NOUVEAU TESTAMENT
ÉPHÉSIENS 5 suite et 6
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
ÉPHÉSIENS 5 : 15 à 32
15 mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ.
professant la vérité dans l’amour. L’évangélisation ne réussit jamais aussi bien que lorsqu’on prêche dans l’amour. Cela n’est possible qu’au croyant spirituellement mûr, équipé de pied en cap par la saine doctrine. Sans cette maturité, la vérité reste froide et l’amour ne vaut guère mieux que la sentimentalité.
croîtrons à tous égards en celui. Les chrétiens doivent se montrer complètement soumis et obéissants à la volonté de Dieu; ils doivent se soumettre à sa puissance et chercher la conformité à Christ dans tous les domaines de leur vie (cf. #Ga 2:20 ; #Ph 1:21).
le chef. Ou « la tête ». Puisque l’image de l’Église est celle d’un corps dont Christ constitue la tête, le mot a ici le sens d’un dirigeant investi d’autorité, et non de « source », car alors il aurait fallu employer une autre image anatomique. Voir #Ep 1:22 ; #Ep 5:23.
16 C’est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans la charité.
de lui. Du Seigneur. Le pouvoir de produire des croyants mûrs et bien équipés ne relève pas des efforts de ces croyants mais provient de la tête, le Seigneur Jésus-Christ (cf. #Col 2:19).
qui convient à chacune de ses parties. La croissance d’une Église fondée sur la Bible résulte du fait que chacun de ses membres emploie pleinement son don spirituel, dans la soumission au Saint-Esprit et la collaboration avec les autres croyants (#Col 2:19).
17 ¶ Voici donc ce que je dis et ce que je déclare dans le Seigneur, c’est que vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leurs pensées.
Vous ne devez plus marcher. « Marcher » renvoie à la conduite quotidienne et rappelle ce que Paul a dit au sujet de la haute vocation en Christ Jésus du croyant (verset #Ep 4:1). Puisque les chrétiens font partie du corps de Christ, ont reçu les dons spirituels par le Saint-Esprit et s’édifient mutuellement, ils ne devraient pas continuer à mener la même vie que les incroyants (#1Jn 2:6).
païens. Tous les non-Juifs non régénérés (cf. #1Th 4:5 où ils sont décrits).
selon la vanité de leurs pensées. Premièrement, les incroyants sont spirituellement stériles. Pour ce qui concerne les questions spirituelles et morales, leurs processus de raisonnement sont faussés et inadéquats et, inévitablement, ils ne parviennent pas à acquérir une bonne compréhension des choses divines, ni une façon morale de vivre. Leur vie est vide, vaine, dépourvue de sens (cf. #Ro 1:21-28 ; #1Co 2:14 ; #Col 2:18).
4:17-19 Dans ces versets, Paul décrit 4 caractéristiques des modes de vie contraires à la volonté divine, et auxquels les chrétiens sont invités à renoncer.
18 Ils ont l’intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’endurcissement de leur cœur.
pureté. Quatrièmement, ils ont une conduite dépravée (cf. #Ro 1:28). En s’obstinant à succomber volontairement à la sensualité et au libertinage, ils perdent progressivement toute retenue morale, en particulier dans le domaine sexuel. Impureté et cupidité vont main dans la main, ce qui est une forme d’idolâtrie (#Ep 5:5 ; #Col 3:5). Si certains n’en arrivent pas aux extrêmes décrits aux versets #Ep 4:17-19, ils le doivent à la grâce divine accordée à tous et à l’influence modératrice du Saint-Esprit.
20 Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ,
4:20-21
avez appris … entendu … été instruits. Trois descriptions concrètes du salut, de la nouvelle naissance.
