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NOUVEAU TESTAMENT

Matthieu 19 suite à 22 partiel

  LES PAROLES DE JÉSUS SONT EN JAUNES

 MATTHIEU 19 suite 14 à 30 +

 

14  Et Jésus dit : Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi ; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent.

 

pour ceux qui leur ressemblent. Ces enfants étaient trop jeunes pour exercer une foi personnelle (en #Lu 18:15 ils sont appelés « petits enfants »). Le fait que Christ les a présentés comme l’exemple de ceux qui composent « le royaume des cieux » (cf. #Mt 18:1-4) est d’autant plus significatif. #Mr 10:16 ajoute que Jésus « les bénit ». Dieu manifeste souvent une compassion particulière à ceux qui, en raison de leur âge ou de déficiences mentales, ne sont pas en mesure d’avoir la foi, pas plus que de faire preuve d’une rébellion volontaire (cf. #Jon 4:11). Il parle de sang innocent en #Jér 19:4. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils soient libérés de la culpabilité et de la corruption morale dont nous avons tous hérité suite au péché d’Adam, mais plutôt qu’ils ne sont pas coupables de la même manière que ceux qui pèchent délibérément en préméditant leurs actions. Les paroles de Jésus dans ce passage suggèrent que Dieu, dans sa grâce, étend sa compassion à de petits enfants, afin que ceux d’entre eux qui meurent bénéficient souverainement d’une régénération qui leur octroie l’entrée dans le royaume. Dieu leur donne le ciel non parce qu’ils le méritent, mais parce qu’il choisit de les sauver, par sa grâce.

 

15  Il leur imposa les mains, et il partit de là.

Le jeune homme riche

16 ¶  Et voici, un homme s’approcha, et dit à Jésus : Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ?

 

Maître. L’emploi de ce terme n’équivaut pas forcément à la reconnaissance de la divinité de Christ. Le jeune homme voulait simplement dire que Christ était juste et qu’il était un enseignant venant de Dieu, qui possédait apparemment la vie éternelle et savait lui montrer comment l’obtenir.

 

17  Il lui répondit : Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ? Un seul est le bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements.

 

Pourquoi  bon. Certains manuscrits portent « pourquoi m’appelles-tu bon? ». Jésus n’est pas en train de nier sa divinité, mais d’enseigner que tous sont pécheurs, mis à part Dieu. Le défaut spirituel le plus grave de ce jeune homme était son refus de confesser sa propre corruption spirituelle;  cf. #Lu 18:11.

 Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Evidemment, cette recommandation correspond au régime de la loi, et non à l’Evangile. Avant de lui indiquer le chemin de la vie, Jésus voulait faire comprendre au jeune homme combien les exigences de Dieu étaient élevées et combien il était vain de chercher à mériter le salut. Le jeune homme aurait dû reconnaître qu’il était impossible de respecter parfaitement la loi (ainsi que le constatent les disciples au v. 25). Au lieu d’avouer son incapacité de gagner le royaume des cieux, il prétendit remplir les conditions pour y entrer de plein droit.

 

18  Lesquels ? lui dit-il. Et Jésus répondit : Tu ne tueras point ; tu ne commettras point d’adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; 

19  (19-18) honore ton père et ta mère ; (19-19) et : tu aimeras ton prochain comme toi-même.

 

19:18-19

Jésus rappelle cinq commandements d’un ensemble de six qui composent la seconde table du décalogue et qui ont tous trait aux relations entre les hommes (cf. #Ex 20:12-16 ; #De 5:16-20). Christ omet le dixième commandement, qui concerne la convoitise, et ajoute #Lé 19:18, le résumé des six autres. Cf. #Ro 13:1-10.

 

20  Le jeune homme lui dit : J’ai observé toutes ces choses ; que me manque-t-il encore ?

 21  Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi.

 

va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres. Une fois de plus, Jésus n’était pas en train de définir les termes du salut, mais il exposait plutôt la condition du cœur du jeune homme. En refusant d’obéir, il révélait deux vérités:

1° il n’était pas sans reproches à l’égard de la loi, puisqu’il était coupable d’aimer sa propre personne et ses biens plus que son prochain (cf. v. #Mt 19:19);

2° il ne possédait pas la foi authentique qui inclut la volonté de s’abandonner totalement aux ordres de Christ (#Mt 16:24).

 Jésus n’enseignait pas le salut par la philanthropie, mais il exigeait la première place. Le jeune homme échoua dans cette épreuve cruciale (v. #Mt 19:22).

 viens, et suis-moi. Voici la réponse à la question du jeune homme au v. 16. C’était un appel à la foi. Il est fort probable que cet homme n’eut plus jamais l’occasion d’entendre cet appel ou d’y réfléchir, puisque son amour de soi et de ses biens était une telle pierre d’achoppement qu’il avait déjà refusé de reconnaître Jésus en tant que Seigneur de sa vie. Il partit donc sans croire.

