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NOUVEAU TESTAMENT

3 JEAN 1 + intro

LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES

 

INTRODUCTION À 3 JEAN 

La troisième épître de Jean

 

Titre

       L’épître est intitulée « 3 Jean ». C’est la troisième et la dernière des épîtres attribuées à l’apôtre Jean. De tous les écrits du Nouveau Testament, 2 et 3 Jean se rapprochent le plus de la forme épistolaire conventionnelle du monde gréco-romain, puisqu’elles sont d’individu à individu(s). Elles constituent les deux épîtres les plus courtes du N.T., chacune contenant moins de 300 mots grecs et pouvant tenir sur une seule feuille de papyrus (cf. v. #3Jn 13).

Auteur et date

       L’auteur de cette lettre est l’apôtre Jean. Il se désigne lui-même comme « l’ancien » (v. #3Jn 1), terme qui souligne son âge avancé et son autorité d’apôtre, ainsi que sa qualité de témoin oculaire des événements survenus durant la période fondatrice du christianisme, c’est-à-dire l’époque du ministère de Jésus, auquel il prit une part active (cf. #2Jn 1). Bien que la date de rédaction ne puisse être établie avec précision, certains indices, tels que l’étroite similitude de structure, de style et de vocabulaire avec 2 Jean (v. #3Jn 1 cf. #2Jn 1 ; v. 4 cf.  #2Jn 4 ; v. 13 cf.  #2Jn 12 ; v. 14 cf.  #2Jn 12), permettent de la situer à la même époque que celle-ci ou peu après, soit vers 90-95 apr. J.-C. Les trois épîtres ont très probablement été écrites vers la fin de la vie de Jean, durant son ministère à Éphèse.

Contexte et arrière-plan

       La troisième épître de Jean est probablement la plus personnelle des trois. Alors que 1 Jean a la forme d’une lettre générale adressée aux assemblées dispersées dans toute l’Asie Mineure, et alors que 2 Jean s’adressait à une dame et à sa famille (#2Jn 1), 3 Jean a de toute évidence un destinataire unique: « Gaïus, le bien-aimé » (v. #3Jn 1). Elle se classe, de ce fait, parmi les rares épîtres du N.T. destinées à une seule personne (cf. Phm). « Gaïus » était un nom très répandu au Ier siècle (cf. #Ac 19:29 ; #Ac 20:4 ; #Ro 16:23 ; #1Co 1:14), mais comme, en dehors de l’adresse de l’épître, nous ne savons rien sur son destinataire, on suppose généralement qu’il était membre de l’une des Églises placées sous la responsabilité spirituelle de Jean.

      Comme 2 Jean, 3 Jean a l’hospitalité pour thème central, mais la perspective est différente: alors que 2 Jean mettait en garde contre l’hospitalité accordée aux faux docteurs (#2Jn 7-11), 3 Jean condamne le manque d’hospitalité à l’égard des fidèles serviteurs de Dieu (vv. #3Jn 9-10). L’apôtre avait appris que des enseignants itinérants connus et approuvés de lui (vv. #3Jn 5-8) s’étaient rendus dans une Église où ils s’étaient vu refuser l’hospitalité (le gîte et le couvert) par un certain Diotrèphe. Auteur d’un comportement autoritaire dans ladite assemblée (v. #3Jn 10), celui-ci était allé jusqu’à calomnier l’apôtre Jean en lançant contre lui des accusations malveillantes et à exclure de l’assemblée quiconque osait défier son autorité (v. #3Jn 10).

       Tout à l’opposé, Gaïus, très cher ami de l’apôtre et homme fidèle à la vérité (vv. #3Jn 1-4), avait appliqué aux serviteurs de Dieu itinérants le principe de l’hospitalité chrétienne. Jean écrivit donc pour faire l’éloge de l’hospitalité ainsi exercée envers de dignes représentants de l’Évangile (vv. #3Jn 6-8) et pour condamner les agissements tyranniques de Diotrèphe (v. #3Jn 10). L’apôtre promit de redresser personnellement cette situation et envoya cette lettre par l’intermédiaire d’un dénommé Démétrius, qu’il recommanda pour son bon témoignage parmi les frères (vv. #3Jn 10-12).

Thèmes historiques et théologiques

       Le thème de 3 Jean est l’éloge d’une hospitalité chrétienne correctement comprise et appliquée tout autant que la condamnation des manquements à ces principes.

