NOUVEAU TESTAMENT
Luc 19 suite à 22 partiel
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
LUC 19 suite : 44 à 47
44 ils te détruiront, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas connu le temps où tu as été visitée.
ils te détruiront. Cette parole fut accomplie mot pour mot. Les Romains anéantirent complètement la ville, le temple, les maisons et les habitants. Les hommes, les femmes et les enfants furent brutalement exécutés par dizaines de milliers. Les rares survivants furent emmenés pour devenir victimes des jeux du cirque romains et des joutes de gladiateurs.
parce que tu n’as pas connu le temps où tu as été visitée. La destruction de Jérusalem était un acte de jugement divin parce que ses habitants avaient refusé de reconnaître et d’accepter leur Messie lorsqu’il était au milieu d’eux (cf. #Lu 20:13-16 ; #Jn 1:10-11).
Les vendeurs chassés du temple
irritation des sacrificateur
45 Il entra dans le temple, et il se mit à chasser ceux qui vendaient,
19:45-46
Cet incident est distinct de celui relaté en #Jn 2:14-16 et correspond à une deuxième intervention de Jésus. Le passage cité vient d’#Esa 56:7.
46 leur disant : Il est écrit : Ma maison sera une maison de prière. Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs.
47 Il enseignait tous les jours dans le temple. Et les principaux sacrificateurs, les scribes, et les principaux du peuple cherchaient à le faire périr ;
scribes. Principalement des pharisiens, qui étaient versés dans la loi et les traditions.
les principaux du peuple. Des notables juifs qui exerçaient une influence dans les affaires du temple. En introduisant son ministère dans le temple, Christ se plaça au cœur même de l’opposition contre lui.
cherchaient à le faire périr. Cf. #Lu 22:2 ; #Mt 26:3-4 ; #Jn 5:16-18 ; #Jn 7:1, #Jn 7:19, #Jn 7:25.
48 mais ils ne savaient comment s’y prendre, car tout le peuple l’écoutait avec admiration.
1 ¶ Un de ces jours-là, comme Jésus enseignait le peuple dans le temple et qu’il annonçait la bonne nouvelle, les principaux sacrificateurs et les scribes, avec les anciens, survinrent,
Un de ces jours-là. Certainement le mardi de la semaine de la Passion. L’entrée triomphale dans la ville eut lieu le dimanche, la purification du temple le lundi; les événements de ce ch. durent se dérouler le lendemain. Ils comprennent un certain nombre d’attaques contre Christ soigneusement coordonnées par les chefs religieux juifs.
principaux sacrificateurs … scribes … anciens. Chacun de ces groupes joua un rôle particulier dans les attaques qui suivirent. Ils étaient tous représentés au sein du sanhédrin, le conseil politique et religieux juif, ce qui permet de supposer que celui-ci s’était réuni pour orchestrer les attaques contre Jésus. Elles prirent la forme d’une série de questions destinées à le prendre en défaut.
2 et lui dirent : Dis-nous, par quelle autorité fais-tu ces choses, ou qui est celui qui t’a donné cette autorité ?
C’est la première de toute une série de questions pièges. Elle est posée par les principaux sacrificateurs, les scribes et les anciens, de toute évidence en tant que représentants du sanhédrin.
3 Il leur répondit : Je vous adresserai aussi une question. (20-4) Dites-moi,
4 le baptême de Jean venait-il du ciel, ou des hommes ?
5 Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux : Si nous répondons : Du ciel, il dira : Pourquoi n’avez-vous pas cru en lui ?
Pourquoi n’avez-vous pas cru? Jean avait témoigné de manière indiscutable que Jésus était le Messie. S’il était un prophète et que ses paroles étaient vraies, ils devaient croire son témoignage concernant Christ. D’un autre côté, si les pharisiens remettaient en cause la légitimité de Jean-Baptiste ou niaient son autorité en tant que prophète de Dieu, ils commettaient une erreur politique désastreuse. Très populaire parmi le peuple, Jean était considéré comme un martyr d’Hérode, roi méprisé et détesté. La remise en cause de l’autorité de Jean n’aurait été rien de moins qu’une attaque contre un héros national. Ils étaient plus avisés que cela et n’avaient dès lors d’autre choix que de plaider l’ignorance (v. #Lu 20:7).
