend ton manteau, ne l’empêche pas de prendre encore ta tunique.

30  Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas ton bien à celui qui s’en empare.

31  Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux.

32  Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment.

33  Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi agissent de même.

34  Et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin de recevoir la pareille.

35  Mais aimez vos ennemis, faites du bien, et prêtez sans rien espérer. Et votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les méchants.

 

fils du Très-Haut. Les enfants de Dieu doivent porter sur eux la marque indélébile du caractère moral de leur Père. Dieu étant plein d’amour, de miséricorde et de générosité même à l’égard de ses ennemis - nous devons l’être aussi.

 

36  Soyez donc miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux.

37 ¶  Ne jugez point, et vous ne serez point jugés ; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés ; absolvez, et vous serez absous.

 

Ne jugez point. Ce passage interdit toute hypocrisie et tout esprit de critique qui résulterait d’une conviction de notre propre justice. Il ne condamne pas le véritable discernement.

 

38  Donnez, et il vous sera donné: on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde ; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis.

 

on versera dans votre sein. Dans le creux formé par les pans relevés d’une longue robe, employée pour porter le surplus de grain. Cf. #Ps 79:12 ; #Esa 65:6 ; #Jér 32:18.

 

39  Il leur dit aussi cette parabole : Un aveugle peut-il conduire un aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans une fosse ?

40  Le disciple n’est pas plus que le maître ; mais tout disciple accompli sera comme son maître.

41  Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ?

 

paille …  poutre. L’effet humoristique de cette image était sans aucun doute intentionnel. Christ eut souvent recours à des hyperboles pour produire des images comiques (cf. #Lu 18:25 ; #Mt 23:24).

 

42  Ou comment peux-tu dire à ton frère : Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l’œil de ton frère.

43  Ce n’est pas un bon arbre qui porte du mauvais fruit, ni un mauvais arbre qui porte du bon fruit.

44  Car chaque arbre se connaît à son fruit. On ne cueille pas des figues sur des épines, et l’on ne vendange pas des raisins sur des ronces.

45  L’homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur, et le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor ; car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle.

46  Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ?

 

Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur! Il ne suffit pas d’affirmer que Christ est Seigneur ; la foi authentique débouche sur l’obéissance. Un arbre se reconnaît à ses fruits (v. #Lu 6:44).

 

47  Je vous montrerai à qui est semblable tout homme qui vient à moi, entend mes paroles, et les met en pratique.

48  Il est semblable à un homme qui, bâtissant une maison, a creusé, creusé profondément, et a posé le fondement sur le roc. Une inondation est venue, et le torrent s’est jeté contre cette maison, sans pouvoir l’ébranler, parce qu’elle était bien bâtie.

49  Mais celui qui entend, et ne met pas en pratique, est semblable à un homme qui a bâti une maison sur la terre, sans fondement. Le torrent s’est jeté contre elle : aussitôt elle est tombée, et la ruine de cette maison a été grande.

 

LUC 7 : 1 à 50 
 
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS
 

1 ¶  Après avoir achevé tous ces discours devant le peuple qui l’écoutait, Jésus entra dans Capernaüm.

2  Un centenier avait un serviteur auquel il était très attaché, et qui se trouvait malade, sur le point de mourir.

 

Un centenier avait un serviteur. L’attention affectueuse du centenier pour un humble esclave ne correspondait pas à l’image des officiers de l’armée romaine telle qu’elle s’était forgée en Israël. Pourtant, le N.T. mentionne encore deux autres centeniers qui manifestèrent une foi authentique cf. #Ac 10).

 

3  Ayant entendu parler de Jésus, il lui envoya quelques anciens des Juifs, pour le prier de venir guérir son serviteur.

 

anciens des Juifs. #Mt 8:5-13 ne mentionne pas le fait que le centenier fit appel à Jésus par le truchement de ces intermédiaires. Cette attitude de la part des anciens des Juifs, qui acceptèrent d’intercéder pour lui auprès de Jésus, est le témoignage du respect dont cet homme jouissait dans leur communauté. Il aimait la nation juive et avait personnellement contribué à la construction de la synagogue locale (v. #Lu 7:5). C’était évidemment Dieu lui-même qui l’attirait à Christ (cf. #Jn 6:44, #Jn 6:65). Comme tous les hommes saisis d’une conviction de péché, il ressentait profondément sa propre indignité, c’est pourquoi il eut recours à des intermédiaires, au lieu de s’adresser lui-même à Jésus (vv. #Lu 7:6-7).

