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ANCIEN TESTAMENT 

Genèse 31 suite à 35 partiel

 

GENÈSE 31 suite : 5 À 55

5  Il leur dit : Je vois, au visage de votre père, qu’il n’est plus envers moi comme auparavant ; mais le Dieu de mon père a été avec moi.

votre père …  mon père. Un contraste, peut-être pas intentionnel mais néanmoins perceptible, puisque leur père lui manifestait du rejet, tandis que le Dieu de son père l’avait accepté.

6  Vous savez vous-mêmes que j’ai servi votre père de tout mon pouvoir.

31:6-9

Comme l’expliqua Jacob, son service illimité à leur père avait été récompensé par des changements de salaire visant à paralyser son entreprise, mais Dieu était intervenu en empêchant Laban de lui nuire (v. #Ge 31:7) et en suppléant aux changements de salaire par une grande prospérité (v. #Ge 31:9).

7  Et votre père s’est joué de moi, et a changé dix fois mon salaire ; mais Dieu ne lui a pas permis de me faire du mal.

8  Quand il disait : Les tachetées seront ton salaire, toutes les brebis faisaient des petits tachetés. Et quand il disait : Les rayées seront ton salaire, toutes les brebis faisaient des petits rayés.

9  Dieu a pris à votre père son troupeau, et me l’a donné.

10  Au temps où les brebis entraient en chaleur, je levai les yeux, et je vis en songe que les boucs qui couvraient les brebis étaient rayés, tachetés et marquetés.

11  Et l’ange de Dieu me dit en songe: Jacob ! Je répondis : Me voici !

l’ange de Dieu. Cf. #Ge 21:17. Même personnage que l’ange de l’Eternel (#Ge 16:11 ; #Ge 22:11, #Ge 22:15).

12  Il dit : Lève les yeux, et regarde : tous les boucs qui couvrent les brebis sont rayés, tachetés et marquetés ; car j’ai vu tout ce que te fait Laban.

13  Je suis le Dieu de Béthel, où tu as oint un monument, où tu m’as fait un vœu. Maintenant, lève-toi, sors de ce pays, et retourne au pays de ta naissance.

Je suis le Dieu de Béthel. L’ange de Dieu (v. #Ge 31:11) s’identifia clairement à Dieu et rappela leur précédente rencontre (#Ge 28:10-22).

14  Rachel et Léa répondirent, et lui dirent : Avons-nous encore une part et un héritage dans la maison de notre père ?

31:14-16

Les deux femmes reconnurent que, dans un contexte de rapports familiaux très tendus, leur héritage pouvait être mis en doute, puisque les liens de famille ne les retenaient plus. Elles admettaient aussi que l’intervention de Dieu avait, en réalité, permis de rembourser ce que leur père avait faussement retenu et gaspillé.

15  Ne sommes-nous pas regardées par lui comme des étrangères, puisqu’il nous a vendues, et qu’il a mangé notre argent ?

16  Toute la richesse que Dieu a ôtée à notre père appartient à nous et à nos enfants. Fais maintenant tout ce que Dieu t’a dit.

17 ¶  Jacob se leva, et il fit monter ses enfants et ses femmes sur les chameaux.

18  Il emmena tout son troupeau et tous les biens qu’il possédait, le troupeau qui lui appartenait, qu’il avait acquis à Paddan-Aram ; et il s’en alla vers Isaac, son père, au pays de Canaan.

19  Tandis que Laban était allé tondre ses brebis, Rachel déroba les théraphim de son père ;

les théraphim. Cf. #2R 23:24 ; #Ez 21:26. On croyait que ces images ou figurines de tailles différentes, en général des déesses nues avec des formes féminines bien accentuées, assuraient à leur détenteur la protection, les droits d’héritage et la fertilité. Rachel les avait peut-être dérobés pour permettre à Jacob d’être reconnu comme chef de toute la famille à la mort de Laban.

 Les faux dieux dans l’Ancien Testament

1. Les théraphim de Rachel (#Ge 31:19)

2. Le veau d’or au Sinaï (#Ex 32)

3. Ashéra ou Astarté, symbolisée par un pieu sacré; déesse suprême de Tyr, rattachée à la mer (#Jug 6:24-32)

4. Nanna, le dieu lune d’Ur, adoré par Abraham avant son appel (#Jos 24:2)

5. Dagon, dieu de l’agriculture et de la mer, principal dieu des Philistins et père de Baal (#Jug 16:23-30 ; #1S 5:1-7)

6. Astarté, déesse des Cananéens, une épouse de Baal (#1S 7:3-4)

7. Moloc, le dieu des Ammonites et la plus abominable des idoles mentionnées dans l’Ecriture (#1R 11:7 ; #2R 23:10 ; #2Ch 28:3 ; #2Ch 33:6)

8. Les deux veaux d’or fabriqués par le roi Jéroboam, dressés sur les lieux de pèlerinage de Dan et Béthel (#1R 12:28-31)

9. Baal, principale divinité de Canaan (#1R 18:17-40 ; #2R 10:28 ; #2R 11:18)

10. Rimmon, le dieu syrien de Naaman le lépreux (#2R 5:15-19)

11. Nisroc, le dieu assyrien de Sanchérib (#2R 19:37)

12. Nebo, le dieu babylonien de la sagesse et de la littérature (#Esa 46:1)

13. Merodac, aussi appelé Mardouk, le dieu principal du panthéon babylonien (#Jér 50:2)

14. Thammuz, le mari et le frère d’Astarté, dieu de la fertilité (#Ez 8:14)

15. La statue d’or dans la vallée de Dura (#Da 3)

20  et Jacob trompa Laban, l’Araméen, en ne l’avertissant pas de sa fuite.

trompa. Craignant la réaction de Laban (v. #Ge 31:31), Jacob se passa de la courtoisie habituelle qu’il n’avait pas omise auparavant (#Ge 30:25) et s’enfuit clandestinement au bon moment (v. #Ge 31:19). Avec tout son entourage, ce ne fut pas un départ simple. Le visage de Laban (vv. #Ge 31:1-2) exprimait assez d’hostilité pour que Jacob soupçonne de fortes représailles et réagisse en fuyant un danger dont il ne pouvait estimer l’ampleur.

