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NOUVEAU TESTAMENT
 
MARC 1 et 2 partiel + intro

 LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES

Titre

       Cet Évangile porte le nom d’un ami de l’apôtre Pierre. Dans le livre des Actes, Marc est souvent désigné par l’expression « Jean surnommé Marc » (#Ac 12:12, #Ac 12:25 ; #Ac 15:37, #Ac 15:39). C’est chez sa mère à Jérusalem que Pierre s’est rendu après sa libération de prison (#Ac 12:12).

       Jean-Marc accompagna son cousin Barnabas (#Col 4:10) et Paul lors de leur premier voyage missionnaire (#Ac 12:25 ; #Ac 13:5), mais il les abandonna pour retourner à Jérusalem alors qu’ils faisaient route vers Perge (#Ac 13:13). Lorsque Barnabas voulut le reprendre avec eux pour leur deuxième voyage missionnaire, Paul refusa. La tension qui en résulta conduisit à la séparation des deux hommes (#Ac 15:38-40).

       Mais l’inconstance initiale de Jean-Marc évolua en une force et une maturité que l’apôtre Paul lui-même reconnut par la suite. Lorsqu’il écrivit aux Colossiens, il leur demanda de bien recevoir le jeune homme s’il passait chez eux (#Col 4:10). Il l’inséra même dans la liste de ses compagnons d’œuvre (#Phm 24). Plus tard, il écrivit à Timothée: « Prends Marc, et amène-le avec toi, car il m’est utile pour le ministère » (#2Ti 4:11).

       C’est peut-être à Pierre que l’on doit, du moins en partie, le rétablissement de Jean-Marc. La proximité de leur relation se révèle par la filiation spirituelle que l’apôtre revendique en l’appelant « mon fils » (#1Pi 5:13). On sait que l’échec n’était pas chose inconnue pour Pierre. Son influence a sans aucun doute contribué à sortir le jeune homme de l’instabilité de sa jeunesse pour le conduire à la force et la maturité nécessaires dans l’œuvre à laquelle Dieu l’avait appelé.

 

Auteur et date

A la différence des épîtres, les Évangiles ne nomment pas leurs auteurs. Les Pères de l’Église attribuent cependant de façon unanime la rédaction du deuxième Évangile à Marc. Papias, évêque de Hiérapolis, fit les remarques suivantes vers 140 apr. J.-C.:

Et voici ce que disait le presbytre [l’apôtre Jean]: Marc, devenu le secrétaire de Pierre, écrivit tout ce dont il se souvint. Cependant, il n’a pas rapporté les paroles et les actes du Seigneur de façon ordonnée car il ne l’avait pas entendu ni accompagné. Toutefois, comme je l’ai dit, il a accompagné plus tard Pierre qui donnait ses enseignements selon les besoins, mais sans faire une synthèse des paroles du Seigneur. De la sorte, Marc n’a pas commis d’erreur en écrivant comme il se souvenait. Il n’a eu en effet qu’un seul dessein, celui de ne rien laisser de côté de ce qu’il avait entendu et de ne tromper en rien dans ce qu’il rapportait. (tiré des Commentaires sur les Sentences du Seigneur)

       Justin Martyr (environ 150 apr. J.-C.) fait référence à l’Évangile de Marc comme « les mémoires de Pierre ». Il suggère que Marc consigna son Évangile alors qu’il se trouvait en Italie, ce que confirme à l’unanimité la tradition ancienne. Selon elle, en effet, cet Évangile fut écrit à Rome pour édifier les chrétiens romains. Irénée (environ 185 apr. J.-C.) dépeint Marc comme « le disciple et l’interprète de Pierre » et rapporte que le deuxième Évangile correspondait à ce que Pierre prêchait sur le Christ. Le témoignage des Pères de l’Église ne diffère que sur une question, à savoir si la date de rédaction est antérieure ou postérieure à la mort de Pierre (environ 67-68 apr. J.-C.).

       Les commentateurs évangéliques ont suggéré des dates de rédaction allant de 50 à 70 apr. J.-C. Les paroles de Jésus en #Mr 13:2 impliquent en effet une rédaction antérieure à la destruction de Jérusalem et du temple, événement survenu en 70 apr. J.-C. En outre, l’Évangile de Luc a manifestement été rédigé avant le livre des Actes (#Ac 1:1-3), dont on peut fixer la date de composition à 63 apr. J.-C., peu après la fin du récit . Il est ainsi vraisemblable, sans qu’il soit possible de l’assurer, que Marc ait écrit à une date ancienne, probablement dans les années 50.

 

Contexte et arrière-plan

Alors que Matthieu s’adressait à des lecteurs d’origine juive, Marc semble avoir visé les croyants romains, particulièrement ceux d’origine païenne. S’il emploie des termes araméens, il les traduit pour ses lecteurs (#Mr 3:17 ; #Mr 5:41 ; #Mr 7:11, #Mr 7:34 ; #Mr 10:46 ; #Mr 14:36 ; #Mr 15:22, #Mr 15:34). En outre, il préfère parfois des expressions latines à leurs équivalents grecs (#Mr 5:9 ; #Mr 6:27 ; #Mr 12:15, #Mr 12:42 ; #Mr 15:16, #Mr 15:39). Il utilise le calendrier romain (#Mr 6:48 ; #Mr 13:35) et explique avec soin les coutumes juives (#Mr 7:3-4 ; #Mr 14:12 ; #Mr 15:42). Par ailleurs, il omet les informations associées au judaïsme, telles que les généalogies répertoriées en Matthieu et Luc. Son Évangile cite moins l’A.T. et inclut moins de données susceptibles d’intéresser des lecteurs juifs, comme les problèmes qui étaient fondamentaux aux yeux des pharisiens et des sadducéens (mentionnés une seule fois, en #Mr 12:18). Lorsqu’il mentionne Simon de Cyrène (#Mr 15:21), Marc l’identifie comme le père de Rufus, un membre éminent de l’Église de Rome (#Ro 16:13). Tout cela appuie la tradition selon laquelle Marc a écrit pour un public païen se trouvant à Rome.

