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 ANCIEN TESTAMENT

GENÈSE 18 suite à 23 partiel

 

 GENÈSE 18 suite : 16 À 33

16 ¶  Ces hommes se levèrent pour partir, et ils regardèrent du côté de Sodome. Abraham alla avec eux, pour les accompagner.

17  Alors l’Eternel dit : Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? … 

18:17-18 Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire? La raison pour laquelle le Seigneur permit à Abraham d’être informé à l’avance du jugement contre Sodome souligne son rôle spécial dans le plan de Dieu et l’issue certaine de l’alliance: de nombreux descendants et une grande bénédiction.

18  Abraham deviendra certainement une nation grande et puissante, et en lui seront bénies toutes les nations de la terre.

Cf. #Ga 3:8.

19  Car je l’ai choisi, afin qu’il ordonne à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie de l’Eternel, en pratiquant la droiture et la justice, et qu’ainsi l’Eternel accomplisse en faveur d’Abraham les promesses qu’il lui a faites … 

je l’ai choisi, afin qu’il ordonne. Une expression de la confiance divine qui est aussi un hommage à la fidélité, à l’obéissance et à la constance.

20  Et l’Eternel dit : Le cri contre Sodome et Gomorrhe s’est accru, et leur péché est énorme.

Le cri …  s’est accru. L’iniquité de ces deux villes, alors à son comble (cf. #Ge 15:16), avait atteint un point de non-retour devant l’Eternel. Ce dernier démontra à Abraham avec quelle justice il déterminait le moment du jugement (v. #Ge 18:21 « je vais descendre, et je verrai »).

21  C’est pourquoi je vais descendre, et je verrai s’ils ont agi entièrement selon le bruit venu jusqu’à moi ; et si cela n’est pas, je le saurai.

22  Les hommes s’éloignèrent, et allèrent vers Sodome. Mais Abraham se tint encore en présence de l’Eternel.

23 ¶  Abraham s’approcha, et dit : Feras-tu aussi périr le juste avec le méchant ?

Feras-tu aussi périr le juste avec le méchant? L’intercession pour les deux villes mauvaises commença avec une question qui témoignait de la conscience aiguë qu’avait Abraham de la compassion de Dieu envers les justes et de la distinction qu’il était capable d’opérer entre le bien et le mal (v. #Ge 18:25).

24  Peut-être y a-t-il cinquante justes au milieu de la ville : les feras-tu périr aussi, et ne pardonneras-tu pas à la ville à cause des cinquante justes qui sont au milieu d’elle ?

cinquante justes. Parmi ces justes figurait Lot (voir #2P 2:7-8).

25  Faire mourir le juste avec le méchant, en sorte qu’il en soit du juste comme du méchant, loin de toi cette manière d’agir ! loin de toi ! Celui qui juge toute la terre n’exercera-t-il pas la justice ?

Celui qui juge toute la terre n’exercera-t-il pas la justice? Question rhétorique qui montre la bonne compréhension qu’avait Abraham du caractère de Dieu: il ne pouvait faire que le bien et était au-dessus de tout reproche.

26  Et l’Eternel dit : Si je trouve dans Sodome cinquante justes au milieu de la ville, je pardonnerai à toute la ville, à cause d’eux.

27  Abraham reprit, et dit : Voici, j’ai osé parler au Seigneur, moi qui ne suis que poudre et cendre.

moi qui ne suis que poudre et cendre. La négociation d’Abraham, loin d’être une tentative de manipulation grossière ou égoïste, exprimait avec humilité et compassion son souci pour les hommes (cf. #Ge 13:8-9) et son désir d’intercéder pour l’endroit où son neveu Lot et sa famille vivaient. Il ne cherchait pas à mettre le Seigneur en colère par ses demandes répétées (vv. #Ge 18:28, #Ge 18:30, #Ge 18:32).

28  Peut-être des cinquante justes en manquera-t-il cinq : pour cinq, détruiras-tu toute la ville ? Et l’Eternel dit : Je ne la détruirai point, si j’y trouve quarante-cinq justes.

29  Abraham continua de lui parler, et dit : Peut-être s’y trouvera-t-il quarante justes. Et l’Eternel dit : Je ne ferai rien, à cause de ces quarante.

30  Abraham dit : Que le Seigneur ne s’irrite point, et je parlerai. Peut-être s’y trouvera-t-il trente justes. Et l’Eternel dit : Je ne ferai rien, si j’y trouve trente justes.

31  Abraham dit : Voici, j’ai osé parler au Seigneur. Peut-être s’y trouvera-t-il vingt justes. Et l’Eternel dit : Je ne la détruirai point, à cause de ces vingt.

32  Abraham dit : Que le Seigneur ne s’irrite point, et je ne parlerai plus que cette fois. Peut-être s’y trouvera-t-il dix justes. Et l’Eternel dit : Je ne la détruirai point, à cause de ces dix justes.

à cause de ces dix justes. En réduisant le nombre de justes de 50 à 10, Abraham semble être conscient à la fois de l’énorme méchanceté des villes concernées et de l’inefficacité du témoignage de Lot. Avec ce chiffre de dix, il pensait probablement recouvrir la famille de Lot dans son entier.