 

4  Ils arrivèrent auprès de Jésus, et lui adressèrent d’instantes supplications, disant : Il mérite que tu lui accordes cela ;

5  car il aime notre nation, et c’est lui qui a bâti notre synagogue.

6  Jésus, étant allé avec eux, n’était guère éloigné de la maison, quand le centenier envoya des amis pour lui dire : Seigneur, ne prends pas tant de peine ; car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit.

7  C’est aussi pour cela que je ne me suis pas cru digne d’aller en personne vers toi. Mais dis un mot, et mon serviteur sera guéri.

8  Car, moi qui suis soumis à des supérieurs, j’ai des soldats sous mes ordres ; et je dis à l’un : Va ! et il va ; à l’autre : Viens ! et il vient ; et à mon serviteur : Fais cela ! et il le fait.

9  Lorsque Jésus entendit ces paroles, il admira le centenier, et, se tournant vers la foule qui le suivait, il dit : Je vous le dis, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi.

10  De retour à la maison, les gens envoyés par le centenier trouvèrent guéri le serviteur qui avait été malade.

11 ¶  Le jour suivant, Jésus alla dans une ville appelée Naïn ; ses disciples et une grande foule faisaient route avec lui.

 

Naïn. Une petite ville au sud-est de Nazareth.

 

12  Lorsqu’il fut près de la porte de la ville, voici, on portait en terre un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve ; et il y avait avec elle beaucoup de gens de la ville.

13  Le Seigneur, l’ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit : Ne pleure pas !

14  Il s’approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s’arrêtèrent. Il dit : Jeune homme, je te le dis, lève-toi !

 

toucha le cercueil. Un tel acte, normalement, rendait la personne rituellement impure. Jésus démontra d’une manière expressive qu’il se trouvait hors d’atteinte de telles impuretés. Toucher le cercueil ne le souilla pas ; bien au contraire, sa puissance chassa toute la mort et l’impureté. Cette résurrection fut la première d’une série de trois accomplies par Jésus (cf. #Lu 8:49-56 ; #Jn 11:20-44). Le v. 22 implique que Christ ressuscita d’autres personnes dont le nom n’est pas mentionné.

 

15  Et le mort s’assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère.

16  Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant : Un grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité son peuple.

17  Cette parole sur Jésus se répandit dans toute la Judée et dans tout le pays d’alentour.

18  Jean fut informé de toutes ces choses par ses disciples.

 

ses disciples. Jean-Baptiste se tenait au courant de la progression du ministère de Christ même après avoir été mis en prison - par l’intermédiaire de disciples qui remplissaient pour lui le rôle de messagers. Cf. #Ac 19:1-7.

 

19 ¶  Il en appela deux, et les envoya vers Jésus, pour lui dire : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?

 

Es-tu celui qui doit venir. Jean n’était pas le genre d’homme à vaciller dans ses convictions (v. #Lu 7:24). Son questionnement ne signifie pas que sa foi chancelait ou qu’il avait perdu confiance en Christ. Néanmoins, devant tant d’événements inattendus son propre emprisonnement, une attitude hostile et incrédule à l’égard de Christ - Jean désirait une assurance de la part de Christ lui-même. Jésus répondit pleinement à sa demande (v. #Lu 7:22-23).

 

20  Arrivés auprès de Jésus, ils dirent : Jean Baptiste nous a envoyés vers toi, pour dire : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?

21  A l’heure même, Jésus guérit plusieurs personnes de maladies, d’infirmités, et d’esprits malins, et il rendit la vue à plusieurs aveugles.

22  Et il leur répondit : Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.

 

Allez rapporter à Jean. Les vv. #Lu 7:22-23 reprennent les promesses messianiques d’#Esa 35:5-6 ; #Esa 61:1. #Esa 61:1 fait partie du passage que Jésus avait lu dans la synagogue de Nazareth. Les disciples de Jean avaient pour mission de lui rapporter que Jésus accomplissait précisément ce que l’Ecriture annonçait à propos du Messie (v. #Lu 7:21), même si les événements prophétisés ne se déroulaient pas tout à fait comme Jean l’avait imaginé.