21  Il s’enfuit, avec tout ce qui lui appartenait ; il se leva, traversa le fleuve, et se dirigea vers la montagne de Galaad.

le fleuve …  montagne de Galaad. Respectivement l’Euphrate et la région qui s’étend du sud de la Galilée à l’est du Jourdain.

22  Le troisième jour, on annonça à Laban que Jacob s’était enfui.

23  Il prit avec lui ses frères, le poursuivit sept journées de marche, et l’atteignit à la montagne de Galaad.

sept journées de marche. Qu’il ait fallu si longtemps à la troupe de Laban pour rattraper un groupe beaucoup plus grand, chargé de biens et accompagné d’animaux, indique que la famille de Jacob s’était astreinte à une marche forcée, probablement sous l’effet de la peur.

24  Mais Dieu apparut la nuit en songe à Laban, l’Araméen, et lui dit : Garde-toi de parler à Jacob ni en bien ni en mal !

Garde-toi …  ni en bien ni en mal. Afin d’éviter tout mal à Jacob, Dieu le protégea à nouveau de façon souveraine, comme il l’avait fait pour Abraham et Isaac (#Ge 12:17-20 ; #Ge 20:3-7 ; #Ge 26:8-11). Ce fut avec cette expression de type proverbial (cf. #Ge 24:50 ; #2S 13:22) que Laban fut averti de n’utiliser aucune des options qui s’offraient à lui, bonnes ou mauvaises, pour modifier la situation et ramener Jacob.

25 ¶  Laban atteignit donc Jacob. Jacob avait dressé sa tente sur la montagne ; Laban dressa aussi la sienne, avec ses frères, sur la montagne de Galaad.

26  Alors Laban dit à Jacob : Qu’as-tu fait ? Pourquoi m’as-tu trompé, et emmènes-tu mes filles comme des captives par l’épée ?

mes filles comme des captives. Laban n’imaginait de toute évidence pas que ses filles aient pu accepter un tel départ et pensait qu’elles étaient parties sous la contrainte.

27  Pourquoi as-tu pris la fuite en cachette, m’as-tu trompé, et ne m’as-tu point averti ? Je t’aurais laissé partir au milieu des réjouissances et des chants, au son du tambourin et de la harpe.

31:27-29

Au moyen d’une série de questions, Laban protesta qu’il aurait eu le droit d’organiser une fête d’adieux pour sa famille et réprimanda Jacob pour son manque d’égards.

28  Tu ne m’as pas permis d’embrasser mes fils et mes filles ! C’est en insensé que tu as agi.

29  Ma main est assez forte pour vous faire du mal ; mais le Dieu de votre père m’a dit hier : Garde-toi de parler à Jacob ni en bien ni en mal !

30  Maintenant que tu es parti, parce que tu languissais après la maison de ton père, pourquoi as-tu dérobé mes dieux ?

pourquoi as-tu dérobé mes dieux? Vu l’ardent désir de Jacob de retourner en Canaan (cf. #Ge 30:25), il pouvait à la rigueur comprendre qu’il soit parti sans l’en informer, mais cela n’excusait pas le vol des théraphim (v. #Ge 31:19). La recherche minutieuse de Laban (vv. #Ge 31:33-35) indique à quel point ces idoles étaient précieuses pour lui, adorateur païen.

31  Jacob répondit, et dit à Laban : J’avais de la crainte à la pensée que tu m’enlèverais peut-être tes filles.

crainte. Les craintes de Jacob étaient fondées, puisqu’il était venu chercher une épouse et avait passé au moins 20 ans (v. #Ge 31:38) sous la domination d’un Laban égoïste.

32  Mais périsse celui auprès duquel tu trouveras tes dieux ! En présence de nos frères, examine ce qui t’appartient chez moi, et prends-le. Jacob ne savait pas que Rachel les eût dérobés.

33  Laban entra dans la tente de Jacob, dans la tente de Léa, dans la tente des deux servantes, et il ne trouva rien. Il sortit de la tente de Léa, et entra dans la tente de Rachel.

34  Rachel avait pris les théraphim, les avait mis sous le bât du chameau, et s’était assise dessus. Laban fouilla toute la tente, et ne trouva rien.

31:34-35

Pour cacher une action malhonnête, il faut encore plus de malhonnêteté et de supercherie.

35  Elle dit à son père : Que mon seigneur ne se fâche point, si je ne puis me lever devant toi, car j’ai ce qui est ordinaire aux femmes. Il chercha, et ne trouva point les théraphim.

ordinaire aux femmes. Rachel affirmait ainsi avoir ses règles.

36 ¶  Jacob s’irrita, et querella Laban. Il reprit la parole, et lui dit : Quel est mon crime, quel est mon péché, que tu me poursuives avec tant d’ardeur ?

37  Quand tu as fouillé tous mes effets, qu’as-tu trouvé des effets de ta maison ? Produis-le ici devant mes frères et tes frères, et qu’ils prononcent entre nous deux.

prononcent entre nous deux. Le vol et la malhonnêteté de Rachel provoquèrent un conflit majeur entre son père et son mari. Cet antagonisme ne pouvait être résolu que par une enquête officielle devant témoins.

38  Voilà vingt ans que j’ai passés chez toi ; tes brebis et tes chèvres n’ont point avorté, et je n’ai point mangé les béliers de ton troupeau.

31:38-42

Jacob se plaignit d’avoir dû injustement supporter des pertes normalement assumées par le propriétaire et d’avoir souffert dans l’exercice de ses responsabilités. Pour lui, il était clair que, sans l’intervention divine, Laban l’aurait complètement dépouillé.

