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 ANCIEN TESTAMENT

GENÈSE  27 suite à 31 partiel

 

GENÈSE 27 suite : 12 À 46

 

12  Peut-être mon père me touchera-t-il, et je passerai à ses yeux pour un menteur, et je ferai venir sur moi la malédiction, et non la bénédiction.

je passerai à ses yeux pour un menteur. Jacob, et c’est tout à son honneur, commença par rejeter la proposition: les différences entre lui et Esaü ne tromperaient sûrement pas son père et pourraient résulter en une malédiction au lieu d’une bénédiction, punition bien méritée pour la supercherie.

13  Sa mère lui dit : Que cette malédiction, mon fils, retombe sur moi ! Ecoute seulement ma voix, et va me les prendre.

Que cette malédiction …  retombe sur moi! Puisque sa mère assumait la pleine responsabilité du plan et porterait la malédiction si elle devait être prononcée, Jacob acquiesça et suivit ses instructions.

14  Jacob alla les prendre, et les apporta à sa mère, qui fit un mets comme son père aimait.

15  Ensuite, Rebecca prit les vêtements d’Esaü, son fils aîné, les plus beaux qui se trouvaient à la maison, et elle les fit mettre à Jacob, son fils cadet.

prit les vêtements d’Esaü, son fils aîné. Esaü était marié depuis 37 ans (cf. v. #Ge 27:1 ; #Ge 26:35), vivait dans ses tentes, et ses propres épouses s’occupaient de lui; alors comment se fait-il que ses meilleurs habits se soient trouvés chez sa mère? Peut-être, s’agissait-il de tenues officielles réservées aux fonctions sacerdotales du chef de famille, qu’elle conservait jusqu’au moment où ce rôle devait être transmis au fils aîné. Esaü les avait certainement portées, ce qui expliquait leur odeur (v. #Ge 27:27).

16  Elle couvrit ses mains de la peau des chevreaux, et son cou qui était sans poil.

17  Et elle plaça dans la main de Jacob, son fils, le mets et le pain qu’elle avait préparés.

18 ¶  Il vint vers son père, et dit : Mon père ! Et Isaac dit : Me voici ! qui es-tu, mon fils ?

19  Jacob répondit à son père : Je suis Esaü, ton fils aîné ; j’ai fait ce que tu m’as dit. Lève-toi, je te prie, assieds-toi, et mange de mon gibier, afin que ton âme me bénisse.

20  Isaac dit à son fils : Eh quoi ! tu en as déjà trouvé, mon fils ! Et Jacob répondit : C’est que l’Eternel, ton Dieu, l’a fait venir devant moi.

C’est que l’Eternel, ton Dieu, l’a fait venir devant moi. La question tout à fait légitime d’Isaac (la chasse prenait du temps et Jacob était revenu rapidement de l’enclos avec des chevreaux) offrit à Jacob une issue: se confesser et mettre fin à la supercherie. Mais, avec une aisance déconcertante, conscient qu’il avait besoin de la confirmation irrévocable d’Isaac même s’il avait acheté le droit d’aînesse, il attribua son succès de chasse à la providence de Dieu. Un mensonge en entraînant un autre, un canevas embrouillé commença à se tisser (vv. #Ge 27:21-24). Même si Jacob reçut effectivement la bénédiction d’Isaac, la supercherie engendra de graves conséquences:

1° il ne revit plus jamais sa mère après cet événement;

2° Esaü voulut sa mort;

3° Laban, son oncle, le trompa;

4° sa vie familiale fut une longue suite de conflits;

5° il fut exilé pendant des années loin de sa famille.

Compte tenu de la promesse de Dieu, il aurait reçu le droit d’aînesse (#Ge 25:23). Il n’avait pas à inventer cette supercherie avec sa mère.

21  Isaac dit à Jacob : Approche donc, et que je te touche, mon fils, pour savoir si tu es mon fils Esaü, ou non.

22  Jacob s’approcha d’Isaac, son père, qui le toucha, et dit : La voix est la voix de Jacob, mais les mains sont les mains d’Esaü.

23  Il ne le reconnut pas, parce que ses mains étaient velues, comme les mains d’Esaü, son frère ; et il le bénit.

24  Il dit : C’est toi qui es mon fils Esaü ? Et Jacob répondit : C’est moi.

25  Isaac dit : Sers-moi, et que je mange du gibier de mon fils, afin que mon âme te bénisse. Jacob le servit, et il mangea ; il lui apporta aussi du vin, et il but.

26  Alors Isaac, son père, lui dit : Approche donc, et baise-moi, mon fils.

27  Jacob s’approcha, et le baisa. Isaac sentit l’odeur de ses vêtements ; puis il le bénit, et dit : Voici, l’odeur de mon fils est comme l’odeur d’un champ que l’Eternel a béni.

27:27-29

Finalement, après avoir balayé tous les doutes, Isaac prononça la bénédiction sur Jacob, comme s’il avait Esaü, l’homme de la terre, en face de lui. Il pria pour sa prospérité et sa supériorité et termina en répétant les paroles de Dieu à Abraham (v. #Ge 27:29c; cf. #Ge 12:1-3). Ses paroles indiquent qu’il pensait que la lignée de l’alliance devrait se perpétuer par son fils aîné, Esaü.

