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NOUVEAU TESTAMENT

 Matthieu 26 suite-28 fin

LES PAROLES DE JÉSUS SONT EN JAUNES

 

 Matthieu 26 :51 à 75 +

 

51  Et voici, un de ceux qui étaient avec Jésus étendit la main, et tira son épée ; il frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille.

 

un de ceux. Jean identifie l’homme à l’épée comme étant Pierre et la victime comme Malchus (#Jn 18:10). Il est évident que Pierre n’avait pas visé l’oreille, mais la tête. Luc est le seul à mentionner le fait que Jésus guérit l’oreille de Malchus

 

52  Alors Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée.{*}

 

périront par l’épée. Pierre prit l’initiative de rétablir l’ordre par la force. Même si l’arrestation de Jésus était injuste, il n’avait aucun droit de faire lui-même la loi pour s’y opposer. La réplique de Jésus rappelait le principe de #Ge 9:6: « Si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé », une déclaration selon laquelle la peine capitale est la punition applicable en cas de meurtre.

 

53  Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges ?{*}

 

plus de douze légions. Une légion romaine se composait de 6000 soldats, le nombre invoqué représentait donc un total de plus de 72 000 anges. En #2R 19:35, un seul ange tua plus de 185 000 hommes en une seule nuit. Un tel rassemblement d’anges aurait constitué une armée redoutable.

 

54  Comment donc s’accompliraient les Ecritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi ?{*}

 

s’accompliraient les Ecritures. Dieu lui-même avait préparé la mort de Jésus dans les moindres détails (#Ac 2:23 ; #Ac 4:27-28). La mort de Christ fut l’acte de soumission ultime à l’égard du Père et de sa volonté. Jésus lui-même restait parfaitement maître de la situation (#Jn 10:17-18). Pourtant, ce ne fut pas lui seul, mais aussi tous ceux qui l’entouraient y compris ses ennemis - qui accomplirent les prophéties de l’A.T. dans le moindre détail. Cela démontre sa divine souveraineté.

 

55  En ce moment, Jésus dit à la foule : Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi. J’étais tous les jours assis parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m’avez pas saisi.{*}

56  Mais tout cela est arrivé afin que les écrits des prophètes fussent accomplis. Alors tous les disciples l’abandonnèrent, et prirent la fuite. 

Jésus devant la Sanhédrin présidé par Caïphe

57 ¶  Ceux qui avaient saisi Jésus l’emmenèrent chez le souverain sacrificateur Caïphe, où les scribes et les anciens étaient assemblés.

 

le souverain sacrificateur Caïphe. #Jn 18:13 précise que Christ fut d’abord emmené vers Anne (le souverain sacrificateur précédent et beau-père de Caïphe) avant d’être envoyé lié dans la maison de Caïphe (#Jn 18:24). La conspiration était parfaitement planifiée, car « les scribes et les anciens » (les membres du sanhédrin, étaient déjà « assemblés » dans la maison de Caïphe, prêts à juger Jésus. On se situait alors entre minuit et le premier chant du coq (v. #Mt 26:74). Un tel interrogatoire était illégal à maints égards : les procès criminels ne devaient pas avoir lieu la nuit ; de plus, les procès pouvant entraîner une condamnation à mort devaient se tenir dans le temple et en public.

 

58  Pierre le suivit de loin jusqu’à la cour du souverain sacrificateur, y entra, et s’assit avec les serviteurs, pour voir comment cela finirait.

59  Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient quelque faux témoignage contre Jésus, suffisant pour le faire mourir.

 

le sanhédrin. Le sanhédrin, le tribunal suprême d’Israël, était constitué de 71 membres sous la présidence du souverain sacrificateur. Ce tribunal se réunissait chaque jour au temple, excepté les jours de sabbat et d’autres jours festifs. En principe, il n’avait pas le pouvoir de condamner à la peine capitale (#Jn 18:31), mais, comme dans le cas d’Etienne, cette restriction n’empêchait pas les lapidations d’avoir lieu (cf. #Ac 6:12-14 ; #Ac 7:58-60). Les gouverneurs romains trouvaient souvent leur intérêt à ignorer de tels incidents. Dans le cas de Jésus, les hommes qui le jugeaient étaient ceux-là mêmes qui avaient préalablement comploté contre lui (cf. #Jn 11:47-50).

