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NOUVEAU TESTAMENT

 Luc 22 suite et 23

 LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES 

LUC 22 suite  :35 à 71

 

35  Il leur dit encore : Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac, et sans souliers, avez-vous manqué de quelque chose ? Ils répondirent : De rien.

Quand je vous ai envoyés. Cf. #Lu 9:3 ; #Lu 10:4.

 

36  Et il leur dit : Maintenant, au contraire, que celui qui a une bourse la prenne et que celui qui a un sac le prenne également, que celui qui n’a point d’épée vende son vêtement et achète une épée.

Maintenant, au contraire. Auparavant, lorsque Christ avait envoyé ses disciples, il avait pourvu à tous leurs besoins grâce à ses dispositions souveraines. A présent, il leur faudrait employer des moyens normaux pour s’assurer subsistance et protection. La bourse, le sac et l’épée étaient des expressions figurées qui symbolisaient ces besoins (l’épée représente la protection, et non une attitude agressive). Ils commirent cependant l’erreur de prendre les paroles de Jésus à la lettre (v. #Lu 22:38).

 

37  Car, je vous le dis, il faut que cette parole qui est écrite s’accomplisse en moi : Il a été mis au nombre des malfaiteurs. Et ce qui me concerne est sur le point d’arriver.

Citation d’#Esa 53:12.

 

38  Ils dirent : Seigneur, voici deux épées. Et il leur dit : Cela suffit.

deux épées. Il s’agissait d’armes à lame courte, pareilles à des dagues, plus proches d’un couteau que d’une épée. Le port de telles armes n’avait rien d’inhabituel dans la culture de l’époque. Elles servaient à de multiples usages pratiques et n’étaient pas uniquement des instruments d’agression.

Cela suffit. C’est-à-dire assez parlé de ce sujet (cf. v. #Lu 22:51).

 

 Gethsémané

39 ¶  Après être sorti, il alla, selon sa coutume, à la montagne des oliviers. Ses disciples le suivirent.

Ses disciples le suivirent. #Mt 26:36-37 et #Mr 14:32-33 donnent quelques détails supplémentaires. Jésus quitta la plupart des disciples à l’entrée de Gethsémané et emmena uniquement Pierre, Jacques et Jean pour qu’ils prient avec lui.

 

40  Lorsqu’il fut arrivé dans ce lieu, il leur dit : Priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation.

Priez. Auparavant, il avait déjà averti les disciples et notamment Pierre - qu’ils allaient être soumis à une épreuve extrêmement intense (v. #Lu 22:31). Malheureusement, ils ne tinrent pas plus compte de cet avertissement que de son invitation pressante à prier.

 

41  Puis il s’éloigna d’eux à la distance d’environ un jet de pierre, et, s’étant mis à genoux, il pria,

environ un jet de pierre. C’est-à-dire à portée de voix. Sa prière était en partie destinée à fortifier ses disciples (cf. #Jn 11:41-42).

 

42  disant : Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne.

cette coupe. La coupe de la colère divine (cf. #Esa 51:17, #Esa 51:22 ; #Jér 25:15-17, #Jér 25:27-29 ; #La 4:21-22 ; #Ez 23:31-34 ; #Ha 2:16).

que ma volonté ne se fasse pas. Cf. #Mt 26:39 ; #Jn 4:34 ; #Jn 5:30 ; #Jn 6:38 ; #Jn 8:29. Cette parole ne suggère pas qu’il y ait eu un conflit entre la volonté du Père et celle du Fils. Il était parfaitement naturel que la nature humaine de Christ recule devant la coupe de la colère divine. Cependant, même si cette coupe lui était en horreur, il la prit volontairement, car telle était la volonté du Père. Sa prière témoigne d’une soumission consciente, délibérée et volontaire de ses sentiments humains à la volonté parfaite du Père. On ne peut donc parler de conflit entre le Père et le Fils, pas plus qu’entre la nature divine de Christ et ses sentiments humains.

 

43  Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier.

22:43-44

Les faits rapportés dans ces vv. ne figurent que dans le récit de Luc, le médecin.

