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NOUVEAU TESTAMENT

Matthieu 10 à 12 partiel

 LES PAROLES DE JÉSUS SONT EN JAUNES

MATTHIEU 10 : 1 à 42 +

 

1 ¶  Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité.

 

il leur donna le pouvoir. Jésus délégua ses pouvoirs aux apôtres pour démontrer clairement que lui et son royaume étaient souverains sur les domaines physique et spirituel, les effets du péché et l’action de Satan. Ce fut une manifestation de puissance sans précédent, dont l’histoire de la rédemption n’avait jusque-là jamais été témoin. Elle annonçait l’arrivée du Messie et lui rendait témoignage, ainsi qu’aux apôtres qui allaient prêcher son Evangile. Cette puissance fut un avant-goût de la puissance que Christ manifestera dans son royaume terrestre lorsque Satan sera lié (#Ap 20) et que la malédiction contre la vie physique aura pris fin (#Esa 65:20-25).

 

2  Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon appelé Pierre, et André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère ;

 

10:1-2

disciples …  apôtres. « Disciple » désigne en grec une personne qui apprend, qui est enseignée par une autre. « Apôtres » renvoie à des messagers qualifiés qui sont envoyés en mission. Les deux termes soulignent différents aspects de leur appel.

 

3  Philippe, et Barthélemy ; Thomas, et Matthieu, le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ;

 

Jacques, fils d’Alphée. Il existe quatre personnages nommés Jacques dans le N.T.:

1° l’apôtre Jacques, frère de Jean ; Ce Jacques est facile à distinguer de ses homonymes dans le N.T., car il est toujours mentionné avec son frère Jean. Son martyre sous Hérode Agrippa Ier marqua le début d’une période de graves persécutions de l’Eglise primitive (#Ac 12:2). Pour plus d’informations sur les autres personnages nommés Jacques,

2° le disciple mentionné dans ce passage, aussi appelé « Jacques le mineur » (#Mr 15:40);

3° Jacques, père de Jude (non pas l’Iscariot, #Lu 6:16);

4° Jacques, le demi-frère du Seigneur (#Ga 1:19 ; #Mr 6:3), auteur de l’épître qui porte son nom, qui joua par ailleurs un rôle de premier plan dans l’Eglise naissante de Jérusalem (#Ac 12:17 ; #Ac 15:13 ; #Ga 1:19).

 Thaddée. Dans d’autres passages, il est appelé Jude, fils de Jacques (#Lu 6:16 ; #Ac 1:13).

 

4  Simon le Cananite, et Judas l’Iscariot, celui qui livra Jésus.

 

Simon le Cananite. C’est-à-dire de Cana. Les manuscrits les plus anciens portent un terme proche qui pourrait désigner un membre du parti des Zélotes, un groupe déterminé à renverser l’occupation romaine d’Israël. En #Ac 1:13 il est appelé « Simon le Zélote ». Il fut probablement un membre du parti zélote avant de venir à Christ. Cela n’implique pas que ce Simon soit natif de Cana. Il faut plutôt y voir un dérivé du mot araméen signifiant « faire preuve de zèle », utilisé à propos de ceux qui présentaient du zèle pour observer la loi. Luc utilise le mot dérivé du grec pour signifier « le Zélote »

 

5 ¶  Tels sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les instructions suivantes : N’allez pas vers les païens, et n’entrez pas dans les villes des Samaritains ;

 

10:5 à 11:1

Ce passage correspond au deuxième des 5 grands discours rapportés dans Matthieu.

 N’allez pas vers les païens. Christ n’interdisait pas aux disciples de prêcher aux non-Juifs ou aux Samaritains s’ils les croisaient sur leur chemin, mais il leur demandait d’apporter le message en premier lieu au peuple de l’alliance, dans les régions avoisinantes (cf. #Ro 1:16).

 

allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël.

 

les brebis perdues de la maison d’Israël. Cf. #Mt 15:24 ; #Jér 50:6. Jésus précisa encore davantage cette priorité lorsqu’il dit que l’Evangile était destiné à ceux qui reconnaissaient avoir besoin d’un médecin (#Lu 5:31-32) parce qu’ils se savaient spirituellement malades (#Mt 9:13).

 

Allez, prêchez, et dites: Le royaume des cieux est proche.

 

proche. Dans une certaine mesure, le royaume est déjà présent, bien que sa plénitude sa réalisation complète - soit encore à venir.

 

Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.

 Ne prenez ni or, ni argent, ni monnaie, dans vos ceintures ;

10  ni sac pour le voyage, ni deux tuniques, ni souliers, ni bâton ; car l’ouvrier mérite sa nourriture.

