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NOUVEAU TESTAMENT

Matthieu 15 suite à 19 partiel

 LES PAROLES DE JÉSUS SONT EN JAUNES

  

Matthieu 15 suite 38 à 39 +

38  Ceux qui avaient mangé étaient quatre mille hommes, sans les femmes et les enfants.

 

quatre mille. Christ avait mis fin à son ministère en Galilée en nourrissant une foule de 5000 personnes (#Mt 14:13-21). Il termine son ministère dans les régions non juives en nourrissant 4000 personnes. Plus tard, il achèvera son ministère à Jérusalem lors d’un repas dans la chambre haute avec ses disciples.

 

39  Ensuite, il renvoya la foule, monta dans la barque, et se rendit dans la contrée de Magadan.

 

MATTHIEU 16 : 1 à 28 +

Un signe du ciel demandé par les pharisiens et les sadducéens

Le levain des pharisiens

1 ¶  Les pharisiens et les sadducéens abordèrent Jésus et, pour l’éprouver, lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel.

2  Jésus leur répondit : Le soir, vous dites : Il fera beau, car le ciel est rouge ;

3  (16-2) et le matin : (16-3) Il y aura de l’orage aujourd’hui, car le ciel est d’un rouge sombre. Vous savez discerner l’aspect du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps.

Une génération méchante et adultère demande un miracle ; il ne lui sera donné d’autre miracle que celui de Jonas. Puis il les quitta, et s’en alla. 

5 ¶  Les disciples, en passant à l’autre bord, avaient oublié de prendre des pains.

6  Jésus leur dit : Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens.

 

levain des pharisiens et des sadducéens. Lorsque Jésus les mit en garde contre cette influence néfaste, les disciples pensaient qu’il parlait du pain. Une fois de plus, il leur rappela que le Seigneur pourvoyait en nourriture, de sorte qu’ils n’avaient pas besoin du pain proposé par les pharisiens. Qu’ils étaient prompts à oublier les miracles!

 

7  Les disciples raisonnaient en eux-mêmes, et disaient : C’est parce que nous n’avons pas pris de pains.

8  Jésus, l’ayant connu, dit: Pourquoi raisonnez-vous en vous-mêmes, gens de peu de foi, sur ce que vous n’avez pas pris de pains ?

Etes-vous encore sans intelligence, et ne vous rappelez-vous plus les cinq pains des cinq mille hommes et combien de paniers vous avez emportés,

10  ni les sept pains des quatre mille hommes et combien de corbeilles vous avez emportées ?

11  Comment ne comprenez-vous pas que ce n’est pas au sujet de pains que je vous ai parlé ? Gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens.

12  Alors ils comprirent que ce n’était pas du levain du pain qu’il avait dit de se garder, mais de l’enseignement des pharisiens et des sadducéens.

 

l’enseignement des pharisiens et des sadducéens. Dans ce passage, le levain des pharisiens représente leur « enseignement ». En #Lu 12:1, il symbolise leur hypocrisie. Ces deux éléments sont intimement liés. Les chefs religieux juifs exerçaient une influence très néfaste au moyen d’une doctrine pragmatique qui laissait une large place à l’hypocrisie. Ils exagéraient l’importance des aspects extérieurs et rituels et soignaient l’apparence, mais ne se préoccupaient pas assez de l’attitude du cœur. A plusieurs reprises, Jésus les critiqua sévèrement pour leur hypocrisie.

 Jésus sur le territoire de Césarée Philippe

Opinions diverses sur le Christ

Confession de Pierre

13 ¶  Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples : Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme ? 

 

Césarée de Philippe. Ville située à environ 40 km au nord de la Galilée, au pied du mont Hermon. Il ne s’agit pas ici de la ville de Césarée bâtie par Hérode le Grand sur la côte méditerranéenne.

 

14  Ils répondirent : Les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; les autres, Elie ; les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes.

15  Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ?

16  Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.

 17  Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux.

 

ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela. Les affirmations messianiques de Christ furent toujours des allusions subtiles à des prophéties de l’A.T., combinées à des manifestations miraculeuses qui appuyaient ses paroles. Jamais auparavant, Pierre et les autres apôtres n’avaient reçu d’enseignement explicite au sujet de son identité. Dieu le Père avait ouvert les yeux de Pierre pour qu’il comprenne pleinement la portée des déclarations de son Fils. Il lui révéla qui était vraiment Jésus. En d’autres termes, Dieu avait ouvert le cœur de Pierre à cette connaissance approfondie de Christ par la foi. La déclaration de Pierre ne fut pas une affirmation purement intellectuelle au sujet de l’identité de Christ, mais une confession personnelle de sa foi, née dans un cœur régénéré par Dieu.