 

22  Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s’en alla tout triste ; car il avait de grands biens.

23 ¶  Jésus dit à ses disciples : Je vous le dis en vérité, un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux.

24  Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.

 

chameau …  trou d’une aiguille. Autrement dit, cela est impossible. Jésus souligne ici qu’il est impossible pour qui que ce soit d’être sauvé par le mérite de ses œuvres. Les contemporains de Jésus raisonnaient ainsi : la richesse est à la fois la preuve tangible de l’approbation divine et un moyen de plaire davantage à Dieu grâce aux nombreuses aumônes ; les personnes fortunées étaient donc des candidates toutes désignées pour le ciel. Jésus démolit complètement cette conception et fit s’écrouler avec elle l’idée que quelqu’un pouvait mériter la faveur divine au point de gagner l’entrée au ciel.

 

25  Les disciples, ayant entendu cela, furent très étonnés, et dirent : Qui peut donc être sauvé ?

 

Elle prouve que le message de Jésus avait bien été compris. Le salut est possible uniquement par la grâce divine (v. #Mt 19:26).

 

26  Jésus les regarda, et leur dit : Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible.

L'héritage de la vie éternelle

27  Pierre, prenant alors la parole, lui dit : Voici, nous avons tout quitté, et nous t’avons suivi ; qu’en sera-t-il pour nous ?

 

nous avons tout quitté, et nous t’avons suivi. Pierre rappelle qu’ils avaient déjà fait ce que Christ exigeait du jeune homme riche (v. #Mt 19:21), ils s’étaient embarqués dans une vie de foi avec Christ. Il est à noter que Jésus ne reprocha pas à Pierre de s’attendre à une récompense (cf. #Ap 22:12).

 

28  Jésus leur répondit : Je vous le dis en vérité, quand le Fils de l’homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur le trône de sa gloire, vous qui m’avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d’Israël.

 

renouvellement. Dans ce passage, le terme n’est pas employé dans son sens théologique habituel de régénération personnelle (cf. #Tit 3:5). Jésus évoquait en réalité les « temps de rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes » (#Ac 3:21). Il s’agit là d’une allusion au royaume terrestre décrit en #Ap 20:1-15, lors duquel les croyants siégeront avec Christ (#Ap 3:21).

 

29  Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle.

30  Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers.

  

MATTHIEU 20 : 1 à 34 +

 Parabole des ouvriers loués à différentes heures

1 ¶  Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le matin, afin de louer des ouvriers pour sa vigne.

 

louer des ouvriers. Il s’agissait d’une pratique habituelle durant l’époque de la moisson. Les ouvriers journaliers se tenaient sur la place publique depuis l’aube en espérant être employés pour la journée. La journée de travail allait de six heures du matin jusqu’à six heures du soir.

 

Il convint avec eux d’un denier par jour, et il les envoya à sa vigne.

 

un denier par jour. Un salaire équitable pour une journée de travail. Le denier est une pièce d’argent, de la valeur d’un jour de salaire pour un soldat romain. Les pièces étaient fabriquées sous l’autorité de l’empereur, car lui seul pouvait autoriser l’émission de pièces d’or ou d’argent. Le denier du temps de Jésus était frappé par Tibère. L’une des faces portait son effigie, tandis que l’autre le représentait assis sur son trône, vêtu d’une tenue de sacrificateur. Les Juifs considéraient de telles images comme de l’idolâtrie, interdite par le deuxième commandement (#Ex 20:4); le tribut payé avec cette pièce était ainsi une double insulte.

 

Il sortit vers la troisième heure, et il en vit d’autres qui étaient sur la place sans rien faire.

 

la troisième heure. Neuf heures du matin. 

 

Il leur dit : Allez aussi à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera raisonnable. (20-5) Et ils y allèrent.

 

ce qui sera raisonnable. Ces hommes étaient tellement désireux de travailler qu’ils ne cherchèrent même pas à négocier le montant de leur salaire.

 

Il sortit de nouveau vers la sixième heure et vers la neuvième, et il fit de même.

Etant sorti vers la onzième heure, il en trouva d’autres qui étaient sur la place, et il leur dit : Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire ?

 

la onzième heure. Cinq heures de l’après-midi. Ils avaient désespérément attendu « toute la journée » pour trouver du travail. Ils étaient prêts à accepter n’importe quelle rémunération.

 

Ils lui répondirent : C’est que personne ne nous a loués. Allez aussi à ma vigne, leur dit-il.

Quand le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant : Appelle les ouvriers, et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux premiers.

 Ceux de la onzième heure vinrent, et reçurent chacun un denier.

