NOUVEAU TESTAMENT
ÉPHÉSIENS 4 et 5 partiel
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
1 ¶ Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée,
donc. Ce mot sert de transition entre la doctrine et les devoirs, les principes et la mise en pratique, la prise de position et le comportement. C’est typique du style de Paul (voir #Ro 12:1 ; #Ga 5:1 ; #Ph 2:1 ; #Col 3:5 ; #1Th 4:1).
prisonnier dans le Seigneur. Ce rappel de son emprisonnement permet à Paul de rappeler discrètement aux Éphésiens que la fidélité dans la marche chrétienne peut coûter cher. Lui-même avait payé d’un prix personnel considérable son obéissance au Seigneur.
marcher d’une manière digne. « Marcher » est un verbe fréquemment utilisé dans le N.T. à propos du comportement quotidien, thème des trois derniers chapitres « Digne » qualifie un comportement conforme à la position que l’on occupe en Christ. L’apôtre stimulait ses lecteurs à devenir tout ce que le Seigneur désirait qu’ils soient; il leur en donnait lui-même la capacité.
vocation. Désigne, comme toujours dans les épîtres, l’appel souverain de Dieu au salut. L’appel efficace qui sauve est mentionné en #Ep 1:18 ; #Ro 11:29 ; #1Co 1:26 ; #Ph 3:14 ; #2Th 1:11 ; #2Ti 1:9 ; #Hé 3:1.
2 ¶ en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité,
humilité. Terme qui ne faisait pas partie du vocabulaire latin ni grec à l’époque de Paul. Le mot grec correspondant fut, selon toute vraisemblance, inventé par les chrétiens, sans doute par Paul lui-même, pour évoquer une qualité qu’aucun autre mot ne pouvait exprimer. L’humilité, la vertu chrétienne par excellence (#Ja 4:6), est une qualité de caractère que la première béatitude (#Mt 5:3) invite à acquérir. Elle résume la noblesse de la grâce de Christ (#Ph 2:7-8).
douceur. Ou « bonté »; le fruit inévitable de l’humilité, c’est-à-dire un esprit bienveillant et pleinement maître de soi (cf. #Mt 5:5 ; #Mt 11:29 ; #Ga 5:22 ; #Col 3:12).
patience. Littéralement « longue âme ». Le mot grec désigne une patience obstinée qui découle de l’humilité et de la douceur (cf. #1Th 5:14 ; #Ja 5:10).
vous supportant les uns les autres avec amour. Humilité, douceur et patience se manifestent par un amour sans relâche et inconditionnel pour les autres (cf. #1Pi 4:8).
3 vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix.
unité de l’Esprit. L’unité, donnée par l’Esprit, entre tous les croyants (voir #1Co 6:17 ; #1Co 12:11-13 ; #Ph 1:27 ; #Ph 2:2) a engendré ce lien spirituel qui entoure et lie les uns aux autres les membres du peuple de Dieu. Ce lien, c’est l’amour (#Col 3:14).
4 Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ;
un seul corps. Depuis la Pentecôte, le corps de Christ comprend tous les croyants sans distinction, par l’œuvre d’« un seul Esprit » (voir #1Co 12:11-13).
une seule espérance. Il s’agit de la promesse et de l’assurance de l’héritage éternel réservé à chacun des croyants (#Ep 1:11-14) et garanti à chaque croyant par le même Esprit (verset #Ep 4:13).
4:4-6 Dans ce passage, Paul donne la liste des niveaux particuliers où se manifeste l’unité: corps, Esprit, espérance, Seigneur, foi, baptême, et Dieu le Père. Il se concentre sur la Trinité: l’Esprit au verset 4, le Fils au verset 5 et le Père au verset 6. Il n’est pas de son propos d’établir des distinctions entre les personnes qui existent en Dieu. Il souligne plutôt que, en dépit de leurs rôles spécifiques, elles sont totalement unifiées dans tous les aspects de la nature et du plan divins.
5 il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
un seul Seigneur. Voir #Ac 4:12 ; #Ro 10:12 ; #Ga 1:8.
une seule foi. L’ensemble de la doctrine révélée dans le N.T. (cf. #Jude 3).
un seul baptême. Cela renvoie sans doute au baptême par immersion qui suit le salut, où le croyant fait une déclaration publique de sa foi en Jésus-Christ. Le baptême spirituel, par lequel tous les croyants sont ajoutés au corps de Christ (#1Co 12:11-13), est implicitement évoqué au verset 4.
6 un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous.
un seul Dieu. C’est, dans les Écritures, la doctrine de base concernant Dieu (voir #De 4:35 ; #De 6:4 ; #De 32:39 ; #Esa 45:14 ; #Esa 46:9 ; #1Co 8:4-6).
7 Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ.
