JOUR 125 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT
ROMAINS 02 : 1 à 29 +
1 ¶ O homme, qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable ; car, en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses.
toi qui juges … inexcusable. Les Juifs (principaux lecteurs de Paul, #Ro 2:17) et les païens de bonne moralité qui se croient exempts du jugement de Dieu parce qu’ils ne se sont pas livrés à l’immoralité décrite au ch. #Ro 1 se trompent tragiquement. Ils ont plus de connaissance que les païens immoraux (#Ro 3:2 ; #Ro 9:4) et ainsi une plus grande responsabilité (cf. #Hé 10:26-29 ; #Ja 3:1).
tu te condamnes. Celui qui a une connaissance suffisante pour juger les autres se condamne lui-même, car il montre qu’il a la connaissance pour évaluer justement sa propre condition.
tu fais les mêmes choses. En condamnant les autres, il excuse et néglige ses propres péchés. L’autosatisfaction est le fruit de deux erreurs mortelles:
1° on minimise les standards moraux de Dieu, en général en insistant sur les éléments extérieurs, et
2° on sous-estime la gravité de son propre péché (cf. #Mt 5:20-22, #Mt 5:27-28 ; #Mt 7:1-3 ; #Mt 15:1-3 ; #Lu 18: 21).
2:1-16 Ayant démontré la nature pécheresse du païen immoral (#Ro 1:18-32), Paul présente son argumentation contre le moraliste religieux juif ou païen - en recourant à six catégories de principes qui gouvernent le jugement de Dieu: la connaissance (v. #Ro 2:1); la vérité (vv. #Ro 2:2-3); la culpabilité (vv. #Ro 2:4-5); les actes (vv. #Ro 2:6-10); l’impartialité (vv. #Ro 2:11-15) et la motivation (v. #Ro 2:16).
2 Nous savons, en effet, que le jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses est selon la vérité.
selon la vérité. C’est-à-dire « juste ». Tout ce que Dieu fait est par nature juste (cf. #Ro 3:4 ; #Ro 9:14 ; #Ps 9:5, #Ps 9:9 ; #Ps 96:13 ; #Ps 145:17 ; #Esa 45:19).
3 Et penses-tu, ô homme, qui juges ceux qui commettent de telles choses, et qui les fais, que tu échapperas au jugement de Dieu ?
4 Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ?
méprises. Littéralement « penses vers en bas », c’est-à-dire sous-estimes la valeur de quelqu’un ou de quelque chose, et même le traites avec mépris.
bonté. Renvoie à la « grâce commune », les avantages que Dieu accorde à tous les hommes (cf. #Mt 5:45 ; #Ac 14:15-17).
patience. Ce mot, signifiant « suspension, action de retenir », était parfois utilisé lors d’une trêve entre des parties adverses. Au lieu de détruire la personne au moment où elle pèche, Dieu, dans sa grâce, retient son jugement (cf. #Ro 3:25). Il sauve le pécheur, d’une manière physique et temporelle, de la punition qu’il mérite, pour lui montrer sa nature de Sauveur, afin qu’il puisse venir à lui et recevoir le salut spirituel et éternel.
longanimité. Ce mot indique la durée au cours de laquelle Dieu manifeste sa bonté et sa patience: pendant de longues périodes (cf. #2P 3:9). Ces trois noms parlent de la grâce ordinaire de Dieu, de la façon dont il démontre sa grâce à tous les hommes (cf. #Job 12:10 ; #Ps 119:68 ; #Ps 145:9).
repentance. L’acte de se détourner du péché et de se tourner vers Christ pour recevoir le pardon et le salut.
