NOUVEAU TESTAMENT
1 CORRINTHIENS 1 à 3 + INTRO
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
INTRODUCTION
Titre
A l’exception des épîtres pastorales Timothée, Tite et Philémon - toutes les lettres de Paul portent le nom de la ville où se trouvait l’Église destinataire. C’est le cas de celle-ci, envoyée à Corinthe.
Auteur et date
Comme le premier verset l’indique, l’apôtre Paul est l’auteur de cette lettre, et sa paternité ne peut être sérieusement remise en question. Elle a été universellement acceptée par l’Église dès le Ier siècle, époque de la rédaction. Les indices internes et externes plaident du reste dans ce sens : l’apôtre lui-même affirme avoir écrit cette épître (#1Co 1:1, #1Co 1:13 ; #1Co 3:4-6 ; #1Co 4:15 ; #1Co 16:21), et Clément de Rome la reconnaît comme authentique dès l’an 95 apr. J.-C., lorsqu’il écrit lui-même aux Corinthiens. D’autres Pères de l’Église ont cité Paul comme étant l’auteur, notamment Ignace (environ 110 apr. J.-C.), Polycarpe (environ 135 apr. J.-C.) et Tertullien (environ 200 apr. J.-C.).
Cette épître a très probablement été écrite dans la première moitié de l’an 55 apr. J.-C., de la ville d’Éphèse (#1Co 16:8, #1Co 16:9, #1Co 16:19), alors que Paul en était à son troisième voyage missionnaire. L’apôtre prévoyait de prolonger son séjour de trois ans à Éphèse (#Ac 20:31) jusqu’à la Pentecôte, en mai/juin 55 apr. J.-C. (#1Co 16:8). Il espérait passer ensuite l’hiver (apr. J.-C.) à Corinthe (#1Co 16:6 ; #Ac 20:2), et il anticipait son départ pour cette ville alors même qu’il composait sa lettre (#1Co 4:19 ; #1Co 11:34 ; #1Co 16:8).
Contexte et arrière-plan
La ville de Corinthe se situe au sud de la Grèce, dans la province romaine d’Achaïe, à plus de 80 km à l’ouest d’Athènes. Cette partie basse, le Péloponnèse, est reliée au reste de la Grèce par un isthme de plus de 6 km de large, bordé à l’est par le golfe de Saronique et à l’ouest par le golfe de Corinthe. La ville se situe vers le centre de cet isthme et occupe une position dominante, sur un plateau. De nombreux siècles durant, elle a vu circuler tout le trafic terrestre nord-sud de cette région. Les bateaux devaient contourner le Péloponnèse sur un parcours de près de 400 km qui était long et dangereux. Nombreux étaient donc les capitaines qui faisaient transiter leurs bateaux au-dessus de cet isthme, sur des rouleaux de bois, juste derrière Corinthe. La ville a grandement profité de cet important commerce, non seulement avec l’ensemble de la Grèce mais encore avec bien des régions de la Méditerranée, y compris l’Afrique du Nord, l’Italie et l’Asie Mineure. Au Ier siècle apr. J.-C., l’empereur Néron entreprit la percée d’un canal pour faciliter la traversée de l’isthme, mais il ne fut terminé qu’à la fin du XIXe siècle.
La ville de Corinthe avait la charge des jeux isthmiques, l’une des deux célèbres compétitions d’athlétisme de l’Antiquité (l’autre étant les jeux olympiques). C’était l’occasion d’une grande affluence. Même du point de vue de la moralité païenne de son temps, Corinthe était si corrompue que son propre nom était devenu synonyme de débauche et de dépravation morale. « Corinthiser », c’était faire preuve d’une immoralité particulièrement dégradante associée à la débauche et à l’ivrognerie. En #1Co 6:9-10, Paul dresse la liste de péchés spécifiques que l’on trouvait dans la ville et qui avaient caractérisé bon nombre des membres de cette Église. Il est tragique de constater que certains de ces péchés étaient toujours présents dans la vie des croyants. L’un d’eux, l’inceste, était condamné par la plupart des païens (#1Co 5:1).
Comme la plupart des villes grecques de l’Antiquité, Corinthe avait son acropole (« ville haute ») dressée à plus de 600 mètres et qui servait à la fois de citadelle militaire et de lieu de culte. Son édifice principal était le temple dédié à Aphrodite, déesse grecque de l’amour. Près de mille prêtresses (prostituées « religieuses ») vivaient et travaillaient sur le site, descendant en ville le soir pour offrir leurs services aux citoyens et visiteurs étrangers.
C’était Paul qui avait fondé l’Église de Corinthe lors de son deuxième voyage missionnaire (#Ac 18:1ss). Fidèle à son habitude, il avait prêché dans la synagogue, aidé de deux croyants d’origine juive, Priscille et Aquilas, chez qui il avait logé quelque temps et qui exerçaient le même métier que lui. Peu après, Silas et Timothée les avaient rejoints, et il s’était alors pleinement consacré à la prédication dans la synagogue. Lorsque la plupart des Juifs manifestèrent leur résistance à l’Évangile, il quitta la synagogue, mais pas avant que son responsable, Crispus, sa famille et bien d’autres Corinthiens ne se soient convertis (#Ac 18:5-8).