39  Je ne t’ai point rapporté de bêtes déchirées, j’en ai payé le dommage ; tu me redemandais ce qu’on me volait de jour et ce qu’on me volait de nuit.

40  La chaleur me dévorait pendant le jour, et le froid pendant la nuit, et le sommeil fuyait de mes yeux.

41  Voilà vingt ans que j’ai passés dans ta maison ; je t’ai servi quatorze ans pour tes deux filles, et six ans pour ton troupeau, et tu as changé dix fois mon salaire.

42  Si je n’eusse pas eu pour moi le Dieu de mon père, le Dieu d’Abraham, celui que craint Isaac, tu m’aurais maintenant renvoyé à vide. Dieu a vu ma souffrance et le travail de mes mains, et hier il a prononcé son jugement.

celui que craint Isaac. Littéralement « la terreur d’Isaac », utilisé comme un nom divin. Voir aussi le v. 53. Jacob identifiait son Dieu à celui qui motiva Isaac à le révérer.

43 ¶  Laban répondit, et dit à Jacob : Ces filles sont mes filles, ces enfants sont mes enfants, ce troupeau est mon troupeau, et tout ce que tu vois est à moi. Et que puis-je faire aujourd’hui pour mes filles, ou pour leurs enfants qu’elles ont mis au monde ?

Laban se lança dans une plaidoirie qui n’était rien d’autre que la démonstration de son caractère cupide, puisqu’il affirma que tout lui appartenait.

44  Viens, faisons alliance, moi et toi, et que cela serve de témoignage entre moi et toi !

faisons alliance. Bien que Laban ait considéré tous les biens de Jacob comme lui appartenant après tout, il était arrivé, 20 ans plus tôt, les mains vides - l’affaire fut clairement réglée en faveur de Jacob, puisque son beau-père repartit sans rien. Un traité fut conclu selon la coutume (vv. #Ge 31:45-51), et ils s’engagèrent à ne plus se causer de tort (v. #Ge 31:52). Un monceau auquel ils donnèrent un nom leur servit de témoignage (vv. #Ge 31:47-49), ils partagèrent le repas de consécration (vv. #Ge 31:46, #Ge 31:54) et prêtèrent serment au nom de leur Dieu (vv. #Ge 31:50, #Ge 31:53), puis ils se séparèrent. Tout contact entre les descendances d’Abraham en Canaan et en Mésopotamie semble s’être arrêté là.

45  Jacob prit une pierre, et il la dressa pour monument.

46  Jacob dit à ses frères : Ramassez des pierres. Ils prirent des pierres, et firent un monceau ; et ils mangèrent là sur le monceau.

47  Laban l’appela Jegar-Sahadutha, et Jacob l’appela Galed.

31:47-49

Jegar-Sahadutha …  Galed …  Mitspa. Les deux premiers mots signifient, en araméen et en hébreu, « monceau du témoignage ». Le troisième signifie « tour d’observation ».

48  Laban dit : Que ce monceau serve aujourd’hui de témoignage entre moi et toi ! C’est pourquoi on lui a donné le nom de Galed.

49  On l’appelle aussi Mitspa, parce que Laban dit : Que l’Eternel veille sur toi et sur moi, quand nous nous serons l’un et l’autre perdus de vue.

50  Si tu maltraites mes filles, et si tu prends encore d’autres femmes, ce n’est pas un homme qui sera avec nous, prends-y garde, c’est Dieu qui sera témoin entre moi et toi.

51  Laban dit à Jacob : Voici ce monceau, et voici ce monument que j’ai élevé entre moi et toi.

52  Que ce monceau soit témoin et que ce monument soit témoin que je n’irai point vers toi au delà de ce monceau, et que tu ne viendras point vers moi au delà de ce monceau et de ce monument, pour agir méchamment.

53  Que le Dieu d’Abraham et de Nachor, que le Dieu de leur père soit juge entre nous. Jacob jura par celui que craignait Isaac.

Dieu …  de Nachor. Laban faisait probablement un parallèle syncrétique entre le Dieu d’Abraham et celui de Nachor et Térach, respectivement frère et père du patriarche, ce qui poussa Jacob à utiliser à nouveau l’expression « celui que craignait Isaac » pour faire allusion au vrai Dieu (v. #Ge 31:42), car il ne pouvait pas donner de crédit aux mentions syncrétiques de Laban.

54  Jacob offrit un sacrifice sur la montagne, et il invita ses frères à manger ; ils mangèrent donc, et passèrent la nuit sur la montagne.

55  Laban se leva de bon matin, baisa ses fils et ses filles, et les bénit. Ensuite il partit pour retourner dans sa demeure.

 

GENÈSE 32 : 1 À 32

 

1 ¶  Jacob poursuivit son chemin ; et des anges de Dieu le rencontrèrent.

 anges de Dieu. Jacob venait de traverser une crise et vivait dans la tension de sa rencontre imminente avec Esaü. L’armée des anges qui se présenta alors au bon moment dut lui rappeler Béthel et l’encourager à prendre conscience que la volonté de Dieu s’accomplissait sur la terre (#Ge 28:11-15).

 2  En les voyant, Jacob dit : C’est le camp de Dieu ! Et il donna à ce lieu le nom de Mahanaïm.

 Mahanaïm. Terme signifiant « deux camps », l’un étant celui de Dieu et l’autre le sien. On peut situer cet endroit à l’est du Jourdain, en Galaad, près du torrent de Jabbok.

 3 ¶  Jacob envoya devant lui des messagers à Esaü, son frère, au pays de Séir, dans le territoire d’Edom.

 Séir …  Edom. Territoire d’Esaü au sud de la mer Morte.

 4  Il leur donna cet ordre : Voici ce que vous direz à mon seigneur Esaü : Ainsi parle ton serviteur Jacob : J’ai séjourné chez Laban, et j’y suis resté jusqu’à présent ;

 5  j’ai des bœufs, des ânes, des brebis, des serviteurs et des servantes, et j’envoie l’annoncer à mon seigneur, pour trouver grâce à tes yeux.

