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ANCIEN TESTAMENT

GENÈSE 13 à 18 partiel

 

 GENÈSE 13 : 1 À 18

  

1 ¶  Abram remonta d’Egypte vers le midi, lui, sa femme, et tout ce qui lui appartenait, et Lot avec lui.

 13:1-4 Il est significatif qu’après l’épisode désastreux en Egypte Abram soit retourné à l’endroit où il avait érigé un autel et ait à nouveau adoré (voir #Ge 12:8).

 2  Abram était très riche en troupeaux, en argent et en or.

 3  Il dirigea ses marches du midi jusqu’à Béthel, jusqu’au lieu où était sa tente au commencement, entre Béthel et Aï,

 4  au lieu où était l’autel qu’il avait fait précédemment. Et là, Abram invoqua le nom de l’Eternel.

 5 ¶  Lot, qui voyageait avec Abram, avait aussi des brebis, des bœufs et des tentes.

 des brebis, des bœufs. Dans l’Antiquité, on déterminait votre richesse non par le terrain que vous possédiez, mais par le nombre de têtes de votre cheptel et la quantité d’argent, d’or et de bijoux dont vous disposiez (cf. v. #Ge 13:2 ; #Job 1:1-3).

 6  Et la contrée était insuffisante pour qu’ils demeurassent ensemble, car leurs biens étaient si considérables qu’ils ne pouvaient demeurer ensemble.

 13:6-7 Ce conflit n’est pas surprenant, compte tenu de leur promiscuité et du nombre limité de pâturages. Oncle et neveu s’étaient tous deux fortement enrichis au cours de leur lent voyage d’Ur via Charan et l’Egypte jusque dans la région de Béthel-Aï.

 7  Il y eut querelle entre les bergers des troupeaux d’Abram et les bergers des troupeaux de Lot. Les Cananéens et les Phérésiens habitaient alors dans le pays.

 Phérésiens. Une tribu cananéenne. Cf. #Ge 34:30 ; #De 7:1 ; #Jug 1:4 ; #Jug 3:5-6 ; #1R 9:20-21 ; #Esd 9:1.

 8  Abram dit à Lot : Qu’il n’y ait point, je te prie, de dispute entre moi et toi, ni entre mes bergers et tes bergers ; car nous sommes frères.

 nous sommes frères. La manière dont Abram résolut le conflit surgi entre eux révèle un patriarche différent de celui que nous avions vu en Egypte; son attitude n’est plus égoïste. Sans se prévaloir de ses droits en tant qu’aîné, il laissa le choix à son neveu Lot.

 9  Tout le pays n’est-il pas devant toi ? Sépare-toi donc de moi : si tu vas à gauche, j’irai à droite ; si tu vas à droite, j’irai à gauche.

 Tout le pays n’est-il pas devant toi? Abram pria Lot de choisir (vv. #Ge 13:10-11) un endroit pour sa famille et son bétail, lui-même acceptant ce qui resterait. Cela permit sans doute de rétablir son intégrité et sa réputation aux yeux de ses serviteurs.

 10 ¶  Lot leva les yeux, et vit toute la plaine du Jourdain, qui était entièrement arrosée. Avant que l’Eternel eût détruit Sodome et Gomorrhe, c’était, jusqu’à Tsoar, comme un jardin de l’Eternel, comme le pays d’Egypte.

 Avant que l’Eternel ait détruit Sodome et Gomorrhe. Comme Moïse écrivit la Genèse 700 ans après l’entrée d’Abram en Canaan, la destruction par Dieu de cette région (#Ge 19:23-29) était déjà ancienne, de sorte qu’il ne restait plus aucun signe de sa richesse agricole.

 comme un jardin de l’Eternel, comme le pays d’Egypte. Le recours à cette double comparaison pour décrire la plaine du Jourdain et les prairies qui, de chaque côté du fleuve, attiraient tant Lot, souligne son caractère luxuriant et fertile. En lisant ce passage aux Israélites sur le point d’entrer en Canaan et en comparant la plaine au jardin d’Eden, Moïse renvoyait ses auditeurs et lecteurs à la description que Dieu en avait faite (#Ge 2:8-15). En la comparant à une région bien connue et bien irriguée d’Egypte, il les renvoyait à un endroit qu’ils avaient probablement bien connu pendant leur séjour en Egypte.

 Tsoar. Cf. #Ge 14:2. Une ville située au sud de la mer Morte dont le nom signifie « petitesse » (voir #Ge 19:20, #Ge 19:22).

 11  Lot choisit pour lui toute la plaine du Jourdain, et il s’avança vers l’orient. C’est ainsi qu’ils se séparèrent l’un de l’autre.

 13:11-12 Un choix excellent  bien qu’égoïste - du point de vue du monde, mais désastreux d’un point de vue spirituel car il l’entraîna dans la méchanceté de Sodome (v. #Ge 13:13).

 12  Abram habita dans le pays de Canaan ; et Lot habita dans les villes de la plaine, et dressa ses tentes jusqu’à Sodome.

 13  Les gens de Sodome étaient méchants, et de grands pécheurs contre l’Eternel.

 Les gens de Sodome étaient méchants. Les décisions de Lot le rapprochèrent dangereusement de ces villes dont les noms seraient à jamais liés à la perversion et à la méchanceté. Leurs mauvaises actions sont décrites au ch. #Ge 19.

