NOUVEAU TESTAMENT
2 TITE 1 à 3 + intro
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
INTRODUCTION À TITE
L’épître de Paul à Tite
Titre
Cette épître porte le nom de son destinataire, Tite, mentionné treize fois dans le N.T. (#Tit 1:4 ; #Ga 2:1-3 ; #2Ti 4:10 ; les neuf autres mentions se trouvent en 2 Co). Dans certains manuscrits grecs, le document porte l’inscription « à Tite ». Avec 1 et 2 Timothée, qui sont aussi adressées à un fils spirituel de Paul, cette lettre est traditionnellement associée au corpus des « épîtres pastorales ».
Auteur et date
Dans l’ensemble, personne ne conteste que Paul (#Tit 1:1) ait rédigé cette lettre. Elle a dû être écrite entre 62 et 64 apr. J.-C., alors que Paul œuvrait auprès des Églises de Macédoine entre son premier et son second emprisonnement à Rome. Le lieu de rédaction doit être soit Corinthe, soit Nicopolis (cf. #Tit 3:12). Il est fort probable que Tite ait travaillé avec Paul pendant ses deuxième, et troisième, voyages missionnaires. Comme Timothée (#2Ti 1:2), Tite était devenu un disciple bien-aimé (#Tit 1:4) et un collaborateur au service de l’Évangile (#2Co 8:23). La dernière allusion de Paul à son sujet (#2Ti 4:10) rapporte qu’il s’en était allé œuvrer en Dalmatie (Croatie moderne). C’est vraisemblablement Zénas et Apollos qui portèrent cette lettre (#Tit 3:13).
Contexte et arrière-plan
Si Luc ne le mentionne pas expressément dans le livre des Actes, il semble cependant que Tite, un païen (#Ga 2:3), ait été conduit à Christ par Paul (#Tit 1:4) avant ou pendant son premier voyage missionnaire. Plus tard, il a travaillé quelque temps avec l’apôtre sur l’île de Crète, et il y est resté pour continuer l’œuvre et fortifier les chrétiens (#Tit 1:5). Avec l’arrivée d’Artémas ou de Tychique (#Tit 3:12) pour diriger le ministère sur place, Paul voulait que Tite le rejoigne à Nicopolis, dans la province d’Achaïe (Grèce), afin d’y rester pour l’hiver (#Tit 3:12).
En raison de son engagement dans l’Église de Corinthe pendant le troisième voyage missionnaire de Paul, Tite est cité à neuf reprises en 2 Corinthiens (#2Co 2:12 ; #2Co 7:6-7, #2Co 7:13-14 ; #2Co 8:6, #2Co 8:16, #2Co 8:23 ; #2Co 12:18) où Paul parle de lui comme de son « frère » (#2Co 2:12) et de son « associé et compagnon d’œuvre » (#2Co 8:23). Ce jeune ancien connaissait déjà les judaïsants, ces faux docteurs de l’Église qui insistaient notamment sur le fait que tous les chrétiens, les Juifs comme les non-Juifs, devaient se plier à la loi de Moïse. Il avait en effet accompagné Paul et Barnabas, des années auparavant, au concile de Jérusalem où cette hérésie avait été traitée (#Ac 15 ; #Ga 2:1-5).
La Crète est l’une des plus grandes îles de la mer Méditerranée, avec ses 220 kilomètres de long et 50 de large (dans la plus grande largeur). Elle est située précisément au sud de la mer Égée, et Paul y fit une brève escale lors de son voyage vers Rome (#Ac 27:7-9, #Ac 27:12-13, #Ac 27:21). Il retourna y exercer son ministère avant de laisser Tite poursuivre son œuvre, tout comme il avait laissé Timothée à Éphèse (#1Ti 1:3) alors qu’il se rendait en Macédoine. Il est fort probable que ce courrier soit une réponse aux questions de Tite ou à un rapport qui lui serait parvenu de Crète.
Thèmes historiques et théologiques
Comme les deux lettres de Paul à Timothée, cette épître donne des encouragements et des conseils personnels à un jeune pasteur, qui, malgré sa formation et sa fidélité, était confronté à l’opposition constante d’hommes impies au sein des Églises dans lesquelles il œuvrait. Tite devait transmettre ces encouragements et ces conseils aux responsables qu’il devait nommer dans les Églises de Crète (#Tit 1:5).
Contrairement aux autres lettres de Paul, notamment à celles adressées aux Églises de Rome et de Galatie, l’épître à Tite n’a pas pour objet principal l’exposé ou la défense de la doctrine. Paul avait une entière confiance dans la compréhension et les convictions théologiques de Tite, comme le démontre le fait qu’il lui avait confié un ministère si exigeant. En dehors de la mise en garde contre les faux docteurs judaïsants, la lettre n’apporte pas de correction théologique, ce qui suggère fortement que Paul avait confiance dans la solidité doctrinale de la plupart des membres de l’Église sur place, malgré la jeune foi de ces nouveaux convertis. Cette épître souligne les doctrines suivantes:
1° la souveraineté de Dieu dans l’élection des croyants (#Tit 1:1-2),
2° la grâce comme source du salut (#Tit 2:11 ; #Tit 3:5),
3° la divinité de Christ et son retour (#Tit 2:13),
4° le sacrifice expiatoire de Christ (#Tit 2:14) et
5° la régénération et le renouveau des croyants par le Saint-Esprit (#Tit 3:5).