33  L’Eternel s’en alla lorsqu’il eut achevé de parler à Abraham. Et Abraham retourna dans sa demeure.

L’Eternel s’en alla …  Abraham retourna dans sa demeure. Rien de plus ne pouvait être entrepris. Le jugement était inévitable!

 

GENÈSE 19 : 1 À 38

 

1 ¶  Les deux anges arrivèrent à Sodome sur le soir ; et Lot était assis à la porte de Sodome. Quand Lot les vit, il se leva pour aller au-devant d’eux, et se prosterna la face contre terre.

deux anges. Ceux qui avaient rendu visite à Abraham avec Dieu (#Ge 18:22). Ils avaient pris une forme humaine (au v. 10 ils sont appelés « hommes »).

Lot était assis à la porte. Comme les fonctionnaires de la ville et autres citoyens importants géraient les affaires de la communauté à la porte, Lot y participait en tant que juge (v. #Ge 19:9).

2  Puis il dit : Voici, mes seigneurs, entrez, je vous prie, dans la maison de votre serviteur, et passez-y la nuit ; lavez-vous les pieds ; vous vous lèverez de bon matin, et vous poursuivrez votre route. Non, répondirent-ils, nous passerons la nuit dans la rue.

entrez …  dans la maison de votre serviteur. Lot invita les anges (vv. #Ge 19:1-3) à accepter son hospitalité non par pure courtoisie, mais pour les protéger de la perversité connue des Sodomites (cf. v. #Ge 19:8: « puisqu’ils sont venus »).

3  Mais Lot les pressa tellement qu’ils vinrent chez lui et entrèrent dans sa maison. Il leur donna un festin, et fit cuire des pains sans levain. Et ils mangèrent.

Lot les pressa tellement. Le souci de Lot pour ces étrangers était tel qu’il ne pouvait tolérer qu’ils passent la nuit dans la rue.

4 ¶  Ils n’étaient pas encore couchés que les gens de la ville, les gens de Sodome, entourèrent la maison, depuis les enfants jusqu’aux vieillards ; toute la population était accourue.

les gens de la ville …  toute la population. Le nombre impressionnant d’hommes lascifs entourant bruyamment la maison de Lot et l’étendue de la perversion morale à Sodome sont mis en évidence par les termes utilisés (« enfants jusqu’aux vieillards; toute la population ») et le but de la demande (v. #Ge 19:5 « que nous les connaissions »). Tout en admettant une possible exagération légitime dans cet emploi de « toute », il nous faut reconnaître que c’était effectivement une ville caractérisée par la méchanceté!

5  Ils appelèrent Lot, et lui dirent: Où sont les hommes qui sont entrés chez toi cette nuit ? Fais-les sortir vers nous, pour que nous les connaissions.

les connaissions. Ils voulaient avoir des relations homosexuelles avec les visiteurs. L’opinion de Dieu quant à ce comportement devint claire lorsqu’il détruisit la ville (vv. #Ge 19:23-29). Cf. #Lé 18:22, #Lé 18:29 ; #Lé 20:13 ; #Ro 1:27 ; #1Co 6:10 ; #1Ti 1:10 où les pratiques homosexuelles sont interdites et condamnées par Dieu.

6  Lot sortit vers eux à l’entrée de la maison, et ferma la porte derrière lui.

19:6-8 La réponse de Lot trahit la tension qui existait dans son éthique; son offre de satisfaire leur désir sexuel contredit son appel à ne pas faire le mal. Son attitude met en évidence la contradiction dans laquelle il vivait à Sodome (cf. #2P 2:6-8).

7  Et il dit : Mes frères, je vous prie, ne faites pas le mal !

8  Voici, j’ai deux filles qui n’ont point connu d’homme ; je vous les amènerai dehors, et vous leur ferez ce qu’il vous plaira. Seulement, ne faites rien à ces hommes puisqu’ils sont venus à l’ombre de mon toit.

vous leur ferez ce qu’il vous plaira. Les contraintes de l’hospitalité orientale et l’objectif même de son invitation (vv. #Ge 19:2-3) obligèrent Lot à leur offrir ses filles pour permettre un comportement moins déviant, même s’il était aussi mauvais, et pour protéger ses invités. Cette tentative insensée montre que, tout en étant juste aux yeux de Dieu (#2P 2:7-8), Lot avait préféré s’accommoder de certains péchés et d’une vie de foi peu solide au lieu de quitter Sodome. Mais Dieu lui manifesta sa grâce car, par la foi, il était juste à ses yeux.

9  Ils dirent : Retire-toi ! Ils dirent encore : Celui-ci est venu comme étranger, et il veut faire le juge ! Eh bien, nous te ferons pis qu’à eux. Et, pressant Lot avec violence, ils s’avancèrent pour briser la porte.

il veut faire le juge. Leur accusation laisse entendre que Lot avait déjà tenté de leur faire la morale auparavant, mais ses remarques n’étaient plus tolérées.

pressant Lot avec violence. L’homosexualité est porteuse de pulsions irrésistibles qui défient toute restriction. Même aveuglés, ils essayèrent encore de satisfaire leurs désirs (v. #Ge 19:11).

10  Les hommes étendirent la main, firent rentrer Lot vers eux dans la maison, et fermèrent la porte.

19:10-11 Lot était désormais protégé par ceux qu’il avait précédemment cherché à protéger!

