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 NOUVEAU TESTAMENT

 Marc 14 suite à 16 

 LES PAROLES DE JÉSUS SONT EN JAUNES
MARC 14 suite : 25 à 72
 

25  Je vous le dis en vérité, je ne boirai plus jamais du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu.

je ne boirai plus. Jésus déclarait que c’était la dernière Pâque, et qu’il ne boirait plus de vin avec eux puisque c’était son dernier repas. Jusqu’à l’inauguration du royaume de mille ans, les croyants doivent commémorer l’événement en partageant le repas de la cène.

le boirai nouveau. Cette affirmation devait les assurer du retour de Jésus et de l’établissement de son règne millénaire sur terre. Elle peut aussi impliquer que le service de communion continuera pendant le millénium, pour commémorer la croix. Ce qui est plus probable, c’est que Jésus voulait leur indiquer qu’il ne partagerait plus la Pâque avec eux avant l’avènement du royaume. Il est aussi vrai que, dans le royaume, des sacrifices commémoratifs de l’ancienne alliance seront rétablis (#Ez 43:1-45:2). Ils auront une signification qu’il était impossible de comprendre avant la croix de Christ vers laquelle ils pointaient.

 

26  Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des oliviers.

27  Jésus leur dit : Vous serez tous scandalisés ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées.

28  Mais, après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée.

29  Pierre lui dit : Quand tous seraient scandalisés, je ne serai pas scandalisé.

30  Et Jésus lui dit : Je te le dis en vérité, toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois.

avant que le coq chante deux fois. Selon la division juive du temps, le chant du coq désignait la troisième veille de la nuit, qui s’achève à 3 heures du matin, heure à laquelle les coqs commencent à chanter. Marc est le seul des Evangiles à indiquer que le coq chanta deux fois (v. #Mr 14:72).

 

31  Mais Pierre reprit plus fortement : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous dirent la même chose.

32 ¶  Ils allèrent ensuite dans un lieu appelé Gethsémané, et Jésus dit à ses disciples : Asseyez-vous ici, pendant que je prierai.

 Gethsénamé

33  Il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à éprouver de la frayeur et des angoisses.

Pierre, Jacques et Jean. Jésus les avait probablement pris avec lui, dans le jardin, parce qu’ils étaient les chefs des douze et qu’il avait une leçon importante à leur enseigner pour qu’ils la transmettent aux autres (vv. #Mr 14:34-42).

 

34  Il leur dit : Mon âme est triste jusqu’à la mort ; restez ici, et veillez.

35  Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta contre terre, et pria que, s’il était possible, cette heure s’éloignât de lui.

36  Il disait : Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.

37  Et il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis, et il dit à Pierre : Simon, tu dors ! Tu n’as pu veiller une heure !

Simon. Peut-être, Jésus choisit-il d’employer le nom « Simon » car le disciple n’était pas à la hauteur de la signification et de l’importance de son nouveau nom, « Pierre » .

 

38  Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation ; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible.

39  Il s’éloigna de nouveau, et fit la même prière.

40  Il revint, et les trouva encore endormis ; car leurs yeux étaient appesantis. Ils ne surent que lui répondre.

41  Il revint pour la troisième fois, et leur dit : Dormez maintenant, et reposez-vous ! C’est assez ! L’heure est venue ; voici, le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.

42  Levez-vous, allons ; voici, celui qui me livre s’approche.

43 ¶  Et aussitôt, comme il parlait encore, arriva Judas l’un des douze, et avec lui une foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs, par les scribes et par les anciens.

 Arrestation de Jésus

44  Celui qui le livrait leur avait donné ce signe : Celui que je baiserai, c’est lui ; saisissez-le, et emmenez-le sûrement.

baiser. Dans la culture du Moyen-Orient, cette sorte de baiser constituait une marque spéciale de respect et d’affection, mais aussi un hommage. Elle possédait un grand nombre de variantes (sur les pieds, le dos de la main, la paume, l’ourlet du vêtement), et Judas choisit de prendre Jésus dans ses bras et de l’embrasser sur la joue. Témoignage de la plus vive affection et de l’amour le plus profond, cette forme de baiser était normalement réservée à une personne avec laquelle on entretenait une relation proche et même intime. Judas n’aurait pas pu choisir façon plus méprisable d’identifier Jésus, car cela constituait une perversion des plus hypocrite et des plus fourbe de sa signification habituelle.