 

Thèmes historiques et théologiques

       Marc présente Jésus comme le serviteur du Seigneur, habitué à la souffrance (#Mr 10:45). Il porte davantage son attention sur ses œuvres que sur son enseignement, mettant particulièrement l’accent sur le service et le sacrifice. Il évite les longs discours que l’on peut trouver dans les autres Évangiles, n’en rapportant que de brefs extraits, pour communiquer ainsi l’essence de l’enseignement de Jésus. Marc ne mentionne ni l’ascendance de Jésus ni sa naissance. Il commence avec son ministère public, inauguré le jour de son baptême par Jean-Baptiste.

       Marc démontre l’humanité de Christ plus clairement qu’aucun autre évangéliste. Il met l’accent sur ses émotions humaines (#Mr 1:41 ; #Mr 3:5 ; #Mr 6:34 ; #Mr 8:12 ; #Mr 9:36), sur les limitations dues à sa condition d’homme (#Mr 4:38 ; #Mr 11:12 ; #Mr 13:32), ainsi que sur une multitude de détails soulignant le côté humain du Fils de Dieu (p. ex. 7:33-34, 8:12; 9:36; 10:13-16).

 

Questions d’interprétation

Trois questions importantes se posent à l’interprète de Marc :

1° Quelle est la relation entre Marc, Luc et Matthieu ?

2° Comment interpréter les passages eschatologiques ?

3° Les douze derniers versets du chapitre 16 font-ils partie de l’Évangile original de Marc ?

 

Le problème synoptique

       Une lecture même rapide de Matthieu, Marc et Luc révèle autant de similitudes frappantes (cf. #Mr 2:3-12 ; #Mt 9:2-8 ; #Lu 5:18-26) que de différences importantes. Celles-ci reflètent la perspective individuelle de chaque auteur sur la vie, le ministère et l’enseignement de Jésus. On parle du « problème synoptique » (syn voulant dire « avec »; optique venant du verbe « voir ») pour désigner les manières d’expliquer ces différences et ces similitudes.

       Beaucoup de commentateurs, même parmi les évangéliques, ont opté pour la solution moderne qui présuppose une forme de dépendance littéraire entre les Évangiles synoptiques. La théorie la plus communément acceptée pour expliquer cette dépendance littéraire présumée se nomme la théorie « des deux sources ». Selon cette hypothèse, Marc aurait été le premier Évangile, puis Matthieu et Luc se seraient servis de Marc pour rédiger le leur. Les partisans de ce point de vue ont imaginé une source non connue à ce jour, secondaire, appelée Q (de l’allemand Quelle, « source »), et estiment que cette source représente ce que Matthieu et Luc ont inclus et qui n’apparaît pas dans l’Évangile de Marc. Pour soutenir ce scénario, ils alignent plusieurs arguments.

       Premièrement, la majorité du contenu de Marc se retrouve en Matthieu et en Luc. Puisque Marc est beaucoup plus court, les deux autres doivent en être des extensions. Deuxièmement, les trois Évangiles suivent la même chronologie générale, mais lorsque l’un se démarque de la chronologie de Marc, l’autre reste en accord avec cet Évangile. Autrement dit, Matthieu et Luc ne s’écartent pas aux mêmes endroits de la chronologie de Marc. Ce serait une indication que Matthieu et Luc se sont servis de Marc pour leur cadre historique. Troisièmement, dans les passages communs aux trois Évangiles, Matthieu et Luc s’accordent rarement lorsqu’ils diffèrent de la formulation de Marc. Les partisans de la théorie des « deux sources » voient là une confirmation que Matthieu et Luc ont utilisé l’Évangile de Marc comme une source.

       Mais ces arguments ne prouvent pas que Matthieu et Luc se soient basés sur l’Évangile de Marc. En fait, l’essentiel des indices va à l’encontre d’une telle théorie:

1° Le témoignage quasi unanime de l’Église jusqu’au XIXe siècle a toujours été que Matthieu avait signé le premier Évangile. Le poids d’une telle tradition ne peut être ignoré.

2° Pourquoi Matthieu, un apôtre et un témoin des événements de la vie du Christ, dépendrait-il de Marc (qui ne fut pas un témoin oculaire), notamment pour le récit de sa propre conversion?

3° Une analyse statistique minutieuse des Évangiles synoptiques a révélé que les parallèles entre eux étaient de loin moins considérables, et les différences plus importantes, qu’on ne voulait communément l’admettre ou l’avouer. Les différences, en particulier, plaident contre une dépendance littéraire entre les auteurs des Évangiles.

4° Puisque les Évangiles rapportent des événements historiques authentiques, il serait surprenant qu’ils ne suivent pas une séquence historique analogue. Par exemple, si trois livres d’histoire rapportaient la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale et les guerres coloniales dans le même ordre chronologique, personne n’y verrait une preuve que les auteurs se sont inspirés les uns des autres. Un accord général quant au contenu ne prouve aucunement une dépendance littéraire.

5° Les passages où Matthieu et Luc sont d’accord avec Marc (voir le troisième argument en faveur de la théorie des « deux sources ») forment à peu près un sixième de chacun de ces deux Évangiles. S’ils avaient utilisé l’Évangile de Marc comme source, il n’y aurait aucune explication satisfaisante pour justifier les modifications de formulation si fréquentes de Matthieu et de Luc.