 

60  Mais ils n’en trouvèrent point, quoique plusieurs faux témoins se fussent présentés. Enfin, il en vint deux,

 

ils n’en trouvèrent point. Même si de nombreuses personnes était prêtes à se parjurer, le sanhédrin ne réussit pas à trouver de chef d’accusation suffisamment crédible pour inculper Jésus. De toute évidence, les « faux témoins » n’arrivaient pas à faire concorder leurs dépositions.

 

61  (26-60) qui dirent : (26-61) Celui-ci a dit : Je puis détruire le temple de Dieu, et le rebâtir en trois jours.

 

détruire le temple de Dieu. Voir #Jn 2:19-21. Le récit des témoins déformait le sens des paroles de Jésus. #Mr 14:58 offre un rapport plus complet de leur témoignage.

 

62  Le souverain sacrificateur se leva, et lui dit : Ne réponds-tu rien ? Qu’est-ce que ces hommes déposent contre toi ?

63  Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, prenant la parole, lui dit : Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu.

 

Je t’adjure. Caïphe tentait de briser le silence de Jésus (v. #Mt 26:62). Le serment était censé le placer sous l’obligation légale de répondre. La réponse de Jésus (v. #Mt 26:64) impliquait l’acceptation de ce serment.

 

64  Jésus lui répondit : Tu l’as dit. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.{*}

 

Cette image est empruntée au #Ps 110:1 et à #Da 7:13.

 

65  Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant : Il a blasphémé ! Qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Voici, vous venez d’entendre son blasphème.

 

le souverain sacrificateur déchira ses vêtements. Ce geste était normalement l’expression d’une profonde douleur (#2R 19:1 ; #Job 1:20 ; #Jér 36:24). Le souverain sacrificateur n’avait pas le droit de déchirer ses vêtements (#Lé 10:6 ; #Lé 21:10), mais le Talmud accordait une exception pour les souverains sacrificateurs qui étaient témoins d’un blasphème. La douleur affichée de Caïphe était aussi fausse que l’accusation de blasphème portée contre Jésus ; en réalité, il jubilait à l’idée d’avoir enfin trouvé un prétexte pour l’accuser (v. #Mt 26:60).

 

66  (26-65) Que vous en semble ? (26-66) Ils répondirent : Il mérite la mort.

67  Là-dessus, ils lui crachèrent au visage, et lui donnèrent des coups de poing et des soufflets

68  (26-67) en disant : (26-68) Christ, prophétise ; dis-nous qui t’a frappé.

Reniement de Pierre

69 ¶  Cependant, Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante s’approcha de lui, et dit : Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen.

70  Mais il le nia devant tous, disant : Je ne sais ce que tu veux dire.

71  Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit, et dit à ceux qui se trouvaient là ; Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth.

72  Il le nia de nouveau, avec serment : Je ne connais pas cet homme.

73  Peu après, ceux qui étaient là, s’étant approchés, dirent à Pierre : Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait reconnaître.

74  Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq chanta.

 

il se mit à faire des imprécations et à jurer. Prenant Dieu à témoin, il déclara : « Je ne connais pas cet homme ! » et prononça sur lui-même une sentence de mort de la main de Dieu si ses paroles n’étaient pas vraies. Les quatre Evangiles rapportent le reniement de Pierre. Cf. vv. #Mt 26:31-35.

 

75  Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite : Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement.{*}

 

Et Pierre se souvint. #Lu 22:61 signale que le regard de Jésus croisa celui de Pierre à cet instant précis. Chez le disciple, cette circonstance ne put qu’alourdir le sentiment de honte insoutenable. « Et étant sorti » il quitta certainement la maison de Caïphe - « il pleura amèrement ». La véritable nature de Pierre se manifeste non dans son reniement, mais dans sa repentance. Ce récit nous rappelle non seulement nos propres faiblesses, mais aussi la richesse de la grâce divine (voir aussi #Jn 21:15-19).

 
 

MATTHIEU 27 : 1 à 66 +

 Condamnation

1 ¶  Dès que le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le faire mourir.

