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NOUVEAU TESTAMENT

PHILIPPIENS 1 et 2 + intro

LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES

 

INTRODUCTION À PHILIPPIENS

 L’épître de Paul aux Philippiens

 

Titre

       L’épître tire son nom de la ville où se trouvaient ses destinataires. Philippes fut la première ville de Macédoine dans laquelle l’apôtre Paul fonda une Église.

Auteur et date

       D’après le témoignage unanime de l’Église ancienne, c’est bien Paul qui a écrit l’épître aux Philippiens. Du reste, rien dans la lettre n’aurait pu motiver une contrefaçon.

       La date de rédaction ne peut être séparée de la question du lieu d’origine du courrier. La tradition veut que Philippiens, tout comme les autres épîtres de la captivité (Ephésiens, Colossiens, Philémon), ait été écrite durant le premier emprisonnement de Paul à Rome (environ 60-62 apr. J.-C.). Cela correspond à la compréhension la plus naturelle des allusions au « prétoire » (#Ph 1:13) et aux « saints …  de la maison de César » (#Ph 4:22): Paul écrivait de Rome, où habitait l’empereur. En outre, les détails mentionnés dans les Actes quant à cette détention collent bien à ceux livrés par les épîtres de la captivité (p. ex. Paul était gardé par des soldats, #Ac 28:16 ; cf. #Ph 1:13-14 ; il avait la permission de recevoir des visiteurs, #Ac 28:30 ; cf. #Ph 4:18 ; il avait la liberté de prêcher l’Évangile, #Ac 28:31 ; cf. #Ph 1:12-14 ; #Ep 6:18-20 ; #Col 4:2-4).

       Certains commentateurs ont émis l’hypothèse que Paul avait écrit ces lettres pendant sa détention de deux ans à Césarée (#Ac 24:27). Mais la liberté d’action de l’apôtre (pour recevoir des visiteurs et pour proclamer l’Évangile) y était très restreinte (cf. #Ac 23:35). Par ailleurs, les épîtres de la captivité révèlent qu’il avait l’espoir d’un verdict favorable (#Ph 1:25 ; #Ph 2:24 ; cf. #Phm 22), alors qu’à Césarée il ne pouvait attendre une libération qu’en soudoyant Félix (#Ac 24:26) ou, du temps de Festus, en acceptant un procès à Jérusalem (#Ac 25:9). D’après les épîtres de la captivité, Paul s’attendait à ce que le verdict soit définitif (#Ph 1:20-23 ; #Ph 2:17, #Ph 2:23); ce ne pouvait être le cas à Césarée, puisqu’il pouvait faire appel à l’empereur, ce qu’il fit d’ailleurs.

D’autres ont suggéré que Paul avait écrit ces lettres depuis Éphèse. Mais à Éphèse, comme à Césarée, on ne pouvait statuer de façon définitive sur son cas, toujours en raison de son droit de recours auprès de l’empereur. De plus, Luc était avec Paul lorsqu’il écrivit Colossiens (#Col 4:14), alors qu’apparemment il ne se trouvait pas avec l’apôtre à Éphèse. #Ac 19, qui décrit le séjour de Paul à Éphèse, ne fait pas partie des sections où le « nous » est utilisé en Actes. L’argument le plus probant contre la candidature d’Éphèse comme lieu de rédaction des épîtres de la captivité, c’est qu’il n’y a aucune preuve que Paul ait un jour été emprisonné dans cette ville.

       Face aux sérieuses difficultés que soulèvent les thèses de Césarée et d’Éphèse, il n’y a aucune raison de rejeter la position traditionnelle qui veut que Paul ait rédigé à Rome les épîtres de la captivité, y compris Philippiens.

       Puisque l’apôtre pensait être rapidement fixé sur son sort (#Ph 2:23-24), la lettre aux Philippiens a dû être écrite vers la fin de ses deux années d’emprisonnement à Rome (environ 61 apr. J.-C.).

Contexte et arrière-plan

       Connue au départ sous le nom de Krénidès (« les petites fontaines ») à cause de ses sources nombreuses, Philippes (« ville de Philippe ») reçut son nom de Philippe II de Macédoine (le père d’Alexandre le Grand). Attiré par les mines d’or avoisinantes, il conquit la région au IVe siècle av. J.-C. Au IIe siècle av. J.-C., la ville fut intégrée à la province romaine de Macédoine.

       Philippes resta dans l’ombre au cours des deux siècles suivants, jusqu’à ce que des événements célèbres de l’histoire romaine lui apportent reconnaissance et croissance. En 42 av. J.-C., les forces d’Antoine et d’Octave l’emportèrent sur les troupes de Cassius et de Brutus lors de la bataille de Philippes, mettant ainsi fin à la République et hâtant l’avènement de l’Empire. Après cette bataille, la ville devint une colonie romaine (cf. #Ac 16:12), et de nombreux vétérans de l’armée romaine s’y installèrent. Grâce à ce statut, elle jouissait d’une autonomie relative par rapport au gouvernement de la province et des droits accordés aux villes d’Italie. Ceux-ci incluaient notamment le recours à la loi romaine, l’exemption de certaines taxes et la citoyenneté romaine pour les résidents (#Ac 16:21). Les Philippiens tiraient un grand orgueil de leur statut de colonie; le latin était devenu langue officielle, et leurs coutumes et gouvernement civil s’inspiraient du modèle des villes italiennes. Le récit des Actes et l’épître aux Philippiens reflètent le statut particulier de colonie romaine accordé à la ville.