 11  Dans quelque ville ou village que vous entriez, informez-vous s’il s’y trouve quelque homme digne de vous recevoir ; et demeurez chez lui jusqu’à ce que vous partiez.

12  En entrant dans la maison, saluez-la ;

13  et, si la maison en est digne, que votre paix vienne sur elle ; mais si elle n’en est pas digne, que votre paix retourne à vous.

 

paix. C’est l’équivalent du mot hébreu schalom, qui désigne la prospérité, le bien-être ou la bénédiction.

 

14  Lorsqu’on ne vous recevra pas et qu’on n’écoutera pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la poussière de vos pieds.

 

vos paroles. Il s’agissait d’enseigner en priorité que le Roi était venu et que son royaume était proche. Ce message constituait le cœur de leur prédication. Les signes et les miracles avaient pour fonction de témoigner de l’authenticité de leur message.

 secouez la poussière de vos pieds. Les Juifs avaient pour coutume de secouer la poussière de leurs pieds  en signe de dédain - lorsqu’ils revenaient des régions habitées par des non-Juifs. Paul et Barnabas le firent après leur expulsion d’Antioche (#Ac 13:51). Pour les apôtres, c’était une marque de protestation visible indiquant qu’à leurs yeux ce lieu ne valait pas plus qu’une ville païenne.

 

15  Je vous le dis en vérité : au jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins rigoureusement que cette ville-là.

 16 ¶  Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes.

 

loups. Cette expression fut employée pour décrire les faux prophètes qui persécutent les prophètes authentiques et qui cherchent à détruire l’Eglise (cf. #Mt 7:15 ; #Lu 10:3 ; #Ac 20:29).

 

17  Mettez-vous en garde contre les hommes ; car ils vous livreront aux tribunaux, et ils vous battront de verges dans leurs synagogues ;

 

vous livreront. Dans ce contexte, ce verbe est un terme technique qui signifie livrer un prisonnier pour son châtiment. De nombreux gouvernements ont officiellement intégré la persécution des croyants à leur pratique politique. De telles persécutions fournissent l’occasion de témoigner de la vérité de l’Evangile. Cf. #Jn 16:1-4 ; #2Ti 4:16.

 

18  vous serez menés, à cause de moi, devant des gouverneurs et devant des rois, pour servir de témoignage à eux et aux païens.

19  Mais, quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même ;

 

ne vous inquiétez. Cela ne signifie pas que les enseignants et les serviteurs de Dieu puissent se passer de préparation à leurs tâches spirituelles courantes. Citer ce passage et d’autres semblables (#Lu 21:12-15 ; #Mt 10:19) pour justifier une attitude négligente en matière d’étude et de méditation revient à tordre le sens évident de l’Ecriture. Ce v., qui a pour but de réconforter les victimes de la persécution en danger de mort, ne fournit aucune excuse à la paresse dans le ministère. La même expression est employée au v. 22 pour parler de l’attention portée aux besoins matériels. Dans aucun de ces passages Jésus ne condamna un labeur et une préparation légitimes. Il promit le secours du Saint-Esprit au temps de la persécution, lors duquel aucune préparation n’est possible.

 

20  car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.

21  Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant ; les enfants se soulèveront contre leurs parents, et les feront mourir.

22  Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom ; mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.

 

celui qui persévérera jusqu’à la fin. Cf. #Mt 10:22. Ceux qui persévèrent sont ceux-là mêmes qui sont sauvés, par opposition à ceux dont l’amour se refroidit (v. #Mt 24:12). Cela ne signifie pas que la persévérance soit garante du salut. Dans maints passages, l’Ecriture enseigne précisément le contraire : c’est Dieu qui assure notre persévérance, et cela fait partie de son œuvre de salut. Les vrais croyants sont « gardés par la foi pour le salut » (#1Pi 1:5). La garantie de notre persévérance est gravée dans la promesse de la nouvelle alliance. Dieu dit : « Je mettrai ma crainte dans leur cœur, afin qu’ils ne s’éloignent pas de moi » (#Jér 32:40). Ceux qui chutent et s’éloignent de Christ prouvent de manière formelle qu’ils n’ont jamais été de vrais croyants (#1Jn 2:19). Cependant, le fait que Dieu est le garant de notre persévérance ne signifie pas pour autant que nous devions rester passifs dans ce processus. Il nous garde « par la foi » (#1Pi 1:5), par notre foi. L’Ecriture nous invite quelquefois à retenir fermement notre foi (#Hé 10:23 ; #Ap 3:11) ou nous met en garde contre la chute (#Hé 10:26-29). De tels avertissements n’annulent pas les nombreuses promesses qui parlent de la persévérance des vrais croyants (#Jn 10:28-29 ; #Ro 8:38-39 ; #1Co 1:8-9 ; #Ph 1:6). Les avertissements et les appels font au contraire partie des moyens que Dieu utilise pour préserver notre persévérance dans la foi. Il est intéressant de remarquer que les avertissements et les promesses vont souvent de pair. Ainsi, p. ex., lorsque Jude exhorte les croyants à se maintenir « dans l’amour de Dieu » (#Jude 21), il les oriente aussitôt vers Dieu, « qui peut vous préserver de toute chute » (#Jude 24).