28  Que Dieu te donne de la rosée du ciel Et de la graisse de la terre, Du blé et du vin en abondance !

29  Que des peuples te soient soumis, Et que des nations se prosternent devant toi ! Sois le maître de tes frères, Et que les fils de ta mère se prosternent devant toi ! Maudit soit quiconque te maudira, Et béni soit quiconque te bénira.

30 ¶  Isaac avait fini de bénir Jacob, et Jacob avait à peine quitté son père Isaac, qu’Esaü, son frère, revint de la chasse.

31  Il fit aussi un mets, qu’il porta à son père ; et il dit à son père : Que mon père se lève et mange du gibier de son fils, afin que ton âme me bénisse !

32  Isaac, son père, lui dit : Qui es-tu ? Et il répondit : Je suis ton fils aîné, Esaü.

33  Isaac fut saisi d’une grande, d’une violente émotion, et il dit : Qui est donc celui qui a chassé du gibier, et me l’a apporté ? J’ai mangé de tout avant que tu vinsses, et je l’ai béni. Aussi sera-t-il béni.

Isaac …  une violente émotion. Visiblement choqué par l’arrivée d’Esaü et la découverte du scandale, le père, se souvenant des paroles du Seigneur à Rebecca (#Ge 25:23), refusa de retirer la bénédiction et confirma sa validité: « Aussi sera-t-il béni » et plus loin: « Voici, je l’ai établi ton maître » et « tu seras asservi à ton frère » (vv. #Ge 27:37, #Ge 27:40). Puisqu’il prit tout à coup conscience qu’il s’était opposé pendant des années à la volonté de Dieu, le choc dut être double.

34  Lorsque Esaü entendit les paroles de son père, il poussa de forts cris, pleins d’amertume, et il dit à son père: Bénis-moi aussi, mon père !

35  Isaac dit : Ton frère est venu avec ruse, et il a enlevé ta bénédiction.

Bénis-moi aussi. Esaü s’attendait à recevoir la bénédiction car il s’était identifié à son père en tant que premier-né (v. #Ge 27:32). Angoissé à l’idée de perdre cette importante bénédiction paternelle et se comportant avec amertume en victime innocente (v. #Ge 27:36), il rejeta la responsabilité de cette perte du droit d’aînesse et de la bénédiction sur Jacob et supplia son père de lui accorder une parole de bénédiction en compensation (vv. #Ge 27:36, #Ge 27:38).

36  Esaü dit : Est-ce parce qu’on l’a appelé du nom de Jacob qu’il m’a supplanté deux fois ? Il a enlevé mon droit d’aînesse, et voici maintenant qu’il vient d’enlever ma bénédiction. Et il dit : N’as-tu point réservé de bénédiction pour moi ?

37  Isaac répondit, et dit à Esaü: Voici, je l’ai établi ton maître, et je lui ai donné tous ses frères pour serviteurs, je l’ai pourvu de blé et de vin : que puis-je donc faire pour toi, mon fils ?

38  Esaü dit à son père : N’as-tu que cette seule bénédiction, mon père ? Bénis-moi aussi, mon père ! Et Esaü éleva la voix, et pleura.

39  Isaac, son père, répondit, et lui dit : Voici ! Ta demeure sera privée de la graisse de la terre Et de la rosée du ciel, d’en haut.

27:39-40

Dans sa prière, Isaac demanda pour Esaü la prospérité et l’infériorité; il confirma donc la validité des paroles dites à Jacob et remplaça « sois le maître de tes frères » par « tu seras asservi à ton frère » (vv. #Ge 27:29, #Ge 27:40). Cette bénédiction secondaire ne pouvait remplacer l’initiale.

40  Tu vivras de ton épée, Et tu seras asservi à ton frère ; Mais en errant librement çà et là, Tu briseras son joug de dessus ton cou.

briseras son joug de dessus ton cou. Au cours de l’histoire, les Edomites, descendants d’Esaü, combattirent maintes fois les Israélites et échappèrent à plusieurs reprises à leur domination (#2R 8:20 ; #2Ch 21:8-10 ; #2Ch 28:16-17).

41 ¶  Esaü conçut de la haine contre Jacob, à cause de la bénédiction dont son père l’avait béni ; et Esaü disait en son cœur : Les jours du deuil de mon père vont approcher, et je tuerai Jacob, mon frère.

Les jours du deuil de mon père. Esaü pensait de toute évidence que son père allait bientôt mourir (v. #Ge 27:1) et ainsi, par respect pour son vieux père, il remit l’assassinat à plus tard. Isaac vécut encore 43 ans

42  On rapporta à Rebecca les paroles d’Esaü, son fils aîné. Elle fit alors appeler Jacob, son fils cadet, et elle lui dit : Voici, Esaü, ton frère, veut tirer vengeance de toi, en te tuant.

43  Maintenant, mon fils, écoute ma voix ! Lève-toi, fuis chez Laban, mon frère, à Charan ;

44  et reste auprès de lui quelque temps, jusqu’à ce que la fureur de ton frère s’apaise,

45  jusqu’à ce que la colère de ton frère se détourne de toi, et qu’il oublie ce que tu lui as fait. Alors je te ferai revenir. Pourquoi serais-je privée de vous deux en un même jour ?

privée de vous deux en un même jour. Rebecca comprit qu’elle risquait de perdre ses deux fils puisque, après l’assassinat de Jacob, le plus proche parent traquerait Esaü et le tuerait à son tour.

