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ANCIEN TESTAMENT

GENÈSE 1 à 3 partiel + introduction

INTRODUCTION

Le premier livre de Moïse

La Genèse

       Le titre français de ce livre, Genèse, vient de celui qu’il porte dans la traduction grecque de l’Ancien Testament (Septante, LXX) et signifie « origine ». Le titre hébreu, quant à lui, provient du premier mot du texte et signifie « au commencement ». La Genèse est placée en tête du Pentateuque (les cinq premiers livres de l’A.T.) et de la Bible tout entière. Le grand nombre de fois où elle est citée dans le N.T. (35 fois) et les centaines d’allusions qui sont faites à elle dans l’ensemble de l’Ecriture suffisent à démontrer son importance. Le fil conducteur le plan du salut - qui débute en #Ge 3 ne trouve son achèvement qu’avec la description glorieuse, en #Ap 21:1-22:2, du royaume éternel des rachetés.

 

Auteur et date

       Quoique l’auteur de la Genèse ne précise pas son nom, l’A.T. (#Ex 17:14 ; #No 33:2 ; #Jos 8:31 ; #1R 2:3 ; #2R 14:6 ; #Esd 6:18 ; #Né 13:1 ; #Da 9:11, #Da 9:13 ; #Mal 4:4) et le N.T. (#Mt 8:4 ; #Mr 12:26 ; #Lu 16:29 ; #Lu 24:27, #Lu 24:44 ; #Jn 5:46 ; #Jn 7:22 ; #Ac 15:1 ; #Ro 10:19 ; #1Co 9:9 ; #2Co 3:15) sont unanimes pour l’identifier à Moïse. Même s’il est né trois siècles après les derniers événements relatés dans ce texte, celui-ci avait la formation nécessaire pour une telle tâche (cf. #Ac 7:22), et il n’y a aucune raison majeure de lui en refuser la paternité. Il a dû rédiger la Genèse après l’Exode (vers 1445 av. J.-C.) mais avant sa mort (vers 1405 av. J.-C.). Pour une rapide introduction à la personne de Moïse, lire #Ex 1:1-6:2.

 

Contexte et arrière-plan

       Le livre s’ouvre avec l’irruption, dans l’éternité, de la Parole agissante de Dieu; celui-ci crée l’ensemble de l’univers, le remplit et insuffle la vie à une poignée de terre façonnée à son image. Adam est créé, et Dieu fait de lui le couronnement de sa création, c’est-à-dire le compagnon qui pourra jouir d’une communion unique avec lui et rendre gloire à son nom.

       Le contexte historique des premiers événements relatés est clairement mésopotamien. S’il est difficile de préciser les circonstances de la rédaction du livre, on peut néanmoins penser qu’Israël a dû découvrir son contenu peu avant de traverser le Jourdain et de pénétrer dans le pays promis (vers 1405 av. J.-C.).

       Les événements de la Genèse se déroulent dans trois cadres géographiques consécutifs:

        1° la Mésopotamie (ch. #Ge 1:1-11:2);

            2° la terre promise (ch. #Ge 12:1-36:2);

            3° l’Egypte (ch. #Ge 37:1-50:2).

Ces sections correspondent respectivement aux périodes suivantes:

            1° de la création à 2090 av. J.-C.;

            2° de 2090 à 1897 av. J.-C.;

            3° de 1897 à 1804 av. J.-C.

Par conséquent, la Genèse couvre une période plus longue que celle de tous les autres livres bibliques réunis.

 

Thèmes historiques et théologiques

       Dans ce livre des origines, Dieu se révèle, et il présente à Israël une vision du monde radicalement différente de celle de ses voisins. L’auteur ne cherche pas à défendre l’existence de Dieu ni à faire un exposé systématique sur sa personne ou sur son œuvre. Le Dieu d’Israël se démarque clairement des divinités de la région. La Genèse pose les fondations de nombreuses vérités théologiques: Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit, l’homme, le péché, la rédemption, l’alliance, la promesse, Satan et les anges, le royaume, la révélation, Israël, le jugement et la bénédiction.

       #Ge 1:1-11:2 (le cycle des commencements) révèle les origines de l’univers, c’est-à-dire le début du temps et de l’espace, ainsi que les nombreuses « premières fois » de l’expérience humaine: mariage, famille, chute, péché, rédemption, jugement, nations. #Ge 12:1-50:2 (le cycle patriarcal) décrit la naissance d’Israël en remontant jusqu’à son ancêtre Héber (d’où vient le terme « hébreu »; #Ge 10:24-25) et même jusqu’à Sem, le fils de Noé (d’où le terme de « sémite »; #Ge 10:21). Le peuple de Dieu pouvait ainsi apprendre non seulement d’où il venait, mais aussi d’où venaient les institutions, les coutumes, les différentes langues et cultures et, plus particulièrement, ce qui est commun à tous les hommes: le péché et la mort.