 

23  Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute !

 

celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute. Ces paroles ne constituent pas une critique de Jean-Baptiste, mais au contraire un encouragement (cf. v. #Lu 7:28).

 

24  Lorsque les envoyés de Jean furent partis, Jésus se mit à dire à la foule, au sujet de Jean : Qu’êtes-vous allés voir au désert ? un roseau agité par le vent ?

25  Mais, qu’êtes-vous allés voir ? un homme vêtu d’habits précieux ? Voici, ceux qui portent des habits magnifiques, et qui vivent dans les délices, sont dans les maisons des rois.

26  Qu’êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète.

27  C’est celui dont il est écrit : Voici, j’envoie mon messager devant ta face, Pour préparer ton chemin devant toi.

 

Citation de #Mal 3:1

 

28  Je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’y en a point de plus grand que Jean. Cependant, le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui.

29  Et tout le peuple qui l’a entendu et même les publicains ont justifié Dieu, en se faisant baptiser du baptême de Jean ;

 

ont justifié Dieu. Les gens ordinaires et les collecteurs d’impôts méprisés par la société qui avaient entendu la prédication de Jean-Baptiste avaient reconnu que ce qu’il exigeait d’eux par le moyen de la repentance venait de Dieu et était juste.

 

30  mais les pharisiens et les docteurs de la loi, en ne se faisant pas baptiser par lui, ont rendu nul à leur égard le dessein de Dieu.

 

rendu nul à leur égard le dessein de Dieu. En appelant à la repentance, Jean exprimait la volonté de Dieu. Ceux qui refusèrent de se repentir rejetèrent non seulement Jean-Baptiste, mais Dieu lui-même.

 

31  A qui donc comparerai-je les hommes de cette génération, et à qui ressemblent-ils ?

32  Ils ressemblent aux enfants assis dans la place publique, et qui, se parlant les uns aux autres, disent : Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé ; nous vous avons chanté des complaintes, et vous n’avez pas pleuré.

 

enfants. Christ fait aux pharisiens un reproche qui les tourne en dérision. Il leur fait comprendre qu’ils adoptent une attitude enfantine, décidés qu’ils sont à bouder aussi bien une invitation à « danser » (allusion au style joyeux du ministère de Jésus, « mangeant et buvant » en compagnie des pécheurs, v. 34) qu’un appel à « pleurer » (évocation de l’appel à la repentance de Jean-Baptiste et de son style de ministère plus austère, v. 33).

 

33  Car Jean Baptiste est venu, ne mangeant pas de pain et ne buvant pas de vin, et vous dites : Il a un démon.

34  Le Fils de l’homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites : C’est un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des gens de mauvaise vie.

 

mangeant et buvant. C’est-à-dire menant une vie ordinaire. Ce passage explique pourquoi le ministère de Jean différait radicalement de celui de Jésus du point de vue du style et de l’approche, tout en présentant le même message. Ces deux méthodes différentes enlevaient toute excuse aux pharisiens. Les caractéristiques qu’ils exigeaient de voir en Jésus une abstinence rigoureuse et un mode de vie spartiate - étaient celles du ministère de Jean-Baptiste, qu’ils avaient pourtant déjà rejeté. En réalité, ils rejetaient le message à cause de la corruption de leur cœur, mais ils ne voulaient pas le reconnaître.

 

35  Mais la sagesse a été justifiée par tous ses enfants.

 

la sagesse a été justifiée par tous ses enfants. La vraie sagesse est manifeste grâce à ses conséquences et à ses fruits. Cf. #Ja 2:14-17.

 

36 ¶  Un pharisien pria Jésus de manger avec lui. Jésus entra dans la maison du pharisien, et se mit à table.

 

Un pharisien. Il s’appelait Simon (v. #Lu 7:40). Il ne paraît pas avoir été un sympathisant de Jésus (cf. vv. #Lu 7:44-46). Le motif de son invitation ne fait aucun doute : il voulait soit piéger Jésus, soit trouver une raison lui permettant de l’accuser ensuite (cf. #Lu 6:7).