 

Dès que le matin fut venu. Le sanhédrin attendit jusqu’au lever du jour pour annoncer son verdict officiel (cf. #Mt 26:66): c’était certainement un subterfuge destiné à ménager l’apparence d’une conformité à la loi, puisque celle-ci interdisait les procès criminels nocturnes

 

2  Après l’avoir lié, ils l’emmenèrent, et le livrèrent à Ponce Pilate, le gouverneur.

 

le livrèrent …  Pilate. Jésus dut subir deux procès : l’un juif et religieux, l’autre romain et civil. Rome se réservait le droit d’exécuter les peines capitales, c’est pourquoi Jésus fut livré aux autorités romaines pour l’exécution de la sentence. Le quartier général de Pilate se trouvait à Césarée, sur la côte méditerranéenne, mais le gouverneur était venu à Jérusalem pour la célébration de la Pâque. Il put ainsi surveiller le déroulement du procès. Christ fut amené devant Pilate (vv. #Mt 27:2-14), puis envoyé chez Hérode pour un autre interrogatoire (#Lu 23:6-12), avant d’être reconduit chez Pilate pour l’interrogatoire final et l’annonce de la sentence (vv. #Mt 27:15-26).

 Suicide de Judas

3  Alors Judas, qui l’avait livré, voyant qu’il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens,

 

pris de remords. Judas ressentit la douleur poignante de sa propre culpabilité, mais il ne se repentit pas véritablement. Il y a une tristesse divine qui conduit à la repentance, mais le remords de Judas était d’une autre nature. Son suicide en est la preuve (v. #Mt 27:5). Cf. #2Co 7:10.

 

4  en disant : J’ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent : Que nous importe ? Cela te regarde.

5  Judas jeta les pièces d’argent dans le temple, se retira, et alla se pendre.

 

alla se pendre. Cet homme, ayant acquis un champ. Luc considère Judas comme l’acheteur de ce terrain (cf. #Za 11:12-13) parce que cet achat fut financé avec l’argent qu’il reçut des chefs religieux juifs pour sa trahison et qu’il leur rendit ensuite (#Mt 27:3-10).

Apparemment, l’arbre auquel Judas choisit de se pendre (#Mt 27:5) surplombait une falaise. La corde ou la branche a dû se casser (ou le nœud se défaire), de sorte que son corps s’est écrasé sur les rochers au pied de la falaise.

 

6  Les principaux sacrificateurs les ramassèrent, et dirent : Il n’est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, puisque c’est le prix du sang.

7  Et, après en avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers.

8  C’est pourquoi ce champ a été appelé champ du sang, jusqu’à ce jour.

9  Alors s’accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète : Ils ont pris les trente pièces d’argent, la valeur de celui qui a été estimé, qu’on a estimé de la part des enfants d’Israël ;

 

annoncé par Jérémie. En réalité, la citation qui suit est une paraphrase de #Za 11:12-13. Il faut cependant tenir compte de la division du canon hébreu en 3 parties : la loi, les écrits et les prophètes (cf. #Lu 24:44). Jérémie s’y trouvait en première position parmi les livres prophétiques, c’est pourquoi on appelait par son nom les écrits des prophètes dans leur ensemble.

 

10  et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l’avait ordonné.

Jésus devant Pilate, gouverneur romain

11 ¶  Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur l’interrogea, en ces termes : Es-tu le roi des Juifs ? Jésus lui répondit: Tu le dis. {*}

 

Tu le dis. On peut supposer que ces paroles suivirent immédiatement le dialogue rapporté en #Jn 18:34-36.

 

12  Mais il ne répondit rien aux accusations des principaux sacrificateurs et des anciens.

13  Alors Pilate lui dit : N’entends-tu pas de combien de choses ils t’accusent ?

14  Et Jésus ne lui donna de réponse sur aucune parole, ce qui étonna beaucoup le gouverneur.

Sentence de mort confirmée

15  A chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que demandait la foule.

16  Ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas.

17  Comme ils étaient assemblés, Pilate leur dit : Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus, qu’on appelle Christ ?

18  Car il savait que c’était par envie qu’ils avaient livré Jésus.

19  Pendant qu’il était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire : Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste ; car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui.

20  Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et de faire périr Jésus.

21  Le gouverneur prenant la parole, leur dit : Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Ils répondirent : Barabbas.

22  Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus, qu’on appelle Christ ? Tous répondirent : Qu’il soit crucifié !

23  Le gouverneur dit : Mais quel mal a-t-il fait ? Et ils crièrent encore plus fort : Qu’il soit crucifié !

24  Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l’eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit : Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde.