       Puisque les Israélites s’apprêtaient à pénétrer dans le pays de Canaan afin de déposséder ses habitants de leurs maisons et de leurs propriétés, Dieu voulait leur montrer la nature de leurs ennemis. Ils avaient besoin de comprendre les raisons de la guerre qu’ils allaient devoir déclarer, à la lumière de l’interdiction de tuer que l’on trouve dans les autres livres de Moïse (Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome). Enfin, le peuple devait connaître le passé certains événements liés à l’histoire du monde et ses propres débuts en tant que nation - pour vivre un nouveau commencement sous la conduite de Josué, dans le pays qui avait été promis à son ancêtre, le patriarche Abraham.

#Ge 12:1-3 mentionne pour la première fois les promesses de Dieu à Abraham. Ce texte permet aux Israélites de percevoir leur rôle particulier: parmi toutes les nations du monde citées en #Ge 1:1-11:2, Dieu a choisi une petite nation, la leur, pour accomplir progressivement à travers elle son plan rédempteur. C’est ainsi que leur mission est d’être « lumière des nations » (#Esa 42:6). Dieu promet une terre, des descendants et la bénédiction. Cette triple promesse forme la base de l’alliance avec Abraham (#Ge 15:1-20), et le reste de l’Ecriture rapporte son accomplissement.

       D’un point de vue plus général, #Ge 1:1-11:2 livre un message unique sur le caractère et les œuvres de Dieu: ce qui ressort des récits successifs constituant ces chapitres, c’est la grâce abondante de Dieu envers une humanité qui lui est rebelle. A chaque occasion, Dieu fait preuve d’une manifestation de grâce plus importante, et systématiquement l’homme réagit par une rébellion et un péché plus caractérisés.

       Un dernier élément, d’importance à la fois théologique et historique, distingue la Genèse des autres livres: son étroite correspondance avec le dernier texte de l’Ecriture. Le paradis perdu de la Genèse est retrouvé dans l’Apocalypse, et l’apôtre Jean présente clairement les événements relatés dans son livre comme les solutions aux problèmes surgis en raison de la malédiction de #Ge 3. Il fixe ses regards sur les conséquences de la chute et sur la manière dont Dieu annule les effets de cette malédiction sur la création; pour utiliser ses propres termes, « il n’y aura plus d’anathème » (#Ap 22:3). Il n’est pas surprenant que le dernier chapitre de la Parole de Dieu décrive les croyants dans un lieu pareil au jardin d’Eden, le paradis éternel de Dieu, où ils peuvent manger du fruit de l’arbre de vie (#Ap 22:1-14). Leur communion sera alors parfaite, puisqu’ils porteront des robes lavées dans le sang de l’Agneau (#Ap 22:14).

 

Questions d’interprétation

       Comprendre les messages particuliers de la Genèse ne représente pas un mince défi, tant il est vrai que chacun des récits livre, autant que l’ensemble du livre, des leçons majeures en matière de comportement et de foi. Dieu crée le monde par un acte souverain ex nihilo, c’est-à-dire « à partir de rien ». Trois événements dramatiques aux proportions épiques (la chute, le déluge et la dispersion des nations) forment l’arrière-plan fondamental qui permet de comprendre l’histoire du monde. Dès l’apparition d’Abraham, le motif principal est celui de la rédemption et de la bénédiction offertes par Dieu.

       Les coutumes mentionnées dans la Genèse diffèrent souvent considérablement de celles de notre époque et doivent être expliquées en rapport avec le contexte du Proche-Orient ancien. Il faut néanmoins considérer chacune d’elles dans son cadre immédiat, celui du passage où elle apparaît, avant de recourir aux us et coutumes décrits dans des sources extrabibliques voire dans d’autres passages de la Bible.

  

GENÈSE 1 : 1 À 31

1 ¶  Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.

1:1-2:3 La création des cieux et de la terre décrite ici, je la comprends comme étant:

1° récente, c’est-à-dire vieille de milliers et non de millions d’années;

2° faite ex nihilo, c’est-à-dire à partir de rien;

3° spéciale, en 6 périodes de 24 heures consécutives appelées « jours » et définies par la suite comme telles par l’expression « un soir …  un matin ».

De mon point de vue, l’Ecriture ne soutient pas la thèse d’une création vieille de plus de 10 000 ans.

Au commencement. Même si Dieu existe de toute éternité (#Ps 90:2), le commencement de l’univers dans le temps et l’espace est ainsi marqué. En expliquant aux Israélites, dans les plaines de Moab, leur identité et le sens de leur existence, Dieu voulait qu’ils connaissent l’origine du monde dans lequel ils se trouvaient.

