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NOUVEAU TESTAMENT

HÉBREUX 3 suite à 6 partiel 

LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES

 HÉBREUX 3 : 8 à 19

 

8  N’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte, Le jour de la tentation dans le désert,

9  Où vos pères me tentèrent Pour m’éprouver, et ils virent mes œuvres Pendant quarante ans.

10  Aussi je fus irrité contre cette génération, et je dis : Ils ont toujours un cœur qui s’égare. Ils n’ont pas connu mes voies.

11  Je jurai donc dans ma colère: Ils n’entreront pas dans mon repos !

mon repos. Le repos terrestre promis par Dieu était la vie au pays de Canaan, qu’Israël allait recevoir en héritage (#De 12:9-10 ; #Jos 21: 44 ; #1R 8:56). Du fait de sa rébellion contre Dieu, toute une génération d’Israël perdit le privilège d’entrer dans le repos de la terre promise (cf. #De 28:65 ; #La 1:3). Dans un sens figuré, le terme s’applique au repos spirituel dans le Seigneur, avec des précédents dans l’A.T. (cf. #Ps 116:7 ; #Esa 28:12). En recevant le salut, chaque croyant entre dans le vrai repos, le royaume de la promesse spirituelle; il n’a plus besoin de chercher, par ses propres forces, à acquérir une justice qui plaise à Dieu. Dieu aurait souhaité que la génération qu’il avait fait sortir d’Égypte connaisse ces deux formes de repos.

 

12  Prenez garde, frères, que quelqu’un de vous n’ait un cœur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant.

frères. Exhortation adressée à ceux qui possédaient, potentiellement, les mêmes caractéristiques que la génération qui périt au désert sans avoir vu la terre promise: les Juifs incroyants mêlés aux « frères saints » (verset #Hé 3:1). L’auteur les encourage à croire avant qu’il ne soit trop tard.

 un cœur mauvais. C’est ainsi qu’est le cœur de tout homme à la naissance (#Jér 17: 9). Dans le cas de ces Hébreux, leur cœur mauvais se manifestait par leur refus de croire en l’Évangile, qui les orientait dans une direction opposée à celle de Dieu.

 

13  Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire : Aujourd’hui ! afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché.

exhortez-vous les uns les autres chaque jour. Cette responsabilité est à la fois individuelle et collective. Pendant les jours de détresse qu’ils connaissaient et qui pouvaient les inciter à retourner au système lévitique  même s’il s’était révélé inefficace - ils devaient s’encourager mutuellement à s’identifier totalement à Jésus-Christ.

 s’endurcisse. Le rejet répété de ce qu’affirme l’Évangile au sujet de Jésus finit par produire un cœur de plus en plus endurci et conduit finalement à s’opposer de front à l’Évangile tout entier. Cf. #Hé 6:4-6 ; #Hé 10:26-29 ; #Ac 19: 9.

 la séduction. Le péché est un menteur qui utilise toutes les ruses et tous les stratagèmes possibles pour induire en erreur (cf. #Ro 7:11 ; #2Th 2:10 ; #Ja 1:14-16). Les Hébreux se mentaient à eux-mêmes quand ils justifiaient leur opposition à Jésus-Christ par leur fidélité à l’ancien système. S’ils s’accrochaient au système lévitique, c’était en réalité pour rejeter la Parole vivante (#Hé 4:12) du « Dieu vivant » (Le péché est un menteur qui utilise toutes les ruses et tous les stratagèmes possibles pour induire en erreur (cf. #Ro 7:11 ; #2Th 2:10 ; #Ja 1:14-16 #Hé 3:12) qui, au travers de Christ, avait ouvert une « route nouvelle et vivante » (#Hé 10:20). Choisir l’incrédulité ne peut mener qu’à la mort (verset #Hé 3:17 ; #Hé 10:26-29 ; cf. #Hé 2:14-15 ; #Jude 5).

 

14  Car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu’à la fin l’assurance que nous avions au commencement,

Exhortation similaire à celle du verset 6, qui reprend le thème de la persévérance.

 

15  pendant qu’il est dit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte.

3:15-19 Reprise de la citation du #Ps 95:7-8 (cf. verset #Hé 3:7). La première citation précédait l’exposé du thème de l’« aujourd’hui » et de l’urgence que véhicule ce mot. Celle-ci introduit le thème de la « révolte » (versets  #Hé 3:15-16). Le thème de l’obéissance est présenté au moyen de son antithèse, la désobéissance. Quatre termes différents pour parler de la rébellion servent à enfoncer le clou: « se révoltèrent » (verset #Hé 3:16), « péchèrent » (verset #Hé 3:17), « avaient désobéi » (verset #Hé 3:18) et « incrédulité » (verset #Hé 3:19). Cette première partie de l’exposé sur le #Ps 95:7-11 est résumée par la conclusion, évidente, que les Israélites qui moururent dans le désert furent victimes de leur propre incrédulité (verset #Hé 3:19).

 

16  Qui furent, en effet, ceux qui se révoltèrent après l’avoir entendue, sinon tous ceux qui étaient sortis d’Égypte sous la conduite de Moïse ?

17  Et contre qui Dieu fut-il irrité pendant quarante ans, sinon contre ceux qui péchaient, et dont les cadavres tombèrent dans le désert ?

18  Et à qui jura-t-il qu’ils n’entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui avaient désobéi ?

19  Aussi voyons-nous qu’ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité.

 
HÉBREUX 4 : 1 à 16
 

1 ¶  Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne paraisse être venu trop tard.

promesse. C’est la première fois que ce mot important est mentionné dans Hébreux. Le contenu de cette promesse est défini par l’expression « entrer dans son repos ».

 son repos. C’est un repos que Dieu donne, c’est pourquoi il est appelé « mon repos » (#Ps 95:11) et « son repos ». Pour les croyants, le repos de Dieu inclut sa paix, l’assurance du salut, la confiance en sa force et la certitude d’un foyer céleste à venir (cf. #Mt 11:29).

