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NOUVEAU TESTAMENT

ÉPITRE DE PAUL AUX ROMAINS  1 et 2 partiel

LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES

INTRODUCTION 
 

Titre

       L’épître porte le nom de ses premiers destinataires: les membres de l’Eglise de Rome, capitale de l’Empire romain (#Ro 1:7).

 

Auteur et date

       Personne ne conteste le fait que l’apôtre Paul écrivit l’épître aux Romains. Comme son homonyme, le premier roi d’Israël (Saul est le prénom hébreu de Paul; Paul est un prénom grec), Paul était de la tribu de Benjamin (#Ph 3:5). Il était aussi un citoyen romain (#Ac 16:37 ; #Ac 22:25). Né à peu près à la même époque que Jésus à Tarse (#Ac 9:11), une ville importante (#Ac 21:39) de la province romaine de Cilicie située en Asie Mineure (la Turquie d’aujourd’hui), il passa la majeure partie de sa jeunesse à Jérusalem, étudiant auprès du célèbre rabbin Gamaliel (#Ac 22:3). Comme son père avant lui, Paul faisait partie des pharisiens (#Ac 23:6), le parti juif le plus strict de l’époque (cf. #Ph 3:5).

       Dès sa conversion miraculeuse, survenue alors qu’il faisait route vers Damas pour arrêter les chrétiens de cette ville (environ 33-34 apr. J.-C.), Paul se mit à proclamer le message de l’Evangile (#Ac 9:20). Après avoir échappé de justesse à un guet-apens à Damas (#Ac 9:23-25 ; #2Co 11:32-33), il partit trois ans en Arabie, au sud et à l’est de la mer Morte (#Ga 1:17-18). C’est pendant cette période qu’il reçut l’essentiel de sa doctrine sous la forme d’une révélation directe du Seigneur (#Ga 1:11-12).

       Plus que tout autre individu, Paul fut l’artisan de l’expansion du christianisme au sein de l’Empire romain. Il entreprit trois voyages missionnaires autour du bassin méditerranéen, prêchant inlassablement l’Evangile qu’il avait autrefois tenté de réduire à néant (#Ac 26:9). De retour à Jérusalem pour confier à l’Eglise une offrande destinée aux pauvres, il fut faussement accusé par certains Juifs (#Ac 21:27-29), sauvagement brutalisé par une foule en colère (#Ac 21:30-31) et arrêté par les Romains. Ni Hérode Agrippa ni deux gouverneurs romains, Félix et Festus, ne jugèrent Paul coupable de crime, mais, sous la pression des autorités juives, ils le maintinrent sous les verrous. Au terme de deux ans d’emprisonnement, l’apôtre usa de son droit de citoyen romain et fit appel auprès de l’empereur. Après un voyage éprouvant au cours duquel se déchaîna quinze jours durant une violente tempête qui provoqua le naufrage du navire sur lequel il se trouvait, l’apôtre atteignit finalement Rome (#Ac 27:1-28:2). Relâché pour une brève période au cours de laquelle il continua d’exercer son ministère, Paul fut ensuite de nouveau arrêté, et il subit le martyre à Rome vers 65-67 apr. J.-C. (cf. #2Ti 4:6).

  L’apparence physique de Paul n’était pas particulièrement impressionnante (cf. #2Co 10:10 ; #Ga 4:14), mais il possédait la force intérieure que le Saint-Esprit accorde (#Ph 4:13). La grâce de Dieu suffisait pour tous ses besoins (#2Co 12:9-10), rendant ce noble serviteur de Christ capable d’achever avec succès sa course spirituelle (#2Ti 4:7).

       Paul écrivit aux Romains depuis Corinthe, comme l’indiquent les allusions à Phœbé (#Ro 16:1, Cenchrées était le port de Corinthe), à Gaïus (#Ro 16:23) et à Eraste (#Ro 16:23), tous associés à cette ville. L’apôtre rédigea cette lettre vers la fin de son troisième voyage missionnaire (probablement en 56 apr. J.-C.) alors qu’il se préparait à apporter un don aux croyants de l’Eglise de Jérusalem dans le besoin. Phœbé se vit confier la grande responsabilité d’amener l’épître aux chrétiens de Rome (#Ro 16:1-2).

 

Contexte et arrière-plan

       Rome était la capitale et la ville la plus importante de l’Empire romain. Fondée en 753 av. J.-C., elle n’est pas mentionnée dans l’Ecriture avant la période du N.T. Rome se situe le long du Tibre, à un peu plus d’une vingtaine de kilomètres de la Méditerranée. Avant que ne soit construit un port artificiel près d’Ostie, le port principal de Rome, Pouzzoles, se situait à près de 240 kilomètres de la ville. Du temps de Paul, la ville comptait plus d’un million d’individus, y compris de nombreux esclaves. Rome était fière de ses bâtiments magnifiques: le palais de l’empereur, le cirque Maxime et le forum. Mais sa beauté était ternie par ses nombreux bidonvilles. La tradition veut que Paul ait connu le martyre à l’extérieur de Rome, sur le chemin d’Ostie, pendant le règne de Néron (apr. J.-C.).

       C’étaient probablement des Juifs convertis lors de la Pentecôte qui avaient fondé l’Eglise de Rome (cf. #Ac 2:10). Paul avait longtemps souhaité leur rendre visite mais en avait été empêché (#Ro 1:13). C’est grâce à cet empêchement providentiel que le monde possède un chef-d’œuvre de la doctrine chrétienne.

       Paul avait pour objectif principal d’enseigner les grandes vérités de l’Evangile de la grâce aux croyants qui n’avaient jamais reçu d’enseignement apostolique. Cette lettre lui donnait l’occasion de se présenter à l’Eglise, qui ne le connaissait pas. Or il souhaitait lui rendre visite pour différentes raisons: pour édifier les croyants (#Ro 1:11), pour prêcher l’Evangile (#Ro 1:15) et pour faire la connaissance de chrétiens romains afin qu’ils puissent l’encourager (#Ro 1:12 ; #Ro 15:32), mieux prier pour lui (#Ro 15:30) et l’aider pour le ministère qu’il désirait accomplir en Espagne (#Ro 15:28).