10  Les premiers vinrent ensuite, croyant recevoir davantage ; mais ils reçurent aussi chacun un denier.

11  En le recevant, ils murmurèrent contre le maître de la maison,

12  et dirent : Ces derniers n’ont travaillé qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons supporté la fatigue du jour et la chaleur.

13  Il répondit à l’un d’eux: Mon ami, je ne te fais pas tort ; n’es-tu pas convenu avec moi d’un denier ?

 14  Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner à ce dernier autant qu’à toi.

15  Ne m’est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux ? Ou vois-tu de mauvais œil que je sois bon ? — 

16  Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.

 

les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers. En d’autres termes, tous arrivent ex æquo. Les ouvriers reçurent tous le plein salaire, indépendamment de la durée de leur travail. De même, le brigand sur la croix allait bénéficier de la pleine bénédiction du ciel, au même titre que ceux qui auraient œuvré leur vie entière pour Christ. C’est ainsi qu’agit la grâce de Dieu

 Jésus annonce sa mort et sa résurrection

17 ¶  Pendant que Jésus montait à Jérusalem, il prit à part les douze disciples, et il leur dit en chemin:

 

montait à Jérusalem. Ici commença son ultime voyage qui devait se terminer à la croix.

 

18  Voici, nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort,

19  et ils le livreront aux païens, pour qu’ils se moquent de lui, le battent de verges, et le crucifient ; et le troisième jour il ressuscitera.

 

crucifient. C’était la troisième fois que Jésus parlait de sa mort à ses disciples (cf. #Mt 17:22-23); de plus, trois d’entre eux l’avaient entendu s’entretenir à ce sujet avec Moïse et Elie lors de la transfiguration (#Lu 9:31). Cependant, cette fois-ci il ajouta quelques détails.

 Demande des fils de Zébédée

20 ¶  Alors la mère des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils, et se prosterna, pour lui faire une demande.

 

mère des fils de Zébédée. #Mr 10:35 affirme que Jacques et Jean posèrent eux-mêmes la question du v. 21. Il n’y a aucune contradiction entre ces deux versions. Il est possible qu’ils se soient adressés à Jésus tous ensemble ; plus probablement, ils en avaient discuté entre eux au préalable et chacun interrogea ensuite Jésus à part.

 

21  Il lui dit : Que veux-tu ? Ordonne, lui dit-elle, que mes deux fils, que voici, soient assis, dans ton royaume, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche.

 

Ordonne …  mes deux fils. Il s’agit certainement d’une reprise des paroles de Jésus en #Mt 19:28. Jacques et Jean avaient poussé leur mère à faire part de leur demande orgueilleuse et égoïste à Jésus. Cette tendance individualiste réapparaissait souvent chez les disciples (cf. #Mt 18:1, #Mt 18:4 ; #Mt 23:11 ; #Mr 9:34 ; #Lu 9:46 ; #Lu 22:24, #Lu 22:26), jusque durant le dernier repas avec Jésus dans la chambre haute.

 

22  Jésus répondit : Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ? Nous le pouvons, dirent-ils.

 

Vous ne savez ce que vous demandez. La plus grande des gloires est offerte à ceux qui souffrent le plus pour Christ.

 la coupe que je dois boire. La coupe de la colère de Dieu. Certains manuscrits ajoutent, ici et au v. 23: « ou être baptisés du baptême dont je dois être baptisé », renvoyant à l’immersion du Seigneur dans la souffrance (cf. #Lu 12:50). Mais les manuscrits les plus anciens ne portent pas cette leçon.

 

23  Et il leur répondit : Il est vrai que vous boirez ma coupe ; mais pour ce qui est d’être assis à ma droite et à ma gauche, cela ne dépend pas de moi, et ne sera donné qu’à ceux à qui mon Père l’a réservé.

 

Il est vrai. Jacques fut décapité (#Ac 12:2), Jean torturé et exilé à Patmos (#Ap 1:9) pour Christ.

 à qui mon Père l’a réservé. Dieu décide souverainement qui il choisit.

 

24  Les dix, ayant entendu cela, furent indignés contre les deux frères.

 

 furent indignés. Par jalousie, sans doute. Ils auraient tous souhaité obtenir de Jésus des positions de faveur et de gloire s’ils avaient eu l’occasion d’en faire la demande.

 

25  Jésus les appela, et dit: Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent.

26  Il n’en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur ;

27  et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave.