6° La théorie des « deux sources » ne peut expliquer les sections importantes de l'Évangile de Marc (#Mr 6:45-8:26) dont Luc ne fait pas mention. Une telle omission suggère que Luc n’avait pas lu l’Évangile de Marc lorsqu’il écrivit le sien.

7° Il n’existe aucune preuve historique ni manuscrite qu’un document Q ait jamais existé; il s’agit d’une pure fabrication du scepticisme contemporain, qui ouvre la porte à la négation de l’inspiration verbale des Évangiles.

8° Toute théorie d’une dépendance littéraire entre les rédacteurs des Évangiles néglige l’importance de leurs contacts personnels. Marc et Luc étaient tous deux compagnons de Paul (cf. #Phm 24); l’Église primitive (dont Matthieu faisait partie) s’est réunie pendant un temps dans la maison de la mère de Marc (#Ac 12:12); Luc aurait facilement pu rencontrer Matthieu pendant les deux ans d’emprisonnement de Paul à Césarée. De tels contacts rendent inutiles les théories de dépendance littéraire mutuelle.

       La solution la plus simple au problème synoptique, c’est que ce problème n’existe pas! Puisque les critiques ne peuvent prouver la moindre dépendance littéraire entre les auteurs des Évangiles, il n’y a aucune raison de l’expliquer. Le point de vue traditionnel selon lequel les auteurs de l’Évangile furent inspirés par Dieu et écrivirent indépendamment les uns des autres, chacun poussé par le même Saint-Esprit (#2P 1:21) - demeure la seule manière de voir plausible.

       Au fur et à mesure que le lecteur compare les différentes perspectives des Évangiles, il saisit clairement à quel point ils s’accordent pour aboutir à une image plus parfaite de l’événement ou du message global. Les récits ne sont pas contradictoires mais complémentaires, offrant une compréhension plus profonde lorsqu’on les étudie ensemble. Les difficultés apparentes seront traitées dans les notes de chaque Évangile.

 

MARC 1 : 1 à 45 +

 Prédication de Jean-Baptiste

1 ¶  Commencement de l’Evangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu.

 Commencement …  Fils de Dieu. Probablement le titre que Marc a donné à son Evangile. Historiquement, la proclamation du message de l’Evangile a commencé avec Jean-Baptiste (cf. #Mt 11:12 ; #Lu 16:16 ; #Ac 1:22 ; #Ac 10:37 ; #Ac 13:24).

Evangile. La bonne nouvelle de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ, dont les quatre Evangiles constituent la chronique écrite (voir l’introduction aux Evangiles {==> "Mt 1:1"}).

Jésus-Christ. « Jésus » est la transcription grec du nom hébreu Yoshua ou Josué (« l’Eternel sauve »); « Christ » (l’oint) est la traduction grec du mot hébreu qui a donné Messie. « Jésus » est le nom humain du Seigneur (cf. #Mt 1:21 ; #Lu 1:31); « Christ » désigne sa fonction de chef du royaume de Dieu à venir (#Da 9:25-26).

Fils de Dieu. Affirmation de la divinité de Jésus, mettant l’accent sur sa relation unique avec le Père (cf. #Mr 3:11 ; #Mr 5:7 ; #Mr 9:7 ; #Mr 13:32 ; #Mr 15:39 ).

 

2  Selon ce qui est écrit dans Esaïe, le prophète : Voici, j’envoie devant toi mon messager, Qui préparera ton chemin ;

 est écrit. L’expression est fréquente dans le N.T. pour introduire des citations de l’A.T. (cf. #Mr 7:6 ; #Mr 9:13 ; #Mr 14:21, #Mr 14:27 ; #Mt 2:5 ; #Mt 4:4, #Mt 4:6, #Mt 4:7, #Mt 4:10 ; #Lu 2:23 ; #Lu 3:4 ; #Jn 6:45 ; #Jn 12:14 ; #Ac 1:20 ; #Ac 7:42 ; #Ro 3:4 ; #Ro 8:36 ; #1Co 1:31 ; #1Co 9:9 ; #2Co 8:15 ; #2Co 9:9 ; #Ga 3:10 ; #Ga 4:22 ; #1Pi 1:16).

dans Esaïe, le prophète. Leçon des manuscrits les plus anciens. Marc cite en fait deux passages de l’A.T. (#Esa 40:3 ; #Mal 3:1), ce qui explique probablement la variante « dans les prophètes » que portent d’autres manuscrits. Tous les Evangiles introduisent le ministère de Jean-Baptiste en citant #Esa 40:3 (cf. #Mt 3:3 ; #Lu 3:4 ; #Jn 1:23).

mon messager. Jean était le messager promis par Dieu et envoyé pour préparer la voie au Messie. Dans l’Antiquité, un envoyé du roi faisait le parcours avant lui pour s’assurer que les routes étaient sûres et permettaient le voyage de son seigneur; en même temps, il annonçait l’arrivée du roi.