Mais à chacun. On pourrait traduire par « en dépit de cela », ou « d’autre part », pour établir une opposition entre ce qui vient d’être dit et ce qui va suivre; on passe du sujet de l’unité des croyants (« tous » verset. 6) à la spécificité de chaque croyant (« chacun »).
la grâce. Ce mot résume à lui seul tout l’Évangile, la bonne nouvelle de Dieu offrant le salut à l’humanité pécheresse et indigne de le recevoir. Dieu est un Dieu de grâce car il donne gratuitement; ce don n’a rien à voir avec ce qu’on peut avoir fait, mais il est toujours immérité, impossible à gagner par soi-même, puisqu’il ne prend pas en compte un quelconque mérite.
la mesure du don de Christ. Chaque croyant est dépositaire d’un don spirituel particulier, que Dieu confère individuellement à chacun selon sa volonté et son plan souverains. Le terme grec pour « don » renvoie ici non pas au Saint-Esprit (qui en est la source), comme c’est le cas du terme employé en #1Co 12:1, ni à la grâce qui permet de le recevoir, comme en #Ro 12:6, mais à la gratuité du don. Pour plus de détails sur les dons ; Co 12:4-10; #1Pi 4:10.
8 C’est pourquoi il est dit : Étant monté en haut, il a emmené des captifs, Et il a fait des dons aux hommes.
Étant monté dans les hauteurs. Paul ouvre ici une parenthèse et fait allusion à #Ps 68:19 pour l’interpréter et en faire une analogie. Celle-ci vise à montrer comment Christ a reçu le droit de dispenser les dons spirituels (verset #Ep 4:7). Le #Ps 68 est un hymne de victoire. Il fut composé par David pour célébrer la victoire obtenue par Dieu - qui permit la prise de la ville jébusienne de Jérusalem, de même que la triomphale ascension de la montagne de Sion (cf. #2S 6:1-7:2 ; #1Ch 13). Suite à un tel triomphe, le roi ramenait dans son pays butin et prisonniers. Paul offre ici une description de Christ: de retour de sa bataille terrestre pour entrer dans la gloire de la cité céleste, il est accompagné des trophées de la grande victoire qu’il s’est acquise au Calvaire.
il a emmené des captifs. Par sa crucifixion et sa résurrection, Christ a vaincu Satan et la mort, et il a rendu triomphalement à Dieu ceux qui étaient prisonniers du péché et de Satan (cf. #Col 2:15).
il a fait des dons aux hommes. Il distribue le butin à tout son royaume. Après son ascension furent accordés tous les dons spirituels, reçus grâce au Saint-Esprit qui fut alors envoyé sur la terre (voir #Jn 7:39 ; #Jn 14: 12 ; #Ac 2:33).
9 Or, que signifie : Il est monté, sinon qu’il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre ?
monté. Renvoie à l’ascension de Jésus de la terre au ciel (#Ac 1:9-11), où il règne pour l’éternité avec son Père.
aussi descendu. Allusion à l’incarnation de Christ: il est descendu du ciel en tant qu’homme sur cette terre de souffrance et de mort.
les régions inférieures de la terre. Elles sont toujours citées en opposition avec les cieux élevés vers lesquels Jésus est ensuite monté (cf. #Ps 139:8, #Ps 139:15 ; #Esa 44:23). Cette expression ne renvoie pas à un endroit spécifique, mais à la grande profondeur, pour ainsi dire, de l’incarnation, qui a compris entre sa crucifixion et sa résurrection, qui l’a fait se relever du tombeau et de la mort - un temps où il est descendu jusque dans la fosse des démons, des « esprits en prison ».
10 Celui qui est descendu, c’est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses.
afin de remplir toutes choses. Suite à son ascension, après avoir accompli toutes les prophéties et l’œuvre de rédemption ordonnée par Dieu, le Seigneur a acquis le droit de diriger l’Église et de dispenser les dons, puisque, désormais, il remplit l’univers entier de sa présence divine, de sa puissance, de sa souveraineté et de ses bénédictions (cf. #Ph 2:9-11).
11 Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs,
il a donné les uns comme. Comme il l’a démontré par l’accomplissement parfait de la mission qui lui avait été assignée par Dieu, Christ possédait l’autorité et la souveraineté nécessaires pour dispenser les dons spirituels (versets #Ep 4:7-8) à ceux qu’il a appelés à son service au sein de son Église. Il a donné non seulement des dons, mais des personnes qui en étaient investies.
apôtres. Terme qui désigne spécifiquement les 12 disciples qui furent témoins de la résurrection de Christ (#Ac 1:22), y compris Matthias, qui remplaça Judas. Plus tard, Paul fut mis à part pour l’apostolat auprès des païens (#Ga 1:15-17) et compté au nombre des apôtres. Il rencontra lui aussi Jésus, lors de sa miraculeuse conversion sur le chemin de Damas (#Ac 9:1-9 ; #Ga 1:15-17). Ces apôtres furent choisis directement par Christ, si bien qu’on les appelle les « apôtres de Christ » (#Ga 1:1 ; #1Pi 1:1). Ils reçurent trois responsabilités principales:
1° poser les fondements de l’Église (#Ep 2:20);
2° recevoir, proclamer et mettre par écrit la Parole de Dieu (#Ep 3:5 ; #Ac 11:28 ; #Ac 21:10-11);
3° confirmer cette Parole par des signes, des miracles et des prodiges (#2Co 12:12 ; cf. #Ac 8:6-7 ; #Hé 2:3-4).