6 Et si nous répondons : Des hommes, tout le peuple nous lapidera, car il est persuadé que Jean était un prophète.
7 Alors ils répondirent qu’ils ne savaient d’où il venait.
8 Et Jésus leur dit : Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses.
Moi non plus, je ne vous dirai pas. Jésus dévoila l’hypocrisie de leur question et mit en lumière leurs calculs malintentionnés. Cela ne valait pas la peine de leur révéler la vérité (cf. #Mt 7:6).
Parabole des vignerons
La pierre de l'angle
9 ¶ Il se mit ensuite à dire au peuple cette parabole : Un homme planta une vigne, l’afferma à des vignerons, et quitta pour longtemps le pays.
au peuple. Luc est le seul à noter que la parabole fut adressée à l’ensemble du peuple et non seulement aux chefs religieux.
10 Au temps de la récolte, il envoya un serviteur vers les vignerons, pour qu’ils lui donnent une part du produit de la vigne. Les vignerons le battirent, et le renvoyèrent à vide.
11 Il envoya encore un autre serviteur ; ils le battirent, l’outragèrent, et le renvoyèrent à vide.
12 Il en envoya encore un troisième ; ils le blessèrent, et le chassèrent.
13 Le maître de la vigne dit : Que ferai-je ? J’enverrai mon fils bien-aimé ; peut-être auront-ils pour lui du respect.
fils bien-aimé. Luc et Marc reprennent tous deux cette expression qui indique clairement que le fils de la parabole représente Christ.
14 Mais, quand les vignerons le virent, ils raisonnèrent entre eux, et dirent : Voici l’héritier ; tuons-le, afin que l’héritage soit à nous.
15 Et ils le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent. Maintenant, que leur fera le maître de la vigne ?
16 Il viendra, fera périr ces vignerons, et il donnera la vigne à d’autres. Lorsqu’ils eurent entendu cela, ils dirent : A Dieu ne plaise !
fera périr ces vignerons. Il s’agit vraisemblablement d’une allusion à la destruction de Jérusalem.
A Dieu ne plaise! Luc seul fait mention de cette réaction hostile de la part de la foule. La réponse suggère qu’ils comprirent fort bien le sens de la parabole.
17 Mais, jetant les regards sur eux, Jésus dit : Que signifie donc ce qui est écrit : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle ?
Une citation de #Ps 118:22.
18 Quiconque tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé.
Quiconque tombera … sur qui elle tombera. Cette expression est une citation de #Esa 8:13-15, qui parle de l’Eternel. Comme tant d’autres passages de l’A.T. qui s’appliquent à Christ, celui-ci prouve qu’il était l’Eternel incarné.
19 Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchèrent à mettre la main sur lui à l’heure même, mais ils craignirent le peuple. Ils avaient compris que c’était pour eux que Jésus avait dit cette parabole.
Questions captieuses proposées à Jésus sur le tribut à César
La résurrection
20 ¶ Ils se mirent à observer Jésus ; et ils envoyèrent des gens qui feignaient d’être justes, pour lui tendre des pièges et saisir de lui quelque parole, afin de le livrer au magistrat et à l’autorité du gouverneur.
envoyèrent des gens. Le fait que les chefs religieux juifs recouraient à de telles tactiques permet de mesurer le degré de leur exaspération. Ils ne réussissaient à trouver aucun motif légitime pour l’accuser (cf. #Lu 6:7 ; #Lu 11:53-54 ; #Mt 22:15 ; #Mt 26:59-60).
gouverneur. Pilate, qui était arrivé en ville en vue de la Pâque et de la fête des pains sans levain.
21 Ces gens lui posèrent cette question : Maître, nous savons que tu parles et enseignes droitement, et que tu ne regardes pas à l’apparence, mais que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité.
22 Nous est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ?
Ce fut la deuxième question piège, posée par les pharisiens et les hérodiens (#Mr 12:13).