 14 ¶  L’Eternel dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui : Lève les yeux, et, du lieu où tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l’orient et l’occident ;

 13:14-17 Après le départ de Lot, l’Eternel réaffirma son alliance avec Abram (#Ge 12:1-3). D’une manière saisissante et nette, il lui donna à perpétuité le pays (vv. #Ge 13:14, #Ge 13:17: ordre de le « regarder » puis le « parcourir » dans tous les sens), à lui et à ses descendants, et promit qu’ils seraient innombrables (v. #Ge 13:16: comme « la poussière »).

 15  car tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à ta postérité pour toujours.

 16  Je rendrai ta postérité comme la poussière de la terre, en sorte que, si quelqu’un peut compter la poussière de la terre, ta postérité aussi sera comptée.

 17  Lève-toi, parcours le pays dans sa longueur et dans sa largeur ; car je te le donnerai.

 18  Abram leva ses tentes, et vint habiter parmi les chênes de Mamré, qui sont près d’Hébron. Et il bâtit là un autel à l’Eternel.

 chênes de Mamré. Un grand bosquet appartenant à Mamré, l’Amoréen (#Ge 14:13), situé à environ 30 km de Jérusalem, à Hébron. Hébron est à environ 1000 m au-dessus de la Méditerranée.

 bâtit là un autel. Cf. v. #Ge 13:4 ; #Ge 12:7-8. Il fut consacré à l’adoration de Dieu. 

  

GENÈSE 14 : 1 À 24

 

 1 ¶  Dans le temps d’Amraphel, roi de Schinear, d’Arjoc, roi d’Ellasar, de Kedorlaomer, roi d’Elam, et de Tideal, roi de Gojim,

14:1-12 Attaquer, conquérir et soumettre d’autres rois et districts, tout cela était activité courante dans le Croissant Fertile à l’époque d’Abraham. Ces régions couvraient un territoire allant de Schinear, à l’est (région de Babylone en Mésopotamie), au sud de la mer Salée (mer Morte), en passant par la plaine du Jourdain, le pays de Moab, le sud-ouest de la mer Morte et les montagnes de Séir (plus tard Edom). Les Amalécites n’existaient pas au temps d’Abraham (cf. #Ge 36:12), mais bien lorsque Moïse écrivit. Les Amoréens disséminés dans cette région devinrent des Cananéens. Lorsque des Etats vassaux pensaient pouvoir rejeter en toute impunité le joug de leur suzerain, ils se rebellèrent en ne payant pas le tribut fixé et attendaient la riposte militaire. Cette fois-là, la rébellion entraîna une importante expédition du roi Kedorlaomer et de ses alliés (vv. #Ge 14:5-7); lors de la bataille contre Sodome, Gomorrhe et leurs alliés qui s’ensuivit (vv. #Ge 14:8-10), les vassaux firent de mauvais calculs et perdirent. Lot, qui résidait alors à Sodome, fut fait prisonnier.

2  il arriva qu’ils firent la guerre à Béra, roi de Sodome, à Birscha, roi de Gomorrhe, à Schineab, roi d’Adma, à Schémeéber, roi de Tseboïm, et au roi de Béla, qui est Tsoar.

3  Ces derniers s’assemblèrent tous dans la vallée de Siddim, qui est la mer Salée.

4  Pendant douze ans, ils avaient été soumis à Kedorlaomer ; et la treizième année, ils s’étaient révoltés.

5  Mais, la quatorzième année, Kedorlaomer et les rois qui étaient avec lui se mirent en marche, et ils battirent les Rephaïm à Aschteroth-Karnaïm, les Zuzim à Ham, les Emim à Schavé-Kirjathaïm,

6  et les Horiens dans leur montagne de Séir, jusqu’au chêne de Paran, qui est près du désert.

7  Puis ils s’en retournèrent, vinrent à En-Mischpath, qui est Kadès, et battirent les Amalécites sur tout leur territoire, ainsi que les Amoréens établis à Hatsatson-Thamar.

8  Alors s’avancèrent le roi de Sodome, le roi de Gomorrhe, le roi d’Adma, le roi de Tseboïm, et le roi de Béla, qui est Tsoar ; et ils se rangèrent en bataille contre eux, dans la vallée de Siddim,

9  contre Kedorlaomer, roi d’Elam, Tideal, roi de Gojim, Amraphel, roi de Schinear, et Arjoc, roi d’Ellasar : quatre rois contre cinq.

10  La vallée de Siddim était couverte de puits de bitume ; le roi de Sodome et celui de Gomorrhe prirent la fuite, et y tombèrent ; le reste s’enfuit vers la montagne.

vallée de Siddim. Il pourrait s’agir de la large avancée de terre à l’est de la mer Morte. A l’époque d’Abram, elle se prolongeait peut-être vers la côte ouest (près de Massada), ainsi l’extrême sud de la mer Morte actuelle formait cette vallée sèche.

puits de bitume. Les puits de goudron fournissaient des produits d’étanchéité destinés à toutes sortes d’usages.

11  Les vainqueurs enlevèrent toutes les richesses de Sodome et de Gomorrhe, et toutes leurs provisions ; et ils s’en allèrent.

12  Ils enlevèrent aussi, avec ses biens, Lot, fils du frère d’Abram, qui demeurait à Sodome ; et ils s’en allèrent.

13 ¶  Un fuyard vint l’annoncer à Abram, l’Hébreu ; celui-ci habitait parmi les chênes de Mamré, l’Amoréen, frère d’Eschcol et frère d’Aner, qui avaient fait alliance avec Abram.