Cette appellation d’« apôtre » est attribuée dans un sens plus large à d’autres hommes de l’Église primitive, tels que Barnabas (#Ac 14: 1, #Ac 14: 4), Silas, Timothée (#1Th 1:1 ; #1Th 2:6) et d’autres (#Ro 16: 7 ; #Ph 2:25). On les nomme « envoyés (ou apôtres) des Églises » (#2Co 8:23), plutôt qu’apôtres de Jésus-Christ, appellation réservée aux 13. Ils n’ont pas cherché à s’assurer une succession perpétuelle, et à leur mort ils ne furent pas remplacés.
prophètes. Non pas des croyants ordinaires investis du don de prophétie, mais des hommes ayant ce ministère spécifique dans l’Église primitive. L’œuvre de prophète semble avoir été restreinte exclusivement au cadre de chaque congrégation locale. Ils n’étaient pas « envoyés » comme les apôtres (voir #Ac 13: 1), mais, comme dans le cas des apôtres, leur travail cessa quand fut achevé le N.T. Ils apportaient parfois des révélations directes de la part de Dieu à leur assemblée (#Ac 11:21-28) ou développaient une révélation déjà reçue (comme l’implique #Ac 13: 1). Ils ne reçurent pas de parole inspirée digne de figurer dans les Écritures; leurs messages devaient être soumis à l’évaluation des autres prophètes (#1Co 14: 32) et être conformes à l’enseignement des apôtres (verset #1Co 4:37). Ces deux fonctions furent reprises par les évangélistes et les pasteurs enseignants.
évangélistes. Ils proclament aux incroyants la bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ. Cf. l’emploi de ce terme en #Ac 21: 8 ; #2Ti 4:5. Le verbe correspondant se trouve 54 fois dans le N.T., et le substantif 76 fois.
pasteurs et docteurs. Désignait probablement une seule et même fonction dans l’Église. Le mot grec traduit par « et » peut signifier « en particulier » (voir #1Ti 5:17). Le sens normal de « pasteur » est « berger ». Ainsi la réunion de ces deux fonctions définit le berger enseignant. On le désigne comme celui qui est soumis au « grand berger », Jésus (#Hé 13:20-21 ; #1Pi 2:25). Ceux dont c’est la fonction sont aussi appelés « anciens ». Ces trois termes sont rassemblés en #Ac 20: 28 et #1Pi 5:1-2.
12 pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ,
le perfectionnement. Signifie l’acte de restaurer un objet pour lui redonner son état d’origine, ou rendre capable ou complet. Dans ce contexte, cela signifie sortir les chrétiens du péché pour les amener à l’obéissance. L’Écriture est la clé de ce processus; cf. #Jn 15: 3).
saints. Tous ceux qui croient en Jésus-Christ.
l’œuvre du ministère. Le service spirituel exigé de chaque chrétien, pas seulement des responsables de l’Église (cf. #1Co 15: 58).
l’édification du corps de Christ. Édifier, nourrir et développer l’Église spirituellement (cf. #Ac 20: 32).
13 jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ,
l’unité de la foi. La foi renvoie ici à l’ensemble de la vérité révélée qui constitue l’enseignement chrétien, l’accent étant mis sur le contenu complet de l’Évangile. L’unité et l’harmonie des croyants ne sont possibles que si elles se fondent sur une saine doctrine.
la connaissance du Fils de Dieu. Il n’est pas ici question de la connaissance à salut, mais de l’intimité profonde avec Christ, que le croyant ne peut obtenir que par la prière, l’étude régulière de la Parole et l’obéissance à ses commandements (cf. #Ph 3:8-10, #Ph 3:12 ; #Col 1:9-10 ; #Col 2:2)..
la stature parfaite de Christ. Dieu désire que tout croyant manifeste les qualités de son Fils, qui est lui-même l’étalon permettant de mesurer leur maturité spirituelle et leur perfection.
14 afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction,
flottants et emportés à tout vent de doctrine. Les croyants spirituellement immatures, sans connaissance solidement enracinée en Christ par la Parole de Dieu, ont tendance à accepter indifféremment toutes sortes d’erreurs doctrinales trompeuses et d’interprétations fallacieuses des Écritures que promulguent de faux docteurs malhonnêtes au sein de l’Église. Il leur reste à apprendre le discernement (#1Th 5:21-22). Voir #Ep 3:1 ; #Ep 4:20. À d’innombrables occasions, le N.T. met en garde contre ce danger (#Ac 20:29-31 ; #Ro 16:17-18 ; #Ga 1:6-7 ; #1Ti 4:1-7 ; #2Ti 2:15-18 ; #2P 2:1-3).
15 mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ.
professant la vérité dans l’amour. L’évangélisation ne réussit jamais aussi bien que lorsqu’on prêche dans l’amour. Cela n’est possible qu’au croyant spirituellement mûr, équipé de pied en cap par la saine doctrine. Sans cette maturité, la vérité reste froide et l’amour ne vaut guère mieux que la sentimentalité.
croîtrons à tous égards en celui. Les chrétiens doivent se montrer complètement soumis et obéissants à la volonté de Dieu; ils doivent se soumettre à sa puissance et chercher la conformité à Christ dans tous les domaines de leur vie (cf. #Ga 2:20 ; #Ph 1:21).
le chef. Ou « la tête ». Puisque l’image de l’Église est celle d’un corps dont Christ constitue la tête, le mot a ici le sens d’un dirigeant investi d’autorité, et non de « source », car alors il aurait fallu employer une autre image anatomique. Voir #Ep 1:22 ; #Ep 5:23.