 

18  Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.

 

sur ce roc. Le prénom français « Pierre » rend exactement la signification du nom grec Petros (#Jn 1:42). Jésus fait ici un jeu de mots avec petra, qui signifie « rocher » (cf. #Mt 7:24-25). Etant donné que le N.T. enseigne explicitement que Christ est aussi bien le fondement (#Ac 4:11-12 ; #1Co 3:11) que la tête (#Ep 5:23) de l’Eglise, il serait erroné de supposer que, dans ce passage, il attribue à Pierre l’un de ces rôles. Dans un sens, les apôtres jouèrent un rôle fondateur dans la construction de l’Eglise (#Ep 2:20), mais la primauté est tout de même réservée à Christ seul; elle n’est nullement déléguée à Pierre. Les paroles de Jésus dans ce passage peuvent donc être interprétées comme un simple jeu de mots dans la mesure où une vérité fondatrice était énoncée par celui qui avait été comparé à une simple pierre. Pierre lui-même explique cette image dans sa première épître: l’Eglise est constituée de « pierres vivantes » (#1Pi 2:5) qui, comme lui, confessent que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant. Christ lui-même est la « pierre angulaire » (#1Pi 2:6-7).

 Eglise. Ce terme est employé uniquement dans l’Evangile de Matthieu (voir aussi 18:17). En disant « mon Eglise », Christ insistait sur le fait que lui seul en est l’architecte, le bâtisseur, le propriétaire et le Seigneur. Le mot grec pour Eglise signifie « ceux qui sont appelés en dehors de ». Depuis le début de l’histoire de la rédemption, Dieu rassemble ceux qui sont élus par grâce. Cependant, l’Eglise unique qu’il avait promis de construire commença à la Pentecôte avec la venue du Saint-Esprit, par lequel le Seigneur baptisa les croyants pour qu’ils forment son corps, qui est l’Eglise.

 les portes du séjour des morts. Le séjour des morts est le lieu de châtiment pour les esprits des non-croyants décédés, qui y entrent au moment de la mort. Ainsi, cette expression est un hébraïsme qui désigne la mort. Même la mort, l’arme suprême de Satan (cf. #Hé 2:14-15), n’a pas le pouvoir d’arrêter l’Eglise. Au contraire, le sang des martyrs a favorisé l’expansion de l’Eglise et accru sa puissance spirituelle.

 

19  Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.

 

les clés du royaume des cieux. Elles représentent l’autorité. Christ confie à Pierre (et, par extension, à tous les autres croyants) l’autorité de déclarer ce qui est lié et délié dans le ciel. Cette délégation va de pair avec la promesse de #Jn 20:23, où Christ donna à ses disciples l’autorité de pardonner ou de retenir les péchés des gens. Les deux passages doivent être compris dans le contexte de 18:15-17, qui contient les instructions précises de Christ sur les mesures à prendre face au péché au sein de l’Eglise. Interprétés ensemble, ces textes signifient que tout corps constitué de croyants qui agissent en accord avec la Parole de Dieu possède l’autorité de déclarer si une personne est pardonnée ou non. L’Eglise n’a pas autorité de décider de la culpabilité, mais seulement celle de prononcer le jugement du ciel en se basant sur les principes de la Parole. Lorsque les croyants s’appuient sur la Parole de Dieu pour porter de tels jugements, ils ont l’assurance que le ciel est d’accord. En d’autres termes, tout ce qu’ils pourraient « lier » ou « délier » sur la terre est déjà « lié » ou « délié » dans le ciel. Lorsque l’Eglise affirme qu’une personne qui refuse de se repentir est liée par le péché, elle exprime l’opinion de Dieu sur cette personne. Lorsque l’Eglise reconnaît qu’une personne s’est repentie de son péché et qu’elle est donc déliée ou libérée, Dieu approuve.

 

20  Alors il recommanda aux disciples de ne dire à personne qu’il était le Christ.

 

ne dire à personne. Répandre la nouvelle de ces miracles pouvait entraver la mission de Christ et détourner l’attention du public de son message. Marc note que c’est précisément ce qui se passa. Débordant de joie à cause du miracle, l’homme désobéit. En conséquence, Christ dut déplacer son ministère de cette ville vers le désert (#Mr 1:45).

