NOUVEAU TESTAMENT
1 TIMOTHÉE 1 et 2 partiel + intro
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
INTRODUCTION À 1 TIMOTHÉE
La première épître de Paul à Timothée
Titre
1 Timothée est la première de deux lettres inspirées que Paul écrivit à son bien-aimé fils dans la foi. Timothée avait reçu son nom (littéralement « honneur de Dieu ») de sa mère (Eunice) et de sa grand-mère (Loïs). Toutes deux étaient des Juives pieuses qui avaient cru dans le Seigneur Jésus-Christ (#2Ti 1:5). C’étaient-elles qui lui avaient enseigné l’Ancien Testament dès son enfance (#2Ti 3:15). Son père était grec (#Ac 16:1), mais peut-être était-il décédé avant sa rencontre avec Paul.
Timothée était de Lystre (#Ac 16:1-3), une ville de la province romaine de Galatie (dans la Turquie moderne). Paul amena Timothée à Christ (#1Ti 1:2, #1Ti 1:18 ; #1Co 4:17 ; #2Ti 1:2), sans nul doute au cours de son ministère à Lystre, lors de son premier voyage missionnaire (#Ac 14:6-23). Lorsqu’il retourna dans cette ville au cours de son deuxième voyage, il le choisit comme compagnon de route (#Ac 16:1-3). Malgré son jeune âge (il était probablement à la fin de l’adolescence ou non loin de ses vingt ans, car quinze ans plus tard, Paul parle encore de lui comme d’un jeune homme, #1Ti 4:12), Timothée était réputé pour sa piété (#Ac 16:2). Il allait devenir le disciple, l’ami et le collaborateur de Paul pour le reste de sa vie. Il participa à son ministère dans les villes de Bérée (#Ac 17:14), d’Athènes (#Ac 17:15) et de Corinthe (#Ac 18:5 ; #2Co 1:19) et l’accompagna dans son voyage à Jérusalem (#Ac 20:4). Il était auprès de l’apôtre lors de son premier emprisonnement à Rome et se rendit à Philippes (#Ph 2:19-23) après sa libération. En outre, Paul l’a fréquemment mentionné dans ses épîtres (#Ro 16:21 ; #2Co 1:1 ; #Ph 1:1 ; #Col 1:1 ; #1Th 1:1 ; #2Th 1:1 ; #Phm 1). Il le déléguait régulièrement pour le représenter auprès des Églises (#1Co 4:17 ; #1Co 16:10 ; #Ph 2:19 ; #1Th 3:2), et 1 Timothée signale une autre tâche qu’il lui avait confiée: Timothée officiait comme pasteur dans l’Église d’Éphèse (#1Ti 1:3). D’après #Hé 13:23, il connut l’emprisonnement (sans précision de lieu) puis fut libéré.
Auteur et date
De nombreux critiques modernes prennent plaisir à mettre en doute les affirmations claires de l’Écriture. Sans aucune raison valable, ils nient que Paul est l’auteur des épîtres pastorales (1 et 2 Timothée, Tite). Ignorant aussi bien le témoignage des lettres elles-mêmes (#1Ti 1:1 ; #2Ti 1:1 ; #Tit 1:1) que celui de l’Église primitive (qui est aussi clair pour les épîtres pastorales que pour toutes les autres épîtres de Paul, à l’exception de Romains et 1 Corinthiens), ils soutiennent qu’un disciple dévoué de l’apôtre les aurait écrites au IIe siècle. A l’appui de leur thèse, ils offrent cinq catégories d’arguments:
1° les allusions historiques des épîtres pastorales ne s’harmonisent pas avec la chronologie de la vie de Paul donnée dans les Actes;
2° l’enseignement erroné dont il est question serait le gnosticisme, que l’on ne retrouve qu’au IIe siècle;
3° la structure ecclésiale qui transparaît dans ces épîtres serait celle du IIe siècle et serait beaucoup trop développée pour l’époque de Paul;
4° les épîtres pastorales ne contiendraient pas les grands thèmes de la théologie paulinienne;
5° le vocabulaire grec des épîtres pastorales contient de nombreux mots que l’on ne trouve dans aucune autre lettre de Paul ni dans le reste du N.T.
Bien qu’il ne soit pas nécessaire d’accorder trop d’importance à ces attaques, qui proviennent de non-croyants, en leur opposant une argumentation complète, quelques pistes éclaireront le lecteur.
1° L’affirmation de l’incompatibilité historique n’est valide que si Paul n’a jamais été relâché de la détention à Rome mentionnée dans les Actes. Mais il a dû être relâché, puisque les Actes ne mentionnent pas son exécution et que lui-même s’attendait à être libéré (#Ph 1:19, #Ph 1:25-26 ; #Ph 2:24 ; #Phm 22). Les événements historiques des épîtres pastorales ne s’intègrent pas dans la chronologie des Actes parce qu’ils ne sont intervenus qu’après la fin de la narration des Actes, qui se termine avec le premier emprisonnement de Paul à Rome.
2° S’il y a bien des similitudes entre les hérésies mentionnées dans les épîtres pastorales et le gnosticisme du IIe siècle, on trouve aussi des différences importantes: à l’inverse du gnosticisme du IIe siècle, les faux docteurs dénoncés dans les épîtres pastorales se trouvaient toujours au sein de l’Église (cf. #1Ti 1:3-7), et leur enseignement s’appuyait sur un légalisme judaïsant (#1Ti 1:7 ; #Tit 1:10, #Tit 1:14 ; #Tit 3:9).
3° La structure ecclésiale mentionnée dans les épîtres pastorales est en réalité cohérente avec celle établie par l’apôtre Paul (#Ac 14:23 ; #Ph 1:1).