 

23  Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Je vous le dis en vérité, vous n’aurez pas achevé de parcourir les villes d’Israël que le Fils de l’homme sera venu.

 

10:21-23

Ces vv. ont une portée eschatologique évidente qui dépasse le cadre de la mission en cours des disciples. Les persécutions décrites ici semblent appartenir à la période de tribulation qui précède le retour de Christ, auquel le v. 23 fait allusion.

 

24  Le disciple n’est pas plus que le maître, ni le serviteur plus que son seigneur.

 

pas plus. Si l’enseignant (Christ) souffre, il en sera de même de ses élèves. Si les gens accablent le Maître de blasphèmes, ils maudiront aussi ses serviteurs. C’était la promesse de persécutions à venir. Cf. #Jn 15:20.

 

25  Il suffit au disciple d’être traité comme son maître, et au serviteur comme son seigneur. S’ils ont appelé le maître de la maison Béelzébul, à combien plus forte raison appelleront-ils ainsi les gens de sa maison !

 

Béelzébul. La divinité des Philistins, associée à une idolâtrie satanique. Le nom finit par représenter Satan, le prince des démons

Ce terme désignait à l’origine Baal-Zébul (« Baal, le prince »), la divinité principale de la ville philistine d’Ekron, que les Israélites nommaient avec dédain Baal-Zébub (« maître des mouches »).

 

26  Ne les craignez donc point ; car il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu.

27  Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour ; et ce qui vous est dit à l’oreille, prêchez-le sur les toits.

28  Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne.

 

craignez. C’est Dieu qui fait périr dans la géhenne. Cf. #Lu 12:5. Les persécuteurs ne peuvent faire souffrir que le corps.

 

29  Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou ? Cependant, il n’en tombe pas un à terre sans la volonté de votre Père.

 

sans la volonté de votre Père. Et non seulement « sans qu’il le sache ». Jésus enseigne que, dans sa providence, Dieu décide du moment et des circonstances d’événements aussi insignifiants que la mort d’un moineau. Même le nombre de cheveux de notre tête est sous le contrôle de sa volonté souveraine (v. #Mt 10:30). En d’autres termes, la providence divine dirige les menus détails de la vie, y compris dans les domaines les plus terre-à-terre. La souveraineté de Dieu est ici affirmée avec force.

 

30  Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés.

31  Ne craignez donc point : vous valez plus que beaucoup de passereaux.

32  C’est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ;

 

se déclarera …  pour moi. Celui qui reconnaît Christ en tant que Seigneur dans la vie ou dans la mort, si cela est nécessaire, sera reconnu par le Seigneur devant Dieu comme l’un des siens.

 

33  mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux.

 

celui qui me reniera devant les hommes. Ce passage parle d’un reniement qui conduit à la damnation de l’âme. Il ne vise pas une faiblesse passagère semblable à celle dont Pierre se rendit coupable (#Lu 22:56-62), mais le péché de ceux qui rejettent la vérité révélée et ferment les yeux aux preuves, par crainte, honte, négligence, tendance à temporiser ou amour du monde, ceux qui refusent de confesser Christ comme leur Sauveur et leur Roi jusqu’au moment où il sera trop tard.

 

34  Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée.

 

pas …  la paix, mais l’épée. Bien que l’objectif ultime de l’Evangile soit d’apporter la paix avec Dieu (#Jn 14:27 ; #Ro 8:6), son résultat immédiat est souvent un conflit. La conversion à Christ peut avoir pour effet une tension dans les relations familiales (vv. #Mt 10:35-36), la persécution, et même le martyre. Le fait de suivre Christ implique une volonté capable de faire face à de tels obstacles (vv. #Mt 10:32-33, #Mt 10:37-39). Bien qu’il soit appelé le « Prince de la paix » (#Esa 9:5), Christ désire que chacun sache que la vie de ceux qu’il appelle ne sera pas exempte de tout conflit.

 

35  Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ;

36  et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison.

 

10:35-36

Citation basée sur #Mi 7:6.

 

37  Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;

38  celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi.