 

44  Etant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre.

comme des grumeaux de sang. C’est la manifestation d’un état critique connu sous le nom d’hématidrose ou sueur de sang. Il peut être provoqué par une angoisse ou un effort physique extrême. Les capillaires sous-cutanés se dilatent et éclatent, mêlant le sang à la sueur. Christ lui-même déclara que sa souffrance l’avait conduit au seuil de la mort. cf. #Hé 12:3-4.

 

45  Après avoir prié, il se leva, et vint vers les disciples, qu’il trouva endormis de tristesse,

endormis de tristesse. Cf. #Lu 9:32. La tension émotionnelle était extrêmement intense pour les disciples autant que pour Christ. Cependant, leur réaction fut de capituler devant les revendications de la chair. Ainsi, ils préférèrent assouvir leur envie de dormir immédiate plutôt que de veiller et de prier pour obtenir davantage de force, comme Christ le leur avait ordonné (v. #Lu 22:40). Toutes les raisons de leurs échecs subséquents se trouvent dans le comportement qu’ils manifestèrent dans le jardin de Gethsémané.

 

46  et il leur dit : Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation.

Levez-vous et priez. Un appel rempli de tendresse adressé aux disciples, qui, dans leur faiblesse, lui avaient désobéi au moment le plus critique. Peut-être, les exhorta-t-il à se tenir debout pour mieux vaincre leur somnolence. #Mt 26:43 et #Mr 14:40 révèlent qu’une fois encore au moins il les trouva endormis.

 

 Arrestation de Jésus

47 ¶  Comme il parlait encore, voici, une foule arriva ; et celui qui s’appelait Judas, l’un des douze, marchait devant elle. Il s’approcha de Jésus, pour le baiser.

une foule. Des représentants du sanhédrin lourdement armés (#Mt 26:47 ; #Mr 14:43), accompagnés d’une cohorte romaine portant des lanternes, des flambeaux et des armes (#Jn 18:3).

donner un baiser. Salutation coutumière. Ici, il s’agissait en réalité du signal convenu par lequel Judas identifiait Christ pour les soldats (cf. #Mt 26:48-49).

 

48  Et Jésus lui dit : Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme !

49  Ceux qui étaient avec Jésus, voyant ce qui allait arriver, dirent : Seigneur, frapperons-nous de l’épée ?

50  Et l’un d’eux frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille droite.

lui emporta l’oreille droite. Les quatre Evangiles mentionnent tous cet incident. Toutefois, Jean est le seul à préciser que l’homme à l’épée n’était autre que Pierre et que la victime portait le nom de Malchus (#Jn 18:10). En revanche, Luc, le médecin, est le seul à relater la guérison qui s’ensuivit (v. #Lu 22:51).

 

51  Mais Jésus, prenant la parole, dit : Laissez, arrêtez ! Et, ayant touché l’oreille de cet homme, il le guérit.

Laissez, arrêtez! Jésus invitait ses disciples à ne pas empêcher cette trahison ni son arrestation. Tous les événements se déroulaient selon le plan divin préétabli.

ayant touché l’oreille de cet homme, il le guérit. C’est le seul passage de toute l’Ecriture où Christ guérit une blessure. Ce miracle est aussi unique par le fait qu’il guérit un ennemi, sans que celui-ci ne le lui demande, et sans aucune manifestation de foi de la part de l’intéressé. Il est tout aussi remarquable qu’un tel miracle n’ait eu aucun effet sur le cœur des hommes présents. Ils restèrent aussi insensibles à la puissance des paroles de Jésus, qui les fit tomber (#Jn 18:6). Ils poursuivirent leur tâche comme si rien de particulier ne s’était passé (v. #Lu 22:54).

 

52  Jésus dit ensuite aux principaux sacrificateurs, aux chefs des gardes du temple, et aux anciens, qui étaient venus contre lui : Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons.

53  J’étais tous les jours avec vous dans le temple, et vous n’avez pas mis la main sur moi. Mais c’est ici votre heure, et la puissance des ténèbres.

c’est ici votre heure. C’était la nuit, le règne de l’obscurité. Ils n’eurent pas le courage de se mesurer à lui en présence de la foule, au temple, où il avait publiquement enseigné tous les jours. Leur tactique consistant à agir en cachette révélait le fond de leur cœur. La nuit était un moment propice pour les agissements des ouvriers de Satan, le prince des ténèbres (cf. #Jn 3:20-21 ; #Ep 5:8, #Ep 5:12-15 ; #1Th 5:5-7).