28  C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs.

 

20:25-28

Dans ce passage très riche, le Seigneur enseigna aux disciples que la grandeur et l’autorité parmi les croyants se mesuraient différemment que dans le monde. Les dirigeants païens gouvernent d’une façon dictatoriale, ils exercent leur autorité par le moyen d’une puissance charnelle. Les croyants sont appelés à agir différemment : ils dirigent véritablement lorsqu’ils se mettent au service des autres et qu’ils se sacrifient pour eux, à l’exemple de Christ.

donner sa vie comme la rançon de beaucoup. On pourrait traduire littéralement : « à la place de beaucoup ». Cette expression met en valeur le fait que Christ s’est sacrifié à la place du croyant. Une « rançon » était le prix payé pour racheter un esclave ou un prisonnier. La rédemption n’est pas un prix payé à Satan. La rançon est offerte à Dieu dans le but de satisfaire sa justice et d’apaiser sa colère contre le péché. Le prix payé fut la vie même de Christ, un sacrifice d’expiation par le sang (cf. #Lé 17:11 ; #Hé 9:22). Telle est la signification de la croix : Christ a pris notre place et s’est soumis lui-même au châtiment divin contre le péché (cf. #Esa 53:4-5 ). La souffrance endurée à la place des pécheurs, sous le poids de toute la colère de Dieu, est cette « coupe » qu’il devait boire (v. #Mt 20:22).

 Deux aveugles guéris à Jéricho

29 ¶  Lorsqu’ils sortirent de Jéricho, une grande foule suivit Jésus.

 

sortirent de Jéricho. Il est aussi avéré qu’il y eut deux endroits appelés Jéricho : l’un était le tertre qui subsistait de l’ancienne ville (dont les ruines sont toujours visibles aujourd’hui), l’autre étant la ville toute proche et habitée de Jéricho. Jésus sortait peut-être de l’ancienne Jéricho et se dirigeait vers la nouvelle ville. Il est aussi possible que des événements qui se déroulèrent à des moments différents soient présentés comme s’ils avaient été simultanés. Dans ce cas, Christ aurait rencontré les aveugles une première fois avant d’entrer dans la ville, mais il les aurait guéris seulement au moment où il la quittait.

 

30  Et voici, deux aveugles, assis au bord du chemin, entendirent que Jésus passait, et crièrent : Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David !

 

deux aveugles. #Mr 10:46 et #Lu 18:35 ne mentionnent qu’un seul homme aveugle, et Luc affirme que cette rencontre eut lieu alors que Christ approchait de Jéricho (v. #Mt 20:29). Cependant, les difficultés ne sont pas aussi insurmontables qu’il y paraît : il y eut deux hommes aveugles, mais Bartimée (#Mr 10:46) fut le porte-parole des deux, c’est pourquoi Marc et Luc portent leur attention sur lui dans leurs récits. Il est aussi avéré qu’il y eut deux endroits appelés Jéricho : l’un était le tertre qui subsistait de l’ancienne ville (dont les ruines sont toujours visibles aujourd’hui), l’autre étant la ville toute proche et habitée de Jéricho. Jésus sortait peut-être de l’ancienne Jéricho et se dirigeait vers la nouvelle ville. Il est aussi possible que des événements qui se déroulèrent à des moments différents soient présentés comme s’ils avaient été simultanés. Dans ce cas, Christ aurait rencontré les aveugles une première fois avant d’entrer dans la ville, mais il les aurait guéris seulement au moment où il la quittait.

 

31  La foule les reprenait, pour les faire taire ; mais ils crièrent plus fort : Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David !

32  Jésus s’arrêta, les appela, et dit : Que voulez-vous que je vous fasse ? 

33  Ils lui dirent : Seigneur, que nos yeux s’ouvrent.

34  Emu de compassion, Jésus toucha leurs yeux ; et aussitôt ils recouvrèrent la vue, et le suivirent.

 

MATTHIEU 21 : 1 à 46 +

 Entrée de Jésus à Jérusalem

1 ¶  Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem, et qu’ils furent arrivés à Bethphagé, vers la montagne des oliviers, Jésus envoya deux disciples,

 

Bethphagé. Une petite ville proche de Béthanie, sur le versant sud-est du mont des Oliviers. Elle est mentionnée uniquement dans le contexte de l’entrée triomphale de Christ (#Mr 11:1 ; #Lu 19:29).

 

2  en leur disant : Allez au village qui est devant vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle ; détachez-les, et amenez-les-moi.

Si quelqu’un vous dit quelque chose, vous répondrez : Le Seigneur en a besoin. Et à l’instant il les laissera aller.

 

Si quelqu’un vous dit quelque chose. Marc rapporte que ce fut exactement ce qui se produisit (#Mr 11:5-6). Jésus venait d’arriver à Bethphagé (v. #Mt 21:1), et il n’avait pas encore eu l’occasion de prendre des dispositions pour se servir de ces animaux. Pourtant, il connaissait l’endroit exact où ils se trouvaient et l’attitude des propriétaires. Une telle connaissance révèle son omniscience divine.

 

4  Or, ceci arriva afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète:

5  Dites à la fille de Sion : Voici, ton roi vient à toi, Plein de douceur, et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d’une ânesse.