21 si du moins vous l’avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c’est en lui que vous avez été instruits
la vérité qui est en Jésus. Connaître la vérité au sujet du salut conduit à connaître pleinement la vérité sur Dieu, l’homme, la création, l’histoire, la vie, le but de la vie, les relations humaines et avec Dieu, le paradis, l’enfer, le jugement, et tous les autres principes, si importants, que Jean résume en #1Jn 5:20.
vous dépouiller. Vous défaire, comme lorsque l’on enlève de vieux vêtements sales. Ce verbe décrit la repentance par rapport au péché et la soumission à Dieu intervenues au moment de la réception du salut. (cf. #Esa 55:6-7 ; #Mt 19:16-22 ; #Ac 2:38-40 ; #Ac 20: 21 ; #1Th 1:9).
Les devoirs domestiques
22 (4-21) à vous dépouiller, (4-22) eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses,
vieil homme. La vieille nature pécheresse, inconvertie, usée et inutile, corrompue par la tromperie. Le salut, c’est l’union avec Jésus-Christ, c’est-à-dire la mort puis l’ensevelissement de l’ancienne nature et la résurrection d’une nouvelle, pour marcher en nouveauté de vie. Cette transformation constitue le thème central de #Ro 6:2-8.
23 à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence,
renouvelés dans l’esprit de votre intelligence. Le salut concerne aussi l’esprit, centre de la pensée, de la compréhension et de la croyance, ainsi que de la motivation et de la décision d’agir (cf. #Col 3:1-2, #Col 3:10). Quand on devient chrétien, Dieu donne des capacités morales et spirituelles complètement nouvelles, que l’esprit sans Christ ne saurait concevoir (cf. #1Co 2:9-16).
24 et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité.
revêtir l’homme nouveau. Le renouvellement de l’esprit grâce au salut entraîne non seulement une conversion du caractère, mais aussi la transformation du vieil homme en un autre, nouveau (cf. #2Co 5:17).
créé selon Dieu. En Christ, le vieil homme n’existe plus comme jadis; il se crée un être nouveau, conforme à l’image de Dieu (cf. #Ga 2:20).
dans une justice et une sainteté. La justice est liée aux responsabilités morales du chrétien envers ses semblables, inscrites sur la seconde table de la loi (#Ex 20:12-17). La sainteté, quant à elle, renvoie à ses responsabilités envers Dieu, gravées sur la première (#Ex 20:3-11). Le péché demeure dans la chair de l’homme non racheté
25 C’est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain ; car nous sommes membres les uns des autres.
renoncez au mensonge. Mentir, c’est plus que déclarer des contre-vérités: c’est aussi exagérer et falsifier quelque chose de vrai, en y ajoutant ce qui ne s’y trouve pas. Tricher, faire des promesses impossibles à tenir, trahir la confiance et se donner de faux prétextes sont autant de formes de mensonge, et les chrétiens doivent s’en garder (cf. #Jn 8:44 ; #1Co 6:9 ; #Ap 21: 8).
parle selon la vérité à son prochain. Citation de #Za 8:16. L’œuvre de Dieu dans le monde se fonde sur la vérité, et ni l’Église ni les croyants pris individuellement ne peuvent être utiles à Dieu s’ils se prêtent au mensonge.
26 Si vous vous mettez en colère, ne péchez point ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère,
si vous vous mettez en colère, ne péchez point. Citation de #Ps 4:5. Selon les normes du N.T., la colère peut-être bonne ou mauvaise; tout dépend de la motivation ou de l’objectif recherché. Paul cautionne sans doute ici la juste indignation, la colère envers le mal. Cette colère-là déteste l’injustice, l’immoralité et le péché sous toutes ses formes. Quand la colère est altruiste et fondée sur l’amour de Dieu et d’autrui, elle est non seulement permise mais même ordonnée. Jésus fut animé de cette juste colère en #Mt 21: 12 ; #Mr 3:5 ; #Jn 2:15.
que le soleil ne se couche pas. Comme même une juste colère peut se muer en amertume, il faut s’en libérer à la fin de la journée. Si la colère se prolonge, elle risque de tourner à l’hostilité et violer de ce fait les instructions de #Ro 12:17-21.