Questions d’interprétation

       Selon certains, Diotrèphe aurait été un enseignant hérétique ou, du moins, aurait été partisan des faux docteurs condamnés dans 2 Jean. Cependant, l’épître ne fournit aucune indication claire permettant de tirer une telle conclusion; elle ne précise même pas, comme on aurait pu s’y attendre, la nature de la conception hérétique de Diotrèphe. Ce qu’elle indique en revanche, c’est que le nœud de ses problèmes résidait dans son arrogance et sa désobéissance. Or ce sont deux attitudes qui touchent tout autant les croyants dont la doctrine est orthodoxe que les hérétiques.

  
3 JEAN 1 : 1 à  14
 Adresse et salutation
Éloge de Gaïus

1 ¶  L’ancien, à Gaïus, le bien-aimé, que j’aime dans la vérité.

 L’ancien. Déjà utilisé par l’apôtre en #2Jn 1, ce qualificatif fait probablement allusion à son âge avancé, à son statut de témoin oculaire et apostolique de la vie de Jésus, ainsi qu’à sa position d’autorité dans l’Église.

 Gaïus. Nous ne savons rien de lui, hormis la mention de son nom dans cette salutation. Comme « Gaïus » faisait partie des 18 noms courants parmi lesquels les parents romains choisissaient le prénom de leurs fils, toutes les suppositions quant à l’identité exacte de ce personnage sont sujettes à caution. Ce que nous savons, c’est que sa marche chrétienne et sa conduite (vv. #3Jn 1-6) lui valaient une grande estime de la part de Jean, des autres membres de la communauté et même des étrangers à qui il offrait l’hospitalité. L’apôtre exprima clairement combien il l’appréciait en l’appelant « bien-aimé » à quatre reprises (vv. #3Jn 1-2, #3Jn 5, #3Jn 11). Gaïus appartenait probablement à une Église d’Asie Mineure placée sous sa responsabilité. Jean projetait de lui rendre visite un peu plus tard (v. #3Jn 14).

 le bien-aimé. Dans le N.T., le terme est appliqué uniquement à des chrétiens (#Col 3:12 , #Phm 1-2 ; #2P 3:14 ; #1Jn 4:1).

 que j’aime dans la vérité. Puisqu’ils partagent la même connaissance de la vérité, les chrétiens puisent aussi à la même source de l’amour (#2Jn 1). Certains interprètent « dans la vérité » comme signifiant « vraiment » ou « réellement » (#Mr 12:32 ; #Jn 1:47), mais l’usage qu’en fait Jean par ailleurs, dans des épîtres où la vérité revêt une importance cruciale, suggère qu’il voulait plutôt préciser la nature de son amour: un amour qui était en accord avec les vérités fondamentales de la foi (cf. v. #3Jn 4 ; #1Jn 2:21 ; #1Jn 3:19).

 

2  Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tous égards et sois en bonne santé, comme prospère l’état de ton âme.

 je souhaite. Littéralement « je prie ». Le vœu qu’exprime Jean au sujet de Gaïus est significatif: la condition spirituelle de cet homme était si bonne qu’il pouvait lui souhaiter une santé physique à la mesure de sa vigueur spirituelle. Mentionner une prière pour la santé de quelqu’un faisait partie des coutumes épistolaires de l’époque, mais Jean a adapté cette convention d’une manière unique afin de souligner combien il appréciait l’excellent état de santé spirituel de Gaïus.

 

3 ¶  J’ai été fort réjoui, lorsque des frères sont arrivés et ont rendu témoignage de la vérité qui est en toi, de la manière dont tu marches dans la vérité.

 lorsque des frères sont arrivés et ont rendu témoignage. Cette remarque montre que les chrétiens louaient régulièrement l’obéissance parfaite de Gaïus aux principes fondamentaux de la foi. Sa réputation spirituelle était bien établie.

 tu marches dans la vérité. Les actes de Gaïus correspondaient à ses paroles. Il était l’exemple parfait d’une personne qui met en pratique ce qu’elle prêche (#2Jn 4). L’éloge qu’il reçut de Jean compte parmi les plus remarquables de tout le N.T., car il visait non seulement une connaissance théorique de la vérité, mais aussi sa fidèle mise en pratique. Ce comportement exemplaire faisait tout particulièrement contraste avec la mauvaise réputation de Diotrèphe (v. #3Jn 10).