Cette recommandation semble être une précaution prise contre le zèle excessif de ceux qui voudraient faire entrer Jésus dans le moule du héros conquérant, fabriqué par les experts rabbiniques sur la base des prophéties messianiques

 Jésus annonce ses souffrances et sa mort

Comment suivre Jésus

21 ¶  Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour.

 

Dès lors. Cet instant marque un tournant dans le récit de Matthieu. Il ne porte plus l’attention sur le ministère public de Jésus, mais sur ses instructions aux disciples, qu’il donna en privé et qui se caractérisent par un ton différent, plus sombre qu’auparavant. Les disciples avaient confessé leur foi en lui en tant que Messie. A partir de ce moment-là, il commença à les préparer à sa mort.

 

22  Pierre, l’ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit: A Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas.

23  Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre : Arrière de moi, Satan ! tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes.

 

Arrière de moi, Satan! La dureté de cette parole contraste vivement avec les paroles d’approbation aux vv. #Mt 16:17-19. Jésus fit comprendre que Pierre se faisait le porte-parole de Satan. La mort de Jésus faisait partie du plan souverain de Dieu (#Ac 2:23 ; #Ac 4:27-28). « Il a plu à l’Eternel de le briser » (#Esa 53:10). Christ était venu dans le but précis de mourir pour expier les péchés des hommes (#Jn 12:27). Ainsi, tous ceux qui se mettaient en travers de cette mission accomplissaient l’œuvre de Satan.

 

24 ¶  Alors Jésus dit à ses disciples: Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive.

 

se charge de sa croix. Pour la première fois, Jésus parlait de la « croix » à ses disciples. Cette mention évoquait pour eux une mort violente et dégradante. Jésus exigeait d’eux un engagement total, y compris jusqu’à la mort physique. Cet appel à la soumission inconditionnelle ferait désormais partie du message qu’ils auraient à annoncer aux autres. Le même appel à la consécration pour Christ, à la vie et à la mort, est repris en #Mt 16:24 ; #Mr 8:34 ; #Lu 9:23 ; #Lu 14:27. Ceux qui viennent à Christ avec une foi faite de renoncement à soi-même obtiendront la vie éternelle et véritable (v. #Mt 10:39).

 

25  Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera.

26  Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perdait son âme ? ou, que donnerait un homme en échange de son âme ?

27  Car le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges ; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres.

28  Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point, qu’ils n’aient vu le Fils de l’homme venir dans son règne.

 

quelques-uns …  ne mourront point. Dans les trois Evangiles synoptiques, cette promesse précède immédiatement la transfiguration (#Mr 9:1-8 ; #Lu 9:27-36). De plus, le mot « règne » peut être traduit par « splendeur royale ». Par conséquent, il semble plus naturel d’interpréter cette promesse comme une allusion à la transfiguration, à laquelle « quelques-uns » des disciples Pierre, Jacques et Jean - allaient assister 6 jours plus tard


MATTHIEU 17 : 1 à 27 +

Jésus sur une haute montagne : la transfiguration

1 ¶  Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et Jean, son frère, et il les conduisit à l’écart sur une haute montagne.

 

Six jours après. Une telle précision de la durée du temps écoulé est inhabituelle chez Matthieu, comme s’il voulait établir soigneusement le lien entre la promesse de Jésus en #Mt 16:28 et l’événement qui suit. Marc parle du même intervalle de six jours (#Mr 9:2), alors que Luc dit « environ huit jours » (#Lu 9:28) parce qu’il inclut probablement dans son compte le jour de la confession de Pierre et le jour de la transfiguration de Christ.

 Pierre, Jacques, et Jean. Ces trois disciples, qui formaient le cercle des amis intimes de Christ, étaient souvent seuls avec Jésus (#Mt 26:37 ; #Mr 5:37 ; #Mr 13:3).

 

2  Il fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière.

 

transfiguré. Christ subit une transformation profonde de son apparence. Les disciples purent ainsi le voir dans toute sa gloire.

 

3  Et voici, Moïse et Elie leur apparurent, s’entretenant avec lui.

 

Moïse et Elie. Ils représentent respectivement la loi et les prophètes, qui avaient tous deux annoncé la mort de Christ. Luc mentionne précisément celle-ci comme sujet de leur discussion (#Lu 9:31).

 

4  Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Elie.

 

trois tentes. Il s’agit certainement d’une allusion aux cabanes dans lesquelles les Israélites célébraient la fête des tabernacles, pendant 7 jours (#Lé 23:34-42). Pierre exprimait son désir de rester en ce lieu.

 

5  Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit. Et voici, une voix fit entendre de la nuée ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection : écoutez-le !