16 C’est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans la charité.
de lui. Du Seigneur. Le pouvoir de produire des croyants mûrs et bien équipés ne relève pas des efforts de ces croyants mais provient de la tête, le Seigneur Jésus-Christ (cf. #Col 2:19).
qui convient à chacune de ses parties. La croissance d’une Église fondée sur la Bible résulte du fait que chacun de ses membres emploie pleinement son don spirituel, dans la soumission au Saint-Esprit et la collaboration avec les autres croyants (#Col 2:19).
La sainteté chrétienne, opposée aux moeurs corrompus des païens
17 ¶ Voici donc ce que je dis et ce que je déclare dans le Seigneur, c’est que vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leurs pensées.
Vous ne devez plus marcher. « Marcher » renvoie à la conduite quotidienne et rappelle ce que Paul a dit au sujet de la haute vocation en Christ Jésus du croyant (verset #Ep 4:1). Puisque les chrétiens font partie du corps de Christ, ont reçu les dons spirituels par le Saint-Esprit et s’édifient mutuellement, ils ne devraient pas continuer à mener la même vie que les incroyants (#1Jn 2:6).
païens. Tous les non-Juifs non régénérés (cf. #1Th 4:5 où ils sont décrits).
selon la vanité de leurs pensées. Premièrement, les incroyants sont spirituellement stériles. Pour ce qui concerne les questions spirituelles et morales, leurs processus de raisonnement sont faussés et inadéquats et, inévitablement, ils ne parviennent pas à acquérir une bonne compréhension des choses divines, ni une façon morale de vivre. Leur vie est vide, vaine, dépourvue de sens (cf. #Ro 1:21-28 ; #1Co 2:14 ; #Col 2:18).
4:17-19 Dans ces versets, Paul décrit 4 caractéristiques des modes de vie contraires à la volonté divine, et auxquels les chrétiens sont invités à renoncer.
18 Ils ont l’intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’endurcissement de leur cœur.
étrangers à la vie de Dieu. Deuxièmement, les incroyants sont spirituellement coupés de Dieu, et donc ignorants des vérités divines (#1Co 2:14). De là proviennent leur obscurcissement spirituel volontaire et leur aveuglement moral (cf. #Ro 1:21-24 ; #2Ti 3:7). Ils sont aveugles, ou endurcis comme le roc.
19 Ayant perdu tout sentiment, ils se sont livrés à la dissolution, pour commettre toute espèce d’impureté jointe à la cupidité.
Ayant perdu tout sentiment. Troisièmement, les incroyants sont insensibles moralement. Leur persistance à pécher et à se détourner de Dieu les rend indifférents à ce qui touche à la morale ou à la spiritualité (cf. #Ro 1:32).
dérèglement … impureté. Quatrièmement, ils ont une conduite dépravée (cf. #Ro 1:28). En s’obstinant à succomber volontairement à la sensualité et au libertinage, ils perdent progressivement toute retenue morale, en particulier dans le domaine sexuel. Impureté et cupidité vont main dans la main, ce qui est une forme d’idolâtrie (#Ep 5:5 ; #Col 3:5). Si certains n’en arrivent pas aux extrêmes décrits aux versets #Ep 4:17-19, ils le doivent à la grâce divine accordée à tous et à l’influence modératrice du Saint-Esprit.
20 Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ,
4:20-21
avez appris … entendu … été instruits. Trois descriptions concrètes du salut, de la nouvelle naissance.
21 si du moins vous l’avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c’est en lui que vous avez été instruits
la vérité qui est en Jésus. Connaître la vérité au sujet du salut conduit à connaître pleinement la vérité sur Dieu, l’homme, la création, l’histoire, la vie, le but de la vie, les relations humaines et avec Dieu, le paradis, l’enfer, le jugement, et tous les autres principes, si importants, que Jean résume en #1Jn 5:20.
vous dépouiller. Vous défaire, comme lorsque l’on enlève de vieux vêtements sales. Ce verbe décrit la repentance par rapport au péché et la soumission à Dieu intervenues au moment de la réception du salut. (cf. #Esa 55:6-7 ; #Mt 19:16-22 ; #Ac 2:38-40 ; #Ac 20: 21 ; #1Th 1:9).
22 (4-21) à vous dépouiller, (4-22) eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses,
vieil homme. La vieille nature pécheresse, inconvertie, usée et inutile, corrompue par la tromperie. Le salut, c’est l’union avec Jésus-Christ, c’est-à-dire la mort puis l’ensevelissement de l’ancienne nature et la résurrection d’une nouvelle, pour marcher en nouveauté de vie. Cette transformation constitue le thème central de #Ro 6:2-8.
23 à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence,
renouvelés dans l’esprit de votre intelligence. Le salut concerne aussi l’esprit, centre de la pensée, de la compréhension et de la croyance, ainsi que de la motivation et de la décision d’agir (cf. #Col 3:1-2, #Col 3:10). Quand on devient chrétien, Dieu donne des capacités morales et spirituelles complètement nouvelles, que l’esprit sans Christ ne saurait concevoir (cf. #1Co 2:9-16).
