NOUVEAU TESTAMENT
ACTES DES APÔTRES 22 suite à 25 partiel
LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES
ACTES 22 : 6 à 30
6 Comme j’étais en chemin, et que j’approchais de Damas, tout à coup, vers midi, une grande lumière venant du ciel resplendit autour de moi.
vers midi. Paul précise le moment de la journée pour souligner l’éclat exceptionnel de la lumière venue du ciel: elle brillait plus fortement que le soleil à son zénith.
22:6-16
C’est le deuxième des trois récits de la conversion de Paul (cf. #Ac 9:1-19 ; #Ac 26:12-18).
7 Je tombai par terre, et j’entendis une voix qui me disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?
8 Je répondis : Qui es-tu, Seigneur ? Et il me dit : Je suis Jésus de Nazareth, que tu persécutes.
9 Ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière, mais ils n’entendirent pas la voix de celui qui parlait.
n’entendirent pas la voix. Ce passage n’est pas en contradiction avec #Ac 9:7. Jésus ne s’adressait qu’à Paul, qui fut le seul à comprendre les paroles du Seigneur. Ses compagnons entendirent le son, mais ne purent distinguer le message (cf. #Jn 12:29).
10 (22-9) Alors je dis : Que ferai-je, Seigneur ? (22-10) Et le Seigneur me dit : Lève-toi, va à Damas, et là on te dira tout ce que tu dois faire.
11 Comme je ne voyais rien, à cause de l’éclat de cette lumière, ceux qui étaient avec moi me prirent par la main, et j’arrivai à Damas.
l’éclat de cette lumière. Les compagnons de Paul virent la lumière, mais lui seul put voir le Seigneur Jésus-Christ (v. #Ac 22: 14 ; #Ac 9:7, #Ac 9:17, #Ac 9:27 ; #Ac 26:16 ; #1Co 9:1 ; #1Co 15: 8).
12 Or, un nommé Ananias, homme pieux selon la loi, et de qui tous les Juifs demeurant à Damas rendaient un bon témoignage,
Ananias. L’un des chefs de l’Église de Damas et, par conséquent, l’une des cibles de Saul (cf. #Ac 22: 12).
Comme il était un membre respecté de la communauté juive de Damas, son témoignage aurait du poids aux yeux des auditeurs hostiles de Paul.
13 (22-12) vint se présenter à moi, (22-13) et me dit : Saul, mon frère, recouvre la vue. Au même instant, je recouvrai la vue et je le regardai.
14 Il dit : Le Dieu de nos pères t’a destiné à connaître sa volonté, à voir le Juste, et à entendre les paroles de sa bouche ;
le Juste. Un titre porté par le Messie (cf. #Ac 3:14 ; #Ac 7:52 ; #Esa 53:11).
15 car tu lui serviras de témoin, auprès de tous les hommes, des choses que tu as vues et entendues.
témoin. Paul n’atténua jamais sa prétention à avoir vu le Christ ressuscité et glorifié sur le chemin de Damas. Les compagnons de Paul virent la lumière, mais lui seul put voir le Seigneur Jésus-Christ (v. #Ac 22: 14 ; #Ac 9:7, #Ac 9:17, #Ac 9:27 ; #Ac 26:16 ; #1Co 9:1 ; #1Co 15: 8).
16 Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur.
lavé de tes péchés. D’un point de vue grammatical, la condition « en invoquant le nom du Seigneur » précède l’injonction « lève-toi, sois baptisé ». Le salut est acquis par l’invocation du nom du Seigneur (#Ro 10:9-10, #Ro 10:13), et non par le baptême
17 De retour à Jérusalem, comme je priais dans le temple, je fus ravi en extase,
De retour à Jérusalem. Après une courte période où il exerça son ministère à Damas (#Ac 9:20-25) et trois ans passés en Arabie nabatéenne (#Ga 1:17-18).
extase. Paul fut transporté dans la réalité surnaturelle afin de recevoir la révélation de Jésus-Christ. Ce genre d’expérience était unique aux apôtres, puisque seuls Pierre (#Ac 10:10 ; #Ac 11:5) et Jean (#Ap 1:10) eurent des révélations similaires. C’est la quatrième des six visions accordées à Paul et décrites dans les Actes (cf. #Ac 9:3-6 ; #Ac 16:9-10 ; #Ac 18:9-10 ; #Ac 23: 11 ; #Ac 27:23-24).
