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NOUVEAU TESTAMENT

Matthieu 24 suite-26 partiel

 LES PAROLES DE JÉSUS SONT EN JAUNES

Matthieu 24 : 20 à 51 +

 

20  Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat.

21  Car alors, la détresse sera si grande qu’il n’y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais.

 

la détresse sera si grande. Les expressions « il n’y en a point eu » et « il n’y en aura jamais »  ainsi que la description qui les accompagne - identifient cette période comme une époque encore à venir, où la colère de Dieu se déversera sur la terre. Les termes avec lesquels Jésus décrit les cataclysmes qui en résulteront présentent de grandes ressemblances avec la description de la colère divine sous la forme de coupes de jugement en #Ap 16 et de l’apparition de l’Agneau qui suivra en #Ap 19

 

22  Et, si ces jours n’étaient abrégés, personne ne serait sauvé ; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés.

 

ces jours seront abrégés. Si les afflictions de ce temps à venir devaient se prolonger, « personne ne serait sauvé », c’est-à-dire ne survivrait. Mais, « à cause des élus » (afin que les rachetés ne souffrent pas au-delà de ce qu’ils peuvent supporter), ce temps sera « abrégé », ce qui signifie que les souffrances n’iront pas jusqu’à la destruction totale. #Da 7:25 et #Ap 12:14 suggèrent que la durée effective de la période durant laquelle la bête pourra terroriser le monde est fixée à trois ans et demi.

 

23  Si quelqu’un vous dit alors: Le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas.

24  Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus.

 

séduire, s’il était possible, même les élus. La formulation implique qu’une telle séduction n’est pas possible (#Jn 10:4-5).

 

 

25  Voici, je vous l’ai annoncé d’avance.

26  Si donc on vous dit : Voici, il est dans le désert, n’y allez pas ; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas.

 

ne le croyez pas. Les prétentions des soi-disant messies doivent être rejetées, car il n’en est aucun de vrai. Le retour de Christ sera tellement glorieux que nul ne pourra le manquer (vv. #Mt 24:27-28).

 

27  Car, comme l’éclair part de l’orient et se montre jusqu’en occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme.

28  En quelque lieu que soit le cadavre, là s’assembleront les aigles.

 

là s’assembleront les vautours. On peut localiser de loin l’endroit où gît un cadavre grâce aux charognards qui tournoient dans le ciel au-dessus de lui (cf. #Job 39:27-30). Pareillement, le retour de Christ sera visible pour tous, où qu’ils soient. La comparaison avec l’éclair au v. 27 véhicule la même idée. L’image du cadavre et du vautour fait aussi allusion au jugement qui accompagnera le retour de Christ (#Ap 19:21).

 

 

29  Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées.

 

le soleil s’obscurcira. De tels phénomènes sont fréquemment mentionnés dans les prophéties relatives au jour du Seigneur (voir #Esa 13:9-10 ; #Ez 32:7-8 ; #Joe 2:10, #Joe 2:31 ; #Joe 3:15 ; #Am 8:9). L’accomplissement définitif de ces prophéties aura lieu au temps du règne de la bête (#Ap 6:12-13 ; #Ap 8:12).

 

30  Alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire.

 

le signe du Fils de l’homme. C’est-à-dire que le Fils de l’homme lui-même est le signe. Les événements décrits dans ce passage correspondent étroitement à la description de #Da 7:13 ; #Ap 19:11-21.

 toutes les tribus de la terre se lamenteront. A cause de leur propre rébellion. Israël, en particulier, déplorera son rejet du Messie (cf. #Za 12:10-12).

 

31  Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre.

 

d’une extrémité des cieux à l’autre. Tous les « élus » du ciel et de la terre seront réunis devant Christ. Cet événement constituera le point culminant de l’histoire de l’humanité et instaurera le règne de mille ans de Christ (cf. #Ap 20:4).

 

 

32 ¶  Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l’été est proche.

 

une comparaison tirée du figuier. Lorsque les feuilles du figuier poussent, il ne reste que peu de temps avant l’été. De même, l’arrivée des ultimes douleurs de l’accouchement est le signe que le retour de Christ « est proche, à la porte » (v. #Mt 24:33).

 

33  De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche, à la porte.

34  Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n’arrive.