 

écoutez-le! Pierre fit l’erreur de placer Moïse et Elie sur un pied d’égalité avec Christ. Christ était celui qui avait été annoncé par Moïse et Elie. La voix du Père (v. #Mt 17:5) interrompit Pierre alors qu’il « parlait encore ». Les paroles furent identiques à celles venues du ciel lors du baptême de Christ (#Mt 3:17).

 

6  Lorsqu’ils entendirent cette voix, les disciples tombèrent sur leur face, et furent saisis d’une grande frayeur.

 

tombèrent sur leur face. Une réaction habituelle de celui qui prend conscience que le Dieu saint de l’univers est présent. Cf. #Esa 6:5 ; #Ez 1:28 ; #Ap 1:17.

 

7  Mais Jésus, s’approchant, les toucha, et dit : Levez-vous, n’ayez pas peur ! 

8  Ils levèrent les yeux, et ne virent que Jésus seul.

9  Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : Ne parlez à personne de cette vision, jusqu’à ce que le Fils de l’homme soit ressuscité des morts.

10  Les disciples lui firent cette question : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu’Elie doit venir premièrement ?

11  Il répondit : Il est vrai qu’Elie doit venir, et rétablir toutes choses.{*}

12  Mais je vous dis qu’Elie est déjà venu, qu’ils ne l’ont pas reconnu, et qu’ils l’ont traité comme ils ont voulu. De même le Fils de l’homme souffrira de leur part.

 

Elie est déjà venu. Les chefs religieux juifs n’avaient pas reconnu Jean-Baptiste (contrairement aux disciples, v. 13). Jean était venu dans l’esprit et la puissance d’Elie, pourtant on l’avait tué. Le Messie devait souffrir pareillement.

 

13  Les disciples comprirent alors qu’il leur parlait de Jean-Baptiste.

Guérison d'un lunatique

14 ¶  Lorsqu’ils furent arrivés près de la foule, un homme vint se jeter à genoux devant Jésus, et dit:

15  Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique, et qui souffre cruellement ; il tombe souvent dans le feu, et souvent dans l’eau.

16  Je l’ai amené à tes disciples, et ils n’ont pas pu le guérir.

17  Race incrédule et perverse répondit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi ici.

18  Jésus parla sévèrement au démon, qui sortit de lui, et l’enfant fut guéri à l’heure même.

19  Alors les disciples s’approchèrent de Jésus, et lui dirent en particulier : Pourquoi n’avons-nous pu chasser ce démon ?

 

Pourquoi n’avons-nous pu chasser ce démon? Lorsque Christ avait envoyé les disciples (#Mt 10:6-8), il leur avait ordonné d’accomplir ce genre de miracles. Moins d’un an plus tard, ils échouaient là où ils avaient auparavant réussi. Christ expliqua leur échec par un manque de foi (v. #Mt 17:20). Ils ne manquaient pas de confiance ; ils étaient même surpris de ne pas avoir pu chasser ce démon. Leur problème était certainement dû au fait qu’ils avaient placé leur confiance en leurs dons plutôt qu’en Dieu.

 

20  C’est à cause de votre incrédulité, leur dit Jésus. Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait ; rien ne vous serait impossible.

 

la foi comme un grain de sénevé. Selon la définition de Christ, la foi authentique implique toujours l’abandon de soi à la volonté de Dieu. Ce qu’il enseigne ici est loin d’une psychologie de la pensée positive, car la source et l’objet de la foi authentique  même celle qui est petite et faible comme un grain de moutarde - c’est Dieu. Et « rien n’est impossible à Dieu » (#Lu 1:37).

 rien ne vous serait impossible. Christ sous-entend ici la pensée qui garantit l’exaucement et qui est explicitement ajoutée en #1Jn 5:14: ce que nous demandons doit être « selon sa volonté ».

 

21  Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne.

 

que par la prière et par le jeûne. Ce passage confirme que les disciples avaient échoué parce qu’ils n’avaient pas fait de Dieu l’objet de leur foi.

 Jésus annonce sa mort et sa résurrection

22 ¶  Pendant qu’ils parcouraient la Galilée, Jésus leur dit : Le Fils de l’homme doit être livré entre les mains des hommes ;

23  ils le feront mourir, et le troisième jour il ressuscitera. Ils furent profondément attristés.

Jésus de retour à Capernaüm

Il paie le tribut

24 ¶  Lorsqu’ils arrivèrent à Capernaüm, ceux qui percevaient les deux drachmes s’adressèrent à Pierre, et lui dirent : Votre maître ne paie-t-il pas les deux drachmes ?