Dieu et Christ portent fréquemment le titre de Sauveur (#Tit 1:3-4 ; #Tit 2:10, #Tit 2:13 ; #Tit 3:4, #Tit 3:6), et le plan du salut est évoqué avec tant d’insistance, en #Tit 2:11-14, que l’orientation majeure de cette épître est claire: la formation des Églises de Crète pour une évangélisation efficace. Un tel programme requiert des responsables pleins de piété, aptes non seulement à entourer les croyants de leurs soins (#Tit 1:5-9) mais aussi à les équiper pour évangéliser leurs voisins païens. Ces derniers étaient réputés pour être des menteurs, des hommes mauvais, des ventres paresseux (#Tit 1:12). Pour gagner l’attention d’un tel peuple à l’Évangile, les croyants devaient tout d’abord afficher le témoignage irréfutable de vies justes, aimantes, dévouées et pieuses (#Tit 2:2-14), en totale opposition avec la débauche des faux docteurs (#Tit 1:10-16). Leur comportement devant les autorités gouvernementales et devant les non-croyants représentait une partie cruciale de leur témoignage (#Tit 3:1-8).
Plusieurs thèmes importants sont répétés tout au long de l’épître de Tite, notamment: les œuvres (#Tit 1:16 ; #Tit 2:7, #Tit 2:14 ; #Tit 3:1, #Tit 3:5, #Tit 3:8, #Tit 3:14), une foi et une doctrine justes (#Tit 1:4, #Tit 1:9, #Tit 1:13 ; #Tit 2:1-2, #Tit 2:7-8, #Tit 2:10 ; #Tit 3:15) et l’enseignement du salut (#Tit 1:3-4 ; #Tit 2:10, #Tit 2:13 ; #Tit 3:4, #Tit 3:6).
Questions d’interprétation
La lettre de Tite se présente à nous dans un langage direct qui doit être pris tel quel. Les rares difficultés d’interprétation concernent:
1° la question de la signification du terme « fidèles » pour les enfants des anciens (#Tit 1:6) et
2° la signification de la « bienheureuse espérance » de 2:13.
1 ¶ Paul, serviteur de Dieu, et apôtre de Jésus-Christ pour la foi des élus de Dieu et la connaissance de la vérité qui est selon la piété,
serviteur. Paul se présente comme le plus humble des esclaves de l’époque du N.T. , démontrant ainsi sa totale et volontaire mise à disposition du Seigneur, grâce à qui tous les croyants ont été « rachetés à un grand prix » (#1Co 6:20 ; cf. #1Pi 1:18-19). C’est la seule fois que Paul se décrit comme « serviteur de Dieu » (cf. #Ro 1:1 ; #Ga 1:10 ; #Ph 1:1). Il se rangeait ainsi dans la lignée des hommes de Dieu décrits dans l’A.T. (cf. #Ap 15: 3).
apôtre. Cf. #Ro 1:1 ; #1Co 1:1 ; #2Co 1:1 ; #Ep 1:1. Le sens de base est « messager » ou littéralement « envoyé » et, bien que souvent en usage à propos des émissaires royaux (qui étaient investis de l’autorité de leur souverain pendant leur mission), le statut d’apôtre de Paul était une extension de son statut de serviteur: il impliquait de grandes responsabilités, une grande autorité, mais aussi de grands sacrifices.
élus de Dieu. Ceux qui, choisis par grâce pour le salut « avant la fondation du monde » (#Ep 1:4), doivent néanmoins exercer leur foi personnellement, encouragés par le Saint-Esprit et rendus par lui capables de le faire. L’élection des croyants par Dieu précède toujours leur choix en sa faveur, et c’est ce qui les rend capables de l’assumer (cf. #Jn 15: 16 ; #Ac 13: 46 ; #Ro 9:15-21 ; #2Th 2:13 ; #2Ti 1:8-9 ; #2Ti 2:10 ; #1Pi 1:1-2).
la vérité. Paul avait à l’esprit la vérité de l’Évangile, le message salvateur de la mort et la résurrection de Jésus-Christ (#1Ti 2:3-4 ; #2Ti 2:25). C’est cette vérité qui conduit à la « piété » ou sanctification (voir #Tit 2:11-12).
2 lesquelles reposent sur l’espérance de la vie éternelle, promise dès les plus anciens temps par le Dieu qui ne ment point,
espérance. Elle est promise et garantie par Dieu à tous les croyants, et elle fournit l’endurance et la patience nécessaires (cf. #Jn 6:37-40 ; #Ro 8:18-23 ; #1Co 15:51-58 ; #Ep 1:13-14 ; #Ph 3:8-11, #Ph 3:20-21 ; #1Th 4:13-18 ; #1Jn 3:2-3).
ne ment point. Cf. #1S 15: 29 ; #Hé 6:18. Puisque Dieu lui-même est vérité et source de la vérité, il lui est impossible de prononcer la moindre parole mensongère (#Jn 14: 6, #Jn 14: 17 ; #Jn 15: 26 ; cf. #No 23: 19).
avant tous les siècles. Le plan de salut de Dieu en faveur de l’humanité pécheresse fut déterminé et décrété avant même la création de l’homme. C’est une promesse faite à Dieu le Fils
3 et qui a manifesté sa parole en son temps par la prédication qui m’a été confiée d’après l’ordre de Dieu notre Sauveur,
sa parole en son temps par la prédication. La Parole de Dieu est la seule ressource pour toute prédication et tout enseignement fidèle. Cf. #1Co 1:18-21 ; #1Co 9:16-17 ; #Ga 1:15-16 ; #Col 1:25.