 6  Les messagers revinrent auprès de Jacob, en disant : Nous sommes allés vers ton frère Esaü ; et il marche à ta rencontre, avec quatre cents hommes.

 7  Jacob fut très effrayé, et saisi d’angoisse. Il partagea en deux camps les gens qui étaient avec lui, les brebis, les bœufs et les chameaux ;

 très effrayé, et saisi d’angoisse. Il avait cherché à se réconcilier avec Esaü (vv. #Ge 32:4-5), mais le rapport des envoyés (v. #Ge 32:6) confirma ses soupçons: la vieille menace de son frère contre lui (#Ge 27:41-42) ne s’était pas dissipée avec les années. En outre, sa venue en force ne pouvait que présager le malheur (vv. #Ge 32:8, #Ge 32:11). Il se prépara à l’attaque en divisant la caravane en plusieurs groupes.

 8  et il dit : Si Esaü vient contre l’un des camps et le bat, le camp qui restera pourra se sauver.

 9 ¶  Jacob dit : Dieu de mon père Abraham, Dieu de mon père Isaac, Eternel, qui m’as dit : Retourne dans ton pays et dans ton lieu de naissance, et je te ferai du bien !

 32:9-12

 Même s’il allait mettre au point un stratagème pour apaiser son frère (vv. #Ge 32:13-21), Jacob, et c’est tout à son honneur, pria pour être délivré. Il répéta les commandements de Dieu et la promesse de l’alliance (v. #Ge 32:12 ; voir #Ge 28:13-15), reconnut son angoisse et confessa son indignité devant l’Eternel. Cette prière est la première du patriarche depuis sa rencontre avec Dieu à Béthel, au cours de son voyage pour aller chez Laban (#Ge 28:20-22).

 10  Je suis trop petit pour toutes les grâces et pour toute la fidélité dont tu as usé envers ton serviteur ; car j’ai passé ce Jourdain avec mon bâton, et maintenant je forme deux camps.

 11  Délivre-moi, je te prie, de la main de mon frère, de la main d’Esaü ! car je crains qu’il ne vienne, et qu’il ne me frappe, avec la mère et les enfants.

 12  Et toi, tu as dit : Je te ferai du bien, et je rendrai ta postérité comme le sable de la mer, si abondant qu’on ne saurait le compter.

 13 ¶  C’est dans ce lieu-là que Jacob passa la nuit. Il prit de ce qu’il avait sous la main, pour faire un présent à Esaü, son frère:

 32:13-21

 Les données logistiques de cette minutieuse stratégie d’apaisement (550 animaux dont Esaü ferait cas) peuvent mettre en évidence les capacités d’organisateur de Jacob, mais elles indiquent aussi, compte tenu de son objectif (v. #Ge 32:20), qu’il n’avait pas réussi à prier en croyant vraiment que Dieu pouvait transformer le cœur de son frère.

 14  deux cents chèvres et vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers,

 15  trente femelles de chameaux avec leurs petits qu’elles allaitaient, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânes.

 16  Il les remit à ses serviteurs, troupeau par troupeau séparément, et il dit à ses serviteurs : Passez devant moi, et mettez un intervalle entre chaque troupeau.

 17  Il donna cet ordre au premier : Quand Esaü, mon frère, te rencontrera, et te demandera : A qui es-tu ? où vas-tu ? et à qui appartient ce troupeau devant toi ?

 18  tu répondras : A ton serviteur Jacob ; c’est un présent envoyé à mon seigneur Esaü ; et voici, il vient lui-même derrière nous.

 19  Il donna le même ordre au second, au troisième, et à tous ceux qui suivaient les troupeaux : C’est ainsi que vous parlerez à mon seigneur Esaü, quand vous le rencontrerez.

 20  Vous direz : Voici, ton serviteur Jacob vient aussi derrière nous. Car il se disait: Je l’apaiserai par ce présent qui va devant moi ; ensuite je le verrai en face, et peut-être m’accueillera-t-il favorablement.

 21  Le présent passa devant lui ; et il resta cette nuit-là dans le camp.

 22  Il se leva la même nuit, prit ses deux femmes, ses deux servantes, et ses onze enfants, et passa le gué de Jabbok.

 Jabbok. Torrent d’une centaine de km de longueur à l’est du Jourdain. Il se jette dans ce fleuve entre la mer de Galilée et la mer Morte (environ 70 km au sud de la mer de Galilée).

 32:22-32

 A 97 ans, à la fin de cette lutte nocturne unique à Peniel, Jacob reçut un nouveau nom (v. #Ge 32:28) et changea celui de l’endroit (v. #Ge 32:30) afin de rappeler l’événement aux générations futures. Son handicap physique (vv. #Ge 32:25, #Ge 32:31) le lui rappelait aussi.

 23  Il les prit, leur fit passer le torrent, et le fit passer à tout ce qui lui appartenait.

 24 ¶  Jacob demeura seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore.

 un homme lutta. Le nom donné par Jacob à l’endroit «  Peniel », littéralement « face de Dieu » (v. #Ge 32:30) - et le commentaire d’Osée (#Os 12:4-5) identifient cet homme à l’ange de l’Eternel, c’est-à-dire Dieu, une apparition du Seigneur Jésus-Christ avant son incarnation.

 25  Voyant qu’il ne pouvait le vaincre, cet homme le frappa à l’emboîture de la hanche ; et l’emboîture de la hanche de Jacob se démit pendant qu’il luttait avec lui.

 26  Il dit : Laisse-moi aller, car l’aurore se lève. Et Jacob répondit : Je ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies béni.