Que Paul décrive les chrétiens comme des citoyens des cieux (#Ph 3:20) se justifie pleinement, puisque les Philippiens s’enorgueillissaient d’être des citoyens romains (cf. #Ac 16:21). Ils connaissaient peut-être des dignitaires du prétoire (#Ph 1:13) et de la maison de l’empereur (#Ph 4:22).

       L’Église de Philippes, la première implantée par Paul en Europe, prit racine pendant le deuxième voyage missionnaire de l’apôtre (#Ac 16:12-40). La ville comptait manifestement une petite population juive. Parce qu’il n’y avait pas suffisamment d’hommes pour former une synagogue (il en fallait dix qui soient chefs de famille), plusieurs femmes pieuses se réunissaient à l’extérieur de la ville dans un lieu de prière, le long de la rivière Gangès (ou Angista). Paul leur prêcha l’Évangile, et Lydie, une riche commerçante de pourpre (#Ac 16:14), devint croyante (#Ac 16:14-15). Il est vraisemblable que l’Église de Philippes commença à se réunir dans sa spacieuse maison.

       L’opposition satanique à cette nouvelle Église se manifesta sans attendre en la personne d’une esclave démoniaque qui prédisait l’avenir (#Ac 16:16-17). Refusant le témoignage, pourtant favorable, d’une source aussi mauvaise, Paul chassa le démon (#Ac 16:18), ce qui souleva la colère des maîtres de l’esclave, car ils ne pouvaient plus vendre ses services en tant que diseuse de bonne aventure (#Ac 16:19). Ils firent violence à Paul et Silas, les conduisant devant les magistrats (#Ac 16:20) et enflammant la fierté civique des Philippiens en proclamant que ces deux prédicateurs représentaient une menace contre les coutumes romaines (#Ac 16:20-21). C’est ainsi que Paul et Silas furent frappés et emprisonnés (#Ac 16:22-24).

       Suite à un tremblement de terre, les deux prédicateurs furent miraculeusement relâchés de prison la nuit même. Cela suscita une grande crainte chez le geôlier, qui ouvrit son cœur et son foyer à l’Évangile (#Ac 16:25-34). Le jour suivant, paniqués à l’idée d’avoir frappé et emprisonné illégalement deux citoyens romains, les magistrats supplièrent Paul et Silas de quitter Philippes.

       Paul a dû visiter deux fois Philippes au cours de son troisième voyage missionnaire: une fois au début (cf. #2Co 8:1-5), puis de nouveau vers la fin (#Ac 20:6). Environ quatre ou cinq ans après sa dernière visite là-bas, alors qu’il était prisonnier à Rome, il reçut une délégation de cette Église. Les Philippiens avaient généreusement soutenu Paul par le passé (#Ph 4:15-16) et avaient largement subvenu aux besoins des pauvres de Jérusalem (#2Co 8:1-4). Maintenant que l’apôtre était en prison, ils lui envoyaient un don (#Ph 4:10), déléguant à Epaphrodite la tâche de l’aider. Malheureusement, Epaphrodite tomba gravement malade, au point de frôler la mort (#Ph 2:26-27), soit durant son trajet vers Rome, soit à son arrivée. Paul décida alors de le renvoyer à Philippes (#Ph 2:25-26), et il écrivit la lettre aux Philippiens qui devait l’accompagner.

Paul avait plusieurs objectifs en rédigeant cette épître. Tout d’abord, il voulait exprimer par écrit sa reconnaissance pour le don des Philippiens (#Ph 4:10-18). Deuxièmement, il voulait que les Philippiens sachent pourquoi il avait décidé de leur renvoyer Epaphrodite, afin qu’ils n’imaginent pas que son aide n’avait pas été appréciée (#Ph 2:25-26). Troisièmement, il voulait les informer de sa situation à Rome (#Ph 1:12-26). Quatrièmement, il les exhortait à l’unité (#Ph 2:1-2 ; #Ph 4:2). Enfin, il écrivit pour les mettre en garde contre les faux docteurs (#Ph 3:1-4:1).

Thèmes historiques et théologiques

       Étant essentiellement pratique, l’épître aux Philippiens contient peu de matière historique (il n’y a aucune citation de l’A.T.), mis à part quelques renseignements liés à la biographie spirituelle de Paul (#Ph 3:4-7). Il y a peu d’instructions théologiques directes, à une exception près: le magnifique passage qui décrit l’humiliation et l’exaltation de Christ (#Ph 2:5-11). Il contient quelques-uns des enseignements les plus profonds et les plus fondamentaux de toute la Bible sur le Seigneur Jésus-Christ. Le thème majeur la poursuite de la ressemblance à Christ, facteur déterminant de la croissance spirituelle et objet de la passion de Paul pour sa vie - apparaît en #Ph 3:12-14. Malgré un contexte de détention, cette lettre est tissée de joie (#Ph 1:4, #Ph 1:18, #Ph 1:25-26 ; #Ph 2:2, #Ph 2:16-18, #Ph 2:28 ; #Ph 3:1, #Ph 3:3 ; #Ph 4:1, #Ph 4:4, #Ph 4:10).

Questions d’interprétation

       La principale difficulté qui touche l’épître aux Philippiens, c’est celle du lieu de sa rédaction. Le texte lui-même ne présente qu’une seule question d’interprétation majeure: l’identité des « ennemis de la croix ».

 
PHILIPPIENS 1 : 1 à 30
 Adresse et salutation

1 ¶  Paul et Timothée, serviteurs de Jésus-Christ, à tous les saints en Jésus-Christ qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres:

Paul. Quand Paul rédigea cette épître, il était prisonnier à Rome.