 

3  C’est la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers.

4  Jean parut, baptisant dans le désert, et prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés.

 Jean. Ce nom, très répandu chez les Juifs au temps du N.T., est l’équivalent grec du nom hébreu Jochanan (cf. #2R 25:23 ; #1Ch 3:15 ; #Jér 40:8) et signifie « l’Eternel fait grâce ». Jean reçut son nom de l’ange Gabriel, qui ordonna à son père Zacharie de l’appeler ainsi alors qu’il exerçait son ministère de sacrificateur au temple (#Lu 1:5). La mère de Jean, Elisabeth, qui descendait aussi d’Aaron (#Lu 1:13), était parente de Marie, la mère de Jésus (#Lu 1:36). Dernier des prophètes de l’ancienne alliance et précurseur du Messie par la volonté divine, Jean représentait d’une part le point culminant de l’A.T. et de la prophétie (#Lu 16:16), d’autre part le début de l’histoire de l’Evangile de Jésus-Christ. Il n’est donc pas surprenant que Jésus l’ait désigné comme l’homme le plus important qui ait vécu jusqu’à sa venue (#Mt 11:11).

baptisant. Marque distinctive de son ministère, le baptême de Jean différait des ablutions rituelles juives en ce qu’il était effectué une seule fois. Les Juifs avaient toutefois une forme similaire de baptême, réservée aux païens qui se convertissaient au judaïsme et symbolisant leur adhésion à la vraie foi. Pour un Juif, accepter de se prêter à un tel rituel revenait à admettre que, bien que membre du peuple de l’alliance, il devait venir à Dieu au travers de la repentance et de la foi, à l’instar du païen le plus ordinaire.

dans le désert. La région désertique et aride entre Jérusalem et la mer Morte.

baptême de repentance. C’est-à-dire un baptême qui était le fruit d’une authentique repentance. Le ministère de Jean consistait à appeler Israël à se repentir pour se préparer à la venue du Messie. Le baptême ne provoquait pas la repentance; il en était le fruit (cf. #Mt 3:7-8). Bien plus profonde qu’un simple changement d’avis ou que le remords, la repentance implique que l’on rejette le péché et que l’on se tourne vers Dieu (voir #1Th 1:9), avec pour résultat une vie juste. La repentance authentique est une œuvre que Dieu accomplit dans le cœur de l’homme (#Ac 11:18). Sur la nature de la repentance.

pour le pardon des péchés. Le baptême de Jean ne produisait pas le pardon des péchés; il n’était que la confession publique et l’illustration de la vraie repentance qui a pour résultat le pardon (cf. #Lu 24:47 ; #Ac 3:19 ; #Ac 5:31 ; #2Co 7:10).

 

5  Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui ; et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain.

 Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem. Jean venait après des siècles pendant lesquels aucune voix prophétique ne s’était élevée en Israël (cela faisait quatre siècles que Malachie avait prophétisé). Le ministère de Jean fut par conséquent l’objet d’un intense intérêt.

Judée. La partie la plus au sud d’Israël (les autres étant la Samarie et la Galilée) du temps de Jésus. Elle s’étendait de la région de Béthel au nord jusqu’à Beer-Schéba au sud, et de la Méditerranée à l’ouest jusqu’à la mer Morte et au Jourdain à l’est. La ville de Jérusalem appartenait à la Judée.

Jourdain. Le plus long fleuve d’Israël. Il prend sa source dans le lac Hula (actuellement à sec), au nord de la mer de Galilée, et coule dans la vallée du Jourdain pour se jeter dans la mer Morte. D’après la tradition, Jean a commencé son ministère de baptiseur dans les criques qui se trouvent au nord de Jéricho.

confessant. Confesser ses péchés au moment du baptême, c’est admettre leur existence devant Dieu et le jugement qu’il porte sur eux. Jean s’opposait au baptême de ceux qui refusaient de confesser leurs péchés et de s’en repentir.

 

6  Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.

 poils de chameau …  ceinture de cuir. C’était la tenue traditionnelle des nomades du désert. Elle était solide, mais aussi peu à la mode que confortable. Les vêtements que portait Jean rappelaient Elie à ses auditeurs, qui s’attendaient à ce que ce prophète de l’A.T. revienne avant le Messie (#Mal 4:5 ; cf. #Mt 17:10-13).

e sauterelles et de miel sauvage. Les règles alimentaires de l’A.T. autorisaient la consommation de sauterelles (#Lé 11:21-22). Le miel sauvage se trouvait sans difficulté dans le désert (#De 32:13 ; #1S 14:25-27). Le régime alimentaire austère de Jean s’accordait avec son statut de naziréen perpétuel (cf. #Lu 1:15 ; pour le naziréat.

 

7  Il prêchait, disant : Il vient après moi celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie de ses souliers.

 Il prêchait. Plus exactement traduit « il proclamait ». Jean était en effet le héraut de Jésus, envoyé pour annoncer sa venue.

délier …  la courroie de ses souliers. C’était la tâche la plus servile que puisse effectuer un esclave. Jean exprimait ainsi son humilité de façon très vivante.

 

8  Moi, je vous ai baptisés d’eau ; lui, il vous baptisera du Saint-Esprit.

 

il vous baptisera du Saint-Esprit. Evénement qui intervient lorsqu’une personne vient à Christ.

 Baptême et tentation de Jésus-Christ.

9 ¶  En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.

 En ce temps-là. A une époque non spécifiée du ministère de Jean sur les rives du Jourdain.

Nazareth. Obscur petit village (mentionné ni dans l’A.T., ni par Flavius Josèphe, ni dans le Talmud), situé à environ 110 km au nord de Jérusalem, qui n’avait pas bonne réputation (cf. #Jn 1:46). Jésus y vécut apparemment avant son ministère public en Israël.

baptisé par Jean. En dépit des objections de Jean (cf. #Mt 3:14), qui ne comprenait pas pourquoi l’Agneau sans péché de Dieu (#Jn 1:29) devait se soumettre au baptême de repentance sur la raison pour laquelle Jésus tenait à être baptisé.

 

10  Au moment où il sortait de l’eau, il vit les cieux s’ouvrir, et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.

 Au moment où. Littéralement « aussitôt ». Fidèle à la vivacité habituelle de son style narratif, Marc a utilisé cet adverbe grec plus souvent que les trois autres évangélistes réunis. Cette première apparition du mot introduit les signes audibles et visibles consécutifs au baptême de Jésus.

l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Probablement le signe que Jésus avait reçu la puissance nécessaire pour remplir son ministère (#Esa 61:1).