23 Jésus, apercevant leur ruse, leur répondit:
24 (20-23) Montrez-moi un denier. (20-24) De qui porte-t-il l’effigie et l’inscription ? De César, répondirent-ils.
De qui porte-t-il l’effigie. L’effigie qui figurait sur le denier était l’une des raisons principales pour lesquelles les Juifs regimbaient contre le tribut. Ils y voyaient non seulement une violation du commandement qui interdisait des images taillées, mais une offense plus grave encore : comme l’empereur revendiquait pour lui le statut divin, ils assimilaient le paiement de l’impôt, effectué avec ces pièces, à un culte interdit par la loi. Beaucoup considéraient cela comme un acte d’idolâtrie particulièrement choquant.
25 Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.
Rendez donc à César. Christ reconnaît par-là que tous les citoyens ont certaines obligations à l’égard de l’Etat séculier et qu’ils en ont d’autres à l’égard de Dieu. Ses paroles établissent aussi une distinction sans équivoque entre les deux domaines.
26 Ils ne purent rien reprendre dans ses paroles devant le peuple ; mais, étonnés de sa réponse, ils gardèrent le silence.
27 ¶ Quelques-uns des sadducéens, qui disent qu’il n’y a point de résurrection, s’approchèrent, et posèrent à Jésus cette question:
28 Maître, voici ce que Moïse nous a prescrit : Si le frère de quelqu’un meurt, ayant une femme sans avoir d’enfants, son frère épousera la femme, et suscitera une postérité à son frère.
son frère épousera la femme. D’après la loi sur le lévirat de #De 25:5.
29 Or, il y avait sept frères. Le premier se maria, et mourut sans enfants.
30 Le second et le troisième épousèrent la veuve ;
31 il en fut de même des sept, qui moururent sans laisser d’enfants.
32 Enfin, la femme mourut aussi.
33 A la résurrection, duquel d’entre eux sera-t-elle donc la femme ? Car les sept l’ont eue pour femme.
C’est la troisième question destinée à mettre Jésus en difficulté, et elle est posée par les sadducéens (v. #Lu 20:27). #Mt 22:34-40 et #Mr 12:28-34 mentionnent une dernière question, posée par un scribe, que Luc n’inclut pas dans son récit.
34 Jésus leur répondit : Les enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris ;
35 mais ceux qui seront trouvés dignes d’avoir part au siècle à venir et à la résurrection des morts ne prendront ni femmes ni maris.
36 Car ils ne pourront plus mourir, parce qu’ils seront semblables aux anges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils de la résurrection.
semblables aux anges. Comparables aux anges en ce qu’ils seront éternel et ne se reproduisent pas.
37 Que les morts ressuscitent, c’est ce que Moïse a fait connaître quand, à propos du buisson, il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob.
à propos du buisson. Voir #Ex 3:1-4:17. Dans ce passage, Dieu se révèle à Moïse comme le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Il ne dit pas qu’il était leur Dieu, mais bien, qu’il est leur Dieu. Cette manière de parler indiquait que leur existence ne s’était pas arrêtée à leur mort.
38 Or, Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants ; car pour lui tous sont vivants.
pour lui tous sont vivants. Luc est le seul à retenir cette phrase. Qu’ils aient quitté leur corps terrestre ou non, les hommes vivent toujours, et ils vivront pour l’éternité. Personne n’est annihilé dans la mort (cf. #Jn 5:28-30).
39 ¶ Quelques-uns des scribes, prenant la parole, dirent : Maître, tu as bien parlé.
Maître, tu as bien parlé. Christ avait présenté un argument probant en faveur de la résurrection des morts. Sur ce sujet, les pharisiens lui donnaient raison contre les sadducéens. En dépit de leurs haines vis-à-vis de Christ, ces scribes étaient satisfaits de sa réponse.
40 Et ils n’osaient plus lui faire aucune question.
ils n’osaient plus lui poser aucune question. A chaque nouvelle réponse de Jésus, il apparaissait de plus en plus clair que sa compréhension des choses et son autorité étaient bien supérieures à celles des scribes et des pharisiens. Cf. #Mt 22:46 ; #Mr 12:34.
De qui le Christ est-il fils ?