27 et ne donnez pas accès au diable.
28 Que celui qui dérobait ne dérobe plus ; mais plutôt qu’il travaille, en faisant de ses mains ce qui est bien, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin.
ne dérobe plus. Le vol, quelle que soit sa forme, est un péché, et le chrétien doit l’éradiquer de sa vie. Qu’il travaille plutôt, pour produire ce qui est bénéfique (cf. #Ex 20: 15). L’alternative au vol consiste à pourvoir à ses propres besoins, à ceux de sa famille et à ceux des autres, ce qui honore Dieu, par des moyens honnêtes et honorables (cf. #2Th 3:10-11 ; #1Ti 5:8).
donner à celui qui est dans le besoin. Le chrétien doit non seulement s’interdire tout mal envers qui que ce soit, mais aussi s’efforcer d’aider sans relâche ceux qu’il voit dans le besoin. Voir #Lu 14:13-14 ; #Ac 20:33-35.
29 Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s’il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l’édification et communique une grâce à ceux qui l’entendent.
parole mauvaise. Le mot traduit par « mauvaise » exprime ce qui est pourri ou dégoûtant, comme des fruits gâtés ou de la viande putride. Aucun mot grossier ne doit franchir les lèvres du chrétien, car ce serait totalement incompatible avec sa nouvelle vie en Christ (voir #Col 3:8 ; #Ja 3:6-8 ; cf. #Ps 141:3).
qui serve à l’édification. Les paroles du chrétien devraient être instructives, encourageantes et édifiantes (même lorsqu’elles sont contraintes d’apporter une correction), opportunes (cf. #Pr 15: 23 ; #Pr 24: 26 ; #Pr 25: 11).
une grâce à ceux qui l’entendent. Cf. #Col 4:6. Puisque les chrétiens ont été sauvés puis gardés par grâce, ils doivent vivre et parler avec grâce. C’est le Seigneur qui établit cette norme (#Lu 4:22).
30 N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption.
n’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu. Dieu est attristé lorsque ses enfants refusent de changer leur vieille manière de vivre dans le péché, plutôt que de choisir les manières d’être et d’agir justes qu’implique leur nouvelle vie. Il est intéressant de noter que la façon de réagir du Saint-Esprit démontre qu’il est bien une personne. Cette personnalité à part entière se voit aussi à l’emploi de pronoms personnels (#Jn 14: 17 ; #Jn 16: 13), au soin personnel qu’il prend de chaque croyant (#Jn 14: 6, #Jn 14: 26 ; #Jn 15: 26), au fait qu’il possède un intellect (#1Co 2:11), des sentiments (#Ro 8:27), une volonté (#1Co 12:11), qu’il s’exprime (#Ac 13: 2), qu’il convainc (#Jn 16:8-11), intercède (#Ro 8:26), est un guide (#Jn 16: 13), glorifie Christ (#Jn 16: 14) et sert Dieu (#Ac 16:6-7).
scellés pour le jour de la rédemption. Le Saint-Esprit est le garant de la rédemption éternelle en Christ de tous ceux qui croient en lui.
31 Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous.
4:31-32 Ces versets résument les changements dans la vie du croyant, tels que mentionnés aux versets #Ep 4:17-30. « Amertume » désigne un ressentiment qui couve dans le cœur. « Animosité » s’apparente à la rage et à l’emportement soudain, « colère » à une hostilité plus profonde et plus intériorisée, « clameur » aux cris de celui qui perd la maîtrise de lui-même à l’occasion d’une querelle, « calomnie » à la diffamation. « Méchanceté » traduit le terme grec générique pour décrire le mal, la racine de tous les vices.