11  Et ils frappèrent d’aveuglement les gens qui étaient à l’entrée de la maison, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, de sorte qu’ils se donnèrent une peine inutile pour trouver la porte.

12 ¶  Les hommes dirent à Lot : Qui as-tu encore ici ? Gendres, fils et filles, et tout ce qui t’appartient dans la ville, fais-les sortir de ce lieu.

13  Car nous allons détruire ce lieu, parce que le cri contre ses habitants est grand devant l’Eternel. L’Eternel nous a envoyés pour le détruire.

L’Eternel nous a envoyés pour le détruire. La méchanceté de la ville ayant été confirmée de façon saisissante (vv. #Ge 19:4-11), le jugement divin était la seule issue, mais la famille de Lot put y échapper (vv. #Ge 19:12-13). Cf. #Jude 7.

14  Lot sortit, et parla à ses gendres qui avaient pris ses filles : Levez-vous, dit-il, sortez de ce lieu ; car l’Eternel va détruire la ville. Mais, aux yeux de ses gendres, il parut plaisanter.

il parut plaisanter. L’avertissement donné par Lot quant au jugement à venir tombait dans la catégorie des plaisanteries aux yeux de ses beaux-fils (ou peut-être simples fiancés de ses filles).

15 ¶  Dès l’aube du jour, les anges insistèrent auprès de Lot, en disant: Lève-toi, prends ta femme et tes deux filles qui se trouvent ici, de peur que tu ne périsses dans la ruine de la ville.

16  Et comme il tardait, les hommes le saisirent par la main, lui, sa femme et ses deux filles, car l’Eternel voulait l’épargner ; ils l’emmenèrent, et le laissèrent hors de la ville.

l’Eternel voulait l’épargner. C’est la raison pour laquelle les anges, face à l’hésitation apparente de Lot (« il tardait »), le forcèrent à partir et l’escortèrent personnellement jusqu’à l’extérieur de la ville. Ailleurs, cette raison est mise en relation avec le fait que Dieu se souvint d’Abraham (v. #Ge 19:29).

17  Après les avoir fait sortir, l’un d’eux dit : Sauve-toi, pour ta vie ; ne regarde pas derrière toi, et ne t’arrête pas dans toute la plaine ; sauve-toi vers la montagne, de peur que tu ne périsses.

19:17-21 Un style de vie en milieu urbain était apparemment préférable à une vie solitaire dans les montagnes, et c’est ce qui amena Lot, profitant de la grâce qui lui avait déjà été manifestée, à négocier un lieu de refuge alternatif: une autre ville! La réponse de l’ange (v. #Ge 19:21) indique que cette ville était incluse dans le plan de jugement originel mais fut épargnée par égard pour Lot.

18  Lot leur dit : Oh ! non, Seigneur !

19  Voici, j’ai trouvé grâce à tes yeux, et tu as montré la grandeur de ta miséricorde à mon égard, en me conservant la vie ; mais je ne puis me sauver à la montagne, avant que le désastre m’atteigne, et je périrai.

20  Voici, cette ville est assez proche pour que je m’y réfugie, et elle est petite. Oh ! que je puisse m’y sauver, …  n’est-elle pas petite ? …  et que mon âme vive !

21  Et il lui dit : Voici, je t’accorde encore cette grâce, et je ne détruirai pas la ville dont tu parles.

22  Hâte-toi de t’y réfugier, car je ne puis rien faire jusqu’à ce que tu y sois arrivé. C’est pour cela que l’on a donné à cette ville le nom de Tsoar.

23  Le soleil se levait sur la terre, lorsque Lot entra dans Tsoar.

24 ¶  Alors l’Eternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de par l’Eternel.

du soufre …  de par l’Eternel. A l’aube (v. #Ge 19:23), le jugement tomba. Toute tentative d’explication naturelle cherchant notamment à montrer comment le Seigneur utilisa des matériaux volcaniques pour détruire ce lieu - doit tenir compte de cette indication d’un jugement miraculeux. Le « soufre » pouvait décrire toute substance inflammable; une éruption volcanique et un tremblement de terre accompagnés d’un violent orage détruisirent (v. #Ge 19:25) peut-être la région. On suppose que ces villes se situaient à l’extrémité méridionale de la mer Morte. Du gaz brûlant, du soufre et de la lave projetés dans les airs par une violente explosion retombèrent sur la plaine et l’enfouirent.

25  Il détruisit ces villes, toute la plaine et tous les habitants des villes, et les plantes de la terre.

26 ¶  La femme de Lot regarda en arrière, et elle devint une statue de sel.

La femme de Lot regarda en arrière. Elle paya le prix pour n’avoir pas écouté l’avertissement de l’ange qui les appelait à fuir sans regarder derrière eux (v. #Ge 19:17). Ce faisant, non seulement elle fut enfermée dans du sel, mais elle devint l’exemple poignant d’une désobéissance aux conséquences non désirées le jour du jugement (cf. #Lu 17:29-32). Le châtiment de ces villes devint proverbial pour parler du jugement porté contre le péché par Dieu (cf. #Esa 1:9 ; #Ro 9:29 ; #2P 2:5-6).

27 ¶  Abraham se leva de bon matin, pour aller au lieu où il s’était tenu en présence de l’Eternel.