Dieu notre Sauveur. Cf. #Tit 2:10 ; #Tit 3:4. Le plan du salut trouve de toute éternité son origine en Dieu.
4 à Tite, mon enfant légitime en notre commune foi : que la grâce et la paix te soient données de la part de Dieu le Père et de Jésus-Christ notre Sauveur !
enfant légitime. Un fils spirituel et un authentique croyant, comme l’était Timothée (#1Ti 1:2).
commune foi. Peut renvoyer soit à la foi qui sauve, soit au contenu de la foi chrétienne, c’est-à-dire « la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » (#Jude 3).
notre Sauveur. Christ est appelé Sauveur dans toute l’épître à l’exception du verset 1 (cf. #Tit 2:13 ; #Tit 3:6).
5 ¶ Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville,
mettes en ordre. Tite avait pour tâche de corriger les doctrines et pratiques erronées des Églises de Crète, ce que Paul n’avait pas eu le temps de terminer. C’est la seule fois où il est fait mention de ce ministère.
anciens. Cf. les qualifications similaires en #1Ti 3:1-7. Les responsables spirituels mûrs de l’Église appelés aussi évêques (verset #Tit 1:7 ; cf. #1Ti 3:2), c’est-à-dire gardiens ou surveillants (voir #1Pi 2:25, où le même mot grec s’emploie aussi pour désigner Christ), et pasteurs (littéralement bergers, voir #Ep 4:11) - devaient veiller sur la congrégation de chaque ville. Voir aussi #Ac 20: 17, #Ac 20: 28 ; #1Pi 5:1-2. Ce ministère de désignation de responsables est typique de Paul (cf. #Ac 14: 23).
selon mes instructions. Rappel des instructions données précédemment par l’apôtre.
1:5-9 Les normes que Dieu impose aux croyants sont très élevées; il exige que les responsables des Églises donnent l’exemple de ces normes et de ce modèle. Leurs qualifications ne sont pas liées à leurs capacités naturelles, leur intelligence ou leur éducation, mais à leurs qualités morales et spirituelles ainsi qu’à leur capacité d’enseigner. C’est le Saint-Esprit qui les a équipés pour cela.
6 ¶ s’il s’y trouve quelque homme irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni rebelles.
irréprochable. Le terme ne renvoie pas à une perfection dépourvue de tout péché mais à une vie personnelle qui ne laisse aucune prise au scandale ou aux accusations. C’est une exigence essentielle et générale pour les responsables spirituels. Elle est répétée au verset 7 et expliquée aux versets suivants (cf. #1Ti 3:2, #1Ti 3:10).
mari d’une seule femme. Littéralement « homme d’une seule femme », c’est-à-dire un mari fidèle et dévoué à sa femme, aussi bien en pensées qu’en actes (cf. #1Ti 3:2). Un célibataire, par définition incapable de faire la preuve de ces qualités, n’est naturellement pas disqualifié. Il n’est pas ici question du divorce mais de pureté intérieure et extérieure dans le domaine sexuel. Voir #Pr 6:32-33. C’est cette nécessité qui motivait Paul à la maîtrise de soi (#1Co 9:27).
enfants fidèles. « Fidèle » est un terme toujours utilisé à propos des croyants dans le N.T., jamais des incroyants. Ainsi, il ne peut que désigner des enfants qui croient en Christ et le démontrent par leur conduite. Puisque #1Ti 3:4 exige la soumission des enfants, il peut s’adresser aux jeunes enfants encore à la maison, alors que ce texte-ci parle de plus âgés.
débauche … rebelles. Le terme de « débauche » suggère encore qu’il est fait allusion à des enfants relativement grands. « Rebelles » implique la révolte contre l’Évangile. L’ancien montre ici sa capacité de conduire les membres de sa famille au salut et à la sanctification (voir #1Ti 3:4-5), capacité essentielle pour la conduite de l’Église.
7 Car il faut que l’évêque soit irréprochable, comme économe de Dieu ; qu’il ne soit ni arrogant, ni colère, ni adonné au vin, ni violent, ni porté à un gain déshonnête ;
évêque. Non pas un titre hiérarchique, mais un terme signifiant « surveillant ». Cf. #Ac 20: 28 ; #Hé 13: 17 ; #1Pi 5:2.
économe. Désignait une personne chargée de gérer les ressources d’autrui pour le plus grand bien des êtres aimés de son maître. Dans ce contexte, celui qui « gère » des vérités spirituelles vit pour Dieu et est en permanence responsable devant lui. L’Église appartient à Dieu (#Ac 20: 28 ; #1Ti 3:15 ; #1Pi 5:2-4); les anciens ou évêques doivent donc lui rendre des comptes quant à leur façon de la diriger (#Hé 13: 17).
vin. Inclut toute boisson alcoolisée qui embrume l’esprit ou lève les inhibitions (cf. #Pr 23:29-35 ; #Pr 31:4-7). Par extension, l’interdiction s’applique à toute autre substance, par exemple la drogue, qui modifie l’état de conscience.
porté à un gain honteux. Même au sein de l’Église primitive, il s’est trouvé des hommes désireux de devenir pasteurs pour gagner de l’argent (voir verset 11; #1Pi 5:2 ; cf. #2P 2:1-3).
