NOUVEAU TESTAMENT
PHILIPPIENS 2 suite à 4
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
PHILIPPIENS 2 : 14 à 30
14 ¶ Faites toutes choses sans murmures ni hésitations,
sans murmures ni hésitations. La manière de prononcer le mot grec traduit par « murmures » correspond bien à sa signification, car elle donne une sorte de grommellement, de marmonnement sur un ton grave. C’est le rejet irraisonné de la providence et de la volonté divines, des circonstances qu’il prépare pour notre vie. « Hésitations » est un mot plus intellectuel qui signifie ici « remettre en cause » ou « critiquer » Dieu de façon négative.
15 afin que vous soyez irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d’une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde,
afin que vous soyez. On passe maintenant aux raisons pour lesquelles les croyants se doivent d’adopter une attitude juste dans leur poursuite de la sainteté. On pourrait aussi traduire « soyez » par « deveniez », ce qui évoque un processus: les chrétiens ont à grandir pour atteindre quelque chose qu’ils ne possèdent pas encore pleinement en tant qu’enfants de Dieu (cf. #Ep 5:1 ; #Tit 2:1).
irréprochables et purs. « Irréprochables » désigne une vie qui ne prête pas le flanc à la critique pour cause de péché ou d’actions mauvaises. « Purs » peut aussi se traduire par « innocents »: une vie pure, sans compromis, libre de tout péché, comme on le dirait d’un métal pur par opposition à un alliage (cf. #Mt 10:16 ; #Ro 16: 19 ; #2Co 11:3 ; #Ep 5:27).
une génération perverse et corrompue. Voir #De 32:5. « Perverse » est le mot dont dérive le français « scoliose » (courbure excessive de la colonne vertébrale). Il désigne ce qui a dévié de la norme, tous ceux qui ont quitté le chemin de Dieu (cf. #Pr 2:15 ; #Esa 53:6). « Corrompue » donne encore plus de force à ce sens: le terme désigne celui qui a dévié si gravement du bon chemin qu’il en est sévèrement altéré (cf. #Lu 9:41). Paul applique ce trait au système du monde pécheur.
16 portant la parole de vie ; et je pourrai me glorifier, au jour de Christ, de n’avoir pas couru en vain ni travaillé en vain.
la parole de vie. L’Évangile qui, si l’on y croit, produit la vie spirituelle et éternelle (cf. #Ep 2:1).
17 Et même si je sers de libation pour le sacrifice et pour le service de votre foi, je m’en réjouis, et je me réjouis avec vous tous.
sers de libation. Le verbe grec signifie « être offert comme libation ou offrande de boisson ». Certains l’associent au futur martyre de Paul, mais le verbe est au présent, ce qui donne à penser qu’il faisait allusion à son ministère coûteux parmi les Philippiens. La « libation » était la phase finale d’un ancien sacrifice d’animaux. Celui qui offrait le sacrifice versait du vin devant ou sur l’animal en flammes, et le vin s’évaporait. La vapeur ainsi produite symbolisait la montée de l’offrande vers la divinité à laquelle elle était destinée (cf. #Ex 29:38-41 ; #2R 16: 13 ; #Jér 7:18 ; #Os 9:4). Paul considérait que toute sa vie était une libation, déversée en l’occurrence sur le service auprès des Philippiens.
service de votre foi. « Service » provient d’un mot en rapport avec le service sacré du sacrificateur (cf. #Ro 12:1 ; #1Co 9:13) et était utilisé dans ce sens dans l’A.T. grec L’apôtre considérait les Philippiens comme des sacrificateurs qui offraient leur vie en sacrifice en se mettant fidèlement au service de Dieu (cf. #1Pi 2:9).
18 Vous aussi, réjouissez-vous de même, et réjouissez-vous avec moi.
Éloge de Timothée et d'Épaphrodite que Paul se propose d'envoyer aux Philippiens
19 J’espère dans le Seigneur Jésus vous envoyer bientôt Timothée, afin d’être encouragé moi-même en apprenant ce qui vous concerne.
20 Car je n’ai personne ici qui partage mes sentiments, pour prendre sincèrement à cœur votre situation ;
je n’ai personne ici qui partage mes sentiments. Littéralement « de même âme ». Timothée faisait un avec Paul en pensée, en sentiment, en esprit, par l’amour qu’il portait lui aussi à l’Église. Sa qualité de protégé de l’apôtre faisait de lui un être exceptionnel ; cf. #1Ti 1:2 ; #2Ti 1:2). Paul ne disposait de personne d’autre que Timothée car, malheureusement, « tous » les autres avaient à cœur leurs intérêts personnels plutôt que ceux de Christ.
21 tous, en effet, cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ.
22 Vous savez qu’il a été mis à l’épreuve, en se consacrant au service de l’Évangile avec moi, comme un enfant avec son père.
23 J’espère donc vous l’envoyer dès que j’apercevrai l’issue de l’état où je suis ;
24 et j’ai cette confiance dans le Seigneur que moi-même aussi j’irai bientôt.
dans le Seigneur. Paul savait que ses projets étaient soumis à la volonté de Dieu (cf. #Ja 4:13-17).