 

45  Dès qu’il fut arrivé, il s’approcha de Jésus, disant : Rabbi ! Et il le baisa.

46  Alors ces gens mirent la main sur Jésus, et le saisirent.

47  Un de ceux qui étaient là, tirant l’épée, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille.

Un de ceux qui étaient là. Simon Pierre (#Jn 18:10), l’un des deux disciples qui avaient apporté une arme (#Lu 22:38). Marc et les autres auteurs synoptiques ne l’identifient pas explicitement, peut-être parce qu’ils écrivaient plus tôt que Jean, à une époque où Pierre risquait encore d’être victime de représailles de la part des Juifs.

le serviteur du souverain sacrificateur. Malchus (#Jn 18:10). Il ne s’agissait ni d’un soldat ni d’un garde du temple, mais plutôt de l’un des esclaves personnels de haut rang attachés à Caïphe, le souverain sacrificateur ; il avait probablement été envoyé pour observer Judas et faire son rapport sur les événements de la soirée.

 

48  Jésus, prenant la parole, leur dit : Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi.

49  J’étais tous les jours parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m’avez pas saisi. Mais c’est afin que les Ecritures soient accomplies.

temple. C’était l’endroit le plus public à Jérusalem.

 

50  Alors tous l’abandonnèrent, et prirent la fuite.

51  Un jeune homme le suivait, n’ayant sur le corps qu’un drap. On se saisit de lui ;

qu’un drap. Une robe de nuit ample ou un drap dans lequel Marc se serait enveloppé à la hâte après avoir été tiré de son sommeil.

 

52  mais il lâcha son vêtement, et se sauva tout nu.

 Jésus devant le sanhédrin présidé par Caïphe

Condamnation

53 ¶  Ils emmenèrent Jésus chez le souverain sacrificateur, où s’assemblèrent tous les principaux sacrificateurs, les anciens et les scribes.

14:53-15:15

Le récit que fait Marc des procès de Jésus, comme celui de tous les Evangiles, explique clairement que Jésus fut jugé en deux phases principales : d’abord devant les autorités religieuses (le sanhédrin juif), puis devant les autorités politiques séculières (Rome, représentée par le gouverneur Ponce Pilate). Chacune de ces phases se divisa en trois parties : interrogatoire préliminaire, arrestation officielle et inculpation formelle. Marc, comme les autres rédacteurs des Evangiles, ne fit pas un récit complet et détaillé de chacune de ces étapes. Pour obtenir un tableau exhaustif, il est nécessaire de combiner toutes les informations contenues dans les quatre Evangiles.

souverain sacrificateur. Caïphe, le chef du sanhédrin cf. #Jn 18:24. C’était lui le souverain sacrificateur en 18-36 apr. J.-C.

 

54  Pierre le suivit de loin jusque dans l’intérieur de la cour du souverain sacrificateur ; il s’assit avec les serviteurs, et il se chauffait près du feu.

la cour. Une cour située au centre de la maison du souverain sacrificateur.

 

55  Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus, pour le faire mourir, et ils n’en trouvaient point ;

56  car plusieurs rendaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne s’accordaient pas.

Jésus était innocent. Les chefs juifs ne pouvaient le condamner à moins de s’appuyer sur de faux témoignages et une justice pervertie. Ils avaient décidé de ne reculer devant rien pour parvenir à leurs fins, même si cela impliquait de violer toutes les règles bibliques et rabbiniques.

plusieurs rendaient de faux témoignages. Il ne manquait pas d’individus pour se porter volontaires et porter consciemment de faux témoignages contre Jésus.

ne s’accordaient pas. Les témoignages étaient grossièrement incohérents. La loi cependant exigeait l’exacte concordance de deux témoignages au moins (#De 17:6 ; #De 19:15).

 

57  Quelques-uns se levèrent, et portèrent un faux témoignage contre lui, disant:

14:57-58

faux témoignage. Les témoins interprétaient faussement et déformaient les déclarations de Jésus. Selon toute vraisemblance, ils faisaient l’amalgame entre ses déclarations au sens figuré concernant sa mort et sa résurrection, en #Jn 2:19-22, et sa prophétie d’une destruction littérale du temple, en #Mr 13:2. Ils l’accusaient de subversion contre l’ordre religieux et le culte (remplacement du temple d’alors) et de blasphème contre Dieu (reconstruction très rapide du temple).

 

58  Nous l’avons entendu dire: Je détruirai ce temple fait de main d’homme, et en trois jours j’en bâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d’homme.

Je détruirai ce temple fait de main d’homme. Renvoyait au sanctuaire matériel de Jérusalem. Jésus fit cette déclaration devant le temple que les Juifs vénéraient, mais ses paroles ne furent pas comprises totalement

 

59  Même sur ce point-là leur témoignage ne s’accordait pas.

60  Alors le souverain sacrificateur, se levant au milieu de l’assemblée, interrogea Jésus, et dit : Ne réponds-tu rien ? Qu’est-ce que ces gens déposent contre toi ?