Après un ministère de plus d’un an et demi (#Ac 18:11), Paul eut à comparaître devant le tribunal romain, à l’instigation de quelques responsables juifs. Mais puisque les accusations étaient strictement religieuses et ne relevaient pas de l’ordre civil, le proconsul Gallion mit fin aux poursuites. Peu après, Paul partit pour Éphèse, accompagné de Priscille et Aquilas, avant de rejoindre Israël (vv. #1Co 1:18-22).
Incapable de rompre complètement avec sa culture d’origine, l’Église de Corinthe était extrêmement divisée, ce qui montrait son immaturité et son caractère charnel. Après qu’Apollos, un homme compétent, eut exercé quelque temps son ministère, certains de ses partisans formèrent un groupe à part, aux contacts limités avec le reste de l’Église. Un autre groupe loyal à Paul se mit en place, pendant qu’un autre affichait une allégeance particulière envers Pierre (Céphas). D’autres encore s’en référaient uniquement à Christ (voir #1Co 1:10-13 ; #1Co 3:1-9).
Le problème le plus important de l’Église de Corinthe était son attachement au monde, son refus de se distinguer de la société environnante. La plupart des croyants ne parvenaient pas à renoncer vraiment à leur ancienne manière de vivre, immorale, égoïste et païenne. C’était au point que Paul dut leur écrire afin de corriger cette tendance et d’encourager les chrétiens fidèles, non seulement à rompre leur communion avec les membres désobéissants qui refusaient de se repentir, mais encore à les renvoyer de l’Église (#1Co 5:9-13).
Avant d’écrire cette lettre sous l’inspiration de l’Esprit, Paul avait envoyé un courrier (voir #1Co 5:9) qui cherchait aussi à corriger ces problèmes. Jamais découverte, cette lettre a été nommée « l’épître perdue ». L’apôtre a encore écrit un autre courrier, non canonique, après 1 Corinthiens; on l’appelle habituellement la « lettre sévère » (cf. #2Co 2:4).
Thèmes historiques et théologiques
Si cette correspondance vise avant tout un changement de comportement des Corinthiens, elle n’en demeure pas moins riche en matériau doctrinal. Paul y délivre des enseignements fondamentaux sur de nombreuses vérités liées au péché et à la justice. D’une manière ou d’une autre, une façon erronée de vivre naît toujours d’une croyance erronée. Les péchés d’ordre sexuel, y compris le divorce, sont inévitablement liés à un écart par rapport au plan de Dieu pour le mariage et la famille (#1Co 7:1-40). Il faut comprendre la sainteté de Dieu (#1Co 3:17), l’identité spirituelle de l’Église (#1Co 12:12-27) et la nécessité d’une cène prise dans la pureté (#1Co 11:17-34) pour pouvoir adorer de façon appropriée. Pour s’édifier fidèlement et de façon efficace, l’Église a besoin que les croyants comprennent et exercent leurs dons spirituels (#1Co 12:1-14:40). La doctrine de la résurrection ne saurait être sous-estimée, car s’il n’y a pas de résurrection des morts, alors Christ n’est pas ressuscité, et si Christ n’est pas ressuscité, alors la prédication de l’Évangile est vide, tout comme la foi chrétienne (#1Co 15:13-14).
Outre ces thèmes, Paul traite brièvement du jugement des croyants, dont une juste compréhension motive le croyant à vivre pieusement (voir #1Co 3:13-15). Une conception correcte des idoles et des faux dieux devait aider les chrétiens immatures à mûrir leur perspective sur les viandes sacrifiées aux idoles (#1Co 8:1-11:1). Il était nécessaire de bien comprendre et exprimer un amour authentique pour utiliser les dons spirituels, ainsi que pour avoir une connaissance adéquate des choses de Dieu (#1Co 13:1-13).
Ainsi Paul traite de la croix, de la sagesse divine et de la sagesse humaine, de l’œuvre de l’Esprit dans l’illumination, de la vie charnelle, des récompenses éternelles, de la transformation liée au salut, de la sanctification, de la nature de Christ, de notre union avec lui, du rôle des femmes, du mariage et du divorce, du baptême, de la présence et des dons de l’Esprit, de l’unité de l’Église, de la théologie de l’amour et de la doctrine de la résurrection. Toutes ces vérités établissent le fondement nécessaire à un comportement chrétien.
Questions d’interprétation
La question la plus controversée est de loin celle des dons spirituels, traités aux chapitres 12 et 14, en particulier le don des miracles et celui du parler en langues. Beaucoup croient en la permanence de tous les dons. Ainsi, pour eux, le parler en langues cessera en même temps que la prophétie et la connaissance (#1Co 13:8), c’est-à-dire à l’avènement du « parfait » (v. #1Co 1:10). Ils estiment par ailleurs devoir exercer ces dons extraordinaires avec la même puissance que les apôtres. D’autres pensent que les dons miraculeux ont cessé. Cette controverse sera traitée dans les notes des chapitres 12 à 14.