 

un ânon, le petit d’une ânesse. Une citation de #Za 9:9 (cf. #Esa 62:11). L’accomplissement précis de cette prophétie messianique ne pouvait pas échapper aux foules juives, qui accueillirent et acclamèrent Jésus d’une manière digne du seul Messie

 

6  Les disciples allèrent, et firent ce que Jésus leur avait ordonné.

7  Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, mirent sur eux leurs vêtements, et le firent asseoir dessus.

 

l’ânesse et l’ânon. L’Evangile de Matthieu est le seul à mentionner l’ânesse. Cependant, tous rapportent le jeune âge de l’ânon (#Jn 12:14), et certains précisent même que personne ne l’avait monté auparavant (#Mr 11:2 ; #Lu 19:30). L’ânesse accompagna son petit, peut-être dans le but de le décider à coopérer.

 le firent asseoir dessus. Christ chevauchait l’ânon (#Mr 11:7).

 

8  La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin ; d’autres coupèrent des branches d’arbres, et en jonchèrent la route.

 

étendirent leurs vêtements sur le chemin. Cette ancienne coutume était la manifestation d’un hommage réservé aux personnages royaux (cf. #2R 9:13). Par ce geste, la foule reconnaissait en Jésus le roi des Juifs qu’il déclarait être.

 

9  Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient: Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts !

 

Hosanna. Ce mot est la transcription d’un terme hébreu traduit par « accorde le salut » (#Ps 118:25).

 Béni soit celui. Cette expression est une citation littéralement du v. 26 du même psaume. Accompagnées du titre messianique « Fils de David », ces acclamations témoignaient que la foule reconnaissait véritablement les affirmations messianiques de Christ. Cet événement survint le dimanche 9 du mois de Nisan de l’an 30, soit exactement 483 ans après le décret d’Artaxerxès mentionné en #Da 9:24-26.

 Les vendeurs chassée du temple

Irritation des sacrificateurs

10  Lorsqu’il entra dans Jérusalem, toute la ville fut émue, et l’on disait : Qui est celui-ci ?

11  La foule répondait : C’est Jésus, le prophète, de Nazareth en Galilée.

12 ¶  Jésus entra dans le temple de Dieu. Il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple ; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons.

 

chassa. C’était la seconde fois que Jésus purifiait le temple. #Jn 2:14-16 décrit un incident semblable au début du ministère public de Christ. Des détails notables différencient ces deux événements. La première fois, les officiels du temple contestèrent aussitôt l’action de Jésus ;( cf. #Jn 2:18). Aucun des récits de la deuxième intervention dans le temple ne signale une telle opposition de la part des Juifs. En revanche, tous les synoptiques rapportent que Jésus s’adressa aux personnes présentes (v. #Mt 21:13), et même qu’il profita de l’incident pour présenter un enseignement en public (#Mr 11:17 ; #Lu 19:46-47).

 ceux qui vendaient et qui achetaient. Il considérait aussi bien les vendeurs que les clients comme coupables de souiller le temple. Parmi les articles achetés et vendus il y avait des « pigeons », ainsi que d’autres animaux pour le sacrifice (cf. #Jn 2:14).

 changeurs. Il était nécessaire de recourir aux agents de change, massivement présents sur les lieux, parce que des pièces romaines et d’autres monnaies étrangères étaient jugées inacceptables pour les offrandes du temple. Evidemment, les marchands et les changeurs exigeaient des sommes exorbitantes, de sorte que le marché du temple avait pris l’allure d’un repaire de voleurs (v. #Mt 21:13). Ce genre de commerce avait lieu dans le parvis des païens, un vaste espace recouvrant plusieurs acres autour du temple.

 

13  Et il leur dit : Il est écrit: Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous, vous en faites une caverne de voleurs.

 

Il est écrit. Jésus rapproche deux prophéties de l’A.T., #Esa 56:7 (« ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples ») et #Jér 7:11 (« Est-elle à vos yeux une caverne de voleurs, cette maison sur laquelle mon nom est invoqué? »).

 

14  Des aveugles et des boiteux s’approchèrent de lui dans le temple. Et il les guérit.

15  Mais les principaux sacrificateurs et les scribes furent indignés, à la vue des choses merveilleuses qu’il avait faites, et des enfants qui criaient dans le temple : Hosanna au Fils de David !

 

enfants. Littéralement « garçons ». La foule réunie à Jérusalem pour la Pâque comprenait un grand nombre de garçons de douze ans qui allaient célébrer leur première Pâque, tout comme Jésus l’avait fait.

 

16  Ils lui dirent : Entends-tu ce qu’ils disent ? Oui, leur répondit Jésus. N’avez-vous jamais lu ces paroles : Tu as tiré des louanges de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle ?

