NOUVEAU TESTAMENT
Luc 16 suite à 19 partiel
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
24 Il s’écria : Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue ; car je souffre cruellement dans cette flamme.
je souffre cruellement. Christ dépeint le séjour des morts comme un lieu où les tourments indescriptibles de l’étang de feu ont déjà commencé. Il en mentionne les supplices : le feu qui ne s’éteint pas, une conscience accusatrice nourrie par le souvenir d’occasions perdues (v. #Lu 16:25) et une séparation irréversible d’avec Dieu et d’avec tout ce qui est bon (v. #Lu 16:26).
25 Abraham répondit : Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne ; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres.
26 D’ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire.
27 Le riche dit : Je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père ;
envoyer Lazare dans la maison de mon père. L’homme riche conserve une attitude condescendante envers Lazare même en enfer, demandant sans cesse à Abraham de l’« envoyer » à son service (cf. v. #Lu 16:24). Les flammes de l’enfer ne rachètent pas le péché et ne purifient pas les pécheurs endurcis de leur corruption (cf. #Ap 22:11).
28 (16-27) car j’ai cinq frères. (16-28) C’est pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments. Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent.
Ils ont Moïse et les prophètes. C’est-à-dire les écrits inspirés de l’A.T.
30 Et il dit : Non, père Abraham, mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront.
31 Et Abraham lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait.
ils ne se laisseront pas persuader. Ce passage affirme avec force la pleine suffisance de l’Ecriture pour vaincre l’incrédulité. L’Evangile lui-même est la puissance de Dieu pour le salut (#Ro 1:16). Etant donné que l’incrédulité est avant tout un problème d’ordre moral plutôt qu’intellectuel, aucune preuve ne peut la transformer en foi. En revanche, la Parole révélée de Dieu possède en elle-même le pouvoir d’opérer cette transformation (cf. #Jn 6:63 ; #Hé 4:12 ; #Ja 1:18 ; #1Pi 1:23).
LUC 17 : 1 à 37
Paroles de Jésus sur :
Les scandales
Le pardons des offenses
La puissance de la loi
Les serviteurs inutiles
1 ¶ Jésus dit à ses disciples : Il est impossible qu’il n’arrive pas des scandales ; mais malheur à celui par qui ils arrivent !
scandales. Littéralement « obstacles qui font trébucher ».
2 Il vaudrait mieux pour lui qu’on mît à son cou une pierre de moulin et qu’on le jetât dans la mer, que s’il scandalisait un de ces petits.
ces petits. C’est-à-dire les croyants, les enfants de Dieu qui sont sous sa protection.
3 Prenez garde à vous-mêmes. Si ton frère a péché, reprends-le ; et, s’il se repent, pardonne-lui.
reprends-le. Un chrétien doit agir avec droiture et franchise envers un frère ou une sœur qui commet un péché.
4 Et s’il a péché contre toi sept fois dans un jour et que sept fois il revienne à toi, disant : Je me repens, — tu lui pardonneras.
sept fois dans un jour. C’est-à-dire quel que soit le nombre de fois où il pèche et se repent. Le chiffre sept ne constitue pas une limite à ne pas dépasser (cf. #Ps 119:164); bien au contraire, Christ déclare que le pardon doit être accordé de manière illimitée (cf. #Ep 4:32 ; #Col 3:13).
5 Les apôtres dirent au Seigneur : Augmente-nous la foi.
Augmente-nous la foi. Ils se sentaient incapables de satisfaire aux normes élevées qu’il plaçait devant eux.
6 Et le Seigneur dit : Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à ce sycomore: Déracine-toi, et plante-toi dans la mer ; et il vous obéirait.
7 Qui de vous, ayant un serviteur qui laboure ou paît les troupeaux, lui dira, quand il revient des champs : Approche vite, et mets-toi à table ?
17:7-10
Le message de cette parabole, c’est qu’un serviteur ne doit s’attendre à aucune récompense particulière pour avoir accompli son devoir. Les principes exigeants définis par Christ (vv. #Lu 17:1-4) pouvaient sembler trop élevés aux disciples, mais ils ne représentaient que les devoirs minimaux d’un serviteur de Christ. Ceux qui obéissent à ses commandements ne doivent en aucun cas penser que leur obéissance correspond à un quelconque mérite.
8 Ne lui dira-t-il pas au contraire: Prépare-moi à souper, ceins-toi, et sers-moi, jusqu’à ce que j’aie mangé et bu ; après cela, toi, tu mangeras et boiras ?
9 Doit-il de la reconnaissance à ce serviteur parce qu’il a fait ce qui lui était ordonné ?
10 Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire.
serviteurs inutiles. Ils ne méritent aucun honneur particulier.