41 Jésus leur dit : Comment dit-on que le Christ est fils de David ?
20:41-44
Une fois que les chefs religieux ont cessé de l’interroger, Christ renverse les rôles et les questionne à son tour.
42 David lui-même dit dans le livre des Psaumes : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite,
Une citation de #Ps 110:1.
43 Jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.
44 David donc l’appelle Seigneur ; comment est-il son fils ?
Les scribes censurés par Jésus
45 Tandis que tout le peuple l’écoutait, il dit à ses disciples:
46 Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener en robes longues, et à être salués dans les places publiques ; qui recherchent les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les festins ;
47 qui dévorent les maisons des veuves, et qui font pour l’apparence de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement.
1 ¶ Jésus, ayant levé les yeux, vit les riches qui mettaient leurs offrandes dans le tronc.
le tronc. Treize coffres avec un couvercle en forme d’entonnoir se trouvaient dans le parvis des femmes. Chacun d’eux était porteur d’une étiquette et consacré à un usage particulier ; les dons étaient offerts en conséquence.
2 Il vit aussi une pauvre veuve, qui y mettait deux petites pièces.
une pauvre veuve. La formulation grecque véhicule l’idée d’une extrême pauvreté. Cette femme, qui vivait dans la misère, était davantage qualifiée pour bénéficier d’un don que pour en offrir un.
petites pièces. Les pièces les plus petites (grec lepton) en circulation dans la région à cette époque. Son offrande valait à peine le quart d’un as (qui était le salaire d’une heure de travail), mais elle représentait toutes ses ressources (v. #Lu 21:4).
3 Et il dit : Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres ;
a mis plus. Compte tenu de ses possibilités ; c’était ce qui avait le plus de valeur aux yeux de Dieu.
4 car c’est de leur superflu que tous ceux-là ont mis des offrandes dans le tronc, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu’elle avait pour vivre.
de leur superflu. Leur offrande ne leur coûtait aucun sacrifice.
La destruction de Jérusalem et
l'avènement du fils de l'homme
5 ¶ Comme quelques-uns parlaient des belles pierres et des offrandes qui faisaient l’ornement du temple, Jésus dit:
en offrande. Les personnes riches offraient au temple des sculptures en or, des plaques dorées et d’autres trésors. Hérode avait offert un cep de vigne avec des grappes de raisins tout en or, haut de près de 2 mètres. Les dons étaient présentés sur les murs et suspendus au-dessus du portique. Ils constituaient une collection de trésors inimaginables, tous pillés par les Romains lors de la destruction du temple (v. #Lu 21:6).
6 Les jours viendront où, de ce que vous voyez, il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.
7 Ils lui demandèrent : Maître, quand donc cela arrivera-t-il, et à quel signe connaîtra-t-on que ces choses vont arriver ?
8 Jésus répondit : Prenez garde que vous ne soyez séduits. Car plusieurs viendront en mon nom, disant : C’est moi, et le temps approche. Ne les suivez pas.
Ne les suivez pas. Cf. #Lu 17:23.
9 Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne soyez pas effrayés, car il faut que ces choses arrivent premièrement. Mais ce ne sera pas encore la fin.
10 Alors il leur dit : Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume ;
11 il y aura de grands tremblements de terre, et, en divers lieux, des pestes et des famines ; il y aura des phénomènes terribles, et de grands signes dans le ciel.
signes dans le ciel. Les passages parallèles de #Mt 24:7 et #Mr 13:8 omettent cette expression. #Lu 21:25.
12 Mais, avant tout cela, on mettra la main sur vous, et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous mènera devant des rois et devant des gouverneurs, à cause de mon nom.
13 Cela vous arrivera pour que vous serviez de témoignage.
pour que vous serviez de témoignage. Les épreuves sont autant d’occasions à saisir (#Ja 1:2-4), et la persécution est souvent l’occasion de donner du poids à un témoignage.
14 Mettez-vous donc dans l’esprit de ne pas préméditer votre défense ;
15 car je vous donnerai une bouche et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront résister ou contredire.
16 Vous serez livrés même par vos parents, par vos frères, par vos proches et par vos amis, et ils feront mourir plusieurs d’entre vous.