Contrairement à plusieurs autres de ses épîtres (p. ex. 1 et 2 Corinthiens, Galates), Paul n’avait pas à corriger des conceptions théologiques aberrantes ni à réprimander les croyants pour leur comportement impie. L’Eglise de Rome était doctrinalement saine, mais comme toute Eglise, elle avait besoin de la richesse doctrinale et morale dont cette lettre était porteuse.

 

Thèmes historiques et théologiques

       Etant principalement un exposé doctrinal, l’épître aux Romains contient peu d’éléments historiques. Paul illustre ses propos avec des personnages familiers de l’A.T. comme Abraham (ch. #Ro 4), David (#Ro 4:6-8), Adam (#Ro 5:12-21), Sara (#Ro 9:9) Rebecca (#Ro 9:10), Jacob et Esaü (#Ro 9:10-13) ainsi que Pharaon (#Ro 9:17). Il rappelle aussi certains événements de l’histoire d’Israël (ch. #Ro 9:1-11:2). Le chapitre 16 nous laisse entrevoir la nature et le caractère de l’Eglise du Ier siècle et de ses membres.

       Le thème général de Romains est la justice qui vient de Dieu, la vérité glorieuse qui affirme que Dieu justifie par la grâce seule, au moyen de la foi en Christ seul, les pécheurs coupables et condamnés. Les chapitres 1 à 11 présentent les vérités centrales de cette doctrine alors que les chapitres 12 à 16 en détaillent les applications concrètes dans la vie des croyants et celle de l’Eglise. On y trouve des sujets théologiques particuliers, comme les principes du comportement spirituel (#Ro 1:8-15), la colère de Dieu contre l’humanité déchue (#Ro 1:18-32), les principes du jugement divin (#Ro 2:1-16), l’universalité du péché (#Ro 3:9-20), une présentation et une défense de la justification par la foi seule (#Ro 3:21-4:25), l’assurance du salut (#Ro 5:1-11), la conséquence universelle du péché d’Adam (#Ro 5:12-21), la sanctification (ch. #Ro 6-8), la souveraineté de l’élection (ch. #Ro 9), le plan de Dieu pour Israël (ch. #Ro 11), les dons spirituels et les instructions concrètes de piété (ch. #Ro 12), la responsabilité du croyant devant le gouvernement des hommes (ch. #Ro 13) et les principes de la liberté chrétienne (#Ro 14:1-15:12).

 

Questions d’interprétation

En tant qu’exposé doctrinal central du N.T., l’épître aux Romains contient naturellement un certain nombre de passages difficiles. Le développement de Paul sur la perpétuation du péché d’Adam (#Ro 5:12-21) est l’un des textes théologiques les plus profonds de toute l’Ecriture. La nature de l’union de l’humanité en Adam et la manière dont son péché s’est reporté sur la race humaine ont toujours été le sujet de débats intenses. Les commentateurs de l’Ecriture ne sont pas unanimes sur le passage de 7:7-25. S’agit-il de l’expérience de Paul en tant que croyant, en tant que non-croyant, ou bien est-ce une rhétorique littéraire qui n’a aucune prétention autobiographique? Les doctrines de l’élection (#Ro 8:28-30) et de la souveraineté de Dieu (#Ro 9:6-29), très proches l’une de l’autre, ont troublé de nombreux chrétiens. Certains se demandent si les chapitres 9-11 enseignent que Dieu a un plan futur pour la nation d’Israël. Plusieurs ont rejeté la soumission du croyant à l’autorité civile (#Ro 13:1-7) au nom de l’activisme chrétien, alors que d’autres l’ont utilisée pour défendre une obéissance aveugle à un régime totalitaire. Toutes ces questions sont abordées dans les notes des passages concernés.

 

ROMAINS 1 : 1 à 32

Adresse et salutation

1 ¶  Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l’Évangile de Dieu, — 

serviteur. Doulos, le mot ordinaire du N.T. pour serviteur. Bien que dans la culture grecque il désigne le plus souvent le service obligatoire et permanent d’un esclave, Paul l’utilisait selon son sens hébreu pour décrire un serviteur qui s’engage volontairement à servir un maître qu’il aime et respecte (#Ex 21:5-6 ; #Ga 1:10 ; #Tit 1:1 ; cf. #Ge 26:24 ; #No 12:7 ; #2S 7:5 ; #Esa 53:11).

apôtre. Le mot grec signifie « envoyé ». Dans le N.T., il désigne principalement les douze hommes que Christ choisit pour l’accompagner (#Mr 3:13-19) ainsi que Matthias, choisi pour remplacer Judas (#Ac 1:15-26). Christ leur donna le pouvoir de confirmer leur apostolat par des miracles (#Mt 10:1 ; #2Co 12:12) et l’autorité pour parler en son nom. Chacun des livres du N.T. fut écrit par un apôtre ou sous son égide (cf. #Jn 14: 26). Leur enseignement est le fondement de l’Église (#Ep 2:20). Christ lui-même choisit Paul pour cette tâche (#Ac 9:15 ; #Ac 22: 14 ; #Ac 26:16 ; cf. #Ga 1:1) et le forma pour accomplir ce ministère (#Ga 1:12, #Ga 1:16).

Évangile de Dieu. Utilisé environ 60 fois dans cette épître comme verbe et nom, le terme grec signifie « bonne nouvelle » (voir #Mr 1:1). Rome l’intégra au culte de l’empereur: le héraut de la ville introduisait une importante annonce sur l’empereur, telle que la naissance d’un fils, par ce terme. Cependant, la bonne nouvelle de Paul ne venait pas de l’empereur mais « de Dieu »; c’est de lui qu’elle tirait son origine. Le contenu de ce message  Dieu pardonnera vos péchés, il vous délivrera du pouvoir du péché et vous donnera une espérance éternelle (#Ro 1:16 ; cf. #1Co 15:1-4) - n’est pas seulement une offre pleine de grâce, mais aussi un ordre auquel il faut obéir (#Ro 10:16). Paul brûlait de l’annoncer (#1Co 9:23).