Les dix lépreux
11 ¶ Jésus, se rendant à Jérusalem, passait entre la Samarie et la Galilée.
se rendant à Jérusalem, passait entre la Samarie et la Galilée. Luc n’explique pas pourquoi Jésus effectua ce détour, mais une comparaison des Evangiles fournit quelques indications ; on peut en déduire que du temps s’était écoulé entre le v. 10 et le v. 11. La résurrection de Lazare à Béthanie, près de Jérusalem (#Jn 11), semble s’insérer dans cette période. #Jn 11:54 affirme qu’après la résurrection de Lazare, et dans le but d’échapper aux autorités qui cherchaient à le tuer, Christ se retira dans « une ville appelée Ephraïm », située au nord de Jérusalem et près de la frontière avec la Samarie. De là, il voyagea apparemment une fois de plus vers le nord, à travers la Samarie et la Galilée, peut-être dans le but de retrouver des amis et des membres de sa famille, venus de Galilée, qui faisaient un pèlerinage à Jérusalem pour la Pâque. Il serait ensuite allé vers le sud en empruntant la route habituelle, qui le conduirait à Jérusalem en passant par Jéricho (#Lu 18:35).
12 Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Se tenant à distance,
lépreux. Ces hommes rituellement impurs étaient condamnés à vivre en dehors du village (#Lé 13:46 ; #No 5:2-3). Selon la loi, ils devaient se tenir à distance, c’est pourquoi ils s’adressent à Christ en criant. Pour une description de la lèpre,
13 (17-12) ils élevèrent la voix, et dirent : (17-13) Jésus, maître, aie pitié de nous !
aie pitié de nous. Cf. #Lu 16:24 ; #Lu 18:38-39 ; #Mt 9:27 ; #Mt 15:22 ; #Mt 17:15 ; #Mt 20:31 ; #Mr 10:47-48. C’était la requête habituelle émanant de ceux qui désiraient être guéris.
14 Dès qu’il les eut vus, il leur dit : Allez-vous montrer aux sacrificateurs. Et, pendant qu’ils y allaient, il arriva, qu’ils furent guéris.
vous montrer aux sacrificateurs. Pour que ceux-ci les déclarent purs (#Lé 13:2-3 ; #Lé 14:2-32).
pendant qu’ils y allaient. La guérison est soudaine et immédiatement visible, mais elle ne se produit qu’une fois qu’ils ont obéi à son ordre.
15 L’un d’eux, se voyant guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix.
L’un d’eux … revint. Sa réaction rappelle celle de Naaman (#2R 5:15). Les autres, dans leur hâte d’être déclarés purs et de reprendre leur vie et leur place normale dans la société, continuent certainement leur route vers les sacrificateurs et oublient d’exprimer leur reconnaissance.
16 Il tomba sur sa face aux pieds de Jésus, et lui rendit grâces. C’était un Samaritain.
C’était un Samaritain. Le fait que Jésus envoya les lépreux vers les sacrificateurs permet de supposer qu’ils étaient juifs. Ce Samaritain avait été autorisé à se joindre à eux lorsqu’ils étaient tous rituellement impurs, mais une fois guéris, ils ne manifestèrent pas la même gratitude que lui.
17 Jésus, prenant la parole, dit: Les dix n’ont-ils pas été guéris ? Et les neuf autres, où sont-ils ?
18 Ne s’est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu ?
cet étranger. De toute évidence, Jésus considérait les Samaritains à l’égal des autres non-Juifs.
19 Puis il lui dit : Lève-toi, va ; ta foi t’a sauvé.
t’a sauvé. Cf. #Mt 9:22
Le royaume de Dieu et l'avènement du fils de l'homme
20 ¶ Les pharisiens demandèrent à Jésus quand viendrait le royaume de Dieu. Il leur répondit : Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards.
quand viendrait le royaume de Dieu. Il est possible qu’ils aient posé cette question avec une intention moqueuse, car ils avaient déjà acquis la conviction qu’il n’était pas le Messie.
ne vient pas de manière à frapper les regards. Les pharisiens croyaient que le triomphe du Messie serait immédiat. Ils espéraient qu’il viendrait pour chasser l’occupant romain et établir un royaume millénaire. Mais les projets de Christ étaient bien différents : il inaugurait une ère durant laquelle le royaume serait rendu manifeste par le règne de Dieu dans le cœur des hommes, par le moyen de la foi en leur Sauveur (v. #Lu 17:21 ; cf. #Ro 14:17). Ce royaume ne serait ni confiné à une région géographique particulière ni visible aux yeux humains. Il viendrait tranquillement, de manière invisible, sans le faste et la splendeur habituellement associés à l’arrivée d’un roi. Jésus ne dit pas pour autant que les promesses de l’A.T. concernant un royaume terrestre sont annulées, mais que la manifestation terrestre et visible du royaume est encore à venir (#Ap 20:1-6).