25  Et tout le peuple répondit : Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants !

 

Que son sang retombe sur nous. Les Juifs acceptèrent ainsi de porter la responsabilité de l’exécution de Jésus sans en accuser les Romains. Cf. #Mt 21:38-39.

 Outrages des soldats

26 ¶  Alors Pilate leur relâcha Barabbas ; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié.

 

battre de verges. Le fouet utilisé dans ce genre de supplice était fait de plusieurs lanières de cuir attachées à une poignée en bois. Chacune des lanières comportait un petit morceau de métal ou d’os à son extrémité. La victime était ligotée à un poteau par les poignets, bien au-dessus de sa tête afin que le dos soit tendu. Un tortionnaire rompu au maniement du fouet pouvait littéralement arracher la chair du dos en lacérant les muscles, parfois au point de mettre à nu les reins ou d’autres organes internes. Cette punition était souvent fatale.

 

27  Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte.

 

prétoire. La résidence de Pilate à Jérusalem, probablement située dans l’enceinte de la forteresse Antonia, adjacente à l’angle nord-ouest du temple. « Les soldats du gouverneur » faisaient partie d’une « cohorte » environ 600 soldats - détachée au service du gouverneur (Pilate) durant son séjour à Jérusalem.

 

28  Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent d’un manteau écarlate.

 

manteau écarlate. #Mr 15:17 et #Jn 19:2 parlent d’un habit « pourpre ». Ils trouvèrent un vêtement d’une couleur située probablement entre le pourpre royal et l’écarlate, pour imiter au mieux une tenue royale. Le mot traduit par « manteau » désigne un vêtement militaire, une sorte de cape, qui appartenait certainement à l’un des soldats.

 

29  Ils tressèrent une couronne d’épines, qu’ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite ; puis, s’agenouillant devant lui, ils le raillaient, en disant : Salut, roi des Juifs !

 

un roseau dans la main droite. Ils choisirent délibérément un objet d’apparence fragile pour imiter un sceptre.

 

30  Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient sur sa tête.

 

ils crachaient contre lui. Voir #Esa 50:6.

 frappaient sur sa tête. Un roseau qui était assez long pour faire office de sceptre devait être suffisamment rigide pour infliger des coups extrêmement douloureux, un peu comme le manche d’un balai. D’après #Jn 19:3, ils le frappèrent aussi à mains nues.

 

31  Après s’être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier.

 

pour le crucifier. La crucifixion était une forme de châtiment que les Romains avaient héritée des Perses, des Phéniciens et des Carthaginois. La crucifixion romaine était prévue pour rallonger l’agonie. Les bourreaux romains avaient perfectionné l’art d’une torture lente qui gardait la victime en vie. Le supplice de certaines victimes durait jusqu’à ce qu’elles soient mangées vivantes par les oiseaux de proie ou les animaux sauvages. La plupart des condamnés restaient sur la croix durant des jours avant de mourir d’épuisement, de déshydratation, de fièvre traumatique ou, plus fréquemment, de suffocation. Lorsque les jambes ne pouvaient plus soutenir le poids du corps, le diaphragme était écrasé au point de rendre toute respiration impossible. C’est pourquoi les soldats brisaient les jambes des suppliciés afin de hâter la mort (#Jn 19:31-33). Cette intervention se révéla inutile dans le cas de Jésus. Les mains étaient habituellement clouées à travers les poignets et les pieds à travers le cou-de-pied ou le tendon d’Achille (parfois les deux pieds étaient attachés ensemble à l’aide d’un même clou). Ces blessures n’étaient pas mortelles en elles-mêmes, mais la douleur qu’elles infligeaient devenait de plus en plus intolérable à mesure que les heures se prolongeaient. La crucifixion avait un caractère particulièrement stigmatisant par le déshonneur qui s’attachait à ce châtiment (#Ga 3:13 ; #Ga 5:11 ; #Hé 12:2). L’humiliation commençait lorsque la victime devait porter sa propre croix, d’autant que celle-ci pouvait peser une centaine de kilos. D’habitude, un groupe de quatre soldats escortait le prisonnier parmi la foule jusqu’au lieu de l’exécution. Un écriteau indiquant les motifs de la crucifixion était placé autour de son cou.

 Jésus crucifié

32  Lorsqu’ils sortirent, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, appelé Simon, et ils le forcèrent à porter la croix de Jésus.