17 Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom.
18 Mais il ne se perdra pas un cheveu de votre tête ;
pas un de vos cheveux. Cf. v. #Lu 21:16. Il ne s’agit pas ici d’une promesse de préserver leur vie physique, mais d’une garantie qu’ils ne seront pas perdus pour l’éternité. Dieu lui-même protège souverainement les siens.
19 par votre persévérance vous sauverez vos âmes.
Ce v. renvoie à l’aspect final du salut, à savoir la glorification.
Exhortation à la vigilance
20 ¶ Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées, sachez alors que sa désolation est proche.
Jérusalem investie par des armées. Une comparaison avec #Mt 24:15-16 et #Mr 13:14 suggère que ce signe est étroitement associé à « l’abomination de la désolation » Le signe du siège de Jérusalem s’accomplit en partie en 70 apr. J.-C., mais son accomplissement final est encore à venir.
21 Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes, que ceux qui seront au milieu de Jérusalem en sortent, et que ceux qui seront dans les champs n’entrent pas dans la ville.
22 Car ce seront des jours de vengeance, pour l’accomplissement de tout ce qui est écrit.
vengeance. Une juste rétribution de Dieu contre le péché.
23 Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Car il y aura une grande détresse dans le pays, et de la colère contre ce peuple.
24 Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis.
les temps des nations. Cette expression est propre à Luc. Elle englobe l’époque qui va de l’exil d’Israël (vers 586 av. J.-C., à Babylone ; cf. #2R 25) à son rétablissement dans le royaume (#Ap 20:1-6). Cette période est celle de la domination ou de la menace à l’égard de Jérusalem par les non-Juifs, selon la volonté de Dieu. Elle se caractérise aussi par de grands privilèges spirituels accordés aux nations non juives (cf. #Esa 66:12 ; #Mal 1:11 ; #Mt 24:14 ; #Mr 13:10).
25 Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots,
Il y aura des signes. Les signes et les miracles célestes décrits ici précèdent immédiatement le retour de Christ.
26 les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre ; car les puissances des cieux seront ébranlées.
27 Alors on verra le Fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire.
venant. Citation de #Da 7:13. Cf. #2Th 1:7-10 ; #Ap 19:11-16.
28 Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche.
levez vos têtes. Les tribulations et les signes terribles qui marquent la fin des temps engendrent une attente fervente, la joie et un sentiment de triomphe dans le cœur des vrais croyants.
délivrance. L’accomplissement final de la rédemption, qui surviendra lorsque les rachetés seront avec Christ pour toujours.
29 ¶ Et il leur dit une comparaison : Voyez le figuier, et tous les arbres.
30 Dès qu’ils ont poussé, vous connaissez de vous-mêmes, en regardant, que déjà l’été est proche.
31 De même, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le royaume de Dieu est proche.
32 Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n’arrive.
33 Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.
34 Prenez garde à vous-mêmes, de crainte que vos cœurs ne s’appesantissent par les excès du manger et du boire, et par les soucis de la vie, et que ce jour ne vienne sur vous à l’improviste ;
ce jour. C’est-à-dire le jour du retour de Jésus. A chaque mention de son retour, Christ recommande de se tenir prêt (cf. #Lu 12:37-40 ; #Mt 25:13 ; #Mr 13:33-37).
35 car il viendra comme un filet sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre.
36 Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d’échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l’homme.
vous ayez la force. D’autres manuscrits portent « vous soyez jugés dignes ».
37 Pendant le jour, Jésus enseignait dans le temple, et il allait passer la nuit à la montagne appelée montagne des oliviers.
Pendant le jour. Durant cette dernière semaine à Jérusalem.
38 Et tout le peuple, dès le matin, se rendait vers lui dans le temple pour l’écouter.
1 ¶ La fête des pains sans levain, appelée la Pâque, approchait.
appelée la Pâque. La Pâque durait une journée, et elle était immédiatement suivie de la fête des pains sans levain (#Lé 23:5-6). Cette période de fête dans so3 ensemble pouvait être appelée indifféremment de l’un ou l’autre nom (cf. v. #Lu 22:7).