 27  Il lui dit : Quel est ton nom ? Et il répondit : Jacob.

 28  Il dit encore : ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël ; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur.

 plus Jacob, mais …  Israël. Le nom de Jacob changea: de « saisisseur de talon » ou « trompeur », il devint « lutteur avec Dieu » (cf. #Ge 35:10).

 avec Dieu et avec des hommes. Une évaluation étonnante de ce que Jacob avait accompli, à savoir sortir victorieux de la lutte. Au cours de sa vie, la « lutte » avait en effet dominé:

 1° avec son frère Esaü (ch. #Ge 32:25-27);

 2° avec son père (ch. #Ge 27);

 3° avec son beau-père (ch. #Ge 32:29-31);

 4° avec ses épouses (ch. #Ge 30);

 5° avec Dieu à Peniel (v. #Ge 32:28).

 29  Jacob l’interrogea, en disant: Fais-moi je te prie, connaître ton nom. Il répondit : Pourquoi demandes-tu mon nom ? Et il le bénit là.

 30  Jacob appela ce lieu du nom de Peniel : car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée.

 31  Le soleil se levait, lorsqu’il passa Peniel. Jacob boitait de la hanche.

 32  C’est pourquoi jusqu’à ce jour, les enfants d’Israël ne mangent point le tendon qui est à l’emboîture de la hanche ; car Dieu frappa Jacob à l’emboîture de la hanche, au tendon.

 le tendon qui est à l’emboîture de la hanche. Il pourrait s’agir du nerf sciatique. L’observation que, jusqu’à l’époque de Moïse (« jusqu’à ce jour »), la nation d’Israël ne mangea pas cette partie de l’arrière-train intrigue, car il n’en est fait nulle mention ailleurs dans l’A.T., pas même dans la loi mosaïque. Seul le Talmud en parle comme d’une loi sacrée.

  

GENÈSE 33 : 1 À 20

 

1 ¶  Jacob leva les yeux, et regarda ; et voici, Esaü arrivait, avec quatre cents hommes. Il répartit les enfants entre Léa, Rachel, et les deux servantes.

 Esaü arrivait. Jacob divisa rapidement sa famille en trois groupes (cf. #Ge 32:7) et les précéda pour rencontrer son frère. La manière dont il plaça les membres de sa famille par rapport au danger indique bien ses préférences.

 2  Il plaça en tête les servantes avec leurs enfants, puis Léa avec ses enfants, et enfin Rachel avec Joseph.

 3  Lui-même passa devant eux ; et il se prosterna en terre sept fois, jusqu’à ce qu’il fût près de son frère.

 33:3-4

 Avec crainte et respect, Jacob s’approcha de son frère comme un inférieur devant son grand protecteur, tandis qu’avec joie Esaü courut saluer son frère sans retenir ses émotions. « Ils pleurèrent » car, après 21 ans de séparation, les vieux souvenirs étaient balayés et les menaces de meurtre appartenaient au passé; les cœurs avaient été transformés, les frères réconciliés! Voir le v. 10.

 4  Esaü courut à sa rencontre ; il l’embrassa, se jeta à son cou, et le baisa. Et ils pleurèrent.

 5 ¶  Esaü, levant les yeux, vit les femmes et les enfants, et il dit : Qui sont ceux que tu as là ? Et Jacob répondit : Ce sont les enfants que Dieu a accordés à ton serviteur.

 33:5-11

 La présentation de la famille (vv. #Ge 33:5-7) et l’explication du don des 550 animaux (vv. #Ge 33:8-10 ; cf. #Ge 32:13-21) mirent en évidence les bontés de l’Eternel à l’égard de Jacob (vv. #Ge 33:5, #Ge 33:11). La bataille pour la générosité fut gagnée par Jacob lorsque Esaü, qui commença par tout refuser de son frère, finit par accepter (v. #Ge 33:11).

 6  Les servantes s’approchèrent, elles et leurs enfants, et se prosternèrent ;

 7  Léa et ses enfants s’approchèrent aussi, et se prosternèrent ; ensuite Joseph et Rachel s’approchèrent, et se prosternèrent.

 8  Esaü dit : A quoi destines-tu tout ce camp que j’ai rencontré ? Et Jacob répondit : A trouver grâce aux yeux de mon seigneur.

 9  Esaü dit : Je suis dans l’abondance, mon frère ; garde ce qui est à toi.

 10  Et Jacob répondit : Non, je te prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, accepte de ma main mon présent ; car c’est pour cela que j’ai regardé ta face comme on regarde la face de Dieu, et tu m’as accueilli favorablement.

 ta face …  la face de Dieu. Par cette expression, Jacob reconnaissait que Dieu avait totalement transformé Esaü. Son visage ne reflétait plus aucune haine, mais un amour fraternel divinement façonné et restauré.

 11  Accepte donc mon présent qui t’a été offert, puisque Dieu m’a comblé de grâces, et que je ne manque de rien. Il insista auprès de lui, et Esaü accepta.

 12  Esaü dit : Partons, mettons-nous en route ; j’irai devant toi.

 13  Jacob lui répondit : Mon seigneur sait que les enfants sont délicats, et que j’ai des brebis et des vaches qui allaitent ; si l’on forçait leur marche un seul jour, tout le troupeau périrait.

 14  Que mon seigneur prenne les devants sur son serviteur ; et moi, je suivrai lentement, au pas du troupeau qui me précédera, et au pas des enfants, jusqu’à ce que j’arrive chez mon seigneur, à Séir.

 15  Esaü dit : Je veux au moins laisser avec toi une partie de mes gens. Et Jacob répondit: Pourquoi cela ? Que je trouve seulement grâce aux yeux de mon seigneur !

 Que je trouve seulement grâce. Jacob ne voulait pas qu’Esaü lui prête des hommes, par crainte qu’il n’arrive quelque chose qui brise à nouveau leur relation.

 16 ¶  Le même jour, Esaü reprit le chemin de Séir.