 

11  Et une voix fit entendre des cieux ces paroles : Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mon affection.

 Cette déclaration solennelle devait rappeler aux témoins de la scène les prophéties messianiques de #Ps 2:7 ; #Esa 42:1.

 

12  Aussitôt, l’Esprit poussa Jésus dans le désert,

 Aussitôt. Jésus fut tenté juste après son baptême.

l’Esprit poussa Jésus. Poussé par l’Esprit, Jésus affronta Satan et accomplit le premier pas destiné à renverser le royaume satanique (cf. #1Jn 3:8). Dieu ne tente personne (#Ja 1:13), mais dans sa souveraineté il autorise parfois Satan à tenter son peuple (p. ex. Job; #Lu 22:31-32).

le désert. Le lieu exact de ce face-à-face entre Jésus et Satan est inconnu. Il s’agit probablement du désert où Jean exerçait son ministère, de la région désertique plus au sud ou de l’aride désert d’Arabie situé de l’autre côté du Jourdain.

 

13  où il passa quarante jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient.

 quarante jours. Sans doute en référence aux quarante ans d’errance dans le désert du peuple d’Israël (#No 14:33 ; #No 32:13). Matthieu et Luc ajoutent que Jésus jeûna pendant tout ce temps. Moïse (deux fois, #De 9:9, #De 9:18) et Elie (#1R 19:8) se passèrent eux aussi de nourriture pendant la même durée.

Satan. Mot d’origine hébraïque signifiant « adversaire ». Puisque Jésus n’avait pas part à notre nature déchue, la tentation ne pouvait être, pour lui, une lutte intérieure d’ordre émotionnel ou psychologique, mais devait consister dans une attaque extérieure par un être personnel.

bêtes sauvages. Ce détail ne se trouve que dans le récit de Marc, pour insister sur la solitude de Jésus et son isolement total.

les anges le servaient. Cf. #Ps 91:11-12. Le temps du verbe grec suggère que les anges servirent Jésus toute la durée de sa tentation.

 Commencement du ministère de Jésus-Christ.

14 ¶  Après que Jean eut été livré, Jésus alla dans la Galilée, prêchant l’Evangile de Dieu.

 Après que Jean eut été livré. Il avait été emprisonné pour avoir reproché à Hérode Antipas son mariage incestueux avec sa nièce Hérodias.

Jésus alla dans la Galilée. En partant de Judée (#Mt 4:12 ; #Lu 4:14 ; #Jn 4:3). Tout comme Matthieu et Luc, Marc passe directement de la tentation au début du ministère de Jésus en Galilée, faisant l’impasse sur son ministère antérieur en Judée (#Jn 2:13-4:3). La Galilée était la partie la plus peuplée d’Israël, au nord.

l’Evangile de Dieu. La bonne nouvelle du salut, qui parle de Dieu et qui nous est donnée par lui cf. #Ro 15:16 ; #1Th 2:2, #1Th 2:8-9 ; #1Ti 1:11 ; #1Pi 4:17).

 

15  Il disait : Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle. 

 Le temps est accompli. Non pas le temps dans un sens purement chronologique, mais le temps de l’action décisive engagée par Dieu. Avec la venue du Roi est survenue une nouvelle ère dans l’activité de Dieu en faveur des hommes.

le royaume de Dieu. C’est-à-dire le règne souverain de Dieu sur le domaine du salut; limité pour l’instant au cœur des membres de son peuple (#Lu 17:21), il est à comprendre dans l’avenir au sens littéral d’un royaume terrestre (#Ap 20:4, #Ap 20:6).

est proche. Du fait de la présence du Roi.

Repentez-vous, et croyez. La repentance et la foi constituent les réponses indispensables à l’offre gratuite de salut faite par Dieu (cf. #Ac 20:21).

 Vocation de quatre disciples

16  Comme il passait le long de la mer de Galilée, il vit Simon et André, frère de Simon, qui jetaient un filet dans la mer ; car ils étaient pêcheurs.

 la mer de Galilée. Connue aussi sous les noms de mer de Kinnéreth (#No 34:11), lac de Génésareth (#Lu 5:1) et mer de Tibériade(#Jn 6:1). Grand lac d’eau douce d’environ 21 km sur 11, à environ 208 m au-dessous du niveau de la mer (ce qui en fait la plus basse étendue d’eau douce du monde), il abritait une industrie de pêche prospère.

Simon et André. La première des deux paires de frères que Jésus a appelés à le suivre. C’étaient des pêcheurs, comme Jacques et Jean. André ayant été disciple de Jean-Baptiste (#Jn 1:40), il est possible que Pierre l’ait été aussi. De toute évidence, ils avaient repris leur activité de pêcheurs suite à l’arrestation de Jean. Ils avaient déjà rencontré Jésus et passé du temps avec lui, mais ils furent ici appelés à le suivre de façon permanente.

filet. Corde formant un cercle d’environ 2,70 m de diamètre et munie d’un filet, qu’on lançait dans l’eau à la main et qu’on remontait au moyen de la corde.

 

17  Jésus leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes.

 Suivez-moi. Verbe souvent utilisé dans les Evangiles en rapport avec l’engagement du disciple (#Mr 2:14 ; #Mr 8:34 ; #Mr 10:21 ; #Mt 4:19 ; #Mt 8:22 ; #Mt 9:9 ; #Mt 10:38 ; #Mt 16:24 ; #Mt 19:21 ; #Lu 9:23, #Lu 9:59, #Lu 9:61 ; #Lu 18:22 ; #Jn 1:43 ; #Jn 10:27 ; #Jn 12:26).

pêcheurs d’hommes. La raison principale pour laquelle Jésus appela des disciples était l’évangélisation, qui demeure la mission centrale confiée à son peuple (cf. #Mt 28:19-20 ; #Ac 1:8).