Caïphe essaya de conserver à cette situation toute sa tension quand il constata que, malgré le feu nourri de faux témoignages, il ne se dégageait aucun chef d’accusation et qu’il ne parvenait pas à arracher la moindre réaction de la bouche de Christ. L’attitude de Jésus, qui restait silencieux, sans opposer la moindre défense, était incompréhensible pour le souverain sacrificateur.

 

61  Jésus garda le silence, et ne répondit rien. Le souverain sacrificateur l’interrogea de nouveau, et lui dit: Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ?

garda le silence. Le silence de l’innocence, de l’intégrité et de la foi en Dieu. Toute réponse de Jésus pour se défendre n’aurait fait qu’apporter à tous ces faux témoignages et procédures illégales une apparence de légitimité.

le Christ. Renvoie à la prétention de Jésus d’être le Messie promis.

Fils du Dieu béni. Littéralement « fils du béni ». Renvoie à la prétention de Jésus d’être Dieu. C’est la seule fois que cette expression est utilisée dans le N.T., et c’est un exemple de la façon dont les Juifs s’arrangeaient pour s’exprimer sans prononcer le nom de Dieu. Le fait que Jésus acceptait qu’on l’appelle le Messie et qu’on lui confère la divinité qu’il revendiquait (cf. #Lu 4:18-21 ; #Jn 4:25-26 ; #Jn 5:17-18 ; #Jn 8:58) avait toujours suscité l’opposition des chefs juifs (#Jn 5:19-47 ; #Jn 8:16-19 ; #Jn 10:29-39). De toute évidence, le souverain sacrificateur posait ses questions dans le seul but que Jésus réitère ses prétentions, de façon à prêter le flanc à l’accusation formelle de blasphème.

 

62  Jésus répondit : Je le suis. Et vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.

Je le suis. Affirmation explicite et sans ambiguïté que Jésus était et reste à la fois le Messie et le Fils de Dieu.

Fils de l’homme. Dans les Evangiles, Jésus s’attribua 80 fois ce titre messianique couramment reconnu, ici en faisant allusion à #Ps 110:1 et #Da 7:13 (cf. #Ap 1:13 ; #Ap 14:14).

à la droite de la puissance de Dieu. Cf. #Mr 10:37 ; #Ac 2:33 ; #Ac 7:55 ; #Hé 2:9 ; #Ap 12:5. La place de Jésus en gloire se trouve à côté du trône de Dieu (la « puissance de Dieu », littéralement « la puissance », est une autre désignation de Dieu).

les nuées. cf. #Mt 24:30 ; #Mt 26:64 ; #Lu 21:27 ; #Ac 1:9-11 ; #Ap 1:7 ; #Ap 14:14.

 

63  Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, et dit : Qu’avons-nous encore besoin de témoins ?

déchira ses vêtements. Manifestation solennelle de tristesse et d’indignation, en l’occurrence feinte, devant la prétendue profanation du nom de Dieu par Jésus (cf. #Ge 37:29 ; #Lé 10:6 ; #Job 1:20 ; #Ac 14:14).

encore besoin de témoins. Question rhétorique exprimant le soulagement que cette situation tendue et embarrassante soit enfin terminée. Jésus venait, d’après lui, de s’incriminer aux yeux du sanhédrin, et c’est pourquoi ils n’avaient plus besoin de convoquer d’autres faux témoins.

 

64  Vous avez entendu le blasphème. Que vous en semble ? Tous le condamnèrent comme méritant la mort.

blasphème.  cf. #Mr 3:29. Au sens strict, les paroles de Jésus ne constituaient pas un « blasphème » ni une marque d’irrespect visant à défier Dieu (#Lé 24:10-23), mais Caïphe les considérait ainsi parce que Jésus s’était déclaré l’égal de Dieu en puissance et en prérogatives.

 

65  Et quelques-uns se mirent à cracher sur lui, à lui voiler le visage et à le frapper à coups de poing, en lui disant : Devine ! Et les serviteurs le reçurent en lui donnant des soufflets.

cracher sur lui …  frapper. Pour les Juifs, « cracher » au visage était la forme la plus grossière et la plus détestable d’insulte personnelle (cf. #No 12:14 ; #De 25:9). Leur cruauté brutale atteignit son paroxysme et révéla la grande méchanceté de leur cœur quand ils le battirent ou le frappèrent à coups de poing.

Devine! Ils se moquaient de Jésus en lui demandant de façon irrévérencieuse d’utiliser les pouvoirs de prophète qu’il déclarait posséder, et ce de manière aussi frivole qu’en devinant qui venait de le frapper (#Mt 26:68).