21 On ne dira point : Il est ici, ou : Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous.
au milieu de vous. Dans le cœur des hommes. Le pronom peut difficilement renvoyer aux pharisiens en général.
Exhortation à la vigilance
22 Et il dit aux disciples : Des jours viendront où vous désirerez voir l’un des jours du Fils de l’homme, et vous ne le verrez point.
Des jours viendront. Ce passage introduit un bref discours qui possède quelques similitudes avec le discours sur le mont des Oliviers de #Mt 24:1-25:2.
vous désirerez voir un des jours du Fils de l’homme. Ils voudront le voir physiquement présent. Cela suggère un espoir ardent de son retour pour qu’il fasse régner la justice (cf. #Ap 6:9-11 ; #Ap 22:20).
23 On vous dira : Il est ici, il est là. N’y allez pas, ne courez pas après.
24 Car, comme l’éclair resplendit et brille d’une extrémité du ciel à l’autre, ainsi sera le Fils de l’homme en son jour.
25 Mais il faut auparavant qu’il souffre beaucoup, et qu’il soit rejeté par cette génération.
il faut … qu’il souffre. La volonté souveraine de Dieu était que Christ meure à la place des pécheurs. Cf. #Lu 9:22 ; #Lu 18:31-33 ; #Lu 24:25-26 ; #Mt 16:21 ; #Mr 8:31.
26 Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même aux jours du Fils de l’homme.
27 Les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; le déluge vint, et les fit tous périr.
28 Ce qui arriva du temps de Lot arrivera pareillement. Les hommes mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, bâtissaient ;
du temps de Lot. Le jugement était venu soudainement et avait détruit les hommes au milieu de leurs occupations quotidiennes (#Ge 19:24-25). Aucune des activités citées par Jésus en rapport avec le temps de Noé ou de Lot ne constituait un péché en soi. Cependant, les hommes étaient alors si absorbés par les choses de cette vie qu’ils avaient été entièrement pris au dépourvu lorsque le temps du jugement était venu.
29 mais le jour où Lot sortit de Sodome, une pluie de feu et de soufre tomba du ciel, et les fit tous périr.
30 Il en sera de même le jour où le Fils de l’homme paraîtra.
31 En ce jour-là, que celui qui sera sur le toit, et qui aura ses effets dans la maison, ne descende pas pour les prendre ; et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas non plus en arrière.
sur le toit. Une maison typique possédait un toit plat accessible par un escalier extérieur. Le danger serait tellement grand que ceux qui se trouveraient sur le toit devraient fuir sans même entrer dans la maison pour emporter quoi que ce soit.
32 Souvenez-vous de la femme de Lot.
La femme de Lot était morte au seuil même de la délivrance. Son attachement à Sodome était si fort qu’elle s’était attardée et avait regardé en arrière. A cet instant, le jugement l’avait atteinte, juste avant qu’elle ne se trouve en sécurité (#Ge 19:26).
33 Celui qui cherchera à sauver sa vie la perdra, et celui qui la perdra la retrouvera.
34 Je vous le dis, en cette nuit-là, de deux personnes qui seront dans un même lit, l’une sera prise et l’autre laissée ;
35 de deux femmes qui moudront ensemble, l’une sera prise et l’autre laissée.
36 De deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé.
37 Les disciples lui dirent : Où sera-ce, Seigneur ? Et il répondit : Où sera le corps, là s’assembleront les aigles.
LUC 18 : 1 à 43
1 ¶ Jésus leur adressa une parabole, pour montrer qu’il faut toujours prier, et ne point se relâcher.
toujours prier. Un thème fréquent dans les épîtres de Paul. Cf. #Ro 1:9-10 ; #Ro 12:12 ; #Ep 6:18 ; #1Th 5:17 ; #2Th 1:11.
ne point se relâcher. Il faut persévérer malgré les difficultés et les afflictions de la vie, et en dépit des signes d’un jugement tout proche (décrit dans le passage précédent).
2 Il dit : Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait point Dieu et qui n’avait d’égard pour personne.
qui ne craignait point Dieu et qui n’avait d’égard pour personne. Cet homme est foncièrement mauvais, puisque Christ le qualifie d’« inique » (v. #Lu 18:6 ; le même mot grec décrit l’économe de 16:8). Le juge ne représente pas Dieu, mais il permet de créer un effet de contraste avec lui : si un homme aussi injuste finit par réagir aux deman-des insistantes, Dieu, qui est justice et même plus amour et miséricorde -sera bien plus prompt à répondre !
3 Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Fais-moi justice de ma partie adverse.