 

 Reniement de Pierre

Pierre suivait de loin.

54 ¶  Après avoir saisi Jésus, ils l’emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur.

la maison du souverain sacrificateur. La maison de Caïphe.

Pierre suivait de loin. Les quatre Evangiles mentionnent ce fait. Jean précise qu’un autre disciple probablement lui-même - le suivait aussi (#Jn 18:15).

 

55  Ils allumèrent du feu au milieu de la cour, et ils s’assirent. Pierre s’assit parmi eux.

56  Une servante, qui le vit assis devant le feu, fixa sur lui les regards, et dit : Cet homme était aussi avec lui.

Une servante. Les quatre Evangiles parlent d’elle. Elle devait être la portière de la maison d’Anne (cf. #Mt 26:69 ; #Mr 14:66 ; #Jn 18:17).

 

57  Mais il le nia disant : Femme, je ne le connais pas.

Mais il le nia. Selon #Jn 18:13-18, ce premier reniement eut lieu alors que Jésus était interrogé par Anne, le beau-père de Caïphe. Comme les deux récits mentionnent un feu dans la cour de la maison (v. #Lu 22:55 ; #Jn 18:18), les maisons d’Anne et de Caïphe donnaient peut-être sur une cour commune. Jean est le seul à faire mention de l’interrogatoire mené par Anne, c’est pourquoi les trois autres Evangiles situent le triple reniement de Pierre dans la cour et le vestibule de la maison de Caïphe.

 

58  Peu après, un autre, l’ayant vu, dit : Tu es aussi de ces gens-là. Et Pierre dit: Homme, je n’en suis pas.

un autre, l’ayant vu. Le masculin en grec implique qu’il s’agissait d’un homme. #Mr 14:69 nous apprend que cette deuxième mise à l’épreuve de Pierre eut lieu suite à une affirmation de la servante qui l’avait reconnu tout au début (v. #Lu 22:56). La contradiction apparente peut être facilement résolue si l’on se souvient que Pierre, entouré de nombreux observateurs de la scène, était interrogé par plusieurs personnes à la fois (#Mt 26:73). En réponse, Pierre nia à nouveau connaître Christ.

 

59  Environ une heure plus tard, un autre insistait, disant: Certainement cet homme était aussi avec lui, car il est Galiléen.

il est Galiléen. Ils reconnurent son accent, typique de cette région (#Mt 26:73).

 

60  Pierre répondit : Homme, je ne sais ce que tu dis. Au même instant, comme il parlait encore, le coq chanta.

61  Le Seigneur, s’étant retourné, regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite : Avant que le coq chante aujourd’hui, tu me renieras trois fois.

Le Seigneur, s’étant retourné, regarda Pierre. Luc est le seul à mentionner ces regards entre Jésus et Pierre. Le verbe employé suggère un regard attentif et fixe. Le fait que Jésus put voir Pierre implique que les hommes qui s’étaient emparés de lui l’avaient déjà amené dans la cour pour le frapper (v. #Lu 22:63).

 

62  Et étant sorti, il pleura amèrement.

63 ¶  Les hommes qui tenaient Jésus se moquaient de lui, et le frappaient.

se moquaient de lui, et le frappaient. Jésus fut d’abord soumis à un interrogatoire préliminaire chez Caïphe (#Mt 26:59-68 ; #Mr 14:55-65), dont Luc ne donne pas les détails. De toute évidence, il subit les outrages évoqués ici à la suite de ce premier examen, avant que le sanhédrin ne se réunisse pour l’audience officielle (v. #Lu 22:66).

 

64  Ils lui voilèrent le visage, et ils l’interrogeaient, en disant : Devine qui t’a frappé.

65  Et ils proféraient contre lui beaucoup d’autres injures.

66  Quand le jour fut venu, le collège des anciens du peuple, les principaux sacrificateurs et les scribes, s’assemblèrent, et firent amener Jésus dans leur sanhédrin. (22-67) Ils dirent:

Quand le jour fut venu. Les procès criminels n’avaient pas de valeur légale s’ils se déroulaient de nuit. Le sanhédrin attendit donc scrupuleusement le lever du jour pour délibérer et rendre le verdict qui, pourtant, avait été préparé par avance (cf. #Mt 26:66 ; #Mr 14:64).