24 et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité.
revêtir l’homme nouveau. Le renouvellement de l’esprit grâce au salut entraîne non seulement une conversion du caractère, mais aussi la transformation du vieil homme en un autre, nouveau (cf. #2Co 5:17).
créé selon Dieu. En Christ, le vieil homme n’existe plus comme jadis; il se crée un être nouveau, conforme à l’image de Dieu (cf. #Ga 2:20).
dans une justice et une sainteté. La justice est liée aux responsabilités morales du chrétien envers ses semblables, inscrites sur la seconde table de la loi (#Ex 20:12-17). La sainteté, quant à elle, renvoie à ses responsabilités envers Dieu, gravées sur la première (#Ex 20:3-11). Le péché demeure dans la chair de l’homme non racheté
25 C’est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain ; car nous sommes membres les uns des autres.
renoncez au mensonge. Mentir, c’est plus que déclarer des contre-vérités: c’est aussi exagérer et falsifier quelque chose de vrai, en y ajoutant ce qui ne s’y trouve pas. Tricher, faire des promesses impossibles à tenir, trahir la confiance et se donner de faux prétextes sont autant de formes de mensonge, et les chrétiens doivent s’en garder (cf. #Jn 8:44 ; #1Co 6:9 ; #Ap 21: 8).
parle selon la vérité à son prochain. Citation de #Za 8:16. L’œuvre de Dieu dans le monde se fonde sur la vérité, et ni l’Église ni les croyants pris individuellement ne peuvent être utiles à Dieu s’ils se prêtent au mensonge.
26 Si vous vous mettez en colère, ne péchez point ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère,
si vous vous mettez en colère, ne péchez point. Citation de #Ps 4:5. Selon les normes du N.T., la colère peut-être bonne ou mauvaise; tout dépend de la motivation ou de l’objectif recherché. Paul cautionne sans doute ici la juste indignation, la colère envers le mal. Cette colère-là déteste l’injustice, l’immoralité et le péché sous toutes ses formes. Quand la colère est altruiste et fondée sur l’amour de Dieu et d’autrui, elle est non seulement permise mais même ordonnée. Jésus fut animé de cette juste colère en #Mt 21: 12 ; #Mr 3:5 ; #Jn 2:15.
que le soleil ne se couche pas. Comme même une juste colère peut se muer en amertume, il faut s’en libérer à la fin de la journée. Si la colère se prolonge, elle risque de tourner à l’hostilité et violer de ce fait les instructions de #Ro 12:17-21.
27 et ne donnez pas accès au diable.
28 Que celui qui dérobait ne dérobe plus ; mais plutôt qu’il travaille, en faisant de ses mains ce qui est bien, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin.
ne dérobe plus. Le vol, quelle que soit sa forme, est un péché, et le chrétien doit l’éradiquer de sa vie. Qu’il travaille plutôt, pour produire ce qui est bénéfique (cf. #Ex 20: 15). L’alternative au vol consiste à pourvoir à ses propres besoins, à ceux de sa famille et à ceux des autres, ce qui honore Dieu, par des moyens honnêtes et honorables (cf. #2Th 3:10-11 ; #1Ti 5:8).
donner à celui qui est dans le besoin. Le chrétien doit non seulement s’interdire tout mal envers qui que ce soit, mais aussi s’efforcer d’aider sans relâche ceux qu’il voit dans le besoin. Voir #Lu 14:13-14 ; #Ac 20:33-35.
29 Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s’il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l’édification et communique une grâce à ceux qui l’entendent.
parole mauvaise. Le mot traduit par « mauvaise » exprime ce qui est pourri ou dégoûtant, comme des fruits gâtés ou de la viande putride. Aucun mot grossier ne doit franchir les lèvres du chrétien, car ce serait totalement incompatible avec sa nouvelle vie en Christ (voir #Col 3:8 ; #Ja 3:6-8 ; cf. #Ps 141:3).
qui serve à l’édification. Les paroles du chrétien devraient être instructives, encourageantes et édifiantes (même lorsqu’elles sont contraintes d’apporter une correction), opportunes (cf. #Pr 15: 23 ; #Pr 24: 26 ; #Pr 25: 11).
une grâce à ceux qui l’entendent. Cf. #Col 4:6. Puisque les chrétiens ont été sauvés puis gardés par grâce, ils doivent vivre et parler avec grâce. C’est le Seigneur qui établit cette norme (#Lu 4:22).
30 N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption.
n’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu. Dieu est attristé lorsque ses enfants refusent de changer leur vieille manière de vivre dans le péché, plutôt que de choisir les manières d’être et d’agir justes qu’implique leur nouvelle vie. Il est intéressant de noter que la façon de réagir du Saint-Esprit démontre qu’il est bien une personne. Cette personnalité à part entière se voit aussi à l’emploi de pronoms personnels (#Jn 14: 17 ; #Jn 16: 13), au soin personnel qu’il prend de chaque croyant (#Jn 14: 6, #Jn 14: 26 ; #Jn 15: 26), au fait qu’il possède un intellect (#1Co 2:11), des sentiments (#Ro 8:27), une volonté (#1Co 12:11), qu’il s’exprime (#Ac 13: 2), qu’il convainc (#Jn 16:8-11), intercède (#Ro 8:26), est un guide (#Jn 16: 13), glorifie Christ (#Jn 16: 14) et sert Dieu (#Ac 16:6-7).
scellés pour le jour de la rédemption. Le Saint-Esprit est le garant de la rédemption éternelle en Christ de tous ceux qui croient en lui.