 

les deux drachmes. Correspondant à environ deux jours de salaire, elles étaient perçues une fois par an de chaque homme âgé d’au moins vingt ans pour l’entretien du temple (#Ex 30:13-14 ; #2Ch 24:9). Comme les rois ne soumettaient pas leurs propres fils à l’impôt, Jésus, le Fils de Dieu, n’était pas, strictement parlant, redevable de cet impôt (v. #Mt 17:26). Mais afin d’éviter toute offense, il paya pour lui-même et pour Pierre (v. #Mt 17:27). Cf. #Ro 13:1-7 ; #Tit 3:1 ; #1Pi 2:13-17.

 

25  Oui dit-il. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, et dit : Que t’en semble, Simon ? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils des tributs ou des impôts ? de leurs fils, ou des étrangers ?

26  Il lui dit : Des étrangers. Et Jésus lui répondit : Les fils en sont donc exempts.

27  Mais, pour ne pas les scandaliser, va à la mer, jette l’hameçon, et tire le premier poisson qui viendra ; ouvre-lui la bouche, et tu trouveras un statère. Prends-le, et donne-le-leur pour moi et pour toi.

 

 

MATTHIEU 18 : 1 à 35 +

Le plus grand dans le royaume des cieux

Les scandales

1 ¶  En ce moment, les disciples s’approchèrent de Jésus, et dirent : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ?

 

18:1-35

Ce passage constitue le quatrième des cinq discours autour desquels Matthieu construisit son récit. Cette section explique en quoi les croyants devraient ressembler à des enfants.

 

2  Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux,

3  et dit : Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux.

 

devenez comme les petits enfants. C’est ainsi que Jésus définit la conversion. Comme dans les béatitudes, la foi est présentée ici comme l’attitude de ceux qui reconnaissent n’avoir aucune ressource propre et déclarent, simplement et en toute confiance, leur dépendance totale. Tels des enfants, ils n’ont à leur compte aucune œuvre personnelle qui pourrait leur servir de recommandation.

 

C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux.

Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même.

 

quiconque reçoit. Cette parole constitue le prolongement du principe exposé au v. 40: accueillir les émissaires de Christ revient à accueillir Christ lui-même (cf. #Mt 25:40).

 un petit enfant comme celui-ci. Dans ce contexte, le mot « enfant » n’est pas à prendre dans son sens littéral. Il représente ceux qui se sont rendus humbles comme des enfants (vv. #Mt 18:3-4), c’est-à-dire les vrais croyants (v. #Mt 18:6).

 

Mais, si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu’on le jetât au fond de la mer.

7 ¶  Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive !

 

Malheur au monde. Il faut s’attendre à ce que les gens du monde causent des ennuis aux chrétiens, les fassent trébucher et pécher. Ils seront jugés pour ce qu’ils auront fait. Mais d’autres croyants ne doivent pas conduire leurs frères dans le péché, directement ou indirectement. La mort y serait préférable. Cf. #Ro 14:13, #Ro 14:19, #Ro 14:21 ; #Ro 15:2 ; #1Co 8:13.

 

Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot, que d’avoir deux pieds ou deux mains et d’être jeté dans le feu éternel.

Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans le feu de la géhenne.

La brebis égarée

10  Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits ; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux.

 

mépriser. C’est-à-dire rejeter ou rabaisser un autre croyant en le traitant avec indifférence ou arrogance.

 leurs anges. Il n’est pas ici question d’un ange gardien personnel pour chaque croyant. Le pronom collectif véhicule l’idée que les croyants bénéficient du service des anges en général. Ces anges sont présentés avec le regard tourné « continuellement » vers Dieu, comme s’ils étaient toujours à l’écoute d’un ordre qui les enverrait aider un croyant dans le besoin. Manifester du dédain envers un autre croyant est une offense très grave puisque Dieu et les anges sont, eux, préoccupés de son bien-être.

 

 11  Car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu.

12  Que vous en semble ? Si un homme a cent brebis, et que l’une d’elles s’égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres sur les montagnes, pour aller chercher celle qui s’est égarée ?

13  Et, s’il la trouve, je vous le dis en vérité, elle lui cause plus de joie que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées.

14  De même, ce n’est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu’il se perde un seul de ces petits.

 

qu’il se perde. Ce mot peut se référer comme c’est le cas ici - à un désastre spirituel plutôt qu’à une destruction totale et éternelle. Il ne suggère nullement que les enfants de Dieu pourraient se perdre au sens strict du terme (cf. #Jn 10:28)

 Le pardon des offenses

15 ¶  Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.