 

67  Si tu es le Christ, dis-le nous. Jésus leur répondit : Si je vous le dis, vous ne le croirez pas ;

Si tu es le Christ. Le sanhédrin soumit Christ à la même série de questions que celles posées durant l’interrogatoire de la nuit ; les réponses aussi furent en substance les mêmes (cf. vv. #Lu 22:67-71 ; #Mt 26:63-66 ; #Mr 14:61-64).

 

68  et, si je vous interroge, vous ne répondrez pas.

69  Désormais le Fils de l’homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu.

70  Tous dirent : Tu es le Fils  de Dieu ? Et il leur répondit : Vous le dites, je le suis.

71  Alors ils dirent : Qu’avons-nous encore besoin de témoignage ? Nous l’avons entendu nous-mêmes de sa bouche.

 

 LUC 23 : 1 à 25

Jésus devant Pilate, gouverneur romain

1 ¶  Ils se levèrent tous, et ils conduisirent Jésus devant Pilate.

tous. L’ensemble du sanhédrin, composé de quelque soixante-dix hommes. Cependant, au moins l’un des membres de ce conseil, Joseph d’Arimathée, s’opposa à la décision de condamner Christ (vv. #Lu 23:50-52).

 

2  Ils se mirent à l’accuser, disant : Nous avons trouvé cet homme excitant notre nation à la révolte, empêchant de payer le tribut à César, et se disant lui-même Christ, roi.

empêchant de payer le tribut à César. C’était un mensonge délibéré. Les membres du sanhédrin avaient publiquement interrogé Jésus sur cette question précise (dans l’espoir de le discréditer devant les Juifs), et il avait expressément confirmé le droit de l’empereur de lever l’impôt (#Lu 20:20-25).

se disant lui-même Christ, roi. Ils insinuaient ainsi que Jésus était un rebelle opposé au pouvoir de Rome. Cette accusation était aussi fausse que la première.

 

3  Pilate l’interrogea, en ces termes : Es-tu le roi des Juifs ? Jésus lui répondit : Tu le dis.

Tu le dis. #Jn 18:33-37 donne une version plus complète de la réplique de Jésus.

 

4  Pilate dit aux principaux sacrificateurs et à la foule : Je ne trouve rien de coupable en cet homme.

rien de coupable. En dépit des tentatives forcenées des chefs religieux juifs pour accuser Jésus, Pilate reconnut avec satisfaction qu’il n’avait pas devant lui un insurgé. Cependant, il eut peur de la violence du peuple et n’osa pas le libérer. Il fut soulagé d’apprendre que Jésus était un Galiléen, car cela lui donnait une excuse pour l’envoyer à Hérode (vv. #Lu 23:5-6).

 

5  Mais ils insistèrent, et dirent : Il soulève le peuple, en enseignant par toute la Judée, depuis la Galilée, où il a commencé, jusqu’ici.

Jésus devant Hérode 

Jésus renvoyé par Hérode à Pilate

6  Quand Pilate entendit parler de la Galilée, il demanda si cet homme était Galiléen ;

7  et, ayant appris qu’il était de la juridiction d’Hérode, il le renvoya à Hérode, qui se trouvait aussi à Jérusalem en ces jours-là.

le renvoya à Hérode. Hérode était venu à Jérusalem pour la Pâque, et Pilate saisit cette occasion pour se débarrasser d’un dilemme politique en envoyant Jésus à son rival.

 

8  Lorsque Hérode vit Jésus, il en eut une grande joie ; car depuis longtemps, il désirait le voir, à cause de ce qu’il avait entendu dire de lui, et il espérait qu’il le verrait faire quelque miracle.

désirait le voir. L’intérêt d’Hérode pour Christ était suscité par le fait que celui-ci lui faisait penser à Jean-Baptiste, sa victime (cf. #Lu 9:7-9). A un moment donné, Hérode avait apparemment menacé de tuer Jésus (#Lu 13:31-33), mais depuis que celui-ci exerçait son ministère en Judée plutôt qu’en Galilée et en Pérée, qui faisaient partie du territoire d’Hérode, l’intérêt du roi se limitait, semble-t-il, à une vive curiosité.