 

Oui … . N’avez-vous jamais lu. La réponse de Jésus aux principaux sacrificateurs et aux scribes « indignés » avait la valeur d’une affirmation sans équivoque de sa divinité. Jésus cita le #Ps 8:3 qui parle de la « gloire » de Dieu proclamée « par la bouche des enfants » et l’appliqua aux louanges qu’il avait reçues lui-même des enfants dans le temple. Ainsi, il se déclarait digne d’être adoré en tant que Dieu.

 

17  Et, les ayant laissés, il sortit de la ville pour aller à Béthanie, où il passa la nuit.

Le figuier maudit

La puissance de la foi

18 ¶  Le matin, en retournant à la ville, il eut faim.

19  Voyant un figuier sur le chemin, il s’en approcha ; mais il n’y trouva que des feuilles, et il lui dit : Que jamais fruit ne naisse de toi ! Et à l’instant le figuier sécha.

 

à l’instant. Le terme est relatif. L’arbre a pu mourir dans l’instant, cependant #Mr 11:14-20 suggère que les effets du dépérissement ne furent pas visibles avant le lendemain. Jésus avait maudit l’arbre délibérément pour offrir une leçon de choses aux témoins de la scène ; il n’avait pas agi précipitamment, sous l’emprise de la frustration. Le figuier est souvent employé dans l’Ecriture en tant que symbole d’Israël (#Os 9:10 ; #Joe 1:7). Le figuier stérile, en particulier, symbolise souvent le jugement divin sur Israël qui ne porte pas de fruit en dépit des abondants privilèges spirituels qu’il a reçus (#Jér 8:13 ; #Joe 1:12). Le geste de Jésus illustre donc le jugement de Dieu contre l’Israël terrestre pour son refus honteux de porter du fruit, attitude qui se manifesta pleinement dans le rejet du Messie. L’une des paraboles de Christ enseignait une leçon similaire (#Lu 13:6-9).

 

20  Les disciples, qui virent cela, furent étonnés, et dirent : Comment ce figuier est-il devenu sec en un instant ?

21  Jésus leur répondit : Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi et que vous ne doutiez point, non seulement vous feriez ce qui a été fait à ce figuier, mais quand vous diriez à cette montagne : Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait.

 

si vous aviez de la foi et que vous ne doutiez point. Cela présuppose que la demande est conforme à la volonté de Dieu, car seule une foi qui vient de Dieu peut être libérée du doute (cf. #Mr 9:24).

 cela se ferait. C’était exactement ce genre de miracle aux proportions gigantesques qu’avaient réclamé les scribes et les pharisiens, mais Christ le refusa toujours. Dans ce passage, il emploie une métaphore pour parler de la puissance absolue de Dieu, qui agit librement dans la vie de ceux qui possèdent la foi véritable.

 

22  Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez.

L'autorité de Jésus

Parabole des deux fils

23 ¶  Jésus se rendit dans le temple, et, pendant qu’il enseignait, les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple vinrent lui dire : Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné cette autorité ?

 

ces choses. C’est-à-dire ses enseignements publics et ses miracles. Peut-être, faisaient-ils aussi allusion à l’incident de la veille, où Jésus avait chassé les vendeurs du temple.

 qui t’a donné cette autorité? Ils étaient contraints de reconnaître qu’il était investi d’une autorité indiscutable. Ses miracles étaient par trop évidents et nombreux pour qu’il puisse s’agir d’une supercherie. Même son enseignement était empreint d’une force et d’une clarté telles que l’autorité de ses paroles était manifeste à tous.

 Les scribes citaient d’autres sources pour établir l’autorité de leur enseignement. Jésus, lui, était sa propre autorité (#Mt 28:18). La question de l’autorité fut un important sujet de confrontation entre Jésus et les Juifs, qui voyaient leur autorité remise en question. Cf. #Mr 1:22 ; #Mr 11:28-33 ; #Lu 4:32 ; #Lu 20:2-8 ; #Jn 12:49-50 ; #Jn 14:10.

 

24  Jésus leur répondit : Je vous adresserai aussi une question ; et, si vous m’y répondez, je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses.

25  Le baptême de Jean, d’où venait-il ? du ciel, ou des hommes ? Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux ; Si nous répondons : Du ciel, il nous dira : Pourquoi donc n’avez-vous pas cru en lui ? 