La question du divorce trouble plusieurs. Le chapitre 7 s’attaque à ce sujet, mais il faut beaucoup de soin dans l’interprétation pour aboutir à une doctrine biblique cohérente là-dessus.
Les défenseurs de l’universalisme (l’idée que tous les hommes seront sauvés) utilisent 15:22 pour soutenir leur perspective: comme tout être humain est mort spirituellement à cause du péché d’Adam, tous seront sauvés par la justice de Christ. Une note sur ce verset répondra à cette affirmation.
Dans le même chapitre, l’expression obscure « baptiser pour les morts » (v. #1Co 1:29) est parfois utilisée pour soutenir qu’un mort peut être sauvé si un chrétien en vie est baptisé à sa place. Il existe plus de quarante explications à ce baptême pour les morts. Comme les notes le montreront, indépendamment de la façon dont on interprète ce verset, de nombreux textes bibliques clairs montrent sans aucun doute possible qu’on ne peut recevoir le salut après la mort.
Une question moins importante concerne la signification de 6:4, qui traite des plaintes portées les uns contre les autres par les chrétiens devant des magistrats non croyants. Mais ce verset ne comporte aucune ambiguïté, et c’est par l’obéissance du disciple que le problème se résout.
1 ¶ Paul, appelé à être apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère Sosthène,
apôtre. Littéralement « envoyé ». Paul établit son autorité en tant qu’émissaire du Seigneur Jésus désigné par Dieu (#1Co 9:1 ; #1Co 15:8-9 ; cf. #Ac 9:3-6, #Ac 9:17 ; #Ac 22:11-15). Il était particulièrement utile de faire mention de cet appel, compte tenu du message spécifique de l’épître, consacrée pour l’essentiel à la correction d’erreurs (#1Co 2:1-7). Paul était délégué par Dieu pour transmettre ses paroles, de vive voix et par écrit; c’est pourquoi lui résister revenait à résister à Dieu.
Sosthène. Cet ancien responsable de la synagogue de Corinthe, devenu un frère en Christ, servait probablement de secrétaire à Paul. Il avait été battu par les adversaires de l’apôtre après une tentative infructueuse de faire juger celui-ci par le tribunal de Corinthe (#Ac 18:12-17).
2 à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus-Christ, appelés à être saints, et à tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, leur Seigneur et le nôtre:
saints. Ce terme ne désigne pas des personnes particulièrement pieuses ou révérées, canonisées par un corps ecclésiastique; il s’applique à tous ceux qui ont été sanctifiés, c’est-à-dire mis à part par la séparation d’avec le péché, en Christ Jésus (cf. #Ga 1:6 ; #Ep 4:1, #Ep 4:4 ; #Col 3:15-17 ; #1Ti 6:12 ; #Hé 10:10, #Hé 10:14 ; #1Pi 2:9, #1Pi 2:21 ; #1Pi 3:9 ; #2P 1:3 ; #Jude 1).
3 que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ !
Que la grâce et la paix vous soient données. Cette salutation figure dans toutes les lettres de Paul. Le mot « grâce » signifie en premier lieu « faveur »; « la paix » résulte de la grâce salvatrice de Dieu (#Jn 14: 27 ; #Ph 4:7).
Actions de grâces pour les dons accordés aux Corinthiens
Appel à l'union
4 Je rends à mon Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée en Jésus-Christ.
grâce de Dieu … accordée. Paul jette un regard en arrière et évoque le moment où ses lecteurs ont reçu le salut: Dieu les a aimés, et il a eu compassion d’eux sans qu’ils l’aient mérité ni qu’ils puissent le lui rendre - au point de pardonner leur péché et de les justifier par l’œuvre de son Fils.
5 Car en lui vous avez été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la connaissance,
comblés de toutes les richesses. Actuellement, le croyant possède tout ce que le Seigneur peut lui accorder, et par conséquent tout ce dont il a besoin (cf. #1Co 3:21 ; #Ep 1:3 ; #Col 2:10 ; #2P 1:3). Les deux bénédictions particulières évoquées ici ont trait à la présentation de la vérité révélée dans la Parole de Dieu.
parole. Les croyants sont en mesure de parler en tant que témoins de Dieu (cf. #Ac 4:29, #Ac 4:31 ; #Ep 6:19 ; #2Ti 2:15 ; #1Pi 3:15) au moment où il le leur demande parce qu’il leur en donne la force. Cette capacité leur est donnée en réponse à la prière (cf. #Ac 4:29, #Ac 4:31 ; #Ep 6:19), et son expression est facilitée par l’étude régulière de la Parole de Dieu (#2Ti 2:15 ; #1Pi 3:15).
la connaissance. Dieu octroie aux croyants toute la connaissance dont ils ont besoin pour annoncer son message avec assurance (cf. #1Co 2:9 ; #Mt 11:15 ; #2Co 4:6 ; #Col 1:9-10).