25 J’ai estimé nécessaire de vous envoyer mon frère Epaphrodite, mon compagnon d’œuvre et de combat, par qui vous m’avez fait parvenir de quoi pourvoir à mes besoins.
Epaphrodite. Paul désirait envoyer Timothée (v. #Ph 2:23) et venir aussi lui-même (verset #Ph 2:24), mais il fut obligé d’envoyer ce frère, natif de Philippes, dont on sait très peu de choses en dehors de ce passage. C’était un nom courant en grec, dérivé d’un mot familier qui, au départ, signifiait « favori d’Aphrodite » (déesse grecque de l’amour). Puis il en vint à signifier « aimable » ou « aimant ». Epaphrodite fut envoyé vers Paul muni de cadeaux (#Ph 4:18), et il était prévu qu’il reste avec lui pour le servir du mieux qu’il pourrait (verset #Ph 2:30).
par qui … besoins. Littéralement « votre apôtre et serviteur de mon besoin ». Epaphrodite n’était pas un apôtre de Christ, mais un apôtre-littéralement « envoyé » - au sens plus large: celui d’apôtre de l’Église de Philippes envoyé vers Paul, porteur de leur don volontaire en argent; cf. #2Co 8:23). Il était indispensable que Paul leur explique la raison de son renvoi à Philippes avec cette lettre, car ils risquaient de penser qu’il n’avait pas accompli son mandat de façon satisfaisante.
26 Car il désirait vous voir tous, et il était fort en peine de ce que vous aviez appris sa maladie.
fort en peine. Le terme grec décrit un état de confusion chaotique et de forte agitation consécutif à une période de bouleversements ou à un grand traumatisme. Epaphrodite se faisait plus de souci à propos de l’inquiétude qu’il pourrait susciter chez les Philippiens qu’au sujet de sa propre situation, pourtant délicate.
27 Il a été malade, en effet, et tout près de la mort ; mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n’eusse pas tristesse sur tristesse.
malade … tout près de la mort. Peut-être, était-il tombé gravement malade lors de son arrivée à Rome, mais il était désormais suffisamment rétabli pour revenir travailler dans l’Église de sa ville, qui avait plus que Paul besoin de lui.
28 Je l’ai donc envoyé avec d’autant plus d’empressement, afin que vous vous réjouissiez de le revoir, et que je sois moi-même moins triste.
triste. Traduit plus exactement par « soucieux » ou « anxieux ». Paul se sentait responsable de tous les membres des Églises (cf. #2Co 11:2), et il était ennuyé de ce que les Philippiens s’inquiètent au sujet d’Epaphrodite.
29 Recevez-le donc dans le Seigneur avec une joie entière, et honorez de tels hommes.
honorez. Des hommes tels que lui sont dignes d’estime.
30 Car c’est pour l’œuvre de Christ qu’il a été près de la mort, ayant exposé sa vie afin de suppléer à votre absence dans le service que vous me rendiez.
près de la mort. Allusion à ce qui a déjà été mentionné comme maladie aux versets #Ph 2:26-27.
1 ¶ Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur. Je ne me lasse point de vous écrire les mêmes choses, et pour vous cela est salutaire.
Au reste. Il s’agit ici d’une transition, pas d’une conclusion, puisqu’il reste 44 versets Cf. #Ph 4:8.
réjouissez-vous dans le Seigneur. Cf. #Ph 4:1. Thème récurrent de Paul dans l’épître. C’est la première fois cependant qu’il ajoute l’expression « dans le Seigneur », qui spécifie la sphère dans laquelle se situe la joie du croyant: cette joie est sans rapport avec les circonstances favorables ou défavorables de la vie; elle dépend d’une relation inaltérable et permanente avec le Seigneur souverain.
les mêmes choses. Paul avait déjà donné des instructions au sujet de ce qu’il s’apprêtait à leur enseigner quant à leurs adversaires (cf. #Ph 1:27-30).
salutaire. C’était comme un garde-fou destiné à protéger les Philippiens contre toute tentation de céder aux égarements des faux docteurs.
2 Prenez garde aux chiens, prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde aux faux circoncis.
chiens. Au cours du Ier siècle, les chiens étaient des charognards sauvages qui erraient dans les rues. Ils avaient un aspect répugnant, et les Juifs se plaisaient donc à appeler ainsi les païens. Or, Paul applique ce terme aux Juifs, particulièrement aux judaïsants, pour décrire leur vie de pécheurs méchants et dépourvus de maîtrise d’eux-mêmes. Sur ceux qui enseignaient que la circoncision était indispensable au salut.
mauvais ouvriers. Les judaïsants se targuaient d’être des ouvriers de justice. Paul n’en taxe pas moins leurs œuvres de mauvaises: toute tentative de plaire à Dieu par nos propres forces et de détourner l’attention de la rédemption accomplie par Christ constitue la plus pernicieuse forme de méchanceté.
faux circoncis. Le terme grec employé ici signifie « coupure en descendant », par opposition au terme habituel pour la circoncision qui signifie littéralement « coupure autour ». Comme les prophètes de Baal (#1R 18: 28) et les païens qui mutilaient leur corps au cours de leurs rituels hystériques pratique interdite par l’A.T. (#Lé 19: 28 ; #Lé 21: 5 ; #De 14: 1 ; #Esa 15: 2 ; #Os 7:14) - les judaïsants prônaient une circoncision qui n’était comble de l’ironie - pas du tout un symbole spirituel, mais seulement une mutilation physique.