 Reniement de Pierre

66 ¶  Pendant que Pierre était en bas dans la cour, il vint une des servantes du souverain sacrificateur.

en bas. Les appartements tout autour dominaient la cour elle-même.

une des servantes. Femme esclave ou servante, attachée à la maison du souverain sacrificateur. C’était peut-être la personne qui avait admis Pierre dans la cour (cf. #Jn 18:15-16) et qui, piquée par la curiosité et le soupçon, désirait l’observer de plus près.

 

67  Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarda, et lui dit : Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth.

de Nazareth. Cette allusion à la ville natale de Jésus laisse transparaître un sentiment de mépris, conforme aux vues des chefs juifs et à la mauvaise réputation générale de Nazareth (cf. #Jn 1:46).

 

68  Il le nia, disant : Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Puis il sortit pour aller dans le vestibule. Et le coq chanta.

le vestibule. Utilisé uniquement ici dans le N.T., ce terme désigne l’entrée ou le hall, arche couverte dans la cour, qui ouvrait sur la rue.

Et le coq chanta. Evoque la prédiction de Jésus au v. #Mr 14:30 et en #Mt 26:34. Au milieu de toutes les accusations qui étaient lancées contre lui, soit Pierre n’entendit pas chanter le coq, soit il ne se rendit pas compte de ce que cela signifiait. Quand le coq chanta pour la deuxième fois, Jésus regarda Pierre (#Lu 22:61), ce qui réveilla sa mémoire et lui fit prendre conscience de ses reniements (cf. v. #Mr 14:72).

 

69  La servante, l’ayant vu, se mit de nouveau à dire à ceux qui étaient présents : Celui-ci est de ces gens-là.

70  (14-69) Et il le nia de nouveau. (14-70) Peu après, ceux qui étaient présents dirent encore à Pierre : Certainement tu es de ces gens-là, car tu es Galiléen.

Galiléen. Etiquette péjorative fréquemment utilisée par les habitants de Jérusalem envers leurs voisins du nord. C’était une allusion à peine voilée au faible niveau d’éducation et d’instruction des natifs de Galilée (cf. #Ac 4:13).

 

71  Alors il commença à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme dont vous parlez.

72  Aussitôt, pour la seconde fois, le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite: Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et en y réfléchissant, il pleurait.

 

MARC 15 : 1 à 47 
 Jésus devant Pilate, gouverneur romain

1 ¶  Dès le matin, les principaux sacrificateurs tinrent conseil avec les anciens et les scribes, et tout le sanhédrin. Après avoir lié Jésus, ils l’emmenèrent, et le livrèrent à Pilate.

Dès le matin. A l’aube, probablement entre 5 et 6 heures du matin. Ayant décrété illégalement la culpabilité de Jésus pendant la nuit (#Mr 14:53-65 ; #Jn 18:13-24), le sanhédrin se réunit formellement peu après l’aube pour prononcer sa sentence.

tinrent conseil. Réunion décrite en #Lu 22:66-71. Il ne s’agissait que de réitérer les charges qui avaient été retenues un peu plus tôt contre Jésus et de prononcer le verdict de culpabilité.

Pilate. Procurateur (gouverneur) romain de la Judée de 26 à 36 apr. J.-C. Sa résidence officielle était à Césarée, mais il se trouvait à Jérusalem pour la Pâque.

 

2  Pilate l’interrogea : Es-tu le roi des Juifs ? Jésus lui répondit : Tu le dis.

Pilate l’interrogea. Jean rapporte (#Jn 18:30-31) que les chefs juifs exigeaient de Pilate qu’il donne simplement son accord à la condamnation à mort qu’ils avaient déjà prononcée contre Jésus (#Mr 14:64). Pilate ayant refusé, ils présentèrent alors leurs fausses accusations contre Jésus (#Lu 23:2). Après les avoir entendues, Pilate l’interrogea.

Es-tu le roi des Juifs? C’est la seule accusation que Pilate prit au sérieux : si Jésus prétendait être roi, il se rendait coupable de rébellion contre Rome. La question de Pilate révèle qu’il avait déjà été mis au courant de ce chef d’accusation (#Lu 23:2).

Tu le dis. En formulant ainsi sa réponse, Jésus impliquait qu’il était effectivement le roi légitime d’Israël, mais que l’interprétation que faisait Pilate de sa déclaration n’était pas la sienne (cf. #Jn 18:34-37).

 

3  Les principaux sacrificateurs portaient contre lui plusieurs accusations.

plusieurs accusations. Cf. #Lu 23:2, #Lu 23:5.

 

4  Pilate l’interrogea de nouveau : Ne réponds-tu rien ? Vois de combien de choses ils t’accusent.

Ne réponds-tu rien? Pilate s’étonnait du silence de Jésus, car il s’attendait à ce que, comme tout prisonnier accusé, il se défende avec véhémence des accusations portées contre lui. Jésus resta silencieux, probablement afin d’accomplir la prophétie (#Esa 42:1-2 ; #Esa 53:7) ou parce que Pilate avait déjà déclaré qu’il était innocent (#Lu 23:4 ; #Jn 18:38), ou pour les deux raisons à la fois.