 

4  Je n’ai pas de plus grande joie que d’apprendre que mes enfants marchent dans la vérité.

 Je n’ai pas de plus grande joie. C’est essentiellement dans la conduite de Gaïus que l’affection de Jean trouvait sa source (#Lu 6:46).

 mes enfants. Le possessif « mes » est emphatique dans l’original. Le cœur de Jean se réjouissait de la conduite irréprochable de ses enfants dans la foi. Il les aimait comme un père (cf. #1Co 4:14-16 ; #1Th 2:11 ; #1Th 3:1-10). Ceux qui marchent (comportement) selon la vérité (croyance) sont intègres; il n’y a pas de place pour une dichotomie entre la profession de foi et la vie concrète.

 

5  Bien-aimé, tu agis fidèlement dans ce que tu fais pour les frères, et même pour des frères étrangers,

 tu agis fidèlement. La foi authentique a toujours pour fruit des bonnes œuvres authentiques (#Ja 2:14-17).

 pour les frères, et même pour des frères étrangers. Gaïus ne se contentait pas d’exercer l’hospitalité envers ceux qu’il connaissait bien; il l’exerçait aussi envers des chrétiens qui lui étaient inconnus. Il est ici question des prédicateurs itinérants auxquels il venait en aide lors de leurs voyages.

 

6  lesquels ont rendu témoignage de ta charité, en présence de l’Église. Tu feras bien de pourvoir à leur voyage d’une manière digne de Dieu.

 lesquels ont rendu témoignage de ton amour, en présence de l’Église. Gaïus était réputé pour son hospitalité et sa bonté (ainsi que pour son obéissance, v. 3) jusque dans les Églises de la région.

 Tu feras bien. Cet encouragement à poursuivre l’exercice de l’hospitalité était particulièrement important du fait des agissements de Diotrèphe, qui combattait avec virulence ce principe chrétien (v. #3Jn 10).

 d’une manière digne de Dieu. Cf. #Col 1:10 ; #1Th 2:12. Cette invitation à traiter les autres comme Dieu les traiterait (cf. #Mt 10:40) est une expression clé pour décrire la manière dont on doit exercer l’hospitalité (#Mt 25:40-45).

 

7  Car c’est pour le nom de Jésus-Christ qu’ils sont partis, sans rien recevoir des païens.

 1:7-8 Jean indique plusieurs principes de base pour une hospitalité « digne de Dieu ».

1° Il convient d’accorder l’hospitalité à ceux dont les mobiles sont purs. Les missionnaires itinérants voyageaient « pour le nom de Jésus-Christ » (v. #3Jn 7 ; cf. #Ro 1:5). Il devait s’agir de personnes qui accomplissaient leur ministère pour la gloire de Dieu, et non la leur.

2° Il faut accorder l’hospitalité à ceux qui n’exercent pas de ministère rémunéré. Puisque les missionnaires ne recevaient rien des « païens » (v. #3Jn 7), l’Église était leur seul soutien. L’avarice n’avait pas de prise sur eux (#2Co 2:17 et note; #1Ti 5:17-18).

3° Ceux qui exercent l’hospitalité participent au ministère de leurs hôtes (v. #3Jn 8). Le devoir d’accueillir d’authentiques serviteurs de Dieu, exprimé dans le v. 8, est justifié par la même raison que l’interdiction d’offrir l’hospitalité à de faux docteurs en #2Jn 10-11: dans les deux cas, l’hôte participe aux œuvres  bonnes ou mauvaises - de ceux qu’il abrite sous son toit.

 

8  Nous devons donc accueillir de tels hommes, afin d’être ouvriers avec eux pour la vérité.

Plainte contre Diotrèphe

9 ¶  J’ai écrit quelques mots à l’Église ; mais Diotrèphe, qui aime à être le premier parmi eux, ne nous reçoit point.

 J’ai écrit quelques mots à l’Église. Jean avait apparemment déjà écrit une lettre à l’Église, peut-être sur le thème de l’hospitalité, mais nous n’en disposons pas. Comme Diotrèphe rejetait l’autorité de l’apôtre (cf. vv. #3Jn 9-10), il est possible qu’il n’ait pas lu cette lettre à l’assemblée.