28  Il porta ses regards du côté de Sodome et de Gomorrhe, et sur tout le territoire de la plaine ; et voici, il vit s’élever de la terre une fumée, comme la fumée d’une fournaise.

29  Lorsque Dieu détruisit les villes de la plaine, il se souvint d’Abraham ; et il fit échapper Lot du milieu du désastre, par lequel il bouleversa les villes où Lot avait établi sa demeure.

les villes de la plaine. Les indices archéologiques les plus probants situent Sodome et Gomorrhe au sud de la mer Morte, c’est-à-dire au sud de la péninsule appelée Lisan qui avance à l’est.

il se souvint d’Abraham. Cf. #Ge 18:23-33.

30 ¶  Lot quitta Tsoar pour la hauteur, et se fixa sur la montagne, avec ses deux filles, car il craignait de rester à Tsoar. Il habita dans une caverne, lui et ses deux filles.

craignait de rester à Tsoar. Peut-être, parce que les habitants le rendaient responsable de la destruction des autres villes ou parce qu’il craignait un jugement supplémentaire sur la région (vv. #Ge 19:17-23).

31  L’aînée dit à la plus jeune : Notre père est vieux ; et il n’y a point d’homme dans la contrée, pour venir vers nous, selon l’usage de tous les pays.

19:31-36 L’immoralité de Sodome et Gomorrhe avait tellement corrompu la pensée des filles de Lot qu’elles imaginèrent sans hésitation pouvoir être fécondées par leur propre père! Elles étaient vierges (v. #Ge 19:8), leurs sœurs mariées étaient mortes (v. #Ge 19:14), et il n’y avait plus d’hommes à épouser (v. #Ge 19:25). Leur crainte de rester sans enfants les poussa à commettre une faute grave.

32  Viens, faisons boire du vin à notre père, et couchons avec lui, afin que nous conservions la race de notre père.

33  Elles firent donc boire du vin à leur père cette nuit-là ; et l’aînée alla coucher avec son père : il ne s’aperçut ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva.

34  Le lendemain, l’aînée dit à la plus jeune : Voici, j’ai couché la nuit dernière avec mon père ; faisons-lui boire du vin encore cette nuit, et va coucher avec lui, afin que nous conservions la race de notre père.

35  Elles firent boire du vin à leur père encore cette nuit-là ; et la cadette alla coucher avec lui : il ne s’aperçut ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva.

36  Les deux filles de Lot devinrent enceintes de leur père.

37  L’aînée enfanta un fils, qu’elle appela du nom de Moab : c’est le père des Moabites, jusqu’à ce jour.

19:37-38 Les deux enfants nés de cet inceste devinrent les ancêtres des Moabites ( en violet sur la carte ) et des Ammonites ( en orange sur la carte ), ennemis constants d’Israël.

38  La plus jeune enfanta aussi un fils, qu’elle appela du nom de Ben-Ammi : c’est le père des Ammonites, jusqu’à ce jour.

 

GENÈSE 20 : 1 À 18

 

1 ¶  Abraham partit de là pour la contrée du midi ; il s’établit entre Kadès et Schur, et fit un séjour à Guérar.

Guérar. Une ville philistine à la frontière entre la région d’Israël et l’Egypte, à environ 16 km au sud de Gaza.

2  Abraham disait de Sara, sa femme : C’est ma sœur. Abimélec, roi de Guérar, fit enlever Sara.

C’est ma sœur. 25 ans après avoir dû quitter l’Egypte pour avoir menti au sujet de sa femme (#Ge 12:10-20), Abraham recourut au même stratagème.

Abimélec. Le roi qui emmena Sara dans son harem était probablement le père ou grand-père de l’Abimélec rencontré par Isaac.

3 ¶  Alors Dieu apparut en songe à Abimélec pendant la nuit, et lui dit : Voici, tu vas mourir à cause de la femme que tu as enlevée, car elle a un mari.

Dieu apparut en songe. Le Seigneur intervint à nouveau pour protéger Sara, qui s’était faite complice de son mari (v. #Ge 20:5) pour tromper le roi. Ce dernier défendit avec ferveur son innocence et son intégrité devant Dieu (vv. #Ge 20:4-6) et, en accord avec ses serviteurs, il eut une réaction appropriée de soumission à l’avertissement de Dieu (v. #Ge 20:8).

4  Abimélec, qui ne s’était point approché d’elle, répondit : Seigneur, ferais-tu périr même une nation juste ?

5  Ne m’a-t-il pas dit : C’est ma sœur ? et elle-même n’a-t-elle pas dit : C’est mon frère ? J’ai agi avec un cœur pur et avec des mains innocentes.

6  Dieu lui dit en songe : Je sais que tu as agi avec un cœur pur ; aussi t’ai-je empêché de pécher contre moi. C’est pourquoi je n’ai pas permis que tu la touchasses.

aussi t’ai-je empêché de pécher. Nonobstant les limitations que Dieu lui avait imposées, Abimélec devait encore rendre Sara pour détourner le jugement.