Dieu. Le terme hébreu Elohim est à la fois un terme général pour désigner les divinités et un nom du vrai Dieu. Il peut être utilisé pour des dieux païens (#Ge 31:30), des anges (#Ps 8:6 ; cf. #Hé 2:7) ou des hommes (#Ps 82:6 cf. #Jn 10:34). Moïse ne cherche pas à prouver l’existence de Dieu, qui va de soi, ni à faire un exposé sur sa personne et sur ses œuvres, thème abordé ailleurs (cf. #Esa 43:10, #Esa 43:13). Il faut croire ces choses par la foi (cf. #Hé 11:3, #Hé 11:6).

créa. Le verbe hébreu décrit exclusivement l’activité créatrice de Dieu. Même si ailleurs il peut être utilisé en rapport avec une matière déjà existante (#Esa 65:18), le contexte ici montre sans équivoque qu’il s’agit d’une création en l’absence de toute matière préexistante (comme cela apparaît dans d’autres passages; cf. #Esa 40:28 ; #Esa 45:8, #Esa 45:12, #Esa 45:18 ; #Esa 48:13 ; #Jér 10:16 ; #Ac 17:24).

les cieux et la terre. Toute la création de Dieu est comprise dans cette déclaration qui inclut, en résumé, les 6 jours consécutifs de la création.

 2  La terre était informe et vide : il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.

informe et vide. Cela signifie que sa forme n’est pas achevée et qu’elle est encore inhabitée (cf. #Esa 45:18-19 ; #Jér 4:23). Dieu va s’empresser (en 6 jours) de décorer sa création initiale (#Ge 1:2-2:3).

l’abîme. Parfois employé en rapport avec les eaux originelles, ce terme décrit la surface de la terre recouverte d’eau avant que la terre sèche n’émerge (vv. #Ge 1:9-10). Jonas l’utilisa pour décrire les eaux qui le submergeaient (#Jon 2:6).

l’Esprit de Dieu. Ce n’est pas seulement Dieu le Saint-Esprit qui a participé à la création, mais aussi Dieu le Fils (cf. #Jn 1:1-3 ; #Col 1:16 ; #Hé 1:2).

 3 ¶  Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut.

Dieu dit. Par sa parole, Dieu a créé sans aucun effort la lumière (cf. #Ps 33:6 ; #Ps 148:5), dissipant ainsi les ténèbres du v. 2.

lumière. La plus grande et la plus petite des lumières (le soleil et la lune) ont été créées le 4e jour (vv. #Ge 1:14-19). Ici, Dieu est celui qui fait briller la lumière (#2Co 4:6), et il sera la source de lumière dans l’éternité future (cf. #Ap 21:23).

 4  Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres.

bonne. C’est-à-dire bonne pour les objectifs auxquels elle était destinée (cf. v. #Ge 1:31).

sépara …  appela. Après la création initiale, Dieu continue de parfaire l’univers. Après avoir séparé certaines choses, il les nomme. Séparer et nommer étaient des actes d’autorité, et l’homme fut lui aussi appelé à nommer une partie de la création de Dieu, celle sur laquelle celui-ci lui donna autorité (#Ge 2:19-20).

 5  Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le premier jour.

premier jour. Dieu établit un programme de création en 7 jours, soit une semaine complète. Le terme de « jour » pourrait renvoyer à:

1° les moments de lumière d’une période de 24 heures (vv. #Ge 1:5, #Ge 1:14);

2° une période prolongée de temps (#Ge 2:4); ou

3° la durée de 24 heures nécessaire à une rotation complète de la terre sur elle-même, appelée soir et matin.

Pour moi, il ne peut pas désigner une époque, mais seulement un jour, considéré par les Juifs comme allant d’un coucher du soleil à l’autre (vv. #Ge 1:8, #Ge 1:13, #Ge 1:19, #Ge 1:23, #Ge 1:31). En hébreu, le mot « jour » avec l’adjectif numéral renvoie toujours à une période de 24 heures. La comparaison entre les instructions relatives à la semaine en #Ex 20:8-11 et la semaine de la création confirme cette compréhension de l’élément temps. Ce cycle de lumière et de ténèbres signifie que la terre tournait sur son axe, de sorte qu’elle bénéficiait d’une source de lumière d’un côté, bien que le soleil n’ait pas encore été créé (v. #Ge 1:16).

6 ¶  Dieu dit : Qu’il y ait une étendue entre les eaux, et qu’elle sépare les eaux d’avec les eaux.

étendue. C’est la partie de la création de Dieu appelée « ciel » que l’homme pouvait voir en levant les yeux, c’est-à-dire le ciel atmosphérique et stellaire.

7  Et Dieu fit l’étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l’étendue d’avec les eaux qui sont au-dessus de l’étendue. Et cela fut ainsi.

au-dessous de l’étendue. Allusion aux eaux souterraines (cf. #Ge 7:11).

au-dessus de l’étendue. Il pourrait s’agir d’un nuage de vapeur d’eau qui aurait transformé la terre en une serre chaude, fourni une température uniforme, entravé les mouvements de la masse d’air, fait tomber la brume et filtré les rayons ultraviolets, prolongeant ainsi la vie.