8 mais qu’il soit hospitalier, ami des gens de bien, modéré, juste, saint, tempérant,
hospitalier. Mot qui signifie littéralement « ami des étrangers ».
modéré. Sérieux, qui s’est fixé de justes priorités et raisonnable.
9 attaché à la vraie parole telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs.
vraie parole. On doit non seulement enseigner la saine doctrine biblique mais aussi y adhérer soi-même avec une entière conviction. Cf. #1Ti 4:6 ; #1Ti 5:17 ; #2Ti 2:15 ; #2Ti 3:16-17 ; #2Ti 4:2-4.
exhorter … réfuter. Il s’agit de l’enseignement et de la défense fidèles de l’Écriture, à même d’encourager la sainteté et d’amener péchés et erreurs (de ceux qui contredisent la Parole) à la lumière.
10 Il y a, en effet, surtout parmi les circoncis, beaucoup de gens rebelles, de vains discoureurs et de séducteurs,
rebelles. Du fait du grand nombre de ces hommes, le travail de Tite était particulièrement difficile, et il était d’autant plus important de nommer des anciens supplémentaires, qui possèdent toutes les qualités requises (verset #Tit 1:5). Certains de ces faux docteurs avaient probablement contesté jusqu’à l’autorité apostolique de Paul pendant son bref séjour en Crète.
séducteurs. Cf. #Jér 14: 14 ; #Jér 23: 2, #Jér 23: 21, #Jér 23: 32.
les circoncis. Cf. #Ac 10:45 ; #Ac 11:2. Ces Juifs enseignaient qu’on ne pouvait obtenir le salut qu’à condition de se faire physiquement circoncire et d’adhérer aux lois mosaïques cérémonielles.
1:10-16 Les faux docteurs des Églises de Crète ressemblaient beaucoup à ceux auxquels Timothée était confronté à Éphèse (voir #1Ti 1:3-7 ; cf. #Ro 16:17-18 ; #2P 2:1-3).
11 auxquels il faut fermer la bouche. Ils bouleversent des familles entières, enseignant pour un gain honteux ce qu’on ne doit pas enseigner.
familles entières. Cf. #2Ti 3:6.
gain honteux. Les faux docteurs ne le sont devenus que par appât du gain (#1Ti 6:5 ; #1Pi 5:2).
12 L’un d’entre eux, leur propre prophète, a dit : Crétois toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux.
prophète. Épiménide, poète grec très estimé du VIe siècle av. J.-C., natif de Crète, avait traité son propre peuple de lie de la civilisation grecque. Paul cite encore ailleurs des paroles prononcées par des païens (cf. #Ac 17: 28 ; #1Co 15: 33). Cette citation est dirigée contre la personne du faux docteur.
13 Ce témoignage est vrai. C’est pourquoi reprends-les sévèrement, afin qu’ils aient une foi saine,
une foi saine. Il fallait exiger de tous ceux à qui l’on permettait de s’adresser à l’Église qu’ils manifestent leur adhésion à la vraie et pure doctrine. Si l’un d’eux ne répondait pas à ce critère, il devait être immédiatement repris.
14 et qu’ils ne s’attachent pas à des fables judaïques et à des commandements d’hommes qui se détournent de la vérité.
fables judaïques … commandements d’hommes. Paul souligna à nouveau (voir verset 10, « ceux qui prônent la circoncision ») que la plupart des faux docteurs étaient juifs. Ils enseignaient le même genre de règles liées à l’apparence extérieure et non scripturaires - que celles contre lesquelles Esaïe et Jésus s’étaient élevés (#Esa 29:13 ; #Mt 15:1-9 ; #Mr 7:5-13).
15 Tout est pur pour ceux qui sont purs ; mais rien n’est pur pour ceux qui sont souillés et incrédules, leur intelligence et leur conscience sont souillées.
souillés. Les actions méprisables dont ces hommes se rendaient notoirement coupables n’étaient que le reflet de leur propre corruption intérieure. Voir #Mt 15:15-20.
leur intelligence et leur conscience. Si l’esprit est souillé, il ne peut informer correctement la conscience, et celle-ci ne peut à son tour avertir la personne en question. Si en revanche la conscience est baignée par la pleine et exacte vérité de Dieu, elle est en mesure de servir de système d’alarme, conformément à son rôle tel que défini par Dieu.
1:15-16 Les faux docteurs sont corrompus à l’intérieur (« intelligence » et « conscience ») autant qu’à l’extérieur (« œuvres » et « rebelles »). Cf. #Mt 7:15-16.
16 Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres, étant abominables, rebelles, et incapables d’aucune bonne œuvre.
profession … renient. Certains des faux docteurs qui sévissaient dans l’Église n’étaient même pas de vrais croyants. Même les œuvres apparemment bonnes des incroyants finissent par les trahir.
incapables. Ils sont incapables de faire quoi que ce soit qui plaise à Dieu.