6 le témoignage de Christ ayant été solidement établi parmi vous,
témoignage de Christ … établi parmi vous. Ces paroles se rapportent au moment du salut, où ils ont cru à l’Évangile qu’ils avaient entendu et l’ont gardé dans leur cœur. Dès cet instant, les bénédictions du v. 4 sont devenues effectives dans leur vie parce qu’ils ont reçu la grâce de Dieu.
7 de sorte qu’il ne vous manque aucun don, dans l’attente où vous êtes de la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ.
il ne vous manque aucun don. En grec, le mot « don » signifie tout particulièrement « don de la grâce ». Les bénédictions de la parole et de la connaissance ont été données principalement pour l’évangélisation de ceux qui sont perdus, tandis que les dons spirituels (ch. #1Co 12:1-14:2) ont pour but d’édifier l’Église. Comme ils sont accordés à tous les croyants (#1Co 12:11-12) indépendamment de la maturité ou du degré de spiritualité, les chrétiens de Corinthe, quoique pécheurs, les possédaient tous.
la manifestation. Paul considère les bénédictions de la grâce à venir. Lors de la seconde venue du Seigneur, toute sa gloire, son honneur et sa majesté seront révélés dans une splendeur éclatante (#Ap 4:11 ; #Ap 5:12 ; #Ap 17: 14). Les croyants authentiques seront alors définitivement établis comme étant saints et sans péché, dans toute la gloire et la pureté de la résurrection, pour vivre au ciel avec Dieu pour toujours. Cf. #2Co 11:2 ; #Ep 5:25-27.
8 Il vous affermira aussi jusqu’à la fin, pour que vous soyez irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus-Christ.
au jour de notre Seigneur Jésus-Christ. Cf. #1Co 5:5 ; #2Co 1:14. C’est-à-dire lors de l’enlèvement, lorsque le Seigneur reviendra chercher son Église (#Jn 14:1-3 ; #1Th 4:13-18 ; #Ap 3:10). Il ne faut pas confondre ce moment avec « le jour du Seigneur » (#1Th 5:2, #1Th 5:4 ; #2Th 2:2), qui renvoie au jugement des non-croyants
9 Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à la communion de son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur.
Dieu est fidèle. En vertu de la promesse souveraine et immuable de Dieu, les croyants sont assurés de sa grâce passée, présente et future - et ils seront sauvés et revêtus de la gloire à venir lors de l’apparition de Christ (#Ep 5:26-27).
lui qui vous a appelés. Il s’agit ici, comme partout dans les épîtres du N.T., d’un appel efficace qui sauve. Dieu, qui appelle au salut et au ciel, sera fidèle et octroiera la grâce nécessaire pour répondre pleinement à son appel.
la communion de son Fils. Bien loin de renvoyer à de simples relations sociales, le terme de communion rappelle ici que les lecteurs de Jean étaient appelés à posséder, en association avec lui, la vie éternelle (cf. #Ph 1:5 ; #1Pi 5:1 ; #2P 1:4). Jean n’écrit pas seulement pour affirmer la réalité physique de Jésus (vv. #1Jn 1:1-2), mais aussi pour amener ses lecteurs au salut. En assimilant la communion au salut, ce v. établit clairement que les chrétiens authentiques ne sont jamais hors de la communion.
10 ¶ Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment.
tenir tous un même langage. Paul souligne ici la nécessaire unité doctrinale dans l’assemblée locale des croyants, et non l’unité spirituelle de l’Église universelle de Dieu. L’unité doctrinale, fondée clairement et entièrement sur l’Écriture, doit être le fondement de toute vie d’Église (cf. #Jn 17: 11, #Jn 17:21-23 ; #Ac 2:46-47). Un manque d’attachement à la doctrine et l’acceptation de doctrines opposées en son sein affaiblissent considérablement l’Église et détruisent l’unité véritable, qui cède alors la place à un sentimentalisme superficiel, dans une harmonie apparente.
parfaitement unis. Le terme employé contient l’idée de remettre ensemble ce qui était cassé ou séparé. Il est utilisé dans le N.T. aussi bien qu’en grec classique pour parler, p. ex., de la réparation de filets, d’os cassés ou d’ustensiles brisés, de vêtements déchirés ou de membres déboîtés. Cf. #Ro 16: 17 ; #Ph 1:27.
un même esprit et un même sentiment. Cf. #Ph 3:15-16. Les croyants devraient être caractérisés aussi bien par une unité intérieure de pensée que par une unité extérieure, manifestée dans les décisions prises en commun. Ils sont unis dans la vérité-ils ont les mêmes croyances, convictions et normes-aussi bien que dans le comportement, puisqu’ils appliquent les mêmes principes de vie (#Ac 4:32 ; #Ep 4:3). La seule source possible d’une telle unité est la Parole de Dieu, qui établit le principe de vérité sur lequel repose toute véritable unité.
11 Car, mes frères, j’ai appris à votre sujet, par les gens de Chloé, qu’il y a des disputes au milieu de vous.
gens de Chloé. Probablement les serviteurs d’une personne importante de l’Église de Corinthe qui avaient écrit à Paul ou lui avaient rendu visite à Éphèse pour lui parler des divisions qui existaient dans l’Église. On ignore si Chloé était un homme ou une femme.