31 Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous.
4:31-32 Ces versets résument les changements dans la vie du croyant, tels que mentionnés aux versets #Ep 4:17-30. « Amertume » désigne un ressentiment qui couve dans le cœur. « Animosité » s’apparente à la rage et à l’emportement soudain, « colère » à une hostilité plus profonde et plus intériorisée, « clameur » aux cris de celui qui perd la maîtrise de lui-même à l’occasion d’une querelle, « calomnie » à la diffamation. « Méchanceté » traduit le terme grec générique pour décrire le mal, la racine de tous les vices.
32 Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ.
comme Dieu vous a pardonné en Christ. Ceux qui ont souvent bénéficié du pardon de Dieu devraient pardonner les offenses, relativement bénignes, qui leur sont infligées. L’illustration la plus parlante de cette vérité se trouve dans la parabole de #Mt 18:21-35.
1 ¶ Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée,
donc. Ce mot sert de transition entre la doctrine et les devoirs, les principes et la mise en pratique, la prise de position et le comportement. C’est typique du style de Paul (voir #Ro 12:1 ; #Ga 5:1 ; #Ph 2:1 ; #Col 3:5 ; #1Th 4:1).
prisonnier dans le Seigneur. Ce rappel de son emprisonnement permet à Paul de rappeler discrètement aux Éphésiens que la fidélité dans la marche chrétienne peut coûter cher. Lui-même avait payé d’un prix personnel considérable son obéissance au Seigneur.
marcher d’une manière digne. « Marcher » est un verbe fréquemment utilisé dans le N.T. à propos du comportement quotidien, thème des trois derniers chapitres « Digne » qualifie un comportement conforme à la position que l’on occupe en Christ. L’apôtre stimulait ses lecteurs à devenir tout ce que le Seigneur désirait qu’ils soient; il leur en donnait lui-même la capacité.
vocation. Désigne, comme toujours dans les épîtres, l’appel souverain de Dieu au salut. L’appel efficace qui sauve est mentionné en #Ep 1:18 ; #Ro 11:29 ; #1Co 1:26 ; #Ph 3:14 ; #2Th 1:11 ; #2Ti 1:9 ; #Hé 3:1.
2 ¶ en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité,
humilité. Terme qui ne faisait pas partie du vocabulaire latin ni grec à l’époque de Paul. Le mot grec correspondant fut, selon toute vraisemblance, inventé par les chrétiens, sans doute par Paul lui-même, pour évoquer une qualité qu’aucun autre mot ne pouvait exprimer. L’humilité, la vertu chrétienne par excellence (#Ja 4:6), est une qualité de caractère que la première béatitude (#Mt 5:3) invite à acquérir. Elle résume la noblesse de la grâce de Christ (#Ph 2:7-8).
douceur. Ou « bonté »; le fruit inévitable de l’humilité, c’est-à-dire un esprit bienveillant et pleinement maître de soi (cf. #Mt 5:5 ; #Mt 11:29 ; #Ga 5:22 ; #Col 3:12).
patience. Littéralement « longue âme ». Le mot grec désigne une patience obstinée qui découle de l’humilité et de la douceur (cf. #1Th 5:14 ; #Ja 5:10).
vous supportant les uns les autres avec amour. Humilité, douceur et patience se manifestent par un amour sans relâche et inconditionnel pour les autres (cf. #1Pi 4:8).
3 vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix.
unité de l’Esprit. L’unité, donnée par l’Esprit, entre tous les croyants (voir #1Co 6:17 ; #1Co 12:11-13 ; #Ph 1:27 ; #Ph 2:2) a engendré ce lien spirituel qui entoure et lie les uns aux autres les membres du peuple de Dieu. Ce lien, c’est l’amour (#Col 3:14).
4 Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ;
un seul corps. Depuis la Pentecôte, le corps de Christ comprend tous les croyants sans distinction, par l’œuvre d’« un seul Esprit » (voir #1Co 12:11-13).
une seule espérance. Il s’agit de la promesse et de l’assurance de l’héritage éternel réservé à chacun des croyants (#Ep 1:11-14) et garanti à chaque croyant par le même Esprit (verset #Ep 4:13).
4:4-6 Dans ce passage, Paul donne la liste des niveaux particuliers où se manifeste l’unité: corps, Esprit, espérance, Seigneur, foi, baptême, et Dieu le Père. Il se concentre sur la Trinité: l’Esprit au verset 4, le Fils au verset 5 et le Père au verset 6. Il n’est pas de son propos d’établir des distinctions entre les personnes qui existent en Dieu. Il souligne plutôt que, en dépit de leurs rôles spécifiques, elles sont totalement unifiées dans tous les aspects de la nature et du plan divins.
5 il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
un seul Seigneur. Voir #Ac 4:12 ; #Ro 10:12 ; #Ga 1:8.
une seule foi. L’ensemble de la doctrine révélée dans le N.T. (cf. #Jude 3).
un seul baptême. Cela renvoie sans doute au baptême par immersion qui suit le salut, où le croyant fait une déclaration publique de sa foi en Jésus-Christ. Le baptême spirituel, par lequel tous les croyants sont ajoutés au corps de Christ (#1Co 12:11-13), est implicitement évoqué au verset 4.