 être venu trop tard. La proposition pourrait être traduite « de crainte que l’un de vous ne pense être arrivé trop tard pour entrer dans le repos de Dieu » (cf. #Hé 12:15). Avec une crainte mêlée de respect, chacun doit examiner sa propre condition spirituelle (cf. #1Co 10:12 ; #2Co 13: 5) et encourager activement les autres à s’engager aussi (cf. #Jude 23).

 4:1-10 Cette deuxième partie de l’exposé sur le #Ps 95:7-11 va plus loin que la description de l’incrédulité et de ses conséquences dramatiques (#Hé 3:12-19): elle définit la nature du « repos » que les désobéissants ont perdu. La première section traitait en priorité des versets 7-8 du #Ps 95, la deuxième s’intéresse surtout au verset 11.

 

2  Car cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu’à eux ; mais la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu’elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l’entendirent.

foi. Il ne suffit pas de connaître le message, il faut se l’approprier par la foi qui sauve. L’épître reprendra plus en détail le thème de la foi (#Hé 10:19-12:29). Ce que veut souligner l’auteur par cette comparaison, c’est que, tout comme les Juifs lors de leur sortie d’Égypte (#Hé 3:16-19), les membres de sa génération avaient reçu le message de Dieu grâce à la prédication de l’Évangile: ils avaient été évangélisés.

 

3  Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, selon qu’il dit: Je jurai dans ma colère : Ils n’entreront pas dans mon repos ! Il dit cela, quoique ses œuvres eussent été achevées depuis la création du monde.

nous entrons. Ceux qui ont foi dans le message de Dieu entreront dans son repos spirituel. Tel est le corollaire du #Ps 95:11 qui adopte la formulation opposée: l’incroyant n’entrera pas dans le repos offert par Dieu.

 achevées depuis la création du monde. Le repos spirituel accordé par Dieu n’est pas incomplet ou inachevé. Il repose sur une œuvre achevée et décidée par Dieu de toute éternité, tout comme le repos qu’il a lui-même pris après avoir terminé son œuvre de création (verset #Hé 4:4).

 

4  Car il a parlé quelque part ainsi du septième jour : Et Dieu se reposa de toutes ses œuvres le septième jour.

4:4-5 Pour expliciter la déclaration du verset 3, l’auteur illustre son propos par le septième jour de la création et cite #Ge 2:2. Il répète ensuite la dernière partie du #Ps 95:11.

 

5  Et ici encore : Ils n’entreront pas dans mon repos !

6  Or, puisqu’il est encore réservé à quelques-uns d’y entrer, et que ceux à qui d’abord la promesse a été faite n’y sont pas entrés à cause de leur désobéissance,

4:6-7 Il est encore possible d’entrer dans le repos de Dieu (cf. « la promesse …  subsiste » au verset 1). Il n’est pas encore trop tard. Dieu avait offert le repos à son peuple au temps de Moïse, et il en est allé de même à l’époque de David. Il invite toujours patiemment son peuple à entrer dans son repos (cf. #Ro 10:21). En citant de nouveau le #Ps 95:7-8 (voir #Hé 3:7, #Hé 3:15), l’auteur appelle à donner de toute urgence une réponse, positive bien sûr. Les thèmes de l’urgence et de l’obéissance sont ainsi combinés pour constituer une invitation directe aux lecteurs.

7  Dieu fixe de nouveau un jour aujourd’hui en disant dans David si longtemps après, comme il est dit plus haut : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs.

8  Car, si Josué leur eût donné le repos, il ne parlerait pas après cela d’un autre jour.

4:8-10 Le vrai repos de Dieu ne nous a pas été offert au travers de Moïse et de Josué, mais par Jésus-Christ, qui est plus grand qu’eux. Josué conduisit la nation d’Israël vers la terre qui leur était promise. Cependant, ce n’était qu’un repos terrestre, l’ombre seulement de ce qu’implique le repos céleste. Du fait même que, selon le #Ps 95, Dieu a continué d’offrir son repos du temps de David (bien après l’entrée d’Israël dans la terre promise), on comprend que le repos ainsi offert était spirituel, supérieur à celui que Josué avait obtenu. Le repos terrestre d’Israël était troublé par les attaques innombrables d’ennemis et le travail quotidien. Le repos céleste se caractérise par la plénitude des promesses célestes (#Ep 1:3) et par l’absence de tout effort pour l’obtenir.

 

9  Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu.

repos de sabbat. Un autre mot grec, lié au sabbat, est introduit ici, et c’est la seule fois qu’il apparaît dans le N.T. L’auteur choisit ce mot pour attirer l’attention du lecteur vers le « septième jour » mentionné au verset 4 et pour préparer l’explication du verset 10.

 

10  Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres, comme Dieu s’est reposé des siennes.

11 ¶  Efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance.

4:11-13 La troisième et dernière partie de l’exposé sur le #Ps 95:7-11 souligne la responsabilité qui incombe à ceux qui ont entendu la Parole de Dieu. L’Écriture rapporte l’exemple de ceux qui étaient dans le désert avec Moïse, de ceux qui entrèrent en Canaan avec Josué et de ceux qui bénéficièrent de la même opportunité à l’époque de David. C’est à la Parole qu’il faut croire et obéir, et c’est encore la Parole qui jugera les désobéissants (cf. #1Co 10:5-13).

 

12  Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur.