1:11-13 Cf. #1Co 3:4-8.
12 Je veux dire que chacun de vous parle ainsi : Moi, je suis de Paul ! et moi, d’Apollos ! et moi, de Céphas ! et moi, de Christ !
Apollos. Paul pensait qu’Apollos devait accompagner les autres frères, Timothée et Eraste, à Corinthe. Apollos refusa et prolongea son séjour à Éphèse. Paul respecta sa conviction. Un croyant de l’A.T., disciple de Jean-Baptiste (v. #Ac 18: 25). Après avoir complété son instruction auprès d’Aquilas et de Priscille (v. #Ac 18: 26), il devint un puissant prédicateur de l’Évangile. Son ministère eut un important impact parmi les Corinthiens (cf. #1Co 1:12).
Céphas. L’apôtre Pierre.
13 Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous, ou est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ?
Christ est-il divisé? Aucun chef spirituel humain, pas même un apôtre, n’est digne de recevoir la loyauté qui n’appartient qu’au Seigneur. Accorder la prééminence à tel responsable plutôt qu’à tel autre ne peut conduire qu’aux disputes, et finalement à une division dans l’Église. Christ n’est pas divisé, et son corps, l’Église, ne l’est pas non plus. Paul accorde peu de valeur à sa propre personne, comparée au Seigneur Jésus. Sur l’unité, voir #1Co 12:12-13 ; #Ro 12:5 ; #Ep 4:4-6.
14 ¶ Je rends grâces à Dieu de ce que je n’ai baptisé aucun de vous, excepté Crispus et Gaïus,
Crispus. Le chef de la synagogue de Corinthe qui se convertit suite à la prédication de Paul (#Ac 18: 8). Sa conversion fut suivie par celle de nombreuses autres personnes.
Gaïus. Étant donné que l’épître aux Romains fut écrite à Corinthe, il s’agit probablement de l’hôte de Paul dont il est question en #Ro 16: 23.
15 afin que personne ne dise que vous avez été baptisés en mon nom.
16 J’ai encore baptisé la famille de Stéphanas ; du reste, je ne sache pas que j’aie baptisé quelque autre personne.
La sagesse du monde et la sagesse de Dieu
Caractères et but de la prédication de Paul
17 ¶ Ce n’est pas pour baptiser que Christ m’a envoyé, c’est pour annoncer l’Évangile, et cela sans la sagesse du langage, afin que la croix de Christ ne soit pas rendue vaine.
Ce v. ne signifie pas qu’il ne faille pas baptiser (cf. #Ac 2:38), mais que Dieu n’avait pas envoyé Paul pour initier une secte particulière composée de personnes baptisées par lui. Cf. #Ac 26:16-18. Dieu lui avait confié la charge de prêcher l’Évangile et d’amener les croyants à l’unité en Christ; il ne l’avait pas appelé à rassembler un groupe de fidèles autour de lui par le baptême.
18 Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu.
la prédication de la croix. Périphrase pour désigner la révélation complète de Dieu, c’est-à-dire l’Évangile dans toute sa plénitude, qui a pour centre l’incarnation et la crucifixion de Christ (#1Co 2:2). Paul donne ce nom à l’ensemble du plan et des actes divins visant la rédemption des pécheurs, qui est le thème central de toute l’Écriture.
périssent … sauvés. Chacun est engagé soit dans un processus de salut (qui n’est pas achevé avant la rédemption du corps; cf. #Ro 8:23 ; #Ro 13: 11), soit dans un processus de destruction. Notre réaction face à la croix ouvre la voie à l’une ou l’autre destinée. Ceux qui rejettent la croix de Christ et qui subissent un processus de destruction (cf. #Ep 2:1-2) voient en l’Évangile un non-sens. Pour ceux qui croient, il est au contraire une puissante sagesse.
19 Aussi est-il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, Et j’anéantirai l’intelligence des intelligents.
est-il écrit. Citation d’#Esa 29:14 qui souligne l’inéluctable destruction de la sagesse humaine. La prophétie d’Esaïe s’accomplira dans les derniers jours, lorsque Christ établira son royaume (cf. #Ap 17: 14) et que toute sagesse humaine disparaîtra.
20 Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ?
Où est le sage? Paul paraphrase #Esa 19: 12, où le prophète interpellait les Égyptiens qui se vantaient de détenir la sagesse sans jamais en faire preuve. La sagesse humaine finit toujours par démontrer son caractère passager et incertain (cf. v. #1Co 1:17 ; #Pr 14: 12 ; #Esa 29:14 ; #Jér 8:9 ; #Ro 1:18-23).
scribe. Paul pensait probablement aux Assyriens, qui faisaient accompagner leurs soldats par des scribes chargés de consigner le butin pris dans les batailles. Dieu veilla à ce qu’ils n’aient rien à noter (#Esa 33:18).
raisonneur. Ce mot grec, sans correspondant hébreu dans l’A.T., désignait ceux qui s’adonnaient à des débats sur des sujets philosophiques.
21 Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication.