1 ¶ Pour toi, dis les choses qui sont conformes à la saine doctrine.
saine. C’est-à-dire en bonne santé. Paul utilise ce mot 9 fois dans les épîtres pastorales (5 fois dans Tite), et toujours dans le sens où la vérité produit le bien-être spirituel. Les « choses » mentionnées par Paul aux versets #Tit 2:2-10 ont trait à des vérités, attitudes et actions qui correspondent à la vérité biblique et sont basées sur elle. Pour non seulement plaire à Dieu, mais aussi apporter un témoignage efficace aux incroyants, le peuple de Dieu doit absolument connaître la vérité qui conduit à la santé spirituelle.
2:1-10 La saine doctrine pour les hommes âgés (verset #Tit 2:2), les femmes âgées (verset #Tit 2:3), les jeunes femmes (versets #Tit 2:4-5), les jeunes gens (versets #Tit 2:6-8) et les esclaves (versets #Tit 2:9-10) reflète le devoir de chacun dans l’Église.
2 Dis que les vieillards doivent être sobres, honnêtes, modérés, sains dans la foi, dans la charité, dans la patience.
vieillards. Paul s’appliqua ce terme à partir de 60 ans (#Phm 9). Il désignait les personnes d’un âge avancé et permettait de les distinguer des « anciens » dont il est question en #Tit 1:5.
honnêtes. L’adjectif pourrait désigner le respect à l’égard de Dieu, mais il implique aussi honorabilité et dignité aux yeux des hommes. Il s’agit de faire preuve de bon sens et de bonne santé spirituelle.
3 Dis que les femmes âgées doivent aussi avoir l’extérieur qui convient à la sainteté, n’être ni médisantes, ni adonnées au vin ; qu’elles doivent donner de bonnes instructions,
femmes âgées. Les femmes libérées des responsabilités liées à l’éducation des enfants, c’est-à-dire les femmes ayant atteint la soixantaine (cf. #1Ti 5:3-10).
l’extérieur qui convient à la sainteté. Cf. #1Ti 2:9-11, #1Ti 2:15.
ni médisantes. Terme utilisé 34 fois dans le N.T. pour décrire Satan, le calomniateur par excellence.
bonnes instructions. Celles qui plaisent à Dieu (cf. #Tit 1:16), particulièrement celles des versets 4-5.
4 dans le but d’apprendre aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants,
apprendre aux jeunes femmes. Leur propre exemple de sainteté (verset #Tit 2:3) confère aux femmes d’un certain âge le droit et la crédibilité nécessaires pour instruire les femmes plus jeunes de l’Église. Cela implique évidemment que ces femmes sont tenues de donner l’exemple, par la pratique personnelle, des vertus qu’elles enseignent.
aimer leur mari. Comme les autres vertus mentionnées ici, cette dernière est inconditionnelle. Elle repose sur la volonté de Dieu, non sur les mérites du mari. Le grec phileô met l’accent sur l’importance de l’affection dans le couple.
5 à être retenues, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises à leurs maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée.
retenues. C’est-à-dire pures. Cf. #1Ti 2:9-11, #1Ti 2:15 ; #1Pi 3:3-6.
occupées aux soins domestiques. Cf. #1Ti 5:14. Tenir son foyer d’une façon aussi sainte qu’excellente est la responsabilité incontournable d’une épouse chrétienne.
soumises. Les concepts du féminisme le plus radical faisaient partie intégrante des mythologies babylonienne et assyrienne. Ils avaient aussi cours dans le gnosticisme grec, qui se répandit dans tout l’Empire romain à l’époque du N.T. et constitua un danger permanent pour l’Église primitive. Le féminisme moderne n’est ni nouveau ni progressiste.
ne soit pas calomniée. C’est là le but d’une vie de piété: éviter toute attaque contre les Écritures. Pour être convaincus de la capacité qu’a Dieu de nous sauver, les hommes ont besoin de nous voir mener une vie sainte. Si des chrétiens prétendent croire en la Parole de Dieu alors qu’ils ne lui obéissent pas, la Parole s’en trouve déshonorée. Beaucoup se sont moqués de Dieu et de sa Parole à cause de la conduite pécheresse de prétendus chrétiens. Cf. #Mt 5:16 ; #1Pi 2:9.
6 Exhorte de même les jeunes gens à être modérés,
jeunes gens. Les garçons à partir de 12 ans.
7 te montrant toi-même à tous égards un modèle de bonnes œuvres, et donnant un enseignement pur, digne,
à tous égards. Ces mots devraient être rattachés au verset 6, puisqu’ils ont trait aux jeunes gens et soulignent que c’est là une recommandation incontournable.
modèle. Il revenait à Tite de montrer lui-même l’exemple des qualités morales et spirituelles qu’il avait l’intention de recommander à son Église. Cf. #1Co 4:16 ; #1Co 11:1 ; #Ph 3:17 ; #2Th 3:8-9 ; #1Ti 4:12 ; #Hé 13: 7.
enseignement pur. La pureté et la dignité accompagnent nécessairement un engagement approprié envers la doctrine.