 

prend pas sa croix. Pour la première fois, Jésus parlait de la « croix » à ses disciples. Cette mention évoquait pour eux une mort violente et dégradante. Jésus exigeait d’eux un engagement total, y compris jusqu’à la mort physique. Cet appel à la soumission inconditionnelle ferait désormais partie du message qu’ils auraient à annoncer aux autres. Le même appel à la consécration pour Christ, à la vie et à la mort, est repris en #Mt 16:24 ; #Mr 8:34 ; #Lu 9:23 ; #Lu 14:27. Ceux qui viennent à Christ avec une foi faite de renoncement à soi-même obtiendront la vie éternelle et véritable (v. #Mt 10:39).

 

39  Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera.

40  Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé.

 

Celui qui vous reçoit me reçoit. Christ vit en son peuple. En retour, ses disciples se présentent en son nom comme ses ambassadeurs (#2Co 5:20). Ainsi, le traitement qui leur est accordé s’étend à leur Seigneur (cf. #Mt 18:5 ; #Mt 25:45 ; #Lu 9:48).

 

41  Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète, et celui qui reçoit un juste en qualité de juste recevra une récompense de juste.

 

en qualité de prophète …  en qualité de juste. Cette parole constitue le prolongement du principe exposé au v. 40: accueillir les émissaires de Christ revient à accueillir Christ lui-même (cf. #Mt 25:40).

 

42  Et quiconque donnera seulement un verre d’eau froide à l’un de ces petits parce qu’il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense.

 

ces petits. Les croyants. C’est ainsi que Jésus définit la conversion. Comme dans les béatitudes, la foi est présentée ici comme l’attitude de ceux qui reconnaissent n’avoir aucune ressource propre et déclarent, simplement et en toute confiance, leur dépendance totale. Tels des enfants, ils n’ont à leur compte aucune œuvre personnelle qui pourrait leur servir de recommandation.

 

MATTHIEU 11 : 1 à 30 +

 

1 ¶  Lorsque Jésus eut achevé de donner ses instructions à ses douze disciples, il partit de là, pour enseigner et prêcher dans les villes du pays.

 

dans les villes du pays. En Galilée. Pendant ce temps, les disciples annonçaient eux aussi le message de l’Evangile dans les villes juives de Galilée et des environs (#Mt 10:5-6).

 Message de Jean-Baptiste à Jésus

2  Jean, ayant entendu parler dans sa prison des œuvres du Christ, lui fit dire par ses disciples:

3  Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?

 

Es-tu celui …  un autre? Jean-Baptiste avait présenté Christ comme celui qui devait apporter un jugement terrible et brûler la paille « dans un feu qui ne s’éteint point » (#Mt 3:12). La tournure des événements avait de quoi le perturber : lui-même était en prison alors que Christ était actif dans un ministère de guérison, et non de jugement. Par ailleurs, il l’exerçait en Galilée, loin de Jérusalem, la ville du roi, même s’il n’y avait pas reçu un accueil des plus chaleureux (cf. #Mt 8:34). Jean se demandait s’il ne s’était pas mépris sur le plan d’action de Jésus. Il serait erroné d’attribuer sa question à un moment de doute dans sa foi (v. #Mt 11:7).

 

4  Jésus leur répondit : Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez:

 

Allez rapporter à Jean. Jésus renvoya les disciples de Jean lui rapporter de nombreux miracles. De toute évidence, il accomplit ces miracles en leur présence pour qu’ils puissent témoigner avoir vu par eux-mêmes des preuves que Jésus était bien le Messie (cf. #Esa 29:18-19 ; #Esa 35:5-10). Il faut noter cependant qu’il n’accorda aucune autre explication à Jean, car il connaissait la force de la foi de celui-ci (cf. #1Co 10:13).

 

les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.

Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute !

Témoignage sur Jean-Baptiste

7 ¶  Comme ils s’en allaient, Jésus se mit à dire à la foule, au sujet de Jean : Qu’êtes-vous allés voir au désert ? un roseau agité par le vent ? 

Mais, qu’êtes-vous allés voir ? un homme vêtu d’habits précieux ? Voici, ceux qui portent des habits précieux sont dans les maisons des rois.

Qu’êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète.

10  Car c’est celui dont il est écrit : Voici, j’envoie mon messager devant ta face, Pour préparer ton chemin devant toi.

 

Citation basée sur #Mal 3:1.

 

11  Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’en a point paru de plus grand que Jean-Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui.