 

2  qui avait été promis auparavant de la part de Dieu par ses prophètes dans les saintes Écritures,

qui avait été promis auparavant. Les adversaires juifs de Paul l’accusaient de prêcher un nouveau message révolutionnaire sans aucun rapport avec le judaïsme (#Ac 21: 28). Mais l’A.T. est rempli de prophéties concernant Christ et l’Évangile (#1Pi 1:10-12 ; cf. #Mt 5:17 ; #Hé 1:1).

ses prophètes. Tous les auteurs de l’A.T. On utilisait habituellement l’expression « la loi et les prophètes » pour désigner l’ensemble de l’A.T. (#Ac 24: 14), mais la loi  ou le Pentateuque - fut écrite par Moïse, que l’Écriture appelle aussi prophète (#De 18: 15).

saintes Écritures. Les écrits rabbiniques populaires au Ier siècle  souvent étudiés avec plus de zèle que l’Écriture elle-même - n’enseignaient pas forcément l’Évangile de Dieu, contrairement à l’A.T. divinement inspiré (cf. #Lu 24: 25, #Lu 24: 27, #Lu 24: 32 ; #Jn 5:39 ; #Ac 3:18 ; #Ac 7:52 ; #Ac 10:43 ; #Ac 13: 32 ; #Ac 26:22-23). Les prophètes parlèrent clairement d’une nouvelle alliance (#Jér 31:31-34 ; #Ez 36:25-27 ; cf. #Hé 8:6-13) et du Messie qui la rendrait possible par son sacrifice (#Esa 9:5-6 ; #Esa 53:1-12).

 

3  et qui concerne son Fils né de la postérité de David, selon la chair,

né. Jésus fut conçu dans le sein d’une vierge par le Saint-Esprit (#Lu 1:35 ; cf. #Esa 7:14) et fut mis au monde normalement. Ce terme le présente comme ayant réellement, historiquement, existé. Plusieurs auteurs bien connus de l’Antiquité, notamment l’historien romain Tacite (Annales 15. 44), le célèbre historien juif Flavius Josèphe (Antiquités juives 2.18.3) et Pline le Jeune (Lettres 10.96, 97), confirment l’historicité de Jésus.

postérité de David. L’A.T. avait prophétisé que le Messie serait de la lignée de David (#2S 7:12-13 ; #Ps 89:4-5, #Ps 89:20, #Ps 89:25 ; #Esa 11:1-5 ; #Jér 23:5-6). Marie, la mère de Jésus (#Lu 3:23, #Lu 3:31), et Joseph, son père du point de vue légal (#Mt 1:6, #Mt 1:16 ; #Lu 1:27), étaient tous deux des descendants de David. Jean fait de la conviction que Christ est venu en chair un point crucial de son enseignement (#1Jn 4:2-3). Puisqu’il est pleinement humain et pleinement Dieu, il peut servir comme substitut de l’homme (#Jn 1:29 ; #2Co 5:21) et comme sacrificateur (#Hé 4:15-16).

 

4  et déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts, Jésus-Christ notre Seigneur,

déclaré. Le mot grec signifie « distingué ». Tout comme l’horizon sert de ligne de démarcation entre la terre et le ciel, la résurrection de Jésus-Christ le sépare nettement du reste de l’humanité, fournissant une preuve irréfutable qu’il est le Fils de Dieu.

Fils de Dieu. Ce titre, utilisé presque 30 fois dans les Évangiles, identifie en essence Jésus-Christ à Dieu.  (cf. #Hé 1:5 ; #2S 7:14). La résurrection confirma clairement la divinité de Jésus, qui était l’expression de Dieu lui-même sous forme humaine. Il était de toute éternité le Fils par anticipation de son incarnation, mais ce fut lorsqu’il s’incarna qu’il fut présenté au monde entier comme tel et assuma son devoir de soumission au Père.

Esprit de sainteté. Au cours de son incarnation, Christ se soumit de plein gré à la volonté du Père grâce à la direction, à l’action et à la puissance du Saint-Esprit (#Mt 3:16 ; #Lu 4:1 ; #Jn 3:34).

résurrection d’entre les morts. Sa victoire sur la mort fut la manifestation suprême et la preuve la plus concluante qu’il est Dieu le Fils;  cf. #Ac 13:29-33 ; #1Co 15:14-17).

 

5  par qui nous avons reçu la grâce et l’apostolat, pour amener en son nom à l’obéissance de la foi tous les païens,

grâce. La faveur imméritée que Dieu témoigne aux pécheurs coupables. C’est la première mention de la partie la plus importante du message de l’Évangile: le salut est un don de Dieu complètement séparé de tout effort et tout acte humains (#Ro 3:24, #Ro 3:27 ; #Ro 4:1-5 ; #Ro 5:20-21).

apostolat. Bien que le terme « apôtre » désigne précisément les douze, il peut décrire, dans un sens plus large et moins officiel, celui que Dieu envoie avec le message du salut (cf. #Ac 14: 14 ; #Ro 16: 7 ; #Hé 3:1).

obéissance de la foi. La véritable foi salvatrice produit toujours l’obéissance et la soumission à la seigneurie de Jésus-Christ (#Ro 16: 19, #Ro 16: 26 ; cf. #Ro 10:9-10 ; #Mt 7:13-14, #Mt 7:22-27 ; #Ja 2:17-20).

 

6  parmi lesquels vous êtes aussi, vous qui avez été appelés par Jésus-Christ, — 

appelés. Dans les épîtres du N.T., « l’appel » de Dieu désigne toujours l’appel efficace que Dieu adresse aux pécheurs qu’il a élus pour le salut (cf. #Ro 8:28-30), et non l’appel général à croire lancé à tous les hommes (cf. #Mt 20: 16).