 

18  Aussitôt, ils laissèrent leurs filets, et le suivirent.

 le suivirent. C’est-à-dire devinrent ses disciples permanents.

 

19  Etant allé un peu plus loin, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui, eux aussi, étaient dans une barque et réparaient les filets.

 Jacques …  Jean. La seconde paire de frères appelés par Jésus. Leur mère et celle de Jésus étaient probablement sœurs (cf. #Mr 15:40 ; #Mt 27:55-56 avec #Jn 19:25). Si tel est bien le cas, ils étaient cousins de Jésus.

 

20  Aussitôt, il les appela ; et, laissant leur père Zébédée dans la barque avec les ouvriers, ils le suivirent.

 les ouvriers. Signe que l’entreprise de pêche de Zébédée était prospère et qu’il était donc un notable (cf. #Jn 18:15).

 Jésus à Capernaüm

Enseignement dans une synagogue

Guérison d'un démoniaque

21  Ils se rendirent à Capernaüm. Et, le jour du sabbat, Jésus entra d’abord dans la synagogue, et il enseigna.

 Capernaüm. Village de pêche prospère sur la rive nord-ouest de la mer de Galilée, Capernaüm était une cité de plus grande importance que Nazareth; elle abritait une garnison romaine et se trouvait sur une importante voie de communication. Jésus y installa son quartier général (cf. #Mr 2:1) suite à son rejet par les habitants de Nazareth (#Mt 4:13 ; #Lu 4:16-31).

synagogue. L’endroit où se rassemblaient les Juifs pour prier (synagogue est une transcription du mot grec signifiant « action de rassembler »). L’origine des synagogues remonte à la période de l’exil à Babylone, après la destruction du temple par Nebucadnetsar en 586 av. J.-C. C’étaient des lieux de culte et d’enseignement. Jésus y a souvent enseigné (cf. v. #Mr 1:39 ; #Mr 3:1 ; #Mr 6:2), de même que Paul (cf. #Ac 13:5 ; #Ac 14:1 ; #Ac 17:1).

 enseigna. Marc mentionne fréquemment le ministère d’enseignement de Jésus (cf. #Mr 2:13 ; #Mr 4:1-2 ; #Mr 6:2, #Mr 6:6, #Mr 6:34 ; #Mr 10:1 ; #Mr 11:17 ; #Mr 12:35 ; #Mr 14:49).

 

22  Ils étaient frappés de sa doctrine ; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes.

 autorité. L’autorité des enseignements de Jésus, la Parole de Dieu, contrastait fortement avec celle des scribes (experts en A.T.), qui fondaient leur autorité sur celle d’autres rabbins. L’enseignement direct, puissant et personnel de Jésus leur semblait si éloigné de leur expérience propre que ceux qui l’entendaient se disaient « frappés » (cf. #Tit 2:15).

 

23 ¶  Il se trouva dans leur synagogue un homme qui avait un esprit impur, et qui s’écria:

 un homme …  s’écria. L’opposition de Satan et de ses démons à l’œuvre de Jésus pendant son ministère culmina à la croix. Mais Jésus a toujours triomphé de leurs efforts futiles (cf. #Col 2:15), et il a fait par sa résurrection la démonstration convaincante de sa victoire ultime.

esprit impur. C’est-à-dire moralement impur. Expression qui, dans le N.T., est synonyme de « démon ».

 

24  Qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus de Nazareth ? Tu es venu pour nous perdre. Je sais qui tu es : le Saint de Dieu.

 Qu’y a-t-il entre nous et toi. Ou: « Pourquoi interviens-tu contre nous? » Le démon avait la conscience aiguë que Jésus et lui appartenaient à des royaumes radicalement différents, et qu’ils n’avaient donc rien en commun. Le démon emploie le pronom « nous » pour indiquer qu’il parlait au nom de tous les démons.

le Saint de Dieu. Cf. #Da 9:24 ; #Lu 4:34 ; #Ac 2:27 ; #Ac 3:14 ; #Ac 4:27 ; #Ap 3:7. Il est stupéfiant de constater que le démon affirmait ainsi la divinité de Jésus et l’absence de péché en lui, vérités qui étaient alors niées en Israël et le sont encore aujourd’hui.

 

25  Jésus le menaça, disant: Tais-toi, et sors de cet homme.

 Tais-toi. Jésus refusait un tel témoignage des puissances démoniaques à la vérité, car cela risquait d’alimenter les accusations portées contre lui d’association avec Satan (cf. #Mr 3:22 ; #Ac 16:16-18).

 

26  Et l’esprit impur sortit de cet homme, en l’agitant avec violence, et en poussant un grand cri.

27  Tous furent saisis de stupéfaction, de sorte qu’ils se demandaient les uns aux autres : Qu’est-ce que ceci ? Une nouvelle doctrine ! Il commande avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissent !

 avec autorité. Jésus faisait preuve d’une autorité absolue dans ses actes autant que dans ses paroles (#Mt 28:18).

 

28  Et sa renommée se répandit aussitôt dans tous les lieux environnants de la Galilée.

Guérison de la belle-mère de Pierre et plusieurs malades

Jésus en divers lieux en Galilée

29 ¶  En sortant de la synagogue, ils se rendirent avec Jacques et Jean à la maison de Simon et d’André.

 la maison de Simon et d’André. Originaires de Bethsaïda (#Jn 1:44), les deux frères avaient déménagé à Capernaüm, où Jésus avait établi son quartier général.

Jacques et Jean. Marc est le seul à mentionner leur présence lors de la guérison de la belle-mère de Pierre.