 

5  Et Jésus ne fit plus aucune réponse, ce qui étonna Pilate.

 Sentence de mort confirmée

Outrages des soldats

6  A chaque fête, il relâchait un prisonnier, celui que demandait la foule.

A chaque fête. A chaque Pâque.

relâchait. L’imparfait indique que c’était une habitude. Des sources profanes anciennes indiquent que les gouverneurs romains octroyaient à l’occasion une amnistie à la demande de leurs administrés. Présumant que le peuple demanderait la libération de son roi (qu’il avait reconnu comme tel au début de la semaine, 11:1-10), Pilate pensait sans doute que cette coutume annuelle était le seul moyen de sortir de son dilemme à propos de Jésus.

 

7  Il y avait en prison un nommé Barabbas avec ses complices, pour un meurtre qu’ils avaient commis dans une sédition.

Barabbas. Voleur (#Jn 18:40) et meurtrier (#Lu 23:18-19), il était d’une certaine façon impliqué dans une insurrection contre Rome. On ne sait pas si c’était par conviction politique ou par intérêt financier. Il est impossible de savoir de quelle insurrection il s’agit, mais de telles révoltes étaient courantes au temps de Jésus et annonçaient la révolte générale de 66-70 apr. J.-C.

 

8  La foule, étant montée, se mit à demander ce qu’il avait coutume de leur accorder.

9  Pilate leur répondit: Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ?

10  Car il savait que c’était par envie que les principaux sacrificateurs l’avaient livré.

par envie. Pilate se rendait compte que les autorités juives ne lui avaient pas livré Jésus par loyauté envers Rome. Il avait percé à jour leur tromperie et comprenait leur vrai motif sous-jacent : leur jalousie de la popularité de Jésus auprès du peuple.

 

11  Mais les chefs des sacrificateurs excitèrent la foule, afin que Pilate leur relâchât plutôt Barabbas.

12  Pilate, reprenant la parole, leur dit : Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs ?

13  Ils crièrent de nouveau : Crucifie-le !

14  Pilate leur dit : Quel mal a-t-il fait ? Et ils crièrent encore plus fort : Crucifie-le !

15 ¶  Pilate, voulant satisfaire la foule, leur relâcha Barabbas ; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié.

battre de verges. Avec un fouet (connu sous le nom de flagellum) fait d’un manche en bois auquel étaient attachées des lanières de cuir munies de morceaux de métal à leur extrémité. Etre battu de verges avec un flagellum était une épreuve redoutable, car la chair était arrachée jusqu’à l’os, provoquant un abondant saignement. Souvent les prisonniers en mouraient.

crucifié. La crucifixion était la méthode romaine la plus répandue pour exécuter les esclaves et les étrangers. L’auteur latin Cicéron la décrivit comme « le châtiment le plus cruel et le plus odieux qui soit ».

 

16  Les soldats conduisirent Jésus dans l’intérieur de la cour, c’est-à-dire, dans le prétoire, et ils assemblèrent toute la cohorte.

prétoire. La résidence officielle du gouverneur à Jérusalem, probablement située dans le complexe de la forteresse Antonia.

toute la cohorte. Une cohorte romaine forte de 600 hommes avait ses quartiers à Jérusalem. Tous les soldats qui n’étaient pas en service à ce moment-là furent rassemblés pour se moquer de Jésus.

 

17  Ils le revêtirent de pourpre, et posèrent sur sa tête une couronne d’épines, qu’ils avaient tressée.

le revêtirent de pourpre …  une couronne d’épines. Le « pourpre » était la couleur portée traditionnellement par les rois; la « couronne d’épines » parodiait la couronne des rois. Les soldats, par méchanceté, avaient décidé de se livrer à une contrefaçon de couronnement, avec Jésus dans le rôle de roi des Juifs.

 

18  Puis ils se mirent à le saluer: Salut, roi des Juifs !

Salut, roi des Juifs! Cette salutation était une caricature de celle adressée à l’empereur.

 

19  Et ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et, fléchissant les genoux, ils se prosternaient devant lui.

un roseau. Parodie de sceptre royal.

 

20  Après s’être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent la pourpre, lui remirent ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier.