32 Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ.
comme Dieu vous a pardonné en Christ. Ceux qui ont souvent bénéficié du pardon de Dieu devraient pardonner les offenses, relativement bénignes, qui leur sont infligées. L’illustration la plus parlante de cette vérité se trouve dans la parabole de #Mt 18:21-35.
1 ¶ Enfants, obéissez à vos parents, selon le Seigneur, car cela est juste.
obéissez … selon le Seigneur. Voir #Col 3:20. L’enfant qui vit chez ses parents doit se soumettre volontairement à leur autorité. Il leur obéit parce qu’ils ont été placés au-dessus de lui par le Seigneur, et comme s’il obéissait au Seigneur lui-même. Pour quelle raison? Simplement, ici, parce que c’est ce que Dieu a décidé et ordonné (« juste »). Cf. #Os 14: 9.
2 Honore ton père et ta mère c’est le premier commandement avec une promesse,
le premier commandement avec une promesse. Bien que les enfants aient à se soumettre à leurs parents par égard pour lui avant tout, le Seigneur a ajouté, par pure grâce, la promesse de bénédictions particulières pour ceux qui se conformeraient à cet ordre.
6:2-3
Honore. Alors que le v. 1 parlait d’actes, ce terme évoque une attitude, car Paul passe maintenant aux motivations qui sous-tendent les actes. Quand Dieu fit connaître sa loi dans les dix commandements, le premier d’entre eux concernant les relations humaines fut celui-ci (#Ex 20: 12 ; #De 5:16). C’est, des dix, le seul commandement en rapport avec la famille, car ce principe suffit à lui seul à assurer son épanouissement. Cf. #Ex 21: 15, #Ex 21: 17 ; #Lé 20: 9 ; #Mt 15:3-6. Les Proverbes reprennent ce principe (voir #Pr 1:8 ; #Pr 3:1 ; #Pr 4:1-4 ; #Pr 7:1-3 ; #Pr 10:1 ; #Pr 17: 21 ; #Pr 19: 13, #Pr 19: 26 ; #Pr 28:24).
3 afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre.
4 Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur.
pères. Techniquement, ce mot renvoie aux parents de sexe masculin, mais il était aussi utilisé pour les parents en général. Puisque Paul a précédemment fait allusion aux deux parents (vv. #Ep 6:1-3), il est probable qu’ici aussi il avait les deux à l’esprit. Le même mot est utilisé pour désigner les deux parents de Moïse en #Hé 11:23.
n’irritez pas. Dans le monde païen où vivait Paul, ainsi que dans maints foyers juifs, les pères régnaient sur leur famille en exerçant une autorité dominatrice rigide. Les désirs et le bien-être des enfants et des épouses étaient quantités négligeables. L’apôtre affirme vigoureusement ici que l’autorité d’un père chrétien sur ses enfants ne devrait pas l’autoriser à imposer des exigences et des restrictions exagérées, car cela risquerait de plonger les enfants dans la colère, le désespoir et la haine.
en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur. C’est un appel à un exercice systématique de la discipline et de l’enseignement, apte à apprendre aux enfants le respect des commandements du Seigneur, car c’est d’eux que procèdent toute vie, toute sainteté et toute bénédiction. Cf. #Pr 13: 24 ; #Hé 12:5-11.
5 Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme à Christ,
Serviteurs, obéissez. Dans les sociétés grecque et romaine, les esclaves n’avaient aucun droit légal et on les traitait comme des biens matériels. Ils étaient donc rarement bien traités, et on abusait même souvent d’eux. La Bible ne conteste pas l’esclavage en soi, mais les abus dans ce domaine (cf. #Ex 21: 16, #Ex 21:26-27 ; #Lé 25:10 ; #De 23:15-16). La recommandation de Paul vaut aussi pour les employés. L’impératif « obéissez » implique une soumission permanente et ininterrompue au maître ou à l’employeur terrestre, avec pour seule exception le cas où un ordre constituerait une violation évidente de la Parole de Dieu, comme en #Ac 4:19-20.
selon la chair. C’est-à-dire les maîtres humains.
avec crainte et tremblement. Il ne s’agit pas de peur, mais de respect de l’autorité. Même s’il s’avère qu’un employeur ne mérite pas le respect qui lui est dû (voir #1Pi 2:18), il convient malgré tout de continuer à le lui accorder avec une authentique sincérité, comme si l’on était au service de Christ lui-même. Bien servir votre employeur, c’est aussi bien servir Christ. Cf. #Col 3:23-24.