5 Mais, par ton endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu,
endurcissement. Le mot « sclérose » (comme dans l’artériosclérose, un durcissement des artères) vient de ce mot grec Toutefois, ici le danger n’est pas physique, mais spirituel (#Ez 36:26 ; #Mt 19: 8 ; #Mr 3:5 ; #Mr 6:52 ; #Mr 8:17-18 ; #Jn 12:40 ; #Hé 3:8, #Hé 3:15 ; #Hé 4:7).
cœur impénitent. Renvoie au refus de se repentir (cf. v. #Ro 2:4) et d’accepter le pardon de Dieu en Jésus-Christ.
trésor de colère. Rejeter l’offre de pardon de Dieu et s’attacher au péché, c’est accumuler sur soi encore plus de colère divine et mériter un jugement encore plus sévère.
jour de la colère et … jugement. Renvoie au jugement dernier des hommes méchants; ils se présenteront devant le grand trône blanc à la fin du millénium
6 qui rendra à chacun selon ses œuvres ;
2:6-10 Bien que l’Écriture enseigne que le salut ne peut être obtenu sur la base de nos œuvres, elle enseigne aussi que le jugement de Dieu se fonde toujours sur les actes d’un homme (#Esa 3:10-11 ; #Jér 17: 10 ; #Jn 5:28-29 ; #1Co 3:8 ; #2Co 5:10 ; #Ga 6:7-9 ; cf. #Ro 14: 12). Paul décrit les actes de deux groupes distincts: les rachetés (vv. #Ro 2:7, #Ro 2:10) et les non-rachetés (vv. #Ro 2:8-9). Les actes des rachetés ne leur assurent pas le salut, mais ils sont la preuve de leur salut. Ils ne sont pas parfaits et sont encore enclins à pécher, mais il y a une marque indéniable de justice dans leur vie.
7 réservant la vie éternelle à ceux qui, par la persévérance à bien faire, cherchent l’honneur, la gloire et l’immortalité ;
vie éternelle. Pas seulement une question de durée, car même les incroyants vivront éternellement (#2Th 1:9 ; #Ap 14:9-11), mais aussi de qualité. La vie éternelle est un mode de vie, la vie sainte du Dieu éternel donnée aux croyants.
8 mais l’irritation et la colère à ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles à la vérité et obéissent à l’injustice.
esprit de dispute. La racine de ce mot renvoyait au travail d’un mercenaire: quelqu’un qui travaille pour de l’argent, sans tenir compte des conséquences de ses actes sur les autres.
9 Tribulation et angoisse sur toute âme d’homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec !
le Juif premièrement. Les Juifs furent les premiers à avoir la possibilité d’entendre l’Évangile et d’y répondre (#Ro 1:16), et ils seront aussi les premiers à subir le jugement de Dieu en cas de refus (cf. #Am 3:2). La nation d’Israël subira une punition plus sévère car elle a reçu une lumière et une bénédiction plus grandes (voir #Ro 9:3-4).
10 Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec !
11 Car devant Dieu il n’y a point d’acception de personnes.
favoritisme. Littéralement « fait de relever la tête de quelqu’un », c’est-à-dire de lui accorder de la considération simplement à cause de sa position, sa richesse, sa popularité, son influence ou son apparence. Puisque c’est la nature de Dieu d’être juste, il lui est impossible d’être autrement qu’impartial (#Ac 10:34 ; #Ga 2:6 ; #Ep 6:7-8 ; #Col 3:25 ; #1Pi 1:17).
12 Tous ceux qui ont péché sans la loi périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché avec la loi seront jugés par la loi.
péché sans la loi. Les païens qui n’ont jamais eu la possibilité de connaître la loi morale de Dieu (#Ex 20: 1ss) seront jugés sur leur désobéissance en fonction des limites de leur connaissance.
jugés par la loi. Les Juifs et les païens qui ont eu accès à la loi morale de Dieu seront responsables de leur plus grande connaissance (cf. #Mt 11:20-23 ; #Hé 6:4-6 ; #Hé 10:26-31).
13 Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés.
seront justifiés. cf. #Ja 2:20-26.
14 Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point la loi, une loi pour eux-mêmes ;
font naturellement … la loi. Sans connaître la loi écrite de Dieu, les hommes des sociétés païennes accordaient de la valeur à ses principes les plus fondamentaux et s’efforçaient de les mettre en pratique. Il est normal que les cultures accordent instinctivement de la valeur à la justice, à l’honnêteté, à la compassion et à la bonté envers les autres: cela reflète la loi divine écrite dans les cœurs.
loi pour eux-mêmes. En accomplissant certaines bonnes actions et en haïssant certaines mauvaises, ils démontraient une connaissance innée de la loi de Dieu, une connaissance qui témoignera en fait contre eux au jour du jugement.