Un fuyard. Un des survivants avait échappé aux envahisseurs et fui dans la montagne (v. #Ge 14:10). Il partit à la recherche de l’oncle de Lot (les gens connaissaient les liens de parenté des uns et des autres). Une personne aussi riche qu’Abram ne devait pas être difficile à trouver, et il était considéré comme apte à intervenir dans le conflit qui avait affecté ses proches parents.

l’Hébreu. Pour la première fois dans le récit biblique, cette appellation ethnique remontant au personnage d’Héber (cf. #Ge 11:15-17) est donnée à Abram. Les étrangers l’utilisaient en parlant des Israélites, et les Israélites l’utilisaient en parlant d’eux-mêmes en présence d’étrangers (cf. #Ge 34:14 ; #Ge 40:15 ; #Ge 43:32).

14  Dès qu’Abram eut appris que son frère avait été fait prisonnier, il arma trois cent dix-huit de ses plus braves serviteurs, nés dans sa maison, et il poursuivit les rois jusqu’à Dan.

braves serviteurs. La milice privée d’Abram, constituée de membres de sa famille élargie (« nés dans sa maison »), comptait 318 hommes. C’étaient des gardes du corps très bien formés et la force protectrice de ses biens. Abram et ses alliés (vv. #Ge 14:13, #Ge 14:24) partirent à la poursuite des ravisseurs militaires, de peur que les prisonniers ne soient emmenés à l’est, vers Schinear (désignation ancienne de la Mésopotamie), ou plus loin vers Elam.

15  Il divisa sa troupe, pour les attaquer de nuit, lui et ses serviteurs ; il les battit, et les poursuivit jusqu’à Choba, qui est à la gauche de Damas.

14:15-16 divisa …  battit …  poursuivit …  ramena. Abram, en homme sage au fait des stratégies militaires, poursuivit l’ennemi sur plus de 240 km (nord de Damas) et vainquit la coalition, obtenant un succès total dans son entreprise.

16  Il ramena toutes les richesses ; il ramena aussi Lot, son frère, avec ses biens, ainsi que les femmes et le peuple.

17 ¶  Après qu’Abram fut revenu vainqueur de Kedorlaomer et des rois qui étaient avec lui, le roi de Sodome sortit à sa rencontre dans la vallée de Schavé, qui est la vallée du roi.

vallée de Schavé. Le roi de Sodome ainsi libéré vint rencontrer Abram près de Jérusalem.

18  Melchisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin : il était sacrificateur du Dieu Très-Haut.

Melchisédek, roi de Salem. Le manque de détails biographiques et généalogiques sur ce roi, dont le nom signifiait « roi de justice » et qui était sacrificateur dans la Jérusalem antique, a permis à la révélation ultérieure de le présenter comme une figure de Christ (cf. #Ps 110:4 ; #Hé 7:17, #Hé 7:21). A l’époque d’Abram, son statut supérieur est confirmé

1° par le roi de Sodome, le premier à rencontrer Abram après sa victoire, qui s’en remet à Melchisédek avant de présenter sa requête (vv. #Ge 14:17, #Ge 14:21) et

2° par Abram qui, sans faire d’objection, accepte sa bénédiction et lui donne la dîme (vv. #Ge 14:19-20). Cf. #Hé 7:1-2.

sacrificateur du Dieu Très-Haut. L’emploi de l’hébreux El-Elyon pour Dieu indique que Melchisédek, qui utilise par 2 fois cette appellation (vv. #Ge 14:18, #Ge 14:19), n’adorait, ne servait et ne représentait aucune divinité cananéenne, mais bien le Dieu qu’Abram appelait Yahvé El-Elyon (« l’Eternel, le Dieu Très-Haut », v. 22). La description supplémentaire « maître du ciel et de la terre » le confirme, car elle est utilisée à la fois par Abram et par Melchisédek (vv. #Ge 14:19, #Ge 14:22).

19  Il bénit Abram, et dit : Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut, maître du ciel et de la terre !

20  Béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains ! Et Abram lui donna la dîme de tout.

qui a livré tes ennemis entre tes mains. L’honneur de la victoire sur une coalition militaire plus puissante revenait tout naturellement au Dieu souverain (El-Elyon), et non aux prouesses d’Abram. La suite logique, pour Melchisédek comme pour Abram, est l’adoration sincère du vrai Dieu.

la dîme. Première mention dans l’Ecriture d’un don représentant 10% des biens (cf. #Ge 28:22). Cette offrande était tout à fait volontaire et ne concernait peut-être que le dixième du meilleur, et non du total. Elle n’équivaut pas à la dîme exigée d’Israël par la loi mosaïque.

21 ¶  Le roi de Sodome dit à Abram : Donne-moi les personnes, et prends pour toi les richesses.

14:21-24 Si Abram avait accepté la proposition du roi de Sodome, il aurait permis à ce méchant roi d’imputer sa richesse à sa propre générosité, portant ainsi atteinte au témoignage pourtant clair de la bénédiction de l’Eternel sur sa vie. Accepter un tel paiement aurait nui à sa confiance en Dieu. Les alliés d’Abram restaient, quant à eux, libres de prendre leur propre décision. Abram estima que la nourriture prise sur le butin était une compensation suffisante pour ses serviteurs. Sa réaction et son témoignage durent balayer en grande partie, auprès de ses serviteurs, les impressions négatives laissées par la récente fuite d’Egypte (voir #Ge 12:20).