8 une parole saine, irréprochable, afin que l’adversaire soit confus, n’ayant aucun mal à dire de nous.
une parole saine. Pendant les conversations à bâtons rompus de la vie quotidienne. Cf. #Ep 4:31 ; #Col 3:16-17 ; #Col 4:6.
irréprochable. Qui ne puisse attirer aucune condamnation.
n’ayant aucun mal à dire de nous. De nouveau, comme au verset #Tit 2:5, se trouve affirmé le but d’une vie de piété: réduire au silence les adversaires du christianisme et de l’Évangile, de façon à rendre crédible la puissance de Christ.
9 Exhorte les serviteurs à être soumis à leurs maîtres, à leur plaire en toutes choses, à n’être point contredisants,
serviteurs. Terme qui s’appliquait aux employés en général mais désignait, plus directement, les esclaves, hommes, femmes et enfants qui, dans la Rome antique et dans la plus grande partie du monde de l’époque, étaient la propriété d’un maître. Ils ne jouissaient pratiquement d’aucun droit civil et étaient traités avec guère plus de respect ou de soin qu’une bête de somme. Aucun passage du N.T. ne condamne ni ne soutient l’esclavage; en revanche, il y est répété à l’envi qu’il est infiniment plus important d’être libéré de l’esclavage du péché que d’un maître, aussi mauvais soit-il (voir #Ro 6:22).
soumis à leurs maîtres … leur plaire. Paul enseigne sans ambiguïté que, même dans le contexte de l’esclavage le plus contraignant, les croyants sont appelés à se montrer « soumis » et à chercher à plaire à ceux qu’ils servent, que leur maître soit croyant ou non, juste ou injuste, bon ou cruel. Les croyants qui se sont mis volontairement au service de leur employeur doivent se montrer d’autant plus obligeants à son égard! Tout comme pour l’épouse envers son mari (verset #Tit 2:5), la seule exception est le cas où le croyant se verrait mis en demeure d’exécuter une tâche contraire à la Parole de Dieu. Cf. #Ep 6:5-9 ; #Col 3:22-4:1 ; #1Ti 6:1-2.
10 à ne rien dérober, mais à montrer toujours une parfaite fidélité, afin de faire honorer en tout la doctrine de Dieu notre Sauveur.
ne rien dérober. Terme utilisé pour les détournements de fonds.
une parfaite fidélité. Il s’agit de loyauté.
honorer en tout la doctrine. Ici encore (verset #Tit 2:5), Paul souligne que le but suprême d’une vie de piété, c’est de rendre attractifs les enseignements qui présentent Dieu comme le Sauveur des pécheurs.
La grâce de Dieu manifestée : ce quelle enseigne et ce que Tite doit enseigner
11 ¶ Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée.
grâce de Dieu. Il s’agit non seulement de l’attribut divin, mais de Jésus-Christ lui-même, qui est la grâce incarnée, le cadeau suprême offert par Dieu à l’humanité déchue. Cf. #Jn 1:14.
tous les hommes. Paul n’enseigne pas l’universalisme. En #Tit 3:4, « les hommes » désigne l’humanité en général, en tant que catégorie, et non chaque individu en particulier. Le sacrifice de Christ est suffisant pour couvrir tous les péchés de tous ceux qui croient en lui (#Jn 3:16-18 ; #1Ti 2:5-6 ; #1Ti 4:10 ; #1Jn 2:2). Les premiers mots de Paul à Tite montrent que le salut ne peut devenir effectif que par « la foi des élus de Dieu » (#Tit 1:1). Seuls ceux qui auront cru seront sauvés, et non toute l’humanité (#Jn 1:12 ; #Jn 3:16 ; #Jn 5:24, #Jn 5:38, #Jn 5:40 ; #Jn 6:40 ; #Jn 10:9 ; #Ro 10:9-17).
2:11-13 C’est ici le cœur de la lettre. Le projet souverain de Dieu, lorsqu’il désigne des anciens (#Tit 1:5) et appelle toute l’assemblée à vivre dans la justice (versets #Tit 2:1-10), c’est qu’ils apportent un témoignage capable de contribuer à la réalisation du plan divin de salut. Paul résume ce plan de salut en trois points: le salut
1° nous a épargné le châtiment du péché (verset #Tit 2:11),
2° nous soustrait à sa puissance (verset #Tit 2:12) et
3° nous débarrassera de sa présence (verset #Tit 2:13).
12 Elle nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété,
renoncer … vivre. Le salut correspond à une transformation (#2Co 5:17 ; #Ep 2:8-10), et cette transformation (nouvelle naissance) produit une vie nouvelle dans laquelle la puissance du péché est brisée.
13 en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ,
bienheureuse espérance. Allusion générale au retour de Christ, qui inclut la résurrection des morts (cf. #Ro 8:22-23 ; #1Co 15:51-58 ; #Ph 3:20-21 ; #1Th 4:13-18 ; #1Jn 3:2-3) et le règne des saints avec Christ dans la gloire (#2Ti 2:10).
manifestation de la gloire. Cf. #2Ti 1:10. Littéralement « l’apparition de la gloire ». Ce sera notre libération de la présence du péché.
Dieu et Sauveur. Mention explicite de la divinité de Jésus. Cf. #2P 1:1.