épée …  à deux tranchants. La Parole de Dieu réconforte et nourrit ceux qui y croient, mais c’est un outil de jugement et de mise à mort pour ceux qui ne se sont pas engagés envers Jésus-Christ. Certains des Hébreux ne s’engageaient que du bout des lèvres envers Christ. Ils étaient au moins partiellement convaincus d’un point de vue intellectuel, mais ils n’étaient pas engagés dans leur cœur. La Parole de Dieu dévoilerait leurs croyances superficielles et même leurs mauvaises intentions (cf. #1S 16: 7 ; #1Pi 4:5).

 âme et esprit. Ces deux termes ne décrivent pas deux entités distinctes (pas plus que jointures et moelles) mais sont utilisés, comme on emploie l’expression « corps et âme », pour exprimer la plénitude (cf. #Lu 10:27 ; #Ac 4:32). Ils sont utilisés ailleurs de façon interchangeable pour décrire l’identité immatérielle de l’homme, son être intérieur éternel.

 

13  Nulle créature n’est cachée devant lui, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte.

découvert aux yeux de celui. « Découvert » est un terme technique utilisé uniquement ici dans le N.T. Il s’appliquait aux victimes dont on renversait la tête afin de l’exposer aux coups, soit en vue d’un sacrifice soit en vue d’une décapitation. C’est peut-être l’utilisation du mot « épée » au verset précédent qui inspira ce terme. Chaque individu est jugé, non seulement par la Parole de Dieu (cf. #Jn 12:48), mais aussi par Dieu lui-même. Nous avons des comptes à rendre devant la Parole écrite, vivante (cf. #Jn 6:63, #Jn 6:68 ; #Ac 7:38), et devant le Dieu vivant qui en est l’auteur.

 

14  Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons.

a traversé les cieux. De même que le souverain sacrificateur, du temps de l’ancienne alliance, traversait trois zones dans le temple (le parvis extérieur, le lieu saint et le lieu très saint) pour effectuer le sacrifice pour les péchés, Jésus a traversé trois zones célestes (le ciel atmosphérique, l’univers stellaire et la demeure de Dieu; cf. #2Co 12:2-4) après avoir réalisé l’ultime et parfait sacrifice. Une fois par an, le jour des expiations, le souverain sacrificateur d’Israël devait entrer dans le lieu très saint pour effectuer le rachat des péchés du peuple (#Lé 16). Ce tabernacle, limité, n’était que la copie de la réalité céleste (cf. #Hé 8:1-5). Quand Jésus est entré dans le sanctuaire céleste après nous avoir acquis la rédemption, le fac-similé terrestre a été remplacé par la réalité du ciel elle-même. Libérée de ce qui est terrestre, la foi chrétienne se caractérise par ce qui est céleste (#Hé 3:1 ; #Ep 1:3 ; #Ep 2:6 ; #Ph 3:20 ; #Col 1:5 ; #1Pi 1:4).

 Jésus, le Fils de Dieu. L’utilisation de deux titres, humain (Jésus) et divin (Fils de Dieu), de Jésus est significative. L’un des rares autres cas d’une telle juxtaposition est #1Jn 1:7, qui insiste sur le fait qu’il s’est sacrifié pour nos péchés (cf. #1Th 1:10 ; #1Jn 4:15 ; #1Jn 5:5).

 fermes dans la foi que nous professons. Christ est au centre de notre confession de foi dans l’Évangile: c’est en lui que nous croyons et de lui que nous rendons témoignage. Le terme grec est de nouveau utilisé en #Hé 4:14 et en #Hé 10:23 (cf. #2Co 9:13 ; #1Ti 6:12). De ces trois occurrences se dégage une impression d’urgence. S’ils comprenaient la supériorité de la personne et de l’œuvre de Jésus, les lecteurs ne pourraient pas renoncer à leur foi en lui ni tenir pour rien son œuvre en leur faveur.

 4:14-7:28 Le rédacteur de l’épître passe ensuite à l’explication du #Ps 110:4, cité en #Hé 5:6. Christ est non seulement l’apôtre par excellence, supérieur à Moïse et Josué, mais aussi le souverain sacrificateur suprême, et il est par conséquent supérieur à Aaron (#Hé 4:14-5:10 ; cf. #Hé 3:1). Au milieu de son exposé, l’auteur lance une exhortation en rapport avec la condition spirituelle de ses lecteurs (#Hé 5:11-6:20), avant de revenir au thème du sacerdoce de Christ (#Hé 7:1-28).

 

15  Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché.

a été tenté. L’auteur ajoute ici à sa déclaration de 2:18 que Jésus était sans péché. Il a été capable d’endurer la tentation (#Mt 4:1-11), mais il a été incapable de pécher.

 

16  Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins.

Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce. La plupart des rois de l’Antiquité ne pouvaient être approchés que par leurs conseillers les plus importants (cf. #Est 4:11). Au contraire, le Saint-Esprit appelle chacun à s’approcher avec assurance du trône de Dieu pour recevoir sa miséricorde et sa grâce par Jésus-Christ (cf. #Hé 7:25 ; #Hé 10:22 ; #Mt 27:51). L’arche de l’alliance était considérée comme l’endroit sur terre où Dieu siégeait, sur son trône entre les chérubins (cf. #2R 19: 15 ; #Jér 3:16-17). Les trônes orientaux étaient accompagnés d’un marchepied, une autre métaphore pour l’arche (cf. #Ps 132:7). C’est au trône de Dieu que Christ a payé pour le rachat des péchés, et c’est là que la grâce est dispensée aux croyants, pour tous les aspects de leur vie (cf. #2Co 4:15 ; #2Co 9:8 ; #2Co 12:9 ; #Ep 1:7 ; #Ep 2:7). « Que la grâce soit avec vous » était devenu une salutation habituelle parmi les croyants pour célébrer la faveur qu’ils avaient reçue (#Ro 1:7 ; #Ro 16: 20, #Ro 16: 24 ; #1Co 1:3 ; #1Co 16: 23 ; #2Co 1:2 ; #2Co 13: 14 ; #Ga 1:3 ; #Ga 6:18 ; #Ep 1:2 ; #Ep 6:24 ; #Ph 1:2 ; #Ph 4:18 ; #Col 1:2 ; #Col 4:18 ; #1Th 1:1 ; #1Th 5:28 ; #2Th 1:2 ; #2Th 3:18 ; #1Ti 1:2 ; #1Ti 6:21 ; #2Ti 1:2 ; #2Ti 4:22 ; #Tit 1:4 ; #Tit 3:15 ; #Phm 3, #Phm 25).