 Jésus crucifié

21  Ils forcèrent à porter la croix de Jésus un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, père d’Alexandre et de Rufus ;

On contraignait les condamnés à porter la lourde poutre de leur croix jusqu’au lieu de leur exécution. Epuisé par une nuit sans sommeil et grièvement blessé et affaibli par les verges, Jésus fut incapable de continuer. Les gardes romains enrôlèrent Simon de force, le choisissant apparemment au hasard pour porter la poutre jusqu’au bout. Originaire de la ville africaine de Cyrène, Simon se dirigeait vers Jérusalem. Marc l’identifie comme le « père d’Alexandre et de Rufus » (cf. #Ro 16:13), indice de la relation qu’il entretenait lui-même avec l’Eglise de Rome.

 

22 ¶  et ils conduisirent Jésus au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne.

Golgotha …  lieu du crâne. « Golgotha » est un mot araméen signifiant « crâne », que Marc traduisit pour ses lecteurs. Bien que le site exact soit inconnu, on considère que deux localisations sont possibles à Jérusalem :

1° Au nord, le calvaire de Gordon (ainsi nommé d’après celui qui le découvrit de nos jours);

2° le site traditionnel à l’ouest de l’église du Saint-Sépulcre, d’après une tradition remontant au IVe siècle.

 

23  Ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de myrrhe, mais il ne le prit pas.

vin mêlé de myrrhe. Pour adoucir temporairement la douleur, les Romains toléraient que ce breuvage soit administré aux hommes condamnés à la crucifixion, moins par compassion que dans le but de les empêcher de se débattre pendant qu’on les clouait à la croix.

 

24  Ils le crucifièrent, et se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir ce que chacun aurait.

crucifièrent. Aucun des récits évangéliques ne donne de description détaillée de la façon dont se déroulaient les crucifixions.

partagèrent ses vêtements. C’était l’accomplissement de #Ps 22:19. Il était de coutume que les bourreaux se répartissent les vêtements du condamné entre eux.

 

25  C’était la troisième heure, quand ils le crucifièrent.

troisième heure. Selon cette manière juive de compter, la crucifixion eut lieu à 9 heures du matin. Jean note qu’il était environ la sixième heure lorsque Pilate condamna Jésus à être crucifié (#Jn 19:14). Comme Jean utilise apparemment la méthode romaine de compter les heures (en partant de minuit), la 6e heure de Jean devait correspondre à 6 heures du matin.

 

26  L’inscription indiquant le sujet de sa condamnation portait ces mots : Le roi des Juifs.

inscription indiquant le sujet de sa condamnation. Le crime pour lequel un condamné était exécuté était inscrit sur une planche de bois fixée à la croix au-dessus de sa tête. Dans le cas de Jésus, c’était une inscription rédigée en latin, hébreu et grec (#Jn 19:20).

Le roi des Juifs. Comme Pilate avait plusieurs fois répété que Jésus était innocent de tout crime (#Lu 23:4, #Lu 23:14-15, #Lu 23:22), il avait ordonné de graver cette inscription. Son intention n’étant sans doute ni de se moquer de Jésus ni de l’honorer, on peut penser qu’il choisit ce motif en guise d’affront aux autorités juives à qui il en voulait de lui avoir causé tant d’embarras. Les chefs juifs, outragés, vinrent exiger que l’inscription soit modifiée, mais il furent fermement éconduits par Pilate. En comparant les 4 Evangiles, on peut restituer l’inscription complète : Celui-ci est Jésus de Nazareth, le roi des Juifs.

 

27  Ils crucifièrent avec lui deux brigands, l’un à sa droite, et l’autre à sa gauche.

deux brigands. Probablement impliqués avec Barabbas dans l’insurrection, puisque, en droit romain, le vol n’était pas un crime passible de la peine capitale.

 

28  Ainsi fut accompli ce que dit l’Ecriture : Il a été mis au nombre des malfaiteurs.

En plaçant la croix de Jésus entre celle de deux brigands (v. #Mr 15:27), Pilate avait peut-être l’intention d’insulter un peu plus les Juifs, puisqu’il insinuait ainsi que leur roi ne valait pas mieux qu’un criminel sans envergure. Toutefois, pour Dieu, c’était une nouvelle façon d’accomplir une prophétie (cf. #Esa 53:12).

 

29  Les passants l’injuriaient, et secouaient la tête, en disant : Hé ! toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours,

secouaient la tête. Geste de mépris et de dérision (cf. #2R 19:21 ; #Ps 22:8 ; #Ps 44:15 ; #Ps 109:25 ; #Jér 18:16 ; #La 2:15).

toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours. Les gens répétaient ainsi la fausse accusation proférée pendant le procès devant Caïphe (#Mr 14:58). Cette accusation résultait d’une mauvaise interprétation des paroles de Jésus rapportées en #Jn 2:19-21.

 

30  sauve-toi toi-même, en descendant de la croix !

31  Les principaux sacrificateurs aussi, avec les scribes, se moquaient entre eux, et disaient : Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même !