Timothée. C’était le fils spirituel bien-aimé de l’apôtre. #Ac 16:1-3). Il ne fut pas le co-auteur de cette lettre, mais fut peut-être chargé de l’écrire, sous la dictée de Paul. Quoi qu’il en soit, l’apôtre avait de bonnes raisons de mentionner son nom ici.

serviteurs. Désigne un esclave volontaire, dévoué à son maître et heureux de le servir;  cf. #Ja 1:1 ; #2P 1:1 ; #Jude 1).

saints. Désigne les croyants de Philippes, y compris les anciens de l’assemblée.

en Jésus-Christ. Cette expression décrit l’union des croyants philippiens avec Christ dans sa mort et sa résurrection, qui permettait de les appeler « saints ».

évêques. Littéralement « surveillants ». Ce terme servait à souligner les responsabilités des anciens, que l’on appelait aussi « bergers », en tant que dirigeants. Les notions contenues dans ces trois appellations apparaissent aussi en #Ac 20: 28.

diacres. Littéralement « ceux qui servent ».

 

2  que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ !

la grâce et la paix. Salutation habituelle sous la plume de Paul pour rappeler aux croyants leur relation avec Dieu.

Sentiments affectueux de Paul pour les Philippiens à cause de leur attachement à l'Évangile

 3 ¶  Je rends grâces à mon Dieu de tout le souvenir que je garde de vous,

4  ne cessant, dans toutes mes prières pour vous tous, (1-5) de manifester ma joie

dans toutes mes prières. Le mot grec traduit par « prière » évoque une demande instante en faveur de quelqu’un d’autre, ou une requête exprimée en son nom. Paul prenait un réel plaisir à intercéder pour ses compagnons dans la foi.

 

5  au sujet de la part que vous prenez à l’Évangile, depuis le premier jour jusqu’à maintenant.

depuis le premier jour. Dès les premiers temps de l’Église de Philippes, ces croyants avaient assisté Paul et s’étaient montrés zélés pour l’évangélisation de leur ville (#Ac 16:12-40).

 

6  Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ.

celui qui …  la rendra parfaite. Le verbe grec pour « a commencé » ne se trouve qu’ici et en #Ga 3:3, et dans les deux cas en référence au salut lui-même. Quand Dieu commence son œuvre de salut dans une personne, il l’achève et la perfectionne. Le verbe « rendre parfait » suggère donc la sécurité du chrétien par rapport à l’éternité.

le jour de Jésus-Christ. Expression à ne pas confondre avec le « jour de l’Éternel », qui évoque la colère et le jugement final de Dieu (cf. #Esa 13: 9 ; #Joe 1:15 ; #Joe 2:11 ; #1Th 5:2 ; #2P 3:10). Le « jour de Jésus-Christ », aussi appelé « jour de Christ » (verset #Ph 1:10 ; #Ph 2:16) et « jour de notre Seigneur Jésus-Christ » (#1Co 1:8), renvoie quant à lui au salut, à la récompense et la glorification ultimes des croyants. Cf. #1Co 3:10-15 ; #1Co 4:5 ; #2Co 5:9-10.

 

7 ¶  Il est juste que je pense ainsi de vous tous, parce que je vous porte dans mon cœur, soit dans mes liens, soit dans la défense et la confirmation de l’Évangile, vous qui tous participez à la même grâce que moi.

cœur. Mot souvent utilisé dans la Bible pour désigner le centre de la pensée et des sentiments (cf. #Pr 4:23).

la défense et la confirmation. Deux termes juridiques qui renvoient soit au premier procès de Paul à Rome, au cours duquel il défendit son ministère, soit, plus largement, à sa défense constante de la foi, cœur même de son ministère.

participez à la même grâce que moi. Pendant la détention de Paul, les Philippiens l’avaient soutenu en lui envoyant de l’argent et en déléguant Epaphrodite à son service. Ils avaient donc pris part à la bénédiction de Dieu sur son ministère (cf. #Ph 2:30).

 

8  Car Dieu m’est témoin que je vous chéris tous avec la tendresse de Jésus-Christ.

la tendresse. Le mot grec désigne les entrailles, les organes internes du corps qui réagissent à une intense émotion. Il devint le terme le plus fort pour décrire un amour plein de compassion, un amour qui engage l’être tout entier.

 

9 ¶  Et ce que je demande dans mes prières, c’est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence

en connaissance. Mot grec qui décrit une connaissance authentique, pleine et profonde. L’amour biblique ne se borne pas à un sentimentalisme superficiel; au contraire, il s’ancre profondément dans la vérité des Écritures et s’y conforme (cf. #Ep 5:2-3 ; #1Pi 1:22).

intelligence. Le mot français « esthétique » dérive de ce mot grec qui évoque la perception morale, la perspicacité et l’application pratique des connaissances. L’amour n’est pas aveugle; il sait discerner entre le bien et le mal et ne fait pas l’économie d’un examen détaillé pour y parvenir.