3 Car les circoncis, c’est nous, qui rendons à Dieu notre culte par l’Esprit de Dieu, qui nous glorifions en Jésus-Christ, et qui ne mettons point notre confiance en la chair.
les circoncis, c’est nous. L’authentique peuple de Dieu ne possède pas seulement un symbole du besoin d’avoir le cœur purifié, il a vraiment été lavé par Dieu de ses péchés.
rendons à Dieu notre culte par l’Esprit de Dieu. Telle est la première caractéristique du véritable croyant selon Paul. Le mot grec pour « rendre un culte » signifie rendre un service spirituel et plein de révérence. Certains manuscrits permettent de traduire « rendons à Dieu notre culte par l’esprit », avec un « e » minuscule, pour désigner l’être intérieur.
nous glorifions en Jésus-Christ. Le verbe grec « se glorifier » signifie « se vanter avec joie ». Le véritable chrétien accorde à Christ tout le crédit de ses bonnes œuvres (cf. #Ro 15: 17 ; #1Co 1:31 ; #2Co 10:17 ;
point notre confiance en la chair. La « chair » désigne ici la nature humaine non rachetée, ses propres capacités et tout ce qu’elle peut accomplir en évacuant Dieu. Les Juifs plaçaient leur confiance dans la circoncision, dans leur titre de descendants d’Abraham, et s’acquittaient des cérémonies et des devoirs extérieurs de la loi mosaïque, mais tout cela ne pouvait pas les sauver. Le vrai croyant considère que sa chair est pécheresse et n’a aucun moyen de mériter le salut ni de plaire à Dieu.
4 ¶ Moi aussi, cependant, j’aurais sujet de mettre ma confiance en la chair. Si quelque autre croit pouvoir se confier en la chair, je le puis bien davantage,
5 moi, circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d’Hébreux ; quant à la loi, pharisien ;
huitième jour. La circoncision de Paul avait eu lieu le jour prescrit par la loi (#Ge 17: 12 ; #Ge 21: 4 ; #Lé 12:3).
d’Israël. Tous les Juifs authentiques étaient les descendants directs d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (Israël). L’héritage juif de Paul était pur.
de la tribu de Benjamin. Benjamin était le deuxième fils de Rachel (#Ge 35:18) et l’une des tribus importantes d’Israël, qui, de même que celle de Juda, resta fidèle à la dynastie inaugurée par David pour former le royaume du sud (#1R 12:21).
Hébreu né d’Hébreux. Paul était issu de parents juifs et avait conservé la tradition et la langue hébraïque, alors même qu’il résidait dans une ville païenne (cf. #Ac 21: 40 ; #Ac 26:4-5).
pharisiens. C’est-à-dire des fondamentalistes légalistes du judaïsme, dont le zèle à appliquer directement l’A.T. à la vie quotidienne donna naissance à un système complexe de traditions et de justice par les œuvres. Paul descendait sans doute d’une lignée de pharisiens (cf. #Ac 22: 3 ; #Ac 23: 6 ; #Ac 26:5).
6 quant au zèle, persécuteur de l’Église ; irréprochable, à l’égard de la justice de la loi.
zèle, persécuteur de l’Église. Aux yeux des Juifs, le « zèle » constituait la forme la plus élevée de vertu religieuse. C’était un mélange de haine et d’amour: comme Paul aimait le judaïsme, il détestait tout ce qui le menaçait.
la justice de la loi. C’est-à-dire la norme pour une vie juste telle que préconisée par la loi de Dieu. Paul se conformait extérieurement à cette norme, de façon à ce que personne ne puisse l’accuser de l’avoir violée. Or, son cœur était celui d’un pécheur, d’un propre juste. Il n’était pas un croyant de l’A.T., mais un légaliste orgueilleux, et donc perdu.
7 Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ.
des gains … une perte. Le mot grec pour « gains » est un terme utilisé en comptabilité pour signifier « bénéfices ». Il en va de même pour « perte », qui appartenait au vocabulaire des affaires. Paul utilisa ces termes de comptabilité pour évoquer la transaction spirituelle qui s’était produite lorsque Christ l’avait racheté. Tout le crédit religieux dont il jouissait auprès des Juifs et qu’il croyait pouvoir inscrire dans la colonne « profits » était en fait sans valeur et risquait même de lui valoir la perte de son salut (cf. #Lu 18:9-14). C’est pourquoi, dès qu’il connut la gloire de Christ, il s’empressa de ranger tout cela dans la colonne « pertes » (cf. #Mt 13:44-45 ; #Mt 16:25-26).