 33:16-17

 Séir …  Succoth. L’escorte d’Esaü poliment congédiée, ils se séparèrent. L’intention de Jacob de retrouver Esaü à Séir ne se concrétisa pas, pour des raisons que nous ignorons. Jacob s’arrêta d’abord à Succoth, puis à Sichem (v. #Ge 33:18). Succoth se trouve à l’est du Jourdain, à environ 30 km de Sichem qui se trouve à 50 km au nord de Jérusalem, entre les monts Ebal et Garizim.

 17  Jacob partit pour Succoth. Il bâtit une maison pour lui, et il fit des cabanes pour ses troupeaux. C’est pourquoi l’on a appelé ce lieu du nom de Succoth.

 18  A son retour de Paddan-Aram, Jacob arriva heureusement à la ville de Sichem, dans le pays de Canaan, et il campa devant la ville.

 heureusement. Vers 1908 av. J.-C. Accomplissement du vœu fait par Jacob à Béthel, lorsqu’en partant de Canaan il avait prié Dieu de lui permettre de revenir en toute sécurité. Il avait promis de donner la dîme de ses biens à son retour (#Ge 28:20-22). Jacob accomplit vraisemblablement son serment à Sichem ou plus tard à Béthel (#Ge 35:1).

 19  Il acheta la portion du champ où il avait dressé sa tente, des fils d’Hamor, père de Sichem, pour cent kesita.

 acheta la portion du champ. Cet achat représentait le deuxième lopin de terre légalement acquis par la lignée d’Abraham dans le pays promis (cf. #Ge 23:17-18 ; #Ge 25:9-10). Cependant, si la terre appartint à Abraham et à ses descendants, ce n’est pas parce qu’ils l’achetèrent, mais plutôt parce que Dieu la possédait tout entière (#Lé 25:23) et la leur donna en exclusivité

 20  Et là, il éleva un autel, qu’il appela El-Elohé-Israël.

 éleva un autel. A l’endroit où Abraham avait érigé un autel (#Ge 12:6-7), Jacob donna aussi un nouveau nom au lieu, y incluant son nouveau nom (#Ge 32:28), littéralement « Dieu, le Dieu d’Israël », déclarant ainsi qu’il adorait le Tout-Puissant. « Israël » désignait peut-être par avance la nation à laquelle il devint rapidement associé, même si elle se composait alors uniquement de sa famille élargie (#Ge 34:7).

  

GENÈSE 34 : 1 À 31

 

1 ¶  Dina, la fille que Léa avait enfantée à Jacob, sortit pour voir les filles du pays.

 pour voir les filles. Dina (voir #Ge 30:20-21) était loin d’imaginer que son excursion en ville pour voir comment vivaient les autres femmes entraînerait des conséquences si horribles.

 34:1-31

 Le récit sordide du viol de Dina et de la vengeance de Lévi et de Siméon visait peut-être à montrer aux Israélites, alors sur le point d’entrer en Canaan, qu’il était facile pour les descendants d’Abraham de se mélanger aux autres peuples et d’épouser des Cananéennes, contrairement aux désirs patriarcaux (cf. #Ge 24:3 ; #Ge 27:46 ; #Ge 28:1) et à la volonté de Dieu (#Ex 34:16 ; #De 7:3 ; #Jos 23:12-13 ; #Né 13:26-27).

 2  Elle fut aperçue de Sichem, fils de Hamor, prince du pays. Il l’enleva, coucha avec elle, et la déshonora.

 aperçue …  enleva …  déshonora. L’Ecriture considère l’acte de Sichem comme un viol brutal, même s’il exprima après coup un amour sincère pour elle (v. #Ge 34:3) et son désir de l’épouser (vv. #Ge 34:11-12). Les expressions employées dans le récit mettent en évidence la nature tout à fait inacceptable de ce crime: « déshonoré » (vv. #Ge 34:5, #Ge 34:13), « irrités …  dans une grande colère » (v. #Ge 34:7), « une infamie …  ce qui n’aurait pas dû se faire » (v. #Ge 34:7), « traitera-t-on notre sœur comme une prostituée » (v. #Ge 34:31).

 3  Son cœur s’attacha à Dina, fille de Jacob ; il aima la jeune fille, et sut parler à son cœur.

 4  Et Sichem dit à Hamor, son père : Donne-moi cette jeune fille pour femme.

 5  Jacob apprit qu’il avait déshonoré Dina, sa fille ; et, comme ses fils étaient aux champs avec son troupeau, Jacob garda le silence jusqu’à leur retour.

 Jacob garda le silence. En l’absence d’indications plus précises, la réticence de Jacob à réagir ne devrait pas être critiquée. La sagesse lui dictait d’attendre ses fils pour discuter de la situation avec eux, mais leur réaction, toute de douleur, colère et vengeance, mit un terme aux pourparlers entre Jacob et Hamor (v. #Ge 34:6) et conduisit finalement à la sévère réprimande qu’il dut leur adresser (v. #Ge 34:30).

 6 ¶  Hamor, père de Sichem, se rendit auprès de Jacob pour lui parler.

 34:6-10

 Le prince de Sichem décrivit une intégration harmonieuse (v. #Ge 34:16, « nous formerons un seul peuple »). Cependant, c’étaient l’intérêt personnel et les perspectives d’enrichissement qui motivaient les habitants de Sichem (v. #Ge 34:23).

 7  Et les fils de Jacob revenaient des champs, lorsqu’ils apprirent la chose ; ces hommes furent irrités et se mirent dans une grande colère, parce que Sichem avait commis une infamie en Israël, en couchant avec la fille de Jacob, ce qui n’aurait pas dû se faire.

 en Israël. La famille de Jacob est déjà appelée du nom que Dieu lui avait donné en tant que père de la future nation (#Ge 32:28).

 8  Hamor leur adressa ainsi la parole: Le cœur de Sichem, mon fils, s’est attaché à votre fille ; donnez-la-lui pour femme, je vous prie.