 

Cyrène. Une ville d’Afrique du nord. Les coups de verge avaient affaibli Jésus à tel point qu’il n’était plus en mesure de porter sa croix. Cet épisode illustre l’un des aspects les plus poignants de son humanité, chargée de toutes les faiblesses humaines excepté le péché (#Hé 4:15).

 

33 ¶  Arrivés au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne,

 

lieu du crâne. « Golgotha » devait être soit une colline au sommet arrondi, tel un crâne, soit un lieu habituel des crucifixions où les crânes s’accumulaient. Aucun des Evangiles ne mentionne une colline. #Lu 23:33 emploie le nom de « Calvaire », du latin calvaria, « crâne ».

 

34  ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel ; mais, quand il l’eut goûté, il ne voulut pas boire.

 

du vin mêlé de fiel. Le mot « fiel » désigne ici toute substance amère. #Mr 15:23 précise qu’il s’agissait de myrrhe, qui était un narcotique. Les Juifs avaient pour coutume (basée sur #Pr 31:6) d’administrer aux victimes de la crucifixion un médicament contre la douleur mélangé à du vin afin de soulager la douleur. Lorsqu’il goûta ce breuvage, Christ « ne voulut pas boire », malgré la soif, de peur que ses sens ne s’émoussent avant que son œuvre soit accomplie. On peut penser que l’atténuation de la douleur n’aurait diminué en rien l’efficacité de son œuvre de rédemption. Il avait cependant besoin de toutes ses facultés mentales pour les heures qui suivraient. Il lui fallait être pleinement éveillé et conscient pour pouvoir, par exemple, adresser les paroles de salut au brigand qui mourait à ses côtés (#Lu 23:43).

 

35  Après l’avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort, afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète : Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique.

 

ils se partagèrent ses vêtements. Les vêtements de la victime étaient habituellement le butin des bourreaux. #Jn 19:23-24 donne une description plus détaillée de cet événement, prophétisé en #Ps 22:19

 

36  Puis ils s’assirent, et le gardèrent.

37  Pour indiquer le sujet de sa condamnation, on écrivit au-dessus de sa tête : Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs.

 

le sujet de sa condamnation. (cf. #Mr 15:26) pour une harmonisation des différences entre les inscriptions rapportées dans les Evangiles. La position de l’inscription (« au-dessus de sa tête ») permet de supposer qu’il s’agissait d’une croix dont le poteau vertical dépassait la traverse, et non d’une croix en forme de T, qui était aussi souvent employée.

 

38  Avec lui furent crucifiés deux brigands, l’un à sa droite, et l’autre à sa gauche.

 

deux brigands. Ce mot désigne un rebelle et un pillard. En général, de simples voleurs n’étaient pas crucifiés. Ceux-là devaient faire partie des partisans de Barabbas.

 

39  Les passants l’injuriaient, et secouaient la tête,

40  en disant : Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même ! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix !

 

qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours. Voir #Mt 26:61. Ils n’avaient pas compris les paroles de Jésus. « Il parlait du temple de son corps » (#Jn 2:21). S’il ne descendait pas de la croix, ce n’était pas parce qu’il n’en était pas capable (#Jn 10:18). La preuve qu’il était bien le Fils de Dieu vint « trois jours » plus tard, lorsqu’il revint à la vie avec son « temple » (son corps) reconstruit.

 

41  Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui, et disaient:

42  Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même ! S’il est roi d’Israël, qu’il descende de la croix, et nous croirons en lui.

43  Il s’est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime. Car il a dit : Je suis Fils de Dieu.

44  Les brigands, crucifiés avec lui, l’insultaient de la même manière.

45  Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre.

 

Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième. Depuis midi jusqu’à 3 heures de l’après-midi. La crucifixion avait commencé à 9 heures

 

46  Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : Eli, Eli, lama sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? {*}

 

Eli, Eli, lama sabachthani. Le mot « Eli » vient de l’hébreux, les autres sont araméens (#Mr 15:34 écrit la plainte entière en araméen). Ce cri est l’accomplissement du #Ps 22:2 et constitue l’un des nombreux parallèles frappants entre ce psaume et les détails de la crucifixion. A ce moment-là, Christ connut l’abandon et le désespoir, parce que Dieu déversa sa colère sur celui qui portait le péché du monde

 

47  Quelques-uns de ceux qui étaient là, l’ayant entendu, dirent : Il appelle Elie.

48  Et aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge, qu’il remplit de vinaigre, et, l’ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire.