18 et je vis le Seigneur qui me disait : Hâte-toi, et sors promptement de Jérusalem, parce qu’ils ne recevront pas ton témoignage sur moi.
19 Et je dis : Seigneur, ils savent eux-mêmes que je faisais mettre en prison et battre de verges dans les synagogues ceux qui croyaient en toi,
20 (22-19) et que, (22-20) lorsqu’on répandit le sang d’Etienne, ton témoin, j’étais moi-même présent, joignant mon approbation à celle des autres, et gardant les vêtements de ceux qui le faisaient mourir.
21 Alors il me dit : Va, je t’enverrai au loin vers les nations … .
22:21-23
L’insistance de Paul sur le fait que le Seigneur l’avait envoyé exercer son ministère auprès des païens méprisés dépassait ce que la foule pouvait supporter. Un enseignement selon lequel les païens pourraient être sauvés sans même devenir des prosélytes du judaïsme (ce qui leur octroyait un statut égal à celui des Juifs devant Dieu) apparaissait à leurs yeux comme un blasphème intolérable.
22 ¶ Ils l’écoutèrent jusqu’à cette parole. Mais alors ils élevèrent la voix, disant : Ôte de la terre un pareil homme ! Il n’est pas digne de vivre.
Nouveau tumulte
Sur le point d'être battu de verges
Paul se déclare citoyen romain
23 Et ils poussaient des cris, jetaient leurs vêtements, lançaient de la poussière en l’air.
jetaient leurs vêtements. Se préparaient-ils à lapider Paul, manifestaient-ils leur sentiment d’horreur à l’égard du « blasphème » commis par lui ou se laissaient-ils emporter par une rage incontrôlée? Il est fort probable qu’ils agissaient sous l’impulsion de ces trois motifs à la fois. Leur passion, enflammée par une fierté nationaliste, leur fit perdre toute maîtrise.
24 Le tribun commanda de faire entrer Paul dans la forteresse, et de lui donner la question par le fouet, afin de savoir pour quel motif ils criaient ainsi contre lui.
le tribun commanda de faire entrer Paul dans la forteresse. Lysias se rendit compte qu’un interrogatoire en privé serait nécessaire. Il ordonna donc à ses soldats d’emmener le prisonnier loin de la foule en colère.
donner la question par le fouet. C’était une méthode d’interrogatoire brutale pratiquée par les Romains. Les cas n’étaient pas rares où les prisonniers succombaient aux coups du flagellum romain (fouet formé de lanières incrustées de métal et attachées à une poignée de bois).
25 Lorsqu’on l’eut exposé au fouet, Paul dit au centenier qui était présent : Vous est-il permis de battre de verges un citoyen romain, qui n’est pas même condamné ?
l’attachait. Les effets de la flagellation étaient amplifiés sur un corps tendu.
Un officier romain ayant sous ses ordres (cf. v. #Mt 8:9) une centaine d’hommes. Luc précise que le centenier fit appel à Jésus par le truchement des anciens des Juifs (#Lu 7:3-6) parce qu’il ne se sentait pas digne de s’adresser lui-même au Seigneur (v. #Mt 8:8 ; cf. #Lu 7:7). Matthieu ne mentionne pas d’intermédiaires.