46  Rebecca dit à Isaac : Je suis dégoûtée de la vie, à cause des filles de Heth. Si Jacob prend une femme, comme celles-ci, parmi les filles de Heth, parmi les filles du pays, à quoi me sert la vie ?

filles de Heth. Les femmes indigènes héthiennes (ou hittites).

 

GENÈSE 28 : 1 À 22

 

1 ¶  Isaac appela Jacob, le bénit, et lui donna cet ordre : Tu ne prendras pas une femme parmi les filles de Canaan.

28:1-2

prends-y une femme. Soucieuse de la sécurité de son fils, Rebecca convainquit facilement son mari qu’il était temps de lui chercher une femme non cananéenne dans leur patrie, de préférence parmi leurs proches parents (vv. #Ge 28:2, #Ge 28:5). Ils avaient eux-mêmes vécu cette situation (voir #Ge 24:1-4).

2  Lève-toi, va à Paddan-Aram, à la maison de Bethuel, père de ta mère, et prends-y une femme d’entre les filles de Laban, frère de ta mère.

3  Que le Dieu tout-puissant te bénisse, te rende fécond et te multiplie, afin que tu deviennes une multitude de peuples !

Dieu Tout-Puissant. D’une manière significative, Isaac choisit de bénir Jacob en citant El-Schaddaï (en hébreu). C’était le nom synonyme de puissance souveraine que Dieu avait utilisé pour se présenter à Abraham lors de la confirmation de l’alliance (#Ge 17:1), ce qui devait être un facteur encourageant à la fois pour lui et pour son fils.

28:3-4

Cette bénédiction patriarcale supplémentaire dévoile l’état des réflexions d’Isaac: il avait enfin compris que les bénédictions divines passeraient par Jacob, à qui s’appliquaient aussi les promesses de l’alliance abrahamique concernant la postérité et le pays. Quel revirement dans ses vœux et sa compréhension (cf. #Ge 27:27-29)! Le fait qu’il ne possédait pas encore ce pays exprimé par les mots « où tu habites comme étranger » - n’atténuait pas sa conviction de la fiabilité de la promesse divine.

4  Qu’il te donne la bénédiction d’Abraham, à toi et à ta postérité avec toi, afin que tu possèdes le pays où tu habites comme étranger, et qu’il a donné à Abraham !

5  Et Isaac fit partir Jacob, qui s’en alla à Paddan-Aram, auprès de Laban, fils de Bethuel, l’Araméen, frère de Rebecca, mère de Jacob et d’Esaü.

Isaac fit partir Jacob. Vers 1928 av. J.-C. Ce départ fut sans doute très pénible pour le casanier qu’était Jacob.

6 ¶  Esaü vit qu’Isaac avait béni Jacob, et qu’il l’avait envoyé à Paddan-Aram pour y prendre une femme, et qu’en le bénissant il lui avait donné cet ordre : Tu ne prendras pas une femme parmi les filles de Canaan.

7  Il vit que Jacob avait obéi à son père et à sa mère, et qu’il était parti pour Paddan-Aram.

8  Esaü comprit ainsi que les filles de Canaan déplaisaient à Isaac, son père.

9  Et Esaü s’en alla vers Ismaël. Il prit pour femme, outre les femmes qu’il avait, Mahalath, fille d’Ismaël, fils d’Abraham, et sœur de Nebajoth.

Esaü s’en alla vers Ismaël. Un nouveau mariage, cette fois dans la lignée d’Abraham, semble être le stratagème d’Esaü pour gagner la faveur de son père (vv. #Ge 28:6, #Ge 28:8) et montre sa volonté d’obéir comme son frère (v. #Ge 28:7). Il espérait plaire à ses parents, racheter ses fautes passées et peut-être faire changer son père d’avis. Il aggrava en fait son cas en ajoutant à ses épouses païennes (#Ge 26:34-35) une femme issue d’une branche de la famille que Dieu avait rejetée.

10 ¶  Jacob partit de Beer-Schéba, et s’en alla à Charan.

28:10-15

Pour la première fois et de manière significative, alors que Jacob voyageait hors de Canaan, Dieu se révéla à lui et lui confirma les trois éléments de l’alliance conclue avec Abraham (pays, postérité et bénédiction, vv. 13-14). Plus tard, Dieu rappellerait cet événement à Jacob lorsqu’il lui dirait de rentrer chez lui (#Ge 31:13), et le patriarche le rappellerait aux membres de sa famille lorsqu’il les inviterait à se purifier avant de pouvoir retourner à Béthel (#Ge 35:3).

11  Il arriva dans un lieu où il passa la nuit ; car le soleil était couché. Il y prit une pierre, dont il fit son chevet, et il se coucha dans ce lieu-là.

dans un lieu. Identifié au v. 19 comme Béthel, au nord de Jérusalem. Il y passa la nuit en plein air.

12  Il eut un songe. Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son sommet touchait au ciel. Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle.

une échelle …  les anges de Dieu montaient et descendaient. Description vivante de l’implication personnelle du Seigneur dans les affaires terrestres, et en particulier dans celles qui se rapportaient aux promesses divines dans la vie de Jacob (vv. #Ge 28:13-15). Ce rêve dut encourager le voyageur solitaire: les messagers angéliques personnels de Dieu assuraient l’exécution de sa volonté et de ses plans. Les anges se trouvaient probablement sur des marches plutôt que sur une échelle.

13  Et voici, l’Eternel se tenait au-dessus d’elle ; et il dit : Je suis l’Eternel, le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je la donnerai à toi et à ta postérité.