2 Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient les moyens de faire mourir Jésus ; car ils craignaient le peuple.
car ils craignaient le peuple. C’est pourquoi ils complotaient dans le secret et espéraient se débarrasser de Jésus après la Pâque, lorsqu’une grande partie de la foule aurait quitté Jérusalem (cf. v. #Lu 22:6 ; #Mt 26:4-5 ; #Mr 14:1-2). Mais les événements se déroulèrent selon le plan de Dieu et non le leur.
3 Or, Satan entra dans Judas, surnommé Iscariot, qui était du nombre des douze.
Satan entra. Judas était sous la possession de Satan lui-même. Satan a visiblement pris son contrôle à deux occasions : une première fois juste avant qu’il ne conclue un accord secret avec les principaux sacrificateurs, puis lors du dernier repas du Seigneur dans la chambre haute (#Jn 13:27), juste avant qu’il ne fasse effectivement acte de trahison.
4 Et Judas alla s’entendre avec les principaux sacrificateurs et les chefs des gardes, sur la manière de le leur livrer.
chefs des gardes. Il s’agit des gardiens du temple, une force de sécurité composée de Lévites.
5 Ils furent dans la joie, et ils convinrent de lui donner de l’argent.
ils convinrent de lui donner de l’argent. #Mt 26:15 précise le montant de sa rémunération: trente pièces d’argent, le prix d’un esclave (#Ex 21:32).
6 Après s’être engagé, il cherchait une occasion favorable pour leur livrer Jésus à l’insu de la foule.
Célébration de la Pâque et institution de la sainte cène
7 ¶ Le jour des pains sans levain, où l’on devait immoler la Pâque, arriva,
Le jour des pains sans levain. C’est-à-dire le premier jour de la fête. Les personnes venant de Galilée célébraient la Pâque le jeudi soir, et les agneaux pour leur repas étaient tués l’après-midi de cette journée. Jésus et ses disciples prirent le repas de la Pâque ce soir-là, après le coucher du soleil (le commencement officiel de la Pâque). Les Judéens suivaient le même ordre de célébration, mais avec un jour de décalage, le vendredi soir.
8 et Jésus envoya Pierre et Jean, en disant : Allez nous préparer la Pâque, afin que nous la mangions.
Pierre et Jean. Luc est le seul à les identifier.
Allez … préparer. Ce n’était pas une tâche facile : ils devaient faire sacrifier l’agneau pascal et s’occuper des préparatifs du repas pour treize personnes (v. #Lu 22:14). Toutefois, il semble que Jésus avait déjà pris personnellement certaines dispositions concernant ce repas ; de plus, le propriétaire de la chambre haute se chargea d’un certain nombre de détails à leur place.
9 Ils lui dirent : Où veux-tu que nous la préparions ?
10 Il leur répondit : Voici, quand vous serez entrés dans la ville, vous rencontrerez un homme portant une cruche d’eau ; suivez-le dans la maison où il entrera,
un homme portant une cruche d’eau. Probablement l’une de ses tâches en vue de la préparation du repas. Normalement, cette corvée incombait aux femmes, c’est pourquoi un homme avec une cruche ne passait pas inaperçu. Il est fort peu probable qu’il se soit agi d’un signal convenu par avance ; le fait que Jésus connaissait l’occupation exacte de l’homme au moment précis où les disciples arriveraient doit plutôt être attribué à son omniscience divine.
11 et vous direz au maître de la maison: Le maître te dit : Où est le lieu où je mangerai la Pâque avec mes disciples ?
12 Et il vous montrera une grande chambre haute, meublée : c’est là que vous préparerez la Pâque.
une grande chambre haute, meublée. De nombreuses pièces de ce type pouvaient être louées à Jérusalem par les pèlerins pour la célébration des fêtes. L’ameublement comprenait certainement tous les ustensiles nécessaires à la préparation et au service d’un repas.
13 Ils partirent, et trouvèrent les choses comme il le leur avait dit ; et ils préparèrent la Pâque.
14 L’heure étant venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui.
L’heure étant venue. L’heure du coucher du soleil qui marquait le début officiel de la Pâque.
se mit à table. En position semi-allongée.