 

HÉBREUX 5 : 1 à 14
 

1 ¶  En effet, tout souverain sacrificateur pris du milieu des hommes est établi pour les hommes dans le service de Dieu, afin de présenter des offrandes et des sacrifices pour les péchés.

des offrandes et des sacrifices. Le premier terme renvoie peut-être à l’offrande végétale qui, sous l’ancienne alliance, servait à exprimer la reconnaissance ou la consécration. Le second terme désigne alors des sacrifices sanglants pour l’expiation des péchés (voir #Lé 1:1-5:2). Cependant, « offrandes » est utilisé en #Hé 8:4 pour désigner les divers types de sacrifices (cf. #Hé 8:3). Les trois occurrences de l’expression « offrandes (ou dons) et sacrifices » dans le N.T. (cf. #Hé 8:3 ; #Hé 9:9) emploient une construction grecque qui peut exprimer une relation plus proche entre les deux termes que celle normalement indiquée par notre « et ». Il ne faudrait alors établir aucune distinction entre les deux termes, et « pour les péchés » se rattacherait aux deux.

 5:1-4 Aucun ange, avec ses pouvoirs surnaturels, ne pouvait prétendre à la fonction de souverain sacrificateur. Seuls des hommes, marqués par la faiblesse de l’humanité, pouvaient exercer ce ministère (verset #Hé 5:2 ; #Hé 7:28). Dans le système lévitique, la position de souverain sacrificateur ne pouvait s’acquérir que par désignation. Personne ne pouvait légitimement s’autoproclamer souverain sacrificateur. Le présent employé dans ces versets  semble indiquer que le système lévitique était encore en vigueur à l’époque de la rédaction de l’épître.

 

2  Il peut être indulgent pour les ignorants et les égarés, puisque la faiblesse est aussi son partage.

avoir de la compréhension. C’est la seule occurrence de ce verbe dans le N.T. Il signifie que l’on conserve une attitude douce et pleine de maîtrise vis-à-vis de ceux qui sont spirituellement ignorants et rebelles. L’impatience, la haine et l’indignation n’ont rien à faire dans le ministère du sacrificateur. Tant de modération et de douceur chez le sacrificateur ne pouvait provenir que d’une prise de conscience de sa propre fragilité humaine. Lorsqu’il offrait des sacrifices pour ses proches péchés, il prenait conscience de sa propre nature pécheresse (verset #Hé 5:3).

 

3  Et c’est à cause de cette faiblesse qu’il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés, comme pour ceux du peuple.

4  Nul ne s’attribue cette dignité, s’il n’est appelé de Dieu, comme le fut Aaron.

appelé de Dieu. C’est par Dieu que le souverain sacrificateur était choisi et appelé pour le service (cf. #Ex 28 ; #No 16:1-40 ; #1S 16:1-3).

 

5  Et Christ ne s’est pas non plus attribué la gloire de devenir souverain sacrificateur, mais il la tient de celui qui lui a dit : Tu es mon Fils, Je t’ai engendré aujourd’hui !

5:5-6 Avec ces citations des #Ps 2:7 et #Ps 110:4, l’auteur démontre que la filiation de Christ et son sacerdoce étaient voulus par Dieu (cf. #Jn 8:54). Cela signifie que ces deux titres indiquent sa subordination, une subordination due non pas à son essence ou à sa nature (cf. #Jn 10:30 ; #Jn 14: 9, #Jn 14: 11), mais à l’accomplissement du programme de rédemption. Aucune de ces fonctions n’amoindrit en quoi que ce soit la divinité éternelle de Christ ni l’égalité dont il jouit avec les autres personnes de la Trinité. Elles ont toutes deux eu un commencement. Il vaut la peine de relever que le #Ps 2 présente le Fils aussi bien comme roi que comme Messie. Christ est le roi sacrificateur.

 

6  Comme il dit encore ailleurs: Tu es sacrificateur pour toujours, Selon l’ordre de Melchisédek.

Citation tirée de #Ps 110:4, qui est la base sur laquelle repose cette section tout entière.

 Melchisédek. Étant roi de Salem et sacrificateur du Dieu Très-Haut à l’époque d’Abraham, il était lui aussi un roi sacrificateur (#Ge 14:18-20). Pour plus de détails sur le sacerdoce de Melchisédek, voir le ch. #Hé 7.

 

7  C’est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété,

lui qui. La suite établit clairement qu’il s’agit de Christ, le sujet principal du verset 5. À Gethsémané, Jésus a agonisé et pleuré, mais il s’est engagé à faire la volonté du Père en acceptant la coupe de souffrance synonyme de mort (#Mt 26:38-46 ; #Lu 22:44-45). Sachant qu’il allait porter le fardeau du jugement contre le péché, il a éprouvé tout ce que cela impliquait de peine et de douleur (cf. #Esa 52:14 ; #Esa 53:3-5, #Esa 53:10). Même s’il a supporté cette épreuve et n’a pas cherché à l’éviter (#Esa 53:7), la douleur lui a arraché des cris, tandis que se déversait sur sa personne parfaitement sainte et obéissante toute la fureur de la colère divine (#Mt 27:46 ; cf. #2Co 5:21). Ce que Jésus a demandé, c’est de ne pas rester dans la mort, c’est-à-dire de ressusciter (cf. #Ps 16:9-10).