8  Dieu appela l’étendue ciel. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le second jour.

9 ¶  Dieu dit : Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. Et cela fut ainsi.

1:9-10

le sec. Il s’est produit un énorme bouleversement cataclysmique à la surface de la terre: une partie de la terre s’est élevée et l’autre a disparu dans l’eau; les eaux ont ainsi rempli les endroits plus bas, formant les mers, les continents et les îles, les rivières et les lacs (cf. #Job 38:4-11 ; #Ps 104:6-9).

10  Dieu appela le sec terre, et il appela l’amas des eaux mers. Dieu vit que cela était bon.

11  Puis Dieu dit : Que la terre produise de la verdure, de l’herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi.

ayant en eux leur semence. Principe de reproduction qui caractérise toute vie (cf. vv. #Ge 1:22, #Ge 1:24, #Ge 1:28).

1:11-12

selon leur espèce. Dieu a introduit un processus providentiel par lequel le règne végétal pourrait se reproduire, grâce aux graines qui assureraient le maintien de ses caractéristiques. La même expression est utilisée pour décrire la reproduction des animaux au sein de chaque espèce créée (vv. #Ge 1:21, #Ge 1:24-25) et indique que la théorie de l’évolution, qui admet une reproduction franchissant la barrière des espèces, est une mauvaise explication des origines.

12  La terre produisit de la verdure, de l’herbe portant de la semence selon son espèce, et des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.

13  Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le troisième jour.

14 ¶  Dieu dit : Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue du ciel, pour séparer le jour d’avec la nuit ; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années ;

luminaires. Cf. v. #Ge 1:16. Depuis 3 jours, la lumière brillait (v. #Ge 1:4) pendant la journée comme s’il y avait le soleil, et une lumière plus faible éclairait la nuit comme s’il y avait la lune et les étoiles. Dieu aurait pu s’en satisfaire, mais tel n’a pas été le cas: il a créé les luminaires, le soleil, la lune et les étoiles, non pas pour introduire la lumière, mais pour qu’ils servent de signes marquant les saisons, les jours et les années.

signes. Cela inclut certainement:

1° les prévisions météorologiques (#Mt 16:2-3);

2° le témoignage rendu à Dieu (#Ps 8 ; #Ps 19 ; #Ro 1:14-20);

3° le jugement divin (#Joe 2:30-31 ; #Mt 24:29);

4° l’orientation (#Mt 2:1-2).

époques. C’est le mouvement de la terre par rapport au soleil et à la lune qui détermine les saisons et le calendrier.

15  et qu’ils servent de luminaires dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi.

1:15-19

deux grands luminaires …  pour séparer la lumière d’avec les ténèbres. C’est Dieu (non pas une autre divinité quelconque) qui a créé les luminaires. Les Israélites venaient, à l’origine, de la Mésopotamie où les corps célestes étaient adorés; ils avaient fait un long séjour en Egypte où la principale divinité adorée était le soleil. En inspirant ce texte à Moïse, Dieu leur révélait que les étoiles, la lune et les planètes que leurs voisins avaient adorées résultaient de ses actes créateurs. Plus tard, le peuple se mettrait à adorer « toute l’armée des cieux » , ce qui entraînerait sa déportation loin de la terre promise.

16  Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit ; il fit aussi les étoiles.

17  Dieu les plaça dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre,

18  pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d’avec les ténèbres. Dieu vit que cela était bon.

19  Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le quatrième jour.

20 ¶  Dieu dit : Que les eaux produisent en abondance des animaux vivants, et que des oiseaux volent sur la terre vers l’étendue du ciel.

animaux vivants. Parmi ces animaux se trouvaient toutes sortes de poissons et de mammifères, y compris des dinosaures et des créatures gigantesques

21  Dieu créa les grands poissons et tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux produisirent en abondance selon leur espèce ; il créa aussi tout oiseau ailé selon son espèce. Dieu vit que cela était bon.

22  Dieu les bénit, en disant : Soyez féconds, multipliez, et remplissez les eaux des mers ; et que les oiseaux multiplient sur la terre.

bénit. C’est la première apparition du verbe « bénir » dans l’Ecriture. L’exhortation de Dieu à être féconds et multiplier forme la substance de cette bénédiction.

23  Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le cinquième jour.

24 ¶  Dieu dit : Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. Et cela fut ainsi.

animaux terrestres. Ces animaux, différents et plus grands que le bétail, allaient englober les dinosaures (#Job 40:10ss peut être compris comme désignant une de ces bêtes plutôt qu’un hippopotame).

1:24-25

bétail …  animaux. Cela regroupe sans doute toutes sortes d’animaux à quatre pattes.

25  Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.

26 ¶  Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.