 

Les prescriptions portant sur la discipline au sein de l’Eglise aux vv. #Mt 18:15-17 doivent être considérées à la lumière de la parabole de la brebis perdue des vv. 12-14. L’objectif final de ce processus n’est autre que le rétablissement. En cas de succès, « tu as gagné ton frère ». La première étape consiste à lui exposer sa faute en privé.

 

16  Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins.

 

s’il ne t’écoute pas. S’il ne se repent pas, la deuxième étape consiste à prendre « une ou deux personnes » afin de respecter le principe de #De 19:15.

 

17  S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Eglise ; et s’il refuse aussi d’écouter l’Eglise, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain.

 

dis-le à l’Eglise. S’il refuse toujours de se repentir, la troisième étape consiste à en informer toute l’assemblée (v. #Mt 18:17), pour que tous puissent œuvrer dans l’amour à la restauration du frère qui pèche. A défaut, l’étape ultime sera une exclusion du pécheur, considéré désormais comme « un païen et un publicain ». L’idée n’est pas de simplement punir le coupable ou de l’exclure définitivement, mais de l’écarter en tant que source d’une influence néfaste - de la communion de l’Eglise. Il ne comptera plus parmi les frères, mais sera regardé comme une personne à évangéliser. En fin de compte, le péché qui le réduit à cet état, c’est la dureté de son cœur qui a empêché la repentance.

 

18  Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.

19  Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux.

20  Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux.

 

deux ou trois. D’après la tradition juive, un minimum de dix hommes (un minyan) est requis pour constituer une synagogue ou présenter une prière publique. Christ assura ses disciples qu’il serait présent au milieu d’eux, quand bien même ils formeraient un groupe plus petit encore : deux ou trois témoins rassemblés en son nom afin d’exercer la discipline.

 Parabole du serviteur impitoyable

21 ¶  Alors Pierre s’approcha de lui, et dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il péchera contre moi ? Sera-ce jusqu’à sept fois ?

 

jusqu’à sept fois. Pierre croyait faire preuve de magnanimité. Les rabbins, citant certains vv. d’Amos (#Mt 1:3, #Mt 1:6, #Mt 1:9, #Mt 1:11, #Mt 1:13), enseignaient qu’il était présomptueux et inutile de pardonner à autrui plus de trois fois, puisque Dieu n’avait pas pardonné plus aux ennemis d’Israël.

 

22  Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à septante fois sept fois.

 

soixante-dix fois sept fois. Un nombre incalculable de fois.

 

23  C’est pourquoi, le royaume des cieux est semblable à un roi qui voulut faire rendre compte à ses serviteurs.

 

serviteurs. Etant donné la grande quantité d’argent en jeu, il est probable que ces « serviteurs » soient des gouverneurs provinciaux redevables au roi de l’argent des impôts.

 

24  Quand il se mit à compter, on lui en amena un qui devait dix mille talents.

 

dix mille talents. C’est-à-dire une somme énorme. Le talent était l’unité la plus élevée de calcul de monnaie et « dix mille », dans le langage courant, signifiait un nombre infini.

 

25  Comme il n’avait pas de quoi payer, son maître ordonna qu’il fût vendu, lui, sa femme, ses enfants, et tout ce qu’il avait, et que la dette fût acquittée.

 

qu’il soit vendu. Un moyen pour le roi de couvrir ses pertes consistait à vendre les membres de la famille du débiteur comme esclaves.

 

26  Le serviteur, se jetant à terre, se prosterna devant lui, et dit : Seigneur, aie patience envers moi, et je te paierai tout.

 

27  Emu de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller, et lui remit la dette.

 

lui remit la dette. Cette attitude symbolise le pardon généreux de Dieu. Le Seigneur est rempli de compassion envers le pécheur qui implore le pardon pour une dette qu’il n’est pas en mesure de payer. Cf. #Col 2:14

 

28  Après qu’il fut sorti, ce serviteur rencontra un de ses compagnons qui lui devait cent deniers. Il le saisit et l’étranglait, en disant : Paie ce que tu me dois.

 

cent deniers. Cette somme l’équivalent de trois mois de salaire - n’était pas négligeable en soi, mais elle était dérisoire en comparaison de ce qui avait été remis au serviteur.

 

29  Son compagnon, se jetant à terre, le suppliait, disant: Aie patience envers moi, et je te paierai.

 

Aie patience …  je te paierai. Cf. v. #Mt 18:26. L’homme pardonné entendit la supplique qu’il avait lui-même formulée devant son maître, mais il ne manifesta pas la moindre compassion (v. #Mt 18:30).