Il y avait à Jérusalem dix centeniers dans la cohorte, composée de 1000 hommes.
citoyen romain. Les citoyens romains étaient à l’abri de méthodes d’interrogatoire aussi brutales (en vertu des lois nommées lex Valeria et lex Porcia). Paul ne faisait qu’exercer son droit de citoyen romain. Son affirmation ne fut pas remise en question, car quiconque se prévalait à tort de la citoyenneté romaine était puni de mort.
26 A ces mots, le centenier alla vers le tribun pour l’avertir, disant : Que vas-tu faire ? Cet homme est Romain.
Que vas-tu faire? Cet homme est Romain. En informant son commandant que Paul était romain, le centenier le mettait en garde contre un acte qui aurait pu mettre fin à sa carrière et peut-être lui coûter la vie.
27 Et le tribun, étant venu, dit à Paul : Dis-moi, es-tu Romain ? Oui, répondit-il.
28 Le tribun reprit : C’est avec beaucoup d’argent que j’ai acquis ce droit de citoyen. Et moi, dit Paul, je l’ai par ma naissance.
avec beaucoup d’argent. En principe, la citoyenneté romaine ne pouvait pas s’acheter, mais elle s’obtenait quelquefois par la corruption des officiels romains.
29 Aussitôt ceux qui devaient lui donner la question se retirèrent, et le tribun, voyant que Paul était Romain, fut dans la crainte parce qu’il l’avait fait lier.
Paul comparaît devant le sanhédrin
30 Le lendemain, voulant savoir avec certitude de quoi les Juifs l’accusaient, le tribun lui fit ôter ses liens, et donna l’ordre aux principaux sacrificateurs et à tout le sanhédrin de se réunir ; puis, faisant descendre Paul, il le plaça au milieu d’eux.
aux principaux sacrificateurs et à tout le sanhédrin. Il convoqua une réunion officieuse du sanhédrin Cette institution formait le gouvernement national ainsi que le tribunal du peuple juif. Elle se composait de 71 membres, dont le souverain sacrificateur. Un petit groupe au sein du sanhédrin, composé d’anciens souverains sacrificateurs et de membres de familles influentes d’où étaient issus les sacrificateurs.
22:30-23: 10
C’est la deuxième des six défenses présentées par Paul (cf. vv. #Ac 22: 1 ; #Ac 24:10-21 ; #Ac 25:1-12 ; #Ac 26:1-29 ; #Ac 28:17-29).
ACTES 23 : 1 à 35
1 ¶ Paul, les regards fixés sur le sanhédrin, dit : Hommes frères, c’est en toute bonne conscience que je me suis conduit jusqu’à ce jour devant Dieu …
le sanhédrin. Cette institution formait le gouvernement national ainsi que le tribunal du peuple juif. Elle se composait de 71 membres, dont le souverain sacrificateur.
Le tribunal suprême d’Israël, était constitué de 71 membres sous la présidence du souverain sacrificateur. Ce tribunal se réunissait chaque jour au temple, excepté les jours de sabbat et d’autres jours festifs. En principe, il n’avait pas le pouvoir de condamner à la peine capitale (#Jn 18: 31), mais, comme dans le cas d’Etienne, cette restriction n’empêchait pas les lapidations d’avoir lieu (cf. #Ac 6:12-14 ; #Ac 7:58-60). Les gouverneurs romains trouvaient souvent leur intérêt à ignorer de tels incidents. Dans le cas de Jésus, les hommes qui le jugeaient étaient ceux-là mêmes qui avaient préalablement comploté contre lui (cf. #Jn 11:47-50).