 

10  pour le discernement des choses les meilleures, afin que vous soyez purs et irréprochables pour le jour de Christ,

discernement …  les meilleures. Dans le grec classique, le mot traduit par « discernement » s’employait en métallurgie pour désigner la mise à l’épreuve d’un métal ou d’une monnaie en vue de tester son authenticité (cf. #Lu 12:56 ; #Lu 14: 19). « Les meilleures » signifie littéralement « ce qui est différent ». Les croyants ont besoin de la capacité de distinguer ce qui est réellement important du reste, de façon à établir de justes priorités.

purs et irréprochables. « Purs » signifie « authentiques » et semble avoir eu le sens original de « testés à la lumière du soleil ». Dans l’Antiquité, les vendeurs malhonnêtes cachaient, en les mastiquant de cire, les fêlures de leurs poteries de second choix. Puis ils les recouvraient de vernis ou de peinture, si bien qu’il était difficile de les distinguer des vases de qualité. La seule façon de ne pas se laisser berner consistait à exposer le pot au soleil, ce qui rendait visibles les éventuels défauts. Les marchands apposaient sur les poteries de luxe, celles qui passeraient avec succès le test de la lumière, la mention sine cera (« sans cire »). « Irréprochables » peut se traduire par « qui ne font pas trébucher » et comporte une notion d’intégrité dans les rapports avec autrui. Les chrétiens sont appelés à mener une vie intègre afin de ne pas devenir des occasions de chute (de péché) pour les autres;  cf. #Ro 14 ; #1Co 8).

 

11  remplis du fruit de justice qui est par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu.

fruit de justice. Une meilleure traduction serait « les fruits produits par la justice »;  cf. #Pr 11:30 ; #Am 6:12 ; #Ja 3:17-18).

qui est par Jésus-Christ. Voir #Jn 15:1-5 ; #Ep 2:10. Il est ici question de la transformation liée au salut, transformation produite par le Seigneur, et de l’œuvre continuelle qu’il accomplit avec puissance en nous par le Saint-Esprit.

à la gloire et à la louange de Dieu. Voir #Jn 15: 8 ; #Ep 1:12-14 ; #Ep 3:20-21. La visée ultime de toutes les prières de Paul, c’était que Dieu soit glorifié.

 La captivité de l'apôtre utile au progrès de l'Évangile

12 ¶  Je veux que vous sachiez, frères, que ce qui m’est arrivé a plutôt contribué aux progrès de l’Évangile.

progrès. Ou « avancée ». Contient l’idée d’un mouvement vers l’avant  souvent le fait de troupes armées - en dépit des obstacles, des dangers et des distractions. L’emprisonnement de Paul ne gêna en rien la propagation du message du salut (cf. #Ac 28:30-31). En fait, il lui offrit de nouvelles occasions de ministère.

 

13  En effet, dans tout le prétoire et partout ailleurs, nul n’ignore que c’est pour Christ que je suis dans les liens,

tout le prétoire. Le mot grec pour « prétoire » peut désigner aussi bien un bâtiment particulier (par exemple, le quartier général d’un commandant ou le palais de l’empereur) qu’un groupe d’hommes appartenant à la garde impériale. Puisque Paul vivait dans une maison privée à Rome, il désigne probablement ici les membres de la garde impériale qui surveillaient Paul de jour comme de nuit. Cf. #Ac 28:16.

partout ailleurs. Allusion à toutes les autres personnes qui l’avaient rencontré et entendu à Rome (cf. #Ac 28:23-24, #Ac 28:30-31.

 

14  et la plupart des frères dans le Seigneur, encouragés par mes liens, ont plus d’assurance pour annoncer sans crainte la parole.

plus d’assurance pour annoncer …  la parole. L’exemple de Paul  son témoignage puissant pour l’Évangile, alors même qu’il était dans les chaînes - démontrait la fidélité de Dieu envers ses enfants persécutés. Il apportait en outre la preuve que leur emprisonnement n’arrêterait pas pour autant la propagation de la bonne nouvelle. Ces pensées encourageaient d’autres chrétiens à tenir bon, sans craindre la prison.

 

15  Quelques-uns, il est vrai, prêchent Christ par envie et par esprit de dispute ; mais d’autres le prêchent avec des dispositions bienveillantes.

par envie et par esprit de dispute. C’était l’attitude des détracteurs de Paul, qui prêchaient effectivement l’Évangile mais étaient jaloux de son autorité, de ses succès et de la multitude de ses dons. « Dispute » évoque les contestations, rivalités et conflits qui éclatèrent dès que les adversaires de Paul commencèrent à le discréditer.

 

16  Ceux-ci agissent par amour, sachant que je suis établi pour la défense de l’Évangile,

Ceux-ci agissent par amour. Les amis de Paul étaient mus par une affection authentique à son égard et par la confiance qu’ils avaient en sa probité (cf. #1Co 13:1-2).

établi. Le mot grec désignait un soldat en service commandé. Paul était en prison parce que telle était la volonté de Dieu, occupant une position stratégique pour la proclamation de l’Évangile.

 

17  tandis que ceux-là, animés d’un esprit de dispute, annoncent Christ par des motifs qui ne sont pas purs et avec la pensée de me susciter quelque tribulation dans mes liens.

esprit de dispute. Ou « rivalité ». Désigne les personnes intéressées uniquement par leur avancement personnel ou cherchant impitoyablement à occuper la première place, quel qu’en soit le coût. Les détracteurs de Paul profitaient de sa détention pour faire leur propre promotion: dans leurs accusations, ils présentaient cet emprisonnement comme le signe d’un châtiment de Dieu à cause des péchés de l’apôtre.

 

18  Qu’importe ? De toute manière, que ce soit pour l’apparence, que ce soit sincèrement, Christ n’est pas moins annoncé : je m’en réjouis, et je m’en réjouirai encore.

je m’en réjouis, et je m’en réjouirai encore. La joie de Paul n’était pas affectée par les circonstances, ni par ses détracteurs (cf. #Ps 4:7-8 ; #Ro 12:12 ; #2Co 6:10). Il était heureux de voir que l’Évangile était proclamé avec autorité. Peu importait, à ses yeux, qui en recevait le crédit. Il supporta les calomnies sans amertume envers ses accusateurs, se réjouissant plutôt de ce qu’ils prêchaient l’Évangile, même si leur sainteté n’était que de façade.