7  Maintenant, rends la femme de cet homme ; car il est prophète, il priera pour toi, et tu vivras. Mais, si tu ne la rends pas, sache que tu mourras, toi et tout ce qui t’appartient.

il est prophète. Abraham, malgré son mensonge, servit encore d’intermédiaire et d’intercesseur pour Abimélec (cf. vv. #Ge 20:17-18). C’est la première fois que le terme hébreu pour « prophète » est utilisé dans l’Ecriture. Il indique ici que Dieu reconnaissait Abraham comme apte à plaider en faveur d’Abimélec auprès de lui. En général cependant, le terme de « prophète » désigne non pas celui qui parle à Dieu au nom d’un homme, mais celui qui parle aux hommes au nom de Dieu.

8 ¶  Abimélec se leva de bon matin, il appela tous ses serviteurs, et leur rapporta toutes ces choses ; et ces gens furent saisis d’une grande frayeur.

9  Abimélec appela aussi Abraham, et lui dit : Qu’est-ce que tu nous as fait ? Et en quoi t’ai-je offensé, que tu aies fait venir sur moi et sur mon royaume un si grand péché ? Tu as commis à mon égard des actes qui ne doivent pas se commettre.

actes qui ne doivent pas se commettre. La confrontation entre Abraham et le roi confirmait la nature affligeante des actes du patriarche. Le prophète de Dieu dut se sentir profondément humilié de devoir être ainsi réprimandé par un roi païen.

10  Et Abimélec dit à Abraham : Quelle intention avais-tu pour agir de la sorte ?

11  Abraham répondit : Je me disais qu’il n’y avait sans doute aucune crainte de Dieu dans ce pays, et que l’on me tuerait à cause de ma femme.

20:11-13 Abraham donna trois raisons à son mensonge:

1° sa supposition, face aux vices horribles de Sodome, que toutes les autres villes, y compris Guérar, n’avaient aucune crainte de Dieu;

2° sa peur de la mort, qu’il considérait comme une circonstance atténuante pour ses actes;

3° le fait que sa femme était aussi sa demi-sœur, ce qui justifiait le mensonge et la dissimulation de leur statut conjugal.

En réalité, Abraham n’aurait pas eu besoin d’en arriver là: Dieu était capable de veiller sur sa sécurité.

12  De plus, il est vrai qu’elle est ma sœur, fille de mon père ; seulement, elle n’est pas fille de ma mère ; et elle est devenue ma femme.

13  Lorsque Dieu me fit errer loin de la maison de mon père, je dis à Sara : Voici la grâce que tu me feras ; dans tous les lieux où nous irons, dis de moi : C’est mon frère.

14 ¶  Abimélec prit des brebis et des bœufs, des serviteurs et des servantes, et les donna à Abraham ; et il lui rendit Sara, sa femme.

15  Abimélec dit : Voici, mon pays est devant toi ; demeure où il te plaira.

16  Et il dit à Sara : Voici, je donne à ton frère mille pièces d’argent ; cela te sera un voile sur les yeux pour tous ceux qui sont avec toi, et auprès de tous tu seras justifiée.

17  Abraham pria Dieu, et Dieu guérit Abimélec, sa femme et ses servantes ; et elles purent enfanter.

18  Car l’Eternel avait frappé de stérilité toute la maison d’Abimélec, à cause de Sara, femme d’Abraham.

 

GENÈSE 21 : 1 À 34

 

1 ¶  L’Eternel se souvint de ce qu’il avait dit à Sara, et l’Eternel accomplit pour Sara ce qu’il avait promis.

L’Eternel se souvint de …  Sara. Un fils naquit à ce couple âgé (vv. #Ge 21:2, #Ge 21:5, #Ge 21:7), exactement comme promis, et les 25 années d’incertitude furent enfin derrière; le rire de dérision se transforma en rire de joie (v. #Ge 21:6), et ce fut la fin de la stérilité de Sara (#Ge 11:30).

2  Sara devint enceinte, et elle enfanta un fils à Abraham dans sa vieillesse, au temps fixé dont Dieu lui avait parlé.

3  Abraham donna le nom d’Isaac au fils qui lui était né, que Sara lui avait enfanté.

4  Abraham circoncit son fils Isaac, âgé de huit jours, comme Dieu le lui avait ordonné.

5  Abraham était âgé de cent ans, à la naissance d’Isaac, son fils.

naissance d’Isaac, son fils. Vers 2065 av. J.-C., Dieu accomplit sa promesse à Abraham (#Ge 12:2 ; #Ge 15:4-5 ; #Ge 17:7).

6  Et Sara dit : Dieu m’a fait un sujet de rire ; quiconque l’apprendra rira de moi.

7  Elle ajouta : Qui aurait dit à Abraham: Sara allaitera des enfants ? Cependant je lui ai enfanté un fils dans sa vieillesse.

8  L’enfant grandit, et fut sevré ; et Abraham fit un grand festin le jour où Isaac fut sevré.

sevré. Cela se passait généralement au cours de la deuxième ou troisième année.

9 ¶  Sara vit rire le fils qu’Agar, l’Egyptienne, avait enfanté à Abraham ;

vit rire le fils qu’Agar. La cérémonie du passage de la petite enfance à l’enfance organisée en l’honneur d’Isaac fut le théâtre d’une attitude moqueuse qui offensa Sara, l’amenant à demander l’expulsion d’Ismaël et de sa mère du campement (v. #Ge 21:10).

10  et elle dit à Abraham : Chasse cette servante et son fils, car le fils de cette servante n’héritera pas avec mon fils, avec Isaac.