 

30  La belle-mère de Simon était couchée, ayant la fièvre ; et aussitôt on parla d’elle à Jésus.

 La belle-mère de Simon. Dans les écrits de Paul, il est aussi fait allusion au statut d’homme marié de Pierre (#1Co 9:5). Le fait que la belle-mère de Pierre habitait chez lui semble indiquer que son mari était mort.

la fièvre. Elle était trop malade pour sortir de son lit, et Luc parle d’une fièvre « violente » (#Lu 4:38), ce qui donne à penser que sa maladie était grave, peut-être même mortelle.

 

31  S’étant approché, il la fit lever en lui prenant la main, et à l’instant la fièvre la quitta. Puis elle les servit.

32  Le soir, après le coucher du soleil, on lui amena tous les malades et les démoniaques.

 après le coucher du soleil. Ce moment marquait la fin du sabbat et le relâchement des restrictions qui lui étaient associées. En l’occurrence, la tradition rabbinique interdisait de porter la moindre charge (telle qu’un brancard) pendant le sabbat.

on lui amena. La nouvelle de la guérison par Jésus de l’homme possédé d’un démon dans la synagogue et de la belle-mère de Pierre avait fait sensation à Capernaüm et donnait grand espoir à d’autres malades.

 

33  Et toute la ville était rassemblée devant sa porte.

34  Il guérit beaucoup de gens qui avaient diverses maladies ; il chassa aussi beaucoup de démons, et il ne permettait pas aux démons de parler, parce qu’ils le connaissaient.

 ne permettait pas aux démons de parler. ils le connaissaient. La théologie des démons est marquée du sceau de l’orthodoxie (#Ja 2:19); cependant, bien qu’ils connaissent la vérité, ils la rejettent et Dieu avec, lui qui en est la source.

 

35  Vers le matin, pendant qu’il faisait encore très sombre, il se leva, et sortit pour aller dans un lieu désert, où il pria.

36  Simon et ceux qui étaient avec lui se mirent à sa recherche ;

 Simon et ceux qui étaient avec lui. C’est le premier exemple dans les Evangiles du rôle de chef dévolu à Pierre. Il n’est pas dit qui était avec Pierre, mais on s’accorde à penser qu’André, Jacques et Jean étaient du nombre.

 

37  et, quand ils l’eurent trouvé, ils lui dirent : Tous te cherchent.

 Après de longues recherches, Pierre et les autres trouvent Jésus et l’implorent de revenir à Capernaüm pour profiter de l’excitation générée par les guérisons de la nuit précédente.

 

38  Il leur répondit : Allons ailleurs, dans les bourgades voisines, afin que j’y prêche aussi ; car c’est pour cela que je suis sorti.

39  Et il alla prêcher dans les synagogues, par toute la Galilée, et il chassa les démons.

 par toute la Galilée. La déclaration très concise de Marc résume une tournée de prédications qui dura probablement des semaines, voire des mois (cf. #Mt 4:23-24).

 Guérison d'un lépreux

40 ¶  Un lépreux vint à lui ; et, se jetant à genoux, il lui dit d’un ton suppliant : Si tu le veux, tu peux me rendre pur.

 lépreux. Les lépreux étaient considérés comme rituellement impurs et, à ce titre, exclus de la société (#Lé 13:11). Si le terme utilisé pour désigner la lèpre dans l’A.T. peut désigner aussi d’autres affections de la peau, il semble bien que cet homme souffrait réellement de la lèpre (maladie de Hansen), sinon sa guérison n’aurait pas créé une telle sensation (v. #Mr 1:45).

Marc rapporte ici l’une des nombreuses guérisons accomplies par Jésus au cours de son ministère en Galilée, résumé au v. 39. La guérison du lépreux met en exergue la puissance miraculeuse de Jésus sur la maladie, puisque la lèpre était l’une des maladies les plus redoutées dans l’Antiquité.

 

41  Jésus, ému de compassion, étendit la main, le toucha, et dit : Je le veux, sois pur.

 compassion. Marc est le seul à mentionner la réaction émotionnelle de Jésus devant le triste sort et le désespoir du lépreux. Ce mot n’apparaît que dans les Evangiles synoptiques et (si l’on exclut les paraboles) n’est utilisé qu’en association avec Jésus.

le toucha. Au contraire des rabbis, qui évitaient les lépreux de crainte de devenir impropres à présider aux cérémonies, Jésus exprima sa compassion par un geste physique.

 

42  Aussitôt la lèpre le quitta, et il fut purifié.

43  Jésus le renvoya sur-le-champ, avec de sévères recommandations,

44  et lui dit : Garde-toi de rien dire à personne ; mais va te montrer au sacrificateur, et offre pour ta purification ce que Moïse a prescrit, afin que cela leur serve de témoignage.

 Garde-toi de rien dire à personne. La publicité consécutive à une telle nouvelle risquait de gêner Jésus dans son ministère (ce qui arriva effectivement, #Mr 1:45) en détournant l’attention de son message. Cf. #Mr 3:12 ; #Mr 5:43 ; #Mr 7:36.

va te montrer au sacrificateur. Il s’agit du sacrificateur en fonction au temple. Jésus ordonna au lépreux guéri d’observer les lois de l’A.T. au sujet des lépreux guéris (#Lé 14:1-32). Tant qu’il n’avait pas offert les sacrifices prescrits, l’homme restait impur et interdit de participation aux cérémonies.

leur serve de témoignage. En acceptant l’offrande du lépreux guéri, le sacrificateur démontrait publiquement que sa guérison était effective et qu’il n’était plus impur.