8 Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ,
connaissance de Jésus-Christ. « Connaître » Christ ne se limite pas à avoir de lui une connaissance intellectuelle; le verbe grec utilisé par Paul évoque une connaissance personnelle, par expérience (cf. #Jn 10:27 ; #Jn 17: 3 ; #2Co 4:6 ; #1Jn 5:20). Elle équivaut à une vie partagée avec Christ. Elle correspond aussi au mot hébreu qui décrit le mode de connaissance que Dieu a de son peuple (#Am 3:2) et que ce dernier a de lui, dans l’amour et l’obéissance (#Jér 31:34 ; #Os 6:3 ; #Os 8:2).
boue. Le mot grec évoque des débris ou des restes et peut même être rendu par « fumier », « excréments ».
9 ¶ et d’être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi,
être trouvé en lui. Paul était « en Christ ». Son union avec Christ n’était possible que parce que Dieu lui imputait la justice de Christ et pouvait alors la considérer comme étant la sienne.
non avec ma justice, celle qui vient de la loi. C’est la justice pleine d’orgueil de la moralité apparente, des rituels, cérémonies religieuses et bonnes œuvres. C’est une justice qui procède de la chair, et qui est incapable de sauver du péché (#Ro 3:19-20 ; #Ga 3:6-25).
foi en Christ. La foi est la confession assurée et constante que l’on dépend totalement de Jésus-Christ et que l’on a entièrement confiance en lui pour satisfaire aux exigences en vue d’entrer dans le royaume de Dieu. Ces exigences se résument à la justice de Christ, que Dieu impute à tous les croyants.
10 Afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort,
je connaîtrai Christ. Paul insiste ici sur l’importance d’approfondir la communion et l’intimité avec Christ.
la puissance de sa résurrection. La résurrection de Christ est démontrée de la façon la plus évidente par l’étendue de sa puissance. En ressuscitant de la mort, il a prouvé sa domination aussi bien sur le monde physique que spirituel.
communion de ses souffrances. L’expression évoque une association, une profonde communion de souffrance que chaque croyant partage avec Christ; or celui-ci est capable de réconforter le chrétien qui souffre, puisqu’il a personnellement connu la même souffrance, et une souffrance pire encore (#Hé 2:18 ; #Hé 4:15 ; #Hé 12:2-4 ; cf. #2Co 5:21 ; #1Pi 2:21-24).
conforme à lui dans sa mort. Tout comme Christ est mort pour racheter les pécheurs, Paul poursuivait le même objectif, dans un sens plus restreint: il avait consacré sa vie à sauver les pécheurs et n’aurait pas hésité à donner sa vie pour leur salut. Sa vie et sa mort, bien qu’impuissantes à racheter qui que ce soit, servaient le même but que celles de son Seigneur.
11 (3-10) pour parvenir, (3-11) si je puis, à la résurrection d’entre les morts.
si je puis. Expression qui prouve son humilité. Paul n’avait que faire de la façon dont Dieu réaliserait ses plans, mais il espérait la mort et l’accomplissement de son salut lors de la résurrection de son corps (cf. #Ro 8:23).
la résurrection d’entre les morts. Littéralement « la résurrection hors des cadavres ». Allusion à la résurrection qui accompagnera l’enlèvement de l’Église (#1Th 4:13-17 ; cf. #1Co 15:42-44).
12 Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection ; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus-Christ.
pas que j’aie déjà remporté le prix. La course vers la conformité à Christ commence par une attitude d’honnêteté et un sentiment d’insatisfaction.
je cours. Le mot grec s’appliquait aux coureurs de sprint et évoque une action énergique et agressive. Paul poursuivait la sanctification de toutes ses forces, entraînant chacun de ses muscles spirituels afin de gagner le prix (#1Co 9:24-27 ; #1Ti 6:12 ; #Hé 12:1).
tâcher de le saisir … j’ai été saisi. « Saisir » signifie « prendre possession de ». Christ avait choisi Paul dans le but ultime de le conformer à l’image glorieuse de Christ (#Ro 8:29), et c’est précisément l’objectif que l’apôtre poursuivait.
13 Frères, je ne pense pas l’avoir saisi ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant,
je fais une chose. Paul avait réduit l’ensemble du processus de sanctification à l’objectif simple et clair de faire « une seule chose »: chercher à se conformer à Christ.
oubliant ce qui est en arrière. Le croyant ne doit pas se reposer sur des œuvres ou des succès passés dans son ministère, pas plus qu’il ne doit s’appesantir sur ses péchés et échecs. Nous laisser envahir par le passé handicape les efforts fournis au présent.
14 je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ.
le but. C’est-à-dire la conformité à Christ, ici et maintenant.
le prix. C’est-à-dire la conformité à Christ dans le ciel (cf. versets #Ph 3:20-21 ; #1Jn 3:1-2).
la vocation céleste de Dieu. Lorsque Dieu rappelle un croyant dans sa présence, au ciel, alors vient enfin le moment de recevoir le prix qui représentait un objectif impossible à atteindre pendant la vie terrestre.