4 Pendant longtemps il refusa. Mais ensuite il dit en lui-même : Quoique je ne craigne point Dieu et que je n’aie d’égard pour personne,
5 néanmoins, parce que cette veuve m’importune, je lui ferai justice, afin qu’elle ne vienne pas sans cesse me rompre la tête.
me casser la tête. Littéralement « me frapper sous les yeux ». Même s’il n’agit pas par compassion pour la veuve ou par respect pour Dieu, le juge cède, simplement pour ne plus être ennuyé par les plaintes incessantes.
6 Le Seigneur ajouta : Entendez ce que dit le juge inique.
Entendez ce que dit le juge inique. Autrement dit, écoutez et entendez la leçon de cette histoire : Dieu, qui agit toujours avec justice et qui est rempli de compassion pour les croyants qui souffrent, répondra sans aucun doute aux cris de ses bien-aimés lorsqu’ils l’appellent à l’aide (v. #Lu 18:7).
7 Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard ?
8 Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?
promptement. Sa réponse peut tarder à venir, mais il a de bonnes raisons pour patienter (cf. #2P 3:8-9); le moment venu, sa vengeance est rapide.
trouvera-t-il la foi. Cette question suggère qu’à son retour la foi se fera plutôt rare, comme du temps de Noé (#Lu 17:26), où seulement huit personnes furent sauvées. La période qui précédera immédiatement son retour sera caractérisée par la persécution, l’apostasie et l’incrédulité (#Mt 24:9-13, #Mt 24:24).
Parabole du pharisien et du publicain
9 ¶ Il dit encore cette parabole, en vue de certaines personnes se persuadant qu’elles étaient justes, et ne faisant aucun cas des autres:
Cette parabole est riche en vérités concernant la doctrine de la justification par la foi. Elle illustre parfaitement le moyen par lequel un pécheur, dénué de toute justice personnelle, peut être instantanément déclaré juste aux yeux de Dieu : un acte de repentance par la foi. Cette parabole s’adresse aux pharisiens, puisqu’ils mettaient leur confiance dans leur propre justice (vv. #Lu 18:10-11). Celui qui croit être juste par lui-même entretient une espérance vaine qui aboutit à la damnation (cf. #Ro 10:3 ; #Ph 3:9) parce que la justice humaine y compris celle du pharisien le plus scrupuleux - est inférieure à la norme divine (#Mt 5:48). L’Ecriture enseigne invariablement que les pécheurs sont justifiés lorsque la justice parfaite de Dieu leur est imputée par la foi (cf. #Ge 15:6 ; #Ro 4:4-5 ; #2Co 5:21 ; #Ph 3:4-9). Ce n’est que sur cette base que le salut peut être accordé au publicain (comme à n’importe qui d’autre).
10 Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était pharisien, et l’autre publicain.
11 Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain ;
12 je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus.
jeûne deux fois par semaine. Plus que n’importe quelle instruction biblique ne le demande. En faisant la louange de ses propres œuvres, le pharisien montre qu’il fonde toute son espérance sur la conviction de ne pas être aussi mauvais que certains. La pensée de son indignité ne l’effleure même pas, et il n’éprouve pas le moindre sentiment de péché. Cf. vv. #Lu 18:18-21 ; #Mt 19:17-20.
13 Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur.
L’humilité du publicain transparaît dans son attitude et dans tout son comportement. Lorsque cet homme est confronté à la réalité de son péché, sa seule réaction est un humble abaissement et la repentance. Son attitude tranche avec celle du pharisien sur pratiquement tous les points.
O Dieu, sois apaisé. Il n’a d’autre espérance que la compassion de Dieu. C’est précisément à une telle prise de conscience que la loi de Dieu veut amener chaque pécheur (cf. #Ro 3:19-20 ; #Ro 7:13 ; #Ga 3:22-24).
14 Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l’autre. Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé.
justifié. Déclaré juste devant Dieu par le moyen d’une justice qui lui est imputée.
Les petits enfants
15 ¶ On lui amena aussi les petits enfants, afin qu’il les touchât. Mais les disciples, voyant cela, reprenaient ceux qui les amenaient.
16 Et Jésus les appela, et dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.
17 Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera point.
L'homme riche
L'héritage de la vie éternelle
18 ¶ Un chef interrogea Jésus, et dit : Bon maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ?
19 Jésus lui répondit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu seul.
20 Tu connais les commandements : Tu ne commettras point d’adultère ; tu ne tueras point ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; honore ton père et ta mère.
Citation d’#Ex 20:12-16 ; #De 5:16-20.
21 J’ai, dit-il, observé toutes ces choses dès ma jeunesse.
22 Jésus, ayant entendu cela, lui dit : Il te manque encore une chose : vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis, viens, et suis-moi.