 5:7-8 Ayant établi la première condition requise pour être souverain sacrificateur-être nommé à ce poste (versets #Hé 5:1, #Hé 5:4-6) - l’auteur se concentre sur une autre condition: il faut avoir de la compassion pour les autres hommes (versets #Hé 5:2-3).

 

8  a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes,

l’obéissance. Christ n’avait pas besoin de souffrir pour vaincre ou corriger la moindre désobéissance. Dans sa divinité (en tant que Fils de Dieu), il était parfaitement au fait de ce que signifiait l’obéissance. En tant que Seigneur incarné, il s’est humilié pour apprendre (cf. #Lu 2:52). Il a appris l’obéissance pour la même raison qu’il a été soumis à la tentation: pour confirmer sa pleine humanité et connaître les souffrances des hommes dans leur intégralité;  cf. #Lu 2:52 ; #Ph 2:8). En outre, l’obéissance de Christ était nécessaire pour lui permettre d’accomplir toute justice (#Mt 3:15) et prouver ainsi qu’il représentait le sacrifice parfait, qu’il pouvait en toute légitimité se substituer aux pécheurs (#1Pi 3:18). Comme il était parfaitement juste, sa justice pouvait être imputée aux pécheurs (cf. #Ro 3:24-26).

 

9  et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel,

élevé à la perfection …  l’auteur d’un salut éternel. Du fait de sa parfaite justice et de son parfait sacrifice pour les péchés, c’est Jésus-Christ qui a rendu le salut possible.

 lui obéissent. La réalité du salut se prouve par l’obéissance à Christ, une obéissance qui va du respect du premier commandement de l’Évangile se repentir et croire (cf. #Ac 5:32 ; #Ro 1:5 ; #2Th 1:8 ; #1Pi 1:2, #1Pi 1:22 ; #1Pi 4:17) - à un style de vie caractérisé par la soumission à la Parole (cf. #Ro 6:16).

 

10 ¶  Dieu l’ayant déclaré souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek.

En citant à nouveau le #Ps 110:4 (cf. verset #Hé 5:6), l’auteur mentionne une nouvelle fois que c’est Dieu qui appelle au sacerdoce (verset #Hé 5:4).

 

11  Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre.

là-dessus. C’est-à-dire sur la relation entre le sacerdoce de Christ et celui de Melchisédek. On peut aussi traduire « sur lui ». D’un point de vue logique et stylistique, le verset 11 semble servir d’introduction à toute la section qui va de 5:11 à 6:12. En grec, le verbe « devenir » encadre toute la section (« devenus lents », verset 11; « vous relâchiez », verset 12).

 lents. La léthargie spirituelle des Hébreux et leur réticence à répondre aux enseignements de l’Évangile empêchaient tout nouvel enseignement à ce moment-là. L’auteur rappelle ainsi que, si l’on ne s’approprie pas la vérité de l’Évangile, il en résulte une stagnation spirituelle et une incapacité de comprendre ou d’assimiler tout enseignement supplémentaire (cf. #Jn 16: 12). Une telle situation se trouve aussi parmi les païens qui ont eu connaissance de la vérité par l’intermédiaire de la révélation (dite naturelle ou générale) de Dieu dans la création (#Ro 1:18-20). Le rejet de cette révélation entraîne un processus d’endurcissement (#Ro 1:21-32). Les Hébreux avaient non seulement reçu la révélation générale, mais ils disposaient en outre de la révélation spéciale, avec l’A.T. (#Ro 9:4), le Messie lui-même (#Ro 9:5) et l’enseignement des apôtres (#Hé 2:3-4). Tant qu’ils n’obéissaient pas à la révélation déjà reçue  qui leur permettait d’obtenir le salut éternel (verset #Hé 5:8) - tout enseignement supplémentaire au sujet du sacerdoce « selon l’ordre de Melchisédek » du Messie leur était inutile.

 

12  Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide.

des maîtres. Tout croyant est appelé à être un enseignant (#Col 3:16 ; #1Pi 3:15 ; cf. #De 6:7 ; #2Ti 3:15). Si ces Hébreux avaient réellement obéi à l’Évangile de Christ, ils auraient transmis le message à d’autres. Les Juifs étaient généralement versés dans la loi et pouvaient s’enorgueillir de l’enseigner, mais ils n’avaient pas vraiment compris ses vérités et ne se les étaient pas appliquées.

 oracles. C’est-à-dire l’A.T., qui était le fondement de l’Évangile et avait été confié aux Juifs (#Ro 3:1-2). Les aspects les plus fondamentaux de la loi auraient dû guider les Hébreux vers la foi au Messie (#Ga 3:23-24). Ils avaient en outre entendu la prédication de l’Évangile (#Hé 2:2-4 ; #1Pi 4:11).

5:12-13

lait. La connaissance, si elle n’est pas accompagnée d’obéissance, ne sert à rien. En fait, par leur rejet de la foi qui sauve, les Hébreux régressaient dans leur compréhension du Messie. Ils avaient été suffisamment exposés à l’Évangile pour être en mesure de le prêcher à leur tour, mais ils étaient restés des bébés, immatures et donc incapables de comprendre la vérité divine, sans parler de l’enseigner.

 

13  Or, quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de justice ; car il est un enfant.

la parole de justice. C’est le message de la justice de Christ que nous recevons par la foi (#Ro 3:21-22 ; #1Co 1:30 ; #2Co 5:21 ; #Ph 3:9 ; #Tit 3:5). Cette expression équivaut à la bonne nouvelle du salut par la foi, et non par les œuvres.