4° Les épîtres pastorales mentionnent bien les thèmes centraux de la théologie de Paul, notamment l’inspiration de l’Écriture (#2Ti 3:15-17), l’élection (#2Ti 1:9 ; #Tit 1:1-2), le salut (#Tit 3:5-7), la divinité de Christ (#Tit 2:13), son œuvre de médiateur (#1Ti 2:5) et son sacrifice expiatoire (#1Ti 2:6).
5° Les différents thèmes abordés dans les épîtres pastorales exigent un vocabulaire différent de celui trouvé dans les autres épîtres. Un pasteur, aujourd’hui, n’utilisera pas le même vocabulaire dans une lettre envoyée à un ami et dans un ouvrage de théologie systématique.
L’idée qu’un « faussaire pieux » serait l’auteur des épîtres pastorales rencontre bien des difficultés.
1° L’Église ancienne n’approuvait pas de telles pratiques et aurait certainement dénoncé la fraude s’il y en avait eu une (cf. #2Th 2:1-2 ; #2Th 3:17).
2° Pourquoi rédiger trois fausses lettres avec un contenu similaire, si ce n’est pas pour faire accepter une déviation doctrinale?
3° Si l’auteur était un faussaire, pourquoi attribue-t-il à Paul un itinéraire qui ne s’harmonise pas avec le livre des Actes?
4° Un disciple dévoué de Paul aurait-il placé les mots des versets 1:13, 15 dans la bouche de son maître?
5° Pourquoi aurait-il inclus des mises en garde contre les séducteurs et les imposteurs (#2Ti 3:13 ; #Tit 1:10), si lui-même en était un?
Les faits semblent clairs: Paul a écrit 1 Timothée et Tite peu après avoir été libéré de son premier emprisonnement à Rome (environ 62-64 apr. J.-C.) et 2 Timothée lors de sa seconde détention là-bas (environ 66-67 apr. J.-C.), peu avant sa mort.
Contexte et arrière-plan
Après son premier emprisonnement à Rome (cf. #Ac 28:30), Paul rendit visite à plusieurs des villes où il avait exercé son ministère, y compris Éphèse. Laissant Timothée régler certains problèmes qui avaient fait surface dans cette Église les fausses doctrines (#1Ti 1:3-7 ; #1Ti 4:1-3 ; #1Ti 6:3-5), le désordre du culte (#1Ti 2:1-15), le besoin de conducteurs qualifiés (#1Ti 3:1-14) et le matérialisme (#1Ti 6:6-19) - il se rendit en Macédoine d’où il écrivit à son collaborateur pour l’aider à accomplir sa tâche dans l’Église (cf. #1Ti 3:14-15).
Thèmes historiques et théologiques
1 Timothée est une lettre pratique qui consiste dans une instruction pastorale de Paul à son collaborateur (#1Ti 3:14-15). Puisque celui-ci était bien au courant de la théologie paulinienne, l’apôtre n’avait pas besoin de lui donner d’enseignement doctrinal approfondi. Cette épître exprime et développe néanmoins plusieurs vérités théologiques telles que le rôle approprié de la loi (#1Ti 1:5-11), le salut (#1Ti 1:14-16 ; #1Ti 2:4-6), les attributs de Dieu (#1Ti 1:17), la chute (#1Ti 2:13-14), la personne de Christ (#1Ti 3:16 ; #1Ti 6:15-16), l’élection (#1Ti 6:12) et la seconde venue de Christ (#1Ti 6:14-15).
Questions d’interprétation
Il existe un désaccord sur l’identité des faux docteurs (#1Ti 1:3) ainsi que sur la nature des généalogies (#1Ti 1:4) présentes dans leurs enseignements. La signification de l’expression « livrer à Satan » (#1Ti 1:20) a fait l’objet de débats. La lettre contient des passages clés sur l’étendue de l’expiation (#1Ti 2:4-6 ; #1Ti 4:10). L’enseignement de Paul sur le rôle des femmes (#1Ti 2:9-15) a généré de nombreuses discussions, en particulier la déclaration selon laquelle elles ne peuvent pas assumer de rôle dirigeant dans l’Église (#1Ti 2:11-12). La manière dont la femme est « sauvée en devenant mère » (#1Ti 2:15) en a perturbé plusieurs. Un homme divorcé ou célibataire doit-il être exclu du ministère d’ancien parce qu’il faut être, pour cela, « mari d’une seule femme » (#1Ti 3:2)? Les femmes mentionnées en #1Ti 3:11 sont-elles les épouses des diacres ou des diaconesses? Ceux qui croient que les chrétiens peuvent perdre leur salut citent 4:1 à l’appui de leur point de vue. Il règne une incertitude sur l’identité des veuves de 5:3-16: s’agit-il de femmes dans le besoin que l’Église devait soutenir ou bien d’un ordre de femmes plus âgées exerçant un ministère en son sein? Est-ce que le « double honneur » accordé aux anciens qui président bien (#1Ti 5:17-18) doit être compris en termes de respect ou d’argent? Ces questions seront abordées dans les notes respectives.
1 ¶ Paul, apôtre de Jésus-Christ, par ordre de Dieu notre Sauveur et de Jésus-Christ notre espérance,
apôtre de Jésus-Christ. Cf. #Ac 1:2 ; #Ac 2:42 ; #Ro 1:1 ; #Ep 2:20.
Dieu notre Sauveur. Titre qui n’apparaît qu’ici dans les épîtres pastorales (Ti; Tit) et dont l’origine se trouve dans l’A.T. (#Ps 18: 47 ; #Ps 25:5 ; #Ps 27:9 ; #Mi 7:7 ; #Ha 3:18). Par nature, Dieu est celui qui sauve. Il est la source de notre salut, qu’il a prévu de toute éternité.
Jésus-Christ notre espérance. Les chrétiens considèrent l’avenir avec espérance, puisque Christ leur a acquis le salut sur la croix (#Ro 5:1-2), les sanctifie au moyen de son Esprit (#Ga 5:16-25) et les conduira dans la gloire à venir (#Col 1:27 ; #1Jn 3:2-3).
2 à Timothée, mon enfant légitime en la foi : que la grâce, la miséricorde et la paix, te soient données de la part de Dieu le Père et de Jésus-Christ notre Seigneur !
enfant légitime en la foi. Timothée (#2Ti 1:2 ; #2Ti 2:1) et Tite (#Tit 1:4) sont les seuls à être désignés par cette expression qui marque une intimité particulière. Elle souligne le rôle de père spirituel tenu par Paul. « Légitime » peut se traduire « authentique »; la foi de Timothée était sincère (cf. #2Ti 1:5). Il était le collaborateur favori de Paul et son protégé (#1Co 4:17 ; #Ph 2:19-22).
la grâce, la miséricorde et la paix. Salutation habituelle de Paul qui ouvre toutes ses épîtres, avec en plus, ici, le mot « miséricorde » (cf. #2Ti 1:2). La miséricorde de Dieu délivre les croyants des malheurs liés aux conséquences du péché.
Les fausses doctrines et l'Évangile de la grâce
3 Je te rappelle l’exhortation que je te fis, à mon départ pour la Macédoine, lorsque je t’engageai à rester à Éphèse, afin de recommander à certaines personnes de ne pas enseigner d’autres doctrines,
départ pour la Macédoine … . rester à Éphèse. Avant de quitter Éphèse, Paul avait affronté la situation difficile en expulsant Hyménée et Alexandre (verset #1Ti 1:20) et en demandant à Timothée de rester dans cette Église pour continuer ce qu’il venait d’y commencer.
recommander. Évoque un ordre militaire qui oblige le subordonné à obéir aux instructions d’un supérieur (cf. #2Ti 4:1).
certaines personnes. Malgré leur faible nombre, les faux docteurs exerçaient une grande influence. Diverses raisons permettent de supposer qu’ils occupaient des fonctions d’anciens dans les Églises d’Éphèse et de la région:
1° ils se présentaient comme des enseignants (verset #1Ti 1:7), rôle réservé aux anciens (#1Ti 3:2 ; #1Ti 5:17);
2° c’était Paul en personne qui avait dû excommunier Hyménée et Alexandre, ce qui indique qu’ils faisaient partie des plus hauts responsables;
3° Paul explique en détail quelles sont les qualifications requises pour devenir ancien (#1Ti 3:1-7), ce qui implique que ce rôle était assumé par des personnes non qualifiées, qui devaient donc être remplacées;
4° Paul souligne que les anciens fautifs doivent être l’objet d’une discipline publique (#1Ti 5:19-22).
ne pas enseigner d’autres doctrines. Verbe grec composé de deux mots signifiants « d’une différente sorte » et « enseigner ». Les faux docteurs enseignaient des doctrines différentes de la doctrine apostolique (cf. #1Ti 6:3-4 ; #Ac 2:42 ; #Ga 1:6-7), qui portaient atteinte à l’Évangile du salut. Visiblement, ils enseignaient un autre évangile que « l’Évangile de gloire du Dieu bienheureux » (verset #1Ti 1:11).
1:3-11 Dans cette première attaque contre les enseignements erronés répandus au sein de l’Église d’Éphèse, Paul expose qui sont les faux docteurs et quelle est leur doctrine.
4 et de ne pas s’attacher à des fables et à des généalogies sans fin, qui produisent des discussions plutôt qu’elles n’avancent l’œuvre de Dieu dans la foi.
fables … généalogies sans fin. Il s’agissait de légendes et histoires fantaisistes fabriquées de toutes pièces à partir d’éléments du judaïsme (verset #1Ti 1:7 ; cf. #Tit 1:14). Elles avaient probablement trait à des interprétations fictives ou allégoriques de listes généalogiques figurant dans l’A.T. C’étaient, en réalité, des doctrines démoniaques (#1Ti 4:1) qui voulaient passer pour des vérités divines (cf. #1Ti 4:7).
5 ¶ Le but du commandement, c’est une charité venant d’un cœur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi sincère.
recommandation. L’objectif de la recommandation des versets 3-4, c’était la vertu spirituelle définie au verset 5, et Timothée avait mission de la communiquer à l’ Église. La prédication de la vérité et les mises en garde contre les hérésies visent à appeler les hommes au salut en Christ, et du cœur alors purifié proviennent l’amour pour Dieu (#2Ti 2:22 ; #1Pi 1:22), une conscience claire (#Hé 9:22 ; #Hé 10:14) et une foi authentique (#Hé 10:22).
amour. Il s’agit de l’amour qui est le fruit d’un choix et de la volonté. Il se caractérise par le renoncement à soi et le sacrifice de soi au profit des autres, et il constitue la marque du chrétien authentique (#Jn 13: 35 ; #Ro 13: 10 ; #1Jn 4:7-8 . Les fausses doctrines, au contraire, n’amènent que les « discussions » et les conflits qui s’ensuivent (verset #1Ti 1:4 ; #1Ti 6:3-5).
bonne conscience. Cf. verset #1Ti 1:19 ; #1Ti 3:9 ; #1Ti 4:2. En grec, « bonne » renvoie à ce qui est parfait et engendre plaisir et satisfaction. Dieu, quand il a créé l’homme, l’a doté d’une conscience, faculté qui lui permet de se juger lui-même. Du fait que Dieu a écrit sa loi dans notre cœur, tout homme possède une connaissance, au moins élémentaire, du bien et du mal. Quand il viole cette norme, sa conscience lui renvoie un sentiment de culpabilité qui agit comme un système de sécurité. Par la peur, la culpabilité, la honte et le doute ainsi suscités en lui, il est alerté des menaces qui pèsent contre le bien-être de son âme (cf. #Jn 8:9 ; #1Co 8:7, #1Co 8:10, #1Co 8:12 ; #Tit 1:15 ; #Hé 10:22). À l’inverse, lorsqu’un croyant accomplit la volonté de Dieu, il bénéficie de l’approbation, l’assurance, la paix et la joie qui sont le fruit d’une bonne conscience (cf. #Ac 23: 1 ; #Ac 24: 16 ; #2Ti 1:3 ; #Hé 13: 18 ; #1Pi 3:16, #1Pi 3:21).
6 Quelques-uns, s’étant détournés de ces choses, se sont égarés dans de vains discours ;
vains discours. Cf. #Tit 1:10. Il s’agit ici de parler pour ne rien dire, sans propos ni logique. Cela ne présente aucun intérêt et n’apporte rien, sur le plan spirituel, qui puisse édifier les croyants. Une autre traduction serait « discussions sans résultat ». Les fausses doctrines ne mènent nulle part, si ce n’est à l’impasse mortelle que constituent les spéculations humaines et les mensonges démoniaques (cf. #1Ti 6:3-5).
7 ils veulent être docteurs de la loi, et ils ne comprennent ni ce qu’ils disent, ni ce qu’ils affirment.
ils veulent être docteurs de la loi. Les faux docteurs jalousaient les rabbins juifs à cause du prestige dont ils étaient auréolés, mais ils ne s’efforçaient pas d’étudier la loi pour apprendre la vérité et l’enseigner à leur tour aux autres. C’était même le dernier de leurs soucis (cf. #1Ti 6:4 ; #Mt 23:5-7). Ils imposaient au contraire aux croyants d’Éphèse une hérésie légaliste qui proposait le salut par les œuvres.
1:7-8
la loi. Il s’agit ici de la loi mosaïque, et non de la loi en général. Ces soi-disant docteurs juifs voulaient imposer la circoncision et le respect des rituels mosaïques à l’Église, sous prétexte que c’était indispensable au salut. Ils constituaient un fléau pour l’Église primitive.
8 Nous n’ignorons pas que la loi est bonne, pourvu qu’on en fasse un usage légitime,
la loi est bonne. En grec, « bon » peut signifier « utile ». La loi est bonne du fait qu’elle reflète la volonté de Dieu et ses justes normes (#Ps 19: 8 ; #Ro 7:12) et lui permet ainsi d’atteindre son but: montrer aux pécheurs leur état de pécheurs (#Ro 3:19) et leur besoin d’un sauveur (#Ga 3:24). Elle nous oblige à reconnaître que nous sommes coupables de désobéissance aux commandements divins et, par conséquent, nous condamne tous à l’enfer.
9 sachant bien que la loi n’est pas faite pour le juste, mais pour les méchants et les rebelles, les impies et les pécheurs, les irréligieux et les profanes, les parricides, les meurtriers,
n’est pas faite pour le juste. Ceux qui commettent l’erreur de croire qu’ils sont justes ne seront jamais sauvés (#Lu 5:32) parce qu’ils ne comprennent pas l’utilité réelle de la loi. En instituant un système fondé sur les œuvres en vue de devenir (à tort) justes par leurs propres efforts, les faux docteurs avaient, de ce fait, apporté la démonstration qu’ils avaient une compréhension totalement fausse de la loi: elle ne représente en rien le moyen de devenir juste, mais elle est l’instrument utilisé par Dieu pour que les hommes soient convaincus de péché, se condamnent eux-mêmes, se repentent et le supplient de leur faire grâce (versets #1Ti 1:14-15).
les méchants … les profanes. Ces six caractéristiques, regroupées par paires, renvoient aux péchés évoqués par les cinq premiers des dix commandements, ceux qui ont trait à la relation entre l’homme et Dieu. Les « méchants » sont ceux qui n’ont aucun respect des lois et des normes, ce qui les rend « rebelles ». Les impies sont ceux qui n’ont aucun égard vis-à-vis du sacré; ils sont « pécheurs » parce qu’ils n’ont que faire de la loi divine. Les « irréligieux » sont indifférents au bien et au mal, ce qui les conduit à devenir « profanes », c’est-à-dire à fouler aux pieds ce qui est sacré (cf. #Hé 10:29).
1:9-10
parricides … parjures. Ces péchés sont commis en violation de la seconde partie des dix commandements, ceux qui régissent les relations des hommes entre eux. Ils caractérisaient sans doute les faux docteurs, puisqu’il s’agit de comportements particulièrement liés à des doctrines erronées (v. #1Ti 1:10). Les « parricides » violent le cinquième commandement (#Ex 20: 12 ; cf. #1Ti 21:15-17), qui interdit tout ce qui pourrait ressembler au meurtre ou au déshonneur. Les « meurtriers » violent le sixième commandement (#Ex 20: 13). Les « débauchés » et les « homosexuels » violent le septième commandement (#Ex 20: 14), qui interdit toute activité sexuelle en dehors des liens du mariage. Le vol d’enfants était courant à l’époque de Paul. C’est pourquoi il parle des « voleurs d’hommes » qui violent le huitième commandement (#Ex 20: 15) interdisant tout vol. Finalement, « menteurs » et « parjures » violent le neuvième commandement (#Ex 20: 16).
10 les impudiques, les infâmes, les voleurs d’hommes, les menteurs, les parjures, et tout ce qui est contraire à la saine doctrine, —
11 conformément à l’Évangile de la gloire du Dieu bienheureux, Évangile qui m’a été confié.
l’Évangile de la gloire. L’Évangile révèle la gloire de Dieu, c’est-à-dire les perfections de sa personne et de ses attributs, ce qui inclut sa sainteté (haine du péché), sa justice (exigence d’une sanction contre les violations de la loi) et sa grâce (pardon des péchés). Ces attributs particuliers sont la clé d’une présentation efficace de l’Évangile.
confié. Désigne en grec le fait de remettre entre les mains d’un autre ce qui a de la valeur pour soi. Dieu avait confié à Paul la tâche de répandre sa vérité révélée et d’en préserver l’intégrité. Cf. #1Ti 2:7 ; #1Ti 6:20-21 ; #Ro 15:15-16 ; #1Co 4:1-2 ; #1Co 9:17 ; #2Co 5:18-20 ; #Ga 2:7 ; #Col 1:25 ; #1Th 2:4.
12 ¶ Je rends grâces à celui qui m’a fortifié, à Jésus-Christ notre Seigneur, de ce qu’il m’a jugé fidèle, (1-13) en m’établissant dans le ministère,
m’a jugé fidèle. Le projet souverain de Dieu pour Paul et pour tous les croyants ne peut se réaliser qu’au travers de la foi personnelle. Tant que Paul n’avait pas été détourné par le Saint-Esprit des œuvres de la propre justice (voir #Ph 3:4-7) pour placer sa foi en Jésus-Christ exclusivement, Dieu ne pouvait pas l’utiliser. Il se trouvait dans le même état d’inutilité que les faux docteurs (versets #1Ti 1:6-7).
1:12-17 Le témoignage que Paul rend ici de son propre salut établit un contraste entre sa conception de la loi et les hérésies des faux docteurs. On distingue ainsi bien la gloire du véritable Évangile du vide sur lequel débouchent les fausses doctrines.
13 moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Mais j’ai obtenu miséricorde, parce que j’agissais par ignorance, dans l’incrédulité ;
un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Ce verset évoque l’expérience que fit Paul lorsqu’il se vit tel qu’il était à la lumière de la loi divine. Un « blasphémateur » prononce des paroles mauvaises et calomnie Dieu. En s’opposant ouvertement à Christ, Paul avait violé la première moitié des dix commandements (cf. #Ac 9:4-5 ; #Ac 22:7-8 ; #Ac 26:9, #Ac 26:14-15). En s’attaquant aux croyants, il avait violé la seconde moitié, car il les avait poursuivis avec violence. Cf. la note sur le verset 20.
parce que j’agissais par ignorance, dans l’incrédulité. Paul n’avait pas eu l’attitude d’un apostat ou d’un pharisien; eux avaient clairement compris les enseignements de Jésus, mais ils n’en persistaient pas moins dans leur rejet. Il était alors un Juif zélé et scrupuleux qui essayait de gagner son salut, et il était donc condamné à la perdition. En invoquant son ignorance, il ne cherche pas à se disculper et à passer pour innocent. Il déclare simplement qu’il n’avait pas compris que l’Évangile de Christ était la vérité et qu’il tentait alors de protéger sa religion. Lorsqu’il fut confronté à Christ (cf. #Ro 7:9 ; #Ph 3:8-9), il se repentit avec enthousiasme, ce qui prouve qu’il ne s’était pas rendu compte des implications de ses actes de violence; il pensait sincèrement rendre service à Dieu (#Ac 26:9).
14 et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et la charité qui est en Jésus-Christ.
grâce. Le pardon plein d’amour que Dieu accorde et par lequel il offre le salut, indépendamment des mérites de ceux qui en bénéficient.
la foi et l’amour. Attitudes fréquemment associées au salut dans le N.T. (cf. #Ep 1:15 ; #Ep 3:17 ; #Col 1:4, #Col 1:23). Ce sont des dons de la grâce de Dieu en Christ.
15 C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier.
C’est une parole certaine. Expression unique aux épîtres pastorales (cf. #1Ti 3:1 ; #1Ti 4:9 ; #2Ti 2:11 ; #Tit 3:8). Elle annonce une déclaration qui résume des doctrines clés. L’expression « entièrement digne d’être reçue » ajoute encore du poids. Ces paroles étaient apparemment familières aux Églises, qui les considéraient comme une expression concise de la vérité cardinale des Évangiles.
sauver les pécheurs. Cette déclaration de foi est basée sur les propos de Jésus rapportés en #Mt 9:13 ; #Lu 19: 10.
dont je suis le premier. Peu de gens peuvent être considérés comme ayant plus péché que lui, qui a blasphémé Dieu et persécuté son Église. L’attitude de Paul envers lui-même a ensuite spectaculairement changé (cf. #Ph 3:7-9) .
16 Mais j’ai obtenu miséricorde, afin que Jésus-Christ fît voir en moi le premier toute sa longanimité, pour que je servisse d’exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle.
sa longanimité. Désigne la patience envers les hommes (cf. #Ro 2:4).
serve d’exemple. Paul était la preuve vivante que Dieu est capable de sauver tout pécheur, même le pire. L’histoire de sa conversion a contribué à la conversion de beaucoup. Le témoignage de Paul figure 6 autres fois dans le N.T. (#Ac 9 ; #Ac 22 ; #Ac 26 ; #Ga 1:1-2:2 ; #Ph 3:1-14).
17 Au roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, soient honneur et gloire, aux siècles des siècles ! Amen !
Dieu reçoit toute la louange qui lui est due pour avoir, dans sa souveraineté, sauvé Paul. C’est l’une des nombreuses doxologies que Paul a rédigées (#Ro 11:33-36).
Combattre le bon combat
18 ¶ Le commandement que je t’adresse, Timothée, mon enfant, selon les prophéties faites précédemment à ton sujet, c’est que, d’après elles, tu combattes le bon combat,
prophéties faites précédemment à ton sujet. En grec « faites précédemment » signifie littéralement « menant en avant », ce qui implique qu’une série de prophéties avaient été données au sujet de Timothée concernant le don spirituel qu’il devait recevoir. D’une façon surnaturelle, ces prophéties l’appelaient spécifiquement à se mettre au service de Dieu.
tu combattes le bon combat. Paul encourage Timothée à se lancer dans la bataille contre les ennemis de Christ et de l’Évangile Cf. #2Co 10:3-5 ; #2Ti 2:3-4 ; #2Ti 4:7.
19 en gardant la foi et une bonne conscience. Cette conscience, quelques-uns l’ont perdue, et ils ont fait naufrage par rapport à la foi.
naufrage. Sa bonne conscience dirige le chrétien, comme le gouvernail le navire, au travers des rochers et des récifs du péché et de l’erreur. Les faux docteurs faisaient taire leur bonne conscience et faisaient fi de la vérité. Ils avaient donc fait naufrage quant à la foi chrétienne (la vraie doctrine évangélique), ce qui leur valait un grand désastre spirituel. Il n’est pas ici question de la perte du salut du croyant véritable, mais plutôt du triste sort réservé aux apostats. Ils avaient eu l’occasion de fréquenter l’Église et avaient entendu prêcher l’Évangile, mais ils l’avaient rejeté en faveur de la fausse doctrine décrite aux versets #1Ti 1:3-7. L’apostasie consiste à se détourner de l’Évangile après l’avoir connu.
20 De ce nombre sont Hyménée et Alexandre, que j’ai livrés à Satan, afin qu’ils apprennent à ne pas blasphémer.
Hyménée et Alexandre. Hyménée est mentionné en #2Ti 2:17 à propos de Philète, un autre faux docteur. Quant à Alexandre, il est sans doute l’opposant à la foi dont il est fait mention en #2Ti 4:14-15. On ne sait rien d’autre de ces deux hommes.
livrés à Satan. Paul avait excommunié ces deux hommes, mettant ainsi un terme à leur influence et les privant de la protection salutaire dont bénéficient les chrétiens. Ils ne se trouvaient plus au bénéfice des bénédictions divines mais tombaient sous le contrôle de Satan. Il arrive que Dieu lui-même livre les croyants aux mains de Satan dans un but positif: leur révéler ce qu’est la véritable foi qui sauve, les garder humbles et dépendants de lui, les rendre capables de fortifier les autres ou les amener à lui offrir des louanges (cf. #Job 1:16, #Job 1:22 ; #Mt 4:1-11 ; #Lu 22:31-33 ; #2Co 12:1-10 ; #Ap 7:9-15). Dieu peut aussi livrer certains à Satan pour qu’ils endurent un jugement, tels le roi Saül (#1S 16:12-16 ; #1S 28:4-20), Judas (#Jn 13: 27) et le membre fautif de l’Église de Corinthe.
apprennent à ne pas blasphémer. Paul apprit à ne pas blasphémer lorsqu’il fut confronté à la véritable compréhension de la loi et de l’Évangile. C’était ce dont de tels hommes avaient besoin. Le texte inspiré semble indiquer que Dieu allait les enseigner et leur démontrer sa grâce, comme dans le cas de Paul. Cependant, ce travail de correction évangélique ne pouvait se poursuivre aux dépens de la pureté de l’Église.
1 ¶ J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes,
prières. La racine grecque de ce mot signifie « manquer » ou « être privé de » ou « être à court de ». Ce genre de prière est donc utilisé lorsqu’on éprouve un besoin. Les perdus ont grand besoin d’être sauvés, et les croyants devraient sans relâche implorer Dieu de répondre à ce besoin.
supplications. Le mot grec provient d’une racine signifiant « se mettre à fréquenter quelqu’un » ou « s’approcher pour parler de façon intime ». Le verbe correspondant est utilisé pour désigner l’intercession en faveur des croyants déployée par Christ et par le Saint-Esprit (#Ro 8:26 ; #Hé 7:25). Paul désirait que les Éphésiens ressentent de la compassion pour les perdus, comprennent la gravité de leur souffrance et de leur malheur, et viennent dans l’intimité de Dieu plaider pour leur salut.
pour tous les hommes. C’est-à-dire les perdus en général, pas seulement les élus. Le décret par lequel Dieu choisit les élus est secret; les croyants n’ont aucun moyen de savoir si quelqu’un est élu, jusqu’au jour où cette personne répond à l’appel de Dieu. La portée des efforts d’évangélisation de Dieu déborde les frontières de l’élection (#Mt 22: 14 ; #Jn 17: 21, #Jn 17: 23) .
2:1-8 L’Église d’Éphèse avait, de toute évidence, cessé de prier pour les perdus, puisque Paul exhorte Timothée à en faire de nouveau une priorité. Les faux docteurs judaïsants d’Éphèse, avec leur évangile perverti et leur conception du salut comme réservé aux Juifs et aux païens convertis au judaïsme, avaient sans doute restreint la prière à leur seul bénéfice. Cette doctrine d’exclusion (le salut offert seulement à une élite) rendait inutile la prière pour les perdus.
2 pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté.
rois … élevés en dignité. Nombre de gouvernants et de politiciens puissants et influents montrent de l’hostilité envers Dieu, et ils deviennent souvent la cible de l’amertume et de l’animosité. Néanmoins, Paul exhorte les croyants à prier afin que ces autorités se repentent de leurs péchés et croient en l’Évangile. Par conséquent, les Éphésiens étaient invités à prier pour le salut de l’empereur romain Néron, blasphémateur cruel et méchant qui persécutait la foi.
vie paisible et tranquille. « Paisible » signifie qu’il y a absence de perturbations en provenance de l’extérieur, et « tranquille » renvoie à l’absence de troubles intérieurs. Tout en restant fidèle, et ce sans compromission, à son engagement pour la défense de la vérité, l’Église n’est pas censée agiter ou perturber la vie nationale. En manifestant son amour et sa bonté envers tous, en priant avec ferveur pour les perdus (autorités incluses), elle a des chances de jouir d’une certaine liberté religieuse. D’éventuelles persécutions ne devraient être la conséquence que d’une vie droite, et non d’une désobéissance civile.
piété et honnêteté. « Piété » est un des mots clés de cette épître (#1Ti 3:16 ; #1Ti 4:7-8 ; #1Ti 6:3, #1Ti 6:5-6, #1Ti 6:11 ; cf. #2Ti 3:5 ; #Tit 1:1); Paul éprouvait le besoin de lancer à cette Église un appel à vivre dans la sainteté, car ses membres avaient subi l’influence négative des fausses doctrines. Être pieux, c’est adopter une attitude et un comportement corrects devant Dieu en toutes choses; l’« honnêteté » renvoie à la dignité morale et à la sainteté dans les rapports avec les autres hommes.
3 Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur,
4 qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.
veut que tous les hommes soient sauvés. Le terme grec pour « vouloir » n’est pas celui normalement employé pour parler de la volonté décrétive de Dieu (son plan éternel), mais renvoie plutôt à son désir. Il faut établir une distinction entre le désir de Dieu et son plan éternel de salut, qui dépasse son désir. Dieu ne supporte pas le péché des hommes. Le péché révulse tout son être (#Ps 5:5 ; #Ps 45:8); il en hait donc les conséquences: le mal éternel en enfer. Il souhaiterait que personne ne s’obstine dans sa méchanceté et ne passe l’éternité dans le remords et la haine de soi. Néanmoins, pour sa gloire, et pour manifester cette gloire dans sa colère, il a choisi de supporter des « vases de colère prêts pour la perdition » en vue de l’accomplissement suprême de sa volonté (#Ro 9:22). Dans son plan éternel, il n’a choisi que les élus (#Jn 17: 6) et abandonne les autres aux conséquences de leur péché, de leur incrédulité et de leur rejet de Christ (cf. #Ro 1:18-32). En dernier lieu, les choix de Dieu sont déterminés par son plan éternel et souverain, non par ses désirs.
La volonté décrétive. Tout ce qui arrive est conforme au décret souverain de Dieu et tout ce qu'il décrète finit par arriver.
parviennent à la connaissance de la vérité. Synonyme de « soient sauvés ».
5 Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme,
il y a un seul Dieu. Il n’existe aucun autre moyen d’être sauvé (#Ac 4:12). Il est donc indispensable de prier pour que les perdus parviennent à la connaissance du seul Dieu véritable (cf. #De 4:35, #De 4:39 ; #De 6:4 ; #Esa 43:10 ; #Esa 44:6 ; #Esa 45:5-6, #Esa 45:21-22 ; #Esa 46:9 ; #1Co 8:4, #1Co 8:6).
médiateur. Désigne la personne qui intervient entre deux parties adverses pour résoudre leur conflit ou pour ratifier une alliance. Jésus-Christ est le seul « médiateur » capable de restaurer la paix entre Dieu et les pécheurs (#Hé 8:6 ; #Hé 9:15 ; #Hé 12:24).
Jésus-Christ homme. L’absence de l’article devant « homme », en grec, suggère la traduction « Jésus-Christ, lui-même un homme ». Seul le Dieu-homme parfait pouvait réunir Dieu et l’homme. Cf. #Job 9:32-33.
6 qui s’est donné lui-même en rançon pour tous. C’est là le témoignage rendu en son propre temps,
en rançon. Désigne le résultat de la mort substitutive de Christ en faveur des croyants, mort volontaire (#Jn 10:17-18), et rappelle la déclaration de Jésus lui-même en #Mt 20: 28: « rançon de beaucoup ». Le « pour tous » est nuancé par le « beaucoup »: ce ne sont pas tous les hommes qui seront rachetés (même si la mort de Christ serait suffisante), mais seulement ceux qui croient, grâce à l’œuvre du Saint-Esprit; c’est pour eux que l’œuvre rédemptrice a été accomplie. Christ ne s’est pas contenté de payer une rançon, il est aussi devenu l’objet de la juste colère divine, à la place des croyants: il a subi notre mort et a pris sur lui notre péché (cf. #2Co 5:21 ; #1Pi 2:24).
pour tous. Deux sens sont possibles:
1° tous les hommes jouissent de certains bénéfices temporels de l’expiation.
2° la mort de Christ était suffisante pour couvrir les péchés de toute l’humanité.
Cependant, seuls les élus sont au bénéfice des aspects substitutifs de sa mort. La mort de Jésus est donc sans limites quant à ses ressources, mais limitée quant à son application. Du fait que l’expiation accomplie par Christ pour le péché est indivisible, inépuisable et suffisante pour couvrir tous les péchés de tous les temps, Dieu peut l’offrir à tous. Cependant, seuls les élus accepteront cette offre, et eux seuls seront sauvés, conformément au plan divin éternel (cf. #Jn 17: 12).
en son propre temps. C’est-à-dire au moment approprié pour le plan divin de rédemption.
7 et pour lequel j’ai été établi prédicateur et apôtre, — je dis la vérité, je ne mens pas, — chargé d’instruire les païens dans la foi et la vérité.
pour lequel. La divine mission de Paul reposait sur les vérités définies aux versets #1Ti 2:3-6.
prédicateur. Dérive en grec d’un verbe signifiant « proclamer », « se faire le héraut de » ou « parler en public ». Paul était un héraut public qui proclamait l’Évangile de Christ.
Héraut :Officier chargé de faire des publications solennelles et de remplir certaines fonctions dans les cérémonies publiques
je dis la vérité, je ne mens pas. Paul défend soudain avec insistance son autorité et son intégrité d’apôtre, car il veut souligner son rôle d’enseignant des non-Juifs.
instruire les païens. C’était la particularité de la vocation apostolique de Paul, et elle démontrait l’universalité de l’Évangile. Paul avait besoin d’insister sur cette spécificité, car il devait lutter contre une forme d’exclusivisme juif qui avait émoussé l’ardeur des Éphésiens à prier pour le salut des païens.
8 Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, en élevant des mains pures, sans colère ni mauvaises pensées.
hommes. Au sens de personnes de sexe masculin. À ce que je comprends, c’est aux hommes de présider lorsque l’Église locale s’assemble pour adorer. Lorsqu’on prie pour les perdus à ces occasions, c’est encore à eux qu’il revient de conduire la congrégation.
en tout lieu. Allusion aux assemblées officielles de l’Église (cf. #1Co 1:2 ; #2Co 2:14 ; #1Th 1:8).
en élevant des mains pures. Il ne s’agit pas ici de décrire une posture physique qui serait indispensable pour prier, mais une attitude nécessaire pour que la prière soit efficace (cf. #Ps 66:18). La posture décrite ici est certes mentionnée dans l’A.T. (#1R 8:22 ; #Ps 28:2 ; #Ps 63:5 ; #Ps 134:2), mais on en trouve aussi bien d’autres. Le mot grec pour « pures » signifie « non souillées », « non tachées par le mal ». Les « mains » symbolisent les activités quotidiennes. Ainsi, les « mains pures » renvoient à une vie sainte. Ce qui est indispensable pour une prière efficace, c’est une vie juste (#Ja 5:16).
sans colère ni mauvaises pensées. La « colère » et la justice s’excluent mutuellement (#Ja 1:20 ; cf. #Lu 9:52-56). Une autre traduction de « mauvaises pensées » serait la « dissension ». Il est ici question d’une réticence, d’une hésitation à s’engager dans la prière. C’est la prière agissante ou fervente qui est efficace (#Ja 5:16). Les deux termes employés ici renvoient à l’attitude de cœur de celui qui prie.
Les devoirs des femmes
9 ¶ Je veux aussi que les femmes, vêtues d’une manière décente, avec pudeur et modestie, ne se parent ni de tresses, ni d’or, ni de perles, ni d’habits somptueux,
pudeur et modestie. En grec, le mot pudeur renvoie à une modestie mêlée d’humilité, où la honte est sous-jacente. Il peut aussi désigner le rejet de tout ce qui pourrait déshonorer Dieu ou évoquer le chagrin devant le péché. Le terme « modestie » a trait à la maîtrise de soi et s’applique surtout à la maîtrise des pulsions sexuelles. Une femme sainte haïra le péché et maîtrisera ses passions afin de ne pas être une occasion de chute pour autrui.
se parent. En grec, « se parer » signifie « orner », « mettre en ordre » ou « préparer ». Une femme doit s’habiller d’une façon qui convienne au culte d’adoration, c’est-à-dire décemment, pour refléter un cœur chaste et bien disposé.
ni de tresses, ni d’or, ni de perles, ni d’habits somptueux. Ces pratiques spécifiques provoquaient distraction et discorde dans l’Église. Au Ier siècle, les femmes portaient des « perles » en or, entre autres bijoux placés dans leur chevelure (« tresses »), pour attirer l’attention sur elles-mêmes, sur leur beauté et leur richesse. Il en allait de même pour les femmes qui portaient des « habits somptueux ». Elles détournaient ainsi l’attention sur elles, aux dépens de Dieu, et provoquaient probablement la jalousie des personnes moins riches. L’important aux yeux de Paul, c’était d’éviter que ces femmes ne distraient les croyants de leur adoration du Seigneur, et ce pour satisfaire leur désir de faire étalage de leur richesse.
2:9-15 Certaines femmes vivaient de façon impure et égocentrique (cf. #1Ti 5:6, #1Ti 5:11-15 ; #2Ti 3:6), et cela affectait les cultes, où elles devenaient un sujet de distraction pour les fidèles. L’adoration est un élément central de la vie de l’Église. Paul exhorte donc Timothée à régler ce problème.
10 mais qu’elles se parent de bonnes œuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de servir Dieu.
S’étant engagées publiquement à poursuivre la sainteté, ces femmes devaient tenir leur promesse, non seulement en adoptant un style, une apparence et une façon de s’habiller appropriés, mais surtout en ayant une attitude de cœur juste.
11 Que la femme écoute l’instruction en silence, avec une entière soumission.
Que la femme écoute l’instruction. Si les femmes n’avaient pas le droit d’enseigner publiquement, il n’était en revanche pas question de les priver de l’apprentissage de la foi. En grec, le verbe est à l’impératif; il s’agit donc d’un commandement d’enseigner les femmes dans l’Église. C’était révolutionnaire, car les femmes ne jouissaient pas d’une grande estime dans le judaïsme du Ier siècle ni dans la culture grecque de l’époque. Certaines Éphésiennes avaient peut-être particulièrement réagi au dénigrement culturel dont elles étaient victimes et cherché à profiter des opportunités qui se présentaient à elles dans l’Église pour jouer un rôle prépondérant.
en silence, avec une entière soumission. Dans le cadre de l’assemblée, « silence » (littéralement « tranquillité ») et « soumission » (littéralement « subordination ») devaient caractériser les femmes dans le cadre de leur instruction. Paul explicite sa pensée au verset 12: elles devaient garder le silence au sens où elles ne devaient pas prêcher, et faire preuve de soumission en n’essayant pas d’usurper l’autorité des pasteurs ou des anciens.
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