Faisons …  notre. Première indication claire du caractère trinitaire de Dieu (cf. #Ge 3:22 ; #Ge 11:7). Le nom même de Dieu, Elohim (#Ge 1:1), est le pluriel de El.

l’homme. En guise de couronnement de la création et afin de la gérer, un être humain vivant a été créé à l’image de Dieu.

notre image. Cela définit la relation unique de l’homme avec Dieu. L’être humain est un être vivant capable de personnifier les attributs communicables de Dieu (cf. #Ge 9:6 ; #Ro 8:29 ; #Col 3:10 ; #Ja 3:9). Dans sa vie rationnelle, il est comme Dieu en ce qu’il peut raisonner et a une intelligence, de la volonté et des émotions. D’un point de vue moral, il était comme Dieu parce qu’il était bon et sans péché.

1:26-28

domine …  assujettissez. Ces verbes définissent la relation unique de l’homme avec la création: il est le représentant de Dieu pour régner sur elle. Cet ordre de dominer le distingue du reste des créatures vivantes et le définit comme supérieur à elles (cf. #Ps 8:7-9).

27  Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme.

l’homme et la femme. Cf. #Mt 19:4 ; #Mr 10:6. Alors que ces 2 êtres avaient de manière égale l’image de Dieu et exerçaient ensemble la domination sur la création, ils étaient par conception divine physiquement différents afin d’accomplir le mandat de Dieu de se multiplier; aucun d’eux ne pouvait avoir une descendance sans l’autre.

28  Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.

bénit. Cette seconde bénédiction (cf. v. #Ge 1:22) implique la reproduction et la domination.

Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et assujettissez-la. Après avoir créé l’univers, Dieu a créé celui qui serait son représentant (domination) et sa représentation (cf. image et ressemblance). L’homme devait remplir la terre et veiller à son bon fonctionnement. L’ordre d’assujettir n’implique pas que la création se trouvait dans un état sauvage, hors de tout contrôle, puisque Dieu lui-même l’avait déclarée « bonne », mais plutôt qu’il fallait une organisation productive de la terre et de ses habitants pour qu’elle puisse fournir ses richesses et accomplir les buts de Dieu.

29 ¶  Et Dieu dit : Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre et portant de la semence : ce sera votre nourriture.

1:29-30

votre nourriture …  pour nourriture. Avant la malédiction (#Ge 3:14-19), les hommes et les bêtes étaient végétariens.

30  Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Et cela fut ainsi.

31 ¶  Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour.

très bon. Ce qui a été déclaré bon individuellement (vv. #Ge 1:4, #Ge 1:10, #Ge 1:12, #Ge 1:18, #Ge 1:21, #Ge 1:25) est reconnu comme « très bon » collectivement. Ces mots anticipent la conclusion de Dieu qu’il n’est « pas bon » que l’homme soit seul (#Ge 2:18), en rapport avec le 6e jour.

 

GENÈSE 2 : 1 À 25

 

1 ¶  Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée.

2:1-3 Ces vv. affirment que Dieu a achevé son œuvre. Il est dit 4 fois qu’il a achevé son œuvre et 3 fois que cela comprend toute son œuvre. Les processus actuels dans l’univers reflètent l’activité de Dieu pour soutenir cette création achevée et n’impliquent pas de nouvelle création (cf. #Hé 1:3).

2  Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite : et il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite.

acheva …  reposa. Ce n’est certainement pas parce qu’il serait fatigué que Dieu se repose; il donne plutôt le modèle à suivre pour l’homme en établissant le cycle du travail et en instituant la nécessité de se reposer. Plus tard, le commandement de respecter le sabbat transmis par Moïse prend appui sur la semaine de la création (cf. #Ex 20:8-11). Le sabbat était le jour sacré instauré par Dieu dans le cycle hebdomadaire. Jésus a précisé que le sabbat était fait pour l’homme (#Mr 2:27), et le v. 3 déclare que Dieu a sanctifié ou mis à part ce jour car il s’y est reposé. Plus tard, il a été mis à part comme jour d’adoration dans la loi mosaïque. #Hé 4:4 distingue le repos physique du repos rédempteur vers lequel il oriente les regards. #Col 2:16 indique clairement que le sabbat mosaïque n’a aucune place, ni symbolique ni rituelle, dans la nouvelle alliance. L’Eglise a consacré le premier jour de la semaine au culte afin de commémorer la résurrection de Christ (#Ac 20:7).

3  Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant.

4 ¶  Voici les origines des cieux et de la terre, quand ils furent créés. Lorsque l’Eternel Dieu fit une terre et des cieux,

origines. Le mot signifie plus exactement « génération » (hébreu toledoth) et introduit l’histoire de l’humanité sur la terre à partir du 6e jour. Dès lors et jusqu’à la fin de la Genèse, il n’est question que des débuts de l’homme.

2:4-25 Cette section fourmille de détails, en particulier sur le 6e jour, absents de 1:1 2:3. D’où Moïse a-t-il tiré ce récit, si différent des fictions absurdes des païens? Pas d’une source humaine, puisque l’homme n’existait pas encore et ne pouvait donc témoigner de ces événements. Ni de son raisonnement car, même si l’intellect peut reconnaître la puissance éternelle de Dieu (#Ro 1:18-20) et savoir que Dieu a tout créé, la manière dont il l’a fait lui échappe. Seul le Créateur pouvait transmettre ces informations et, par conséquent, c’est par la foi que l’on comprend que les mondes ont été formés par la Parole de Dieu (#Hé 11:3).