à Dieu dans sa sagesse. Dieu a décidé que les hommes ne parviendraient pas à le connaître par le moyen de la sagesse humaine; autrement, l’homme s’exalterait lui-même. C’est la raison pour laquelle il a choisi de sauver les pécheurs par la prédication d’un message qui paraissait si simple que les sages de ce monde l’ont méprisé comme une absurdité. Cf. #Ro 1:18-23.
les croyants. Du côté humain, la foi seule est nécessaire pour obtenir le salut. Cf. #Jn 1:12 ; #Ro 10:8-17.
22 Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse:
des miracles. Les Juifs non croyants demandaient toujours un signe surnaturel (#Mt 12:38-42). Ils avaient pourtant refusé d’accepter le plus glorieux des signes surnaturels de Dieu: le salut offert par un Messie né d’une vierge, crucifié et ressuscité. En fait, ce signe était une pierre d’achoppement pour eux (cf. #Ro 9:31-33).
sagesse. Les non-Juifs réclamaient des preuves accessibles à la raison humaine, sous forme d’idées exposées, soumises à la discussion et au débat. A l’instar des philosophes athéniens, ils n’étaient pas sincères: ils n’avaient aucun intérêt pour la vérité divine et désiraient seulement discuter de nouveautés intellectuelles (#Ac 17: 21).
23 nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens,
Christ crucifié. Le seul vrai signe et la seule vraie sagesse. C’était l’unique message que Paul désirait prêcher (#1Co 2:2), car lui seul a le pouvoir de sauver tous ceux qui croient.
24 mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs.
1:24-25
appelés. Il s’agit ici, comme partout dans les épîtres du N.T., d’un appel efficace qui sauve. Dieu, qui appelle au salut et au ciel, sera fidèle et octroiera la grâce nécessaire pour répondre pleinement à son appel. À tous ceux qui sont « appelés », le message de la croix, qui semble sans intérêt pour l’esprit naturel et orgueilleux de l’homme, est la manifestation de la plus grande puissance et de la plus grande sagesse de Dieu.
25 Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes.
26 Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles.
1:26-28 Dieu n’accorde pas de valeur à la sagesse humaine. Non seulement il ne l’accepte pas comme moyen de parvenir à le connaître, mais encore il choisit de sauver ceux dont le monde fait peu de cas. Il n’appelle pas au salut beaucoup de ceux que le monde considère comme sages, puissants et nobles (cf. #Mt 11:25 ; #Mt 18:3-4). La sagesse de Dieu se révèle aux hommes ordinaires, apparemment déraisonnables et faibles, ceux que les élites déconsidèrent, mais qui mettent leur confiance en Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur. Dieu seul a permis à ces humbles personnes de le connaître et leur a fait découvrir les vérités éternelles de son royaume céleste; c’est à lui que revient toute la gloire. Aucun pécheur sauvé ne peut se vanter d’être parvenu au salut par sa propre intelligence (v. #1Co 1:29).
27 Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes ;
28 et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont,
29 afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu.
30 Or, c’est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption,
1:30-31 Ceux qui sont sauvés obtiennent le salut selon la sagesse de Dieu, et non en fonction de leurs capacités. Ils reçoivent en outre, par grâce (« par lui »), une mesure de la sagesse et de la justice divines (#Ro 4:5 ; #2Co 5:21), la sanctification (#Ep 2:10) et la rédemption de Dieu (#Ep 1:14 ; #1Pi 1:18-19), afin que le Seigneur soit glorifié (cf. #Ga 6:4).
31 afin, comme il est écrit, Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur.
Citation de #Jér 9:24.
1 ¶ Pour moi, frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n’est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu.
2 Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié.
crucifié. Bien que Paul ait annoncé tout le conseil de Dieu à l’Église (#Ac 20: 27) et enseigné la Parole de Dieu aux Corinthiens (#Ac 18: 11), la prédication et l’enseignement qu’il dispensait aux non-croyants étaient centrés sur Jésus-Christ, qui a porté le châtiment du péché sur la croix (#Ac 20: 20 ; #2Co 4:2 ; #2Ti 4:1-2). Il est inutile d’en dire plus, jusqu’à ce que l’auditeur comprenne l’Évangile et qu’il y croie. La prédication de la croix (#1Co 1:18) était un élément central au sein de l’Église primitive, à tel point que les chrétiens furent accusés d’adorer un mort.
3 Moi-même j’étais auprès de vous dans un état de faiblesse, de crainte, et de grand tremblement ;
faiblesse … crainte … tremblement. Paul s’était rendu à Corinthe après plusieurs épreuves: il avait été battu et emprisonné à Philippes, avait dû fuir de Thessalonique et de Bérée, avait été raillé à Athènes (#Ac 16:22-24 ; #Ac 17: 10, #Ac 17:13-14, #Ac 17: 32). Ses forces physiques en étaient probablement affaiblies. Cependant, c’est dans cette faiblesse qu’il était le plus fort (cf. vv. #1Co 2:4-5 ; #2Co 12:9-10). Dans ses discours, il ne recourait à aucun artifice ni aucune manipulation pour influer sur la réaction de ses auditeurs. Sa crainte et son tremblement étaient causés par le sérieux avec lequel il considérait sa mission.