 

cette génération. Il ne peut être ici question de la génération contemporaine de Christ, car « tout cela »  l’abomination de la désolation (v. #Mt 24:15), les persécutions et les jugements (vv. #Mt 24:17-22), les faux prophètes (vv. #Mt 24:23-26), les signes dans le ciel (vv. #Mt 24:27-29), le retour final de Christ (v. #Mt 24:30) et la réunion des élus (v. #Mt 24:31) - n’eut pas lieu de son vivant. Il est préférable d’interpréter les paroles de Christ comme une allusion à la génération de l’époque où les douleurs de l’ultime phase de l’accouchement commenceront. La génération future. Donc surement la nôtre. Cette lecture correspond tout à fait à la leçon du figuier, qui souligne la brièveté de la période durant laquelle ces événements auront lieu

 

35  Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.

 

Le ciel et la terre passeront. Cf. #Esa 24:18-20.

 Exhortation à la vigilance

36  Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul.

 

du jour et de l’heure. Les disciples désiraient connaître le moment exact où ces choses s’accompliraient, mais il ne leur appartenait pas de le savoir (#Ac 1:7). Christ insiste plutôt sur la fidélité, l’éveil, le service, l’attente et l’état de préparation qui doivent caractériser l’attitude des croyants. Il enseigna ces mêmes leçons dans la parabole qui suit immédiatement ces paroles.

 

37  Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l’avènement du Fils de l’homme.

 

Ce qui arriva du temps de Noé. Jésus ne souligne pas tant l’extrême méchanceté qui caractérisait l’époque de Noé (#Ge 6:5) que les préoccupations de la vie quotidienne qui habitaient les hommes (v. #Mt 24:38) lorsque le jugement s’abattit soudain sur eux. Ils avaient reçu de nombreux avertissements, par le moyen de la prédication de Noé (#2P 2:5) et de l’arche elle-même, qui était le témoignage du jugement à venir. Mais ces choses ne les intéressaient pas, c’est pourquoi ils furent balayés soudainement au milieu de leurs activités quotidiennes.

 

38  Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;

39  et ils ne se doutèrent de rien, jusqu’à ce que le déluge vînt et les emportât tous : il en sera de même à l’avènement du Fils de l’homme.

40  Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé ;

41  de deux femmes qui moudront à la meule, l’une sera prise et l’autre laissée.

 

24:40-41

 l’un sera pris. Pris pour être jugé (cf. v. #Mt 24:39) comme au temps de Noé (« les emporte » v. 39). Il est évident qu’il ne s’agit pas ici de l’enlèvement des croyants décrit en #1Th 4:16-17.

 

42  Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra.

43  Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison.

 

le voleur. Comme personne ne sait à quelle heure le voleur surgit, personne ne connaît l’heure du retour du Seigneur ou celle du jour du Seigneur qui accompagne son retour (cf. #1Th 5:2 ; #2P 3:10). Le croyant doit être prêt en tout temps.

 

44  C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas.

 

à l’heure où vous n’y penserez pas. Les paraboles qui suivent enseignent aux disciples de Christ qu’ils ont à se tenir prêts au cas où il viendrait plus tôt que prévu (vv. #Mt 24:43-51), comme au cas où il tarderait à venir (#Mt 25:1-13).

 

45  Quel est donc le serviteur fidèle et prudent, que son maître a établi sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable ?

46  Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi !

47  Je vous le dis en vérité, il l’établira sur tous ses biens.

 

48  Mais, si c’est un méchant serviteur, qui dise en lui-même : Mon maître tarde à venir,

49  s’il se met à battre ses compagnons, s’il mange et boit avec les ivrognes,

50  le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas,

51  il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les hypocrites: c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents.

 

24:45-51

Le serviteur méchant représente le non-croyant qui refuse de prendre la promesse du retour de Christ au sérieux (cf. #2P 3:4). Bien qu’il ne soit pas un croyant (ce qui est démontré par son châtiment, il est cependant responsable devant Christ de la façon dont il a vécu. Jésus enseigne que la vie, les capacités naturelles, les richesses et les possessions de chaque personne dans le monde sont un dépôt qui lui a été remis par Dieu. Chacun devra rendre compte de la manière dont il les a utilisées.

des pleurs et des grincements de dents. Cette expression décrit la souffrance inconsolable et le tourment sans repos. Jésus l’employa couramment pour parler de l’enfer à la fin des temps. (cf. #Mt 13:42, #Mt 13:50 ; #Mt 24:51).