14  Ta postérité sera comme la poussière de la terre ; tu t’étendras à l’occident et à l’orient, au septentrion et au midi ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité.

15  Voici, je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai dans ce pays ; car je ne t’abandonnerai point, que je n’aie exécuté ce que je te dis.

te garderai …  te ramènerai. Une promesse plus qu’opportune, réconfortante et rassurante, qui resterait gravée dans le cœur de Jacob pendant son séjour à Charan (voir #Ge 30:25): son départ forcé de Canaan n’abrogerait aucune des promesses que Dieu lui avait faites.

16 ¶  Jacob s’éveilla de son sommeil et il dit : Certainement, l’Eternel est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas !

17  Il eut peur, et dit : Que ce lieu est redoutable ! C’est ici la maison de Dieu, c’est ici la porte des cieux !

18  Et Jacob se leva de bon matin ; il prit la pierre dont il avait fait son chevet, il la dressa pour monument, et il versa de l’huile sur son sommet.

28:18-21

pour monument. Il était courant de donner une signification religieuse à un endroit particulier au moyen d’une pierre. Une libation, un changement de nom du lieu et un vœu de fidélité au Seigneur en échange de la protection et de la bénédiction promises complétèrent la cérémonie de consécration de Béthel, littéralement la « maison de Dieu ».

19  Il donna à ce lieu le nom de Béthel ; mais la ville s’appelait auparavant Luz.

20  Jacob fit un vœu, en disant: Si Dieu est avec moi et me garde pendant ce voyage que je fais, s’il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir,

21  et si je retourne en paix à la maison de mon père, alors l’Eternel sera mon Dieu ;

22  cette pierre, que j’ai dressée pour monument, sera la maison de Dieu ; et je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras.

la dîme. Même si elle ne correspondait pas à un commandement de Dieu, la dîme était de toute évidence déjà connue et pratiquée volontairement; elle servait à reconnaître la bienfaisance providentielle de Dieu dans la vie du donateur. Jacob semble proposer un marché à Dieu, comme s’il voulait acheter sa faveur plutôt que le remercier et l’adorer, mais il vaut mieux traduire le « si » (v. #Ge 28:20) par « puisque » et considérer le vœu et l’offrande de Jacob comme une adoration sincère basée sur sa confiance en la promesse de Dieu (vv. #Ge 28:13-15)

 

GENÈSE 29 : 1 À 35

 

1 ¶  Jacob se mit en marche, et s’en alla au pays des fils de l’Orient.

29:1-4

Comme par hasard, dès son arrivée, il rencontra des bergers qui connaissaient Laban et Rachel; cela reflétait bien la main directrice de Dieu sur sa vie, comme promis (#Ge 28:15).

2  Il regarda. Et voici, il y avait un puits dans les champs ; et voici, il y avait à côté trois troupeaux de brebis qui se reposaient, car c’était à ce puits qu’on abreuvait les troupeaux. Et la pierre sur l’ouverture du puits était grande.

29:2-3

la pierre …  grande. Ce puits avait été recouvert et son utilisation contrôlée (vv. #Ge 29:7-8), peut-être pour éviter l’évaporation de l’eau, si précieuse, ou pour éviter qu’il ne soit rempli de poussière ou utilisé sans discernement.

3  Tous les troupeaux se rassemblaient là ; on roulait la pierre de dessus l’ouverture du puits, on abreuvait les troupeaux, et l’on remettait la pierre à sa place sur l’ouverture du puits.

4  Jacob dit aux bergers : Mes frères, d’où êtes-vous ? Ils répondirent : Nous sommes de Charan.

5  Il leur dit : Connaissez-vous Laban, fils de Nachor ? Ils répondirent : Nous le connaissons.

Laban, fils de Nachor. Le terme de « fils » désigne ici un descendant mâle, car il était en fait le petit-fils de Nachor (cf. #Ge 22:20-23). Il y a parfois une certaine approximation dans les généalogies.

6  Il leur dit : Est-il en bonne santé ? Ils répondirent : Il est en bonne santé ; et voici Rachel, sa fille, qui vient avec le troupeau.

29:6-8

Il semble que Jacob ait essayé de pousser ces hommes à faire boire leurs troupeaux rapidement pour qu’ils repartent et qu’il puisse rester seul avec Rachel.

7  Il dit : Voici, il est encore grand jour, et il n’est pas temps de rassembler les troupeaux ; abreuvez les brebis, puis allez, et faites-les paître.

8  Ils répondirent : Nous ne le pouvons pas, jusqu’à ce que tous les troupeaux soient rassemblés ; c’est alors qu’on roule la pierre de dessus l’ouverture du puits, et qu’on abreuve les brebis.

9 ¶  Comme il leur parlait encore, survint Rachel avec le troupeau de son père ; car elle était bergère.

leur parlait encore. La langue de Charan était l’araméen ou le chaldéen et était connue d’Abraham et de ses fils. Nous ignorons comment les patriarches ont communiqué avec les Cananéens et les Egyptiens au cours de leurs voyages, mais il faut croire qu’ils étaient doués en langues, sachant plus que l’hébreu et l’araméen.

10  Lorsque Jacob vit Rachel, fille de Laban, frère de sa mère, et le troupeau de Laban, frère de sa mère, il s’approcha, roula la pierre de dessus l’ouverture du puits, et abreuva le troupeau de Laban, frère de sa mère.

29:10-14

Le neveu de Laban était accueilli à la maison, 97 ans après le départ de Rebecca.