6 un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous.
un seul Dieu. C’est, dans les Écritures, la doctrine de base concernant Dieu (voir #De 4:35 ; #De 6:4 ; #De 32:39 ; #Esa 45:14 ; #Esa 46:9 ; #1Co 8:4-6).
7 Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ.
Mais à chacun. On pourrait traduire par « en dépit de cela », ou « d’autre part », pour établir une opposition entre ce qui vient d’être dit et ce qui va suivre; on passe du sujet de l’unité des croyants (« tous » verset. 6) à la spécificité de chaque croyant (« chacun »).
la grâce. Ce mot résume à lui seul tout l’Évangile, la bonne nouvelle de Dieu offrant le salut à l’humanité pécheresse et indigne de le recevoir. Dieu est un Dieu de grâce car il donne gratuitement; ce don n’a rien à voir avec ce qu’on peut avoir fait, mais il est toujours immérité, impossible à gagner par soi-même, puisqu’il ne prend pas en compte un quelconque mérite.
la mesure du don de Christ. Chaque croyant est dépositaire d’un don spirituel particulier, que Dieu confère individuellement à chacun selon sa volonté et son plan souverains. Le terme grec pour « don » renvoie ici non pas au Saint-Esprit (qui en est la source), comme c’est le cas du terme employé en #1Co 12:1, ni à la grâce qui permet de le recevoir, comme en #Ro 12:6, mais à la gratuité du don. Pour plus de détails sur les dons ; Co 12:4-10; #1Pi 4:10.
8 C’est pourquoi il est dit : Étant monté en haut, il a emmené des captifs, Et il a fait des dons aux hommes.
Étant monté dans les hauteurs. Paul ouvre ici une parenthèse et fait allusion à #Ps 68:19 pour l’interpréter et en faire une analogie. Celle-ci vise à montrer comment Christ a reçu le droit de dispenser les dons spirituels (verset #Ep 4:7). Le #Ps 68 est un hymne de victoire. Il fut composé par David pour célébrer la victoire obtenue par Dieu - qui permit la prise de la ville jébusienne de Jérusalem, de même que la triomphale ascension de la montagne de Sion (cf. #2S 6:1-7:2 ; #1Ch 13). Suite à un tel triomphe, le roi ramenait dans son pays butin et prisonniers. Paul offre ici une description de Christ: de retour de sa bataille terrestre pour entrer dans la gloire de la cité céleste, il est accompagné des trophées de la grande victoire qu’il s’est acquise au Calvaire.
il a emmené des captifs. Par sa crucifixion et sa résurrection, Christ a vaincu Satan et la mort, et il a rendu triomphalement à Dieu ceux qui étaient prisonniers du péché et de Satan (cf. #Col 2:15).
il a fait des dons aux hommes. Il distribue le butin à tout son royaume. Après son ascension furent accordés tous les dons spirituels, reçus grâce au Saint-Esprit qui fut alors envoyé sur la terre (voir #Jn 7:39 ; #Jn 14: 12 ; #Ac 2:33).
9 Or, que signifie : Il est monté, sinon qu’il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre ?
monté. Renvoie à l’ascension de Jésus de la terre au ciel (#Ac 1:9-11), où il règne pour l’éternité avec son Père.
aussi descendu. Allusion à l’incarnation de Christ: il est descendu du ciel en tant qu’homme sur cette terre de souffrance et de mort.
les régions inférieures de la terre. Elles sont toujours citées en opposition avec les cieux élevés vers lesquels Jésus est ensuite monté (cf. #Ps 139:8, #Ps 139:15 ; #Esa 44:23). Cette expression ne renvoie pas à un endroit spécifique, mais à la grande profondeur, pour ainsi dire, de l’incarnation, qui a compris entre sa crucifixion et sa résurrection, qui l’a fait se relever du tombeau et de la mort - un temps où il est descendu jusque dans la fosse des démons, des « esprits en prison ».
10 Celui qui est descendu, c’est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses.
afin de remplir toutes choses. Suite à son ascension, après avoir accompli toutes les prophéties et l’œuvre de rédemption ordonnée par Dieu, le Seigneur a acquis le droit de diriger l’Église et de dispenser les dons, puisque, désormais, il remplit l’univers entier de sa présence divine, de sa puissance, de sa souveraineté et de ses bénédictions (cf. #Ph 2:9-11).
11 Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs,
il a donné les uns comme. Comme il l’a démontré par l’accomplissement parfait de la mission qui lui avait été assignée par Dieu, Christ possédait l’autorité et la souveraineté nécessaires pour dispenser les dons spirituels (versets #Ep 4:7-8) à ceux qu’il a appelés à son service au sein de son Église. Il a donné non seulement des dons, mais des personnes qui en étaient investies.
apôtres. Terme qui désigne spécifiquement les 12 disciples qui furent témoins de la résurrection de Christ (#Ac 1:22), y compris Matthias, qui remplaça Judas. Plus tard, Paul fut mis à part pour l’apostolat auprès des païens (#Ga 1:15-17) et compté au nombre des apôtres. Il rencontra lui aussi Jésus, lors de sa miraculeuse conversion sur le chemin de Damas (#Ac 9:1-9 ; #Ga 1:15-17). Ces apôtres furent choisis directement par Christ, si bien qu’on les appelle les « apôtres de Christ » (#Ga 1:1 ; #1Pi 1:1). Ils reçurent trois responsabilités principales:
1° poser les fondements de l’Église (#Ep 2:20);
2° recevoir, proclamer et mettre par écrit la Parole de Dieu (#Ep 3:5 ; #Ac 11:28 ; #Ac 21:10-11);
3° confirmer cette Parole par des signes, des miracles et des prodiges (#2Co 12:12 ; cf. #Ac 8:6-7 ; #Hé 2:3-4).