 

14  Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal.

les hommes faits. La même racine grecque est rendue ailleurs par la notion de perfection (#Hé 6:1 ; #Hé 7:11, #Hé 7:19, #Hé 7:28 ; #Hé 9:9 ; #Hé 10:1, #Hé 10:14 ; #Hé 11:40 ; #Hé 12:23). Dans toute l’épître, y compris ici, elle est synonyme de salut. En ce sens, elle évoque le parachèvement qui intervient lorsqu’une personne croit en Christ plutôt que la maturité chrétienne (comme c’est le cas chez Paul, cf. #Col 4:12). Jésus invitait les Juifs non croyants à le suivre avec foi pour arriver à la perfection du salut (#Mt 19: 21). Paul écrivait que ceux qui sont venus à Christ par la foi sont, de ce fait, mûrs et capables de recevoir la sagesse de Dieu (#1Co 2:6). Il décrivait les croyants comme « des hommes faits » en parlant de ceux qui étaient justes en Christ (#Ph 3:2-20), par opposition avec ceux qui mettaient leur confiance dans la chair. Il déclara aussi que les apôtres avertissaient et enseignaient tout homme afin de le « présenter à Dieu, devenu parfait en Christ » (#Col 1:28).

 exercé. Les vérités plus profondes, plus « solides », relatives au sacerdoce du Seigneur Jésus ne pouvaient être reçues que par ceux qui le connaissaient en tant que Sauveur. C’est la métaphore de l’entraînement et de la compétition sportive qui se trouve derrière ce mot (cf. #1Ti 4:7-8). Celui qui vient à Christ pour recevoir le parachèvement spirituel est ensuite entraîné par la Parole à discerner la vérité de l’erreur, une conduite sainte de celle qui ne l’est pas (cf. #2Ti 3:16-17).

  

HÉBREUX 6 : 1 à 15
 

1 ¶  C’est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux œuvres mortes, (6-2) de la foi en Dieu,

laissant. Il ne s’agit pas d’abandonner ou de mépriser les doctrines de base. C’est par elles qu’il faut commencer, mais il ne faut pas s’arrêter à elles. Elles sont la porte d’entrée donnant sur le chemin qui mène au salut en Christ.

 les éléments de la parole de Christ. Tout comme pour l’expression « oracles de Dieu » en #Hé 5:12, c’est l’A.T. qui est ainsi désigné. L’auteur a en vue l’enseignement de base de l’A.T. qui préparait la voie au Messie; c’étaient les premiers enseignements relatifs à Christ. Ces « éléments » comportent les six points mentionnés aux versets  #Hé 6:1-2.

 tendons à ce qui est parfait. Ce qui est « parfait », c’est le salut par la foi en Jésus, le Messie. Le verbe « tendons » est au passif, comme pour dire « laissons-nous porter vers le salut ». Cela ne signifie pas que le disciple doive se laisser porter par l’enseignant, mais que tous deux se laissent pousser en avant par Dieu. L’auteur avertit ses lecteurs juifs qu’il n’y a aucune vertu à s’arrêter aux principes élémentaires de l’A.T. et à répéter (« poser de nouveau le fondement ») ce qui n’avait été conçu que pour servir de fondations.

 renoncement aux œuvres mortes. Dans l’A.T., se repentir signifiait se détourner des œuvres mauvaises porteuses de mort (cf. #Ez 18: 4 ; #Ro 6:23) et se tourner vers Dieu. Trop souvent les Juifs se tournaient vers Dieu d’une façon superficielle, en se contentant d’obéir à la lettre de la loi pour faire montre de leur repentance. L’homme intérieur restait mort (#Mt 23:25-28 ; #Ro 2:28-29). Cette sorte de repentance ne pouvait amener au salut (verset #Hé 6:6 ; #Hé 12:17 ; cf. #Ac 11:18 ; #2Co 7:10). Sous la nouvelle alliance, la repentance envers Dieu doit se doubler de la foi en notre Seigneur Jésus-Christ (#Ac 20: 21). C’est sa mort expiatoire qui nous sauve de nos « œuvres mortes » (#Hé 9:14 ; cf. #Jn 14: 6).

 

2  de la doctrine des baptêmes, de l’imposition des mains, de la résurrection des morts, et du jugement éternel.

foi en Dieu. La foi dans le Père seul ne suffit pas, elle doit s’accompagner de la foi en son Fils, Jésus-Christ (#Ac 4:12 ; cf. #Ja 2:14-20).

 baptêmes. Une meilleure traduction serait « ablutions », comme dans 9:10. Le terme grec n’est jamais utilisé à propos du baptême chrétien. Le pluriel est inconciliable avec le concept du baptême chrétien, qui est unique. Dans le système lévitique de l’A.T., on se livrait à des ablutions cérémonielles qui étaient le signe extérieur de la purification du cœur (cf. #Ex 30:18-21 ; #Lé 16: 4, #Lé 16: 24, #Lé 16: 26, #Lé 16: 28 ; #Mr 7:4, #Mr 7:8). La nouvelle alliance appelle les croyants à une purification intérieure (#Tit 3:5) qui régénère l’âme.

 l’imposition des mains. Selon les règles de l’A.T., la personne qui apportait une victime pour un sacrifice plaçait ses mains dessus pour symboliser son identification avec elle, comme sacrifice substitutif pour son péché (#Lé 1:4 ; #Lé 3:8, #Lé 3:13 ; #Lé 16: 21). Il pourrait aussi y avoir ici une allusion à la bénédiction solennelle du sacrificateur (cf. #Mt 19: 13).

 résurrection …  jugement éternel. Les pharisiens croyaient en la résurrection des morts (#Ac 23: 8), mais ils restaient spirituellement morts (#Mt 23: 27). Ils croyaient aussi au jugement de Dieu, et c’était effectivement le sort qui leur était réservé. Il est significatif que toutes les doctrines des versets 1-2 puissent être associées aux pharisiens, qui étaient attirés vers Jésus et parfois associés à lui (#Lu 7:36-50 ; #Lu 13: 31 ; #Lu 14: 1 ; #Jn 3:1). Paul était l’un d’eux avant sa conversion (#Ph 3:5). Ils étaient le produit de la poursuite de la justice par les œuvres de la loi plutôt que par la foi (#Ro 9:30-32 ; #Ro 10:1-3). Une partie des Hébreux auxquels cette épître était destinée étaient sans doute des pharisiens.