23 Lorsqu’il entendit ces paroles, il devint tout triste ; car il était très riche.
24 Jésus, voyant qu’il était devenu tout triste, dit : Qu’il est difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu !
25 Car il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.
26 Ceux qui l’écoutaient dirent : Et qui peut être sauvé ?
27 Jésus répondit : Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.
28 Pierre dit alors : Voici, nous avons tout quitté, et nous t’avons suivi.
29 Et Jésus leur dit : Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à cause du royaume de Dieu, sa maison, ou sa femme, ou ses frères, ou ses parents, ou ses enfants,
30 ne reçoive beaucoup plus dans ce siècle-ci, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle.
Jésus annonce sa mort et sa résurrection
31 ¶ Jésus prit les douze auprès de lui, et leur dit : Voici, nous montons à Jérusalem, et tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l’homme s’accomplira.
tout ce qui a été écrit par les prophètes. Notamment dans #Ps 22 ; #Ps 69 ; #Esa 53 ; #Da 9:26 ; #Za 13:7.
32 Car il sera livré aux païens ; on se moquera de lui, on l’outragera, on crachera sur lui,
livré aux païens. Chaque prédiction de Jésus concernant sa mort (cf. #Lu 9:22, #Lu 9:44 ; #Lu 12:50 ; #Lu 13:32-33 ; #Lu 17:25) est plus précise que la précédente. Ce passage constitue sa première allusion au fait qu’il serait livré aux non-Juifs.
33 et, après l’avoir battu de verges, on le fera mourir ; et le troisième jour il ressuscitera.
il ressuscitera. Christ avait déjà prédit qu’il ressusciterait le troisième jour (#Lu 9:22), mais les disciples n’avaient pas saisi la portée de ses paroles, et ils accueillirent sa résurrection avec surprise (#Lu 24:6).
34 Mais ils ne comprirent rien à cela ; c’était pour eux un langage caché, des paroles dont ils ne saisissaient pas le sens.
ils ne comprirent rien à cela. Les douze ne comprirent rien aux événements majeurs que furent sa mort et sa résurrection. La raison en est probablement qu’ils entretenaient une tout autre conception du Messie et de son règne terrestre (cf. #Mt 16:22 ; #Mt 17:10 ; #Ac 1:6).
Guérison d'un aveugle à Jéricho
35 ¶ Comme Jésus approchait de Jéricho, un aveugle était assis au bord du chemin, et mendiait.
un aveugle. Il y avait en réalité deux aveugles, dont l’un officia comme porte-parole.
36 Entendant la foule passer, il demanda ce que c’était.
37 On lui dit : C’est Jésus de Nazareth qui passe.
38 Et il cria : Jésus, Fils de David, aie pitié de moi !
Fils de David. Une affirmation par laquelle il reconnaissait Jésus comme Messie et Roi.
39 Ceux qui marchaient devant le reprenaient, pour le faire taire ; mais il criait beaucoup plus fort : Fils de David, aie pitié de moi !
40 Jésus, s’étant arrêté, ordonna qu’on le lui amène ; et, quand il se fut approché, (18-41) il lui demanda:
41 Que veux-tu que je te fasse ? Il répondit : Seigneur, que je recouvre la vue.
42 Et Jésus lui dit : Recouvre la vue ; ta foi t’a sauvé.
43 A l’instant il recouvra la vue, et suivit Jésus, en glorifiant Dieu. Tout le peuple, voyant cela, loua Dieu.
LUC 19 : 1 à 43
Le publicain Zachée
1 ¶ Jésus, étant entré dans Jéricho, traversait la ville.
2 Et voici, un homme riche, appelé Zachée, chef des publicains,
chef des publicains. Zachée était certainement responsable d’une région administrative étendue et avait plusieurs publicains (collecteurs d’impôts) sous ses ordres. Jéricho, une ville commerçante prospère, lui procurait certainement de quoi s’enrichir. Le contexte de ce récit dans l’Evangile est frappant : à peine un chapitre plus tôt, Luc a rapporté l’histoire du jeune homme riche et l’affirmation de Jésus selon laquelle « il est difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu » (#Lu 18:24). Ici, Jésus démontre que rien n’est impossible à Dieu (cf. #Lu 18:27).
3 (19-2) cherchait à voir qui était Jésus ; (19-3) mais il ne pouvait y parvenir, à cause de la foule, car il était de petite taille.
la foule. Christ voyageait certainement en compagnie d’un grand nombre de pèlerins qui se rendaient à Jérusalem pour la Pâque. Ici, il s’agit vraisemblablement d’habitants de Jéricho qui s’amassaient le long des rues pour voir Jésus passer. Ils avaient sans aucun doute entendu parler de la récente résurrection de Lazare à Béthanie, à moins de 20 km de là (#Jn 11). Par ailleurs, ils devaient être au courant des guérisons qu’il avait accomplies et n’ignoraient pas sa réputation d’enseignant. C’était plus qu’assez pour que toute la ville se mette en émoi à la nouvelle de son arrivée.