32  Que le Christ, le roi d’Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions ! Ceux qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient aussi.

descende maintenant de la croix. Une dernière sollicitation de la part des autorités juives incrédules pour que Jésus fasse un miracle (cf. #Mr 8:11). Leur affirmation qu’ils croiraient s’ils voyaient un tel miracle n’était pas sincère puisque, devant le miracle encore plus convaincant de la résurrection de Christ, ils s’enferrèrent dans leur incrédulité.

Ceux qui étaient crucifiés avec lui. Les deux brigands se joignirent à ceux qui se moquaient de Jésus, mais l’un d’eux se repentit ensuite (#Lu 23:40-43).

 

33 ¶  La sixième heure étant venue, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu’à la neuvième heure.

la sixième heure. Correspond à midi, selon l’heure juive, milieu de la période de 6 heures que dura le supplice de Jésus à la croix.

ténèbres. Signe de jugement divin (cf. #Esa 5:30 ; #Esa 13:10-11 ; #Joe 2:1-2 ; #Am 5:20 ; #Sop 1:14-15 ; #Mt 8:12 ; #Mt 22:13 ; #Mt 25:30). L’étendue géographique de cette obscurité n’est pas connue, mais d’après les écrits des Pères de l’Eglise elle déborda le territoire d’Israël.

neuvième heure. C’est-à-dire à 3 heures de l’après-midi.

 

34  Et à la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : Eloï, Eloï, lama sabachthani ? ce qui signifie : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

Eloï …  sabachthani ? Paroles du #Ps 22:2 en araméen Matthieu mentionne aussi ce cri, mais en hébreu (#Mt 27:46).

pourquoi m’as-tu abandonné? Jésus éprouva très douloureusement cet abandon du Père, dû au fait que la colère de Dieu était en train de se déverser sur lui, le substitut des pécheurs

 

35  Quelques-uns de ceux qui étaient là, l’ayant entendu, dirent : Voici, il appelle Elie.

Elie. Moquerie supplémentaire qui signifiait : « Que son précurseur vienne sauver ce soi-disant Messie »

 

36  Et l’un d’eux courut remplir une éponge de vinaigre, et, l’ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire, en disant : Laissez, voyons si Elie viendra le descendre.

vinaigre. Vin bon marché que consommaient soldats et ouvriers. C’était peut-être un geste de pitié, ou alors un acte purement dicté par la volonté de prolonger ses souffrances.

un roseau. Une branche d’hysope (#Jn 19:29).

 

37  Mais Jésus, ayant poussé un grand cri, expira.

ayant poussé un grand cri. Vu les intenses souffrances qu’il venait d’endurer, ce cri démontre qu’il gardait une force incroyable. Cela révèle que sa vie ne s’était pas affaiblie petit à petit, mais qu’il la rendit par un acte volontaire (#Jn 10:17-18). Au sujet du contenu de ce cri de Jésus, voir #Lu 23:46.

 

38  Le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas.

Le voile du temple se déchira en deux. L’énorme rideau qui séparait le lieu très saint du reste du sanctuaire (#Ex 26:31-33 ; #Ex 40:20-21 ; #Lé 16:2 ; #Hé 9:3). Son déchirement signalait que l’accès à la présence de Dieu était ouvert à tous par la mort de son Fils.

 

39  Le centenier, qui était en face de Jésus, voyant qu’il avait expiré de la sorte, dit : Assurément, cet homme était Fils de Dieu.

Le centenier. L’officier romain chargé de la crucifixion. Les centeniers représentaient l’épine dorsale de l’armée romaine et commandaient 100 soldats.

voyant qu’il avait expiré de la sorte. Ce centenier avait assisté à la mort de bien des condamnés à la crucifixion, mais aucune ne ressemblait à celle de Jésus. On n’avait encore jamais vu un crucifié faire preuve d’autant de force que celle dont Jésus fit preuve, en lançant un cri (v. #Mr 15:37) si puissant au moment de rendre l’esprit. Ce cri s’ajouta au tremblement de terre qui coïncida avec la mort de Christ (#Mt 27:51), ce qui donna au centenier la conviction d’affirmer: « Assurément, cet homme était Fils de Dieu ». D’après la tradition chrétienne, ce centenier se serait converti.

 

40  Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques le mineur et de Joses, et Salomé,

Certaines de ces femmes se trouvaient précédemment au pied de la croix (#Jn 19:25-27). A cet instant, incapables de supporter de si près le spectacle de la souffrance de Jésus, elles « regardaient de loin ». Leur fidélité remplie de compassion contrastait avec l’attitude des disciples qui, Jean excepté, avait disparu dans la nature.