 

19  Car je sais que cela tournera à mon salut, grâce à vos prières et à l’assistance de l’Esprit de Jésus-Christ,

mon salut. On peut aussi rendre ce mot par « préservation » ou « moyen de salut », ce qui permet quatre interprétations différentes:

1° le salut ultime de Paul;

2° la possibilité d’échapper à une exécution prévisible;

3° sa justification, finalement, par décret impérial;

4° sa libération prochaine. Quoi qu’il en soit, Paul était convaincu qu’il échapperait un jour ou l’autre à sa détresse du moment (#Job 13: 16 ; cf. #Job 19: 26 ; #Ps 22:5-6, #Ps 22: 9 ; #Ps 31:2 ; #Ps 33:18-19 ; #Ps 34:7-8 ; #Ps 41:2).

l’Esprit de Jésus-Christ. Le Saint-Esprit (#Ro 8:9 ; #Ga 4:6). Paul faisait une confiance totale au Saint-Esprit (cf. #Za 4:6 ; #Jn 14: 16 ; #Ro 8:26 ; #Ep 3:20).

 

20  selon ma ferme attente et mon espérance que je n’aurai honte de rien, mais que, maintenant comme toujours, Christ sera glorifié dans mon corps avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit par ma mort ;

ferme attente. Le mot grec dénote une anticipation joyeusement impatiente de l’avenir, comme si l’on tendait le cou pour voir plus loin devant soi. Paul était plein de confiance et d’excitation par rapport aux promesses de Christ (voir #Mt 10:32).

 

21 ¶  car Christ est ma vie, et la mort m’est un gain.

Christ est ma vie. Pour Paul, la vie se résumait à Jésus-Christ; Christ était sa raison d’être.

mourir m’est un gain. La mort le soulagerait des soucis terrestres et lui permettrait d’avoir pour seul et unique centre d’intérêt de glorifier Dieu;  cf. #Ac 21: 13).

 

22  Mais s’il est utile pour mon œuvre que je vive dans la chair, je ne saurais dire ce que je dois préférer.

utile. Paul savait que la seule raison valable de rester sur cette terre était d’amener les âmes à Christ et de former les croyants à reprendre le flambeau après lui.

la chair. #Ph 1:24. Le mot ne renvoie pas ici à l’appartenance à l’humanité déchue (comme c’est le cas en #Ro 7:5, #Ro 7:18 ; #Ro 8:1), mais seulement à la vie physique (comme en #2Co 10:3 ; #Ga 2:20).

 

23  Je suis pressé des deux côtés : j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur ;

pressé des deux côtés. Le mot grec évoque l’image d’un voyageur parcourant un étroit sentier, bordé d’un mur de pierres de chaque côté, et par conséquent obligé de marcher droit devant lui.

de m’en aller et d’être avec Christ. Paul savait qu’à sa mort il jouirait d’une communion parfaite, complète, consciente et intime avec son Seigneur.

de beaucoup le meilleur. Littéralement « beaucoup plus meilleur », le plus fort des superlatifs.

 

24  mais à cause de vous il est plus nécessaire que je demeure dans la chair.

à cause de vous il est plus nécessaire. Paul renonçait ainsi à son désir personnel d’être avec le Seigneur afin de pouvoir répondre au besoin de poursuivre l’édification de l’Église (voir #Ph 2:3-4).

 

25  Et je suis persuadé, je sais que je demeurerai et que je resterai avec vous tous, pour votre avancement et pour votre joie dans la foi,

persuadé …  je demeurerai. Paul avait la conviction personnelle  il n’est pas question d’une révélation surnaturelle - que leurs besoins impliquaient qu’il reste encore sur la terre.

avancement …  dans la foi. « Avancement » donne ici l’image d’une piste tracée pour favoriser la progression d’une armée. Paul désirait ouvrir une nouvelle voie que les Philippiens pourraient emprunter afin d’obtenir la victoire; le renforcement de leur foi aurait pour conséquence le renforcement de leur joie.

 

26  afin que, par mon retour auprès de vous, vous ayez en moi un abondant sujet de vous glorifier en Jésus-Christ.

ayez en moi …  en Jésus-Christ. L’ordre des mots grecs (littéralement) est le suivant: « votre fierté abonde en Christ Jésus en moi. » Dans la mesure où il y aurait des fruits dans la vie de Paul, ils déborderaient de joie et de confiance du fait de l’œuvre de Christ en lui, et non du fait d’une œuvre quelconque qu’il aurait accomplie grâce à ses propres capacités.