5  aucun arbuste des champs n’était encore sur la terre, et aucune herbe des champs ne germait encore : car l’Eternel Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n’y avait point d’homme pour cultiver le sol.

aucun arbuste …  aucune herbe. A ne pas confondre avec la verdure créée le 3e jour. Les mots hébreux renvoient ici aux épines et aux ronces consécutives à la malédiction ainsi qu’aux produits cultivés par l’homme (#Ge 3:18-19). Le 6e jour, tout cela n’existait pas encore, puisque la chute n’était pas encore intervenue.

pas fait pleuvoir. Il n’y eut pas de pluie jusqu’au déluge (#Ge 7:12), moment où l’approvisionnement en eau de la terre ne se fit plus par les nappes souterraines, mais par l’intermédiaire de la pluie. Les courants d’air porteurs de pluie transportèrent aussi, dès lors, les semences, y compris celles des épines et des ronces qui rendent si pénible le travail du cultivateur.

pour cultiver le sol. L’homme n’eut pas à faire cela avant la chute (#Ge 3:19). Ce n’est qu’alors que les « herbes des champs » furent cultivées pour fournir la nourriture. Dans la création originelle, un tel labeur n’était pas nécessaire, car elles poussaient naturellement sans rencontrer l’obstacle des mauvaises herbes.

6  Mais une vapeur s’éleva de la terre, et arrosa toute la surface du sol.

une vapeur s’éleva. Il faut comprendre « coula »: de l’eau monta du sol sous forme de sources et se répandit sur toute la surface de la terre en un cycle ininterrompu. Après la chute, la pluie devait devenir le moyen essentiel d’arroser la terre et permettre des inondations et des sécheresses qui n’existaient pas auparavant. Dieu allait du reste s’en servir pour exercer ses jugements.

7  L’Eternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant.

forma. Ce récit de la création de l’homme emploie des termes qui donnent l’image d’un maître artisan en train de façonner une œuvre d’art et de lui donner vie (#1Co 15:45). Il complète la simple déclaration de fait de 1:27 (cf. #1Ti 2:13). Cf. #Ps 139:14. L’être humain a été créé à partir de la poussière; sa valeur ne réside donc pas dans les composants physiques qui forment son corps, mais dans la qualité de vie qui forme son âme (voir #Job 33:4).

8 ¶  Puis l’Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé.

jardin en Eden. Les Babyloniens appelaient edenu la terre verte luxuriante d’où jaillissait l’eau; aujourd’hui, le terme « oasis » décrirait un tel endroit. C’était un jardin magnifique, un paradis sans équivalent dans tout ce que le monde a connu depuis, où Dieu entretenait une relation avec ceux qu’il avait créés à son image. L’emplacement exact du jardin est inconnu; si « du côté de l’orient » est à comprendre par rapport à l’endroit où se trouvait Moïse lors de la rédaction de la Genèse, on peut le situer dans la région de Babylone, en Mésopotamie.

9  L’Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

arbre de la vie. Il s’agissait d’un véritable arbre, avec des propriétés qui lui permettaient de soutenir la vie éternelle. Il se trouvait au centre du jardin. Adam pouvait l’observer et mangeait certainement de ses fruits pour vivre (v. #Ge 2:16). Un tel arbre, symbole de la vie éternelle, aura sa place dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre.

arbre de la Connaissance. #Ge 2:17 ; #Ge 3:1-6, #Ge 3:11, #Ge 3:22. Ce nom est peut-être en rapport avec l’épreuve à laquelle nos ancêtres furent soumis pour déterminer s’ils tourneraient bien ou mal, s’ils obéiraient à Dieu ou désobéiraient à son commandement.

10  Un fleuve sortait d’Eden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras.

sortait. Il s’agissait probablement d’une grande source qui jaillissait dans le jardin, en provenance d’une nappe phréatique souterraine. Il ne pleuvait pas encore à cette époque.

11  Le nom du premier est Pischon ; c’est celui qui entoure tout le pays de Havila, où se trouve l’or.

Pischon …  Havila. Lieux difficiles à situer. Il s’agit d’une topographie antédiluvienne, et le déluge a entraîné des bouleversements spectaculaires.

12  L’or de ce pays est pur ; on y trouve aussi le bdellium et la pierre d’onyx.

le bdellium. Une gomme-résine, terme qui renvoie plus à son aspect qu’à sa couleur: le bdellium avait l’apparence d’une résine translucide.

13  Le nom du second fleuve est Guihon ; c’est celui qui entoure tout le pays de Cusch.

Guihon …  Cusch. L’endroit où se situait le fleuve est incertain. Cusch pourrait correspondre à l’Ethiopie actuelle.