 

7  à tous ceux qui, à Rome, sont bien-aimés de Dieu, appelés à être saints : que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ !

bien-aimés de Dieu, saints par vocation. Le texte grec met en évidence trois privilèges:

1° « bien-aimés »: Dieu a répandu son amour sur les siens (#Ro 5:5 ; #Ro 8:35 ; #Ep 1:6 ; #Ep 2:4-5 ; #1Jn 3:1);

2° « par vocation »: il leur a adressé non seulement l’invitation générale et extérieure à croire l’Évangile (#Esa 45:22 ; #Esa 55:6 ; #Ez 33:11 ; #Mt 11:28 ; #Jn 7:37 ; #Ap 22: 17), mais il attire à lui tous ceux qu’il a choisis pour le salut (#Ro 8:30 ; #2Th 2:13-14 ; #2Ti 1:9).

3° « saints »: Dieu a séparé les croyants du péché pour les amener à lui et les sanctifier (#1Co 3:16-17 ; #1Pi 2:5, #1Pi 2:9).

grâce …  paix. La salutation habituelle de Paul (#1Co 1:3 ; #2Co 1:2 ; #Ga 1:3 ; #Ep 1:2 ; #Ph 1:2 ; #Col 1:2 ; #1Th 1:1 ; #2Th 1:2 ; #1Ti 1:2 ; #2Ti 1:2 ; #Tit 1:4 ; #Phm 3).

 Amour de Paul pour les chrétiens de Rome

Son désir d'aller les voir

8 ¶  Je rends d’abord grâces à mon Dieu par Jésus-Christ, au sujet de vous tous, de ce que votre foi est renommée dans le monde entier.

Je rends …  grâces à mon Dieu. Dans chacune de ses lettres, Paul exprimait sa reconnaissance à propos de ceux qui la recevraient (p. ex. #1Co 1:4), sauf dans sa lettre aux Galates: la manière dont ils avaient abandonné le véritable Évangile l’empêcha de faire leur éloge (#Ga 1:6-12).

votre foi. L’authenticité de leur salut. Le témoignage de l’Église de Rome était si puissant qu’en 49 apr. J.-C. l’empereur Claude expulsa tous les Juifs de cette ville à cause de l’influence de « Chrestus »; il s’agissait de toute évidence d’une allusion à Christ (cf. #Ac 18: 2).

dans le monde entier. Comme Rome était le centre de l’Empire romain et du monde habité, ce qui s’y passait était mondialement connu.

 

9  Dieu, que je sers en mon esprit dans l’Évangile de son Fils, m’est témoin que je fais sans cesse mention de vous,

je sers en mon esprit. Dans le N.T., le verbe grec « servir » désigne toujours un service religieux, et il est parfois traduit « rendre un culte ». Paul avait constaté le caractère superficiel et hypocrite de la pratique religieuse des pharisiens ainsi que l’hédonisme superstitieux de l’idolâtrie païenne. Son service spirituel n’était pas le fruit d’une peur servile ou d’un sentiment légaliste d’obligation, mais était authentique et sincère (cf. #Ph 3:3 ; #2Ti 1:3 ; #2Ti 2:22).

 

10  demandant continuellement dans mes prières d’avoir enfin, par sa volonté, le bonheur d’aller vers vous.

dans mes prières. Paul citait fréquemment le contenu de ses requêtes (#Ep 3:14-19 ; #Ph 1:9-11 ; #Col 1:9-11 ; #2Th 1:11-12) et encourageait ses lecteurs à se joindre à lui dans la prière (#Ro 15:30-32 ; #1Th 5:17 ; #Ep 6:18).

par sa volonté. L’orchestration souveraine par Dieu des circonstances rencontrées par Paul (cf. #Mt 6:10 ; #Ac 21:11-14 ; #Ja 4:13-14).

 

11  Car je désire vous voir, pour vous communiquer quelque don spirituel, afin que vous soyez affermis,

don spirituel. Le mot grec charisma signifie « don de la grâce »: une aptitude spirituelle dont la source est l’Esprit de Dieu. Dans l’épître aux Romains, ce terme décrit:

1° Christ lui-même (#Ro 5:15-16);

2° les bénédictions générales de Dieu (#Ro 11:29 ; cf. #1Ti 6:17);

3° les dons spirituels précis accordés aux membres du corps afin qu’ils exercent un ministère propice à l’édification de tous (#Ro 12:6-8 ; cf. #1Co 12:1-31 ; #1Pi 4:10-11).

Paul voulait probablement englober ces trois significations ici.

 

12  ou plutôt, afin que nous soyons encouragés ensemble au milieu de vous par la foi qui nous est commune, à vous et à moi.

commune. Donne un aperçu de l’humilité sincère de Paul (cf. #1Pi 5:3-4).

 

13  Je ne veux pas vous laisser ignorer, frères, que j’ai souvent formé le projet d’aller vous voir, afin de recueillir quelque fruit parmi vous, comme parmi les autres nations ; mais j’en ai été empêché jusqu’ici.

fruit. L’Écriture mentionne trois sortes de fruits spirituels:

1° l’attitude spirituelle qui caractérise un croyant conduit par l’Esprit (#Ga 5:22-23);

2° des actes justes (#Ro 6:22 ; #Ph 4:16-17 ; #Hé 13: 15);

3° les nouveaux convertis (#Ro 16: 5).

Dans ce contexte, Paul songeait probablement au troisième sens. Son désir se réalisa finalement au cours de son emprisonnement à Rome (#Ph 4:22).

parmi les autres nations. L’Église de Rome rassemblait principalement des non-Juifs.

 

14  Je me dois aux Grecs et aux barbares, aux savants et aux ignorants.

Je me dois. Il avait l’obligation envers Dieu (cf. #1Co 9:16-17) d’assumer le mandat divin de faire connaître Jésus aux païens (#Ro 1:5 ; #Ac 9:15).