Chasse …  n’héritera pas. Les codes légaux de l’époque d’Abraham  par exemple, les tablettes de Nuzi et le code d’Hammourabi - interdisaient le renvoi du fils d’une esclave si un héritier légitime, naturel, était né. La demande de Sara violait donc les règles sociales, les sentiments d’Abraham et son affection pour Ismaël (v. #Ge 21:11). Abraham reçut cependant l’approbation divine et des promesses qui lui permirent de dépasser ses scrupules avant d’envoyer Agar et Ismaël dans le désert (vv. #Ge 21:12-15). Cf. #Ga 4:22-31.

11  Cette parole déplut fort aux yeux d’Abraham, à cause de son fils.

12  Mais Dieu dit à Abraham : Que cela ne déplaise pas à tes yeux, à cause de l’enfant et de ta servante. Accorde à Sara tout ce qu’elle te demandera ; car c’est d’Isaac que sortira une postérité qui te sera propre.

Cf. #Ro 9:7 ; #Hé 11:18

13  Je ferai aussi une nation du fils de ta servante ; car il est ta postérité.

Cf. v. #Ge 21:18 ; Ismaël avait environ 17 ans. Il avait donc l’âge requis pour quitter le foyer et commencer sa propre vie.

14 ¶  Abraham se leva de bon matin ; il prit du pain et une outre d’eau, qu’il donna à Agar et plaça sur son épaule ; il lui remit aussi l’enfant, et la renvoya. Elle s’en alla, et s’égara dans le désert de Beer-Schéba.

désert de Beer-Schéba. Un immense désert au sud de la région d’Israël.

15  Quand l’eau de l’outre fut épuisée, elle laissa l’enfant sous un des arbrisseaux,

16  et alla s’asseoir vis-à-vis, à une portée d’arc ; car elle disait : Que je ne voie pas mourir mon enfant ! Elle s’assit donc vis-à-vis de lui, éleva la voix et pleura.

17  Dieu entendit la voix de l’enfant ; et l’ange de Dieu appela du ciel Agar, et lui dit : Qu’as-tu, Agar ? Ne crains point, car Dieu a entendu la voix de l’enfant dans le lieu où il est.

Dieu entendit la voix de l’enfant. Lorsque le désespoir transforma le ton railleur de l’enfant en un cri d’angoisse, probablement provoqué par la soif (vv. #Ge 21:15-16), Dieu l’entendit, tout comme il avait entendu les cris d’Agar des années auparavant (#Ge 16:11). Agar dut se souvenir de la promesse faite à Abraham à propos de son fils (#Ge 17:20).

ange de Dieu. La même personne que l’ange de l’Eternel.

18  Lève-toi, prends l’enfant, saisis-le de ta main ; car je ferai de lui une grande nation.

19  Et Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits d’eau ; elle alla remplir d’eau l’outre, et donna à boire à l’enfant.

20  Dieu fut avec l’enfant, qui grandit, habita dans le désert, et devint tireur d’arc.

21  Il habita dans le désert de Paran, et sa mère lui prit une femme du pays d’Egypte.

désert de Paran. Situé dans la partie nord-est de la péninsule du Sinaï, appelée l’Arabie.

22 ¶  En ce temps-là, Abimélec, accompagné de Picol, chef de son armée, parla ainsi à Abraham : Dieu est avec toi dans tout ce que tu fais.

21:22-34 Le traité officiellement conclu entre Abimélec et Abraham garantissait le contrôle et le partage des ressources en eau, qui étaient limitées, de la région et assurait aussi au roi un traitement juste et équitable de la part du patriarche dans les années à venir.

23  Jure-moi maintenant ici, par le nom de Dieu, que tu ne tromperas ni moi, ni mes enfants, ni mes petits-enfants, et que tu auras pour moi et le pays où tu séjournes la même bienveillance que j’ai eue pour toi.

24  Abraham dit : Je le jurerai.

25  Mais Abraham fit des reproches à Abimélec, au sujet d’un puits d’eau, dont s’étaient emparés de force les serviteurs d’Abimélec.

26  Abimélec répondit : J’ignore qui a fait cette chose-là ; tu ne m’en as point informé, et moi, je ne l’apprends qu’aujourd’hui.

27  Et Abraham prit des brebis et des bœufs, qu’il donna à Abimélec ; et ils firent tous deux alliance.

28  Abraham mit à part sept jeunes brebis.

29  Et Abimélec dit à Abraham : Qu’est-ce que ces sept jeunes brebis, que tu as mises à part ?

30  Il répondit : Tu accepteras de ma main ces sept brebis, afin que cela me serve de témoignage que j’ai creusé ce puits.

31  C’est pourquoi on appelle ce lieu Beer-Schéba ; car c’est là qu’ils jurèrent l’un et l’autre.

Beer-Schéba. Situé à environ 70 km au sud-ouest de Jérusalem.

32  Ils firent donc alliance à Beer-Schéba. Après quoi, Abimélec se leva, avec Picol, chef de son armée ; et ils retournèrent au pays des Philistins.

au pays des Philistins. Abraham entra en contact avec les premières migrations de commerçants égéens qui s’installèrent dans les régions côtières du sud-ouest de Canaan, avant l’afflux des Philistins, les futurs oppresseurs d’Israël, au XIIe siècle av. J.-C.