15 ¶ Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée ; et si vous êtes en quelque point d’un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus.
qui sommes des hommes faits. Puisque la perfection spirituelle consiste en une conformité totale à Christ, état que le croyant ne peut atteindre avant d’arriver au ciel, Paul fait ici allusion à la maturité spirituelle. Soit il désigne les croyants mûrs qui avaient le même objectif que lui, soit il utilise ce terme pour désigner de façon ironique les judaïsants, qui pensaient avoir déjà atteint la perfection.
cette même pensée. Ou « cette même attitude ». Les croyants doivent démontrer par leur attitude qu’ils recherchent effectivement la conformité à Christ.
si vous êtes … d’un autre avis. Désigne ceux qui s’obstinent à s’appesantir sur le passé et ne font aucun progrès vers le but.
Dieu vous éclairera. Le verbe grec signifie « découvrir » ou « dévoiler ». Paul remettait à Dieu ceux qui ne poursuivaient pas la perfection spirituelle. Il avait la conviction que Dieu leur révélerait finalement la vérité, même si cela signifiait pour eux connaître la correction (#Hé 12:5-11).
16 Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d’un même pas.
au point où nous sommes parvenus, marchons. Le mot grec pour « marcher » signifie « marcher en file ». Paul donne comme consigne aux Philippiens de rester dans la juste ligne spirituelle et de continuer à progresser dans la sanctification, en appliquant les principes qui leur avaient permis d’atteindre le point actuel de leur croissance spirituelle (cf. #1Th 3:10 ; #1Pi 2:2).
17 ¶ Soyez tous mes imitateurs, frères, et portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous.
mes imitateurs. Comme tous les croyants sont imparfaits, ils ont besoin de l’exemple de personnes moins imparfaites, qui savent comment réagir face à l’imperfection et sont capables de fournir un modèle pour le processus de recherche de la conformité à Christ. Paul était lui-même ce modèle (#1Co 11:1 ; #1Th 1:6).
portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle. Paul recommande aux Philippiens de bien observer d’autres modèles en matière de sanctification, comme Timothée et Épaphrodite (#Ph 2:19-20), pour s’inspirer de leur façon de se comporter dans leur service pour Christ.
18 Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j’en parle maintenant encore en pleurant.
ennemis de la croix. Les propos de Paul impliquent que, sans se déclarer opposés à Christ, à son œuvre sur la croix ou au salut par grâce par le seul moyen de la foi, ces hommes ne poursuivaient pas l’objectif de la conformité à Christ dans leur comportement. Ils se contentaient apparemment de se prétendre amis de Christ et assumaient peut-être même des responsabilités dans l’Église.
je vous en ai souvent parlé. Visiblement, Paul avait déjà averti les Philippiens des dangers que représentaient les enseignements erronés, comme il l’avait fait auprès des Ephésiens (#Ac 20:28-30).
en pleurant. Paul avait eu la même réaction le jour où il avait prévenu de ce danger les anciens de l’Église d’Éphèse (#Ac 20: 31).
19 Leur fin sera la perdition ; ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu’aux choses de la terre.
Ces ennemis de la croix pouvaient être soit des Juifs (les judaïsants, verset. 2), soit des païens libertins, précurseurs du gnosticisme, qui adoptaient une philosophie dualiste virant à l’antinomisme (position qui consiste à abandonner toute loi morale).
leur fin sera la perdition. Le mot grec pour « fin » renvoie à la destinée ultime d’une personne. Les judaïsants étaient promis à la damnation éternelle, puisqu’ils comptaient sur leurs propres bonnes œuvres pour gagner leur salut. Il en allait de même pour les païens libertins, qui commettaient l’erreur de s’appuyer sur leur intelligence humaine et de nier la puissance transformatrice de l’Évangile.
pour dieu leur ventre. Pourrait renvoyer aux œuvres charnelles des judaïsants, qui consistaient principalement dans leurs devoirs religieux, ou encore à leur attachement à des lois alimentaires, qu’ils croyaient indispensables au salut. Si ce sont les païens libertins qui sont ici visés, Paul leur reproche certainement leurs désirs sensuels et leurs appétits charnels. Comme toujours, les faux docteurs se trahissent par leur mauvaise attitude.
leur gloire … leur honte. Les judaïsants se targuaient de leurs efforts personnels; or, leurs œuvres les plus remarquables n’avaient pas plus de valeur que des chiffons souillés ou du fumier (versets #Ph 3:7-8 ; #Esa 64:5). Les païens libertins se vantaient de leurs péchés et prétextaient abusivement de la liberté laissée aux chrétiens pour justifier leur inconduite (#1Co 6:12).
choses de la terre. Les judaïsants ne se préoccupaient que des cérémonies, fêtes et sacrifices, de tout ce qui n’était que règles matérielles. Quant aux païens libertins, ils ne s’intéressaient qu’au monde et à ses attraits (cf. #Ja 4:4 ; #1Jn 2:15).
20 Mais notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ,
citoyens. Désigne en grec une colonie d’étrangers. Dans une source non chrétienne, il désigne une ville suffisamment importante pour tenir des registres où figuraient les noms de tous les citoyens.
des cieux. L’endroit où Dieu règne et où Christ est présent. C’est la cité des croyants (#Jn 14:2-3), car leur nom y est enregistré (#Lu 10:20) et leur héritage les y attend (#1Pi 1:4). Ils y rejoindront d’autres croyants (#Hé 12:23). Nous appartenons au royaume gouverné par notre Père céleste et obéissons aux lois célestes. Cf. #1Pi 2:11.
nous attendons. Mot grec présent dans la plupart des passages qui évoquent la seconde venue de Christ. L’idée est celle d’une attente certes patiente, mais tenaillée aussi par l’appétit qu’aiguisent de grandes espérances (#Ro 8:23 ; #2P 3:11-12).