 

30  Mais l’autre ne voulut pas, et il alla le jeter en prison, jusqu’à ce qu’il eût payé ce qu’il devait.

 31  Ses compagnons, ayant vu ce qui était arrivé, furent profondément attristés, et ils allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé.

 

Ses compagnons …  attristés. Un manque de pardon constitue une offense à l’égard d’autres croyants. Il est surtout un outrage à l’égard de Dieu, qui châtie sévèrement ses enfants qui ne pratiquent pas le pardon (vv. #Mt 18:32-34). cf. #Mt 6:15.

 

32  Alors le maître fit appeler ce serviteur, et lui dit : Méchant serviteur, je t’avais remis en entier ta dette, parce que tu m’en avais supplié ;

33  ne devais-tu pas aussi avoir pitié de ton compagnon, comme j’ai eu pitié de toi ?

34  Et son maître, irrité, le livra aux bourreaux, jusqu’à ce qu’il eût payé tout ce qu’il devait.

 

son maître, irrité. Dieu est juste et saint. Le péché provoque toujours sa colère, même lorsqu’il s’agit des péchés de ses enfants (cf. #Hé 12:5-11).

 bourreaux. Des tortionnaires, non des exécuteurs. La discipline est sévère, mais elle ne va pas jusqu’à la condamnation ultime.

 tout ce qu’il devait. La dette initiale demeurait impossible à payer, et l’homme n’avait pas plus de ressources. Il semble donc peu probable que l’esclave soit à nouveau chargé de la dette qui lui avait déjà été remise. On peut penser qu’à présent son maître le châtie pour obtenir son dû : jusqu’à ce qu’il accepte de pardonner aux autres.

 

35  C’est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne à son frère de tout son cœur.


MATTHIEU 19 : 1 à 13 partiel

Jésus en Pérée

Le divorce et le célibat

1 ¶  Lorsque Jésus eut achevé ces discours, il quitta la Galilée, et alla dans le territoire de la Judée, au-delà du Jourdain.

 

la Judée, au-delà du Jourdain. La région située à l’est du Jourdain s’appelait la Pérée. A proprement parler, elle ne faisait pas partie de la Judée. Cependant, comme les deux régions étaient gouvernées par Hérode le Grand, on donnait couramment le nom de Judée à l’ensemble de ces deux territoires. Le ministère de Christ en Pérée ne dura que quelques mois. C’était là qu’allait débuter son dernier voyage vers Jérusalem, juste avant la Passion (#Mt 20:17-19).

 

2  Une grande foule le suivit, et là il guérit les malades.

3 ¶  Les pharisiens l’abordèrent, et dirent, pour l’éprouver : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque ?

 

Est-il permis. Une divergence vivement débattue existait entre les rabbins Shammaï et Hillel, qui étaient tous deux quasiment contemporains de Christ. Les Shammaïtes prônaient une interprétation rigide de la loi et autorisaient un homme à divorcer de sa femme uniquement lorsqu’elle s’était rendue coupable d’adultère.

 pour un motif quelconque. Les Hillelites adoptaient une approche purement pragmatique et permettaient à un homme de renvoyer sa femme sans raison fondée.

 

4  Il répondit : N’avez-vous pas lu que le créateur, au commencement, fit l’homme et la femme 

 

Jésus cite #Ge 1:27 ; #Ge 5:2. Le défi qu’il lance aux pharisiens fait écho au passage de #Mal 2:14-16.

 

et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ?

 

Citation de #Ge 2:24

quittera …  s’attachera à. La relation conjugale est la première institution humaine établie par Dieu. La responsabilité d’honorer nos parents (#Ex 20:12) ne prend pas fin lorsque nous les quittons pour nous marier (#Mt 19:5 ; #Mr 10:7-8 ; #1Co 6:16 ; #Ep 5:31), mais il y a inauguration d’une responsabilité fondamentale nouvelle. Le verbe « s’attacher » implique une union permanente et indissoluble, sans que le divorce soit envisagé (cf. v. #Ge 2:23). L’expression « une seule chair » décrit une unité complète de parties qui forment un tout, à l’exemple d’une grappe de raisin composée de plusieurs grains (#No 13:23) ou d’un seul Dieu en trois personnes (#De 6:4); ainsi, cette union conjugale est complète et entière avec deux personnes. Cela implique aussi leur complémentarité sexuelle: un homme et une femme constituent le couple reproducteur. L’aspect « une seule chair » est plus particulièrement visible dans l’enfant qui naît d’eux, fruit parfait de l’union de deux personnes. Voir #Mt 19:5-6 ; #Mr 10:8 ; #1Co 6:16 ; #Ep 5:31. La monogamie permanente était et continue d’être le dessein et la loi de Dieu pour le mariage.