 

le plus petit …  est plus grand que lui. Jean fut plus grand que les prophètes de l’A.T. parce qu’il put voir de ses yeux l’accomplissement de ce que les prophètes avaient seulement pu annoncer (vv. #Mt 11:10, #Mt 11:13 ; cf. #1Pi 1:10-11) et y participer personnellement. Mais tous les croyants après la croix sont encore plus grands, parce qu’ils peuvent comprendre pleinement et vivre ce que Jean avait seulement vu en germe : l’œuvre rédemptrice de Christ elle-même.

 

12  Depuis le temps de Jean-Baptiste jusqu’à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s’en emparent.

 

le royaume des cieux est forcé. Dès le moment où il commença à prêcher, Jean-Baptiste suscita de vives réactions. Déjà il était emprisonné ; il finirait même par succomber à la sauvagerie d’Hérode. Mais le royaume ne pourra jamais être vaincu, ni son avancement contrarié, par la violence humaine. On peut utilement comparer le texte de Matthieu : « Les violents s’en emparent » avec le passage parallèle chez Luc : « Chacun use de violence pour y entrer » (#Lu 16:16). Il en résulte cette interprétation probable : le royaume avance malgré l’opposition, et seuls les irréductibles se frayent le chemin pour y entrer. Une fois de plus, Christ met en avant la difficulté d’entrer dans le royaume.

1.    Il s’agit d’une déclaration de l’hostilité des gens au message de Jésus. « Le royaume de Dieu subit la violence, et les méchants s’en emparent dans le but d’empêcher les gens d’y entrer. » On cite le sens du premier verbe, « faire violence », et #Matthieu 23:13 où Jésus accuse en effet les pharisiens de fermer « aux hommes le royaume des cieux », n’y entrant pas eux-mêmes, et ne laissant pas « entrer ceux qui veulent y entrer ».

 2.    Il s’agit d’une révélation des qualités nécessaires à l’entrée dans le royaume. « Depuis l’annonce du royaume par Jean, il est ébranlé et ouvert par la force, et ceux qui sont violents, consacrés dans leur zèle, sont les seuls qui s’en emparent. » Jésus veut dire que le royaume est pour ceux qui se donnent à fond, et non pour les indifférents.

 

13  Car tous les prophètes et la loi ont prophétisé jusqu’à Jean ;

14  et, si vous voulez le comprendre, c’est lui qui est l’Elie qui devait venir.

 

c’est lui qui est l’Elie. C’est-à-dire qu’il est l’accomplissement de #Mal 4:5-6 (voir #Mt 17:12-13). Les Juifs savaient fort bien qu’Elie n’était pas mort (cf. #2R 2:11). Toutefois, ce passage ne présente pas Jean comme Elie en personne revenu sur terre. En réalité, Jean lui-même refusa de s’identifier au prophète (#Jn 1:21); il était pourtant venu avec l’esprit et la puissance d’Elie (#Lu 1:17). S’ils avaient cru, Jean aurait été l’accomplissement des prophéties concernant Elie.

 

15  Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

16 ¶  A qui comparerai-je cette génération ? Elle ressemble à des enfants assis dans des places publiques, et qui, s’adressant à d’autres enfants,

 17  disent : Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé ; nous avons chanté des complaintes, et vous ne vous êtes pas lamentés. 

18  Car Jean est venu, ne mangeant ni ne buvant, et ils disent : Il a un démon.

19  Le Fils de l’homme est venu, mangeant et buvant, et ils disent : C’est un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des gens de mauvaise vie. Mais la sagesse a été justifiée par ses œuvres.

 

mangeant et buvant. C’est-à-dire menant une vie ordinaire. Ce passage explique pourquoi le ministère de Jean différait radicalement de celui de Jésus du point de vue du style et de l’approche, tout en présentant le même message. Ces deux méthodes différentes enlevaient toute excuse aux pharisiens. Les caractéristiques qu’ils exigeaient de voir en Jésus une abstinence rigoureuse et un mode de vie spartiate - étaient celles du ministère de Jean-Baptiste, qu’ils avaient pourtant déjà rejeté. En réalité, ils rejetaient le message à cause de la corruption de leur cœur, mais ils ne voulaient pas le reconnaître.

 Reproches aux villes impénitentes

20  Alors il se mit à faire des reproches aux villes dans lesquelles avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu’elles ne s’étaient pas repenties.

21  Malheur à toi, Chorazin ! malheur à toi, Bethsaïda ! car, si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties, en prenant le sac et la cendre.

 

Malheur à toi, Chorazin! …  Bethsaïda! Ces deux villes se trouvaient à proximité de Capernaüm, près de la rive nord de la mer de Galilée.

 Tyr …  Sidon. Villes phéniciennes au bord de la Méditerranée. La prophétie sur la destruction de Tyr et Sidon en #Ez 26:1-28:2 s’accomplit dans le moindre détail.