11  Et Jacob baisa Rachel, il éleva la voix et pleura.

12  Jacob apprit à Rachel qu’il était parent de son père, qu’il était fils de Rebecca. Et elle courut l’annoncer à son père.

13  Dès que Laban eut entendu parler de Jacob, fils de sa sœur, il courut au-devant de lui, il l’embrassa et le baisa, et il le fit venir dans sa maison. Jacob raconta à Laban toutes ces choses.

14  Et Laban lui dit : Certainement, tu es mon os et ma chair. Jacob demeura un mois chez Laban.

un mois. Dans cette région, la tradition permettait à un étranger de séjourner trois jours chez son hôte. Le quatrième jour, il devait dire son nom et le but de sa venue. Après cela, il pouvait rester s’il travaillait, sur la base d’un accord (v. #Ge 29:15).

15 ¶  Puis Laban dit à Jacob : Parce que tu es mon parent, me serviras-tu pour rien ? Dis-moi quel sera ton salaire.

16  Or, Laban avait deux filles : l’aînée s’appelait Léa, et la cadette Rachel.

17  Léa avait les yeux délicats ; mais Rachel était belle de taille et belle de figure.

yeux délicats. Ils étaient probablement de couleur claire, contrairement à la couleur foncée plus courante. C’était considéré comme une tare.

18  Jacob aimait Rachel, et il dit : Je te servirai sept ans pour Rachel, ta fille cadette.

29:18-30

L’amour et le fait qu’il travaillait pour payer la dot (vv. #Ge 29:18-20) permirent à Jacob de vivre heureux pendant ses sept premières années chez Laban, plus comme un fils adoptif que comme un simple employé. Mais le trompeur qu’il était (#Ge 27:1-29) allait être trompé à son tour (vv. #Ge 29:22-25). Les coutumes locales quant au mariage (v. #Ge 29:26), son amour pour Rachel et l’envie de Laban d’obtenir une plus grosse dot (vv. #Ge 29:27-30), tout contribua à donner à Jacob, non seulement sept années de travail supplémentaire, mais aussi deux femmes jalouses qui tombèrent dans le piège de la course aux grossesses (#Ge 30:1-21).

19  Et Laban dit : J’aime mieux te la donner que de la donner à un autre homme. Reste chez moi !

20  Ainsi Jacob servit sept années pour Rachel : et elles furent à ses yeux comme quelques jours, parce qu’il l’aimait.

21  Ensuite Jacob dit à Laban : Donne-moi ma femme, car mon temps est accompli : et j’irai vers elle.

22  Laban réunit tous les gens du lieu, et fit un festin.

23  Le soir, il prit Léa, sa fille, et l’amena vers Jacob, qui s’approcha d’elle.

La supercherie fut possible grâce à l’obscurité et à la coutume de voiler la jeune épouse (#Ge 24:65).

29:23, 30

s’approcha …  alla aussi vers. Euphémismes pour parler de la consommation du mariage.

24  Et Laban donna pour servante à Léa, sa fille, Zilpa, sa servante.

25  Le lendemain matin, voilà que c’était Léa. Alors Jacob dit à Laban : Qu’est-ce que tu m’as fait ? N’est-ce pas pour Rachel que j’ai servi chez toi ? Pourquoi m’as-tu trompé ?

26  Laban dit : Ce n’est point la coutume dans ce lieu de donner la cadette avant l’aînée.

27  Achève la semaine avec celle-ci, et nous te donnerons aussi l’autre pour le service que tu feras encore chez moi pendant sept nouvelles années.

29:27, 30

Il semble que Laban ait accepté de donner Rachel à Jacob après une semaine d’union avec Léa et avant les sept nouvelles années de service.

28  Jacob fit ainsi, et il acheva la semaine avec Léa ; puis Laban lui donna pour femme Rachel, sa fille.

lui donna pour femme Rachel. Une telle consanguinité n’était pas conforme à la volonté de Dieu, et le code mosaïque l’interdit plus tard (#Lé 18:18). La polygamie engendre toujours du chagrin, comme ce fut le cas pour Jacob.

29  Et Laban donna pour servante à Rachel, sa fille, Bilha, sa servante.

30  Jacob alla aussi vers Rachel, qu’il aimait plus que Léa ; et il servit encore chez Laban pendant sept nouvelles années.

31 ¶  L’Eternel vit que Léa n’était pas aimée ; et il la rendit féconde, tandis que Rachel était stérile.

Léa n’était pas aimée …  Rachel était stérile. Quel contraste entre la bien-aimée (vv. #Ge 29:18, #Ge 29:20, #Ge 29:30) qui n’avait pas d’enfants et la rejetée qui en avait! Jacob aurait-il tenté de rabaisser Léa? Dans tous les cas, Dieu intervint en sa faveur. Léa avait fait du rejet de son mari un sujet de prière (v. #Ge 29:33) et en avait souffert, comme nous le voyons dans les noms donnés à ses quatre premiers fils (vv. #Ge 29:32-35).

32  Léa devint enceinte, et enfanta un fils, à qui elle donna le nom de Ruben ; car elle dit : L’Eternel a vu mon humiliation, et maintenant mon mari m’aimera.

33  Elle devint encore enceinte, et enfanta un fils, et elle dit : L’Eternel a entendu que je n’étais pas aimée, et il m’a aussi accordé celui-ci. Et elle lui donna le nom de Siméon.