Grecs. Les hommes de différentes nationalités ayant adopté la langue, la culture et l’éducation grecques. À l’époque de Paul, ils faisaient partie de l’élite cultivée. Vu leur grand intérêt pour la philosophie grecque, ils étaient considérés comme « savants » ou « sages ». Compte tenu de la prédominance de la culture grecque, Paul utilisa parfois ce mot pour désigner tous les païens (cf. #Ro 3:9).

barbares. Un terme moqueur inventé par les Grecs et désignant tous ceux qui n’avaient pas été enseignés dans la langue et la culture grecques. Lorsque quelqu’un parlait dans une autre langue, les Grecs ne comprenaient rien à ce discours inintelligible qui sonnait comme « bar-bar-bar ». Bien que, dans son sens le plus étroit, le terme « barbare » ait désigné les foules incultes et sans instruction, il était souvent utilisé pour décrire tous les non-Grecs, jugés peu cultivés. Paul releva que Dieu ne fait preuve d’aucun favoritisme: l’Évangile doit atteindre à la fois l’élite du monde et ses exclus (cf. #Jn 4:4-42 ; #Ja 2:1-9).

 

15  Ainsi j’ai un vif désir de vous annoncer aussi l’Évangile, à vous qui êtes à Rome.

La justice par la foi, sujet de l'épitre

16 ¶  Car je n’ai point honte de l’Évangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec,

je n’ai point honte. Paul avait été emprisonné à Philippes (#Ac 16:23-24), chassé de Thessalonique (#Ac 17: 10), contraint de quitter Bérée (#Ac 17: 14), ridiculisé à Athènes (#Ac 17: 32), pris pour un fou à Corinthe (#1Co 1:18, #1Co 1:23) et lapidé en Galatie (#Ac 14: 19), mais il restait plein de zèle pour prêcher l’Évangile à Rome, siège du pouvoir politique contemporain et de la religion païenne. Ni le ridicule, ni la critique ni la persécution ne purent freiner sa hardiesse.

puissance. Le mot « dynamite » vient de ce mot grec. Bien que son message puisse paraître fou à certains (#1Co 1:18), l’Évangile est efficace car il est porteur de la toute-puissance de Dieu (cf. #Ex 15: 6 ; #De 32:39 ; #Job 9:4 ; #Ps 33:8-9 ; #Ps 89:14 ; #Ps 106:8-9 ; #Esa 26:4 ; #Esa 43:13 ; #Jér 10:12 ; #Jér 27:5 ; #Mt 28:18 ; #Ro 9:21). Seule la puissance de Dieu peut vaincre la nature pécheresse de l’homme et lui donner une nouvelle vie (#Ro 5:6 ; #Ro 8:3 ; #Jn 1:12 ; #1Co 1:18, #1Co 1:23-25 ; #1Co 2:1-4 ; #1Co 4:20 ; #1Pi 1:23).

salut. Utilisé cinq fois dans Romains (et huit fois dans sa forme verbale), ce mot clé signifie à la base « délivrance » ou « libération ». La puissance de l’Évangile délivre les hommes de la perdition (#Mt 18: 11), de la colère de Dieu (#Ro 5:9), de l’obstination dans l’ignorance spirituelle (#Os 4:6 ; #2Th 1:8), de l’habitude mauvaise de ne rien se refuser (#Lu 14: 26) et des ténèbres des fausses religions (#Col 1:13 ; #1Pi 2:9). Elle les délivre du châtiment ultime pour leurs péchés, c’est-à-dire la séparation éternelle d’avec Dieu et la punition éternelle .

croit. Le verbe grec signifie « faire confiance, s’appuyer sur, avoir foi en ». Lorsqu’il se rapporte au salut, il est généralement au présent (« croit »), ce qui indique que la foi n’est pas simplement un événement passé, mais un état actuel. La foi qui sauve vraiment est surnaturelle, c’est un don de la grâce que Dieu produit dans le cœur et le seul moyen par lequel l’homme peut s’approprier la véritable justice (cf. #Ro 3:22, #Ro 3:25 ; #Ro 4:5, #Ro 4:13, #Ro 4:20 ; #Ro 5:1). La foi salvatrice consiste en trois éléments:

1° mental: l’esprit comprend l’Évangile et la vérité sur Christ (#Ro 10:14-17);

2° émotionnel: la personne accepte la véracité de ces faits en regrettant ses péchés et en se réjouissant de la miséricorde et de la grâce de Dieu (#Ro 6:17 ; #Ro 15: 13);

3° lié à la volonté: le pécheur soumet sa volonté à Christ et croit qu’il est le seul espoir de salut.

La foi sincère produit toujours une obéissance authentique  cf. #Jn 8:31 ; #Jn 14:21-24).

Juif premièrement. Dieu a choisi Israël pour être sa nation de témoins (#Ex 19: 6) et lui a accordé des privilèges distincts (#Ro 3:2 ; #Ro 9:4-5). Le ministère de Christ s’exerça d’abord envers Israël (#Mt 15: 24), et le salut vint dans le monde par l’intermédiaire de ce peuple (#Jn 4:22 ; cf. #Ac 13: 46).

 

17  parce qu’en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi, selon qu’il est écrit : Le juste vivra par la foi.

justice de Dieu. Serait plus justement traduit « justice venue de Dieu ». C’est un thème important de l’épître. Apparaissant plus de 30 fois sous une forme ou une autre, la justice est l’état ou la condition de celui qui se conforme parfaitement à la loi parfaite de Dieu et à son caractère saint. D’autres termes de la même racine grecque apparaissent plus de 30 fois et sont en général traduits par « justifiés », « justification » ou un mot similaire. Dieu est fondamentalement juste (#De 32:4 ; #Ps 11:7 ; #Ps 116:5 ; #Jn 17: 25 ; #1Jn 2:1 ; #Ap 16: 5) et l’homme est terriblement éloigné des standards divins de perfection morale (#Ro 3:10, #Ro 3:23 ; #Job 9:2 ; #Mt 5:48). Mais l’Évangile révèle que sur la base de la foi  et de la foi seule - Dieu imputera sa justice aux pécheurs impies par la foi et pour la foi. Littéralement « de la foi vers la foi ». C’est peut-être une expression parallèle à « quiconque croit » (#Ro 1:16), comme si Paul voulait distinguer la foi de chaque croyant: la foi d’une personne puis celle d’une autre et d’une autre encore. Ou alors il veut montrer que la justice de Dieu est à la base de la foi, du début à la fin.