 

9  Il lui adressa beaucoup de questions ; mais Jésus ne lui répondit rien.

ne lui répondit rien. Il est significatif qu’Hérode ait été le seul des interrogateurs de Jésus à se voir refuser toute réponse de sa part. Cf. #Mt 7:6. Puisqu’il avait sommairement rejeté la vérité lorsqu’il l’avait entendue de la part de Jean-Baptiste, il était inutile que Jésus lui réponde. Cf. #Esa 53:7 ; #Ps 38:14-15 ; #Ps 39:2-3, #Ps 39:10 ; #1Pi 2:23.

 

10  Les principaux sacrificateurs et les scribes étaient là, et l’accusaient avec violence.

11  Hérode, avec ses gardes, le traita avec mépris ; et, après s’être moqué de lui et l’avoir revêtu d’un habit éclatant, il le renvoya à Pilate.

gardes. C’étaient ses forces de sécurité.

le traita avec mépris. Hérode fit de Christ et des charges portées contre lui un divertissement pour amuser Pilate (v. #Lu 23:12).

un habit éclatant. Habit probablement différent de celui décrit en #Mt 27:28, qui était un manteau militaire. C’était un vêtement royal raffiné, certainement l’un de ceux dont Hérode avait décidé de se séparer.

 

12  Ce jour même, Pilate et Hérode devinrent amis, d’ennemis qu’ils étaient auparavant.

amis. Ils avaient adopté la même attitude injuste et lâche à l’égard de Jésus.

 Sentence de mort confirmée

 

13 ¶  Pilate, ayant assemblé les principaux sacrificateurs, les magistrats, et le peuple,

ayant assemblé. Pilate avait l’intention d’acquitter Christ (v. #Lu 23:14) et cherchait à avoir le plus grand nombre possible de témoins pour son verdict. Il s’attendait sans aucun doute à ce que sa décision mette fin à toute cette affaire.

 

14  (23-13) leur dit : (23-14) Vous m’avez amené cet homme comme excitant le peuple à la révolte. Et voici, je l’ai interrogé devant vous, et je ne l’ai trouvé coupable d’aucune des choses dont vous l’accusez ;

23:14-15

Pilate et Hérode prononcèrent le même verdict (cf. #1Ti 6:13).

 

15  Hérode non plus, car il nous l’a renvoyé, et voici, cet homme n’a rien fait qui soit digne de mort.

16  Je le relâcherai donc, après l’avoir fait battre de verges.

après l’avoir châtié. Cf. v. #Lu 23:22. Pilate trouvait Christ parfaitement innocent; il était cependant prêt à le faire battre de verges, dans le seul but d’apaiser les Juifs. Mais même ce châtiment, pourtant sévère, ne put assouvir la soif des chefs religieux qui réclamaient le sang de Jésus.

 

17  A chaque fête, il était obligé de leur relâcher un prisonnier.

il était obligé. C’était une coutume juive bien établie (#Jn 18:39) que les Romains avaient l’habitude d’honorer.

 

18  Ils s’écrièrent tous ensemble: Fais mourir celui-ci, et relâche-nous Barabbas.

Barabbas. Voleur (#Jn 18:40) et meurtrier, il était d’une certaine façon impliqué dans une insurrection contre Rome. On ne sait pas si c’était par conviction politique ou par intérêt financier. Il est impossible de savoir de quelle insurrection il s’agit, mais de telles révoltes étaient courantes au temps de Jésus et annonçaient la révolte générale de 66-70 apr. J.-C.

 

19  Cet homme avait été mis en prison pour une sédition qui avait eu lieu dans la ville, et pour un meurtre.

20  Pilate leur parla de nouveau, dans l’intention de relâcher Jésus.

21  Et ils crièrent : Crucifie, crucifie-le !

crucifie-le. La crucifixion représentait la forme d’exécution la plus douloureuse et la plus humiliante pratiquée par les Romains.