4 Il courut en avant, et monta sur un sycomore pour le voir, parce qu’il devait passer par là.
un sycomore. Un arbre robuste, avec des branches basses et étalées. Une personne de petite taille pouvait se maintenir sur une branche, au-dessus de la route. Cette posture n’était pas des plus dignes, surtout pour un homme dans la position de Zachée. Cependant, il désirait ardemment voir Christ.
5 Lorsque Jésus fut arrivé à cet endroit, il leva les yeux et lui dit : Zachée, hâte-toi de descendre ; car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison.
il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison. Les termes utilisés sont ceux d’un ordre, et non d’une demande. C’est l’unique passage des Evangiles où Jésus s’invite lui-même chez quelqu’un (cf. #Esa 65:1).
6 Zachée se hâta de descendre, et le reçut avec joie.
avec joie. Un pécheur aussi infâme que pouvait l’être un publicain typique aurait pu se sentir ébranlé à l’idée d’une visite du Fils de Dieu, parfait et sans péché. Mais le cœur de Zachée était préparé.
7 Voyant cela, tous murmuraient, et disaient : Il est allé loger chez un homme pécheur.
tous murmuraient. Le peuple haïssait Zachée tout autant que les élites religieuses. Ils n’avaient pas compris et, dans leur orgueil aveugle, refusèrent de voir par la suite - quel dessein louable pouvait motiver Jésus à rendre visite à un pécheur notoire tel que lui. Mais Christ est venu pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus (v. #Lu 19:10).
8 Mais Zachée, se tenant devant le Seigneur, lui dit : Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple.
je lui rends le quadruple. Le désir de Zachée de restituer les biens dont il avait spolié son prochain était la preuve concrète de l’authenticité de sa conversion. C’était le fruit, non la condition, de son salut. La loi prévoyait, pour le remboursement d’un bien acquis de manière frauduleuse, une pénalité d’un cinquième de sa valeur (#Lé 6:5 ; #No 5:6-7). Zachée accomplissait donc plus que ce qui était requis. Une restitution du quadruple de la valeur n’était exigée que pour un animal volé et tué (#Ex 22:1); si l’animal était trouvé vivant, le voleur devait simplement verser une double compensation au propriétaire (#Ex 22:4). Zachée jugea sévèrement ses propres crimes et reconnut qu’il était aussi coupable que n’importe quel voleur. Comme les biens acquis par fraude devaient constituer la plus grande partie de ses richesses, son engagement lui coûtait cher. Par-dessus le marché, il donna la moitié de ses biens aux pauvres. Mais Zachée venait de découvrir des richesses spirituelles incommensurables et ne se souciait pas de la perte de ses biens matériels. Son personnage se situe à l’exact opposé de celui du jeune homme riche en #Lu 18:18-24.
9 Jésus lui dit : Le salut est entré aujourd’hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d’Abraham.
un fils d’Abraham. Un Juif de naissance pour qui Christ est venu en tant que Sauveur (cf. #Mt 1:21 ; #Mt 10:6 ; #Mt 15:24 ; #Jn 4:22).
10 Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.
chercher et sauver ce qui était perdu. C’est le thème principal de l’Evangile de Luc. Cf. #Lu 5:31-32 ; #Lu 15:4-7, #Lu 15:32.
Parabole des mines
11 ¶ Ils écoutaient ces choses, et Jésus ajouta une parabole, parce qu’il était près de Jérusalem, et qu’on croyait qu’à l’instant le royaume de Dieu allait paraître.
on croyait. Les disciples persistaient dans leur erreur, convaincus que Christ établirait son royaume terrestre à Jérusalem.
12 Il dit donc : Un homme de haute naissance s’en alla dans un pays lointain, pour se faire investir de l’autorité royale, et revenir ensuite.
un pays lointain. Les rois qui régnaient sur des territoires romains, comme la Galilée et la Pérée, devaient se rendre à Rome pour être investis de leur pouvoir. Le pouvoir de l’ensemble de la dynastie hérodienne dépendait de Rome; Hérode le Grand s’était lui-même rendu dans la capitale de l’Empire afin de recevoir son royaume. Cette parabole dépeint Christ, qui allait partir pour recevoir son royaume et qui reviendrait un jour pour régner. Elle se rapproche en bien des points de la parabole des talents (#Mt 25:14-30), mais des différences significatives distinguent nettement les deux récits. L’un fait partie du discours sur le mont des Oliviers, tandis que l’autre a été prononcé sur la route qui menait de Jéricho à Jérusalem (cf. v. #Lu 19:28).