22  Abram répondit au roi de Sodome : Je lève la main vers l’Eternel, le Dieu Très-Haut, maître du ciel et de la terre:

23  je ne prendrai rien de tout ce qui est à toi, pas même un fil, ni un cordon de soulier, afin que tu ne dises pas : J’ai enrichi Abram. Rien pour moi !

24  Seulement, ce qu’ont mangé les jeunes gens, et la part des hommes qui ont marché avec moi, Aner, Eschcol et Mamré: eux, ils prendront leur part.

 

GENÈSE 15 : 1 À 21

 

1 ¶  Après ces événements, la parole de l’Eternel fut adressée à Abram dans une vision, et il dit : Abram, ne crains point ; je suis ton bouclier, et ta récompense sera très grande.

je suis ton bouclier. Dieu servit de divin protecteur à Abram (cf. #Ps 7:11 ; #Ps 84:10).

2 ¶  Abram répondit : Seigneur Eternel, que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfants ; et l’héritier de ma maison, c’est Eliézer de Damas.

Je m’en vais sans enfants. En réponse à l’encouragement et à l’exhortation de Dieu (v. #Ge 15:1), Abram exprima son trouble: comment la promesse de Dieu de lui donner de nombreux descendants (#Ge 13:16) et une grande nation (#Ge 12:2) pourrait-elle se réaliser sans enfants?

Eliézer de Damas. Pour Abram, la réalisation de la promesse de Dieu tardait; ainsi, l’adoption d’un serviteur comme héritier mâle  une coutume bien connue en Mésopotamie - était humainement parlant le meilleur arrangement possible, de plus officiellement reconnu, pour qu’elle se réalise.

3  Et Abram dit : Voici, tu ne m’as pas donné de postérité, et celui qui est né dans ma maison sera mon héritier.

15:3-5 La question « que me donneras-tu? » (v. #Ge 15:2) se transforma en accusation « tu ne m’as pas donné! » (v. #Ge 15:3). L’Eternel rejeta la solution proposée par Abram (v. #Ge 15:4), juste avant de réitérer sa promesse d’une descendance innombrable (v. #Ge 15:5).

4  Alors la parole de l’Eternel lui fut adressée ainsi : Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais c’est celui qui sortira de tes entrailles qui sera ton héritier.

5  Et après l’avoir conduit dehors, il dit : Regarde vers le ciel, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit : Telle sera ta postérité.

Cf. #Ro 4:18

6  Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui imputa à justice.

eut confiance …  imputa à justice. L’apôtre Paul cita ces mots pour illustrer la supériorité de la foi sur les œuvres et l’opposer à elles (#Ro 4:3, #Ro 4:9, #Ro 4:22 ; #Ga 3:6 ; #Ja 2:23). Abram fut justifié par là.

7 ¶  L’Eternel lui dit encore : Je suis l’Eternel, qui t’ai fait sortir d’Ur en Chaldée, pour te donner en possession ce pays.

pour te donner en possession ce pays. Il est clairement révélé ici qu’un territoire bien délimité (voir vv. 18-21) est intimement lié aux nombreux descendants d’Abram, selon le dessein de Dieu et l’alliance conclue avec le patriarche, et confirmation en est donnée de manière irrévocable et incontestable dans une cérémonie solennelle (vv. #Ge 15:9-21).

8  Abram répondit : Seigneur Eternel, à quoi connaîtrai-je que je le posséderai ?

à quoi connaîtrai-je que je le posséderai? Ce n’est pas une accusation voilée face à un accomplissement qui tarde, mais une demande sincère en vue d’être informé et rassuré. En réponse, Dieu confirme son alliance avec Abram au cours d’une cérémonie remarquable (vv. #Ge 15:9-21).

9  Et l’Eternel lui dit : Prends une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe.

15:9-10 coupa par le milieu. Ce rituel était couramment pratiqué lorsqu’il s’agissait de conclure une alliance. Les parties engagées marchaient entre les morceaux d’animaux en affirmant qu’il leur arriverait la même chose si elles rompaient l’alliance (voir #Jér 34:18-19).

10  Abram prit tous ces animaux, les coupa par le milieu, et mit chaque morceau l’un vis-à-vis de l’autre ; mais il ne partagea point les oiseaux.

11  Les oiseaux de proie s’abattirent sur les cadavres ; et Abram les chassa.

12 ¶  Au coucher du soleil, un profond sommeil tomba sur Abram ; et voici, une frayeur et une grande obscurité vinrent l’assaillir.

sommeil. Dieu fit dormir Abram, car l’alliance n’impliquait aucun engagement de sa part. Il n’aurait pas à marcher entre les morceaux (voir v. 17).

13  Et l’Eternel dit à Abram : Sache que tes descendants seront étrangers dans un pays qui ne sera point à eux ; ils y seront asservis, et on les opprimera pendant quatre cents ans.

quatre cents ans. Nombre approximatif. Ils y séjourneront en fait 430 ans (cf. #Ex 12:40).

15:13-14 En ratifiant l’alliance, l’Eternel assurait à Abram que ses descendants occuperaient le pays, même si un pénible détour par l’Egypte repousserait l’accomplissement de cette promesse jusqu’à une période située bien après sa mort. Cf. #Ac 7:6-7.