 

37  Et voici, une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville, ayant su qu’il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d’albâtre plein de parfum,

 

un vase d’albâtre. Ce récit coïncide en bien des points avec ceux de #Mt 26:6-13 ; #Mr 14:3-9 ; #Jn 12:2-8. Il est clair cependant que Luc décrit un événement distinct. L’incident rapporté dans les autres Evangiles eut lieu à Béthanie, près de Jérusalem, durant la semaine de la Passion. La personne qui oignit Jésus de parfum à cette occasion fut Marie, la sœur de Marthe et de Lazare. Ici, l’action se déroule en Galilée et implique « une femme pécheresse », une prostituée. Il n’y a aucune raison d’identifier cette femme à Marie de Magdala, contrairement à ce que font certains

 

38  et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait ; et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les baisa, et les oignit de parfum.

 

se tint derrière, aux pieds de Jésus. Jésus était à moitié allongé sur une sorte de divan, selon la coutume. Il était choquant aux yeux de tous qu’une femme jouissant d’une telle réputation entre dans la maison d’un pharisien. De tels repas, auxquels participaient des notables de la société, étaient souvent offerts aux yeux du public, un peu à la manière d’un spectacle, mais personne ne s’attendait à voir une prostituée se mêler aux convives. Elle fit preuve d’un grand courage en venant, ce qui montre sa détermination à rechercher le pardon. Ses « larmes » étaient l’expression d’une repentance sincère et profonde.

 

39  Le pharisien qui l’avait invité, voyant cela, dit en lui-même : Si cet homme était prophète, il connaîtrait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, il connaîtrait que c’est une pécheresse.

 

de quelle espèce est la femme. Les pharisiens n’éprouvaient que du mépris pour les pécheurs. Simon était convaincu que, si Jésus connaissait la vraie nature de cette femme, il l’aurait renvoyée, notamment parce qu’elle était supposée le rendre rituellement impur par le contact physique.

 

40  Jésus prit la parole, et lui dit : Simon, j’ai quelque chose à te dire. — Maître, parle, répondit-il. — 

 

Jésus prit la parole. Jésus connaissait les pensées de Simon (cf. #Lu 5:22) il démontrait ainsi à son hôte qu’il était effectivement un prophète.

 

41  Un créancier avait deux débiteurs : l’un devait cinq cents deniers, et l’autre cinquante.

 

deniers. Un denier avait la valeur d’une journée de travail la somme en question était donc considérable: environ deux ans de salaire.

 

42  Comme ils n’avaient pas de quoi payer, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel l’aimera le plus ?

43  Simon répondit : Celui, je pense, auquel il a le plus remis. Jésus lui dit : Tu as bien jugé.

44  Puis, se tournant vers la femme, il dit à Simon : Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as point donné d’eau pour laver mes pieds ; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux.

 

point donné d’eau pour laver mes pieds. Une négligence manifeste ; laver les pieds aux invités constituait en effet une formalité essentielle. Ne pas offrir d’eau à un invité pour le lavement des pieds équivalait à une insulte. C’était comparable au fait pour un hôte, dans la culture occidentale moderne, de ne pas proposer à son invité d’enlever son manteau.

 

45  Tu ne m’as point donné de baiser ; mais elle, depuis que je suis entré, elle n’a point cessé de me baiser les pieds.

46  Tu n’as point versé d’huile sur ma tête ; mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds.

47  C’est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés: car elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui on pardonne peu aime peu.

 

car elle a beaucoup aimé. Cela ne signifie pas que la femme fut pardonnée en raison de son grand amour. La parabole (vv. #Lu 7:41-43) dépeint un pardon inconditionnel dont l’amour est le fruit. Vouloir conditionner le pardon accordé à la femme par la mesure de son amour reviendrait à tordre le sens de la leçon que Jésus veut enseigner. « Car » a ici le sens de « par conséquent ». De plus, si elle put obtenir le pardon de la part de Christ, ce fut à cause de sa foi (v. #Lu 7:50), et non grâce à l’onction qu’elle offrit à Jésus.

 

48  Et il dit à la femme : Tes péchés sont pardonnés.

49  Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes : Qui est celui-ci, qui pardonne même les péchés ?

50  Mais Jésus dit à la femme : Ta foi t’a sauvée, va en paix.

 

Ta foi t’a sauvée. Ceux que Jésus avait guéris ne furent pas tous sauvés, mais uniquement ceux qui manifestèrent une foi authentique (cf. #Lu 17:19 ; #Lu 18:42 ; #Mt 9:22).