 

22  C’est pourquoi je vous le dis : au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous.

23  Et toi, Capernaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel ? Non. Tu seras abaissée jusqu’au séjour des morts ; car, si les miracles qui ont été faits au milieu de toi avaient été faits dans Sodome, elle subsisterait encore aujourd’hui.

 

Capernaüm …  élevée …  jusqu’au séjour des morts. Cette ville, où Jésus avait décidé d’établir son quartier général, eut droit à une condamnation encore plus sévère. Fait surprenant, la Bible ne dit pas que ses habitants se sont moqués de Jésus, qu’ils l’ont ridiculisé, chassé de la ville ou menacé de mort. Pourtant, son péché l’indifférence à l’égard de Christ - était plus grave que la méchanceté brute de Sodome (cf. #Mt 10:15).

 

24  C’est pourquoi je vous le dis : au jour du jugement, le pays de Sodome sera traité moins rigoureusement que toi.

 

moins rigoureusement. Ce passage suggère qu’il y aura divers degrés de châtiment en enfer pour les impies

 Les choses révélées aux enfants

Aller à Jésus et accepter son joug

25 ¶  En ce temps-là, Jésus prit la parole, et dit  : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants.

 

aux sages et aux intelligents …  enfants. Ces paroles ne sont pas dépourvues de sarcasme : les chefs spirituels juifs seraient sages et intelligents, tandis que les disciples de Christ ne vaudraient pas plus que de petits enfants (cf. #Mt 18:3-10). Cependant, c’est aux disciples que Dieu révéla la vérité du Messie et de son Evangile. Cf. #Mt 13:10-17.

 

26  Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi.

 

tu l’as voulu ainsi. Cf. #Lu 10:21-22. C’est une puissante affirmation de la souveraineté de Dieu sur toutes les affaires des hommes. Dans le v. suivant, Christ déclare que l’accomplissement de la volonté divine lui a été confié. Une telle parole aurait été un blasphème, si Jésus n’était pas ce Dieu souverain en personne.

 

27  Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.

28  Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.

29  Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes.

 

vous trouverez le repos. Il s’agit ici du repos vis-à-vis des efforts incessants et vains de se sauver soi-même par les œuvres de la loi (cf. #Hé 4:1-3, #Hé 4:6, #Hé 4:9-11). Ce repos permanent dans la grâce de Dieu ne doit rien aux œuvres (v. #Mt 11:30).

 

30  Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.

 

11:28-30

Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés. On décèle dans ce passage un écho de la première béatitude (#Mt 5:3). La construction de la phrase est remarquable : il s’agit d’une invitation ouverte à tous ceux qui l’entendent, mais elle est formulée de telle manière que seules y répondront des personnes accablées par le poids de leur propre échec spirituel, fatiguées de toutes leurs vaines tentatives de se sauver elles-mêmes par le respect scrupuleux de la loi. Le péché de rébellion est tellement tenace au sein de l’humanité que, sans un réveil spirituel venant d’en haut, tous les pécheurs refusent de reconnaître la profondeur de leur pauvreté spirituelle. C’est la raison pour laquelle Jésus affirme au v. 27 que notre salut est une œuvre souveraine de Dieu. Toutefois, la vérité de l’élection divine au v. 27 n’est pas incompatible avec l’offre gratuite du salut pour tous aux vv. #Mt 11:28-30.

 

 

MATTHIEU 12 : 1 à 35 partiel +

 Les épis de blé et le sabbat

1 ¶  En ce temps-là, Jésus traversa des champs de blé un jour de sabbat. Ses disciples, qui avaient faim, se mirent à arracher des épis et à manger.

2  Les pharisiens, voyant cela, lui dirent : Voici, tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire pendant le sabbat.

 

pas permis de faire pendant le sabbat. En réalité, aucune loi n’interdisait d’arracher des épis afin de pouvoir manger le jour du sabbat. Il était même explicitement permis de ramasser quelques poignées de grains dans le champ du prochain pour satisfaire une faim immédiate (#De 23:25). Ce qui était interdit, c’était de travailler en vue d’un profit. Ainsi, un jour de sabbat, un fermier ne pouvait pas moissonner son champ dans le but de faire du profit, mais on pouvait ramasser suffisamment de grains pour se nourrir.

 

3  Mais Jésus leur répondit : N’avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu’il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ; 

 

Jésus leur répondit. La réponse de Jésus aux vv. #Mt 12:3-8 rappelle que les lois sur le sabbat n’interdisent pas les actes dus à une nécessité immédiate (vv. #Mt 12:3-4), le service rendu à Dieu (vv. #Mt 12:5-6), ni des actes de compassion (vv. #Mt 12:7-8). Il réaffirmait en la circonstance que le sabbat avait été institué pour le bénéfice de l’homme et la gloire de Dieu; il n’avait jamais eu pour but de représenter un fardeau pour le peuple de Dieu (#Mr 2:27).