49  Mais les autres disaient : Laisse, voyons si Elie viendra le sauver.

50 ¶  Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l’esprit.

 

rendit l’esprit. Un acte volontaire, voir #Jn 10:18.

 

51  Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent,

 

le voile du temple. Le rideau qui interdisait l’entrée du lieu très saint (#Ex 26:33 ; #Hé 9:3). Le voile déchiré signifiait que l’accès vers la présence de Dieu était désormais offert à tous, par le moyen d’une voie nouvelle et vivante (#Hé 10:19-22). Le fait qu’il s’ouvrit de haut en bas indiqua qu’il ne s’agissait pas d’une action humaine, mais d’une œuvre divine : Dieu lui-même déchira le voile.

 

52  les sépulcres s’ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent.

 

corps des saints …  ressuscitèrent. Matthieu est le seul à mentionner ce miracle. Il n’est fait aucune autre mention de ces personnes, ce qui n’aurait certainement pas été le cas si elles étaient restées sur terre longtemps après cet événement. Elles apparurent à « un grand nombre de personnes » (v. #Mt 27:53), ce qui était suffisant pour pouvoir établir de manière certaine la réalité du miracle.

 

53  Etant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes.

54  Le centenier et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d’arriver, furent saisis d’une grande frayeur, et dirent : Assurément, cet homme était Fils de Dieu.

 

Le centenier. Un officier romain ayant sous ses ordres (cf. v. #Mt 8:9) une centaine d’hommes. Luc précise que le centenier fit appel à Jésus par le truchement des anciens des Juifs (#Lu 7:3-6) parce qu’il ne se sentait pas digne de s’adresser lui-même au Seigneur (v. #Mt 8:8 ; cf. #Lu 7:7). Matthieu ne mentionne pas d’intermédiaires.

 ceux qui étaient avec lui. Probablement les hommes placés sous ses ordres. #Mr 15:39 nous apprend que ce fut le centenier qui fit cette confession, mais il est évident qu’il parlait aussi au nom de ses hommes. Leur « frayeur » dénote une conscience de leur péché, et le mot « assurément » implique une certitude et une conviction caractéristiques d’une foi authentique. Ces hommes représentent la réponse à la prière de Jésus en #Lu 23:34. Leur attitude contraste nettement avec les railleries moqueuses des vv. 39-44.

 

54  Le centenier et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d’arriver, furent saisis d’une grande frayeur, et dirent : Assurément, cet homme était Fils de Dieu.

55  Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin ; qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée, pour le servir.

56  Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.

 

Marie de Magdala. Elle avait été délivrée de sept démons (#Lu 8:2); l’autre « Marie » (« la femme de Clopas », #Jn 19:25, dont le nom est une variante d’Alphée) était la mère de l’apôtre connu sous le nom de « Jacques le mineur » (#Mr 15:40 ;).

 la mère des fils de Zébédée. Salomé (#Mr 15:40), mère de Jacques et de Jean. #Jn 19:26 signale que Marie, la mère de Jésus, était aussi présente à la croix; elle se tenait peut-être à l’écart des trois autres femmes, « qui regardaient de loin » (v. #Mt 27:55) comme si elles ne pouvaient supporter de voir les souffrances de Jésus sans avoir toutefois la force de le quitter.

 

57 ¶  Le soir étant venu, arriva un homme riche d’Arimathée, nommé Joseph, lequel était aussi disciple de Jésus.

 

Arimathée. Une ville située à une trentaine de km au nord-ouest de Jérusalem.

 Joseph. #Mr 15:43 et #Lu 23:50-51 l’identifient comme un membre du sanhédrin; Luc affirme qu’il « n’avait point participé à la décision et aux actes des autres » consistant à condamner Christ. Joseph et Nicodème (#Jn 19:39), qui étaient tous deux des chefs religieux respectés, ensevelirent Christ « dans un sépulcre neuf » qui appartenait à Joseph (v. #Mt 27:60). Ils accomplirent ainsi dans le moindre détail la prophétie d’#Esa 53:9.

 

58  Il se rendit vers Pilate, et demanda le corps de Jésus. Et Pilate ordonna de le remettre.

59  Joseph prit le corps, l’enveloppa d’un linceul blanc,

60  et le déposa dans un sépulcre neuf, qu’il s’était fait tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l’entrée du sépulcre, et il s’en alla.