 Exhortation à la persévérance, à l'union fraternelle, à l'humilité et à la sainteté

27 ¶  Seulement, conduisez-vous d’une manière digne de l’Évangile de Christ, afin que, soit que je vienne vous voir, soit que je reste absent, j’entende dire de vous que vous demeurez fermes dans un même esprit, combattant d’une même âme pour la foi de l’Évangile,

digne de l’Évangile. Les croyants doivent faire preuve d’intégrité, c’est-à-dire vivre en conformité avec ce qu’ils croient, enseignent et prêchent. Cf. #Ep 4:1 ; #Col 1:10 ; #1Th 2:11-12 ; #1Th 4:1 ; #Tit 2:10 ; #2P 3:11, #2P 3:14.

dans un même esprit …  d’une même âme. Cela introduit le thème de l’unité qui se poursuit jusqu’en #Ph 2:4. Cet appel à l’unité authentique de cœur et d’esprit se fonde sur

1° la nécessité de l’unité pour gagner la bataille spirituelle en faveur de la foi (versets #Ph 1:28-30);

2° l’amour des autres dans la communion fraternelle (#Ph 2:1-2);

3° un esprit authentique d’humilité et de sacrifice de soi (#Ph 2:3-4);

4° l’exemple de Jésus-Christ, qui a démontré que le sacrifice de soi produit une gloire éternelle (#Ph 2:5-11).

combattant d’une même âme. Littéralement « luttant aux côtés de quelqu’un ». Paul passa de la métaphore du soldat se tenant à son poste (« demeurez fermes ») à celle d’une équipe sportive luttant pour obtenir la victoire contre un adversaire commun.

la foi de l’Évangile. La foi chrétienne, telle qu’elle est révélée par Dieu et rapportée dans les Écritures (#Jude 3 ; cf. #Ro 1:1 ; #Ga 1:7).

 

28  sans vous laisser aucunement effrayer par les adversaires, ce qui est pour eux une preuve de perdition, mais pour vous de salut ; (1-29) et cela de la part de Dieu,

une preuve de perdition. Le fait que des croyants acceptent volontairement de souffrir sans se laisser « effrayer » est le signe que les ennemis de Dieu seront détruits et perdus pour l’éternité.

 

29  car il vous a été fait la grâce, par rapport à Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui,

la grâce …  de souffrir  cf. #Mt 5:10-12 ; #Ac 5:41. La souffrance du croyant est un don de grâce qui apporte puissance (#2Co 7:9-10 ; #1Pi 5:10) et récompense éternelle (#1Pi 4:13).

 

30  en soutenant le même combat que vous m’avez vu soutenir, et que vous apprenez maintenant que je soutiens.

le même combat. Les mêmes sortes de souffrances que celles endurées par Paul (versets #Ph 1:12-14 ; #Ac 16:22-24).

 

PHILIPPIENS 2 : 1 à 13

  

1 ¶  Si donc il y a quelque consolation en Christ, s’il y a quelque soulagement dans la charité, s’il y a quelque union d’esprit, s’il y a quelque compassion et quelque miséricorde,

consolation en Christ. « Consolation » peut aussi se traduire par « encouragement » et dérive du mot grec signifiant « accompagner pour aider, conseiller, exhorter ». C’est ce que fait notre Seigneur bien-aimé pour les siens.

soulagement dans l’amour. Le mot grec traduit par « soulagement » donne l’image du Seigneur s’approchant tout près pour chuchoter à l’oreille des croyants des paroles de calme et de réconfort ou de tendres conseils.

communion d’esprit. « Communion » désigne le partenariat, la vie éternelle partagée, que permet le Saint-Esprit qui habite en chacun (#1Co 3:16 ; #1Co 12:13 ; #2Co 13: 14 ; #1Jn 1:3-6).

quelque compassion et quelque miséricorde. Dieu a étendu sa profonde compassion et sa grâce à tous les croyants (cf. #Ro 12:1 ; #2Co 1:3 ; #Col 3:12), et cette réalité devrait produire le fruit de l’unité.

 

2  rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée.

rendez ma joie parfaite. Pourrait aussi se traduire par « complétez ma joie ». La joie de Paul était liée à son souci de l’unité des croyants (cf. #Hé 13: 17).

ayant un même sentiment. Cf. #Ph 3:15-16 ; #Ph 4:2 ; #1Pi 3:8. Signifie en grec « penser la même chose ». Cette exhortation n’a rien de facultatif ou d’obscur, mais revient sans cesse dans le N.T. (cf. #Ro 15: 5 ; #1Co 1:10 ; #2Co 13:11-13).

ayant …  un même amour. Les croyants doivent aimer tous ceux qui appartiennent comme eux au corps de Christ, non parce qu’ils les trouveraient tous aussi aimables les uns que les autres, mais pour imiter l’attitude de service pleine d’amour et prête au sacrifice de soi que Christ a eue envers chacun d’eux (#Jn 15: 13 ; #Ro 12:10 ; #1Jn 3:17 ; cf. #Jn 3:16).

ayant …  une même âme. On pourrait aussi traduire « unis en esprit », et c’est peut-être un terme inventé par Paul. Il décrit ceux qui vivent soudés, dans l’harmonie, parce qu’ils ressentent les mêmes désirs, passions et ambitions.

ayant …  une même pensée. « Concentrés sur le même objectif » serait une autre traduction possible.

 

3  Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes.

esprit de parti. Mot grec rendu parfois par « querelles » car il évoque les factions, rivalités et partis pris. Il désigne l’orgueil qui incite les hommes à ourdir des intrigues en faveur de leurs intérêts personnels.

vaine gloire. Pouvant aussi être traduit par « prétention vide », ce mot décrit la poursuite de la gloire personnelle, motif des ambitions égoïstes.

humilité. Littéralement « bassesse d’esprit ». Traduit un mot grec vraisemblablement inventé par Paul et les autres rédacteurs du N.T. C’était un terme de dérision, évoquant la bassesse, l’avilissement, l’humilité (cf. #1Co 15: 9 ; #1Ti 1:15).

regarder les autres comme étant au-dessus. C’est la définition de base de la véritable humilité (cf. #Ro 12:10 ; #Ga 5:13 ; #Ep 5:21 ; #1Pi 5:5).

 

4  Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres.