21 qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses.
transformera le corps de notre humiliation. Le verbe grec pour « transformer » contient le mot qui a donné « schéma ». Ceux qui sont morts en Christ mais vivent avec lui en esprit au ciel (#Ph 1:23 ; #2Co 5:8 ; #Hé 12:23) recevront un nouveau corps à la résurrection et lors de l’enlèvement de l’Église, alors que ceux qui seront encore en vie sur la terre verront leur corps transformé.
semblable au corps de sa gloire. Le corps du croyant sera comme celui de Christ après sa résurrection: « reprogrammé » pour devenir compatible avec le ciel (#1Co 15:42-43 ; #1Jn 3:2).
s’assujettir. Littéralement « ranger sous », c’est-à-dire disposer des objets selon leur rang ou gérer quelque chose. Dans sa divine providence, Christ a le pouvoir de créer les lois naturelles, mais aussi celui de les dépasser miraculeusement (#1Co 15:23-27).
1 ¶ C’est pourquoi, mes bien-aimés, et très chers frères, vous qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés !
bien-aimés, et très chers frères. Paul montre ici sa profonde affection pour les croyants de Philippes. Le mot grec pour « très chers » évoque la vive douleur que provoque la séparation d’avec des êtres aimés.
ma joie et ma couronne. Paul ne tirait pas sa joie des circonstances, mais de ses frères et sœurs de Philippes (cf. #1Th 2:19-20 ; #1Th 3:9). « Couronne » renvoie en grec à la couronne de lauriers décernée à l’athlète qui remportait une victoire (#1Co 9:25). On la remettait aussi à un homme que ses pairs désiraient honorer, pendant un banquet, comme le symbole d’une grande réussite ou d’une vie fructueuse. Les Philippiens étaient la preuve vivante que les efforts d’évangélisation de Paul avaient porté du fruit (cf. #1Co 9:2).
demeurez ainsi fermes. Le verbe grec est souvent utilisé pour décrire la sentinelle à son poste. Il s’agit d’un commandement militaire (cf. #Ph 1:27), selon le mode d’expression qui domine dans les versets #Ph 4:1-9.
Recommandations, exhortations diverses
2 J’exhorte Évodie et j’exhorte Syntyche à être d’un même sentiment dans le Seigneur.
J’exhorte. En grec « j’invite » ou « je supplie ».
Évodie … Syntyche. Ces deux femmes étaient des membres en vue de l’Église (verset #Ph 4:3). Elles faisaient peut-être partie des femmes réunies pour la prière lors de la première prédication de Paul à Philippes (#Ac 16: 13). Chacune d’elles était à la tête de factions rivales dans l’Église, probablement suite à un conflit personnel entre elles.
un même sentiment. Pourrait aussi se traduire par « harmonie ». L’amour réciproque, l’harmonie et la paix entre croyants sont indispensables à la stabilité spirituelle. Les divisions de l’Église de Philippes menaçaient de détruire l’intégrité de son témoignage.
3 Et toi aussi, fidèle collègue, oui, je te prie de les aider, elles qui ont combattu pour l’Évangile avec moi, et avec Clément et mes autres compagnons d’œuvre, dont les noms sont dans le livre de vie.
collègue. Le terme grec décrit deux bœufs attachés sous le même joug, en train de tirer la même charge. Un collègue est un partenaire ou un égal au cours d’une entreprise particulière, ici d’ordre spirituel. Il est possible que ce frère soit un anonyme, mais il vaut mieux voir dans le mot traduit « collègue » un nom propre (« Syzygos »). Il s’agissait probablement de l’un des anciens de l’Église (#Ph 1:1).
avec Clément. On ne sait rien de lui.
le livre de vie. De toute éternité, Dieu a enregistré le nom de tous ses élus dans ce livre, qui identifie ceux qui hériteront de la vie éternelle; cf. #Da 12:1 ; #Mal 3:16-17 ; #Lu 10:20 ; #Ap 17: 8 ; #Ap 20: 12).
4 Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous.
5 Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche.
douceur. Terme qui renvoie au contentement par rapport aux autres et à la générosité réciproque. Il peut aussi désigner la grâce ou l’indulgence devant les défauts et les échecs des autres. Il peut même décrire la patience de celui qui accepte l’injustice ou les mauvais traitements sans exercer de représailles. Une attitude de bonté accompagnée d’humilité résume toutes les qualités évoquées ci-dessus.
proche. Le mot peut signifier la proximité aussi bien dans l’espace que dans le temps. Le contexte fait pencher pour la première interprétation: le Seigneur enveloppe tous les croyants de sa présence (#Ps 119:151).
6 Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces.