 Diotrèphe, qui aime à être le premier. Dans la seconde partie de son épître, Jean condamne le refus d’exercer l’hospitalité envers des serviteurs de Dieu fidèles à la Parole. L’expression qui qualifie Diotrèphe désigne une personne égoïste, centrée sur elle-même et préoccupée uniquement par ses propres intérêts. Elle suggère l’image d’un démagogue qui fait sa propre promotion, ne servant personne mais désirant être servi par tous. Les actes de Diotrèphe étaient en contradiction directe avec l’enseignement de Jésus et du N.T. sur le service dans l’Église (cf. #Mt 20:20-28 ; #Ph 2:5-11 ; #1Ti 3:3 ; #1Pi 5:3).

 ne nous reçoit point. Diotrèphe manifestait tout l’opposé de la bonté et de l’hospitalité envers les serviteurs de Dieu; il allait jusqu’à nier l’autorité apostolique de Jean sur l’assemblée locale, ce qui revenait à nier la révélation de Dieu transmise par l’intermédiaire de cette autorité. Il poussait l’orgueil jusqu’à tenter de supplanter Christ dans sa position de chef, manifestée à travers Jean au sein de l’Église. Le caractère de Diotrèphe était l’exact opposé de celui de Gaïus, homme bon et aimant qui exerçait spontanément l’hospitalité.

 

10  C’est pourquoi, si je vais vous voir, je rappellerai les actes qu’il commet, en tenant contre nous de méchants propos ; non content de cela, il ne reçoit pas les frères, et ceux qui voudraient le faire, il les en empêche et les chasse de l’Église.

 si je vais, je rappellerai les actes qu’il commet. L’autorité apostolique de Jean signifiait que Diotrèphe allait devoir répondre de son attitude. L’apôtre n’allait pas fermer les yeux sur cette usurpation de la place de Christ dans l’Église. Le v. 10 précise les fautes dont Diotrèphe se rendait coupable.

1° Il s’attaquait à l’apôtre en paroles. Le verbe traduit « tenir contre » signifie littéralement « dire des sornettes, bavarder à tort et à travers ». Les accusations contre Jean étaient sans fondement.

2° Les propos qu’il tenait étaient méchants. Non seulement les accusations de Diotrèphe étaient fausses, mais de plus elles étaient pleines de malveillance.

3° Il ne pratiquait pas l’accueil envers les frères. Les attaques de Diotrèphe n’étaient pas réservées à l’apôtre, il défiait aussi délibérément d’autres croyants.

4° Il chassait des croyants de l’Église. L’expression grecque suggère que Diotrèphe avait pour habitude d’excommunier tous ceux qui résistaient à son autorité.

 ne reçoit pas les frères. Si quelqu’un reconnaissait l’autorité de Jean (v. #3Jn 9) ou exerçait l’hospitalité en faveur des serviteurs de Dieu itinérants, son attitude menaçait directement l’autorité que convoitait Diotrèphe.

 

11  Bien-aimé, n’imite pas le mal, mais le bien. Celui qui fait le bien est de Dieu ; celui qui fait le mal n’a point vu Dieu.

 n’imite pas le mal, mais le bien. Le v. introduit l’éloge de Démétrius au v. 12: Gaïus devait prendre en exemple l’attitude et les actes de cet homme.

 celui qui fait le mal n’a point vu Dieu. D’après cette affirmation de Jean, les œuvres de Diotrèphe prouvaient qu’il n’avait jamais été chrétien. Nous avons ici une application pratique du test moral.

 Éloge de Démétrius

Salutations

12 ¶  Tous, et la vérité elle-même, rendent un bon témoignage à Démétrius ; nous aussi, nous lui rendons témoignage, et tu sais que notre témoignage est vrai.

 Tous …  rendent un bon témoignage. Comme Gaïus, Démétrius jouissait d’une bonne réputation dans toute la région.

 la vérité elle-même. Démétrius représentait un excellent exemple pour les autres, car il mettait la vérité de la Parole de Dieu en pratique dans sa vie.

 Démétrius. Tout comme Gaïus, Démétrius était un prénom courant dans le monde gréco-romain (#Ac 19: 24, #Ac 19: 38). Nous ne savons rien de ce chrétien en dehors de 3 Jn. Peut-être, fût-il le porteur de cette lettre, qui aurait alors aussi servi à l’introduire auprès de Gaïus.

 

13  J’aurais beaucoup de choses à t’écrire, mais je ne veux pas le faire avec l’encre et la plume.

 l’encre et la plume …  de vive voix. le papier et l’encre. Le mot « papier » désigne une feuille de papyrus. 2 Jean tenait en entier sur une seule de ces feuilles. Le terme « encre » signifie aussi « noir » et désignait un mélange d’eau, de charbon de bois et de gomme de résine, dont on se servait pour écrire.

de vive voix. Littéralement « bouche à bouche ». Cf. #No 12:8, où Dieu dit parler à Moïse « bouche à bouche ».

 

14  J’espère te voir bientôt, et nous parlerons de bouche à bouche. (1-15) Que la paix soit avec toi ! Les amis te saluent. Salue les amis, chacun en particulier.



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