5  Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ,

Christ est l’exemple par excellence de l’humilité altruiste (cf. #Mt 11:29 ; #Jn 13:12-17).

 

6  lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu,

existant en forme de Dieu. Paul affirme que Jésus est Dieu de toute éternité. Il n’emploie pas ici le verbe habituel pour « être », mais un terme qui fait ressortir l’essence de la nature d’une personne, son état ou sa condition permanente. L’apôtre aurait aussi pu choisir un autre mot grec pour « forme », mais il utilise celui qui désigne spécifiquement le caractère essentiel et inaltérable de quelque chose, ce qu’il est intrinsèquement. La doctrine fondamentale de la divinité de Christ a toujours englobé ces caractéristiques essentielles (cf. #Jn 1:1, #Jn 1:3-4, #Jn 1:14 ; #Jn 8:58 ; #Col 1:15-17 ; #Hé 1:3).

point …  une proie à arracher. Le mot grec est ici traduit par « proie » car il signifie à l’origine « chose dont en s’empare en la volant ». Cela finit par signifier tout ce qu’on serrait dans des griffes, qu’on embrassait, tout ce qui avait de la valeur, et est parfois rendu par « saisi » ou « auquel on s’accroche ». Bien que jouissant de tous les droits, privilèges et honneurs dus à la divinité  ce dont il était digne et ne pourrait jamais être déchu - jamais Christ n’a donné l’impression de s’accrocher à tous ses avantages et à sa position; il a au contraire accepté d’y renoncer pour un temps.

 

7  mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ;

il s’est dépouillé lui-même. Littéralement « il s’est vidé lui-même ». De ce verbe grec vient le terme théologique de « kénose » qui correspond à la doctrine selon laquelle Christ se serait vidé de lui-même lors de l’incarnation. Mais en réalité, il s’agit d’un renoncement à soi-même; Christ ne s’est pas vidé de sa divinité, pas plus qu’il n’a échangé sa divinité contre son humanité. En revanche, il a bien renoncé à ses privilèges, ou les a mis de côté, dans plusieurs domaines:

1° la gloire céleste  pendant son séjour sur la terre, il a abandonné la gloire d’une relation en face-à-face avec Dieu ainsi que la manifestation permanente et visible, tout comme la jouissance personnelle, de cette gloire (cf. #Jn 17: 5);

2° l’indépendance de son autorité  pendant son incarnation Christ s’est totalement soumis à la volonté de son Père;  cf. #Mt 26:39 ; #Jn 5:30 ; #Hé 5:8);

3° ses prérogatives divines  il a renoncé à la démonstration de ses attributs divins et s’est soumis à la direction du Saint-Esprit (cf. #Mt 24: 36 ; #Jn 1:45-49);

4° les richesses éternelles  sur terre, Christ a vécu dans la pauvreté, ne possédant pratiquement rien (cf. #2Co 8:9);

5° une relation avec Dieu où il jouissait de sa faveur  à la croix, il a porté la colère divine du Père envers le péché (cf. #Mt 27:46 ).

forme de serviteur. De nouveau, Paul utilise un mot grec qui indique l’essence. En authentique serviteur, Jésus a accompli dans un esprit de soumission la volonté de son Père (cf. #Esa 52:13-14).

semblable aux hommes. Christ n’a pas seulement été Dieu dans un corps d’homme: il a adopté tous les attributs essentiels de l’humanité (#Lu 2:52 ; #Ga 4:4 ; #Col 1:21), à tel point qu’il a expérimenté les besoins humains de base et toutes nos faiblesses (cf. #Hé 2:14, #Hé 2:17 ; #Hé 4:15). Il est devenu le Dieu-homme: totalement Dieu et totalement homme.

il a paru comme un vrai homme. Ce n’est pas la simple répétition de l’expression précédente, mais le passage d’une perspective céleste à un point de vue humain: l’humanité de Jésus est maintenant décrite d’après ce qu’en voyaient ceux qui le côtoyaient. Paul suggère donc que, même s’il avait l’apparence d’un simple homme, Christ était bien plus que ce que la plupart des gens reconnaissaient naturellement en lui (cf. #Jn 6:42 ; #Jn 8:48).

 

8  (2-7) et ayant paru comme un simple homme, (2-8) il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix.

il s’est humilié lui-même. Après l’humiliation de l’incarnation, Jésus s’est encore humilié en ne revendiquant pas ses droits humains fondamentaux mais en se soumettant aux persécutions et aux souffrances que lui firent subir les incroyants (cf. #Esa 53:7 ; #Mt 26:62-64 ; #Mr 14:60-61 ; #1Pi 2:23).

obéissant jusqu’à la mort. Non seulement Jésus a accepté la persécution, mais il a atteint le point le plus bas possible de l’humiliation en mourant comme un criminel, conformément au plan de Dieu pour lui (cf. #Mt 26:39 ; #Ac 2:23).

la croix. Il a connu la pire des humiliations en mourant non pas de façon ordinaire mais par la crucifixion, la forme de mort la plus cruelle, la plus horrible et la plus dégradante jamais conçue par l’homme. Ce genre d’exécution était abominable aux yeux des Juifs (#De 21: 23 ).