Ne vous inquiétez de rien. L’inquiétude et les soucis révèlent un manque de confiance dans la sagesse, la souveraineté ou la puissance de Dieu. Nous réjouir dans le Seigneur et méditer sa Parole constituent les meilleurs antidotes à l’angoisse (#Ps 1:2).
en toute chose. Toutes nos difficultés font partie du plan de Dieu.
des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Toute prière authentique s’accompagne de reconnaissance envers Dieu.
7 Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ.
la paix de Dieu. Le calme et la tranquillité intérieurs sont le salaire promis à tout croyant qui manifeste une attitude de reconnaissance, fondée sur la confiance paisible que Dieu désire et peut faire ce qui convient le mieux pour ses enfants (cf. #Ro 8:28).
surpasse toute intelligence. Évoque l’origine divine de cette paix, qui transcende l’intellect, les analyses et les intuitions purement humaines (cf. #Esa 26:3 ; #Jn 16: 33).
gardera. Terme du vocabulaire militaire signifiant « tenir sous sa garde ». La paix de Dieu protège les croyants de l’anxiété, du doute, de la peur et de la détresse.
vos cœurs et vos pensées. Paul ne faisait pas de distinction entre les deux, il désignait par-là la globalité de l’homme intérieur. Puisque le croyant est uni à lui, Christ protège son être intérieur en lui donnant sa propre paix.
8 Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées.
vrai. Ce qui est vrai se trouve en Dieu (#2Ti 2:25), en Christ (#Ep 4:20-21), dans le Saint-Esprit (#Jn 16: 13) et la Parole de Dieu (#Jn 17: 17).
honorable. Les croyants doivent méditer sur tout ce qui mérite l’adoration et le respect, et donc discerner le sacré du profane.
juste. Désigne ce qui est droit. Les pensées du croyant doivent être en harmonie avec la norme de sainteté fixée par Dieu.
pur. Ce qui est moralement propre et non souillé.
aimable. En grec « plaisant, agréable ». Ainsi, le croyant doit prêter attention à tout ce qui est bon.
ce qui mérite l’approbation. Tout ce qui peut être l’objet d’une haute considération et a une excellente réputation. Renvoie à tout ce qui est généralement considéré comme estimable dans le monde: bonté, courtoisie, respect d’autrui.
9 Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi, et ce que vous avez vu en moi, pratiquez-le. Et le Dieu de paix sera avec vous.
de moi. Les Philippiens devaient suivre la vérité divine qui leur avait été annoncée, de même que son incarnation dans la vie de Paul.
le Dieu de paix. cf. #1Co 14: 33. Dieu est la paix (#Ro 16: 20 ; #Ep 2:14), il fait la paix avec les pécheurs au travers de Christ (#2Co 5:18-20), et il offre une paix parfaite pendant les épreuves (verset #Ph 4:7).
Remerciements de Paul aux Philippiens pour les dons qu'il a reçu d'eux
Salutations
10 ¶ J’ai éprouvé une grande joie dans le Seigneur de ce que vous avez pu enfin renouveler l’expression de vos sentiments pour moi ; vous y pensiez bien, mais l’occasion vous manquait.
enfin … l’occasion vous manquait. Dix ans s’étaient écoulés depuis le jour où les Philippiens avaient offert un don à Paul pour lui permettre de subvenir à ses besoins, lors de son premier séjour à Thessalonique (versets #Ph 4:15-16). Paul savait qu’ils désiraient continuer à l’aider, mais il comprenait que, dans le cadre de la providence divine, ils n’avaient pas eu l’« occasion » de le faire.
11 Ce n’est pas en vue de mes besoins que je dis cela, car j’ai appris à être content de l’état où je me trouve.
content. En grec « qui se suffit à soi-même » ou « satisfait ». Le nom tiré de la même racine est traduit « de quoi satisfaire aux besoins » en #2Co 9:8. Il désigne un état où l’on n’est pas tributaire des autres (cf. #Lu 3:14 ; #1Th 4:12 ; #1Ti 6:6, #1Ti 6:8 ; #Hé 13: 5).
l’état où je me trouve. Paul décrit ces circonstances dans le verset suivant.
12 Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette.
humiliation … abondance. Paul savait comment s’accommoder de faibles moyens (en nourriture, vêtements et besoins de première nécessité) mais aussi comment vivre un temps de prospérité matérielle (de superflu).
être rassasié … avoir faim. « Rassasié » a trait, en grec, à l’alimentation et à l’engraissement des animaux. Paul savait être content, aussi bien lorsqu’il était dans la disette que lorsqu’il avait assez à manger.
13 Je puis tout par celui qui me fortifie.
Je puis tout. Paul utilise un verbe grec signifiant « être fort » ou « avoir de la force » (cf. #Ac 19: 16, #Ac 19: 20 ; #Ja 5:16). Il avait la force de « tout » supporter (versets #Ph 4:11-12), aussi bien les difficultés matérielles que la prospérité.
par celui qui me fortifie. En grec, « fortifier » signifie « instiller de la puissance dans ». Du fait que les chrétiens sont en Christ (#Ga 2:20), il leur déverse sa propre force pour les soutenir jusqu’au jour où ils recevront de l’aide (#Ep 3:16-20 ; #2Co 12:10).