 

45  Mais cet homme, s’en étant allé, se mit à publier hautement la chose et à la divulguer, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer publiquement dans une ville. Il se tenait dehors, dans des lieux déserts, et l’on venait à lui de toutes parts.

 à publier ouvertement la chose et à la divulguer. Marc est le seul à rapporter la désobéissance du lépreux, bien que Luc y fasse indirectement allusion lui aussi (#Lu 5:15).

ne pouvait plus entrer publiquement dans une ville. La désobéissance du lépreux eut pour résultat que Jésus ne pouvait entrer dans une ville sans être assailli par ceux qui cherchaient à être guéris par lui. Le ministère d’enseignement de Jésus se trouvait donc compromis dans cet endroit.

les lieux déserts. Jésus se limitait à visiter des régions relativement peu peuplées, en attendant que retombe l’effet de sensation provoqué par la manière dont il avait guéri le lépreux. Luc précise aussi que Jésus profitait de ce temps passé au désert pour prier (#Lu 5:16). 

 

MARC 2 partiel : 1 à 13  +

 Jésus de retour à Capernaüm

Guérison d'un paralytique

1 ¶  Quelques jours après, Jésus revint à Capernaüm. On apprit qu’il était à la maison,

 il était à la maison. Une meilleure traduction serait « il était chez lui ». Il s’agissait probablement de la maison de Pierre où Jésus avait élu temporairement domicile (cf. #Mt 4:13).

 

2  et il s’assembla un si grand nombre de personnes que l’espace devant la porte ne pouvait plus les contenir. Il leur annonçait la parole.

 la parole. La bonne nouvelle de l’Evangile, selon laquelle le salut est accordé par grâce uniquement, au moyen de la foi, pour le pardon des péchés.

 

3  Des gens vinrent à lui, amenant un paralytique porté par quatre hommes.

 un paralytique. Cet homme étant allongé sur un lit, sa paralysie devait être grave; peut-être était-il même tétraplégique.

 

4  Comme ils ne pouvaient l’aborder, à cause de la foule, ils découvrirent le toit de la maison où il était, et ils descendirent par cette ouverture le lit sur lequel le paralytique était couché.

 ils découvrirent le toit. La majorité des maisons en Israël avaient des toits plats où l’on pouvait se reposer à la fraîcheur du soir et dormir quand les nuits étaient chaudes. Généralement, un escalier extérieur y conduisait. Souvent, comme c’est le cas ici, le toit était constitué de plaques d’argile cuite ou séchée, posées sur des poutres de soutènement dont les extrémités reposaient elles-mêmes sur les murs de part et d’autre. Le maçon étalait alors par-dessus les plaques d’argile dure, sèche, une couche d’argile mouillée, fraîche, qui rendait la maison étanche à la pluie. Les amis du paralytique le transportèrent sur le toit d’une maison de ce type et retirèrent la couche d’argile, creusant plusieurs de ces plaques jusqu’à dégager un trou suffisamment grand pour le faire descendre en présence de Jésus.

 

5  Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : Mon enfant, tes péchés sont pardonnés.

 Jésus, voyant leur foi. Les efforts et la persévérance des amis du paralytique étaient une preuve visible de leur foi en la puissance de guérison de Jésus.

Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. A l’époque, beaucoup de Juifs pensaient que les maladies ou les souffrances ne pouvaient provenir que des péchés que l’on avait commis. Ce paralytique le croyait peut-être lui aussi; c’est pourquoi il devait considérer comme normal que le pardon de ses péchés précède sa guérison. Le mot grec pour « pardonnés » signifie « envoyés » ou « chassés au loin » (cf. #Ps 103:12 ; #Jér 31:34 ; #Mi 7:19). Ainsi, Jésus débarrassait l’homme de son péché et le libérait de la culpabilité qu’il en ressentait.

 

6  Il y avait là quelques scribes, qui étaient assis, et qui se disaient au dedans d’eux:

7  Comment cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ?

 cet homme …  blasphème. Les scribes avaient raison de dire que seul Dieu peut pardonner les péchés, mais tort de dire que Jésus blasphémait. Ils refusaient de reconnaître que la puissance de Jésus lui venait de Dieu, et ils acceptaient encore moins l’idée qu’il puisse être Dieu.

 

8  Jésus, ayant aussitôt connu par son esprit ce qu’ils pensaient au dedans d’eux, leur dit : Pourquoi avez-vous de telles pensées dans vos cœurs ?

 par son esprit. Il n’est pas question ici du Saint-Esprit, mais de l’esprit omniscient du Sauveur.

 

Lequel est le plus aisé, de dire au paralytique : Tes péchés sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi, prends ton lit, et marche ?

10  Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés:

 afin que vous sachiez. En montrant qu’il avait la puissance de guérir les infirmités physiques du paralytique, Jésus prouvait aussi la véracité de sa déclaration et son pouvoir de pardonner les péchés.

Fils de l’homme. Jésus se désignait ainsi pour mettre en évidence l’abaissement qui était le sien. Cette expression apparaît 14 fois chez Marc (vv. #Mr 2:10, #Mr 2:28 ; #Mr 8:31, #Mr 8:38 ; #Mr 9:9, #Mr 9:12, #Mr 9:31 ; #Mr 10:33, #Mr 10:45 ; #Mr 13:26 ; #Mr 14:21, #Mr 14:41, #Mr 14:62).

 

11  Je te l’ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison.

12  Et, à l’instant, il se leva, prit son lit, et sortit en présence de tout le monde, de sorte qu’ils étaient tous dans l’étonnement et glorifiaient Dieu, disant : Nous n’avons jamais rien vu de pareil.

Vocation de Lévi ( Matthieu )

13 ¶  Jésus sortit de nouveau du côté de la mer. Toute la foule venait à lui, et il les enseignait.

 

 

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