 

 Paraboles des dix vierges

MATTHIEU 25 : 1 à 46 +

 

1 ¶  Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent à la rencontre de l’époux.

 

25:1-13

La parabole des dix vierges a pour but de souligner l’importance de se tenir prêt pour le retour de Christ à tout moment, même dans l’éventualité où l’attente se prolongerait. Car lorsqu’il reviendra effectivement, il n’y aura pas de seconde chance pour ceux qui n’auront pas été prêts (vv. #Mt 25:11-12).

dix vierges. Les demoiselles d’honneur. Un mariage commençait dans la maison de la mariée au moment où le marié arrivait pour accomplir le rituel du mariage. Après la cérémonie, le marié, suivi des invités, conduisait la mariée chez lui pour la poursuite des festivités. Si un mariage avait lieu la nuit, des « lampes », en réalité des torches, étaient allumées pour éclairer la procession.

 

Cinq d’entre elles étaient folles, et cinq sages.{*}

Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d’huile avec elles ;

mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l’huile dans des vases.

Comme l’époux tardait, toutes s’assoupirent et s’endormirent.

Au milieu de la nuit, on cria: Voici l’époux, allez à sa rencontre !

Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes.

Les folles dirent aux sages : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.

Les sages répondirent : Non ; il n’y en aurait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous.

10  Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée.

11  Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous.

12  Mais il répondit : Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas.

13  Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure.

14 ¶  Il en sera comme d’un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs, et leur remit ses biens.

Parabole des talents

15  Il donna cinq talents à l’un, deux à l’autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité, et il partit. (25-16) Aussitôt 

 

talents. Le talent était une mesure de poids, et non une valeur monétaire précise, de sorte qu’un talent d’or avait plus de valeur qu’un talent d’argent. Un talent d’argent (v. #Mt 25:18) représentait une somme considérable. La signification moderne du mot « talent », qui désigne une capacité naturelle, s’explique par une application erronée de cette parabole à la manière dont on utilise ses dons naturels.

 

16  celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents.

17  De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres.

18  Celui qui n’en avait reçu qu’un alla faire un creux dans la terre, et cacha l’argent de son maître.

19  Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre compte.

20  Celui qui avait reçu les cinq talents s’approcha, en apportant cinq autres talents, et il dit : Seigneur, tu m’as remis cinq talents ; voici, j’en ai gagné cinq autres.

21  Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.

22  Celui qui avait reçu les deux talents s’approcha aussi, et il dit : Seigneur, tu m’as remis deux talents ; voici, j’en ai gagné deux autres.

23  Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.

 

la joie de ton maître. L’homme qui avait reçu les cinq talents et celui qui n’en avait que deux obtinrent exactement la même récompense, car celle-ci est le prix de la fidélité, et non une prime proportionnelle aux résultats.

 

24  Celui qui n’avait reçu qu’un talent s’approcha ensuite, et il dit : Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n’as pas semé, et qui amasses où tu n’as pas vanné ;

 

un homme dur. Ce portrait du maître le présente sous les traits noircis d’un opportuniste cruel et impitoyable, « qui moissonne et qui amasse » ce qu’il n’avait aucun droit de considérer comme sien. Le serviteur fainéant ne représente pas un croyant authentique, puisque, de toute évidence, il ne connaît pas réellement son maître.

 

25  j’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre ; voici, prends ce qui est à toi.

26  Son maître lui répondit : Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que j’amasse où je n’ai pas vanné ;

 

tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé. Le maître répéta l’accusation du serviteur à son égard sans toutefois en reconnaître la validité. Il se servit des propres paroles de l’homme pour l’accuser : si le serviteur avait réellement une telle opinion de son maître, il avait d’autant plus intérêt à ne pas se montrer indolent. L’accusation qu’il porta contre son maître même si elle avait été vraie - ne justifiait en rien son inaction et sa paresse.

 

27  il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j’aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt.

28  Otez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents.

29  Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a.