33 ¶  Abraham planta des tamariscs à Beer-Schéba ; et là il invoqua le nom de l’Eternel, Dieu de l’éternité.

tamaris. Cet arbre servait à rappeler le traité conclu entre deux contemporains bien connus et à indiquer l’un des lieux de culte d’Abraham.

l’Eternel, Dieu de l’éternité. Un nom divin approprié qui soulignait à Abraham la nature immuable et éternelle de l’alliance que Dieu avait conclue avec lui, en dépit du fait qu’il n’était encore qu’un résident étranger dans le pays (cf. #Ge 23:4).

34  Abraham séjourna longtemps dans le pays des Philistins.

 

GENÈSE 22 : 1 À 24

 

1 ¶  Après ces choses, Dieu mit Abraham à l’épreuve, et lui dit : Abraham ! Et il répondit : Me voici !

Dieu mit Abraham à l’épreuve. Il ne s’agissait pas d’une tentation; Dieu voulait plutôt sonder le cœur d’Abraham (cf. #Ja 1:2-4, #Ja 1:12-18).

2  Dieu dit : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac ; va-t’en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que je te dirai.

Prends ton fils …  offre-le. Cet ordre renversant déclencha une épreuve particulière pour Abraham: le sacrifice de son fils unique (répété 3 fois par Dieu, vv. 2, 12, 16). Il allait devoir tuer son fils (âgé de plus de 20 ans) et, avec cela, mettre fin à la promesse de l’alliance. Un tel acte semblait irrationnel, pourtant Abraham obéit (v. #Ge 22:3).

Morija. Traditionnellement associé à Jérusalem et à l’endroit où le temple de Salomon fut construit plus tard (cf. #2Ch 3:1).

3 ¶  Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l’holocauste, et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit.

4  Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin.

Le troisième jour. Sans hésitation et sans retard, Abraham se leva tôt (v. #Ge 22:3) pour le voyage de trois jours de Beer-Schéba à Morija, l’une des montagnes de la région de Jérusalem.

5  Et Abraham dit à ses serviteurs : Restez ici avec l’âne ; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous.

moi et le jeune homme, nous irons …  nous reviendrons. Le voyage lui avait amplement laissé le temps de réfléchir aux ordres de Dieu, mais sans faiblir ni mettre en doute la moralité du sacrifice humain ou les buts de Dieu, Abraham, plein de confiance, assura ses serviteurs de leur retour et poursuivit avec le nécessaire pour le sacrifice (v. #Ge 22:6). D’après #Hé 11:17-19, il était si convaincu de la permanence de la promesse de Dieu qu’il croyait que, si Isaac mourait, Dieu le ressusciterait (voir les notes) ou lui fournirait un substitut (v. #Ge 22:8).

6  Abraham prit le bois pour l’holocauste, le chargea sur son fils Isaac, et porta dans sa main le feu et le couteau. Et ils marchèrent tous deux ensemble.

7  Alors Isaac, parlant à Abraham, son père, dit : Mon père ! Et il répondit: Me voici, mon fils ! Isaac reprit : Voici le feu et le bois ; mais où est l’agneau pour l’holocauste ?

8  Abraham répondit : Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l’agneau pour l’holocauste. Et ils marchèrent tous deux ensemble.

9  Lorsqu’ils furent arrivés au lieu que Dieu lui avait dit, Abraham y éleva un autel, et rangea le bois. Il lia son fils Isaac, et le mit sur l’autel, par-dessus le bois.

22:9-10

Rien n’aurait pu mettre plus en relief la confiance d’Abraham en Dieu que ses préparatifs pour tuer son fils unique. Cf. #Hé 11:17-19.

10  Puis Abraham étendit la main, et prit le couteau, pour égorger son fils.

11 ¶  Alors l’ange de l’Eternel l’appela des cieux, et dit : Abraham ! Abraham ! Et il répondit : Me voici !

12  L’ange dit : N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien ; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique.

je sais maintenant. Abraham réussit le test (v. #Ge 22:1). Il fit preuve du genre de foi auquel Dieu répond par la justification.

13  Abraham leva les yeux, et vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes ; et Abraham alla prendre le bélier, et l’offrit en holocauste à la place de son fils.

à la place de son fils. La notion d’expiation substitutive est ainsi introduite; elle s’accomplira à la mort de Christ (#Esa 53:4-6 ; #Jn 1:29 ; #2Co 5:21).

14  Abraham donna à ce lieu le nom de Jehova-Jiré. C’est pourquoi l’on dit aujourd’hui : A la montagne de l’Eternel il sera pourvu.

15 ¶  L’ange de l’Eternel appela une seconde fois Abraham des cieux,

22:15-18

Dans la confirmation officielle de son alliance avec Abraham, l’Eternel en mentionna les trois éléments ; nation, postérité et bénédiction - tout en insistant sur la conquête du pays promis (v. #Ge 22:17 « possédera la porte de ses ennemis »).

16  et dit : Je le jure par moi-même, parole de l’Eternel ! parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas refusé ton fils, ton unique,

22:16-17

Cf. #Ge 12:1-3 ; #Ge 15:13-18 ; #Ge 17:2, #Ge 22:7 ; #Hé 6:13-14.