61  Marie de Magdala et l’autre Marie étaient là, assises vis-à-vis du sépulcre.

La garde auprès du sépulcre

62  Le lendemain, qui était le jour après la préparation, les principaux sacrificateurs et les pharisiens allèrent ensemble auprès de Pilate,

 

Le lendemain. Le sabbat.

 le jour après la préparation. Elle eut lieu le vendredi.

 

63  et dirent : Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore : Après trois jours je ressusciterai.

64  Ordonne donc que le sépulcre soit gardé jusqu’au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps, et dire au peuple: Il est ressuscité des morts. Cette dernière imposture serait pire que la première.

65  Pilate leur dit : Vous avez une garde ; allez, gardez-le comme vous l’entendrez.

66  Ils s’en allèrent, et s’assurèrent du sépulcre au moyen de la garde, après avoir scellé la pierre.

 
 

MATTHIEU 28 : 1 à 20 +

 Résurrection de Jésus-Christ

1 ¶  Après le sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l’autre Marie allèrent voir le sépulcre.

 

à l’aube du premier jour de la semaine. Officiellement, le sabbat prenait fin le samedi au coucher du soleil. Les femmes pouvaient alors acheter et préparer les épices (#Lu 24:1). L’événement décrit ici eut lieu le matin suivant, dimanche à l’aube, le premier jour de la semaine.

 l’autre Marie. La mère de Jacques le mineur.

 

2  Et voici, il y eut un grand tremblement de terre ; car un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre, et s’assit dessus.

 

un grand tremblement de terre. Le second tremblement de terre associé à la mort de Christ (#Mt 27:51). Cette secousse, qui resta certainement confinée aux abords du tombeau, se produisit lorsqu’un ange « vint rouler la pierre » de façon surnaturelle. Il ne le fit pas pour laisser Jésus en sortir celui qui pouvait ressusciter des morts n’avait pas besoin d’aide pour quitter un tombeau terrestre - mais pour permettre aux apôtres et aux femmes d’y entrer (v. #Mt 28:6).

 

3  Son aspect était comme l’éclair, et son vêtement blanc comme la neige.

4  Les gardes tremblèrent de peur, et devinrent comme morts.

 

devinrent comme morts. Cette expression suggère qu’ils ne furent pas seulement paralysés par la peur, mais totalement inconscients, complètement traumatisés par ce qu’ils avaient vu. Le verbe traduit par « tremblèrent » a la même racine que le mot rendu par « tremblement de terre » au v. 2. L’apparition soudaine de cet ange, au moment même où les femmes arrivaient, était le premier indice que des événements extraordinaires s’étaient produits.

 

5  Mais l’ange prit la parole, et dit aux femmes : Pour vous, ne craignez pas ; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié.

6  Il n’est point ici ; il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez, voyez le lieu où il était couché,

7  et allez promptement dire à ses disciples qu’il est ressuscité des morts. Et voici, il vous précède en Galilée : c’est là que vous le verrez. Voici, je vous l’ai dit.

 

c’est là que vous le verrez. Voir les vv. 10, 16; 26:32; #Jn 21:1-14. Cela ne signifiait pas qu’ils ne le reverraient pas avant ce moment-là. Il se montra aux apôtres à plusieurs reprises avant qu’ils ne le revoient en Galilée (#Lu 24:15, #Lu 24:34, #Lu 24:36 ; #Jn 20:19, #Jn 20:26). Cependant, son apparition la plus importante après la résurrection eut lieu en Galilée, où « il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois » (#1Co 15:6).

 

8  Elles s’éloignèrent promptement du sépulcre, avec crainte et avec une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples.

9  Et voici, Jésus vint à leur rencontre, et dit : Je vous salue Elles s’approchèrent pour saisir ses pieds, et elles se prosternèrent devant lui. {*}

 

Jésus vint à leur rencontre. Cf. #1Co 15:5-8.