 

on donnera à celui qui a. Voir #Mt 13:12. Les bénéficiaires de la grâce divine hériteront de bénédictions innombrables, en plus de la vie éternelle et de la faveur de Dieu (cf. #Ro 8:32). Mais ceux qui méprisent les richesses de la bonté, de la patience et de la longanimité de Dieu (#Ro 2:4), qui les cachent sous terre et s’accrochent au lieu de cela à des biens terrestres éphémères et dérisoires, finiront par perdre tout ce qu’ils ont (cf. #Mt 6:19 ; #Jn 12:25).

 

30  Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.

 

25:14-30

La parabole des talents illustre parfaitement la tragédie des occasions manquées. L’homme qui part en voyage représente Christ, les serviteurs sont les croyants qui ont reçu des responsabilités à des niveaux différents. C’est la fidélité que le maître attend d’eux, mais la parabole suggère que tous ceux qui seront fidèles porteront du fruit. Celui qui n’aura porté aucun fruit sera démasqué comme un hypocrite et sera finalement détruit (v. #Mt 25:30).

les ténèbres du dehors …  Ce terme s’applique certainement à l’obscurité extrême, celle qui est la plus éloignée de la lumière.

 Jugement des nations par le Fils de l'homme

31 ¶  Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. 

 

il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Ce passage se rapporte au règne terrestre de Christ décrit en #Ap 20:4-6. Le jugement décrit aux vv. #Mt 25:32-46 est différent du jugement du grand trône blanc d’#Ap 20:11-15. Il précède le règne millénaire de Christ et semble concerner uniquement ceux qui seront en vie lors de son retour. Même si l’on parle du « jugement des nations », la sentence s’adresse bien à des individus, et non aux nations dans leur ensemble (cf. v. #Mt 25:46).

 

32  Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs ;

33  et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche.

 

25:32-33

 brebis. Les croyants (#Mt 10:16 ; #Ps 79:13 ; #Ez 34). Il leur est accordé une place à « sa droite », la place d’honneur.

 boucs. Les non-croyants, confinés dans un lieu de déshonneur et de rejet.

 

34  Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde.

 

qui vous a été préparé. La terminologie employée ici souligne le fait que leur salut est un don gratuit de Dieu, et non une récompense pour les œuvres décrites aux vv. #Mt 25:35-36. Avant la « fondation du monde », ils ont été choisis par Dieu et désignés par le Saint-Esprit (#Ep 1:4), prédestinés à être conformes à l’image de Christ (#Ro 8:29). Les bonnes œuvres dont il est question aux vv. #Mt 25:35-36 sont les fruits, et non la source, de leur salut. Les œuvres ne constituent pas leur droit d’entrée dans le royaume, elles ne sont que la manifestation de la grâce de Dieu dans leur vie. Si elles forment un ensemble de critères objectifs en vue du jugement, c’est en tant que preuves de la foi qui sauve (cf. #Ja 2:14-26).

 

35  Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ;

36  j’étais nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi.

37  Les justes lui répondront: Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, et t’avons-nous donné à manger ; ou avoir soif, et t’avons-nous donné à boire ?

38  Quand t’avons-nous vu étranger, et t’avons-nous recueilli ; ou nu, et t’avons-nous vêtu ?

39  Quand t’avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi ?

40  Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites.

 

l’un de ces plus petits de mes frères. Les autres disciples. Certains voudraient appliquer ce passage à l’Israël ethnique actuel, d’autres aux personnes dans le besoin en général. Mais c’est des personnes « à sa droite » que Christ fait l’éloge (v. #Mt 25:34) pour la manière dont ils ont reçu ses émissaires.

 

41  Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges.

42  Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ;

43  j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas vêtu ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.

44  Ils répondront aussi : Seigneur, quand t’avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t’avons-nous pas assisté ?

45  Et il leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites.

46  Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle.