14 qui s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres.
racheter … purifié. Une autre expression (cf. verset #Tit 2:12) résume le double effet du salut (régénération et sanctification). Le « rachat », c’est la libération d’une personne moyennant le paiement d’une rançon. Le prix à payer pour satisfaire la justice divine fut le sang versé par Christ. cf. #Mr 10:45.
un peuple. Un peuple particulier du fait du décret promulgué par Dieu et confirmé par la grâce du salut, que ses membres ont saisie. Cf. #1Co 6:19-20 ; #1Pi 2:9.
zélé. Cf. #Tit 3:8. Les bonnes œuvres ne sont pas un moyen d’acquérir le salut, elles en sont le résultat. Cf. #Ep 2:10.
15 ¶ Dis ces choses, exhorte, et reprends, avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise.
Dis … exhorte … reprends. Ces trois verbes identifient le besoin de proclamer la Parole, de l’appliquer et de se laisser corriger par elle.
autorité. Dans le domaine spirituel, l’autorité pour donner des commandements à d’autres a pour seule et unique source la Parole de Dieu. Cf. #Mt 7:28-29.
Que personne ne te méprise. Voir #Tit 3:9-11. Il faut traiter les problèmes de rébellion contre la vérité. Cf. #Mt 18:15-20 ; #1Co 5:9-13 ; #2Th 3:14-15.
1 ¶ Rappelle-leur d’être soumis aux magistrats et aux autorités, d’obéir, d’être prêts à toute bonne œuvre,
soumis. La soumission à l’autorité des Écritures exige la soumission aux autorités humaines, car cela fait partie du témoignage chrétien.
3:1-11 Dans ses ultimes remarques, Paul exhorte Tite à rappeler aux croyants dont il est responsable de garder une attitude juste envers:
1° les perdus, qu’il s’agisse des autorités (verset #Tit 3:1) ou des hommes en général (verset #Tit 3:2);
2° leur situation précédente de non-croyants esclaves du péché (verset #Tit 3:3);
3° le salut qui leur a été accordé gratuitement au travers de Jésus-Christ (versets #Tit 3:4-7);
4° la qualité du témoignage qu’ils apportent au monde perdu (verset #Tit 3:8);
5° la responsabilité qui incombe à tous de s’opposer aux faux docteurs et aux fauteurs de troubles au sein de l’Église (versets #Tit 3:9-11).
Tous ces points sont cruciaux pour que l’évangélisation porte des fruits.
2 de ne médire de personne, d’être pacifiques, modérés, pleins de douceur envers tous les hommes.
tous les hommes. Les chrétiens ont le devoir de montrer l’exemple dans leurs relations avec tous, en particulier avec les non-croyants. L’expression désigne ici l’humanité en général (surtout ceux qui croisent notre chemin) plutôt que tous les individus, et cela confirme que le sens est le même en #Tit 2:11.
3 Car nous aussi, nous étions autrefois insensés, désobéissants, égarés, asservis à toute espèce de convoitises et de voluptés, vivant dans la méchanceté et dans l’envie, dignes d’être haïs, et nous haïssant les uns les autres.
nous aussi. Cela ne signifie pas que chaque croyant ait commis toute la liste des péchés cités ici; toutefois, avant la conversion, la vie de tout un chacun se caractérise par l’un ou l’autre de ces comportements. Cela devrait donc inciter les croyants à faire preuve d’humilité dans leurs relations avec les non-croyants, même avec ceux dont le comportement est le plus manifestement immoral et profane. Sans la grâce que Dieu accorde à ses enfants, tous les hommes en sont au même point. cf. #2Ti 2:25. Pour d’autres listes de péchés, voir #Ro 1:18-32 ; #1Co 6:9-10 ; #Ga 5:19-21 ; #Ep 4:17-19.
4 Mais, lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés,
la bonté … été manifestés. Comme en #Tit 2:11, Paul parle ici de Jésus-Christ, qui fut la bonté et l’amour incarnés sous les traits d’un homme. Cf. #Ep 2:4-6.
5 il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit,
non à cause des œuvres. Le salut ne s’obtient jamais par les œuvres (voir #Ep 2:8-9 ; cf. #Ro 3:19-28).
selon sa miséricorde. Cf. #Ep 2:4 ; #1Ti 1:13 ; #1Pi 1:3 ; #1Pi 2:10.
le bain de la régénération. Le salut procure la purification du péché et une vie nouvelle, générée par le Saint-Esprit, dans laquelle il confère la puissance et la protection nécessaires à ceux qui sont enfants et héritiers de Dieu (verset #Tit 3:7). C’est le fruit de la nouvelle naissance (cf. #Jn 3:5 ; #1Jn 2:29 ; #1Jn 3:9 ; #1Jn 4:7 ; #1Jn 5:1).
le renouvellement du Saint-Esprit. Cf. #Ro 8:2. C’est lui qui accomplit ce travail de régénération.
6 qu’il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur,
avec abondance. Dès que les croyants sont sauvés, l’Esprit de Christ les bénit sans compter (cf. #Ac 2:38-39 ; #1Co 12:7, #1Co 12:11, #1Co 12:13 ; #Ep 3:20 ; #Ep 5:18).