Cette appellation d’« apôtre » est attribuée dans un sens plus large à d’autres hommes de l’Église primitive, tels que Barnabas (#Ac 14: 1, #Ac 14: 4), Silas, Timothée (#1Th 1:1 ; #1Th 2:6) et d’autres (#Ro 16: 7 ; #Ph 2:25). On les nomme « envoyés (ou apôtres) des Églises » (#2Co 8:23), plutôt qu’apôtres de Jésus-Christ, appellation réservée aux 13. Ils n’ont pas cherché à s’assurer une succession perpétuelle, et à leur mort ils ne furent pas remplacés.
prophètes. Non pas des croyants ordinaires investis du don de prophétie, mais des hommes ayant ce ministère spécifique dans l’Église primitive. L’œuvre de prophète semble avoir été restreinte exclusivement au cadre de chaque congrégation locale. Ils n’étaient pas « envoyés » comme les apôtres (voir #Ac 13: 1), mais, comme dans le cas des apôtres, leur travail cessa quand fut achevé le N.T. Ils apportaient parfois des révélations directes de la part de Dieu à leur assemblée (#Ac 11:21-28) ou développaient une révélation déjà reçue (comme l’implique #Ac 13: 1). Ils ne reçurent pas de parole inspirée digne de figurer dans les Écritures; leurs messages devaient être soumis à l’évaluation des autres prophètes (#1Co 14: 32) et être conformes à l’enseignement des apôtres (verset #1Co 4:37). Ces deux fonctions furent reprises par les évangélistes et les pasteurs enseignants.
évangélistes. Ils proclament aux incroyants la bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ. Cf. l’emploi de ce terme en #Ac 21: 8 ; #2Ti 4:5. Le verbe correspondant se trouve 54 fois dans le N.T., et le substantif 76 fois.
pasteurs et docteurs. Désignait probablement une seule et même fonction dans l’Église. Le mot grec traduit par « et » peut signifier « en particulier » (voir #1Ti 5:17). Le sens normal de « pasteur » est « berger ». Ainsi la réunion de ces deux fonctions définit le berger enseignant. On le désigne comme celui qui est soumis au « grand berger », Jésus (#Hé 13:20-21 ; #1Pi 2:25). Ceux dont c’est la fonction sont aussi appelés « anciens ». Ces trois termes sont rassemblés en #Ac 20: 28 et #1Pi 5:1-2.
12 pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ,
le perfectionnement. Signifie l’acte de restaurer un objet pour lui redonner son état d’origine, ou rendre capable ou complet. Dans ce contexte, cela signifie sortir les chrétiens du péché pour les amener à l’obéissance. L’Écriture est la clé de ce processus; cf. #Jn 15: 3).
saints. Tous ceux qui croient en Jésus-Christ.
l’œuvre du ministère. Le service spirituel exigé de chaque chrétien, pas seulement des responsables de l’Église (cf. #1Co 15: 58).
l’édification du corps de Christ. Édifier, nourrir et développer l’Église spirituellement (cf. #Ac 20: 32).
13 jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ,
l’unité de la foi. La foi renvoie ici à l’ensemble de la vérité révélée qui constitue l’enseignement chrétien, l’accent étant mis sur le contenu complet de l’Évangile. L’unité et l’harmonie des croyants ne sont possibles que si elles se fondent sur une saine doctrine.
la connaissance du Fils de Dieu. Il n’est pas ici question de la connaissance à salut, mais de l’intimité profonde avec Christ, que le croyant ne peut obtenir que par la prière, l’étude régulière de la Parole et l’obéissance à ses commandements (cf. #Ph 3:8-10, #Ph 3:12 ; #Col 1:9-10 ; #Col 2:2)..
la stature parfaite de Christ. Dieu désire que tout croyant manifeste les qualités de son Fils, qui est lui-même l’étalon permettant de mesurer leur maturité spirituelle et leur perfection.
14 afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction,
flottants et emportés à tout vent de doctrine. Les croyants spirituellement immatures, sans connaissance solidement enracinée en Christ par la Parole de Dieu, ont tendance à accepter indifféremment toutes sortes d’erreurs doctrinales trompeuses et d’interprétations fallacieuses des Écritures que promulguent de faux docteurs malhonnêtes au sein de l’Église. Il leur reste à apprendre le discernement (#1Th 5:21-22). Voir #Ep 3:1 ; #Ep 4:20. À d’innombrables occasions, le N.T. met en garde contre ce danger (#Ac 20:29-31 ; #Ro 16:17-18 ; #Ga 1:6-7 ; #1Ti 4:1-7 ; #2Ti 2:15-18 ; #2P 2:1-3).
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