6 non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ, qui font de bon cœur la volonté de Dieu.
sous leurs yeux. Le travail doit être bien fait même lorsque le patron n’est pas là pour surveiller.
comme pour plaire aux hommes. Travailler ainsi, c’est le faire seulement pour assurer notre propre bien-être, plutôt que d’honorer notre employeur et le Seigneur. Or c’est de lui que nous sommes, en réalité, les serviteurs.
7 Servez-les avec empressement, comme servant le Seigneur et non des hommes,
6:7-8 Cf. #Col 3:23. Les récompenses et l’honneur que Dieu nous accordera seront fonction de notre attitude au travail et de nos actes. Rien de ce que nous faisons pour sa gloire ne restera sans récompense.
8 sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon ce qu’il aura fait de bien.
9 Et vous, maîtres, agissez de même à leur égard, et abstenez-vous de menaces, sachant que leur maître et le vôtre est dans les cieux, et que devant lui il n’y a point d’acception de personnes.
Et vous, maîtres, agissez de même à leur égard. Maîtres et employés chrétiens doivent s’honorer et se respecter mutuellement, du fait de leur allégeance commune au Seigneur.
abstenez-vous de menaces. Un patron rempli du Saint-Esprit exerce son autorité et son pouvoir avec justice et grâce. Il s’abstient de menacer ses employés, d’abuser de son pouvoir ou de leur manquer de respect. Il comprend que lui-même se trouve sous l’autorité d’un Maître céleste impartial (cf. #Ac 10:34 ; #Ro 2:11 ; #Ja 2:9).
Les armes spirituelles des chrétiens
10 ¶ Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante.
fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante. Cf. #Ph 4:13 ; #2Ti 2:1. En réalité, la puissance de Satan sur les chrétiens a déjà été brisée, et la grande guerre déjà gagnée par la crucifixion et la résurrection de Christ: par elles, la victoire ultime a été remportée sur la puissance du péché et de la mort (#Ro 5:18-21 ; #1Co 15:56-57 ; #Hé 2:14). Néanmoins, notre vie sur la terre est marquée par de perpétuelles batailles contre la tentation. La puissance du Seigneur, la force de son Esprit et celle des vérités bibliques sont indispensables à la victoire.
6:10-17 Le croyant authentique décrit dans les ch. #Ep 1:1-3:2, celui qui place sa vie sous le contrôle du Saint-Esprit (#Ep 4:1-6:9), peut être sûr qu’il se trouve au cœur d’un combat spirituel, décrit ici. Paul conclut sa lettre sur des avertissements relatifs à ce combat, mais il donne aussi les instructions nécessaires pour le gagner. Le Seigneur fournit à ses saints une armure suffisante pour résister aux attaques de l’adversaire. Aux vv. #Ep 6:10-13, l’apôtre expose rapidement des vérités fondamentales concernant l’indispensable préparation spirituelle du croyant ainsi que des informations sur l’ennemi du chrétien et le combat qu’il doit mener contre lui. Aux vv. #Ep 6:14-17, il spécifie les six armes spirituelles les plus nécessaires pour résister aux assauts du diable et le vaincre, et assure qu’elles sont fournies par Dieu à ses enfants.
11 Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable.
Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu. « Revêtez-vous » implique une notion de permanence: le chrétien devrait rester sa vie durant revêtu de cette armure. Pour cette analogie avec la défense spirituelle du croyant, Paul utilise l’armure communément portée par les soldats romains. Il affirme qu’elle est indispensable, si l’on tient à défendre fermement ses positions contre les assauts ennemis.
ruses. Mot grec signifiant « poursuite par des voies détournées ». Il évoque l’astuce, la fourberie, les manœuvres et tromperies. Les plans de Satan se propagent au travers du système du monde mauvais sur lequel il règne, et ils s’accomplissent au moyen des esprits démoniaques. « Ruses » est un terme exhaustif qui inclut tout péché, toute pratique immorale, toute fausse théologie ou religion, tous les attraits trompeurs du monde.
du diable. Il apparaît dans les Écritures sous le nom de « chérubin protecteur » (#Ez 28:14), « prince des démons » (#Lu 11:15), « dieu de ce siècle » (#2Co 4:4), et « prince de la puissance de l’air » (#Ep 2:2). L’Écriture le dépeint comme s’opposant à l’œuvre de Dieu (#Za 3:1), pervertissant sa Parole (#Mt 4:6), contrecarrant les serviteurs de Dieu (#1Th 2:18), entravant la progression de l’Évangile (#2Co 4:4), faisant tomber les justes dans ses pièges (#1Ti 3:7) et tenant le monde sous sa coupe (#1Jn 5:19).
12 Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.
lutter. Terme désignant le combat au corps à corps. Les lutteurs utilisent des prises pour tromper leur adversaire et n’hésitent pas à tricher, comme le font Satan et ses démons, lors de leurs attaques. Vérité et justice sont indispensables pour lutter contre les tentations trompeuses. Les quatre expressions employées pour désigner les démons renvoient aux différents niveaux de hiérarchie et grades qu’ils occupent dans l’empire démoniaque surnaturel où ils opèrent. Les forces destructrices de Satan sont très structurées en vue de l’efficacité la plus grande. Cf. #Col 2:15 ; #1Pi 3:22.
pas … contre la chair et le sang. Voir #2Co 10:3-5.
les esprits méchants. Possible allusion aux pratiques les plus abominables et les plus répugnantes, y compris les perversions sexuelles les plus infâmes, l’occultisme et le culte de Satan.
dans les lieux célestes. Comme en #Ep 1:3 et #Ep 3:10, l’expression désigne le domaine des êtres spirituels dans son entier.
13 C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté.
C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu. Paul souligne à nouveau la nécessité pour le croyant de s’approprier la pleine armure spirituelle de Dieu, par son obéissance à la saisir ou s’en revêtir (v. #Ep 6:11). Les trois premières parties de l’armure (ceinture, cuirasse et chaussures, vv. 14-15) ne quittaient jamais les soldats sur le champ de bataille; les trois dernières (bouclier, casque et épée) étaient gardées à portée de main, prêtes à l’emploi pour le moment où le combat commencerait vraiment.
dans le mauvais jour. Depuis la chute de l’homme, chaque jour a été mauvais, état qui persistera jusqu’au retour du Seigneur, lorsqu’il établira son royaume de justice sur la terre.
tenir ferme après avoir tout surmonté. L’objectif à atteindre c’est de tenir ferme contre l’ennemi, sans relâche ni faiblesse.
14 Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture ; revêtez la cuirasse de la justice ;
Tenez donc ferme. C’est la troisième fois (voir vv. 11, 13) que l’apôtre demande aux chrétiens de tenir ferme pendant la bataille spirituelle qu’ils livrent contre Satan et ses sbires. Cette armure reste notre moyen de défense contre les efforts que Satan déploie en vue de nous faire douter de Dieu, de freiner notre obéissance, de produire confusion doctrinale et fausseté, d’entraver notre service pour Dieu, de causer des divisions, de nous amener à servir Dieu par la chair, à vivre dans l’hypocrisie, à devenir mondains, ou à refuser d’une façon ou d’une autre de nous soumettre à la Parole.