 

22  Pilate leur dit pour la troisième fois : Quel mal a-t-il fait ? Je n’ai rien trouvé en lui qui mérite la mort. Je le relâcherai donc, après l’avoir fait battre de verges.

la troisième fois. Pilate plaida à plusieurs reprises en faveur de l’innocence de Christ (vv. #Lu 23:4, #Lu 23:14-15). Ses paroles condamnaient non seulement les Juifs, qui exigeaient la mort de Jésus, mais aussi lui-même, puisqu’il livrait le Sauveur sans raison.

 

23  Mais ils insistèrent à grands cris, demandant qu’il fût crucifié. Et leurs cris l’emportèrent :

 24  Pilate prononça que ce qu’ils demandaient serait fait.

Pilate dit. La réaction de Pilate révèle son manque de principes. Son désir de plaire aux Juifs pour des raisons politiques (pour échapper au mécontentement de Rome) finit par supplanter son désir de libérer Jésus (cf. v. #Lu 23:20). #Jn 18:39-19:16 relate plus en détail les circonstances de sa décision.

 

25  Il relâcha celui qui avait été mis en prison pour sédition et pour meurtre, et qu’ils réclamaient ; et il livra Jésus à leur volonté.

Jésus crucifié

26 ¶  Comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix, pour qu’il la porte derrière Jésus.

Simon de Cyrène. Les trois Evangiles synoptiques le mentionnent.

 

27  Il était suivi d’une grande multitude des gens du peuple, et de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui.

28  Jésus se tourna vers elles, et dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ; mais pleurez sur vous et sur vos enfants.

Filles de Jérusalem. Rien ne permet de conclure qu’il s’agissait de disciples de Christ. Ces femmes pouvaient être des pleureuses professionnelles, dont la présence était indispensable lors de funérailles juives et qui accompagnaient probablement aussi des exécutions marquantes.

pleurez sur vous. La réponse de Christ est un avertissement prophétique. Luc est le seul à rapporter cet incident.

 

29  Car voici, des jours viendront où l’on dira : Heureuses les stériles, heureuses les entrailles qui n’ont point enfanté, et les mamelles qui n’ont point allaité !

Heureuses les stériles. Le temps allait venir où celles qui n’auraient pas d’enfant à pleurer seraient considérées comme heureuses.

 

30  Alors ils se mettront à dire aux montagnes : Tombez sur nous ! Et aux collines : Couvrez-nous !

 à dire. Citation d’#Os 10:8. Cf. #Ap 6:16-17 ; #Ap 9:6.

 

31  Car, si l’on fait ces choses au bois vert, qu’arrivera-t-il au bois sec ?

bois vert …  sec. Jésus cite probablement un proverbe courant de l’époque. Le sens de ses paroles semble le suivant : si les Romains commettent de telles atrocités sur sa personne (« l’arbre vert » qui est jeune, fort, et qui est une source de vie), on peut s’attendre à ce qu’ils fassent pire encore à la nation juive (« l’arbre sec » qui est vieux, stérile et bon pour le jugement).

 

32 ¶  On conduisait en même temps deux malfaiteurs, qui devaient être mis à mort avec Jésus.

33  Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, ainsi que les deux malfaiteurs, l’un à droite, l’autre à gauche.

lieu appelé Crâne. Golgotha en hébreu et Calvaria (Calvaire) en latin.

 

34  Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. Ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort.

pardonne-leur. « Leur » désigne ses tortionnaires, aussi bien juifs que romains (cf. #Ac 7:60). Les milliers de personnes à Jérusalem qui furent sauvées lors de la Pentecôte (#Ac 2:41) comptent peut-être parmi les fruits de cette prière.

ils ne savent ce qu’ils font. Ils ignoraient toute la mesure de leur méchanceté. Ils ne l’avaient pas reconnu comme leur Messie (#Ac 13:27-28). Ils étaient aveugles à la lumière de la vérité divine, « car, s’ils l’avaient connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire » (#1Co 2:8). Leur ignorance ne leur donnait pas pour autant droit au pardon ; au contraire, leur aveuglement spirituel était la manifestation même de leur culpabilité (#Jn 3:19). Cependant, la prière de Christ en leur faveur, au moment même où ils se moquaient de lui, était l’expression de l’infinie compassion de la grâce divine.