 

Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint.

7  Pourquoi donc, lui dirent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner à la femme une lettre de divorce et de la répudier ?

 

Pourquoi …  Moïse a-t-il prescrit de donner à la femme une lettre de divorce. Les pharisiens faisaient une interprétation erronée de #De 24:1-4. Ce passage n’est en aucun cas une « prescription » qui recommanderait le divorce, mais une limitation concernant le remariage. Tout en reconnaissant la légitimité du divorce lorsqu’un homme a constaté chez sa femme « quelque chose de honteux » (#De 24:1)  c’est-à-dire un péché sexuel, selon l’interprétation de Jésus au v. 9 - Moïse ne l’avait pas « prescrit ».

24:1-4 Ce passage n’ordonne pas, ne recommande pas, ne justifie pas et ne suggère même pas le divorce. Il reconnaît que le divorce peut arriver et l’autorise uniquement dans certaines circonstances. Le cas présenté sert à montrer que le divorce est source de souillure:

1° si un homme découvre une impureté (ou quelque chose de honteux, cf. #De 23:14) en son épouse, autre que l’adultère punissable de mort (cf. #De 22:22),

2° s’il divorce légalement (bien que Dieu haïsse le divorce, comme le dit #Mal 2:16 ; il a défini le mariage pour la vie, comme le déclare #Ge 2:24, et il a autorisé le divorce à cause de la dureté des cœurs, comme le révèle #Mt 19:8),

3° si la femme épouse alors un autre homme,

4° si son nouveau mari meurt ou la répudie, alors cette femme ne peut plus retourner chez son premier mari (v. #De 24:4).

 Il en est ainsi parce qu’elle s’est « souillée » d’une souillure qui est en abomination devant l’Eternel et qui a contaminé le pays promis. En quoi consiste cette souillure ? Une seule chose est possible : elle s’est souillée en se remariant parce qu’il n’y avait aucune base pour le divorce. Ainsi, en se remariant, elle a commis un adultère (#Mt 5:31-32) et son premier mari ne peut par conséquent plus la reprendre. Les divorces illégitimes engendrent l’adultère.

 

8  Il leur répondit : C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; au commencement, il n’en était pas ainsi.

 

à cause de la dureté de votre cœur. Cette expression souligne le fait que le divorce n’est qu’un pis-aller, une solution de dernier recours pour des cœurs endurcis dans l’immoralité sexuelle (v. #Mt 19:9).

 Moïse vous a permis de répudier vos femmes. L’accent porte sans aucun doute sur le mot « permis ». Jésus se range ainsi clairement du côté de l’école d’interprétation de Shammaï mort en 30 ap. J.-C..

 

Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère.

 

infidélité. Cette expression recouvrait toutes sortes de péchés sexuels. Dans ce passage comme en #Mt 5:32, Jésus inclut cette « clause d’exception » qui autorise explicitement le conjoint innocent à se remarier sans risquer d’être stigmatisé pour avoir commis un adultère.

 

10  Ses disciples lui dirent : Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme, il n’est pas avantageux de se marier.

 

il n’est pas avantageux de se marier. Les disciples comprirent bien que le mariage revêtait un caractère indissoluble et que les conjoints devaient satisfaire à une norme morale très élevée, puisque le divorce n’était autorisé que dans les circonstances les plus extrêmes.

 

11  Il leur répondit : Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné.

12  Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par les hommes ; et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne.

 

comprenne. Christ ne recommande pas le célibat ici, puisque seules certaines personnes ont la capacité de vivre dans cette condition (v. #Mt 19:11). Il en fait au contraire une question de choix personnel, excepté pour ceux qui sont physiquement dans l’impossibilité de se marier, soit pour des raisons naturelles, soit à cause de la violence d’autres hommes. D’autres peuvent invoquer des raisons pratiques pour s’abstenir de se marier dans l’intérêt du royaume. En aucun cas, cependant, Christ ne suggère que le célibat serait supérieur au mariage (cf. #Ge 2:18 ; #1Ti 4:3).

 Les petits enfants

13 ¶  Alors on lui amena des petits enfants, afin qu’il leur imposât les mains et priât pour eux. Mais les disciples les repoussèrent.