14  Le nom du troisième est Hiddékel ; c’est celui qui coule à l’orient de l’Assyrie. Le quatrième fleuve, c’est l’Euphrate.

Hiddékel …  l’Assyrie. Le Tigre d’après le déluge coule du nord-ouest vers le sud-est, en passant à l’est de la ville de Babylone, à travers la Mésopotamie.

l’Euphrate. Ce fleuve coule parallèlement (du nord-ouest vers le sud-est) au Tigre, dans lequel il se jette pour finir dans le golfe Persique.

15  L’Eternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder.

pour le cultiver et pour le garder. Même avant la chute, le travail constituait une part importante et digne de la représentation de l’image de Dieu et du service qui lui est dû. Cf. #Ap 22:3.

16 ¶  L’Eternel Dieu donna cet ordre à l’homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ;

17  mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.

mourras certainement. La mort contient une notion fondamentale de séparation. Il peut s’agir d’une séparation spirituelle, d’une séparation physique et / ou d’une séparation éternelle. Lorsqu’ils péchèrent, Adam et Eve moururent spirituellement, mais comme Dieu est plein de grâce, ils ne moururent pas physiquement, en tout cas pas tout de suite (#Ge 5:5). Aucune raison n’est donnée à cette interdiction, à part le fait qu’il s’agissait d’une mise à l’épreuve. Il n’y avait rien de magique sur cet arbre, mais manger de son fruit après en avoir reçu l’interdiction de la part de Dieu donnerait en effet à l’homme la connaissance du mal, puisque le mal peut être défini comme le fait de désobéir à Dieu. L’homme avait déjà la connaissance du bien.

18 ¶  L’Eternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui.

pas bon. Lorsque Dieu fit le constat que sa création était très bonne (#Ge 1:31), ce fut en la considérant comme le résultat parfait, à ce moment-là, de son projet créateur. Le commentaire qu’il fait sur la condition de l’homme porte sur son état d’inachèvement avant la fin du 6e jour; en effet, la femme, l’homologue d’Adam, n’avait pas encore été créée. Les mots de ce v. soulignent le besoin qu’avait l’homme d’une compagne qui soit son aide et son égale. Il était incomplet sans aide pour se multiplier, remplir la terre et la dominer. Cela souligne l’imperfection d’Adam, et non l’insuffisance d’Eve (cf. #1Co 11:9). La femme a été créée par Dieu pour parer aux manques de l’homme (cf. #1Ti 2:14).

19  L’Eternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les fit venir vers l’homme, pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l’homme.

Il ne s’agit pas d’une nouvelle création d’animaux. Ceux-ci furent créés avant l’homme, les 5e et 6e jours (#Ge 1:20-25). Dieu attire ici l’attention sur le fait que, s’il les créa « de la terre » tout comme l’homme, ce dernier, qui était une âme vivante à son image, dut leur donner un nom, montrant ainsi son autorité sur eux.

20  Et l’homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs ; mais, pour l’homme, il ne trouva point d’aide semblable à lui.

donna des noms. Donner un nom à une créature impliquait de discerner chez elle un élément permettant de l’identifier correctement. C’est aussi un acte d’autorité sur l’être que l’on nomme. Il n’existe aucune parenté entre l’homme et l’un ou l’autre des animaux, puisque aucun d’eux ne convenait comme compagnon pour Adam.

21 ¶  Alors l’Eternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place.

une de ses côtes. Il pourrait aussi s’agir du flanc, avec la chair environnante (« chair de ma chair » v. 23). L’opération divine ne présenta aucun problème. C’est le premier acte de guérison de l’Ecriture.

22  L’Eternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme.

23  Et l’homme dit : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! on l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme.

os de mes os. L’envolée lyrique d’Adam traduit le plaisir qu’il éprouve face à cette compagne nouvellement trouvée. L’homme (isch) la nomme « femme » (ischa) car elle a pris origine en lui (la racine du mot « femme » signifie « doux »). Elle a vraiment été créée à partir de ses os et de sa chair, et il y a un lien très étroit entre eux. Cf. #1Co 11:8.

24  C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.

quittera …  s’attachera à. La relation conjugale est la première institution humaine établie par Dieu. La responsabilité d’honorer nos parents (#Ex 20:12) ne prend pas fin lorsque nous les quittons pour nous marier (#Mt 19:5 ; #Mr 10:7-8 ; #1Co 6:16 ; #Ep 5:31), mais il y a inauguration d’une responsabilité fondamentale nouvelle. Le verbe « s’attacher » implique une union permanente et indissoluble, sans que le divorce soit envisagé (cf. v. #Ge 2:23). L’expression « une seule chair » décrit une unité complète de parties qui forment un tout, à l’exemple d’une grappe de raisin composée de plusieurs grains (#No 13:23) ou d’un seul Dieu en trois représentations (#De 6:4); ainsi, cette union conjugale est complète et entière avec deux personnes. Cela implique aussi leur complémentarité sexuelle: un homme et une femme constituent le couple reproducteur. L’aspect « une seule chair » est plus particulièrement visible dans l’enfant qui naît d’eux, fruit parfait de l’union de deux personnes. Voir #Mt 19:5-6 ; #Mr 10:8 ; #1Co 6:16 ; #Ep 5:31. La monogamie permanente était et continue d’être le dessein et la loi de Dieu pour le mariage.