 

châtiment éternel …  vie éternelle. Le même adjectif grec est employé dans les deux cas. Le châtiment des méchants est aussi durable que le bonheur des justes. Les méchants ne bénéficieront pas d’une seconde chance, et ils ne seront pas non plus anéantis. Le châtiment des méchants après la mort est décrit tout au long de l’Ecriture comme « le feu éternel » (v. #Mt 25:41); « le feu qui ne s’éteint point » (#Mt 3:12); « l’opprobre …  la honte éternelle » (#Da 12:2); un lieu où « leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point » (#Mr 9:48); un lieu de « tourments » et de « flamme » (#Lu 16:23-24); « une ruine éternelle » (#2Th 1:9); un lieu de tourments avec « le feu et le soufre », où « la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles » (#Ap 14:10-11); et « l’étang de feu et de soufre », où les méchants sont « tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles » (#Ap 20:10). Dans ce passage, Jésus indique que le châtiment lui-même non seulement le feu et la fumée - dure éternellement. Les méchants subiront toujours la colère et la fureur de Dieu. Ils souffriront consciemment de la honte, du mépris et des assauts d’une conscience coupable, en même temps que de la colère enflammée du Dieu qu’ils ont offensé, pour toute l’éternité. L’enfer lui-même reconnaîtra la justice parfaite de Dieu (#Ps 76:11); ceux qui s’y trouveront sauront que leur châtiment est juste et qu’eux seuls sont à blâmer (cf. #De 32:3-5).

  

MATTHIEU 26 : 1 à 75 +

 Histoire de la passion

Complot contre Jésus

1 ¶  Lorsque Jésus eut achevé tous ces discours, il dit à ses disciples:

 Vous savez que la Pâque a lieu dans deux jours, et que le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié.

  

la Pâque. C’était le temps choisi par Dieu pour la mort de Christ, qui avait toujours été l’antitype représenté par l’agneau sacrifié lors de la Pâque. Christ avait toujours échappé aux complots que fomentaient ses ennemis pour le tuer (#Lu 4:29-30 ; #Jn 5:18 ; #Jn 10:39), mais maintenant son temps était venu. Le véritable agneau de Dieu allait enlever le péché du monde (#Jn 1:29).

  

3  Alors les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple se réunirent dans la cour du souverain sacrificateur, appelé Caïphe ;

  

Caïphe. Caïphe occupa la charge de souverain sacrificateur de 18 à 36 apr. J.-C., une période exceptionnellement longue pour cette fonction. Le fait qu’il occupa ce poste pendant si longtemps laisse supposer des relations étroites avec Rome et avec la dynastie hérodienne. Il était le beau-fils d’Anne, son prédécesseur (#Jn 18:13). Il dirigeait toutes les affaires du temple et avait sans aucun doute tiré profit du commerce corrompu qui s’y menait. Son inimitié contre Jésus tient d’une animosité personnelle intense et particulièrement

  

4  et ils délibérèrent sur les moyens d’arrêter Jésus par ruse, et de le faire mourir.

 5  Mais ils dirent : Que ce ne soit pas pendant la fête, afin qu’il n’y ait pas de tumulte parmi le peuple.

  

pas pendant la fête. Les chefs religieux juifs, qui cherchaient à le tuer depuis si longtemps, décidèrent de remettre l’exécution de leur plan jusqu’à un moment plus favorable, mais ils ne purent le faire, car le temps de Dieu était venu

  

6 ¶  Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux,

  

Simon le lépreux. Mentionné uniquement par Matthieu et Marc (#Mr 14:3), Simon était certainement un ancien malade guéri par Jésus, car les lépreux, considérés comme impurs, n’avaient pas le droit de mener une vie sociale normale ni même de vivre à l’intérieur des villes.

  

7  une femme s’approcha de lui, tenant un vase d’albâtre, qui renfermait un parfum de grand prix ; et, pendant qu’il était à table, elle répandit le parfum sur sa tête.

  

un vase d’albâtre, qui renfermait un parfum de grand prix. Marc précise que sa valeur était de « plus de trois cents deniers », soit l’équivalent d’environ une année de salaire. C’était effectivement un grand prix. Le coût du précieux flacon qui fut brisé (#Mr 14:3) augmentait d’autant la dépense. L’albâtre ressemblait au marbre ; extrait de carrières en Egypte, il pouvait être taillé pour façonner des récipients raffinés destinés à contenir des parfums de prix. Jean nous apprend que cette femme n’était autre que Marie, la sœur de Marthe et de Lazare (#Jn 12:3). On peut en déduire que les deux femmes firent le service du repas dans la maison de Simon. Matthieu et Marc indiquent que Marie oignit la tête de Jésus ; Jean ajoute qu’elle versa aussi du parfum sur ses pieds et qu’elle les essuya avec ses cheveux. Un acte d’adoration similaire est décrit en #Lu 7:36-38, mais les circonstances du moment et du lieu, ainsi que d’autres détails, indiquent clairement qu’il s’agit de deux situations différentes.