 

9  C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom,

C’est pourquoi aussi Dieu. L’humiliation de Christ (versets #Ph 2:5-8) et son exaltation par Dieu (versets  #Ph 2:9-11) sont liées de façon indéfectible et par une relation de cause à effet.

l’a souverainement élevé. L’exaltation de Christ était quadruple: les premières prédications des apôtres affirment sa résurrection et son couronnement (il est assis à la droite de Dieu), ainsi que son rôle d’intercesseur en faveur des croyants (#Ac 2:32-33 ; #Ac 5:30-31 ; cf. #Ep 1:20-21 ; #Hé 4:15 ; #Hé 7:25-26); l’élément final de son exaltation, son ascension, est mentionné en #Hé 4:14. Cette exaltation ne concernait en rien la nature de Christ ni sa place au sein de la Trinité (qu’il possède de toute éternité), mais définissait sa nouvelle identité de Dieu-homme (cf. #Jn 5:22 ; #Ro 1:4 ; #Ro 14: 9 ; #1Co 15:24-25). Outre le fait que sa gloire lui a été rendue (#Jn 17: 5), le nouveau statut de Christ en tant que Dieu-homme implique qu’il a reçu de la part de Dieu de nouveaux privilèges, qu’il ne possédait pas avant son incarnation. S’il n’avait pas vécu parmi les hommes, il n’aurait pas pu s’identifier à eux pour devenir le souverain sacrificateur intercédant pour eux. Sans sa mort sur la croix, il n’aurait pas pu être élevé de cette position extrêmement basse pour retourner au ciel en tant que substitut pour le péché.

le nom qui est au-dessus de tout nom. Christ a reçu un nouveau nom: « Seigneur », qui décrit quelle est par essence sa nature et le place au-dessus et au-delà de toute comparaison. Dans le N.T., ce nom est synonyme des termes de l’A.T. qui décrivent Dieu comme le souverain dirigeant. Aussi bien avant son exaltation (#Esa 45:21-23 ; #Mr 15: 2 ; #Lu 2:11 ; #Jn 13: 13 ; #Jn 18: 37 ; #Jn 20: 28) qu’après (#Ac 2:36 ; #Ac 10:36 ; #Ro 14:9-11 ; #1Co 8:6 ; #1Co 15: 57 ; #Ap 17: 14 ; #Ap 19: 16), l’Écriture affirme que, en tant que Dieu-homme, Jésus avait pleinement droit à ce titre.

 

10  afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre,

au nom de Jésus. « Jésus » est le nom qu’il reçut à sa naissance (#Mt 1:21), pas son nouveau nom. Le nom qu’a reçu Jésus et qui a pris pleinement son sens après son exaltation est celui de « Seigneur ».

2:10-11

fléchisse …  confesse. Tout ce qui, dans l’univers, est doué d’intelligence est invité à louer Jésus-Christ comme Seigneur (cf. #Ps 2). Ce mandat s’applique aux anges dans le ciel (#Ap 7:11-12), à l’esprit des rachetés (#Ap 7:9-10), aux croyants obéissants sur la terre (#Ro 10:9), aux rebelles insoumis sur la terre (#2Th 1:7-9), aux démons et à l’ensemble des perdus en enfer (#1Pi 3:18-22). Le mot grec traduit par « confesser » signifie « reconnaître », « affirmer », « être d’accord avec », et c’est ce que tout le monde fera finalement devant la seigneurie de Christ, soit volontairement et dans la bénédiction, soit de mauvaise grâce et dans la douleur.

 

11  et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.

Seigneur « Seigneur » implique d’abord le droit de régner et évoque, dans le N.T., la maîtrise ou la propriété de biens et de personnes. Appliqué à Jésus, le terme renvoie évidemment à sa divinité, mais surtout à son autorité souveraine.

 

12 ¶  Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent ;

obéi. Il s’agit de la fidélité de leur réponse aux commandements divins que Paul leur avait enseignés (cf. #Ro 1:5 ; #Ro 15: 18 ; #2Co 10:5-6).

mettez en œuvre votre salut. Le mot grec traduit par « mettre en œuvre » signifie « œuvrer continuellement à l’accomplissement et à l’achèvement de quelque chose ». Cela ne désigne en aucune manière le salut par les œuvres (cf. #Ro 3:21-24 ; #Ep 2:8-9), mais rappelle, en revanche, la responsabilité qu’a le croyant de poursuivre activement sa sanctification dans l’obéissance ;  cf. #1Co 9:24-27 ; #1Co 15: 58 ; #2Co 7:1 ; #Ga 6:7-9 ; #Ep 4:1 ; #Col 3:1-17 ; #Hé 6:10-11 ; #Hé 12:1-2 ; #2P 1:5-11).

avec crainte et tremblement. Attitude que doivent adopter les chrétiens dans leur poursuite de la sanctification. Il s’agit d’éprouver une saine crainte d’offenser Dieu, et de lui vouer un légitime respect, empreint de déférence et de crainte (cf. #Pr 1:7 ; #Pr 9:10 ; #Esa 66:1-2).

 

13  car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir.

Dieu qui produit en vous. Malgré la responsabilité qui incombe au croyant de se mettre au travail (verset #Ph 2:12), c’est en réalité le Seigneur qui produit les bonnes œuvres et le fruit spirituel dans sa vie (#Jn 15: 5 ; #1Co 12:6). C’est possible du fait que c’est lui qui travaille en nous au moyen du Saint-Esprit qui habite en nous (#Ac 1:8 ; #1Co 3:16-17 ; #1Co 6:19-20 ; cf. #Ga 3:3).

le vouloir et le faire. Dieu stimule aussi bien les désirs que les actes des croyants. Le mot grec pour « vouloir » indique que Dieu n’a que faire de simples ambitions ou d’émotions capricieuses, mais qu’il s’attache avec soin à réaliser un objectif bien précis. La puissance de Dieu rend son Église disposée à vivre une vie de sainteté (cf. #Ps 110:3).

    

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