13 Il appela dix de ses serviteurs, leur donna dix mines, et leur dit : Faites-les valoir jusqu’à ce que je revienne.
mines. Une monnaie grecque correspondant à un peu plus de trois mois de salaire. Elle correspondait à un soixantième de talent, ce qui signifie que les dix serviteurs de cette parabole reçoivent une somme bien inférieure à celle des trois serviteurs de la parabole des talents (#Mt 25:14-30).
14 Mais ses concitoyens le haïssaient, et ils envoyèrent une ambassade après lui, pour dire : Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous.
envoyèrent une ambassade après lui. C’est exactement le genre d’incident qui se produisit lorsque le fils d’Hérode le Grand, Archélaüs, se rendit à Rome pour devenir tétrarque de Judée. Une délégation de Juifs alla à Rome pour protester devant César Auguste. Il rejeta leur plainte et nomma Archélaüs roi. Celui-ci fit construire son palais à Jéricho, non loin du lieu où Jésus prononça cette parabole. Il se montra un monarque tellement incapable et despotique que Rome le remplaça rapidement par une succession de procurateurs, dont Ponce Pilate fut le cinquième. Cette parabole permit à Jésus de mettre en garde les Juifs : sur un plan spirituel, ils étaient sur le point de commettre les mêmes actes à l’égard de leur Messie.
15 Lorsqu’il fut de retour, après avoir été investi de l’autorité royale, il fit appeler auprès de lui les serviteurs auxquels il avait donné l’argent, afin de connaître comment chacun l’avait fait valoir.
Lorsqu’il fut de retour. Illustration du retour de Christ sur la terre. La pleine manifestation de son royaume terrestre sera pour ce moment-là.
16 Le premier vint, et dit : Seigneur, ta mine a rapporté dix mines.
17 Il lui dit : C’est bien, bon serviteur ; parce que tu as été fidèle en peu de chose, reçois le gouvernement de dix villes.
fidèle en peu de chose. Ceux qui n’ont reçu que des dons modestes et peu d’occasions de service sont tout aussi responsables de leur dépôt que ceux qui ont reçu davantage.
dix villes. La récompense est infiniment supérieure aux dix mines confiées à ses soins. On remarque aussi que les récompenses sont accordées en fonction du zèle des serviteurs : celui qui gagne dix mines reçoit dix villes, celui qui rapporte cinq mines en reçoit cinq (v. #Lu 19:19), et ainsi de suite.
18 Le second vint, et dit : Seigneur, ta mine a produit cinq mines.
19 Il lui dit : Toi aussi, sois établi sur cinq villes.
20 Un autre vint, et dit : Seigneur, voici ta mine, que j’ai gardée dans un linge ;
21 car j’avais peur de toi, parce que tu es un homme sévère ; tu prends ce que tu n’as pas déposé, et tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.
j’avais peur de toi. Une peur de lâche, qui ne découle pas de l’amour ni du respect pour le maître, mais qui est empreinte de mépris pour lui. Si le serviteur éprouvait une quelconque estime à l’égard de son maître, cette « peur » juste déboucherait sur un service consciencieux plutôt que sur la paresse.
22 Il lui dit : Je te juge sur tes paroles, méchant serviteur ; tu savais que je suis un homme sévère, prenant ce que je n’ai pas déposé, et moissonnant ce que je n’ai pas semé ;
tu savais. Cela ne signifie pas que ce que l’homme croit savoir concernant le maître soit vrai. Cependant, même cette prétendue connaissance suffit à le condamner. Il en sera ainsi des méchants au jour du jugement.
23 pourquoi donc n’as-tu pas mis mon argent dans une banque, afin qu’à mon retour je le retirasse avec un intérêt ?
24 Puis il dit à ceux qui étaient là: Otez-lui la mine, et donnez-la à celui qui a les dix mines.
25 Ils lui dirent : Seigneur, il a dix mines. —
26 Je vous le dis, on donnera à celui qui a, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a.
27 Au reste, amenez ici mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je régnasse sur eux, et tuez-les en ma présence.
mes ennemis. Ils représentent les Juifs qui cherchaient à s’opposer à Jésus.
tuez-les en ma présence. Ce jugement violent et sévère peut renvoyer à la destruction de Jérusalem.
28 ¶ Après avoir ainsi parlé, Jésus marcha devant la foule, pour monter à Jérusalem.
monter à Jérusalem. La route de Jéricho à Jérusalem comportait une montée raide qui permettait d’atteindre une altitude d’environ 1000 m en 27 km environ. Cette route représentait la dernière étape du long voyage commencé en #Lu 9:51.