 

Le baptême de Jean, d’où venait-il? Jésus prit les chefs religieux juifs à leur propre piège. Ils étaient persuadés qu’il répondrait en affirmant que son autorité venait directement de Dieu (comme il l’avait fait à de nombreuses reprises par le passé, cf. #Jn 5:19-23 ; #Jn 10:18). Ils l’auraient ensuite accusé de blasphème et auraient usé de cette charge comme prétexte pour le tuer, comme ils avaient tenté de le faire auparavant (#Jn 5:18 ; #Jn 10:31-33). Cette fois-ci, cependant, il leur répondit par une question qui les plaça devant un dilemme insoluble. Ils savaient que Jean était très respecté parmi le peuple. Ils ne pouvaient pas approuver son ministère sans se condamner eux-mêmes, mais ils ne pouvaient pas non plus refuser de reconnaître sa légitimité parce qu’ils craignaient la réaction du peuple (v. #Mt 21:26). En réalité, Jésus mit en lumière le fait qu’eux-mêmes ne possédaient pas l’autorité qui leur permettrait de l’examiner.

 

26  Et si nous répondons : Des hommes, nous avons à craindre la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète.

27  Alors ils répondirent à Jésus: Nous ne savons. Et il leur dit à son tour : Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses.

28 ¶  Que vous en semble ? Un homme avait deux fils ; et, s’adressant au premier, il dit : Mon enfant, va travailler aujourd’hui dans ma vigne.

29  Il répondit : Je ne veux pas. Ensuite, il se repentit, et il alla.

30  S’adressant à l’autre, il dit la même chose. Et ce fils répondit : Je veux bien, seigneur. Et il n’alla pas.

31  Lequel des deux a fait la volonté du père ? Ils répondirent : Le premier. Et Jésus leur dit : Je vous le dis en vérité, les publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu.

 

Lequel des deux a fait la volonté du père? Jésus les poussa à témoigner contre eux-mêmes. La leçon de la parabole, c’est que les actes valent plus que les paroles (cf. #Mt 7:21-27 ; #Ja 1:22). Il leur fallut reconnaître cette vérité et, ce faisant, se condamner eux-mêmes. L’idée que les publicains et les prostituées entreraient dans le royaume avant les hypocrites à l’apparence pieuse revenait souvent dans le ministère de Jésus, ce qui rendait furieux les chefs religieux juifs.

 

32  Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous n’avez pas cru en lui. Mais les publicains et les prostituées ont cru en lui ; et vous, qui avez vu cela, vous ne vous êtes pas ensuite repentis pour croire en lui.

 

dans la voie de la justice. C’est-à-dire en exhortant à la repentance et à la foi, lesquelles ont pour conséquence l’imputation de la justice de Dieu.

 les publicains et les prostituées. Les parias de la société juive, ceux qui étaient ouvertement le plus méprisés par les sacrificateurs et les anciens, avaient trouvé le salut, contrairement aux chefs convaincus de leur propre justice. Cf. #Ro 10:3.

 Paraboles des vignerons

La pierre de l'angle

33 ¶  Ecoutez une autre parabole. Il y avait un homme, maître de maison, qui planta une vigne. Il l’entoura d’une haie, y creusa un pressoir, et bâtit une tour ; puis il l’afferma à des vignerons, et quitta le pays.

 

une vigne …  un pressoir. Voir #Esa 5:2. Jésus fit clairement allusion à ce passage de l’A.T., qui était familier aux chefs religieux. La « vigne » est un symbole fréquent de la nation juive dans l’Ecriture. Ici, le maître, représentant Dieu, s’occupe de sa vigne avec beaucoup de soin avant de la louer à des vignerons, qui représentaient les chefs religieux.

 

34  Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses serviteurs vers les vignerons, pour recevoir le produit de sa vigne.

 

ses serviteurs. Les prophètes de l’A.T.

 

35  Les vignerons, s’étant saisis de ses serviteurs, battirent l’un, tuèrent l’autre, et lapidèrent le troisième.

 

battirent l’un, tuèrent l’autre, et lapidèrent le troisième. Matthieu a tendance à simplifier et à fusionner les détails. Marc précise que les trois serviteurs viennent séparément, et que les vignerons « battent » le premier, « lapident » le deuxième et « tuent » le troisième (#Mr 12:2-5). C’est ainsi que les chefs religieux juifs ont traité de nombreux prophètes de l’A.T. (#1R 22:24 ; #2Ch 24:20-21 ; #2Ch 36:15-16 ; #Né 9:26 ; #Jér 2:30).

 

36  Il envoya encore d’autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers ; et les vignerons les traitèrent de la même manière.

37  Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant : Ils auront du respect pour mon fils.

 

mon fils. Cette personne représente le Seigneur Jésus-Christ, qu’ils tuèrent (vv. #Mt 21:38-39), ce qui attira sur eux le jugement divin (v. #Mt 21:41).

 

38  Mais, quand les vignerons virent le fils, ils dirent entre eux : Voici l’héritier ; venez, tuons-le, et emparons-nous de son héritage.

39  Et ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent.

40  Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ?

41  Ils lui répondirent : Il fera périr misérablement ces misérables, et il affermera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en donneront le produit au temps de la récolte.