14  Mais je jugerai la nation à laquelle ils seront asservis, et ils sortiront ensuite avec de grandes richesses.

15  Toi, tu iras en paix vers tes pères, tu seras enterré après une heureuse vieillesse.

16  A la quatrième génération, ils reviendront ici ; car l’iniquité des Amoréens n’est pas encore à son comble.

l’iniquité des Amoréens n’est pas encore à son comble. Ce fut un report du jugement qui entraîna ce retard dans l’accomplissement de l’alliance. Le jugement de l’Egypte (v. #Ge 15:14) marquerait le départ des descendants d’Abram pour le pays promis, et le jugement des Cananéens (définis plus largement, sur un plan ethnique, comme des Amoréens) marquerait leur entrée dans ce pays.

17 ¶  Quand le soleil fut couché, il y eut une obscurité profonde ; et voici, ce fut une fournaise fumante, et des flammes passèrent entre les animaux partagés.

fournaise fumante …  flammes. Cf. #Ex 13:21. Ces manifestations symbolisaient la présence de Dieu qui promettait solennellement, par un serment divin, d’accomplir ses promesses à Abram en passant, seul, au milieu des animaux partagés (vv. #Ge 15:9-11).

18  En ce jour-là, l’Eternel fit alliance avec Abram, et dit : Je donne ce pays à ta postérité, depuis le fleuve d’Egypte jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate,

15:18-21 depuis le fleuve …  au fleuve d’Euphrate. L’Ecriture décrit de façon à la fois générale (#Ex 23:31 ; #No 13:21 ; #De 11:24 ; #1R 8:65 ; #2R 14:25 ; #Esa 27:12) et détaillée (#No 34:1-12 ; #Jos 15:1-12 ; #Ez 47:15-20 ; cf. #Ez 48:1, #Ez 48:28) le pays promis, avec une concentration particulière sur l’ancien Canaan. Une délimitation géographique si précise ne permet, à mon avis, aucune redéfinition de la promesse de Dieu qui affaiblirait cettre précision. Le « fleuve d’Egypte » était probablement le Wadi el-Arish, qui marquait la frontière sud de Juda.

Kéniens …  Jébusiens. Enumération des différents peuples qui habitaient le pays. Une description si détaillée de Canaan témoigne à nouveau du caractère bien défini du pays promis par Dieu.

19  le pays des Kéniens, des Keniziens, des Kadmoniens,

20  des Héthiens, des Phéréziens, des Rephaïm,

21  des Amoréens, des Cananéens, des Guirgasiens et des Jébusiens.

 

GENÈSE 16 : 1 À 16

 

1 ¶  Saraï, femme d’Abram, ne lui avait point donné d’enfants. Elle avait une servante Egyptienne, nommée Agar.

Voir #Ga 4:21-31, où Paul utilise Agar comme illustration.

2  Et Saraï dit à Abram : Voici, l’Eternel m’a rendue stérile ; viens, je te prie, vers ma servante ; peut-être aurai-je par elle des enfants. Abram écouta la voix de Saraï.

3  Alors Saraï, femme d’Abram, prit Agar, l’Egyptienne, sa servante, et la donna pour femme à Abram, son mari, après qu’Abram eut habité dix années dans le pays de Canaan.

la donna …  à Abram. Après dix ans sans enfants (cf. #Ge 12:4), Saraï eut recours à la coutume de l’époque qui permettait à une femme stérile d’avoir un enfant par l’intermédiaire d’une de ses servantes (v. #Ge 16:2: « aurai-je par elle des enfants »). Sans tenir compte de la réaction qu’avait eue Dieu face à sa propre tentative de désigner un héritier (cf. #Ge 15:2-5), Abram céda de façon coupable à l’insistance de Saraï. Cela entraîna la naissance d’Ismaël (v. #Ge 16:15).

4 ¶  Il alla vers Agar, et elle devint enceinte. Quand elle se vit enceinte, elle regarda sa maîtresse avec mépris.

5  Et Saraï dit à Abram : L’outrage qui m’est fait retombe sur toi. J’ai mis ma servante dans ton sein ; et, quand elle a vu qu’elle était enceinte, elle m’a regardée avec mépris. Que l’Eternel soit juge entre moi et toi !

L’outrage qui m’est fait retombe sur toi …  elle m’a regardée avec mépris. Saraï n’avait pas prévu le mépris d’Agar lorsqu’elle avait cherché une solution à sa stérilité (v. #Ge 16:4), et elle en fit retomber la responsabilité sur Abram en lui demandant d’intervenir pour rétablir la relation de maîtresse à servante. Abram lui retourna cette responsabilité en lui laissant toute liberté d’action (v. #Ge 16:6: « ta servante est en ton pouvoir »). Saraï traita si mal Agar qu’elle s’enfuit.

6  Abram répondit à Saraï : Voici, ta servante est en ton pouvoir, agis à son égard comme tu le trouveras bon. Alors Saraï la maltraita ; et Agar s’enfuit loin d’elle.

7 ¶  L’ange de l’Eternel la trouva près d’une source d’eau dans le désert, près de la source qui est sur le chemin de Schur.

L’ange de l’Eternel. Ce personnage parle comme s’il était distinct de l’Eternel, et pourtant il s’exprime à la première personne comme s’il devait lui être identifié; Agar reconnaît d’ailleurs qu’en voyant cet ange elle a vu Dieu (v. #Ge 16:13). D’autres vécurent la même expérience et parvinrent à la même conclusion (cf. #Ge 22:11-18 ; #Ge 31:11-13 ; #Ex 3:2-5 ; #No 22:22-35 ; #Jug 6:11-23 ; #Jug 13:2-5 ; #1R 19:5-7). On considère souvent que l’ange de l’Eternel, qui n’apparaît plus après la naissance de Christ, était Christ préincarné.