 9  Alliez-vous avec nous ; vous nous donnerez vos filles, et vous prendrez pour vous les nôtres.

 10  Vous habiterez avec nous, et le pays sera à votre disposition ; restez, pour y trafiquer et y acquérir des propriétés.

 11  Sichem dit au père et aux frères de Dina : Que je trouve grâce à vos yeux, et je donnerai ce que vous me direz.

 12  Exigez de moi une forte dot et beaucoup de présents, et je donnerai ce que vous me direz ; mais accordez-moi pour femme la jeune fille.

 13  Les fils de Jacob répondirent et parlèrent avec ruse à Sichem et à Hamor, son père, parce que Sichem avait déshonoré Dina, leur sœur.

 34:13-17

 Feignant de s’intéresser aux propositions émises et abusant de la circoncision, signe de l’alliance avec Dieu, les fils de Jacob persuadèrent le père et le fils de convaincre tous les hommes de se soumettre à la circoncision, car l’issue serait en leur faveur grâce aux mariages (v. #Ge 34:9) et à l’intégration sociale et économique (v. #Ge 34:10) qui s’ensuivrait.

 14  Ils leur dirent : C’est une chose que nous ne pouvons pas faire, que de donner notre sœur à un homme incirconcis ; car ce serait un opprobre pour nous.

 15  Nous ne consentirons à votre désir qu’à la condition que vous deveniez comme nous, et que tout mâle parmi vous soit circoncis.

 16  Nous vous donnerons alors nos filles, et nous prendrons pour nous les vôtres ; nous habiterons avec vous, et nous formerons un seul peuple.

 17  Mais si vous ne voulez pas nous écouter et vous faire circoncire, nous prendrons notre fille, et nous nous en irons.

 18 ¶  Leurs paroles eurent l’assentiment de Hamor et de Sichem, fils de Hamor.

 19  Le jeune homme ne tarda pas à faire la chose, car il aimait la fille de Jacob. Il était considéré de tous dans la maison de son père.

 considéré de tous. Tous les hommes acceptèrent une telle intervention chirurgicale (vv. #Ge 34:24-25) parce qu’ils avaient beaucoup de respect pour Sichem et parce qu’ils en perçurent les avantages (v. #Ge 34:23).

 20  Hamor et Sichem, son fils, se rendirent à la porte de leur ville, et ils parlèrent ainsi aux gens de leur ville:

 à la porte de leur ville. L’endroit habituel des rassemblements publics.

 21  Ces hommes sont paisibles à notre égard ; qu’ils restent dans le pays, et qu’ils y trafiquent ; le pays est assez vaste pour eux. Nous prendrons pour femmes leurs filles, et nous leur donnerons nos filles.

 22  Mais ces hommes ne consentiront à habiter avec nous, pour former un seul peuple, qu’à la condition que tout mâle parmi nous soit circoncis, comme ils sont eux-mêmes circoncis.

 23  Leurs troupeaux, leurs biens et tout leur bétail, ne seront-ils pas à nous ? Acceptons seulement leur condition, pour qu’ils restent avec nous.

 24  Tous ceux qui étaient venus à la porte de la ville écoutèrent Hamor et Sichem, son fils ; et tous les mâles se firent circoncire, tous ceux qui étaient venus à la porte de la ville.

 25 ¶  Le troisième jour, pendant qu’ils étaient souffrants, les deux fils de Jacob, Siméon et Lévi, frères de Dina, prirent chacun leur épée, tombèrent sur la ville qui se croyait en sécurité, et tuèrent tous les mâles.

 34:25-29

 Le massacre de tous les hommes et le pillage de la ville dépassèrent de loin la punition raisonnable, sage et bien méritée d’un homme; c’était une vengeance dénuée de sens des proportions que la loi mosaïque ne permettrait plus (cf. #De 22:28-29).

 26  Ils passèrent aussi au fil de l’épée Hamor et Sichem, son fils ; ils enlevèrent Dina de la maison de Sichem, et sortirent.

 27  Les fils de Jacob se jetèrent sur les morts, et pillèrent la ville, parce qu’on avait déshonoré leur sœur.

 Les fils de Jacob. Siméon et Lévi furent à l’origine de cette barbarie, de sorte que l’intérêt se porte naturellement sur eux (vv. #Ge 34:25, #Ge 34:30 ; cf. #Ge 49:5-7), mais leurs frères se joignirent au pillage, approuvant ainsi le meurtre et le chaos comme une juste rétribution pour l’honneur perdu de leur sœur (v. #Ge 34:31).

 28  Ils prirent leurs troupeaux, leurs bœufs et leurs ânes, ce qui était dans la ville et ce qui était dans les champs ;

 29  ils emmenèrent comme butin toutes leurs richesses, leurs enfants et leurs femmes, et tout ce qui se trouvait dans les maisons.

 30  Alors Jacob dit à Siméon et à Lévi: Vous me troublez, en me rendant odieux aux habitants du pays, aux Cananéens et aux Phérésiens. Je n’ai qu’un petit nombre d’hommes ; et ils se rassembleront contre moi, ils me frapperont, et je serai détruit, moi et ma maison.

 Vous me troublez. Cette agression entraînerait forcément des représailles. La perte totale du respect (« en me rendant odieux ») et des relations paisibles (v. #Ge 34:21) les mettait tous en danger, leur survie étant fort improbable. Cette menace mettait à l’épreuve la promesse de sécurité de Dieu, donnant à Jacob de quoi s’inquiéter (#Ge 28:15 ; #Ge 32:9, #Ge 32:12).

 31  Ils répondirent : Traitera-t-on notre sœur comme une prostituée ?

 

GENÈSE 35 partiel : 1 À 22

 

1 ¶  Dieu dit à Jacob : Lève-toi, monte à Béthel, et demeures-y ; là, tu dresseras un autel au Dieu qui t’apparut, lorsque tu fuyais Esaü, ton frère.