 

3  C’est ce que nous ferons, si Dieu le permet.

C’est ce que nous ferons. Il est probable que l’auteur donne ici son propre témoignage et s’identifie en même temps aux lecteurs: comme il le leur recommandait, lui-même était passé des enseignements de l’A.T. à la nouvelle alliance. Le salut nécessite toujours une intervention de Dieu (cf. #Jn 6:44).

 

4  Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit,

ont été …  éclairés. Les Hébreux avaient été instruits dans la vérité biblique et en avaient une compréhension intellectuelle. Comprendre l’Évangile ne revient pas à être régénéré (cf. #Hé 10:26, #Hé 10:32). En #Jn 1:9, il apparaît clairement que l’illumination n’est pas synonyme de salut. Cf. #Hé 10:29.

 ont goûté le don céleste. Dans le N.T., au sens figuré, « goûter » signifie faire l’expérience de quelque chose de façon parfaitement consciente (cf. #Hé 2:9). C’est une expérience qui peut être vécue à un moment précis ou d’une façon continue. Lorsque Christ a « goûté » la mort, ce n’était évidemment que momentanément, pas d’une façon continue, ni permanente. Tous les hommes bénéficient de la bonté de Dieu, mais cela ne signifie pas que tous soient sauvés (cf. #Mt 5:45 ; #Ac 17: 25). De nombreux Juifs, du temps du ministère terrestre de Christ, goûtèrent aux bénédictions du ciel qu’il leur apporta: guérison, délivrance des démons, consommation de la nourriture qu’il avait miraculeusement créée (#Jn 6). Que le « don » renvoie à Christ (cf. #Jn 6:51 ; #2Co 9:15) ou au Saint-Esprit (cf. #Ac 2:38 ; #1Pi 1:12), faire l’expérience de l’un ou de l’autre n’équivaut pas au salut (cf. #Jn 16: 8 ; #Ac 7:51).

 ont eu part au Saint-Esprit. Même si le concept de participation est utilisé en #Hé 3:1, #Hé 3:14 ; #Hé 12:8 pour parler d’une relation dont jouissent les croyants, le contexte doit rester le facteur déterminant pour l’interprétation. Or, celui des versets 4-6 semble exclure toute allusion à d’authentiques croyants. Il pourrait donc s’agir ici de la participation, déjà mentionnée plus haut, au ministère miraculeux de Jésus, qui était animé par l’Esprit;  cf. #Lu 4:14, #Lu 4:18), ou au ministère de conviction du Saint-Esprit (#Jn 16: 8), auquel on peut évidemment résister sans faire l’expérience du salut (cf. #Ac 7:51).

 

5  qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir,

goûté. Cela correspond de façon surprenante à ce qui est décrit en #Hé 2:1-4. Comme Simon le magicien (#Ac 8:9-24), ces Hébreux n’avaient pas été régénérés, malgré ce qu’ils avaient entendu ou vu (cf. #Mt 13:3-9 ; #Jn 6:60-66). Ils répétaient les péchés de ceux qui étaient morts dans le désert après avoir vu les miracles opérés par Moïse et Aaron et entendu la voix de Dieu au Sinaï.

 

6  et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu’ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l’exposent à l’ignominie.

sont tombés. Mot grec qui n’apparaît qu’ici dans le N.T. Dans la LXX, il servait à décrire une infidélité grave ou l’apostasie (cf. #Ez 14: 13 ; #Ez 18: 24 ; #Ez 20: 27). Il équivaut à l’apostasie de 3:12. La gravité de cette infidélité se voit à la terrible description du rejet qui figure dans ce verset: ces hommes crucifient une nouvelle fois Christ et le traitent avec mépris (voir aussi les descriptions frappantes de 10:29). L’« impossible » du verset 4 porte sur « soient encore renouvelés et amenés à la repentance ». Ceux qui péchaient de cette façon contre Christ ne pouvaient espérer ni restauration ni pardon (cf. #Hé 2:2-3 ; #Hé 10:26-27 ; #Hé 12:25), car ils l’avaient rejeté en pleine connaissance de cause et consciemment (comme le précisent les caractéristiques des versets  5-6). Ayant reçu une pleine révélation, ils avaient rejeté la vérité et tiré à propos de Christ des conclusions diamétralement opposées à la vérité; ils ne pouvaient donc pas espérer être sauvés. Selon eux, Jésus devait être crucifié, et ils se plaçaient du côté de ses ennemis. Ces versets n’enseignent pas que l’on pourrait perdre le salut. De nombreux passages de la Bible affirment en effet clairement qu’il est éternel (cf. #Jn 10:27-29 ; #Ro 8:35, #Ro 8:38-39 ; #Ph 1:6 ; #1Pi 1:4-5). Ceux qui veulent faire dire à ce verset que les croyants peuvent perdre leur salut devront admettre qu’il affirme alors l’impossibilité de le recouvrer.