Schur. Au sud d’Israël et à l’est de l’Egypte. Agar tentait de retourner chez elle, en Egypte.

8  Il dit : Agar, servante de Saraï, d’où viens-tu, et où vas-tu ? Elle répondit : Je fuis loin de Saraï, ma maîtresse.

Agar, servante de Saraï. La salutation et les conseils donnés (v. #Ge 16:9: « Retourne …  humilie-toi ») de l’ange ainsi que la réponse d’Agar renvoient à une relation maîtresse-servante toujours intacte. La rébellion et la fuite n’étaient pas la solution (v. #Ge 16:9)!

9  L’ange de l’Eternel lui dit : Retourne vers ta maîtresse, et humilie-toi sous sa main.

10 ¶  L’ange de l’Eternel lui dit : Je multiplierai ta postérité, et elle sera si nombreuse qu’on ne pourra la compter.

Je multiplierai. Elle était certes une servante, mais elle deviendrait la mère d’une multitude, faisant ainsi d’Abram l’ancêtre de deux populations innombrables (voir #Ge 13:16 ; #Ge 15:5).

11  L’ange de l’Eternel lui dit : Voici, tu es enceinte, et tu enfanteras un fils, à qui tu donneras le nom d’Ismaël ; car l’Eternel t’a entendue dans ton affliction.

tu donneras le nom d’Ismaël. Puisque le nom de son fils signifiait « Dieu entend », Agar la servante ne pourrait jamais oublier que Dieu avait entendu son cri de douleur.

12  Il sera comme un âne sauvage ; sa main sera contre tous, et la main de tous sera contre lui ; et il habitera en face de tous ses frères.

un âne sauvage …  contre tous. L’indomptable onagre du désert (âne sauvage) illustrait à merveille la nature fière, agressive et indépendante que manifesterait Ismaël, suivi en cela par ses descendants arabes.

13  Elle appela Atta-El-roï le nom de l’Eternel qui lui avait parlé ; car elle dit : Ai-je rien vu ici, après qu’il m’a vue ?

Atta-El-roï. Littéralement « toi le Dieu qui me voit ». Cette reconnaissance de l’ange comme étant Dieu et cette façon de lui attribuer un nouveau nom furent suscitées par l’étonnement d’Agar d’avoir été l’objet de l’attention de l’Eternel. Cette théophanie et cette révélation l’amenèrent à l’appeler aussi « celui qui vit et me voit » (« Lachaï-roï », v. 14).

14  C’est pourquoi l’on a appelé ce puits le puits de Lachaï-roï ; il est entre Kadès et Bared.

15 ¶  Agar enfanta un fils à Abram ; et Abram donna le nom d’Ismaël au fils qu’Agar lui enfanta.

le nom d’Ismaël au fils. Vers 2079 av. J.-C.

16  Abram était âgé de quatre-vingt-six ans lorsqu’Agar enfanta Ismaël à Abram.

quatre-vingt-six ans. Abram avait 75 ans lorsqu’il quitta Charan (#Ge 12:4). En #Ge 17:1, le récit reprend 13 ans plus tard.

 

GENÈSE 17 : 1 À 27

 

 1 ¶  Lorsque Abram fut âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, l’Eternel apparut à Abram, et lui dit : Je suis le Dieu tout-puissant. Marche devant ma face, et sois intègre.

2  J’établirai mon alliance entre moi et toi, et je te multiplierai à l’infini.

mon alliance entre moi et toi. Dieu confirma une nouvelle fois le caractère unilatéral de son alliance avec Abram, ce qui ne signifiait pas, toutefois, que ses bénéficiaires seraient déchargés de toute responsabilité.

3  Abram tomba sur sa face ; et Dieu lui parla, en disant:

4 ¶  Voici mon alliance, que je fais avec toi. Tu deviendras père d’une multitude de nations.

une multitude de nations. La triple affirmation d’une nombreuse descendance, incluant peut-être celle d’Isaac et d’Ismaël, entoure le changement de nom (vv. #Ge 17:4-6) et lui donne une importance significative.

5  On ne t’appellera plus Abram ; mais ton nom sera Abraham, car je te rends père d’une multitude de nations.

ton nom sera Abraham. Cf. #Ge 11:27. Ce nom, avec sa signification de « père d’une multitude de nations », reflétait la nouvelle relation d’Abraham avec Dieu ainsi que sa nouvelle identité, basée sur la promesse d’une postérité. Cf. #Ro 4:17.

6  Je te rendrai fécond à l’infini, je ferai de toi des nations ; et des rois sortiront de toi.

des rois sortiront de toi. Cette promesse souligne que plusieurs peuples et nations avec leur propre droit sont issus d’Abraham.

7 ¶  J’établirai mon alliance entre moi et toi, et tes descendants après toi, selon leurs générations: ce sera une alliance perpétuelle, en vertu de laquelle je serai ton Dieu et celui de ta postérité après toi.

J’établirai mon alliance. Cette relation fut instaurée sur l’initiative de Dieu et était destinée à être une « alliance perpétuelle » (v. #Ge 17:7). Elle s’appliquait ainsi avec la même force à la postérité d’Abraham et donnait lieu à la garantie: « Je serai leur Dieu » (v. #Ge 17:8) qui devint le mot d’ordre dans la relation d’alliance entre Yahvé, c’est-à-dire l’Eternel, et Israël.