 

35  Le peuple se tenait là, et regardait. Les magistrats se moquaient de Jésus, disant : Il a sauvé les autres ; qu’il se sauve lui-même, s’il est le Christ, l’élu de Dieu !

se moquaient. Cf. #Ps 22:7-8, #Ps 22:17-19

 

36  Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant et lui présentant du vinaigre,

du vinaigre. Cf. #Ps 69:22

 

37  ils disaient : Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même !

38  Il y avait au-dessus de lui cette inscription : Celui-ci est le roi des Juifs.

cette inscription. Les quatre Evangiles la mentionnent tous, même si chacun d’eux en rapporte une version légèrement différente. Certains manuscrits de Luc et Jean (#Jn 19:20) affirment que l’inscription fut écrite en grec, en latin et en hébreu. Il est donc possible que les diverses variantes soient simplement le reflet de différentes traductions qui apparaissaient sur l’inscription. Il est encore plus probable que les quatre évangélistes se soient contentés de rapporter le sens global de l’inscription, chacun d’eux omettant une partie différente du texte. Cependant, tous les quatre rejoignent la version de Marc, selon laquelle l’inscription comprenait les mots « le roi des Juifs » (#Mt 27:37 ; #Mr 15:26 ; #Jn 19:19). Luc ajoute « celui-ci est » au début, alors que Matthieu commence par « celui-ci est Jésus ». La version de Jean commence par les paroles « Jésus de Nazareth ». Regroupées en une inscription unique, ces diverses versions pourraient donner « celui-ci est Jésus de Nazareth, le roi des Juifs ».

 

39  L’un des malfaiteurs crucifiés l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous !

L’un des malfaiteurs. #Mt 27:44 et #Mr 15:32 rapportent que les deux criminels se moquaient de Christ en même temps que la foule. Cependant, alors que les heures passaient, la conscience tourmentée de ce malfaiteur le poussa à la repentance : lorsque le brigand impénitent recommença à injurier Christ (v. #Lu 23:39), il le reprit et refusa cette fois-ci de prendre part à ses moqueries.

 

40  Mais l’autre le reprenait, et disait : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ?

41  Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n’a rien fait de mal.

celui-ci n’a rien fait de mal. Cf. vv. #Lu 23:4, #Lu 23:15, #Lu 23:22. Même le brigand rendit témoignage à l’innocence de Jésus.

 

42  Et il dit à Jésus : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne.

Souviens-toi de moi. La prière du brigand pénitent était à l’image de sa foi : il croyait que l’âme vit après la mort, que Christ détenait l’autorité sur le royaume des âmes des hommes et qu’il régnerait bientôt sur elles, même s’il était au seuil de la mort. De plus, sa demande que Christ se souvienne de lui un appel à la miséricorde de Dieu - révèle qu’il était conscient de n’avoir aucune espérance en dehors de la grâce divine et qu’il savait que Jésus avait le pouvoir de la lui accorder. Cette courte phrase prouve que le brigand avait une foi véritable, en vertu de laquelle Christ lui fit grâce et le déclara sauvé (v. #Lu 23:43).

 

43  Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.

paradis. Les seules autres occurrences de ce mot dans le N.T. se trouvent en #2Co 12:4 et #Ap 2:7. Le terme suggère l’existence d’un jardin (il est employé pour parler d’Eden dans la LXX), mais dans le N.T. il se rapporte toujours au ciel.

 

44 ¶  Il était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu’à la neuvième heure.

 La sixième heure  jusqu’à la neuvième heure. De midi à 3 heures de l’après-midi (Luc compte le temps à la manière juive).

ténèbres. Une éclipse solaire est à exclure, puisque la Pâque tombait systématiquement à la pleine lune (les Juifs utilisaient un calendrier lunaire). Il s’agit ici bel et bien d’une obscurité d’origine surnaturelle.

 

45  Le soleil s’obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu.

46  Jésus s’écria d’une voix forte : Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira.

entre tes mains. Citation du #Ps 31:6. La manière dont Christ est mort s’accorde avec #Jn 10:18. Les victimes de la crucifixion enduraient généralement une mort beaucoup plus lente. Mais Jésus, dans sa souveraineté, décida simplement de rendre l’esprit (#Jn 10:18 ; #Jn 19:30) en le remettant à Dieu. C’est ainsi qu’il « s’est offert lui-même …  à Dieu » (#Hé 9:14).