 

7  Lorsqu’une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, et qu’elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu ;

6:7-8 Ces illustrations montrent que ceux qui écoutent le message de l’Évangile et y répondent par la foi sont bénis; ceux qui l’entendent et le rejettent sont maudits (cf. #Mt 13:18-23).

 

8  mais, si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d’être maudite, et on finit par y mettre le feu.

réprouvée. Voir l’utilisation de ce terme en #Ro 1:28 (« réprouvé »); #2Co 13: 5 (« désapprouvés »); #2Ti 3:8 (« réprouvés).

 

9 ¶  Quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous attendons, pour ce qui vous concerne, des choses meilleures et favorables au salut.

Quoique nous parlions ainsi. Dans les versets précédents, il avait été indispensable de parler du jugement, mais l’auteur assure qu’en ce qui concerne les « bien-aimés », ceux qui sont déjà croyants, ils peuvent avoir pleinement confiance en leur salut.

 bien-aimés. Ce terme montre que l’on vient de changer de destinataire et que l’on passe d’un message d’avertissement à un message d’encouragement. Le fait qu’il est désormais question des croyants est encore démontré par la confiance que des « choses meilleures » peuvent être attendues à leur propos (par comparaison avec les avertissements des versets précédents). Les choses « favorables au salut », ce sont leurs œuvres, car elles attestent de la réalité de leur salut (verset #Hé 6:10 ; cf. #Ep 2:10 ; #Ja 2:18, #Ja 2:26). Cette déclaration même implique que les éléments décrits en #Hé 5:11-6:5 n’ont rien à voir avec le salut mais caractérisent l’incrédulité et l’apostasie.

 

10  Car Dieu n’est pas injuste, pour oublier votre travail et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints.

votre travail et l’amour que vous avez montré. Voir #1Th 1:3-4.

 pour son nom. Tout au long de cette épître, le « nom » renvoie, comme en hébreu, à l’autorité, à la personnalité et aux attributs du Fils de Dieu (#Hé 1:4) ou de Dieu le Père (#Hé 2:12 ; #Hé 13: 15 ; cf. #Jn 14: 13).

 saints. Tous les chrétiens véritables sont « saints » (cf. #Hé 13: 24 ; #Ac 9:13 ; #Ro 1:7 ).

 

11  Nous désirons que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu’à la fin une pleine espérance,

vous. L’auteur parle de nouveau des incroyants, mais il semble intentionnellement distinguer ce groupe particulier des apostats des versets  4-6, qui courent le danger d’une perdition irrémédiable.

 zèle. Terme qui peut traduire l’impatience ou la hâte. C’est une supplique adressée aux Juifs non croyants de venir à Christ sans tarder. Si ces Hébreux non engagés suivaient l’exemple de la foi active des saints (versets  #Hé 6:9-10, #Hé 6:12), ils obtiendraient le salut qui donne « jusqu’à la fin une pleine espérance » (cf. #Hé 10:22 ; #Col 2:2). Il ne faut pas remettre à plus tard la question du salut.

 

12  en sorte que vous ne vous relâchiez point, et que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses.

ne vous relâchiez point. Voir la note sur 5:11 {==> "Hé 5:11"},  où le même mot grec est traduit par « lents ».

 imitiez. Concept répété en #Hé 13: 7 et qui est inhérent aux nombreux exemples de foi donnés au ch. #Hé 11.

 héritent des promesses. L’héritage et les promesses du salut constituent un des thèmes de cette épître (cf. versets  #Hé 6:13, #Hé 6:15, #Hé 6:17 ; #Hé 1:14 ; #Hé 4:1, #Hé 4:3 ; #Hé 9:15 ; #Hé 10:36 ; #Hé 11:7-9, #Hé 11:11, #Hé 11:13, #Hé 11:17, #Hé 11:33, #Hé 11:39).

 

13  Lorsque Dieu fit la promesse à Abraham, ne pouvant jurer par un plus grand que lui, il jura par lui-même,

Abraham. Pour encourager les Hébreux à s’appuyer sur leur foi plutôt que de s’accrocher au système lévitique, l’auteur cite l’exemple d’Abraham, grand modèle de foi à imiter (verset #Hé 6:12).

 jura par lui-même. Comme cela est rapporté en #Ge 22:15-19, Dieu promit unilatéralement d’accomplir les termes de l’alliance conclue avec Abraham.

6:13-20 Les Hébreux croyants enduraient persécutions et souffrances, et il leur fallait beaucoup de patience et de persévérance. Cette foi persévérante leur permettrait d’hériter des promesses de Dieu, même si, pendant ce temps d’épreuve, elles leur semblaient éloignées. Ils devaient en toutes circonstances garder à l’esprit que Dieu est fidèle (cf. verset #Hé 6:10) et qu’en lui leur espérance était bien gardée (cf. versets  #Hé 6:11).

 

14  (6-13) et dit : (6-14) Certainement je te bénirai et je multiplierai ta postérité.

Citation de #Ge 22: 17 qui résume l’essence de la promesse de Dieu. Son accomplissement était garanti du seul fait qu’il l’avait prononcée. Il est significatif que cette citation de Genèse se situe dans le contexte du sacrifice d’Isaac, car son fils représentait pour Abraham l’accomplissement immédiat de la promesse de Dieu. L’accomplissement ultime de cette promesse aurait lieu au travers de la descendance d’Isaac.

 

15  Et c’est ainsi qu’Abraham, ayant persévéré, obtint l’effet de la promesse.

ayant persévéré. Abraham est un exemple de la persévérance décrite au verset 12. Avec la naissance d’Isaac, il eut droit à un début de réalisation des promesses, mais il mourut avant d’avoir vu leur accomplissement total (#Hé 11:13).

 

  

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