14 Cependant vous avez bien fait de prendre part à ma détresse.
Paul ajoute ici quelques mots d’explication, pour éviter que les Philippiens ne pensent à cause de ce qu’il venait d’écrire (versets #Ph 4:11-13) - qu’il ne leur était pas reconnaissant de leur dernier don.
prendre part. C’est-à-dire s’associer à quelqu’un et devenir son partenaire.
15 Vous le savez vous-mêmes, Philippiens, au commencement de la prédication de l’Évangile, lorsque je partis de la Macédoine, aucune Église n’entra en compte avec moi pour ce qu’elle donnait et recevait ; (4-16) vous fûtes les seuls à le faire,
au commencement de la prédication de l’Évangile. C’est-à-dire lorsque Paul prêcha pour la première fois la bonne nouvelle à Philippes (#Ac 16: 13).
je partis. Le jour où Paul quitta les Philippiens pour la première fois, environ dix ans plus tôt (#Ac 16: 40).
Macédoine. Paul exerça son ministère à Philippes, mais aussi dans deux autres villes de Macédoine: Thessalonique et Bérée (#Ac 17:1-14).
pour ce qu’elle donnait et recevait. Paul utilise trois termes du domaine des affaires: « ce » pourrait se traduire par « les comptes »; « donnait et recevait » étaient les termes utilisés, en affaires, pour « sorties » et « entrées ». En intendant fidèle des ressources de Dieu, l’apôtre tenait des comptes précis de tout ce qu’il recevait et dépensait.
16 car vous m’envoyâtes déjà à Thessalonique, et à deux reprises, de quoi pourvoir à mes besoins.
les seuls. Les Philippiens avaient été les seuls à envoyer à Paul de quoi subvenir à ses besoins.
déjà à Thessalonique. Paul avait prêché là-bas pendant quelques mois au cours de son deuxième voyage missionnaire.
17 Ce n’est pas que je recherche les dons ; mais je recherche le fruit qui abonde pour votre compte.
fruit. Mot grec pouvant aussi se traduire par « profit ».
abonde pour votre compte. En fait, les Philippiens se constituaient un trésor dans le ciel (#Mt 6:20). Les dons qu’ils offraient à Paul étaient crédités sur leur compte en banque spirituel et produiraient des dividendes éternels (#Pr 11:24-25 ; #Pr 19: 17 ; #Lu 6:38 ; #2Co 9:6).
18 J’ai tout reçu, et je suis dans l’abondance ; j’ai été comblé de biens, en recevant par Épaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte, et qui lui est agréable.
un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte, et qui lui est agréable. Dans le système sacrificiel de l’A.T., tout sacrifice devait répandre une bonne odeur et être accepté de Dieu. Ce ne pouvait être le cas que s’il était offert avec une juste attitude de cœur (#Ge 8:20-21 ; #Ex 29:18 ; #Lé 1:9, #Lé 1:13, #Lé 1:17). Le don des Philippiens était un sacrifice spirituel (cf. #Ro 12:1 ; #1Pi 2:5) qui plaisait à Dieu.
19 Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ.
tous vos besoins. Paul fait ici allusion aux besoins matériels des Philippiens, car ils s’étaient probablement dépouillés eux-mêmes, dans une certaine mesure, pour rassembler l’argent de leur don (#Pr 3:9).
selon sa richesse. Dieu pourvoirait aux besoins des Philippiens proportionnellement à ses ressources infinies, et pas seulement en leur octroyant les miettes de ses richesses.
20 ¶ A notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen !
Cette doxologie représente la réaction de louange de Paul face à la grande vérité qui vient d’être développée: Dieu pourvoit à tous les besoins des saints. C’est aussi une louange qu’il élève en songeant à la personne et à la fidélité de Dieu, dans un sens plus général.
21 Saluez tous les saints en Jésus-Christ. Les frères qui sont avec moi vous saluent.
tous les saints. Littéralement « chaque saint ». En n’utilisant pas un terme collectif, Paul souligne qu’il se soucie de chaque chrétien pris individuellement.
Les frères qui sont avec moi. L’expression inclut vraisemblablement Timothée et Épaphrodite (#Ph 2:19, #Ph 2:25). Étaient aussi présents ceux qui prêchaient l’Évangile à Rome (#Ph 1:14), de même peut-être que Tychique, Aristarque, Onésime et Jésus Justus (#Col 4:7, #Col 4:9-11).
22 Tous les saints vous saluent, et principalement ceux de la maison de César.
la maison de César. Loin de se limiter à la famille de l’empereur, l’expression couvrait un nombre important de personnes: courtisans, princes, juges, cuisiniers, goûteurs, musiciens, intendants, maçons, garçons d’écurie, soldats, comptables. Paul avait en tête ceux d’entre eux qui, grâce à la proclamation de l’Évangile par des membres de l’Église de Rome, avaient été sauvés avant sa propre arrivée dans la ville. S’y ajoutaient tous ceux que l’apôtre lui-même avait amenés à Christ, y compris les soldats qui étaient enchaînés à lui durant sa détention (#Ph 1:13).
23 Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit !
Conclusion courante des épîtres de Paul. Certains manuscrits portent encore « amen », un terme de confirmation soulignant la vérité qui précède.
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