L’Ecriture fait état d’au moins dix apparitions de Christ entre sa résurrection et son ascension. Il apparut:

1° à Marie de Magdala au tombeau (#Mr 16:9 ; #Jn 20:11-18);

2° aux femmes sur la route (#Mt 28:9-10);

3° aux disciples sur la route d’Emmaüs (vv. #Lu 24:13-32);

4° à Pierre (v. #Lu 24:34);

5° à dix des onze disciples, alors que Thomas était absent (vv. #Lu 24:36-43 ; #Mr 16:14 ; #Jn 20:19-25);

6° aux onze disciples (en présence de Thomas) huit jours plus tard (#Jn 20:26-31);

7° à sept disciples sur les bords de la mer de Tibériade (#Jn 21:1-25);

8° à plus de 500 disciples, probablement sur une colline de Galilée (#1Co 15:6 ;

9° à Jacques (#1Co 15:7);

10° aux apôtres lors de son ascension au ciel (#Ac 1:3-11).

Après son ascension, il apparut encore à Paul (#1Co 15:8). Sa prochaine apparition sera celle qu’il effectuera dans la gloire (#Mt 24:30).

 

10  Alors Jésus leur dit : Ne craignez pas ; allez dire à mes frères de se rendre en Galilée: c’est là qu’ils me verront.{*}

11 ¶  Pendant qu’elles étaient en chemin, quelques hommes de la garde entrèrent dans la ville, et annoncèrent aux principaux sacrificateurs tout ce qui était arrivé.

 

annoncèrent aux principaux sacrificateurs. La détermination des chefs spirituels juifs à couvrir ce qui s’était passé révèle la persistance de l’incrédulité confrontée aux preuves (#Lu 16:31).

 

12  Ceux-ci, après s’être assemblés avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme d’argent,

 

une forte somme d’argent. Littéralement « de l’argent (métal) en suffisance ». La corruption se révélait nécessaire, car si leur récit était vrai, les soldats risquaient leur vie. En effet, c’était Pilate lui-même qui avait ordonné la garde du tombeau (#Mt 27:65). Les chefs religieux juifs promirent aussi de couvrir les soldats si l’histoire fausse qu’ils répandaient parvenait jusqu’à lui (v. #Mt 28:14).

 

13  en disant : Dites : Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant que nous dormions.

 

pendant que nous dormions. Cette histoire était de toute évidence inventée de toutes pièces et peu plausible : ils ne pouvaient pas savoir ce qui était arrivé pendant qu’ils dormaient !

 

14  Et si le gouverneur l’apprend, nous l’apaiserons, et nous vous tirerons de peine.

15  Les soldats prirent l’argent, et suivirent les instructions qui leur furent données. Et ce bruit s’est répandu parmi les Juifs, jusqu’à ce jour.

16 ¶  Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée.

 

Les onze disciples. Cela ne signifie pas que seuls les onze étaient présents. Le fait que certains « eurent des doutes » (v. #Mt 28:17) suggère fortement la présence d’autres disciples. Il est possible que Christ ait choisi la Galilée pour rencontrer ses disciples parce que la plupart venaient de cette région. Le grand rassemblement de disciples mentionné par Paul en #1Co 15:6 a pu se dérouler là-bas

 

17  Quand ils le virent, ils se prosternèrent devant lui. Mais quelques-uns eurent des doutes.

 

Mais quelques-uns eurent des doutes. Cette simple phrase constitue l’un des innombrables témoignages de l’intégrité de l’Ecriture. L’honnêteté transparente d’une telle affirmation démontre que Matthieu ne tentait en rien de passer sous silence ni même de couvrir certains faits qui auraient pu porter atteinte à la perfection d’un moment aussi glorieux.

 

18  Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre.{*}

 

Tout pouvoir. Voir #Mt 11:27 ; #Jn 3:35. Christ reçut l’autorité souveraine et absolue sur toutes choses, « dans le ciel et sur la terre ». C’est la preuve incontestable de sa divinité. Le temps de son humiliation était terminé et Dieu l’éleva au-dessus de tout (#Ph 2:9-11).

 

19  Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,{*}

 

Allez. Les disciples furent envoyés pour faire « de toutes les nations des disciples ». L’envergure de leur mission était à la mesure de son autorité sans limite.

 au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Cette formule correspond à une proclamation puissante de la Trinité.

 

20  et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.{*)

 

enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. L’évangélisation décrite ici ne s’arrête pas à la conversion des non-croyants.

 je suis avec vous. Cette parole est un écho touchant du début de l’Evangile de Matthieu: Emmanuel, « qui signifie Dieu avec nous » (#Mt 1:23), est « avec » nous « jusqu’à la fin du monde », c’est-à-dire jusqu’à son retour corporel pour juger le monde et établir son royaume terrestre.