la vérité pour ceinture. Le soldat portait une tunique faite d’un tissu ample. Les luttes se déroulaient le plus souvent au corps à corps: une tunique ample constituait donc une gêne ou même un danger pour qui en portait une. Il fallait porter une ceinture pour resserrer le tissu contre soi. Cf. #Ex 12:11 ; #Lu 12:35 ; #1Pi 1:13. On rassemblait tous les pans de la tenue pour se tenir prêt au combat. La ceinture qui rassemble tous les pans spirituels, c’est la « vérité », ou mieux encore la sincérité. Il s’agit d’un engagement sincère à se battre sans hypocrisie, dans la maîtrise de soi et le dévouement jusqu’à la victoire. Tout ce qui gêne doit être mis de côté. Cf. #2Ti 2:4 ; #Hé 12:1.
la cuirasse de la justice. La cuirasse n’était le plus souvent qu’un gilet de cuir sans manches, ou en tissu grossier, sur lequel on cousait des morceaux de sabots ou de corne animale. Elle couvrait entièrement le torse du soldat et protégeait ainsi son cœur et les autres organes vitaux. Puisque la justice, ou la sainteté, est un attribut essentiel de Dieu lui-même, on comprend aisément pourquoi elle représente la protection la plus importante contre Satan et ses œuvres. Lorsque les croyants vivent fidèlement dans l’obéissance à Jésus-Christ et la communion avec lui, sa justice produit chez eux la justice pratique et quotidienne qui devient leur cuirasse spirituelle. Un manque de sainteté en revanche, les rend vulnérables au grand ennemi de leur âme (cf. #Esa 59:17 ; #2Co 7:1 ; #1Th 5:8).
15 mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l’Évangile de paix ;
pour chaussures … le zèle que donne l’Évangile de paix. Les bottes que portaient les soldats romains étaient munies de clous, pour les empêcher de glisser pendant la bataille. L’Évangile de paix rappelle la bonne nouvelle: en Christ, les croyants acquièrent la paix avec lui et la certitude qu’il est à leurs côtés (#Ro 5:6-10). C’est cette ferme assurance du soutien divin qui permet au chrétien de tenir bon, car il sait que, puisqu’il est en paix avec Dieu, Dieu est sa force (voir #Ro 8:31, #Ro 8:37-39).
16 prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ;
le bouclier de la foi. Mot grec qui désignait un grand bouclier (0,80 m x 1,50 m), conçu pour protéger le corps tout entier. La foi à laquelle Paul fait ici allusion n’est pas l’ensemble de la doctrine chrétienne (ce que ce terme signifie effectivement en #Ep 4:13), mais la confiance fondamentale en Dieu. La foi persévérante dans la Parole et les promesses de Dieu est indispensable « par-dessus tout » au croyant, s’il veut être protégé des tentations de toutes sortes. On pèche lorsque l’on se laisse piéger par les mensonges de Satan et les plaisirs qu’il promet, au lieu de faire le bon choix: celui de l’obéissance à Dieu et des bénédictions qui en résultent.
les traits enflammés. Les tentations sont assimilées à des flèches enflammées décochées par l’ennemi, qui s’éteignent lorsqu’elles se plantent dans le bouclier de cuir, traité à l’huile pour résister au feu (cf. #Ps 18: 31 ; #Pr 30:5-6 ; #1Jn 5:4).