Le juste vivra par la foi. Paul voulait prouver que le but de Dieu avait toujours été de justifier les pécheurs par la grâce, sur la base de la foi seule. Dieu établit Abraham comme un partenaire de foi (#Ro 4:22-24 ; #Ga 3:6-7) et l’appela « père de tous les croyants » (#Ro 4:11, #Ro 4:16). Ailleurs, Paul utilisa cette même citation pour expliquer que personne n’a jamais été déclaré juste devant Dieu par la loi, mais bien par la foi seule (#Ga 3:11), tout en affirmant qu’une foi sincère débouche sur des actes (#Ph 2:12-13). Cette expression souligne que la foi n’est pas un événement unique, mais un style de vie: elle dure, et cette endurance est appelée « la persévérance des saints » (cf. #Col 1:22-23 ; #Hé 3:12-14). Un des thèmes du livre de Job est que, quel que soit le pouvoir de Satan, la foi salvatrice ne peut pas être détruite.

 État de péché et de condamnation pour l'humanité

18  La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive,

colère de Dieu. Ce n’est pas un accès impulsif de colère dû à un caprice de Dieu et visant ceux qu’il n’aime pas. C’est la réponse arrêtée et déterminée d’un Dieu juste face au péché (cf. #Ps 2:5, #Ps 2:12 ; #Ps 45:8 ; #Ps 75:9 ; #Ps 76:7-8 ; #Ps 78:49-51 ; #Ps 90:7-9 ; #Esa 51:17 ; #Jér 25:15-16 ; #Jn 3:36 ; #Ro 9:22 ; #Ep 5:6 ; #Col 3:5-6).

se révèle. Plus précisément « est constamment révélée ». Le verbe signifie essentiellement « découvrir, rendre visible, faire connaître ». Dieu révèle sa colère de deux manières:

1° indirectement, par les conséquences naturelles qu’entraîne une violation de sa loi morale universelle, et

2° directement, par une intervention personnelle (l’A.T.  de la punition infligée à Adam et Ève au déluge mondial, du feu et du soufre qui détruisirent Sodome à la captivité babylonienne - parle clairement de ce genre d’intervention).

La révélation la plus frappante de la sainte colère de Dieu et de sa haine vis-à-vis du péché est intervenue lorsqu’il a fait retomber le jugement divin sur son Fils à la croix. Dieu a plusieurs sortes de colère:

1° colère éternelle, correspondant à l’enfer;

2° colère eschatologique, correspondant à l’ultime jour du Seigneur;

3° colère cataclysmique, manifestée dans le cas du déluge et de la destruction de Sodome et Gomorrhe;

4° colère de conséquences, correspondant au principe « on récolte ce qu’on sème »;

5° colère d’abandon, qui consiste à supprimer toute restriction et à laisser les gens continuer à pécher (pour des exemples de cette colère, voir #Ps 81:12-13 ; #Pr 1:23-31).

Ici, c’est de la cinquième forme qu’il est question: au cours de l’histoire, Dieu a régulièrement abandonné les méchants pour les laisser poursuivre dans le péché et en subir les conséquences (vv. #Ro 1:24-32).

impiété. Désigne un manque de respect et de consécration pour le culte du vrai Dieu, une mauvaise relation avec lui (cf. #Jude 14-15).

injustice. Conséquence de l’impiété: un manque de conformité en pensée, parole et action au caractère et à la loi de Dieu.

retiennent …  la vérité. Bien que les confirmations de la conscience (v. #Ro 1:19 ; #Ro 2:14), de la création (v. #Ro 1:20) et de la Parole de Dieu soient irréfutables, les hommes ont choisi de résister à la vérité divine et de s’y opposer en s’accrochant à leurs péchés (cf. #Ps 14: 1 ; #Jn 3:19-20).

1:18-3:20

Après avoir introduit la justice qui vient de Dieu (#Ro 1:17), thème qu’il développera largement (#Ro 3:21-5:21), Paul présente la preuve accablante de l’état de pécheur de l’homme et son besoin désespéré de la justice que seul Dieu peut donner. Il plaide la cause de Dieu devant la personne irréligieuse et immorale (#Ro 1:18-32: les païens) et la personne religieuse, apparemment morale (2: #1s 3:8: les Juifs), puis conclut en montrant que tous les hommes sans exception méritent le jugement de Dieu (#Ro 3:9-20).

 

19 ¶  car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître.

est manifeste pour eux. Dieu a souverainement implanté la preuve de son existence dans la nature même de l’homme par la raison et la loi morale (vv. #Ro 1:20-21, #Ro 1:28, #Ro 1:32 ; #Ro 2:15).

 

20  En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables,

perfections invisibles. Se rapportent à la puissance et à la divinité.

sa puissance éternelle. Celui qui a créé tout ce qui nous entoure et en prend constamment soin est forcément un être d’une puissance impressionnante.

divinité. C’est-à-dire sa nature divine, en particulier sa fidélité (#Ge 8:21-22), sa bonté et sa grâce (#Ac 14: 17).

quand on les considère dans ses ouvrages. La création délivre un message clair et évident sur la personne de Dieu (cf. #Ps 19:2-9 ; #Ps 94:9 ; #Ac 14:15-17 ; #Ac 17:23-28).

Ils sont donc inexcusables. Dieu tient tous les hommes pour responsables de leur refus de reconnaître ce qu’il leur a révélé à son sujet dans sa création. Même ceux qui n’ont jamais eu l’occasion d’entendre l’Évangile ont reçu le témoignage clair de l’existence et du caractère de Dieu, et ils l’ont refusé. Si quelqu’un répond à cette révélation, même si ce n’est qu’une révélation au travers de la nature, Dieu lui donnera les moyens d’entendre l’Évangile (cf. #Ac 8:26-39 ; #Ac 10:1-48 ; #Ac 17: 27).