7 afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle.
justifiés. La vérité centrale du salut, c’est la justification par la foi seule. Lorsqu’un pécheur se repent et place sa foi en Jésus-Christ, Dieu le déclare juste: il lui impute la justice de Christ et lui accorde la vie éternelle grâce à la mort substitutive de Christ, qui a pris sur lui le châtiment que ce pécheur méritait de subir en raison de ses fautes.
héritiers. En leur qualité d’enfants adoptifs de Dieu par la foi en Jésus-Christ, les croyants deviennent héritiers de Dieu et cohéritiers avec Christ (#Ro 8:17 ; cf. #1Pi 1:3-4).
8 Cette parole est certaine, et je veux que tu affirmes ces choses, afin que ceux qui ont cru en Dieu s’appliquent à pratiquer de bonnes œuvres. (3-9) Voilà ce qui est bon et utile aux hommes.
Cette parole est certaine. Expression courante à l’époque de l’Église primitive, utilisée 5 fois dans les épîtres pastorales (cf. #1Ti 1:15 ; #1Ti 3:1 ; #1Ti 4:9 ; #2Ti 2:11).
bon et utile aux hommes. C’est-à-dire pour l’avancement de l’Évangile. De nouveau, « hommes » (cf. 2; 2:11) a un sens général et désigne ceux qui répondent par un saint témoignage à l’Évangile.
9 ¶ Mais évite les discussions folles, les généalogies, les querelles, les disputes relatives à la loi ; car elles sont inutiles et vaines.
discussions folles. Paul met de nouveau en garde les chrétiens contre le risque de se prêter à des discussions inutiles avec les faux docteurs de la Crète (voir #Tit 1:10, #Tit 1:14-16), et surtout avec les judaïsants: ceux-ci prétendaient que les chrétiens devaient se conformer aux rites de la « loi » mosaïque. Cette conception s’opposait à la doctrine du salut par la grâce, par le moyen de la foi seule. Contrairement à une vie de sainteté (qui est « bonne et utile »), elle était « inutile et vaine ». La façon correcte d’évangéliser ne consiste pas à argumenter contre l’erreur mais à proclamer la vérité.
10 Éloigne de toi, après un premier et un second avertissement, celui qui provoque des divisions,
Éloigne de toi. Tout membre de l’Église qui faisait preuve d’insoumission, de rébellion et d’esprit de discorde devait être exclu. Les deux avertissements mentionnés ici correspondent aux règles de discipline énoncées par Christ lui-même cf. #Ro 16:17-18 ; #2Th 3:14-15).
11 sachant qu’un homme de cette espèce est perverti, et qu’il pèche, en se condamnant lui-même.
en se condamnant lui-même. Par sa conduite non biblique, un croyant fauteur de troubles s’attire un jugement contre lui-même.
Recommandations particulières
Salutations
12 Lorsque je t’enverrai Artémas ou Tychique, hâte-toi de venir me rejoindre à Nicopolis ; car c’est là que j’ai résolu de passer l’hiver.
Artémas. On ne sait rien de cet homme, si ce n’est que Paul lui faisait visiblement confiance.
Tychique. Le « frère bien-aimé et le fidèle ministre » (#Col 4:7) accompagna Paul de Corinthe jusqu’en Asie Mineure (#Ac 20: 4), porta la lettre de l’apôtre à l’Église de Colosses (#Col 4:7) et probablement aussi sa lettre aux Éphésiens (voir #Ep 6:21).
Nicopolis. Littéralement « ville de la victoire ». Huit autres villes portaient ce nom, du fait de batailles décisives gagnées dans ces lieux ou à proximité. La Nicopolis dont il est question ici se trouvait probablement au sud de la Grèce, sur la côte ouest de l’Achaïe, puisque c’était un bon endroit où « passer l’hiver ».
3:12-14 Paul donne ici des instructions particulières à Tite.
13 Aie soin de pourvoir au voyage de Zénas, le docteur de la loi, et d’Apollos, en sorte que rien ne leur manque.
Zénas. On ne sait rien de ce croyant dont la spécialité devait être la loi biblique ou le droit romain.
Apollos. Originaire d’Alexandrie, c’était un enseignant des Écritures hors pair. Il s’était converti à Christ après avoir eu seulement connaissance des enseignements de Jean-Baptiste (#Ac 18:24-28). Certains de ses admirateurs avaient visiblement formé un parti à l’intérieur de l’Église de Corinthe (#1Co 1:11-12 ; #1Co 3:4).
14 Il faut que les nôtres aussi apprennent à pratiquer de bonnes œuvres pour subvenir aux besoins pressants, afin qu’ils ne soient pas sans produire des fruits.
bonnes œuvres. Il est encore ici question des bonnes œuvres, car elles représentent un tremplin pour un témoignage efficace auprès des inconvertis (cf. v. #Tit 3:8 ; #Tit 1:13-16 ; #Tit 2:5, #Tit 2:8, #Tit 2:10, #Tit 2:12, #Tit 2:14).
15 Tous ceux qui sont avec moi te saluent. Salue ceux qui nous aiment dans la foi. Que la grâce soit avec vous tous !
Tous ceux qui sont avec moi. Cf. #1Co 16: 20 ; #2Co 13: 12 ; #Ph 4:22 ; cf. aussi #Ro 16:21-23 ; #Col 4:10-14, où les compagnons de Paul sont nommément cités.
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