4 et ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d’Esprit et de puissance,
5 afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu.
6 ¶ Cependant, c’est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits, sagesse qui n’est pas de ce siècle, ni des chefs de ce siècle, qui vont être anéantis ;
parfaits. Paul emploie ce mot pour parler de croyants authentiques, sauvés par Christ, comme en #Hé 6:1 ; #Hé 10:14.
chefs. Ceux qui sont en position d’autorité.
ce siècle. C’est-à-dire toutes les périodes de l’histoire jusqu’au retour de Christ.
7 nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles, avait destinée pour notre gloire,
mystérieuse. Cet adjectif ne qualifie pas une doctrine obscure et énigmatique, mais la vérité connue de Dieu de toute éternité, qu’il maintient secrète jusqu’au moment où il juge opportun de la révéler.
pour notre gloire. La vérité que Dieu a établie de tout temps et qui est révélée dans l’Évangile, c’est le fait que Dieu sauve et glorifie des pécheurs.
8 sagesse qu’aucun des chefs de ce siècle n’a connue, car, s’ils l’eussent connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire.
s’ils l’avaient connue. La crucifixion prouve que la sagesse faisait défaut aux chefs religieux juifs et aux responsables romains. Cf. #1Ti 1:12-13
9 Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment.
Ces paroles d’#Esa 64:3 ne concernent pas, comme on le croit souvent, les merveilles du ciel; elles évoquent plutôt la sagesse que Dieu a réservée aux croyants. La vérité de Dieu ne peut être découverte par ce que l’on voit ou entend (les preuves objectives ou empiriques), ni par la pensée (les conclusions subjectives et rationnelles).
10 Dieu nous les a révélées par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu.
Dieu nous les a révélées. Dieu dévoile la vérité qui sauve par l’intermédiaire du Saint-Esprit (cf. #Mt 11:25 ; #Mt 13:10-13). Seul l’Esprit peut apporter cette révélation, parce qu’il est Dieu lui-même et qu’il a pleinement part à la connaissance divine. Comme pour les pronoms « nous » aux vv. #1Co 2:6-7 et 12-13, Paul parle d’abord de lui-même (cf. #Jn 14: 26 ; #Jn 15:26-27), tout en englobant, d’une certaine manière, les croyants qui ont reçu la Parole telle qu’elle a été apportée par les apôtres et leurs collaborateurs.
2:10-16 La sagesse qui sauve-impossible à connaître par le moyen de la sagesse humaine-est révélée aux hommes par Dieu. Il la fait connaître par la révélation, l’inspiration et l’illumination. La révélation (vv. #1Co 2:10-11) et l’inspiration (vv. #1Co 2:12-13) ont été octroyées à ceux qui ont mis par écrit la parole de Dieu, la Bible; l’illumination est donnée à tous les croyants qui cherchent à connaître et à comprendre cette vérité divine écrite. Dans tous les cas, c’est le Saint-Esprit qui opère dans les croyants (cf. #2P 1:21).
11 Lequel des hommes, en effet, connaît les choses de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu.
12 Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce.
nous n’avons pas reçu. Par le pronom « nous », Paul désigne ici les apôtres et d’autres rédacteurs de la Parole de Dieu. Par le moyen de l’inspiration, Dieu a offert gratuitement le don de sa Parole. C’est par ce moyen que des pensées spirituelles ont pu être exprimées dans un langage spirituel (v. #1Co 2:13), source de vie (cf. #Mt 4:4).
13 Et nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles.
14 Mais l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge.
c’est spirituellement qu’on en juge. Par l’illumination de la Parole, le Saint-Esprit accorde aux croyants la faculté de discerner la vérité divine (cf. #Ps 119:18); en revanche, ceux qui sont morts spirituellement ne peuvent la comprendre (cf. #Jn 5:37-39). La doctrine de l’illumination ne signifie pas que nous sachions tout (cf. #De 29:29), que nous n’ayons plus besoin d’enseignants (cf. #Ep 4:11-12) ou que cette compréhension ne nécessite pas un travail personnel approfondi (cf. #2Ti 2:15).
15 L’homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n’est lui-même jugé par personne.
jugé par personne. Certes, les non-croyants sont tout à fait capables de voir les fautes et les échecs des chrétiens; ils n’ont cependant pas la faculté d’appréhender leur nature spirituelle et de voir en eux des personnes transformées, qui sont devenues des enfants de Dieu (cf. #1Jn 3:2).
16 Car Qui a connu la pensée du Seigneur, Pour l’instruire ? Or nous, nous avons la pensée de Christ.
la pensée de Christ. Citation d’#Esa 40:13. Le même mot est traduit par « intelligence » en #1Co 14:14-15, #1Co 14: 19. Les croyants peuvent connaître les pensées de leur Seigneur, car il consent à les révéler par la Parole et par l’Esprit. Cf. #Lu 24: 45.
1 ¶ Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ.