 

comment il entra dans la maison de Dieu, et mangea les pains de proposition, qu’il ne lui était pas permis de manger, non plus qu’à ceux qui étaient avec lui, et qui étaient réservés aux sacrificateurs seuls ?

 

les pains de proposition. Douze pains cuits chaque sabbat, consommés en principe par les sacrificateurs (#Lé 24:5-9). Dieu n’était pas offensé par le geste de David, qui avait agi dans le but de satisfaire un besoin légitime alors que ses hommes étaient affaiblis et affamés (#1S 21:4-6).

 

Ou, n’avez-vous pas lu dans la loi que, les jours de sabbat, les sacrificateurs violent le sabbat dans le temple, sans se rendre coupables ?

 

violent le sabbat …  sans se rendre coupables. Les sacrificateurs devaient accomplir leur tâche le jour du sabbat, ce qui prouve que, dans certains aspects, les restrictions imposées par le repos du sabbat ne constituaient pas des absolus moraux inviolables, mais plutôt des préceptes relatifs à la dimension cérémonielle de la loi.

 

Or, je vous le dis, il y a ici quelque chose de plus grand que le temple.

 Si vous saviez ce que signifie : Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices, vous n’auriez pas condamné des innocents.

Car le Fils de l’homme est maître du sabbat.

 

le Fils de l’homme est maître du sabbat. Christ possède la prérogative de régner non seulement sur les règles sabbatiques instaurées par les hommes, mais aussi sur le sabbat lui-même, jour consacré à l’adoration de Dieu. Cette nouvelle affirmation expresse de sa divinité déclencha chez les pharisiens une crise violente d’hostilité qui les conduisit au crime (v. #Mt 12:14).

 L'homme qui a la main sèche

9  Etant parti de là, Jésus entra dans la synagogue.

10  Et voici, il s’y trouvait un homme qui avait la main sèche. Ils demandèrent à Jésus : Est-il permis de faire une guérison les jours de sabbat ? C’était afin de pouvoir l’accuser.

 

Est-il permis de faire une guérison les jours de sabbat? La tradition juive interdisait la pratique de la médecine le jour du sabbat, sauf en cas d’urgence vitale. Cependant, aucune loi de l’A.T. n’interdisait d’administrer un médicament, de guérir ou d’accomplir d’autres actes de compassion le jour du sabbat. Il est toujours permis de faire du bien.

 

11  Il leur répondit : Lequel d’entre vous, s’il n’a qu’une brebis et qu’elle tombe dans une fosse le jour du sabbat, ne la saisira pour l’en retirer ?

12  Combien un homme ne vaut-il pas plus qu’une brebis ! Il est donc permis de faire du bien les jours de sabbat.

13  Alors il dit à l’homme : Etends ta main. Il l’étendit, et elle devint saine comme l’autre. 

14 ¶  Les pharisiens sortirent, et ils se consultèrent sur les moyens de le faire périr.

15  Mais Jésus, l’ayant su, s’éloigna de ce lieu. Une grande foule le suivit. Il guérit tous les malades,

 

guérit tous les malades. De toute l’histoire de l’A.T., aucun personnage ne manifesta autant de puissance, aucune époque ne connut autant de cas de guérison. Les guérisons physiques étaient très rares dans l’A.T. Christ choisit de montrer sa divinité en guérissant les malades, ressuscitant les morts et libérant les démoniaques. Ces actes ne servaient pas uniquement à démontrer le pouvoir du Messie sur les domaines physique et spirituel, mais aussi à exprimer la compassion de Dieu à l’égard de personnes affligées par le péché.

 

16  et il leur recommanda sévèrement de ne pas le faire connaître,

 

il leur recommanda sévèrement de ne pas le faire connaître. Cette recommandation semble être une précaution prise contre le zèle excessif de ceux qui voudraient faire entrer Jésus dans le moule du héros conquérant, fabriqué par les experts rabbiniques sur la base des prophéties messianiques.

 

17  afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par Esaïe, le prophète:

18  Voici mon serviteur que j’ai choisi, Mon bien-aimé en qui mon âme a pris plaisir. Je mettrai mon Esprit sur lui, Et il annoncera la justice aux nations.

 

Voici mon serviteur. Les vv. #Mt 12:18-21 (extraits d’#Esa 42:1-4) démontrent que le Messie devait venir sans programme politique, sans projet de campagne militaire, sans fanfare, mais avec douceur et humilité. Il devait proclamer la justice même « aux nations ». Cette image était tout à l’opposé des attentes rabbiniques consacrées, au Ier siècle.