34  Elle devint encore enceinte, et enfanta un fils, et elle dit : Pour cette fois, mon mari s’attachera à moi ; car je lui ai enfanté trois fils. C’est pourquoi on lui donna le nom de Lévi.

35  Elle devint encore enceinte, et enfanta un fils, et elle dit : Cette fois, je louerai l’Eternel. C’est pourquoi elle lui donna le nom de Juda. Et elle cessa d’enfanter.

 

GENÈSE 30  : 1 À 43

 

1 ¶  Lorsque Rachel vit qu’elle ne donnait point d’enfants à Jacob, elle porta envie à sa sœur, et elle dit à Jacob: Donne-moi des enfants, ou je meurs !

ou je meurs! Une femme sans enfants, dans la culture du Proche-Orient antique, ne valait guère plus qu’une femme morte et devenait une gêne sérieuse pour son mari (voir v. 23).

30:1-21

Il y a plusieurs signes d’une compétition entre ces deux sœurs-épouses: elles se servent de leurs servantes comme mères porteuses (vv. #Ge 30:3, #Ge 30:7, #Ge 30:9, #Ge 30:12), déclarent que Dieu a jugé en leur faveur (v. #Ge 30:6), font du troc pour bénéficier de temps avec leur mari (vv. #Ge 30:14-16), s’accusent mutuellement (v. #Ge 30:15) et donnent des noms significatifs à leur fils (« j’ai lutté …  contre ma sœur », Nephthali, v. 8). La course aux enfants était aussi accompagnée de prières ou de reconnaissance de la providence divine (vv. #Ge 30:6, #Ge 30:17, #Ge 30:20, #Ge 30:22 ; aussi 29:32-33, 35). Cette rivalité amère et intense, d’autant plus redoutable qu’elle impliquait des sœurs. Elles occupaient pourtant des demeures différentes avec leurs enfants selon la coutume - montre que le mal réside dans le système en soi (bigamie) qui, en tant que violation de la loi de Dieu (#Ge 2:24), ne peut pas apporter le bonheur.

2  La colère de Jacob s’enflamma contre Rachel, et il dit : Suis-je à la place de Dieu, qui t’empêche d’être féconde ?

Suis-je à la place de Dieu. Bien que prononcées dans un moment de frustration suite aux supplications et à l’insistance de Rachel, les paroles de Jacob montrent qu’il avait compris que c’est Dieu qui accorde les enfants.

3  Elle dit : Voici ma servante Bilha ; va vers elle ; qu’elle enfante sur mes genoux, et que par elle j’aie aussi des fils.

sur mes genoux. Lorsque la mère porteuse accouchait en présence de la mère adoptive, cela symbolisait le fait que cette dernière donnait elle-même un enfant à son mari.

4  Et elle lui donna pour femme Bilha, sa servante ; et Jacob alla vers elle.

5  Bilha devint enceinte, et enfanta un fils à Jacob.

6  Rachel dit : Dieu m’a rendu justice, il a entendu ma voix, et il m’a donné un fils. C’est pourquoi elle l’appela du nom de Dan.

7  Bilha, servante de Rachel, devint encore enceinte, et enfanta un second fils à Jacob.

8  Rachel dit : J’ai lutté divinement contre ma sœur, et j’ai vaincu. Et elle l’appela du nom de Nephthali.

9  Léa voyant qu’elle avait cessé d’enfanter, prit Zilpa, sa servante, et la donna pour femme à Jacob.

10  Zilpa, servante de Léa, enfanta un fils à Jacob.

11  Léa dit : Quel bonheur ! Et elle l’appela du nom de Gad.

12  Zilpa, servante de Léa, enfanta un second fils à Jacob.

13  Léa dit : Que je suis heureuse ! car les filles me diront heureuse. Et elle l’appela du nom d’Aser.

 14 ¶  Ruben sortit au temps de la moisson des blés, et trouva des mandragores dans les champs. Il les apporta à Léa, sa mère. Alors Rachel dit à Léa : Donne moi, je te prie, des mandragores de ton fils.

mandragores. Jacob avait alors 8 fils de 3 femmes, et 6 ans environ s’étaient écoulés depuis ses mariages. En jouant dans les champs, le fils aîné, Ruben, âgé de 5 ans environ, trouva ces petits fruits de couleur orange et « les apporta à Léa, sa mère ». Dans l’Antiquité, on croyait que ces « pommes d’amour » étaient un aphrodisiaque ou un narcotique provoquant la fertilité.

15  Elle lui répondit : Est-ce peu que tu aies pris mon mari, pour que tu prennes aussi les mandragores de mon fils ? Et Rachel dit : Eh bien ! il couchera avec toi cette nuit pour les mandragores de ton fils.

30:15-16

Ce marchandage singulier et désespéré de Rachel représentait une tentative de tomber enceinte grâce aux mandragores. C’était un remède populaire qui ne tenait pas compte du fait que c’est Dieu qui donne les enfants (vv. #Ge 30:6, #Ge 30:17, #Ge 30:20, #Ge 30:22).

16  Le soir, comme Jacob revenait des champs, Léa sortit à sa rencontre, et dit : C’est vers moi que tu viendras, car je t’ai acheté pour les mandragores de mon fils. Et il coucha avec elle cette nuit.