  

8  Les disciples, voyant cela, s’indignèrent, et dirent : A quoi bon cette perte ?

 

 s’indignèrent. Jean précise que c’est Judas qui joua le rôle de porte-parole et qu’il le fit pour des motifs hypocrites (#Jn 12:4-6). De toute évidence, les autres disciples ne firent pas suffisamment preuve de discernement et se joignirent aussitôt à sa protestation.

  

9  On aurait pu vendre ce parfum très cher, et en donner le prix aux pauvres.

10  Jésus, s’en étant aperçu, leur dit : Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme ? Elle a fait une bonne action    à mon égard 

11  car vous avez toujours des pauvres avec vous, mais vous ne m’avez pas toujours.

  

vous avez toujours des pauvres avec vous. Jésus ne dépréciait certainement pas le ministère à l’égard des pauvres, d’autant moins après la leçon qu’il venait de donner sur le jugement des brebis et des boucs (cf. #Mt 25:35-36). Toutefois, il révélait qu’il existait un ministère plus important que tous les autres : l’adorer. Tout autre que Dieu mériterait d’être accusé de blasphème pour une telle allégation. Une fois de plus, Jésus affirmait implicitement sa divinité

  

12  En répandant ce parfum sur mon corps, elle l’a fait pour ma sépulture.

 

 elle l’a fait pour ma sépulture. Cela ne signifie pas forcément que Marie ait été tout à fait consciente de la signification de son geste. Il est très improbable qu’elle ait su que Jésus se préparait à la mort, ou en tout cas qu’elle ait pu se douter de la date prochaine de son sacrifice. Il s’agissait ici d’un acte de pure adoration : Dieu avait parlé à son cœur, et en réponse elle accomplit cet acte symbolique et sacrificiel dont elle ignorait la signification profonde.

  

13  Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu’elle a fait.

  

en mémoire de cette femme. Cette promesse fut accomplie par l’inclusion de ce récit dans le N.T.

  

14 ¶  Alors l’un des douze, appelé Judas Iscariot, alla vers les principaux sacrificateurs,

Trahison de Judas

 15  et dit : Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai ? Et ils lui payèrent trente pièces d’argent.

  

trente pièces d’argent. Le prix d’un esclave (#Ex 21:32).

 

 16  Depuis ce moment, il cherchait une occasion favorable pour livrer Jésus.

Célébration de la Pâque et institution de la sainte cène

 17 ¶  Le premier jour des pains sans levain, les disciples s’adressèrent à Jésus, pour lui dire : Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque ?

  

Le premier jour des pains sans levain. Les agneaux de la Pâque étaient tués (#Mr 14:12) le 14 du mois de Nisan (mars/avril), et le soir de ce jour-là, les Juifs mangeaient le repas de la Pâque. La fête des pains sans levain avait lieu immédiatement après la Pâque, du 15 au 21 Nisan. La totalité de cette période festive était désignée sous le nom de Pâque (#Lu 22:1) ou de fête des pains sans levain. Par conséquent, le « premier jour » était bien le 14 Nisan.

  

18  Il répondit : Allez à la ville chez un tel, et vous lui direz : Le maître dit : Mon temps est proche ; je ferai chez toi la Pâque avec mes disciples.

  

un tel. #Mr 14:13 et #Lu 22:10 précisent que les disciples pourraient identifier cet homme parce qu’il porterait « une cruche d’eau », une corvée normalement réservée aux femmes. De toute évidence, ils ne le connaissaient pas. Il pouvait s’agir d’un serviteur du propriétaire d’une maison avec « chambre haute », où ils devaient prendre le repas de la Pâque (#Mr 14:15 ; #Lu 22:12). Il est clair que Jésus prit ses dispositions pour ce repas de manière clandestine, afin d’éviter une trahison prématurée. Judas aurait sûrement alerté les chefs religieux et les anciens s’il avait connu par avance le lieu où il allait se dérouler (voir vv. 14-16). Mais aucun de ces événements ne devait arriver avant que le « temps » soit « proche ». L’arrangement soigné des circonstances montre que Jésus était entièrement, jusque dans les moindres détails, le maître du déroulement de sa propre crucifixion.