 

19  Il ne contestera point, il ne criera point, Et personne n’entendra sa voix dans les rues.

20  Il ne brisera point le roseau cassé, Et il n’éteindra point le lumignon qui fume, Jusqu’à ce qu’il ait fait triompher la justice.

 

le roseau cassé …  le lumignon qui fume. Le roseau était employé par les bergers pour fabriquer un petit instrument de musique. Fendu ou abîmé, il était hors d’usage. De même, une mèche qui fumait était inutilisable comme source de lumière. Ces objets représentent des êtres qui sont déclarés inutiles par le monde. L’œuvre de Christ consista à rétablir et ranimer de telles personnes, non à les « casser » ou les « éteindre ». Cette attitude témoigne de sa tendre compassion à l’égard des plus faibles et des plus démunis parmi ceux qui sont perdus. Il est venu non pour rassembler les forts dans le but de faire une révolution, mais pour faire preuve de compassion envers les faibles. Cf. #1Co 1:26-29.

 

21  Et les nations espéreront en son nom.

Le démoniaque aveugle et muet

Attaque des pharisiens et réponse de Jésus

Le péché contre l'Esprit-Saint

22 ¶  Alors on lui amena un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit, de sorte que le muet parlait et voyait.

23  Toute la foule étonnée disait : N’est-ce point là le Fils de David ?

24  Les pharisiens, ayant entendu cela, dirent : Cet homme ne chasse les démons que par Béelzébul, prince des démons.

 25  Comme Jésus connaissait leurs pensées, il leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté, et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne peut subsister.

26  Si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même ; comment donc son royaume subsistera-t-il ?

27  Et si moi, je chasse les démons par Béelzébul, vos fils, par qui les chassent-ils ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges.

28  Mais, si c’est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc venu vers vous.

 

le royaume de Dieu est donc venu vers vous. C’était tout à fait vrai. Le Roi était parmi eux, manifestant sa puissance souveraine, en particulier par sa capacité de lier Satan et ses démons (v. #Mt 12:29).

 

29  Ou, comment quelqu’un peut-il entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort ? Alors seulement il pillera sa maison.

30  Celui qui n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui n’assemble pas avec moi disperse.

31  C’est pourquoi je vous dis : Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera point pardonné.

 

le blasphème contre l’Esprit. Le péché auquel Jésus s’opposait était le rejet délibéré, de la part des pharisiens, de celui qu’ils savaient venir de Dieu (cf. #Jn 11:48 ; #Ac 4:16). Ils ne pouvaient nier la réalité de ce que le Saint-Esprit avait accompli par son intermédiaire, c’est pourquoi ils attribuèrent à Satan l’œuvre qu’ils savaient pertinemment provenir de Dieu (v. #Mt 12:24 ; #Mr 3:22).

 

32  Quiconque parlera contre le Fils de l’homme, il lui sera pardonné ; mais quiconque parlera contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir.

 

sera pardonné. Une personne qui n’aurait jamais été en présence de Christ et qui n’aurait pas connu sa puissance pourrait le rejeter par ignorance et être malgré tout pardonnée, à condition que l’incrédulité cède la place à une repentance authentique. Même un pharisien tel que Saul de Tarse pouvait être pardonné pour avoir parlé « contre le Fils de l’homme » ou persécuté ses disciples, parce que son incrédulité était le fruit de l’ignorance (#1Ti 1:13). Mais ceux qui savent que les affirmations de Christ sont vraies et qui le rejettent néanmoins pèchent « contre le Saint-Esprit », puisque c’est le Saint-Esprit qui témoigne de Christ et nous révèle sa vérité (#Jn 15:26 ; #Jn 16:14-15). Aucun pardon n’était possible pour ces pharisiens qui furent les témoins oculaires de ses miracles, qui savaient qu’il disait la vérité, et qui pourtant blasphémèrent contre le Saint-Esprit : ils avaient rejeté la révélation la plus complète.

 

33  Ou dites que l’arbre est bon et que son fruit est bon, ou dites que l’arbre est mauvais et que son fruit est mauvais ; car on connaît l’arbre par le fruit.

33  Ou dites que l’arbre est bon et que son fruit est bon, ou dites que l’arbre est mauvais et que son fruit est mauvais ; car on connaît l’arbre par le fruit.

34  Races de vipères, comment pourriez-vous dire de bonnes choses, méchants comme vous l’êtes ? Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle.

35  L’homme bon tire de bonnes choses de son bon trésor, et l’homme méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor.