NOUVEAU TESTAMENT
2 CORRINTHIENS 9 suite à 11
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
2 CORINTHIENS 9 : 9 à 15
9 selon qu’il est écrit : Il a fait des largesses, il a donné aux indigents ; Sa justice subsiste à jamais.
Paul recourt à l’enseignement de l’A.T. (#Ps 112:9) pour appuyer ses propos sur les principes divins dans le domaine de la libéralité. Dieu pourvoit aux besoins du juste qui donne avec générosité, et il le récompense jusque dans l’éternité.
10 Celui qui Fournit de la semence au semeur, Et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice.
Paul trouve en #Esa 55:10 un soutien supplémentaire de l’A.T.: le Dieu qui pourvoit fidèlement à tous les besoins physiques de ses créatures et qui est bon envers tous les hommes est aussi rempli d’une bonté particulière pour ses enfants. Il accomplit toujours sa promesse de les récompenser de leur générosité.
fruits de votre justice. Les bénédictions temporelles et éternelles de Dieu pour celui qui donne avec générosité (cf. #Os 10:12).
11 Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces.
12 Car le secours de cette assistance non seulement pourvoit aux besoins des saints, mais il est encore une source abondante de nombreuses actions de grâces envers Dieu.
le secours de cette assistance. Le mot « assistance », qui peut aussi être traduit par « service », s’appliquait aux activités des sacrificateurs; le mot « liturgie » en est dérivé. Paul considérait l’ensemble de cette œuvre de collecte comme un projet à caractère spirituel, destiné premièrement à la gloire de Dieu.
pourvoit aux besoins des saints. Le verbe grec est doublement intensif et pourrait se traduire par « pourvoir vraiment et totalement ». Cette nuance de sens indique que l’Église de Jérusalem avait de grands besoins. Ses membres étaient en grande partie des pèlerins venus à Jérusalem pour célébrer la fête de la Pentecôte, qui s’étaient convertis suite à la prédication de Pierre. Ils étaient ensuite restés dans la ville sans ressources adéquates. De nombreux habitants de la ville avaient certainement perdu leur travail durant les vagues de persécution qui suivirent le martyre d’Etienne (#Ac 8:1). Cependant, les Corinthiens étaient suffisamment prospères (ils n’avaient pas encore souffert la persécution et les privations comme les Macédoniens, 8:1-4) pour répondre aux besoins considérables de leurs frères par un don matériel généreux.
13 En considération de ce secours dont ils font l’expérience, ils glorifient Dieu de votre obéissance dans la profession de l’Évangile de Christ, et de la libéralité de vos dons envers eux et envers tous ;
ce secours dont ils font l’expérience. Ou « la preuve de ce ministère ». La collecte fournissait aussi l’occasion de prouver l’authenticité de la foi des Corinthiens (cf. #Ja 1:22 ; #1Jn 2:3-4). Les croyants d’origine juive qui doutaient de la réalité du salut des païens se montraient particulièrement sceptiques à l’égard des Corinthiens, en raison des nombreux problèmes que rencontrait leur assemblée. Le zèle qu’ils mettaient à participer à cette collecte pour les frères de Jérusalem réduisait de tels doutes à néant.
obéissance dans la profession. Une soumission obéissante à la Parole de Dieu est toujours la preuve d’une confession authentique de Christ en tant que Seigneur et Sauveur (#Ep 2:10 ; #Ja 2:14-20 ; cf. #Ro 10:9-10). Si les Corinthiens agissaient de manière adéquate et participaient à la collecte organisée par Paul, les croyants d’origine juive ne pouvaient qu’être persuadés que leur conversion était bien réelle.
14 ils prient pour vous, parce qu’ils vous aiment à cause de la grâce éminente que Dieu vous a faite.
Ce verset illustre la vérité qui veut que la prière mutuelle soit au cœur de l’unité chrétienne véritable. Lorsque les croyants de Jérusalem reconnurent que Dieu était à l’œuvre dans l’Église de Corinthe, à la suite de l’offrande envoyée par ses membres, ils devinrent amis en Christ et prièrent pour eux, en remerciant Dieu pour leur générosité, qui était la marque de leur amour.
la grâce éminente que Dieu vous a faite. L’Esprit de Dieu était à l’œuvre d’une manière particulière dans la vie des Corinthiens
15 Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable !
Pour résumer son message, Paul compare l’action des croyants qui donnent de leurs biens à celle de Dieu lorsqu’il a donné Jésus-Christ, son don merveilleux (cf. #Ro 8:32): Dieu a enterré son Fils et récolté une abondante moisson, composée de tous ceux qui ont mis leur foi dans le Christ ressuscité (cf. #Jn 12:24). Ce don permet aux croyants de semer et de récolter dans la joie et avec abondance, en se sacrifiant eux-mêmes. Lorsqu’ils donnent de cette manière, ils manifestent leur ressemblance à Christ (cf. #Jn 12:25-26 ; #Ep 5:1-2).
1 ¶ Moi Paul, je vous prie, par la douceur et la bonté de Christ, moi, humble d’apparence quand je suis au milieu de vous, et plein de hardiesse à votre égard quand je suis éloigné, -
la douceur. C’est-à-dire l’attitude douce et humble qui se manifeste dans la patience face à l’injustice. Une personne humble n’éprouve ni amertume ni colère; elle ne désire pas non plus la vengeance lorsqu’elle est offensée.
bonté. Il s’agit d’un mot dont le sens est proche du précédent. Employé pour une personne en position d’autorité, il signifie « indulgence ». Les personnes bonnes ne cherchent pas à rendre la pareille, même lorsqu’elles en ont la possibilité (#Ph 4:5).
humble … éloigné. Paul reprend de manière sarcastique l’une des accusations des Corinthiens contre lui: ils avaient pris la douceur et l’humilité de l’apôtre pour de la faiblesse. Pire, ils l’avaient accusé de lâcheté: ils prétendaient qu’il faisait preuve de courage seulement à distance, dans ses écrits (cf. v. #2Co 10:10).
10:1-13:13 Le changement brusque de ton dans la deuxième partie de l’épître a donné lieu aux interprétations les plus diverses concernant la relation des ch. #2Co 1:1-9:2 avec ceux qui suivent. Certains affirment que les ch. #2Co 10:1-13: 2 faisaient à l’origine partie de la lettre sévère mentionnée en #2Co 2:4 et qu’ils précèdent, d’un point de vue chronologique, les ch. #2Co 1:1-9:2. Toutefois, ce ne peut être le cas, en particulier du fait qu’ils parlent de la visite de Tite au passé (#2Co 12:18 ; cf. #2Co 8:6). De plus, l’homme qui avait défié l’autorité de Paul n’est pas mentionné dans les ch. #2Co 10:1-13:2, alors que c’était précisément son attitude qui avait provoqué la lettre sévère (#2Co 2:5-8). D’autres acceptent tel quel l’ordre des ch., mais ils y voient deux lettres distinctes. Selon eux, Paul aurait d’abord envoyé les ch. #2Co 1:1-9:2, puis, ayant appris que de nouveaux troubles avaient éclaté à Corinthe, il aurait réagi en écrivant une deuxième lettre, composée des ch. #2Co 10:1-13:2. Enfin, une variante de cette position concède que Paul avait interrompu un moment la rédaction de sa lettre, mais qu’il l’avait continuée par la suite. Ainsi, un certain laps de temps, durant lequel Paul aurait reçu de mauvaises nouvelles de Corinthe, séparerait les deux parties, qui n’en formeraient pas moins une lettre unique. Cette dernière position a le mérite de préserver l’unité de 2 Corinthiens, même si Paul ne déclare nulle part, dans la suite du livre, qu’il aurait reçu des nouvelles récentes de Corinthe. L’interprétation la meilleure est celle qui considère 2 Corinthiens comme une lettre homogène, avec les ch. #2Co 1:1-9:2 adressés à la majorité des croyants, qui s’étaient repentis (cf. #2Co 2:6), et les ch. #2Co 10:1-13:2 à la minorité qui se trouvait toujours sous l’influence des faux docteurs. Les éléments suivants concourent à établir la validité de ce point de vue:
1° aucune preuve historique ni les textes des manuscrits grecs, ni les écrits des Pères de l’Église, ni les traductions anciennes - n’atteste de l’existence des ch. #2Co 10:1-13:2 sous la forme d’une lettre distincte, et tous les manuscrits grecs les placent après les ch. #2Co 1:1-9:2 ;
2° les différences de ton et de style entre ces deux parties ont bien souvent été exagérées (cf. #2Co 11:11 ; #2Co 12:14 avec #2Co 6:11 ; #2Co 7:2);
3° les ch. #2Co 10:1-13:2 constituent la conclusion logique des ch. #2Co 1:1-9:2, où Paul prépare les Corinthiens à la visite qu’il leur avait annoncée (#2Co 1:15-16 ; #2Co 2:1-3).
2 je vous prie, lorsque je serai présent, de ne pas me forcer à recourir avec assurance à cette hardiesse, dont je me propose d’user contre quelques-uns qui nous regardent comme marchant selon la chair.
Paul était tout à fait en mesure d’exercer son autorité avec courage et de faire face à n’importe qui (cf. #Ga 2:11). Cependant, dans son désir d’épargner les Corinthiens (cf. #2Co 1:23), il prie instamment la minorité rebelle de ne pas le pousser à démontrer sa capacité d’agir avec fermeté et de les affronter directement. Il était cependant prêt à le faire si nécessaire.
3 Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair.
marchons dans la chair. Les adversaires de Paul à Corinthe l’accusaient faussement de marcher selon la chair au sens moral du terme (cf. #Ro 8:4). Mais l’apôtre rejette leurs critiques et affirme qu’il marche, en effet, dans la chair d’un point de vue physique: investi de la puissance et de l’autorité d’un apôtre de Jésus-Christ, il n’en demeurait pas moins un être humain comme les autres (cf. #2Co 4:7, #2Co 4:16 ; #2Co 5:1).
nous ne combattons pas selon la chair. Tout en étant homme, Paul ne menait pas le combat spirituel pour les âmes en recourant à l’ingéniosité humaine, à la sagesse du monde ou à une savante méthodologie (cf. #1Co 1:17-25 ; #1Co 2:1-5). De telles armes sont bien impuissantes pour libérer les hommes de la puissance des ténèbres et les amener à la maturité en Christ. Elles ne peuvent s’opposer aux assauts diaboliques contre l’Évangile, tels que ceux des faux apôtres de Corinthe.
4 Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses.
nous combattons. La vie chrétienne conçue en tant que combat est un thème habituel du N.T. (cf. #2Co 6:7 ; #Ep 6:10-18 ; #1Ti 1:18 ; #2Ti 2:3-4 ; #2Ti 4:7).
charnelles. C’est-à-dire humaines.
forteresses. Les Corinthiens comprenaient bien cette métaphore, puisque la ville de Corinthe, comme la plupart des villes de l’époque, possédait une forteresse (au sommet d’une colline au sud de la ville) dans laquelle les habitants pouvaient trouver refuge. La formidable emprise spirituelle exercée par les forces des ténèbres ne peut être vaincue que par des armes spirituelles employées par des croyants véritables, ce que le N.T. appelle « l’épée de l’Esprit » (#Ep 6:17). En effet, seule la vérité de Dieu est en mesure de vaincre les mensonges de Satan. C’est cela, le vrai combat spirituel. Le N.T. ne recommande pas aux croyants de s’attaquer aux démons ou à Satan, mais de combattre l’erreur par le moyen de la vérité. Tel est notre combat (cf. #Jn 17: 17 ; #Hé 4:12).
5 Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ.
raisonnements. Les pensées, les idées, les spéculations, les argumentations, les philosophies et les fausses religions forment des remparts idéologiques derrière lesquels les hommes se barricadent contre Dieu et l’Évangile (cf. #1Co 3:20).
toute pensée captive. Cette expression souligne la destruction totale de la forteresse que représente la sagesse humaine et satanique, ainsi que la délivrance de ceux qui en étaient prisonniers, esclaves des mensonges du diable.
6 Nous sommes prêts aussi à punir toute désobéissance, lorsque votre obéissance sera complète.
Paul ne pouvait se comporter en observateur passif pendant que les ennemis de la foi assaillaient une Église placée sous sa responsabilité. Il était prêt à purifier l’assemblée de Corinthe de toute impureté (comme il le fit à Éphèse, #1Ti 1:19-20) dès qu’elle reviendrait à l’obéissance. La distinction entre la majorité repentante et obéissante et la minorité des récalcitrants serait alors clairement établie.
7 ¶ Vous regardez à l’apparence ! Si quelqu’un se persuade qu’il est de Christ, qu’il se dise bien en lui-même que, comme il est de Christ, nous aussi nous sommes de Christ.
Vous regardez à l’apparence! On peut aussi traduire par un impératif: « Regardez ce qui est évident, considérez les faits et les preuves devant vous. » A la lumière de ce que les Corinthiens savaient à son sujet (cf. #1Co 9:1-2), comment certains d’entre eux pouvaient-ils croire que Paul était un faux apôtre et que les faux docteurs étaient, eux, de vrais apôtres? Contrairement à Paul, les faux apôtres n’avaient pas fondé d’Églises et n’avaient pas subi la persécution à cause de Christ. Paul pouvait en appeler au témoignage de ses compagnons ou même d’Ananias pour confirmer la réalité de ce qu’il avait vécu sur le chemin de Damas. Les faux apôtres, eux, n’avaient aucun témoin de leur prétendues rencontres avec le Christ ressuscité et glorifié.
Si quelqu’un se persuade qu’il est de Christ. L’appartenance à Christ, dont se réclamaient les faux apôtres, peut être comprise de quatre manières différentes:
1° ils étaient chrétiens;
2° ils avaient connu Jésus au cours de son ministère terrestre;
3° ils avaient reçu une mission apostolique de sa part; ou
4° ils avaient une connaissance supérieure et secrète de sa personne.
En soutenant que ces affirmations étaient, tout ou partie, exactes à leur égard, ils refusaient de les considérer comme vraies dans le cas de Paul.
nous sommes de Christ. Pour la clarté de la démonstration, Paul ne rejette pas tout de suite l’affirmation des faux apôtres (comme il le fera plus tard en #2Co 11:13-15), il souligne simplement que lui aussi peut prétendre appartenir à Christ. Si les Corinthiens voulaient vérifier la validité de ces affirmations contradictoires au sujet de chacun, ils devaient simplement considérer les faits et les preuves objectives, selon ce qu’il venait de leur recommander dans le même verset.
8 Et quand même je me glorifierais un peu trop de l’autorité que le Seigneur nous a donnée pour votre édification et non pour votre destruction, je ne saurais en avoir honte,
Le débat avec les faux apôtres avait conduit Paul à insister sur son autorité plus qu’il ne le souhaitait, car, par humilité, il avait coutume de ne pas revendiquer de droits. Cependant, il n’aurait jamais à avoir honte de ce qu’il aurait pu dire sur son autorité: comme elle lui appartenait légitimement, personne ne pourrait lui reprocher de l’avoir usurpée. Paul avait reçu son autorité du Seigneur afin de fortifier l’Église. L’usage qu’il en faisait envers Corinthe constitue la preuve de l’authenticité de son appel apostolique. A l’opposé, les faux apôtres, loin d’édifier l’Église, y apportaient de la confusion, de la division et des controverses. C’était la preuve objective que leur autorité ne venait pas du Seigneur, dont le seul but est de bâtir son Église (cf. #Mt 16: 18), et non de la conduire à la ruine.
9 afin que je ne paraisse pas vouloir vous intimider par mes lettres.
vous intimider par mes lettres. Les faux apôtres accusaient Paul d’avoir abusé de sa position de chef spirituel et d’avoir tenté d’intimider les Corinthiens par ses lettres. Cependant, Paul ne cherchait nullement à faire peur aux Corinthiens, mais seulement à les conduire à la repentance (cf. #2Co 7:9-10). Son intervention était motivée par l’amour (cf. #2Co 7:2-3 ; #2Co 11:11 ; #2Co 12:15).
10 Car, dit-on, ses lettres sont sévères et fortes ; mais, présent en personne, il est faible, et sa parole est méprisable.
Dans leurs tentatives répétées de discréditer Paul, les faux docteurs opposaient le ton résolu et plein de force de ses lettres à sa personnalité et prétendaient que l’apôtre manquait de présence, de charisme et de force de caractère pour être un authentique responsable. Ils ne manquaient pas d’étayer leur point de vue en qualifiant le départ de Paul après sa visite pénible (#2Co 2:1) de fuite après un échec cuisant. Dans une culture qui prisait le maniement subtil de la rhétorique et les dons d’orateur, le discours « méprisable » de Paul était monté en épingle comme preuve de sa faiblesse et de son inefficacité.
11 Que celui qui parle de la sorte considère que tels nous sommes en paroles dans nos lettres, étant absents, tels aussi nous sommes dans nos actes, étant présents.
Paul contrecarre les accusations prononcées contre lui par l’affirmation de son intégrité: il était le même dans ses lettres qu’en présence des Corinthiens.
12 ¶ Nous n’osons pas nous égaler ou nous comparer à quelques-uns de ceux qui se recommandent eux-mêmes. Mais, en se mesurant à leur propre mesure et en se comparant à eux-mêmes, ils manquent d’intelligence.
nous égaler ou nous comparer. Ce passage souligne le degré d’humilité de Paul. Il refusait en effet de se comparer à d’autres ou de se promouvoir lui-même. La seule opinion à son sujet qui lui importait était celle du Seigneur (cf. #1Co 4:4). Il était cependant obligé de défendre son apostolat pour éviter que les Corinthiens, en se détournant de lui, n’abandonnent la vérité pour le mensonge.
se comparant à eux-mêmes. Paul met en évidence la folie de l’orgueil manifesté par les faux apôtres: ils formulaient des exigences fallacieuses avant de se proclamer supérieurs aux autres parce qu’ils parvenaient à les satisfaire.
13 Pour nous, nous ne voulons pas nous glorifier hors de toute mesure ; nous prendrons, au contraire, pour mesure les limites du partage que Dieu nous a assigné, de manière à nous faire venir aussi jusqu’à vous.
nous glorifier outre mesure. Contrairement aux faux apôtres orgueilleux, arrogants et vaniteux - Paul refusait d’avancer une quelconque affirmation au sujet de lui-même ou de son ministère qui n’aurait été vraie et approuvée par Dieu.
la limite du champ d’action que Dieu nous a assigné. Paul se satisfaisait de rester dans les limites du ministère que Dieu lui avait confié, celui d’être l’apôtre des païens (#Ro 1:5 ; #Ro 11:13 ; #1Ti 2:7 ; #2Ti 1:11). C’est la raison pour laquelle, contrairement aux allégations des faux apôtres, le champ de son ministère incluait la ville de Corinthe. L’apôtre fait une fois de plus preuve d’humilité en refusant de se vanter de ses propres œuvres. Il préférait en effet mettre en avant ce que Christ avait fait à travers lui (#Ro 15: 18 ; #Col 1:29).
14 Nous ne dépassons point nos limites, comme si nous n’étions pas venus jusqu’à vous ; car c’est bien jusqu’à vous que nous sommes arrivés avec l’Évangile de Christ.
15 Ce n’est pas hors de toute mesure, ce n’est pas des travaux d’autrui, que nous nous glorifions ; mais c’est avec l’espérance, si votre foi augmente, de grandir encore d’avantage parmi vous, selon les limites qui nous sont assignées,
encore plus grands … dans notre propre domaine. Lorsque la crise qui secouait Corinthe aurait pris fin et que la foi des Corinthiens aurait été fortifiée, Paul, avec leur aide, partirait étendre son ministère dans de nouvelles régions.
16 et d’annoncer l’Évangile au-delà de chez vous, sans nous glorifier de ce qui a été fait dans les limites assignées à d’autres.
contrées situées au-delà de chez vous. Comme Rome (#Ac 19: 21) et l’Espagne (#Ro 15: 24, #Ro 15: 28).
17 Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur.
La pensée de se glorifier soi-même était en horreur à Paul. Il ne se glorifiait que dans le Seigneur (cf. #Jér 9:23-24 ; #1Co 1:31).
18 Car ce n’est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, c’est celui que le Seigneur recommande.
celui que le Seigneur recommande. Se recommander soi-même est un non-sens et une folie. La seule vraie recommandation vient de Dieu.
1 ¶ Oh ! si vous pouviez supporter de ma part un peu de folie ! Mais vous, me supportez !
un peu de folie. Si Paul venait de souligner la folie d’une recommandation de soi-même (#2Co 10:18), ce n’était pas pour s’engager à présent dans une telle démarche. Cependant, le fait que les Corinthiens approuvaient les affirmations des faux docteurs l’obligeait à rappeler les preuves de son apostolat (cf. #2Co 12:11.). C’était le seul moyen de les mener à la vérité. Contrairement aux faux docteurs, Paul se glorifiait dans le Seigneur (#2Co 10:7) et n’avait d’autre motivation que le bien-être des Corinthiens, mis en danger par de mauvais enseignements (cf. v. #2Co 11:2 ; #2Co 12:19).
2 Car je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure.
je suis jaloux de vous. La raison de la folie de Paul était l’intérêt sincère et profond qu’il portait à la condition spirituelle des Corinthiens. Il s’en préoccupait au point d’éprouver de la jalousie, non pour préserver sa propre réputation, mais pour les garder purs spirituellement.
jalousie de Dieu. Une jalousie inspirée par le zèle pour les œuvres de Dieu et semblable à la jalousie de Dieu pour son saint nom et la loyauté de son peuple (cf. #Ex 20: 5 ; #Ex 34:14 ; #De 4:24 ; #De 5:9 ; #De 6:15 ; #De 32:16, #De 32:21 ; #Jos 24: 19 ; #Ps 78:58 ; #Ez 39:25 ; #Na 1:2).
je vous ai fiancés à un seul époux. En tant que leur père spirituel (#2Co 12:14 ; #1Co 4:15 ; #1Co 9:1-2), Paul dépeint les Corinthiens comme une fille qu’il offre en fiançailles à Jésus-Christ (au moment de la conversion des croyants). L’A.T. décrit Israël comme l’épouse du Seigneur (cf. #Esa 54:5 ; #Jér 3:1-4 ; #Os 2:18, #Os 2:21-22), tandis que le N.T. présente l’Église comme la fiancée de Christ (#Ep 5:22-32 ; #Ap 19: 7).
vierge pure. Après avoir fiancé, ou confié, les Corinthiens à Christ, Paul désirait qu’ils conservent leur pureté jusqu’au jour du mariage (cf. #Ap 19: 7). C’était ce désir passionné de les voir persévérer jusqu’au bout qui avait excité la jalousie de Paul et qui le poussait à s’étendre sur ses attributions apostoliques.
3 Toutefois, de même que le serpent séduisit Ève par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ.
Paul comparait le danger qui menaçait les Corinthiens et leur Église au mensonge par lequel Satan avait séduit Ève: il craignait de voir les Corinthiens céder, comme Ève, aux mensonges sataniques qui les corrompraient. La conséquence tragique d’un tel acte serait l’abandon de leur foi simple en Christ à la faveur des errements raffinés des faux apôtres. L’allusion à #Ge 3 sous-entend que les faux docteurs étaient des émissaires de Satan; plus loin, Paul l’exprimera d’une manière explicite (vv. #2Co 11:13-15).
4 Car, si quelqu’un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Évangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien.
quelqu’un vient. Les faux apôtres qui enseignaient dans l’assemblée de Corinthe étaient venus de l’extérieur, tout comme Satan s’était immiscé à l’intérieur du jardin. Il s’agissait probablement de Juifs originaires de la région d’Israël (cf. v. #2Co 11:22 ; #Ac 6:1) qui disaient vouloir ramener les Corinthiens sous la domination de l’Église de Jérusalem. En un sens, ils judaïsaient parce qu’ils cherchaient à imposer les coutumes juives aux Corinthiens. Cependant, il semblerait que les faux docteurs de Corinthe n’insistaient pas sur la circoncision des païens, contrairement aux judaïsants qui avaient établi leur emprise sur l’Église de Galatie (cf. #Ga 5:2). Ils n’étaient pas non plus rigoureusement légalistes, puisqu’ils semblaient même encourager le libertinage (cf. #2Co 12:21). Leur fascination pour la rhétorique et les performances oratoires (cf. #2Co 10:10) incite à penser qu’ils étaient influencés par la culture et la philosophie grecques. Ils affirmaient (à tort, voir #Ac 15: 24) représenter l’Église de Jérusalem et même posséder des lettres de recommandation. Ils prétendaient faire partie des apôtres les plus éminents (v. #2Co 11:5) et méprisaient les déclarations apostoliques de Paul. Leur enseignement différait quelque peu de celui des judaïsants de Galatie, mais il n’en était pas moins fatal.
un autre Jésus … un autre esprit … un autre évangile. Malgré les attaques calomnieuses de la part des faux docteurs, Paul ne s’en prit pas personnellement à eux, mais il ramena la controverse à son aspect doctrinal. En effet, il pouvait tolérer de l’hostilité de la part de ceux qui le critiquaient, dans la mesure où ils prêchaient l’Évangile de Jésus-Christ (cf. #Ph 1:15-18). Ceux qui corrompaient l’Évangile étaient en revanche sévèrement condamnés (cf. #Ga 1:6-9). Le contenu exact de l’enseignement des faux apôtres ne nous est pas connu dans le détail, et en réalité il importe peu. Il suffit de savoir qu’ils prêchaient un « autre Jésus » et un « autre esprit », ce qui avait pour conséquence un « autre évangile ».
vous le supportez fort bien. Paul formula ce reproche parce qu’il se préoccupait de la santé spirituelle des Corinthiens. Il tenait jalousement à ce qu’ils restent attachés à la vérité et n’épousent pas les mensonges diaboliques des faux apôtres.
5 ¶ Or, j’estime que je n’ai été inférieur en rien à ces apôtres par excellence.
ces apôtres par excellence. Cette expression peut désigner les douze apôtres. Si tel est le cas, Paul affirmerait que, contrairement aux insinuations des faux docteurs (qui se disaient envoyés par l’Église de Jérusalem) il ne se sentait en rien inférieur aux douze (cf. #1Co 15:7-9). Il est cependant plus probable qu’il nomme ainsi, par dérision, les faux apôtres, qui avaient une opinion élevée d’eux-mêmes. Il n’est guère plausible que Paul ait mentionné les douze dans le contexte de la réfutation de faux enseignements (cf. vv. #2Co 11:1-4). On ne peut non plus supposer que la comparaison qui suit oppose Paul aux véritables apôtres de Jésus-Christ, devant lesquels il n’aurait certainement pas eu à défendre ses capacités oratoires (cf. #Ac 4:13).
6 Si je suis un ignorant sous le rapport du langage, je ne le suis point sous celui de la connaissance, et nous l’avons montré parmi vous à tous égards et en toutes choses.
ignorant sous le rapport du langage. Paul reconnaît ne pas avoir été formé dans l’exercice de l’art oratoire, tant prisé dans la culture grecque; cf. #Ac 18: 24). Il était un prédicateur de l’Évangile, et non un orateur professionnel.
point sous celui de la connaissance. S’il ne pouvait se prévaloir de toutes les qualités d’un orateur, Paul n’avait cependant aucune lacune dans le domaine de la connaissance. Il ne parle pas ici de sa formation rabbinique sous Gamaliel (#Ac 22: 3), mais uniquement de sa connaissance de l’Évangile (cf. #1Co 2:6-11 ; #Ep 3:1-5), qu’il avait reçue directement de Dieu (#Ga 1:12).
7 Ou bien, ai-je commis un péché parce que, m’abaissant moi-même afin que vous fussiez élevés, je vous ai annoncé gratuitement l’Évangile de Dieu ?
gratuitement. Dans la culture grecque, l’importance d’un enseignant se mesurait à la rétribution qu’il demandait. C’est la raison pour laquelle les faux docteurs accusaient Paul d’être un imposteur, puisqu’il refusait de se faire payer pour ses services (cf. #1Co 9:1-15). Ils avaient persuadé les Corinthiens que son refus de recevoir un soutien de leur part était une offense et une preuve d’un manque d’amour (cf. v. #2Co 11:11). Le fait que Paul recourait au travail manuel pour subvenir à ses besoins (#Ac 18:1-3) était aussi une source d’embarras pour les Corinthiens, qui considéraient ce genre de travail comme indigne d’un apôtre. Avec une ironie mordante, Paul demande à ses détracteurs comment ils peuvent tenir pour un péché le fait qu’il avait renoncé à ses droits. En réalité, il avait refusé tout soutien par humilité: il s’était abaissé pour qu’ils puissent être élevés, c’est-à-dire tirés de leur péché et de leur idolâtrie.
8 J’ai dépouillé d’autres Églises, en recevant d’elles un salaire, pour vous servir.
J’ai dépouillé d’autres Églises. Dans un contexte extrabiblique, le verbe grec signifiait « piller ». Paul n’avait évidemment pas pris de l’argent aux Églises sans leur consentement. Il voulait seulement dire que les Églises qui le soutenaient lors de son service à Corinthe ne tiraient aucun avantage de leur soutien. Les raisons pour lesquelles Paul a refusé le soutien auquel il avait droit de la part des Corinthiens (#1Co 9:15) ne sont pas explicites. Peut-être, certains d’entre eux doutaient-ils de ses motivations lorsqu’il les encourageait à faire une collecte pour l’Église de Jérusalem (cf. #2Co 12:16-18).
9 (11-8) Et lorsque j’étais chez vous et que je me suis trouvé dans le besoin, je n’ai été à charge à personne ; (11-9) car les frères venus de Macédoine ont pourvu à ce qui me manquait. En toutes choses je me suis gardé de vous être à charge, et je m’en garderai.
frères venus de Macédoine. Silas et Timothée (#Ac 18: 5), qui apportaient de l’argent en provenance de Philippes (#Ph 4:15.) et sans doute de Thessalonique (cf. #1Th 3:6). Le soutien financier généreusement accordé par les Macédoniens avait permis à Paul de se consacrer à plein temps à la prédication de l’Évangile.
10 Par la vérité de Christ qui est en moi, je déclare que ce sujet de gloire ne me sera pas enlevé dans les contrées de l’Achaïe.
ce sujet de gloire. C’est-à-dire l’exercice gratuit de son ministère; cf. #1Co 9:15, #1Co 9:18).
les contrées de l’Achaïe. La province romaine dont Corinthe était la capitale et la ville dominante. Les faux docteurs avaient apparemment étendu leur influence à d’autres villes que Corinthe.
11 Pourquoi ? … Parce que je ne vous aime pas ? … Dieu le sait !
12 Mais j’agis et j’agirai de la sorte, pour ôter ce prétexte à ceux qui cherchent un prétexte, afin qu’ils soient trouvés tels que nous dans les choses dont ils se glorifient.
j’agirai. Le fait que Paul refusait d’accepter un soutien financier de la part des Corinthiens ne pouvait qu’embarrasser les faux docteurs, qui n’hésitaient pas, quant à eux, à demander de l’argent en échange de leurs services. Paul avait décidé de continuer à exercer son ministère gratuitement et de saper par-là les prétentions des faux apôtres, qui affirmaient agir selon les mêmes principes que lui.
13 Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ.
faux apôtres. Les faux apôtres qui enseignaient dans l’assemblée de Corinthe étaient venus de l’extérieur, tout comme Satan s’était immiscé à l’intérieur du jardin. Il s’agissait probablement de Juifs originaires de la région d’Israël (cf. v. #2Co 11:22 ; #Ac 6:1) qui disaient vouloir ramener les Corinthiens sous la domination de l’Église de Jérusalem. En un sens, ils judaïsaient parce qu’ils cherchaient à imposer les coutumes juives aux Corinthiens. Cependant, il semblerait que les faux docteurs de Corinthe n’insistaient pas sur la circoncision des païens, contrairement aux judaïsants qui avaient établi leur emprise sur l’Église de Galatie (cf. #Ga 5:2). Ils n’étaient pas non plus rigoureusement légalistes, puisqu’ils semblaient même encourager le libertinage (cf. #2Co 12:21). Leur fascination pour la rhétorique et les performances oratoires (cf. #2Co 10:10) incite à penser qu’ils étaient influencés par la culture et la philosophie grecques. Ils affirmaient (à tort, voir #Ac 15: 24) représenter l’Église de Jérusalem et même posséder des lettres de recommandation. Ils prétendaient faire partie des apôtres les plus éminents (v. #2Co 11:5) et méprisaient les déclarations apostoliques de Paul. Leur enseignement différait quelque peu de celui des judaïsants de Galatie, mais il n’en était pas moins fatal.
11:13-15 Paul ne parle plus sous le couvert d’une ironie voilée et n’expose plus sa défense; il dévoile hardiment l’identité réelle des faux docteurs: ce sont des émissaires de Satan. Non seulement leur prétention à l’apostolat était fausse, mais leur doctrine l’était tout autant. En tant que pourvoyeurs de fausses doctrines, ils se trouvaient sous la malédiction exprimée en #Ga 1:8-9. Les termes vigoureux employés par Paul peuvent paraître durs au premier abord, mais ils sont l’expression de la jalousie divine qu’il éprouvait pour les Corinthiens. Paul n’entendait pas sacrifier la vérité pour préserver l’unité de l’Église. Cf. #1Ti 4:12 ; #2P 2:1-22 ; #Jude 8-13.
14 Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière.
11:14-15 Le prince des ténèbres (cf. #Lu 22: 53 ; #Ac 26:18 ; #Ep 6:12 ; #Col 1:13) se fait passer pour un ange de lumière et un messager de la vérité. Il n’est donc pas surprenant que ses émissaires fassent de même. Satan séduisit Ève, et il tient les non-croyants captifs (#2Co 4:4 ; cf. #Ep 2:1-3); ses émissaires tentaient de tromper les Corinthiens et de les assujettir à des fausses doctrines. La « fin » terrible qui attend ces « ministres de justice » autoproclamés est celle de tous les faux docteurs: le jugement de Dieu (#Ro 3:8 ; #1Co 3:17 ; #Ph 3:19 ; #2Th 2:8 ; #2P 2:1, #2P 2:3, #2P 2:17 ; #Jude 4, #Jude 13).
15 Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres.
16 ¶ Je le répète, que personne ne me regarde comme un insensé ; sinon, recevez-moi comme un insensé, afin que moi aussi, je me glorifie un peu.
que personne ne me regarde comme un insensé. Certains membres de l’Église de Corinthe, sous l’influence des faux docteurs, dénigraient Paul en le comparant à eux. C’est pourquoi l’apôtre avait décidé de répondre aux insensés selon leur folie (#Pr 26:5). Il savait que l’enjeu était infiniment plus important que la préservation de son image. En effet, en rejetant Paul pour suivre les faux apôtres, les Corinthiens rejetaient en réalité le vrai Évangile au profit d’un faux. Dans cette situation, chercher à établir la légitimité de son ministère et la crédibilité de sa personne équivalait à défendre le véritable Évangile de Jésus-Christ.
11:16-33 Après une brève digression où il a abordé la question du soutien financier (vv. #2Co 11:7-12) et dénoncé les faux docteurs comme étant des émissaires de Satan (vv. #2Co 11:13-15), Paul reprend le thème de la glorification personnelle, la « folie » à laquelle les Corinthiens l’avaient contraint (vv. #2Co 11:1-6) .
17 Ce que je dis, avec l’assurance d’avoir sujet de me glorifier, je ne le dis pas selon le Seigneur, mais comme par folie.
11:17-18 Paul savait que l’attitude qui consiste à se glorifier n’est « pas selon le Seigneur » (cf. #2Co 10:1). Toutefois, la situation désespérée qui régnait à Corinthe (où les faux apôtres se glorifiaient « selon la chair ») l’obligeait à affirmer sa valeur, non pas pour sa propre gloire (#Ga 6:14), mais pour contrecarrer le dangereux enseignement qui menaçait l’Église de Corinthe.
18 Puisqu’il en est plusieurs qui se glorifient selon la chair, je me glorifierai aussi.
19 Car vous supportez volontiers les insensés, vous qui êtes sages.
Les Corinthiens, écrit Paul avec ironie, ne devraient avoir aucun mal à supporter un « insensé » comme lui, puisqu’ils étaient eux-mêmes très sages (cf. #1Co 4:10)!
11:19-21 Paul s’exprime dans ces versets avec un sarcasme cinglant, comme il en a rarement employé dans ses lettres. L’adoption d’un tel ton démontre la gravité de la situation à Corinthe et révèle les préoccupations d’un pasteur digne de ce nom qui était jaloux de son troupeau.
20 Si quelqu’un vous asservit, si quelqu’un vous dévore, si quelqu’un s’empare de vous, si quelqu’un est arrogant, si quelqu’un vous frappe au visage, vous le supportez.
vous asservit. Ce verbe grec n’apparaît ailleurs dans le N.T. qu’en #Ga 2:4, où il est question de l’esclavage des Galates sous le joug des judaïsants. Les faux docteurs avaient spolié les Corinthiens de leur liberté en Christ (cf. #Ga 5:1).
vous dévore. Ou « fait de vous ses victimes ». Il s’agit probablement de l’exigence d’un soutien financier qu’imposaient les faux apôtres (le même verbe apparaît en #Lu 20: 47, où Jésus reproche aux pharisiens de dévorer les maisons des veuves).
s’empare de vous. Ce verbe est traduit par « je vous ai pris » en #2Co 12:16. Les faux docteurs tentaient d’attraper les Corinthiens comme l’on attrape du poisson dans un filet (cf. #Lu 5:5-6).
arrogant. Présomptueux, hautain et dominateur (#1Pi 5:3).
vous frappe au visage. Il n’est pas exclu que les faux apôtres soient allés jusqu’à malmener les Corinthiens physiquement, mais cette expression semble être employée plutôt dans un sens métaphorique (cf. #1Co 9:27). Frapper quelqu’un au visage était un signe d’irrespect et de mépris (cf. #1R 22: 24 ; #Lu 22: 64 ; #Ac 23: 2).
21 J’ai honte de le dire, nous avons montré de la faiblesse. Cependant, tout ce que peut oser quelqu’un, je parle en insensé, — moi aussi, je l’ose !
nous avons montré de la faiblesse. L’ironie mordante de Paul atteint son sommet lorsqu’il qualifie de « faiblesse » le fait qu’il n’a pas abusé des Corinthiens, contrairement aux faux docteurs (v. #2Co 11:20).
22 ¶ Sont-ils Hébreux ? Moi aussi. Sont-ils Israélites ? Moi aussi. Sont-ils de la postérité d’Abraham ? Moi aussi.
Sont-ils Hébreux … Israélites … de la postérité d’Abraham? À chacune de ces questions, Paul répond simplement et résolument: « Moi aussi » (cf. #Ph 3:5).
11:22-33 La plus complète des trois listes qui, dans cette lettre, font état des souffrances de Paul pour la cause de Christ (cf. #2Co 4:8-12 ; #2Co 6:4-10).
23 Sont-ils ministres de Christ ? — Je parle en homme qui extravague. — Je le suis plus encore : par les travaux, bien plus ; par les coups, bien plus ; par les emprisonnements, bien plus. Souvent en danger de mort,
Sont-ils ministres de Christ? Paul a déjà catégoriquement refusé de reconnaître cette qualité aux faux docteurs (v. #2Co 11:13), cependant, certains Corinthiens continuaient à les considérer comme tels. Il inclut donc cette opinion dans son raisonnement pour mieux démontrer par la suite que son ministère est en tout point supérieur au prétendu « ministère » des faux apôtres.
je parle en termes extravagants. À nouveau, Paul fait part de son malaise extrême à devoir se vanter de la sorte sous la pression des Corinthiens.
par les travaux … en danger de mort. Il s’agit ici d’un résumé des souffrances de Paul à cause de l’Évangile. Les versets suivants en fournissent des exemples précis, dont plusieurs ne se trouvent pas dans les Actes. Paul risqua souvent sa vie (#Ac 9:23, #Ac 9:29 ; #Ac 14: 5, #Ac 14:19-20 ; #Ac 17: 5 ; #Ac 21:30-32).
24 cinq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un,
quarante coups moins un. Le nombre maximal de coups qui pouvaient être légalement administrés était fixé à 40 en #De 25:1-3. Du temps de Paul, les Juifs l’avaient réduit à 39 afin d’éviter tout dépassement accidentel du nombre autorisé. Jésus avait annoncé que ses disciples auraient à souffrir de tels traitements (#Mt 10:17).
25 trois fois j’ai été battu de verges, une fois j’ai été lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit dans l’abîme.
battu de verges. Châtiment romain appliqué à l’aide de tiges flexibles liées entre elles (cf. #Ac 16:22-23).
une fois j’ai été lapidé. À Lystre (#Ac 14:19-20).
trois fois j’ai fait naufrage. Sans compter le naufrage lors de son transfert à Rome en tant que prisonnier (#Ac 27), qui n’avait pas encore eu lieu. Ses nombreux voyages en mer (cf. #Ac 9:30 ; #Ac 11:25-26 ; #Ac 13: 4, #Ac 13: 13 ; #Ac 14:25-26 ; #Ac 16: 11 ; #Ac 17:14-15 ; #Ac 18: 18, #Ac 18: 21) avaient largement fourni des occasions de naufrage.
un jour et une nuit dans l’abîme. Au moins l’un des naufrages eut lieu dans des circonstances si dramatiques que Paul passa une journée entière sur l’épave à attendre les secours.
26 Fréquemment en voyage, j’ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères.
faux frères. Ceux qui paraissent chrétiens mais qui ne le sont pas en réalité, notamment les faux docteurs (v. #2Co 11:13) et les judaïsants (#Ga 2:4).
11:26-27
en péril. Paul parle ici des difficultés inhérentes à ses fréquents voyages. Les « fleuves » et les « brigands » représentaient des risques majeurs pour les voyageurs de cette époque. Pour passer, par exemple, de Perge à Antioche de Pisidie (#Ac 13: 14), il fallait traverser la chaîne du Taurus, infestée de voleurs, ainsi que deux rivières réputées dangereuses pour leurs crues. L’apôtre fut en outre fréquemment confronté aux menaces de ses compatriotes (#Ac 9:23, #Ac 9:29 ; #Ac 13: 45 ; #Ac 14: 2, #Ac 14: 19 ; #Ac 17: 5 ; #Ac 18: 6, #Ac 18:12-16 ; #Ac 20: 3, #Ac 20: 19 ; #Ac 21:27-32) et, dans une moindre mesure, des « païens » (#Ac 16:16-40 ; #Ac 19:23-20:1).
27 J’ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité.
28 Et, sans parler d’autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Églises.
11:28-29 Le souci quotidien de Paul pour les Églises l’éprouvait bien plus que les souffrances physiques qu’il dut endurer. Les « faibles » (cf. #Ro 14 ; #1Co 8) dans la foi ou ceux qui venaient à tomber dans le péché lui causaient une douleur morale intense. Cf. #1Th 5:14.
29 Qui est faible, que je ne sois faible ? Qui vient à tomber, que je ne brûle ?
30 S’il faut se glorifier, c’est de ma faiblesse que je me glorifierai !
c’est de ma faiblesse que je me glorifierai. Il pouvait ainsi magnifier la puissance de Dieu qui était à l’œuvre dans sa vie (cf. #2Co 4:7 ; #Col 1:29 ; #2Ti 2:20-21).
31 Dieu, qui est le Père du Seigneur Jésus, et qui est béni éternellement, sait que je ne mens point ! …
Paul avait conscience que la longue liste de ses souffrances pouvait paraître invraisemblable, c’est pourquoi il en appela au témoignage de Dieu pour étayer ses paroles (cf. v. #2Co 11:10 ; #2Co 1:23 ; #Ro 1:9 ; #Ro 9:1 ; #Ga 1:20 ; #1Th 2:5, #1Th 2:10 ; #1Ti 2:7).
32 A Damas, le gouverneur du roi Arétas faisait garder la ville des Damascéniens, pour se saisir de moi ;
11:32-33 Paul cita son humiliante fuite de Damas (cf. #Ac 9:23-25) comme le couronnement de la faiblesse dont il se glorifiait (v. #2Co 11:30). Le récit des Actes désigne les Juifs hostiles à l’Évangile comme auteurs du complot contre la vie de Paul, tandis que l’apôtre nomme ici le gouverneur du roi nabatéen Arétas (9 av. J.-C. à 40 apr. J.-C.) comme responsable. De toute évidence, les Juifs excitèrent les autorités séculières contre Paul, comme ils le firent systématiquement par la suite (cf. #Ac 13: 50 ; #Ac 14: 2 ; #Ac 17: 13).
33 mais on me descendit par une fenêtre, dans une corbeille, le long de la muraille, et j’échappai de leurs mains.