 

21  puisque ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres.

ayant connu Dieu. La révélation générale donne conscience à l’homme de l’existence de Dieu, de sa puissance et de sa nature divine (vv. #Ro 1:19-20).

ils ne l’ont point glorifié. Le but principal de l’homme est de glorifier Dieu (#Lé 10:3 ; #1Ch 16:24-29 ; #Ps 148 ; #Ro 15:5-6), et l’Écriture ne cesse de le présenter comme une nécessité (#Ps 29:1-2 ; #1Co 10:31 ; #Ap 4:11). Glorifier Dieu, c’est l’honorer, reconnaître ses attributs et le louer pour ses perfections (cf. #Ex 34:5-7), reconnaître sa gloire et le célébrer. Celui qui ne rend pas gloire à son créateur l’offense (#Ac 12:22-23).

ne lui ont point rendu grâces. Ils ont refusé de reconnaître que toutes les bonnes choses dont ils jouissaient venaient de Dieu (#Mt 5:45 ; #Ac 14:15-17 ; #1Ti 6:17 ; #Ja 1:17).

se sont égarés. La quête qu’entreprend l’homme pour trouver un sens et un but à sa vie ne peut déboucher que sur des conclusions vaines et vides de sens.

cœur …  plongé dans les ténèbres. Lorsque l’homme rejette la vérité, les ténèbres du mensonge spirituel la remplacent (cf. #Jn 3:19-20).

 

22  Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous ;

Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous. L’homme justifie son péché et prouve sa folie totale en élaborant ses propres théories sur Dieu, sur l’univers et sur lui-même, et en y croyant (cf. #Ps 14: 1 ; #Ps 53:2).

 

23  et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles.

changé la gloire …  en images. Ils remplacent l’adoration du vrai Dieu par le culte des idoles. Les historiens rapportent que plusieurs cultures antiques ne connaissaient pas l’idolâtrie, à l’origine. C’était le cas en particulier de la Perse (Hérodote, Histoires 1:31), Rome (Varron dans Augustin, La cité de Dieu 4:31) et même la Grèce et l’Égypte (Lucien de Samosate, La déesse syrienne 34). Au IVe siècle apr. J.-C., l’historien Eusèbe rapporta que les plus vieilles civilisations n’avaient pas d’idoles. La pratique idolâtrique la plus ancienne mentionnée dans la Bible concerne la famille d’Abram à Ur (#Jos 24: 2). Le premier commandement l’interdit (#Ex 20:3-5), et les prophètes se moquèrent continuellement de la stupidité des adorateurs d’idoles (#Esa 44:9-17 ; cf. #2R 17:13-16). Bien que les faux dieux n’existent pas, les démons se font souvent passer pour eux (#1Co 10:20).

 

24  C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs cœurs ; en sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps ;

Dieu les a livrés. En grec, terme judiciaire utilisé pour désigner la remise d’un prisonnier. Lorsque les hommes abandonnent Dieu de manière consciente, il les abandonne aussi (cf. #Jug 10:13 ; #2Ch 15: 2 ; #2Ch 24: 20 ; #Ps 81:12-13 ; #Os 4:17 ; #Mt 15: 14 ; #Ac 7:38-42 ; #Ac 14: 16). Il accomplit cela

1° indirectement et immédiatement en retirant ses limitations et en permettant au péché d’évoluer inévitablement, et

2° directement et en fin de compte par des actes précis de jugement divin et de punition.

impureté. Terme général désignant souvent les choses qui pourrissent, comme un cadavre dans sa tombe. Il s’agit ici de l’immoralité sexuelle (#2Co 12:21 ; cf. #Ga 5:19-22 ; #Ep 5:3 ; #1Th 4:7) qui commence dans le cœur et provoque la honte du corps.

1:24-32

Cette partie décrit la spirale descendante liée à la colère d’abandon dans la vie de l’homme que Dieu abandonne. Paul montre l’essence (vv. #Ro 1:24-25), la manifestation (vv. #Ro 1:26-27) et l’étendue (vv. #Ro 1:28-32) de la nature pécheresse de l’homme.

 

25  eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen !

mensonge. Un refus de l’existence de Dieu ainsi que de son droit à exiger l’obéissance et à être glorifié (vv. #Ro 1:19-21 ; #Esa 44:20 ; #Jér 13: 25 ; cf. #Jn 8:44).

 

26  C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes : car leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ;

passions infâmes. Identifiées à l’homosexualité (26-27), un péché condamné dans l’Écriture (#Ge 19 ; #Lé 18: 22 ; #1Co 6:9-11 ; cf. #Ga 5:19-21 ; #Ep 5:3-5 ; #1Ti 1:9-10 ; #Jude 7).

femmes. Contrairement au terme grec pour femmes, c’est plutôt un mot général pour femelle. Paul mentionne les femmes en premier pour montrer l’étendue de la débauche entraînée par la colère d’abandon. En effet, dans la plupart des cultures, les femmes sont les dernières à subir l’influence du déclin moral.

 

27  et de même les hommes, abandonnant l’usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement.

recevant en eux-mêmes le salaire. On récolte ce qu’on a semé (#Ga 6:7-8): Paul appliqua ce principe en rapport avec la nature autodestructrice de telles pratiques pécheresses. L’apparition du sida en est une preuve accablante.

 

28  Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes,

réprouvé. Signifiant « qui n’a pas réussi une épreuve », le terme était souvent utilisé pour décrire des métaux inutiles et sans valeur, rejetés parce qu’ils contenaient trop d’impuretés. Dieu a éprouvé l’esprit de l’homme et l’a trouvé inutile et sans valeur (cf. #Jér 6:30).

 

29  étant remplis de toute espèce d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice ; pleins d’envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité ; (1-30) rapporteurs,

30  médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents,

31  (1-30) dépourvus d’intelligence, (1-31) de loyauté, d’affection naturelle, de miséricorde.

32  Et, bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais ils approuvent ceux qui les font.

connaissent. Ce n’est pas une simple ignorance, mais une rébellion flagrante.