15 ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour.
l’œuvre de la loi. Ou plus probablement « les mêmes œuvres que celles que la loi mosaïque prescrit ».
conscience. Littéralement « avec la connaissance ». Le sens instinctif du bien et du mal provoque la culpabilité, une fois violé. En plus d’une conscience innée de la loi de Dieu, les hommes ont un système d’alarme qui s’active lorsqu’ils choisissent d’ignorer ou de violer cette loi. Paul encourage les croyants à ne pas violer leur conscience ni pousser d’autres à le faire (#Ro 13: 5 ; #1Co 8:7, #1Co 8:12 ; #1Co 10:25, #1Co 10:29 ; #2Co 5:11 ; cf. #Ro 9:1 ; #Ac 23: 1 ; #Ac 24: 16), car ignorer constamment les avertissements de la conscience la rend insensible et finalement la réduit au silence (#1Ti 4:2). Voir #2Co 1:12 ; #2Co 4:2.
16 C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes.
mon Évangile. Non pas son message personnel, mais le message de Jésus-Christ divinement révélé, qui est une bonne nouvelle à la lumière des mauvaises nouvelles du jugement.
secrètes. Se rapporte principalement aux motivations qui sous-tendent les actions des hommes (#1Ch 28:9 ; #Ps 139:1-3 ; #Jér 17: 10 ; #Mt 6:4, #Mt 6:6, #Mt 6:18 ; cf. #Lu 8:17 ; #Hé 4:12).
17 ¶ Toi qui te donnes le nom de Juif, qui te reposes sur la loi, qui te glorifies de Dieu,
Juif. On disait auparavant « Hébreu » ou « Israélite ». À partir du Ier siècle, « Juif » est devenu le nom le plus courant pour les descendants d’Abraham par Isaac. « Juif » vient de « Juda » (littéralement « qu’il soit loué »), terme qui désignait l’une des douze tribus puis la moitié sud du royaume de Salomon après sa mort. Après l’exil babylonien, il désigna tous les Israélites. Leur grand héritage devint cependant (cf. #Ge 12:3) une source d’orgueil et d’autosatisfaction (cf. #Jon 4:2 ; #Mi 3:11-12 ; #Mt 3:7-9 ; #Jn 8:31-34, #Jn 8:40-59), ce qui provoqua leur jugement au lieu de leur « louange ».
2:17-29
Ayant montré que les personnes d’apparence morale qu’elles soient juives ou païennes - restent condamnées par le jugement de Dieu, Paul concentre maintenant son raisonnement sur les Juifs, le peuple de l’alliance de Dieu: ni leur héritage (v. #Ro 2:17a), ni leur connaissance (vv. #Ro 2:17b-24), ni leurs cérémonies, en particulier la circoncision (vv. #Ro 2:25-29), ne les protégeront du juste jugement de Dieu.
18 qui connais sa volonté, qui apprécies la différence des choses, étant instruit par la loi ;
19 toi qui te flattes d’être le conducteur des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres,
des aveugles … ignorants. Puisqu’ils possédaient la loi, les Juifs étaient convaincus de leur supériorité d’enseignants dans le domaine spirituel: ils se voyaient comme des guides pour les païens aveugles (cf. #Mt 23:24-28), la lumière (cf. #Esa 42:6), des hommes pleins de sagesse quant aux voies de Dieu, capables d’enseigner des ignorants (probablement une désignation des prosélytes, païens acquis au judaïsme).
20 le docteur des insensés, le maître des ignorants, parce que tu as dans la loi la règle de la science et de la vérité ;
21 toi donc, qui enseignes les autres, tu ne t’enseignes pas toi-même ! Toi qui prêches de ne pas dérober, tu dérobes !
2:21-23 Une suite de constatations visant à mettre en opposition la plupart des pratiques des Juifs avec ce qu’ils savaient et enseignaient (cf. #Ps 50:16-20 ; #Mt 23:3-4 ; #Ja 3:1).