17  Dieu exauça Léa, qui devint enceinte, et enfanta un cinquième fils à Jacob.

18  Léa dit : Dieu m’a donné mon salaire parce que j’ai donné ma servante à mon mari. Et elle l’appela du nom d’Issacar.

19  Léa devint encore enceinte, et enfanta un sixième fils à Jacob.

20  Léa dit : Dieu m’a fait un beau don ; cette fois, mon mari habitera avec moi, car je lui ai enfanté six fils. Et elle l’appela du nom de Zabulon.

cette fois, mon mari habitera avec moi. Le cri plaintif de la délaissée (cf. #Ge 29:31) est confirmé par l’absence fréquente de Jacob. Elle espérait qu’avec six enfants elle verrait Jacob s’installer définitivement chez elle.

Zabulon. Littéralement « habitation », dans l’espoir que Jacob resterait avec elle.

 21  Ensuite, elle enfanta une fille, qu’elle appela du nom de Dina.

Dina. Bien qu’elle ne soit pas la seule fille de Jacob (cf. #Ge 37:35 ; #Ge 46:7), son nom est mentionné par anticipation de la tragédie de Sichem (ch. #Ge 34).

22  Dieu se souvint de Rachel, il l’exauça, et il la rendit féconde.

Dieu se souvint de Rachel. Enfin, après sept ans, Dieu répondit à l’attente désespérée (voir v. 1) et aux supplications de Rachel. Celle-ci lui attribua du reste avec raison la fin de sa stérilité et lui fit confiance pour avoir un autre fils (vv. #Ge 30:23-24).

23  Elle devint enceinte, et enfanta un fils, et elle dit : Dieu a enlevé mon opprobre.

24  Et elle lui donna le nom de Joseph, en disant : Que l’Eternel m’ajoute un autre fils !

Joseph. On se situe vers 1914 av. J.-C. Son nom signifie « qu’il ajoute », indiquant à la fois sa reconnaissance et sa confiance que Dieu lui accordera un autre fils.

25 ¶  Lorsque Rachel eut enfanté Joseph, Jacob dit à Laban : Laisse-moi partir, pour que je m’en aille chez moi, dans mon pays.

Laisse-moi partir …  dans mon pays. 14 années d’absence n’avaient pas atténué la conscience qu’avait Jacob d’appartenir au pays que Dieu lui avait donné. Puisque la Mésopotamie n’était pas sa patrie et que son contrat avec Laban était rempli, il désirait retourner chez lui. Il ne cacha pas son désir à Laban (v. #Ge 30:30).

26  Donne-moi mes femmes et mes enfants, pour lesquels je t’ai servi, et je m’en irai ; car tu sais quel service j’ai fait pour toi.

27  Laban lui dit : Puissé-je trouver grâce à tes yeux ! Je vois bien que l’Eternel m’a béni à cause de toi ;

Je vois bien. Littéralement « je vois par divination ».

28  fixe-moi ton salaire, et je te le donnerai.

fixe-moi ton salaire. Les 2 fois où Laban a posé cette question à Jacob, c’était pour l’encourager à rester. La première fois (#Ge 29:15), il cherchait à récompenser un parent, mais cette fois-ci c’était parce que lui-même avait été récompensé. Il reconnut en effet que Dieu l’avait béni à cause de Jacob (v. #Ge 30:27). Jacob confirma volontiers cette analyse en précisant que « le peu » s’était « accru » (v. #Ge 30:30) depuis qu’il avait fait son apparition. La générosité superficielle de Laban ne devrait pas être confondue avec une bonté sincère (voir #Ge 31:7).

29  Jacob lui dit : Tu sais comment je t’ai servi, et ce qu’est devenu ton troupeau avec moi ;

30  car le peu que tu avais avant moi s’est beaucoup accru, et l’Eternel t’a béni sur mes pas. Maintenant, quand travaillerai-je aussi pour ma maison ?

 31  Laban dit : Que te donnerai-je ? Et Jacob répondit : Tu ne me donneras rien. Si tu consens à ce que je vais te dire, je ferai paître encore ton troupeau, et je le garderai.

30:31-36

Que te donnerai-je? Laban voulait que Jacob reste, c’est pourquoi il demanda ce qu’il lui en coûterait. Jacob ne voulait rien, mis à part être là où Dieu pouvait le bénir. Il voulait bien rester, mais sans être redevable à un Laban intrigant et égoïste. Il proposa donc à Laban un plan qui pourrait le bénir tout en ne coûtant rien à ce dernier: il continuerait à s’occuper de ses animaux, comme par le passé; son salaire serait constitué des animaux à naître, ceux qui paraîtraient le moins souhaitables à Laban à cause de leurs taches et couleurs. Aucun des animaux de couleur unie qui naîtraient n’appartiendrait à Jacob, car Laban pouvait les prendre (ils étaient considérés comme volés); seuls les animaux nés tachetés, marquetés ou anormalement colorés lui reviendraient. De toute évidence, la plupart des animaux étaient blancs (agneaux), noirs (chèvres) et bruns (bestiaux). Il y en avait peu qui appartenaient à la catégorie mentionnée par Jacob. De plus, il s’engageait à ne pas utiliser les tachetés ou anormalement colorés vivants pour en avoir d’autres comme eux; il séparerait le troupeau en deux groupes. A l’avenir, seule la progéniture tachetée et anormalement colorée née à partir d’animaux normalement colorés serait sienne. Comme Laban pensait que de tels animaux ne risquaient pas de naître en grand nombre, il accepta. Il croyait que c’était une petite concession de sa part qui lui permettrait de profiter des capacités de Jacob pour agrandir ses troupeaux. Quant à Jacob, il se remit entièrement à Dieu. Seul le Seigneur pouvait déterminer les animaux qui lui appartiendraient. Pour s’assurer que son gendre ne tricherait pas dans cette bonne affaire, Laban reprit les animaux anormalement tachetés dont il devait s’occuper (vv. #Ge 30:34-36).