15 Il leur dit : J’ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir ;
J’ai désiré vivement. Cf. #Jn 13:1. Il voulait les préparer à ce qui allait suivre.
16 car, je vous le dis, je ne la mangerai plus, jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu.
accomplie. La mort de Christ, le lendemain, accomplit le symbolisme du repas de la Pâque, qui était à la fois un mémorial en souvenir de la délivrance vécue en Egypte et un type prophétique du sacrifice de Christ.
17 Et, ayant pris une coupe et rendu grâces, il dit : Prenez cette coupe, et distribuez-la entre vous ;
ayant pris une coupe. Luc mentionne deux coupes (cf. v. #Lu 22:20). Le seder (rituel) de la Pâque comportait quatre coupes de vin mêlé d’eau. Cette coupe (la coupe d’actions de grâces) était la première des quatre et précéda l’institution de la cène. Elle marquait la fin du temps où Jésus mangeait et buvait avec ses disciples et, en particulier, prenait la Pâque avec eux (v. #Lu 22:18 ; cf. #Lu 5:34-35 ; #Mt 9:15 ; #Mt 26:29).
18 car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne, jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu.
19 Ensuite il prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi.
Ceci est mon corps. Le pain représentait le corps de Christ (cf. #Lu 8:11, « la semence, c’est la parole de Dieu », ainsi que le v. 20). L’usage d’expressions métaphoriques était typique de l’hébreu. Aucun miracle de transsubstantiation n’est suggéré ici ; d’ailleurs, les disciples ne pouvaient manquer de comprendre la dimension symbolique de l’affirmation de Christ. En effet, ils voyaient devant eux son corps physique, qui n’était pas encore rompu.
faites ceci. Jésus établit ainsi une ordonnance relative au culte.
en mémoire de moi. La Pâque préfigurait le sacrifice de Christ, qui était encore à venir ; Jésus transforma le rituel pascal en une cérémonie tout à fait différente : un mémorial de sa mort rédemptrice.
20 Il prit de même la coupe, après le souper, et la leur donna, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous.
prit … la coupe. La coupe de la bénédiction, la troisième des quatre qui faisaient partie de la célébration de la Pâque.
après le souper. Cf. #1Co 11:25. Ces deux vv. ont une formulation quasiment identique. Paul déclare qu’il tient ses informations sur cet événement du Seigneur lui-même (#1Co 11:23).
Cette coupe est la nouvelle alliance. Il est clair que la coupe ne faisait que représenter la nouvelle alliance.
21 ¶ Cependant voici, la main de celui qui me livre est avec moi à cette table.
la main de celui qui me livre est avec moi. Luc regroupe les divers détails du dernier repas du Seigneur par sujet, plutôt que de les présenter de manière chronologique. Matthieu et Marc placent l’avertissement de Jésus concernant la trahison avant le partage du pain et du vin, tandis que Luc le situe après. Jean est le seul à mentionner le départ de Judas (#Jn 13:30), mais il ne dit rien à propos du pain et de la coupe. Il est par conséquent difficile de déterminer, en comparant les divers récits, si Judas est parti avant ou après l’institution de la cène. Cependant, d’après les termes employés par Luc, il semble que Judas ait pris part à l’événement. S’il était effectivement présent à ce moment, son hypocrisie et son crime en sont d’autant plus abjects (cf. #1Co 11:27-30).
22 Le Fils de l’homme s’en va selon ce qui est déterminé. Mais malheur à l’homme par qui il est livré !
selon ce qui est déterminé. Dieu exerçait une maîtrise souveraine sur tous les détails de la crucifixion de Christ, qui s’inscrivaient parfaitement dans son plan éternel. Cf. #Ac 2:23 ; #Ac 4:26-28.
Mais malheur. Le fait que la trahison de Judas faisait partie du plan divin ne décharge pas pour autant celui-ci de la culpabilité d’un crime qu’il a commis en toute conscience. La souveraineté de Dieu n’excuse jamais la culpabilité de l’homme.
23 Et ils commencèrent à se demander les uns aux autres qui était celui d’entre eux qui ferait cela.
Qui est le plus grand ?