8  Je te donnerai, et à tes descendants après toi, le pays que tu habites comme étranger, tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et je serai leur Dieu.

tout le pays de Canaan. En réaffirmant ses promesses à Abraham, Dieu ne manqua pas de mentionner le pays qui lui était remis par droit divin, ainsi qu’à ses descendants, « en possession perpétuelle ». Cf. #Ac 7:5.

9  Dieu dit à Abraham : Toi, tu garderas mon alliance, toi et tes descendants après toi, selon leurs générations.

tu garderas mon alliance. Malgré les désobéissances répétées des patriarches et de la nation d’Israël, la fidélité de Dieu à son alliance n’a jamais faibli (par exemples #De 4:25-31 ; #De 30:1-9 ; #1Ch 16:15-18 ; #Jér 30:11 ; #Jér 46:27-28 ; #Am 9:8 ; #Lu 1:67-75 ; #Hé 6:13-18). Les attestations divines de l’obéissance d’Abraham (#Ge 22:16-18 ; #Ge 26:3-5) furent prononcées des années après la ratification formelle de l’alliance (#Ge 12:1-3 ; #Ge 15:12-18). Malgré l’apostasie du peuple, il y a toujours eu un reste d’Israélites obéissants et fidèles (voir #Sop 3:12-13).

10  C’est ici mon alliance, que vous garderez entre moi et vous, et ta postérité après toi : tout mâle parmi vous sera circoncis.

 11  Vous vous circoncirez ; et ce sera un signe d’alliance entre moi et vous.

un signe d’alliance. Le rite de la circoncision (consistant à enlever le prépuce des mâles) n’était pas nouveau à cette époque-là, mais la signification religieuse et théocratique qui lui fut donnée, oui: il devint un signe d’appartenance à la lignée physique et ethnique d’Abraham (cf. #Ac 7:8 ; #Ro 4:11). Sans la révélation divine, le rite n’aurait pas eu cette signification particulière, et c’est ainsi qu’il resta une caractéristique d’Israël (cf. v. #Ge 17:13). Il représentait un avantage du point de vue de la santé, puisque des germes pathogènes pouvaient être logés dans le sillon balano-prépucial et que le fait d’enlever le prépuce empêchait leur transmission. Historiquement, il semble que les femmes juives aient le taux de cancer du col de l’utérus le plus bas. Mais il y avait aussi un sens symbolique, lié à la nécessité d’ôter le péché et d’être purifié. L’organe mâle démontrait de la façon la plus nette la gravité de la corruption, car il transportait la semence qui engendrait des pécheurs corrompus. Ainsi, la circoncision symbolisait le besoin d’une purification profonde pour renverser les effets de la dépravation.

12  A l’âge de huit jours, tout mâle parmi vous sera circoncis, selon vos générations, qu’il soit né dans la maison, ou qu’il soit acquis à prix d’argent de tout fils d’étranger, sans appartenir à ta race.

A l’âge de huit jours. Cette précision est répétée dans #Lé 12:3.

13  On devra circoncire celui qui est né dans la maison et celui qui est acquis à prix d’argent ; et mon alliance sera dans votre chair une alliance perpétuelle.

14  Un mâle incirconcis, qui n’aura pas été circoncis dans sa chair, sera exterminé du milieu de son peuple : il aura violé mon alliance.

sera exterminé. Etre littéralement « coupé » de la communauté de l’alliance, cela signifiait perdre les avantages temporels provenant de l’appartenance à la nation unique et élue dirigée par Dieu, et cela pouvait impliquer la mort par jugement divin.

15 ¶  Dieu dit à Abraham : Tu ne donneras plus à Saraï, ta femme, le nom de Saraï ; mais son nom sera Sara.

Saraï …  Sara. Puisque Saraï (« ma princesse ») serait l’ancêtre des nations et des rois promis, il convenait que Dieu change son nom en Sara, c’est-à-dire « princesse » (v. #Ge 17:16), sans la limitation qu’impliquait le « ma ».

16  Je la bénirai, et je te donnerai d’elle un fils ; je la bénirai, et elle deviendra des nations ; des rois de peuples sortiront d’elle.

elle deviendra des nations. Cf. v. #Ge 17:5.

17  Abraham tomba sur sa face ; il rit, et dit en son cœur : Naîtrait-il un fils à un homme de cent ans ? et Sara, âgée de quatre-vingt-dix ans, enfanterait-elle ?

tomba sur sa face; il rit, et dit en son cœur. La réaction d’adoration face aux promesses de Dieu, qui était appropriée, fut ternie par l’incrédulité d’Abraham. Il savait qu’il allait être père (#Ge 12:2 ; #Ge 15:4), mais c’était la première fois qu’il entendait dire que sa vieille épouse stérile serait la mère.

18  Et Abraham dit à Dieu : Oh ! qu’Ismaël vive devant ta face !

qu’Ismaël vive devant ta face! La demande d’Abraham que son fils alors en vie soit le bénéficiaire désigné des promesses de Dieu révèle qu’il estimait impossible pour lui et sa femme Sara d’avoir ensemble des enfants (cf. #Ro 4:17).

19  Dieu dit : Certainement Sara, ta femme, t’enfantera un fils ; et tu l’appelleras du nom d’Isaac. J’établirai mon alliance avec lui comme une alliance perpétuelle pour sa postérité après lui.

du nom d’Isaac. Le nom du fils promis signifiait « il rit » et constituait un rappel approprié de la réaction d’incrédulité d’Abraham face à la promesse divine.