Marie de Magdala. Elle était originaire du village de Magdala, sur la rive ouest de la mer de Galilée, d’où son nom. Luc rapporte que Jésus avait chassé d’elle sept démons (#Lu 8:2). Elle est d’habitude citée la première dans la liste des femmes qui suivaient Jésus, ce qui suggère qu’elle était peut-être leur chef.

Marie, mère de Jacques le mineur et de Joses. On la distingue de ses homonymes grâce au nom de ses fils. « Jacques le mineur » (appelé aussi « Jacques, fils d’Alphée » en #Mt 10:3) faisait partie des douze.

Salomé. Femme de Zébédée (#Mt 27:56) et mère de Jacques et Jean.

 

41  qui le suivaient et le servaient lorsqu’il était en Galilée, et plusieurs autres qui étaient montées avec lui à Jérusalem.

plusieurs autres. Elles accompagnaient Jésus depuis le temps de son ministère en Galilée, le suivaient dans ses voyages et veillaient à ses besoins ainsi qu’à ceux de ses disciples (cf. #Lu 8:2-3).

 

42 ¶  Le soir étant venu, comme c’était la préparation, c’est-à-dire, la veille du sabbat, — 

préparation. Vendredi, la veille du sabbat (samedi).

 

Le corps de Jésus mis dans un cépulcre

43  arriva Joseph d’Arimathée, conseiller de distinction, qui lui-même attendait aussi le royaume de Dieu. Il osa se rendre vers Pilate, pour demander le corps de Jésus.

Joseph d’Arimathée. « Arimathée », connue dans l’A.T. sous le nom de Rama, ou Ramathaïm-Tsophim (lieu de naissance de Samuel, #1S 1:1, #1S 1:19 ; #1S 2:11), se trouvait à environ 25 km au nord-ouest de Jérusalem. Joseph était un membre éminent du « conseil » (ou sanhédrin), qui s’était opposé à la condamnation de Jésus (#Lu 23:51).

osa se rendre. Pilate ne devait pas voir d’un très bon œil un membre du sanhédrin, après que ce conseil l’avait forcé à faire crucifier un innocent. En outre, la prise de position publique de Joseph en faveur de Jésus allait faire enrager les autres membres du sanhédrin.

pour demander le corps de Jésus. D’après la loi romaine, les condamnés à mort perdaient leur droit à une sépulture, mais leur corps était rendu aux familles qui en faisaient la demande. La mère de Jésus était trop épuisée psychologiquement pour s’en charger. On n’a aucune preuve, par ailleurs, de la présence de ses frères et sœurs à Jérusalem, et ses amis les plus proches, les disciples, avaient fui (sauf Jean, chargé de prendre soin de Marie ; #Jn 19:26-27). En l’absence des proches de Jésus, c’est Joseph qui eut le courage de demander à Pilate le corps du supplicié.

 

44  Pilate s’étonna qu’il fût mort si tôt ; fit venir le centenier et lui demanda s’il était mort depuis longtemps.

Pilate s’étonna. Les crucifiés mettaient d’habitude plusieurs jours avant de mourir, d’où la surprise de Pilate de voir que Jésus était mort en six heures seulement. Avant d’accéder à la requête de Joseph, Pilate prit soin de vérifier auprès du « centenier » chargé de la crucifixion l’authenticité de la mort de Jésus.

 

45  S’en étant assuré par le centenier, il donna le corps à Joseph.

il donna le corps à Joseph. Ayant reçu confirmation du centenier que Jésus était bien mort, Pilate accorda son corps à Joseph. De ce fait, les Romains déclaraient Jésus officiellement décédé.

 

46  Et Joseph, ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la croix, l’enveloppa du linceul, et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc. Puis il roula une pierre à l’entrée du sépulcre.

l’enveloppa du linceul. Les Juifs n’embaumaient pas les morts mais les enveloppaient dans des bandelettes parfumées. Nicodème, autre membre en vue du sanhédrin (cf. #Jn 7:50), prêta assistance à Joseph pour s’occuper du corps (#Jn 19:39-40). Ces hommes, qui avaient tenu secret leur soutien à Jésus, le rendirent public en se portant volontaires pour le mettre au tombeau, alors que les disciples, qui avaient ouvertement suivi Jésus, se cachaient désormais (#Jn 20:19).

sépulcre taillé dans le roc. Ce « sépulcre » se trouvait près de Golgotha (#Jn 19:42). Matthieu ajoute que c’était celui que Joseph avait acheté pour lui-même (#Mt 27:60), et Luc aussi bien que Jean précisent que personne encore n’avait occupé ce tombeau (#Lu 23:53 ; #Jn 19:41).

 

47  Marie de Magdala, et Marie, mère de Joses, regardaient où on le mettait.