17 prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu.
le casque du salut. Le casque protégeait la tête, cible privilégiée au cours des combats. Paul s’adressait à des personnes déjà sauvées, et il ne parle donc pas ici de la façon d’acquérir le salut. Il veut plutôt dire que Satan essaie de détruire l’assurance qu’a le croyant de son salut, en lui lançant ses flèches de doute et de découragement. C’est d’autant plus évident que Paul fait allusion au casque dont parle #Esa 59:17. Les sentiments que peut éprouver le croyant quant à son salut risquent, certes, d’être sérieusement altérés par les doutes que le diable insinue dans son esprit, mais le salut lui-même est protégé éternellement. Le chrétien ne doit donc jamais craindre de le perdre. Satan désire nous nuire au moyen du doute, mais nous avons toutes les bonnes raisons de croire fermement à la promesse du salut éternel que Dieu a faite dans les Écritures (voir #Jn 6:37-39 ; #Jn 10:28-29 ; #Ro 5:10 ; #Ro 8:31-39 ; #Ph 1:6 ; #1Pi 1:3-5). Notre sécurité est un fait; le chrétien en ressent d’autant plus l’assurance qu’il reste obéissant (#1Pi 1:3-10).
l’épée de l’Esprit. Les soldats n’avaient pour arme que leur épée; de même, la Parole de Dieu est la seule arme dont nous ayons besoin, car elle est bien plus puissante que celles de Satan. Le terme grec désigne une arme courte (entre 20 et 60 cm de long). On s’en sert défensivement pour repousser les attaques de Satan, et offensivement pour contrecarrer les plans de l’ennemi: c’est la vérité des Écritures.
18 Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints.
Ce v. présente les caractéristiques de la vie de prière du croyant:
1° « toutes sortes de prières et de supplications » insiste sur la variété des prières;
2° « en tout temps » souligne leur fréquence (cf. #Ro 12:12 ; #Ph 4:6 ; #1Th 5:17);
3° « par l’Esprit » évoque la soumission, l’alignement sur la volonté de Dieu (cf. #Ro 8:26-27);
4° « veillez » montre la manière de prier (cf. #Mt 26:41 ; #Mr 13: 33);
5° « avec une entière persévérance » parle de constance (cf. #Lu 11:9 ; #Lu 18:7-8);
6° « tous les saints » spécifie l’objet des prières (cf. #1S 12:23).
19 ¶ Priez pour moi, afin qu’il me soit donné, quand j’ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l’Évangile,
6:19-20 Alors même qu’il écrivait depuis une prison, Paul ne demandait pas qu’on prie pour son bien-être matériel ou sa santé physique, mais pour qu’il garde le courage et la fidélité nécessaires à la proclamation de l’Évangile, quel qu’en soit le prix.
20 pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes, et que j’en parle avec assurance comme je dois en parler.
21 Afin que vous aussi, vous sachiez ce qui me concerne, ce que je fais, Tychique, le bien-aimé frère et fidèle ministre dans le Seigneur, vous informera de tout.
Tychique. Converti originaire d’Asie Mineure (la Turquie actuelle), qui se trouvait avec l’apôtre lors de son premier emprisonnement à Rome, lieu de rédaction de l’épître (voir #Ep 3:1). Il accompagna Paul pour apporter une offrande à l’Église de Jérusalem (#Ac 20:4-6) et fut plusieurs fois envoyé par lui en mission (#2Ti 4:12 ; #Tit 3:12).
22 Je l’envoie exprès vers vous, pour que vous connaissiez notre situation, et pour qu’il console vos cœurs.
23 Que la paix et la charité avec la foi soient données aux frères de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ !
6:23-24 Cette merveilleuse bénédiction résume les thèmes les plus importants de cette épître si personnelle, et rappelle aux lecteurs la paix (v. #Ep 6:15 ; #Ep 1:2 ; #Ep 2:14-15, #Ep 2:17 ; #Ep 4:3), l’amour (#Ep 1:15 ; #Ep 4:2, #Ep 4:15-16 ; #Ep 5:25, #Ep 5:28, #Ep 5:33) et la foi (v. #Ep 6:16 ; #Ep 1:15 ; #Ep 2:8 ; #Ep 3:12, #Ep 3:17 ; #Ep 4:5, #Ep 4:13) qui viennent de Dieu et de Jésus-Christ.
24 Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ d’un amour inaltérable !
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