 

affermera la vigne à d’autres vignerons. Une fois de plus, les chefs religieux juifs prononcèrent leur propre jugement. Leur verdict à l’encontre des méchants vignerons représentait aussi le jugement de Christ contre eux (v. #Mt 21:43). Le royaume et tous les avantages spirituels accordés à Israël seraient maintenant octroyés à « d’autres vignerons », qui symbolisent l’Eglise (v. #Mt 21:43), constituée essentiellement de non-Juifs (cf. #Ro 11:11).

 

42  Jésus leur dit : N’avez-vous jamais lu dans les Ecritures : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle ; C’est du Seigneur que cela est venu, Et c’est un prodige à nos yeux ?

 

La pierre …  rejetée. Ce rejet correspond à la crucifixion, tandis que le rétablissement de la pierre « principale de l’angle » annonce la résurrection.

 la principale de l’angle. Aux yeux d’une personne non avertie, cette citation du #Ps 118:22-23 semble sans rapport avec la parabole qui la précède. Et pourtant: Jésus cite ces vv. tirés d’un psaume messianique pour montrer que le Fils qui a été tué et jeté hors de la vigne est aussi la pierre « principale de l’angle » dans le plan de rédemption de Dieu.

 

43  C’est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits.

 

une nation qui en rendra les fruits. L’Eglise. Pierre appela l’Eglise « une nation sainte » (#1Pi 2:9).

 

44  Celui qui tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé.

 

cette pierre. Christ est une « pierre d’achoppement et un rocher de scandale » pour les non-croyants (#Esa 8:14 ; #1Pi 2:9). Le prophète le dépeignit comme une grande pierre qui se détacha de la montagne « sans le secours d’aucune main », puis qui s’abattit sur les royaumes du monde et les écrasa (#Da 2:44-45). Qu’une poterie tombe sur une pierre, ou que ce soit l’inverse, le résultat est le même. Cette parole suggère que les deux attitudes à l’égard de Christ, l’inimitié autant que l’indifférence, sont aussi mauvaises l’une que l’autre. Ceux qui s’en rendent coupables sont menacés par le jugement.

 

45  Après avoir entendu ses paraboles, les principaux sacrificateurs et les pharisiens comprirent que c’était d’eux que Jésus parlait,

 

comprirent que c’était d’eux que Jésus parlait. Christ employa tellement d’images messianiques familières (vv. #Mt 21:42-44) que leur signification ne pouvait échapper aux principaux sacrificateurs ni aux pharisiens.

 

46  et ils cherchaient à se saisir de lui ; mais ils craignaient la foule, parce qu’elle le tenait pour un prophète.

 

MATTHIEU 22 : 1 à 10 partiel

Paraboles des noces

1 ¶  Jésus, prenant la parole, leur parla de nouveau en paraboles, et il dit:

Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils.

 

semblable à un roi qui fit des noces pour son fils. Jésus raconta une parabole similaire, quoique différente, en #Lu 14:16-23. Ici, il s’agit du festin des noces du propre fils du roi; ainsi, les invités qui se montrent indifférents (v. #Mt 22:5) ou qui rejettent l’invitation (v. #Mt 22:6) manquent d’égards pour la personne même du roi. De plus, en maltraitant et tuant ses messagers, ils commettent un affront impensable à sa bonté.

 

Il envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux noces ; mais ils ne voulurent pas venir.

Il envoya encore d’autres serviteurs, en disant : Dites aux conviés: Voici, j’ai préparé mon festin ; mes bœufs et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt, venez aux noces.

 

Il envoya encore d’autres serviteurs. Ce passage illustre la patience et la longanimité de Dieu à l’égard de ceux qui le méprisent délibérément. Il ne cesse d’offrir son invitation, même après que sa bonté a été ignorée ou repoussée.

 

Mais, sans s’inquiéter de l’invitation, ils s’en allèrent, celui-ci à son champ, celui-là à son trafic ;

et les autres se saisirent des serviteurs, les outragèrent et les tuèrent.

Le roi fut irrité ; il envoya ses troupes, fit périr ces meurtriers, et brûla leur ville.

 

Le roi fut irrité. Sa patience venue finalement à bout, il les jugea.

 brûla leur ville. Ce jugement anticipe la destruction de Jérusalem en 70 apr. J.-C. Même le temple monumental édifié en gros blocs de pierre fut alors détruit par le feu et réduit en poussière.

 

Alors il dit à ses serviteurs : Les noces sont prêtes ; mais les conviés n’en étaient pas dignes.

Allez donc dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux que vous trouverez.

 

appelez aux noces tous ceux que vous trouverez. C’est l’offre gratuite de l’Evangile, qui s’étend à tous les hommes sans distinction (cf. #Ap 22:17).

 

10  Ces serviteurs allèrent dans les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut pleine de convives.