17:19-21 Avec patience et fermeté, Dieu rejeta à nouveau l’alternative proposée par Abraham. Il régla carrément la question en accordant aussi une nombreuse descendance à Ismaël (voir #Ge 25:12-18) et en affirmant que le fils de Sara serait l’héritier de « l’alliance perpétuelle ». Pour la première fois, il cita le nom de ce fils.

20  A l’égard d’Ismaël, je t’ai exaucé. Voici, je le bénirai, je le rendrai fécond, et je le multiplierai à l’infini ; il engendrera douze princes, et je ferai de lui une grande nation.

21  J’établirai mon alliance avec Isaac, que Sara t’enfantera à cette époque-ci de l’année prochaine.

22  Lorsqu’il eut achevé de lui parler, Dieu s’éleva au-dessus d’Abraham.

23 ¶  Abraham prit Ismaël, son fils, tous ceux qui étaient nés dans sa maison et tous ceux qu’il avait acquis à prix d’argent, tous les mâles parmi les gens de la maison d’Abraham ; et il les circoncit ce même jour, selon l’ordre que Dieu lui avait donné.

17:23-27 ce même jour. Abraham s’empressa d’obéir à l’ordre de Dieu en l’appliquant à lui-même, à « tous les mâles » et à tous « les gens de sa maison » (vv. #Ge 17:23, #Ge 17:27).

24  Abraham était âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, lorsqu’il fut circoncis.

25  Ismaël, son fils, était âgé de treize ans lorsqu’il fut circoncis.

26  Ce même jour, Abraham fut circoncis, ainsi qu’Ismaël, son fils.

27  Et tous les gens de sa maison, nés dans sa maison, ou acquis à prix d’argent des étrangers, furent circoncis avec lui.

 

GENÈSE 18 partiel : 1 À 15 

 

 1 ¶  L’Eternel lui apparut parmi les chênes de Mamré, comme il était assis à l’entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour.

L’Eternel lui apparut. Un autre cas de théophanie, même si Abraham ne remarqua peut-être pas tout de suite que l’un des visiteurs qu’il salua humblement, accueillit (vv. #Ge 18:2-8) et raccompagna - (v. #Ge 18:16) était Yahvé.

2  Il leva les yeux, et regarda : et voici, trois hommes étaient debout près de lui. Quand il les vit, il courut au-devant d’eux, depuis l’entrée de sa tente, et se prosterna en terre.

3  Et il dit : Seigneur, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe point, je te prie, loin de ton serviteur.

Seigneur. Terme peut-être d’abord employé comme une simple formule de politesse. Plus tard, en raccompagnant ses visiteurs, Abraham utilisa ce titre en toute connaissance de cause, conscient qu’il s’adressait au Seigneur souverain, à son maître (vv. #Ge 18:22, #Ge 18:30-32). Le visiteur se fit lui-même reconnaître en tant que « l’Eternel » (v. #Ge 18:14).

4  Permettez qu’on apporte un peu d’eau, pour vous laver les pieds ; et reposez-vous sous cet arbre.

5  J’irai prendre un morceau de pain, pour fortifier votre cœur ; après quoi, vous continuerez votre route ; car c’est pour cela que vous passez près de votre serviteur. Ils répondirent : Fais comme tu l’as dit.

 6  Abraham alla promptement dans sa tente vers Sara, et il dit : Vite, trois mesures de fleur de farine, pétris, et fais des gâteaux.

7  Et Abraham courut à son troupeau, prit un veau tendre et bon, et le donna à un serviteur, qui se hâta de l’apprêter.

8  Il prit encore de la crème et du lait, avec le veau qu’on avait apprêté, et il les mit devant eux. Il se tint lui-même à leurs côtés, sous l’arbre. Et ils mangèrent.

9 ¶  Alors ils lui dirent : Où est Sara, ta femme ? Il répondit : Elle est là, dans la tente.

18:9-13 Malgré des propos qui rappelaient clairement la promesse de Dieu à Abraham, Sara réagit avec la même incrédulité que son mari (cf. #Ge 17:17). Elle ne pensait pas à un miracle, mais à la providence divine à l’œuvre dans le cours normal de la vie, convaincue qu’à leur âge il leur était naturellement impossible d’avoir des enfants.

10  L’un d’entre eux dit : Je reviendrai vers toi à cette même époque ; et voici, Sara, ta femme, aura un fils. Sara écoutait à l’entrée de la tente, qui était derrière lui.

Cf. #Ro 9:9.

 11  Abraham et Sara étaient vieux, avancés en âge : et Sara ne pouvait plus espérer avoir des enfants.

12  Elle rit en elle-même, en disant : Maintenant que je suis vieille, aurais-je encore des désirs ? Mon seigneur aussi est vieux.

13  L’Eternel dit à Abraham : Pourquoi donc Sara a-t-elle ri, en disant: Est-ce que vraiment j’aurais un enfant, moi qui suis vieille ?

14  Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l’Eternel ? Au temps fixé je reviendrai vers toi, à cette même époque ; et Sara aura un fils.

Cf. #Ro 9:9.

18:14-15 Une question rhétorique (« Y a-t-il rien qui soit étonnant … ? ») et une déclaration divine (« Au temps fixé … »), alliées à la connaissance évidente de ses pensées (« Elle rit en elle-même »), firent prendre conscience à Sara de sa mauvaise perception de l’œuvre de Dieu. 

15  Sara mentit, en disant : Je n’ai pas ri. Car elle eut peur. Mais il dit : Au contraire, tu as ri.

  

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