24 Il s’éleva aussi parmi les apôtres une contestation : lequel d’entre eux devait être estimé le plus grand ?
une contestation. Cf. #Lu 9:46 ; #Mt 20:20-24. Elle fut peut-être à l’origine de l’épisode où Jésus lava les pieds de ses disciples (#Jn 13:1-20). Cet incident révèle l’importance du thème de la grandeur dans l’esprit des disciples, mais aussi leur manque de compréhension de tout ce que Jésus leur avait enseigné.
25 Jésus leur dit : Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs.
bienfaiteurs. Cf. #Mt 20:25. Les rois païens en Egypte et en Syrie portaient ce titre, même s’il correspondait rarement à la réalité. Il devait les faire passer pour les héros de leur peuple, mais il sonnait de façon terriblement condescendante, du fait que tant de « bienfaiteurs » étaient en réalité d’impitoyables tyrans.
26 Qu’il n’en soit pas de même pour vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert.
celui qui sert. Cf. #Mt 20:26-28. Il s’agit ici sans aucun doute d’une allusion au lavement des pieds des disciples. Christ lui-même a donné l’exemple d’un vrai serviteur tout au long de son ministère (v. #Lu 22:27 ; cf. #Ph 2:5-8).
27 Car quel est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.
28 Vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes épreuves ;
mes épreuves. La vie et le ministère de Christ ont été marqués par la tentation (#Lu 4:1-13), les difficultés (#Lu 9:58), la douleur (#Lu 19:41) et l’agonie (#Lu 22:44), sans parler des souffrances de la croix qu’il savait être devant lui.
29 c’est pourquoi je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur,
je dispose du royaume en votre faveur. Christ confirma l’attente qu’avaient les disciples d’un royaume terrestre à venir. Même s’ils se trompaient quant au moment de sa venue et quant à la manière dont il serait établi, ils avaient sa promesse qu’un tel royaume verrait le jour et qu’ils y joueraient un rôle important (v. #Lu 22:30 ; cf. #Mt 19:28).
30 afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes, pour juger les douze tribus d’Israël.
juger les douze tribus d’Israël. Le langage employé dans ce passage permet de le considérer comme une promesse qui trouvera son accomplissement lors du millénium.
31 Le Seigneur dit : Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment.
Simon, Simon. La répétition du nom (cf. #Lu 10:41 ; #Ac 9:4) indique un avertissement grave et pressant. C’était Christ lui-même qui avait remplacé le nom de Simon par celui de Pierre (#Lu 6:14); cette fois-ci, cependant, il appelle son disciple par son ancien nom. Il lui reprochait une attitude charnelle caractérisée par un excès de confiance en soi et voulait peut-être rendre sa critique plus percutante. Le contexte suggère aussi que Pierre s’était fait entendre lors de l’incident du v. 24.
Satan vous a réclamés. Inclus parmi les paroles adressées à Pierre, cet avertissement englobait cependant tous les disciples.
cribler comme le froment. L’image est appropriée. Elle suggère que de telles épreuves, même si elles perturbent et déplaisent, entraînent une indispensable épuration.
32 Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères.
j’ai prié pour toi. Le pronom est ici au singulier (contrairement au v. 31). Jésus a évidemment prié pour eux tous (#Jn 17:6-19), mais Pierre est ici personnellement assuré aussi bien des prières du Maître en sa faveur que de sa victoire finale. Il est même invité à devenir une source d’encouragement pour les autres.
afin que ta foi ne défaille point. Pierre lui-même a misérablement échoué, mais sa foi, elle, n’a jamais été vaincue (cf. #Jn 21:18-19).
33 Seigneur, lui dit Pierre, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort.
34 Et Jésus dit : Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd’hui que tu n’aies nié trois fois de me connaître.
nié. Cette prédiction du reniement de Pierre fut prononcée de toute évidence dans la chambre haute (cf. #Jn 13:38). #Mt 26:34 et #Mr 14:30 mentionnent un second incident quasiment identique, qui eut lieu sur le mont des Oliviers, sur le chemin de Gethsémané (cf. #Mt 26:30 ; #Mr 14:26).
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