25  L’homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n’en avaient point honte.

tous deux nus …  point honte. Avant la chute, l’homme et la femme ignoraient le mal, et la nudité était donc naturelle et innocente. Ils trouvaient leur complète satisfaction dans la joie de leur union et de leur service pour Dieu. En principe, aucun mal venu de l’intérieur ne pouvait les atteindre; la sollicitation au péché ne pouvait venir que de l’extérieur, et elle vint effectivement de là.

 

GENÈSE 3 partiel : 1 À 7

 

1 ¶  Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l’Eternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ?

Le serpent. L’apôtre Jean identifia cette créature à Satan (cf. #Ap 12:9 ; #Ap 20:2), de même que Paul (#2Co 11:3). C’est la première apparition du serpent, manifestation de Satan, avant la chute de l’homme. La rébellion de Satan intervint donc après #Ge 1:31 (à ce moment-là, tout dans la création était bon), mais avant #Ge 3:1. #Ez 28:11-15 décrit peut-être la beauté éblouissante de Satan et #Esa 14:13-14 sa motivation à défier l’autorité de Dieu (cf. #1Jn 3:8). Satan, archange déchu et donc esprit surnaturel, a pris possession du corps d’un serpent tel qu’il était avant la chute (cf. v. #Ge 3:14 pour sa silhouette après la chute).

rusé. C’est-à-dire fourbe; cf. #Mt 10:16.

à la femme. C’est elle qui fut l’objet de l’attaque, car elle était la plus fragile des deux et avait besoin de la protection de son mari. Seule, elle ne pouvait bénéficier de l’expérience et des conseils d’Adam. Cf. #2Ti 3:6. Même si elle était sans péché, il était possible de la tenter et la séduire.

Dieu a-t-il …  dit. En fait, Satan demandait: « Est-il vrai qu’il vous empêche de jouir de cet endroit? Cela ne ressemble pas à quelqu’un de vraiment bon et gentil. Il doit y avoir une erreur. » Il fit naître le doute quant à la compréhension qu’avait Eve de la volonté de Dieu et, déguisé en ange de lumière (#2Co 11:14), il l’amena à une interprétation prétendument plus juste. Elle accueillit ses propos sans peur ni méfiance, comme s’il était un messager crédible venu du ciel et au bénéfice d’une bonne compréhension de la réalité, du fait de son habileté.

2  La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin.

3:2-3 Dans sa réponse, Eve vanta la grande liberté dont ils bénéficiaient; ils pouvaient manger de tous les fruits, à une seule exception près.

3  Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez.

vous n’y toucherez point. Il s’agit d’un ajout par rapport à l’interdiction originale (cf. #Ge 2:17). Cette instruction supplémentaire était peut-être le fait d’Adam pour assurer sa protection.

4  Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ;

3:4-5

mourrez point. Satan, enhardi par l’attitude ouverte d’Eve, prononça sans détour un mensonge qui entraîna en réalité la mort spirituelle (séparation d’avec Dieu) d’Adam et d’Eve. C’est ainsi qu’il est appelé un « menteur » et un « meurtrier dès le commencement » (#Jn 8:44). Il promet toujours de grands avantages dans ses mensonges (comme au v. #Ge 3:5), mais les conséquences sont amères: Adam et Eve connurent effectivement le bien et le mal, mais compte tenu de leur corruption personnelle, ils ne connurent pas comme Dieu connaît, dans un état de parfaite sainteté.

5  mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.

 6 ¶  La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence ; elle prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea.

bon …  agréable …  précieux. Elle décida, sans savoir vraiment ce qu’elle faisait, que Satan disait la vérité et qu’elle avait mal compris Dieu. Ce n’était pas une rébellion ouverte contre Dieu: Satan l’avait trompée en lui faisant croire qu’elle faisait le bon choix (cf. v. #Ge 3:13). Le N.T. confirme qu’Eve fut trompée (#2Co 11:3 ; #1Ti 2:14 ; #Ap 12:9).

il en mangea. Dans le cas d’Adam, il s’agit d’une transgression directe: il n’avait pas été trompé.

7  Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils connurent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures.

s’ouvrirent …  connurent …  ayant cousu. L’innocence relevée en #Ge 2:25 fut remplacée par la culpabilité et la honte (vv. #Ge 3:8-10), et dès lors ils durent compter sur leur conscience pour discerner entre le bien et leur capacité nouvellement acquise de voir et connaître le mal.

 

  

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