 

47  Le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit: Certainement, cet homme était juste.

cet homme était juste. Selon #Mt 27:54 et #Mr 15:39, le soldat dit: « Cet homme était Fils de Dieu. » Il est possible que Luc ait donné une version équivalente d’une telle déclaration, ou bien, ce qui est plus probable, le centenier prononça les deux phrases.

 

48  Et tous ceux qui assistaient en foule à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé, s’en retournèrent, se frappant la poitrine.

se frappant la poitrine. Luc est le seul à mentionner cette manifestation de remords et d’angoisse (cf. #Lu 18:13).

 

49  Tous ceux de la connaissance de Jésus, et les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient dans l’éloignement et regardaient ce qui se passait.

les femmes …  depuis la Galilée. #Mt 27:56 et #Mr 15:40-41 précisent que le groupe incluait Marie de Magdala, Marie, la mère de Jacques (le mineur) et de Joses (ou Joseph), Salomé, la mère de Jacques et de Jean, et bien d’autres encore. Les mêmes femmes furent présentes lors de son ensevelissement (v. #Lu 23:55 ; #Mt 27:61 ; #Mr 15:47), puis de sa résurrection (#Lu 24:1 ; #Mt 28:1 ; #Mr 16:1). Elles furent donc les témoins oculaires de tous les événements cruciaux de l’Evangile (cf. #1Co 15:3-4).

 

 Le corps de Jésus mis dans un sépulcre

50 ¶  Il y avait un conseiller, nommé Joseph, homme bon et juste,

Joseph. Les quatre évangélistes le mentionnent tous; Marc et Luc l’identifient comme un membre du sanhédrin; Luc est le seul à souligner qu’il désapprouvait le verdict du sanhédrin contre Jésus (v. #Lu 23:51).

 

51  qui n’avait point participé à la décision et aux actes des autres ; il était d’Arimathée, ville des Juifs, et il attendait le royaume de Dieu.

attendait le royaume de Dieu. Il croyait aux affirmations de Jésus. #Jn 19:38 le présente comme un disciple qui crut en secret.

 

52  Cet homme se rendit vers Pilate, et demanda le corps de Jésus.

un sépulcre taillé dans le roc. Joseph, qui était un homme riche, avait certainement fait préparer ce lieu de sépulture pour les membres de sa famille, mais il ne l’avait jamais utilisé. L’ensevelissement de Christ à cet endroit accomplissait merveilleusement #Esa 53:9.

 

53  Il le descendit de la croix, l’enveloppa d’un linceul, et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne n’avait encore été mis.

54  C’était le jour de la préparation, et le sabbat allait commencer.

la préparation. Le vendredi, le jour précédant le sabbat.

 

55  Les femmes qui étaient venues de la Galilée avec Jésus accompagnèrent Joseph, virent le sépulcre et la manière dont le corps de Jésus y fut déposé,

virent …  la manière dont le corps de Jésus y fut déposé. D’après #Jn 19:39, Nicodème apporta cent livres d’aromates et d’aloès (qu’il s’était procurés probablement pendant que Joseph négociait avec Pilate à propos du corps de Jésus). Joseph et lui enveloppèrent le corps d’un linceul, avec les aromates. Les femmes, étant originaires de Galilée, ne connaissaient probablement ni Joseph ni Nicodème, puisqu’ils étaient judéens. En outre, ils étaient tous deux liés aux chefs religieux qui avaient orchestré la conspiration contre Jésus (v. #Lu 23:50 ; #Jn 3:1). Elles étaient donc déterminées à préparer elles-mêmes le corps de Jésus pour l’ensevelissement et retournèrent chez elles afin de préparer leurs propres aromates et parfums (v. #Lu 23:56). Comme le corps de Jésus devait être déposé dans le tombeau avant le coucher du soleil (avant le début du sabbat), elles n’eurent pas le temps de terminer la préparation du corps. #Mr 16:1 dit qu’elles achetèrent davantage d’aromates « lorsque le sabbat fut passé », c’est-à-dire après le coucher du soleil le samedi soir. Elles revinrent au tombeau le dimanche matin (#Lu 24:1), afin de terminer la tâche interrompue par le sabbat.

 

56  et, s’en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums. Puis elles se reposèrent le jour du sabbat, selon la loi.

 

  

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