  

 19  Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné, et ils préparèrent la Pâque.

 20  Le soir étant venu, il se mit à table avec les douze.

  

se mit à table. Littéralement « s’allongea » cf. #Jn 13:25).

  

21  Pendant qu’ils mangeaient, il dit : Je vous le dis en vérité, l’un de vous me livrera.{*}

 22  Ils furent profondément attristés, et chacun se mit à lui dire : Est-ce moi, Seigneur ?

 23  Il répondit : Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c’est celui qui me livrera.

 24  Le Fils de l’homme s’en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré ! Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût pas né.

 25  Judas, qui le livrait, prit la parole et dit : Est-ce moi, Rabbi ? Jésus lui répondit : Tu l’as dit.

 26 ¶  Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps.

  

mangez, ceci est mon corps. Jésus transforma cette dernière Pâque en la première célébration de la cène. Il constitue l’antitype central dans les deux cérémonies, où il est représenté symboliquement par l’agneau pascal et les éléments du service de la communion. Les mots « ceci est mon corps » ne pouvaient en aucun cas être pris au sens littéral par les disciples présents au repas ce soir-là.

  

27  Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ;

 28  car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés.

  

mon sang, le sang de l’alliance. Les alliances étaient ratifiées par le sang d’un sacrifice (#Ge 8:20 ; #Ge 15:9-10). Les paroles de Jésus font écho à celles de Moïse en #Ex 24:8. Le sang de la nouvelle alliance n’est pas celui d’un animal, mais le propre sang de Christ, répandu pour le pardon des péchés.

  

29  Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.

  

le royaume de mon Père. Le royaume terrestre du millénium (voir #Lu 22:18, #Lu 22:29-30).

  Gethsémané

30  Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des oliviers.

  

chanté les cantiques. Probablement le #Ps 118. Le Talmud considérait les #Ps 113 à 118 comme le Hallel (psaumes de louange) d’Egypte. Ils étaient chantés à la Pâque

  

31 ¶  Alors Jésus leur dit : Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées.

  

une occasion de chute. Voir le v. 56. Jésus employa le même mot grec qu’en #Mt 24:10 (« succomberont »), où il décrivait la chute et la trahison spirituelles des temps de la fin. Cependant, ici, Jésus parlait d’une chute qui n’avait pas la gravité d’une apostasie complète et finale. Dans un moment de peur bien charnel, les disciples désavouèrent Christ (v. #Mt 26:34), mais il avait prié pour que leur foi ne défaille pas (#Lu 22:32 ; #Jn 17:9-11), et sa prière fut exaucée. Jésus cite ici #Za 13:7

  

32  Mais, après que je serai ressuscité, je vous précèderai en Galilée.

 

 je vous précéderai en Galilée. Cela ne signifiait pas qu’ils ne le reverraient pas avant ce moment-là. Il se montra aux apôtres à plusieurs reprises avant qu’ils ne le revoient en Galilée (#Lu 24:15, #Lu 24:34, #Lu 24:36 ; #Jn 20:19, #Jn 20:26). Cependant, son apparition la plus importante après la résurrection eut lieu en Galilée, où « il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois » (#1Co 15:6).

  

33  Pierre, prenant la parole, lui dit : Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi.

 34  Jésus lui dit : Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois.

  

avant que le coq chante. « Deux fois », ajoute Marc. Le coq commençait à chanter vers trois heures du matin (cf. #Mr 13:35). Bien que Pierre et les autres disciples aient affirmé qu’ils ne rejetteraient jamais Christ (vv. #Mt 26:33, #Mt 26:35), quelques heures seulement les séparaient de l’accomplissement de cette prophétie (vv. #Mt 26:74-75 ; #Mr 14:66-72).

  

35  Pierre lui répondit : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous les disciples dirent la même chose.

 36 ¶  Là-dessus, Jésus alla avec eux dans un lieu appelé Gethsémané, et il dit aux disciples : Asseyez-vous ici, pendant que je m’éloignerai pour prier 

 

  Gethsémané. Littéralement « pressoir à huile ». C’était un lieu de rencontre habituel pour Christ et ses disciples (#Jn 18:2), situé face à Jérusalem de l’autre côté de la vallée du Cédron (#Jn 18:1). Un jardin de vieux oliviers y subsiste aujourd’hui encore. Judas n’ignorait rien des habitudes de Jésus, ce qui lui permit de le trouver là, bien que Christ n’ait pas dévoilé ses intentions par avance.