Entrée de Jésus à Jérusalem
29 Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie, vers la montagne appelée montagne des oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples,
Béthanie. Jésus avait régulièrement séjourné dans cette ville lors de ses visites à Jérusalem.
la montagne appelée montagne des Oliviers. Le sommet le plus élevé d’une chaîne qui s’étend du nord au sud, située à l’est de la vallée du Cédron qui bordait le temple. Il tirait son nom des denses oliveraies qui le recouvraient naguère.
30 en disant : Allez au village qui est en face ; quand vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s’est jamais assis ; détachez-le, et amenez-le.
31 Si quelqu’un vous demande: Pourquoi le détachez-vous ? vous lui répondrez : Le Seigneur en a besoin.
32 Ceux qui étaient envoyés allèrent, et trouvèrent les choses comme Jésus leur avait dit.
33 Comme ils détachaient l’ânon, ses maîtres leur dirent : Pourquoi détachez-vous l’ânon ?
34 Ils répondirent : Le Seigneur en a besoin.
35 Et ils amenèrent à Jésus l’ânon, sur lequel ils jetèrent leurs vêtements, et firent monter Jésus.
36 Quand il fut en marche, les gens étendirent leurs vêtements sur le chemin.
étendirent leurs vêtements. Luc ne parle pas de branches mentionnées par Matthieu et Marc. Mt 21:8 et Mc 11:8.
37 Et lorsque déjà il approchait de Jérusalem, vers la descente de la montagne des oliviers, toute la multitude des disciples, saisie de joie, se mit à louer Dieu à haute voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus.
la multitude des disciples. Il ne fait aucun doute que de nombreuses personnes qui n’étaient pas de véritables disciples y étaient mêlées.
les miracles. #Jn 12:17-18 précise que la nouvelle de la résurrection de Lazare, en particulier, avait décidé de nombreuses personnes à venir voir Jésus.
38 Ils disaient : Béni soit le roi qui vient au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel, et gloire dans les lieux très hauts !
Béni soit le roi. Avec ces paroles du #Ps 118:26, la foule acclama Jésus en tant que Messie.
Paix dans le ciel. Luc est le seul à mentionner cette expression. Elle fait écho au message des anges en #Lu 2:14.
39 Quelques pharisiens, du milieu de la foule, dirent à Jésus : Maître, reprends tes disciples.
reprends tes disciples. Les pharisiens étaient scandalisés par le fait que des gens adressaient de telles expressions de louange et d’adoration à Jésus, et ils exigèrent qu’il les fasse taire.
40 Et il répondit : Je vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront !
les pierres crieront. Cette affirmation forte que fait Jésus de sa divinité peut aussi être une allusion aux paroles de #Ha 2:11. L’Ecriture parle souvent des louanges de Dieu apportées par les éléments inanimés de la nature. Cf. #Ps 96:11 ; #Ps 98:7-9 ; #Ps 114:7 ; #Esa 55:12. Cf. aussi les paroles de Jean-Baptiste en #Mt 3:9. Les paroles de Jésus ont trouvé leur accomplissement en #Mt 27:51.
Jésus pleure sur Jérusalem
41 ¶ Comme il approchait de la ville, Jésus, en la voyant, pleura sur elle,
19:41-42
Luc est le seul à rapporter ces pleurs de Jésus sur Jérusalem. Christ se lamenta sur la ville à deux reprises au moins (#Lu 13:34 ; #Mt 23:37). Cette fois-ci, une telle lamentation semble mal s’accorder avec l’accueil triomphal qu’il a reçu à son entrée dans la ville. Elle révèle cependant qu’il connaissait le cœur des hommes et qu’il était parfaitement conscient du caractère superficiel de leurs louanges. Son humeur n’était décidément pas à la joie. Bientôt, la même foule allait réclamer sa mort (#Lu 23:21).
42 (19-41) et dit : (19-42) Si toi aussi, au moins en ce jour qui t’est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix ! Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux.
43 Il viendra sur toi des jours où tes ennemis t’environneront de tranchées, t’enfermeront, et te serreront de toutes parts ;
t’enfermeront, et te serreront de toutes parts. Cf. #Lu 21:20. Ce fut précisément la méthode employée par Titus lorsqu’il fit le siège de Jérusalem en l’an 70. Il encercla la ville le 9 avril, coupant toutes les sources d’approvisionnement et emprisonnant des milliers de personnes qui s’étaient rendues à Jérusalem pour la Pâque et la fête des pains sans levain (qui venait de se terminer). Les Romains procédèrent à l’édification systématique de remblais autour de la ville et petit à petit affamèrent ses habitants. Ils maintinrent ce siège tout au long de l’été, affaiblissant la défense des divers quartiers de la ville l’un après l’autre. La prise définitive de la ville eut lieu au début du mois de septembre de la même année.
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