32  Je parcourrai aujourd’hui tout ton troupeau ; mets à part parmi les brebis tout agneau tacheté et marqueté et tout agneau noir, et parmi les chèvres tout ce qui est marqueté et tacheté. Ce sera mon salaire.

33  Ma droiture répondra pour moi demain, quand tu viendras voir mon salaire ; tout ce qui ne sera pas tacheté et marqueté parmi les chèvres, et noir parmi les agneaux, ce sera de ma part un vol.

34  Laban dit : Eh bien ! qu’il en soit selon ta parole.

35  Ce même jour, il mit à part les boucs rayés et marquetés, toutes les chèvres tachetées et marquetées, toutes celles où il y avait du blanc, et tout ce qui était noir parmi les brebis. Il les remit entre les mains de ses fils.

 

36  Puis il mit l’espace de trois journées de chemin entre lui et Jacob ; et Jacob fit paître le reste du troupeau de Laban.

37 ¶  Jacob prit des branches vertes de peuplier, d’amandier et de platane ; il y pela des bandes blanches, mettant à nu le blanc qui était sur les branches.

30:37-42

branches. Jacob s’y connaissait en agneaux, chèvres et bestiaux, ayant gardé les animaux de son père la majeure partie de sa vie et ceux de Laban pendant 14 ans. Il savait que, lorsqu’un animal singulièrement tacheté naissait (avec un gène récessif), il pouvait alors commencer à reproduire ce gène sélectivement pour obtenir des troupeaux d’animaux anormalement tachetés, qui n’étaient en aucun cas inférieurs physiquement aux normalement tachetés. Une fois le processus de procréation lancé, il chercha à le stimuler par des méthodes qui peuvent nous paraître superstitieuses et stupides (comme les mandragores du v. 14). Mais il avait probablement appris que les branches écorcées dégageaient un genre de stimulant dans l’eau qui excitait l’activité sexuelle des animaux. Son plan réussit (v. #Ge 30:39), et il garda son propre troupeau séparé des animaux anormalement colorés de Laban. Son système fonctionna à son propre avantage, et non à celui de Laban (v. #Ge 30:42) qui avait profité de lui pendant des années. Jacob rendit gloire à Dieu pour le succès de son entreprise (#Ge 31:7, #Ge 31:9).

38  Puis il plaça les branches, qu’il avait pelées, dans les auges, dans les abreuvoirs, sous les yeux des brebis qui venaient boire, pour qu’elles entrassent en chaleur en venant boire.

39  Les brebis entraient en chaleur près des branches, et elles faisaient des petits rayés, tachetés et marquetés.

40  Jacob séparait les agneaux, et il mettait ensemble ce qui était rayé et tout ce qui était noir dans le troupeau de Laban. Il se fit ainsi des troupeaux à part, qu’il ne réunit point au troupeau de Laban.

41  Toutes les fois que les brebis vigoureuses entraient en chaleur, Jacob plaçait les branches dans les auges, sous les yeux des brebis, pour qu’elles entrassent en chaleur près des branches.

42  Quand les brebis étaient chétives, il ne les plaçait point ; de sorte que les chétives étaient pour Laban, et les vigoureuses pour Jacob.

43  Cet homme devint de plus en plus riche ; il eut du menu bétail en abondance, des servantes et des serviteurs, des chameaux et des ânes.

 

GENÈSE 31 partiel : 1 À 4 

 

1 ¶  Jacob entendit les propos des fils de Laban, qui disaient : Jacob a pris tout ce qui était à notre père, et c’est avec le bien de notre père qu’il s’est acquis toute cette richesse.

31:1-2

De tendance matérialiste et envieux du succès de Jacob, les fils de Laban se plaignirent de ce qu’ils considéraient comme la diminution des biens de leur père, et du même coup de leur propre héritage. Si Jacob l’apprit, Laban aussi. Cette information lui resta sur le cœur et il développa une attitude bourrue envers son beau-fils (cf. v. #Ge 31:20). Profiter des bénédictions de Dieu à travers Jacob (#Ge 30:27, #Ge 30:30) était une chose, mais prendre conscience que seul Jacob était béni en était une autre, et de ce fait, Laban n’adressa aucune louange ni gratitude à Dieu.

2  Jacob remarqua aussi le visage de Laban ; et voici, il n’était plus envers lui comme auparavant.

3  Alors l’Eternel dit à Jacob : Retourne au pays de tes pères et dans ton lieu de naissance, et je serai avec toi.

Retourne au pays. Lorsque Jacob avait cherché à partir à la fin de son contrat (#Ge 30:25), le temps de Dieu n’était pas encore venu. Maintenant qu’il était temps, Dieu dirigea le départ de Jacob et lui assura sa présence. Ainsi, il partit après six années supplémentaires (vv. #Ge 31:38-41).

4  Jacob fit appeler Rachel et Léa, qui étaient aux champs vers son troupeau.

appeler …  aux champs. L’hébreu permet de comprendre que Jacob appela ses femmes dans les champs. Là, il pouvait leur faire part de ses plans en toute confidentialité.

 

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