  

37  Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, et il commença à éprouver de la tristesse et des angoisses.

 38  Il leur dit alors : Mon âme est triste jusqu’à la mort ; restez ici, et veillez avec moi.

  

triste jusqu’à la mort. Son angoisse n’avait rien à voir avec la peur des hommes ou les tourments physiques de la croix. Il ressentait une tristesse extrême parce qu’il lui faudrait bientôt boire la coupe de la fureur divine contre le péché

  

39  Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face, et pria ainsi : Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.

  

cette coupe. Cf. v. #Mt 26:42. Dans l’A.T., la coupe symbolise souvent la colère divine contre le péché (#Esa 51:17, #Esa 51:22 ; #Jér 25:15-17, #Jér 25:27-29 ; #La 4:21-22 ; #Ez 23:31-34 ; #Ha 2:16). Le lendemain, Christ allait « porter les péchés de beaucoup » (#Hé 9:28), et la plénitude de la colère divine allait retomber sur lui (#Esa 53:10-11 ; #2Co 5:21). Tel était le prix du péché qu’il prit sur lui, le prix qu’il paya dans sa totalité. Son cri d’angoisse en #Mt 27:46 reflète l’extrême amertume de la coupe de colère qui lui fut donnée.

  non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. Cette expression n’implique pas qu’il y ait eu un conflit entre les personnes qui composent la Trinité. Au contraire, elle illustre la façon dont Christ, dans son humanité, soumit sans contrainte sa volonté à celle du Père. En toutes choses, il s’abandonna entre les mains du Père, précisément pour qu’il n’y ait aucun conflit entre la volonté divine et ses propres désirs. Voir #Jn 4:34 ; #Jn 6:38 ; #Jn 8:29 ; #Ph 2:8.

 

 40  Et il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis, et il dit à Pierre : Vous n’avez donc pu veiller une heure avec moi !

 41  Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation ; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible.

  

la chair est faible. La tendresse de cette supplication est des plus touchantes. Christ était parfaitement conscient des sentiments propres à la faiblesse humaine (#Hé 4:15), il était cependant libre de tout péché. En cet instant précis, il luttait contre les passions humaines qui, sans être un péché en elles-mêmes, doivent être soumises à la volonté divine afin de ne laisser prise à aucun péché.

  

42  Il s’éloigna une seconde fois, et pria ainsi : Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe s’éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite !

 43  Il revint, et les trouva encore endormis ; car leurs yeux étaient appesantis.

 44  Il les quitta, et, s’éloignant, il pria pour la troisième fois, répétant les mêmes paroles.

 45  Puis il alla vers ses disciples, et leur dit : Vous dormez maintenant, et vous vous reposez ! Voici, l’heure est proche, et le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.

 46  Levez-vous, allons ; voici, celui qui me livre s’approche.

Arrestation de Jésus 

47 ¶  Comme il parlait encore, voici, Judas, l’un des douze, arriva, et avec lui une foule nombreuse armée d’épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs et par les anciens du peuple.

  

Judas, l’un des douze. Voir le v. 14. Les quatre évangélistes désignent tous Judas par cette périphrase (#Mr 14:10, #Mr 14:43 ; #Lu 22:47 ; #Jn 6:71). Elle est utilisée une seule fois pour parler d’un autre disciple (#Jn 20:24). Les auteurs des Evangiles semblent l’employer pour souligner le caractère insidieux du crime de Judas, particulièrement dans ce passage où la trahison allait être consommée.

  

48  Celui qui le livrait leur avait donné ce signe : Celui que je baiserai, c’est lui ; saisissez-le.

 49  Aussitôt, s’approchant de Jésus, il dit : Salut, Rabbi ! Et il le baisa.

 50  Jésus lui dit : Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le. Alors ces gens s’avancèrent, mirent la main sur Jésus, et le saisirent. 

  

ami. Ce n’est pas le mot grec habituel pour parler d’un « ami », car il signifie plutôt « camarade ».