  

ROMAINS 02 : 1 à 9

 Les païens

1 ¶  O homme, qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable ; car, en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses.

toi qui juges …  inexcusable. Les Juifs (principaux lecteurs de Paul, #Ro 2:17) et les païens de bonne moralité qui se croient exempts du jugement de Dieu parce qu’ils ne se sont pas livrés à l’immoralité décrite au ch. #Ro 1 se trompent tragiquement. Ils ont plus de connaissance que les païens immoraux (#Ro 3:2 ; #Ro 9:4) et ainsi une plus grande responsabilité (cf. #Hé 10:26-29 ; #Ja 3:1).

tu te condamnes. Celui qui a une connaissance suffisante pour juger les autres se condamne lui-même, car il montre qu’il a la connaissance pour évaluer justement sa propre condition.

tu fais les mêmes choses. En condamnant les autres, il excuse et néglige ses propres péchés. L’autosatisfaction est le fruit de deux erreurs mortelles:

1° on minimise les standards moraux de Dieu, en général en insistant sur les éléments extérieurs, et

2° on sous-estime la gravité de son propre péché (cf. #Mt 5:20-22, #Mt 5:27-28 ; #Mt 7:1-3 ; #Mt 15:1-3 ; #Lu 18: 21).

2:1-16 Ayant démontré la nature pécheresse du païen immoral (#Ro 1:18-32), Paul présente son argumentation contre le moraliste religieux  juif ou païen - en recourant à six catégories de principes qui gouvernent le jugement de Dieu: la connaissance (v. #Ro 2:1); la vérité (vv. #Ro 2:2-3); la culpabilité (vv. #Ro 2:4-5); les actes (vv. #Ro 2:6-10); l’impartialité (vv. #Ro 2:11-15) et la motivation (v. #Ro 2:16).

 

2  Nous savons, en effet, que le jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses est selon la vérité.

selon la vérité. C’est-à-dire « juste ». Tout ce que Dieu fait est par nature juste (cf. #Ro 3:4 ; #Ro 9:14 ; #Ps 9:5, #Ps 9:9 ; #Ps 96:13 ; #Ps 145:17 ; #Esa 45:19).

 

3  Et penses-tu, ô homme, qui juges ceux qui commettent de telles choses, et qui les fais, que tu échapperas au jugement de Dieu ?

4  Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ?

méprises. Littéralement « penses vers en bas », c’est-à-dire sous-estimes la valeur de quelqu’un ou de quelque chose, et même le traites avec mépris.

bonté. Renvoie à la « grâce commune », les avantages que Dieu accorde à tous les hommes (cf. #Mt 5:45 ; #Ac 14:15-17).

patience. Ce mot, signifiant « suspension, action de retenir », était parfois utilisé lors d’une trêve entre des parties adverses. Au lieu de détruire la personne au moment où elle pèche, Dieu, dans sa grâce, retient son jugement (cf. #Ro 3:25). Il sauve le pécheur, d’une manière physique et temporelle, de la punition qu’il mérite, pour lui montrer sa nature de Sauveur, afin qu’il puisse venir à lui et recevoir le salut spirituel et éternel.

longanimité. Ce mot indique la durée au cours de laquelle Dieu manifeste sa bonté et sa patience: pendant de longues périodes (cf. #2P 3:9). Ces trois noms parlent de la grâce ordinaire de Dieu, de la façon dont il démontre sa grâce à tous les hommes (cf. #Job 12:10 ; #Ps 119:68 ; #Ps 145:9).

repentance. L’acte de se détourner du péché et de se tourner vers Christ pour recevoir le pardon et le salut.

 

5  Mais, par ton endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu,

endurcissement. Le mot « sclérose » (comme dans l’artériosclérose, un durcissement des artères) vient de ce mot grec Toutefois, ici le danger n’est pas physique, mais spirituel (#Ez 36:26 ; #Mt 19: 8 ; #Mr 3:5 ; #Mr 6:52 ; #Mr 8:17-18 ; #Jn 12:40 ; #Hé 3:8, #Hé 3:15 ; #Hé 4:7).

cœur impénitent. Renvoie au refus de se repentir (cf. v. #Ro 2:4) et d’accepter le pardon de Dieu en Jésus-Christ.

trésor de colère. Rejeter l’offre de pardon de Dieu et s’attacher au péché, c’est accumuler sur soi encore plus de colère divine et mériter un jugement encore plus sévère.

jour de la colère et …  jugement. Renvoie au jugement dernier des hommes méchants; ils se présenteront devant le grand trône blanc à la fin du millénium

 

6  qui rendra à chacun selon ses œuvres ;

2:6-10 Bien que l’Écriture enseigne que le salut ne peut être obtenu sur la base de nos œuvres, elle enseigne aussi que le jugement de Dieu se fonde toujours sur les actes d’un homme (#Esa 3:10-11 ; #Jér 17: 10 ; #Jn 5:28-29 ; #1Co 3:8 ; #2Co 5:10 ; #Ga 6:7-9 ; cf. #Ro 14: 12). Paul décrit les actes de deux groupes distincts: les rachetés (vv. #Ro 2:7, #Ro 2:10) et les non-rachetés (vv. #Ro 2:8-9). Les actes des rachetés ne leur assurent pas le salut, mais ils sont la preuve de leur salut. Ils ne sont pas parfaits et sont encore enclins à pécher, mais il y a une marque indéniable de justice dans leur vie.

 

7  réservant la vie éternelle à ceux qui, par la persévérance à bien faire, cherchent l’honneur, la gloire et l’immortalité ;

vie éternelle. Pas seulement une question de durée, car même les incroyants vivront éternellement (#2Th 1:9 ; #Ap 14:9-11), mais aussi de qualité. La vie éternelle est un mode de vie, la vie sainte du Dieu éternel donnée aux croyants.

 

8  mais l’irritation et la colère à ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles à la vérité et obéissent à l’injustice.

esprit de dispute. La racine de ce mot renvoyait au travail d’un mercenaire: quelqu’un qui travaille pour de l’argent, sans tenir compte des conséquences de ses actes sur les autres.

 

9  Tribulation et angoisse sur toute âme d’homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec !

le Juif premièrement. Les Juifs furent les premiers à avoir la possibilité d’entendre l’Évangile et d’y répondre (#Ro 1:16), et ils seront aussi les premiers à subir le jugement de Dieu en cas de refus (cf. #Am 3:2). La nation d’Israël subira une punition plus sévère car elle a reçu une lumière et une bénédiction plus grandes (voir #Ro 9:3-4).

  

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