 Béthel. C’est l’endroit où Dieu confirma à Jacob l’alliance conclue avec Abraham (#Ge 28:13-15).

 2  Jacob dit à sa maison et à tous ceux qui étaient avec lui : Otez les dieux étrangers qui sont au milieu de vous, purifiez-vous, et changez de vêtements.

 35:2-4

 Otez les dieux étrangers. Partir pour Béthel nécessitait une préparation spirituelle bien plus pointue qu’un exercice de logistique. Les symboles idolâtriques tels que figurines, amulettes ou porte-bonheur (v. #Ge 35:4, « anneaux »), ainsi que les théraphim de Rachel (#Ge 31:19), ne pouvaient plus être tolérés. L’enterrement des idoles, la purification et le changement de vêtements servirent à décrire la purification de la souillure causée par l’idolâtrie et la consécration du cœur à l’Eternel. Huit à dix années s’étaient écoulées depuis le retour de Jacob en Canaan; il était temps d’effacer toute trace d’idolâtrie.

 3  Nous nous lèverons, et nous monterons à Béthel ; là, je dresserai un autel au Dieu qui m’a exaucé dans le jour de ma détresse, et qui a été avec moi pendant le voyage que j’ai fait.

 4  Ils donnèrent à Jacob tous les dieux étrangers qui étaient entre leurs mains, et les anneaux qui étaient à leurs oreilles. Jacob les enfouit sous le térébinthe qui est près de Sichem.

 térébinthe …  Sichem. Il s’agissait peut-être du même arbre qu’à l’époque d’Abraham (#Ge 12:6).

 5  Ensuite ils partirent. La terreur de Dieu se répandit sur les villes qui les entouraient, et l’on ne poursuivit point les fils de Jacob.

 La terreur de Dieu. Une peur surnaturellement provoquée face à Israël rendit les villes environnantes réticentes et impuissantes pour intervenir, et la peur qu’avait Jacob de leurs représailles perdit ainsi de son importance (#Ge 34:30).

 6 ¶  Jacob arriva, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à Luz, qui est Béthel, dans le pays de Canaan.

 7  Il bâtit là un autel, et il appela ce lieu El-Béthel ; car c’est là que Dieu s’était révélé à lui lorsqu’il fuyait son frère.

 bâtit là un autel. Par cet acte d’adoration et l’accomplissement de son vœu (#Ge 28:20-22) ainsi que par l’attribution d’un nouveau nom à l’endroit, Jacob confirmait sa loyauté envers Dieu. Ce dernier affirma aussi son engagement envers le patriarche en lui apparaissant et en répétant son nouveau nom (v. #Ge 35:10 ; cf. #Ge 32:28) et les promesses faites à Abraham (vv. #Ge 35:11-12). En réponse, Jacob pratiqua le rituel accompli lorsqu’il avait rencontré Dieu pour la première fois à Béthel (v. #Ge 35:14) et confirma le nom de ce lieu (v. #Ge 35:15).

 8  Débora, nourrice de Rebecca, mourut ; et elle fut enterrée au-dessous de Béthel, sous le chêne auquel on a donné le nom de chêne des pleurs.

 9  Dieu apparut encore à Jacob, après son retour de Paddan-Aram, et il le bénit.

 10  Dieu lui dit : Ton nom est Jacob ; tu ne seras plus appelé Jacob, mais ton nom sera Israël. Et il lui donna le nom d’Israël.

 11  Dieu lui dit : Je suis le Dieu tout-puissant. Sois fécond, et multiplie : une nation et une multitude de nations naîtront de toi, et des rois sortiront de tes reins.

 des rois sortiront de tes reins. Cette première reprise des paroles de Dieu depuis les promesses données à Abraham lors de l’épisode de la circoncision (#Ge 17:6, #Ge 17:16) servit à rappeler l’instauration à venir de la monarchie.

 12  Je te donnerai le pays que j’ai donné à Abraham et à Isaac, et je donnerai ce pays à ta postérité après toi.

 13  Dieu s’éleva au-dessus de lui, dans le lieu où il lui avait parlé.

 s’éleva. La présence de Dieu se manifesta sous une forme visible.

 14  Et Jacob dressa un monument dans le lieu où Dieu lui avait parlé, un monument de pierres, sur lequel il fit une libation et versa de l’huile.

 Une manière courante de conclure une alliance.

 15  Jacob donna le nom de Béthel au lieu où Dieu lui avait parlé.

 16 ¶  Ils partirent de Béthel ; et il y avait encore une certaine distance jusqu’à Ephrata, lorsque Rachel accoucha. Elle eut un accouchement pénible ;

 Ephrata. Un nom ancien de Bethléhem (v. #Ge 35:19 ; #Ge 48:7 ; cf. #Mi 5:1).

 17  et pendant les douleurs de l’enfantement, la sage-femme lui dit : Ne crains point, car tu as encore un fils !

 18  Et comme elle allait rendre l’âme, car elle était mourante, elle lui donna le nom de Ben-Oni ; mais le père l’appela Benjamin.

 Ben-Oni …  Benjamin. La mère mourante nomma son nouveau-né « fils de ma douleur », mais le père affligé l’appela « fils de ma droite », lui accordant ainsi une place d’honneur dans sa famille. Il était la réponse à la prière de Rachel faite lors de la naissance de son premier-né (#Ge 30:24).

 19  Rachel mourut, et elle fut enterrée sur le chemin d’Ephrata, qui est Bethléhem.

 20  Jacob éleva un monument sur son sépulcre ; c’est le monument du sépulcre de Rachel, qui existe encore aujourd’hui.

 Ce monument en l’honneur de Rachel existait encore à l’époque de Moïse, au nord de Bethléhem.

 21 ¶  Israël partit ; et il dressa sa tente au delà de Migdal-Eder.

 Migdal-Eder. Probablement une tour d’observation pour les bergers près de Bethléhem.

 

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