22 Toi qui dis de ne pas commettre d’adultère, tu commets l’adultère ! Toi qui as en abomination les idoles, tu commets des sacrilèges !
tu commets des sacrilèges. Signifie probablement qu’ils prélevaient frauduleusement des fonds sur l’argent versé au temple ou retenaient une partie de l’impôt religieux ou des offrandes (cf. #Mal 3:8-10). Une autre pratique violation directe du commandement de Dieu (#De 7:25) - consistait à piller les temples païens et à vendre les idoles et les ustensiles pour en tirer un profit personnel (cf. #Ac 19: 37) sous le prétexte de la religion.
23 Toi qui te fais une gloire de la loi, tu déshonores Dieu par la transgression de la loi !
24 Car le nom de Dieu est à cause de vous blasphémé parmi les païens, comme cela est écrit.
cela est écrit. Citation d’#Esa 52:5.
25 La circoncision est utile, si tu mets en pratique la loi ; mais si tu transgresses la loi, ta circoncision devient incirconcision.
circoncision. Le rite de la circoncision (consistant à enlever le prépuce des mâles) n’était pas nouveau à cette époque-là, mais la signification religieuse et théocratique qui lui fut donnée, oui: il devint un signe d’appartenance à la lignée physique et ethnique d’Abraham (cf. #Ac 7:8 ; #Ro 4:11). Sans la révélation divine, le rite n’aurait pas eu cette signification particulière, et c’est ainsi qu’il resta une caractéristique d’Israël (cf. v. #Ge 17: 13). Il représentait un avantage du point de vue de la santé, puisque des germes pathogènes pouvaient être logés dans le sillon balano-prépucial et que le fait d’enlever le prépuce empêchait leur transmission. Historiquement, il semble que les femmes juives aient le taux de cancer du col de l’utérus le plus bas. Mais il y avait aussi un sens symbolique, lié à la nécessité d’ôter le péché et d’être purifié. L’organe mâle démontrait de la façon la plus nette la gravité de la corruption, car il transportait la semence qui engendrait des pécheurs corrompus. Ainsi, la circoncision symbolisait le besoin d’une purification profonde pour renverser les effets de la dépravation.
utile. Comme acte d’obéissance et de rappel de leur relation avec Dieu, scellée par l’alliance.
incirconcision. Un Juif qui transgressait continuellement la loi de Dieu n’avait pas plus de relation salvatrice avec Dieu qu’un païen incirconcis. Le symbole extérieur n’était rien sans la réalité intérieure.
26 Si donc l’incirconcis observe les ordonnances de la loi, son incirconcision ne sera-t-elle pas tenue pour circoncision ?
tenue pour circoncision. Dieu considérera le païen croyant aussi favorablement que le Juif croyant circoncis.
27 L’incirconcis de nature, qui accomplit la loi, ne te condamnera-t-il pas, toi qui la transgresses, tout en ayant la lettre de la loi et la circoncision ?
L’obéissance humble d’un païen à la loi devait servir de sévère réprimande au Juif qui, malgré ses nombreux avantages, vivait dans la désobéissance.
28 Le Juif, ce n’est pas celui qui en a les dehors ; et la circoncision, ce n’est pas celle qui est visible dans la chair.
en a les apparences. C’est-à-dire les descendants physiques d’Abraham qui ont été correctement circoncis (cf. #Ro 9:6 ; #Mt 3:9).
29 Mais le Juif, c’est celui qui l’est intérieurement ; et la circoncision, c’est celle du cœur, selon l’esprit et non selon la lettre. La louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu.
le Juif … intérieurement. C’est-à-dire un enfant de Dieu sincère, la véritable postérité spirituelle d’Abraham (voir #Ro 4:16 ; cf. #Ga 3:29).
circoncision … du cœur. Le rite extérieur n’est valable que s’il reflète une réalité intérieure: un cœur séparé du péché et tourné vers Dieu. Cf. #De 10:16 ; #De 30:6.
Esprit … lettre. Le salut résulte de l’œuvre de l’Esprit de Dieu dans le cœur, et non des efforts extérieurs pour se conformer à sa loi.