17  je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer ; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis.

possédera la porte de ses ennemis. Cf. #Ge 24:60. Allusion aux victoires remportées contre les ennemis ainsi qu’au contrôle de leurs villes.

18  Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix.

Cf. #Ac 3:25.  

19 Abraham étant retourné vers ses serviteurs, ils se levèrent et s’en allèrent ensemble à Beer-Schéba ; car Abraham demeurait à Beer-Schéba.

20 ¶  Après ces choses, on fit à Abraham un rapport, en disant : Voici, Milca a aussi enfanté des fils à Nachor, ton frère:

22:20-24

on fit à Abraham un rapport. Cela prouve que, malgré les distances géographiques, les informations relatives aux généalogies circulaient dans le Croissant Fertile. Abraham apprit notamment la naissance de Rebecca, une cousine d’Isaac, fille de Bethuel (v. #Ge 22:23). Abraham et Sara n’avaient donc pas rompu tous les liens avec leur patrie d’origine. Le frère d’Abraham, Nachor, vivait encore en Mésopotamie, et ils ne s’étaient pas revus depuis plus de 60 ans.

21  Uts, son premier-né, Buz, son frère, Kemuel, père d’Aram,

22  Késed, Hazo, Pildasch, Jidlaph et Bethuel.

23  Bethuel a engendré Rebecca. Ce sont là les huit fils que Milca a enfantés à Nachor, frère d’Abraham.

24  Sa concubine, nommée Réuma, a aussi enfanté Thébach, Gaham, Tahasch et Maaca.

  

GENÈSE 23 partiel : 1 À 13

 

1 ¶  La vie de Sara fut de cent vingt-sept ans : telles sont les années de la vie de Sara.

23:1-2

Bien que la mention de l’âge de Sara  c’est la seule femme dans l’Ecriture dont nous connaissions l’âge de la mort - puisse mettre en évidence son importance dans le plan de Dieu, elle rappelle surtout qu’elle avait vu la naissance de son fils unique à un âge très avancé (90 ans, cf. #Ge 17:17) et que Dieu était intervenu afin de tenir parole envers Abraham et elle. Son décès peut être situé vers 2028 av. J.-C.

2  Sara mourut à Kirjath-Arba, qui est Hébron, dans le pays de Canaan ; et Abraham vint pour mener deuil sur Sara et pour la pleurer.

3 ¶  Abraham se leva de devant son mort, et parla ainsi aux fils de Heth:

fils de Heth. Une colonie de Héthiens ou Hittites originaire de l’Anatolie (Turquie actuelle) s’était établie en Canaan, bien loin de chez elle.

4  Je suis étranger et habitant parmi vous ; donnez-moi la possession d’un sépulcre chez vous, pour enterrer mon mort et l’ôter de devant moi.

donnez-moi la possession. Ces négociations pour l’achat (« donnez » signifie ici « vendez ») d’une propriété furent menées en accord avec les coutumes hittites de l’époque: Abraham voulut payer la valeur marchande du sépulcre (v. #Ge 23:9).

5  Les fils de Heth répondirent à Abraham, en lui disant:

6  Ecoute-nous, mon seigneur ! Tu es un prince de Dieu au milieu de nous ; enterre ton mort dans celui de nos sépulcres que tu choisiras ; aucun de nous ne te refusera son sépulcre pour enterrer ton mort.

prince de Dieu au milieu de nous. Le rang et la réputation d’Abraham lui valaient d’être respecté et considéré comme un chef, ce qui poussa ses voisins (des Hittites) à lui offrir gratuitement leurs meilleurs sépulcres. Ils l’aidèrent ensuite à acheter une grotte qui appartenait à un riche voisin, un dénommé Ephron (vv. #Ge 23:7-9) que lui-même ne connaissait pas.

 7  Abraham se leva, et se prosterna devant le peuple du pays, devant les fils de Heth.

8  Et il leur parla ainsi : Si vous permettez que j’enterre mon mort et que je l’ôte de devant mes yeux, écoutez-moi, et priez pour moi Ephron, fils de Tsochar,

9  de me céder la caverne de Macpéla, qui lui appartient, à l’extrémité de son champ, de me la céder contre sa valeur en argent, afin qu’elle me serve de possession sépulcrale au milieu de vous.

10  Ephron était assis parmi les fils de Heth. Et Ephron, le Héthien, répondit à Abraham, en présence des fils de Heth et de tous ceux qui entraient par la porte de sa ville:

était assis. Probablement à la porte de la ville où se traitaient les affaires.

11  Non, mon seigneur, écoute-moi ! Je te donne le champ, et je te donne la caverne qui y est. Je te les donne, aux yeux des fils de mon peuple : enterre ton mort.

Je te donne le champ. Il ne s’agissait pas d’un geste de générosité: Ephron y était contraint par le régime féodal hittite qui reliait la possession d’un terrain aux services envers un dirigeant. Avec le terrain, Abraham devrait aussi s’acquitter des responsabilités féodales qui y étaient liées, en particulier des taxes et devoirs. Cela semble avoir suscité quelques craintes chez Ephron, d’où l’offre du terrain.

12  Abraham se prosterna devant le peuple du pays.

13  Et il parla ainsi à Ephron, en présence du peuple du pays : Ecoute-moi, je te prie ! Je donne le prix du champ : accepte-le de moi ; et j’y enterrerai mon mort.

 

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