L’influence du monde, d’origine extérieure, n’était pas la seule source de problèmes dans l’Église. Le caractère charnel de la nature humaine était responsable de troubles qui prenaient naissance dans le cœur même des croyants. Les pressions du monde se combinaient à la faiblesse de la chair.
charnels. Les croyants de Corinthe n’étaient plus à l’état de « l’homme naturel », sans pour autant être devenus « spirituels » (entièrement contrôlés par le Saint-Esprit). En réalité, ils étaient charnels (sous le contrôle de la chair). Même si tous les croyants possèdent le Saint-Esprit (cf. #Ro 8:9), ils ont toujours à lutter contre les tendances de la chair, qui subit les conséquences de la chute.
enfants en Christ. Charnels, ces croyants manquaient nécessairement de maturité spirituelle. Paul leur fait comprendre qu’il était en droit de leur écrire comme à des chrétiens parvenus à maturité compte tenu des enseignements qu’il leur avait dispensés - et qu’ils sont donc inexcusables de ne pas avoir progressé dans la foi (v. #1Co 3:2).
2 Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter ; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels.
lait. Cette métaphore ne s’applique pas à des doctrines particulières, mais plutôt à certains aspects facilement assimilables des vérités doctrinales, ceux qui sont présentés aux nouveaux convertis.
nourriture solide. Des éléments des doctrines de l’Écriture considérées plus en profondeur. Il s’agit bien, dans les deux cas, des mêmes vérités, mais elles sont présentées à des niveaux de compréhension différents. L’immaturité spirituelle empêche la perception des vérités dans toute leur richesse.
3 En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l’homme ?
jalousie. Fruit de la disposition charnelle, la jalousie est une forme aggravée de l’égoïsme, qui provoque immanquablement des disputes.
selon l’homme. N’étant pas soumis à la volonté de l’Esprit, ils se comportaient comme des êtres charnels et non spirituels.
4 Quand l’un dit : Moi, je suis de Paul ! et un autre : Moi, d’Apollos ! n’êtes-vous pas des hommes ?
Paul … Apollos. Une attitude charnelle a pour fruit la division, qui débouche elle-même sur le sectarisme. Cf. #1Co 1:11-13.
5 ¶ Qu’est-ce donc qu’Apollos, et qu’est-ce que Paul ? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l’a donné à chacun.
le Seigneur l’a donné … Dieu a fait … Dieu qui fait. Le Seigneur seul peut communiquer la foi aux personnes ignorantes et mortes spirituellement. Le salut est l’œuvre de la grâce de Dieu envers ceux à qui il choisit de l’offrir.
6 J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître,
7 en sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître.
8 Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail.
sont égaux. Tous les instruments humains que Dieu emploie pour amener d’autres personnes au salut bénéficient de la même considération et sont également récompensés pour leur disponibilité à se laisser utiliser par lui. Cependant, c’est à Dieu que revient toute la gloire, car lui seul est l’auteur du salut. C’est la raison pour laquelle l’esprit de parti ridicule du v. 4 et de 1:12 est condamné.
9 Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu.
nous. Paul, Apollos, Pierre et tous les autres serviteurs sont des ouvriers d’égale valeur dans le champ de Dieu, mais la vie spirituelle qui grandit dans ce champ provient de la seule grâce et de la seule puissance de Dieu.
l’édifice de Dieu. Paul change de vocabulaire et de métaphore: les images empruntées au domaine de l’agriculture dans le passage précédent cèdent la place au thème de la construction (vv. #1Co 3:10-17).
10 Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus.
fondement … architecte. En grec, ce nom recouvre la notion du concepteur d’un bâtiment aussi bien que de son constructeur. La tâche spécifique de Paul consistait à établir les fondements spirituels (cf. #Ro 15: 20). Il a été utilisé par Dieu pour poser les fondations des Églises d’Asie Mineure, de Macédoine et de Grèce. D’autres, comme Timothée et Apollos, ont édifié les Églises sur ces bases. Le rôle que Dieu a attribué à Paul n’était que le fruit de la grâce (cf. v. #1Co 3:7 ; #1Co 15: 20 ; #Ro 15: 18 ; #Ep 3:7-8 ; #Col 1:29).
chacun. Ce passage s’adresse d’abord aux évangélistes et aux enseignants responsables.
11 ¶ Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ.
un autre fondement. Paul n’a pas créé ces fondations de toutes pièces, il ne les a posées qu’en prêchant Christ. Cf. #1Pi 2:6-8.
12 Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée ;
si quelqu’un bâtit. Les personnes visées en premier lieu sont les mêmes qu’aux vv. #1Co 3:9-10 ; d’une manière plus large, ce principe s’applique à tous les croyants qui sont appelés à édifier l’Église par un service fidèle.
de l’or, de l’argent, des pierres précieuses. Ces matériaux de qualité représentent un service spirituel et caractérisé par la consécration visant à l’édification de l’Église.
du bois, du foin, du chaume. C’est-à-dire des matériaux de moindre valeur, qui renvoient à une activité superficielle, sans impact éternel, même si elle n’est pas mauvaise.