bonne conscience. Le système d’alarme de l’âme qui permet aux êtres humains de juger leurs motivations et leurs actions selon les valeurs morales du bien et du mal. La conscience ne peut remplir la fonction pour laquelle Dieu l’a conçue qu’à condition de se référer aux critères moraux et spirituels les plus élevés et aux normes les plus exigeantes. Cela signifie qu’elle doit être soumise au Saint-Esprit qui s’exprime par l’intermédiaire de la Parole de Dieu (cf. #Ro 12:1-2 ; #1Ti 1:19 ; #2Ti 2:15 ; #Hé 9:14 ; #Hé 10:22). Pleinement illuminée par le Saint-Esprit, la conscience de Paul ne portait aucune charge contre lui (cf. #Ac 23: 1 ; #Ac 24: 16 ; #1Ti 1:5 ; #1Ti 3:9 ; #2Ti 1:3). Cependant, en dernier lieu, Dieu seul peut juger des motivations de l’homme (#1Co 4:1-5).
cf. #Ac 24: 16 ; #2Ti 1:3.
2 Le souverain sacrificateur Ananias ordonna à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur la bouche.
souverain sacrificateur Ananias. Il ne s’agit pas ici du sacrificateur Anne mentionné dans les Évangiles. Cet homme était l’un des souverains sacrificateurs les plus cruels et les plus corrompus. Ses prises de position favorables aux Romains lui valurent d’être rejeté par le peuple juif, qui l’assassinat lorsque la révolte contre Rome éclata en 66.
ordonna … de le frapper. Un acte illégal tout à fait conforme au caractère brutal d’Ananias. Le mot traduit par « frapper » est employé pour parler de la foule qui frappait Paul (#Ac 21: 32) et des soldats romains qui frappaient Jésus (#Mt 27: 30). Il ne s’agissait pas simplement d’une gifle, mais d’un coup violent.
3 Alors Paul lui dit : Dieu te frappera, muraille blanchie ! Tu es assis pour me juger selon la loi, et tu violes la loi en ordonnant qu’on me frappe !
muraille blanchie. Cf. #Ez 13:10-16 ; #Mt 23: 27.
tu violes la loi. Outré par l’attitude du souverain sacrificateur qui violait ouvertement la loi, Paul éclata de colère. Lorsque Jésus avait subi le même traitement, il avait réagi avec calme en demandant pourquoi il avait été frappé (#Jn 18: 23). Paul reconnut lui-même que sa réaction était inappropriée (v. #Ac 23: 5). Ananias était certes un homme mauvais, mais il occupait néanmoins une fonction ordonnée par Dieu, et il avait droit au respect que sa position lui conférait.
4 Ceux qui étaient près de lui dirent: Tu insultes le souverain sacrificateur de Dieu !
Tu insultes. Les personnes qui assistaient à la scène furent choquées par cette vive critique du souverain sacrificateur. Le même verbe grec décrit le comportement des chefs juifs qui proféraient des injures à l’encontre de l’aveugle-né guéri par Jésus (#Jn 9:28). Pierre l’employa aussi pour parler des outrages dont Jésus fut la victime (#1Pi 2:23).
5 Et Paul dit : Je ne savais pas, frères, que ce fût le souverain sacrificateur ; car il est écrit : Tu ne parleras pas mal du chef de ton peuple.
Je ne savais pas. Certains voient dans cette confession une preuve supplémentaire des problèmes oculaires de Paul (cf. #Ga 4:15); d’autres pensent que, sous l’emprise de la colère, Paul avait oublié à qui il s’adressait; d’autres encore croient discerner de l’ironie dans sa réponse: les agissements d’Ananias ne correspondaient pas à l’attitude qui convenait à un souverain sacrificateur. L’explication la plus simple consiste à prendre les paroles de Paul à la lettre: en raison de son absence de plusieurs années de Jérusalem, il n’était pas en mesure de reconnaître Ananias, d’autant que celui-ci ne portait pas ses vêtements officiels. Il s’agissait en effet d’une réunion informelle du sanhédrin.
il est écrit. Citation d’#Ex 22: 28.
6 ¶ Paul, sachant qu’une partie de l’assemblée était composée de sadducéens et l’autre de pharisiens, s’écria dans le sanhédrin : Hommes frères, je suis pharisien, fils de pharisiens ; c’est à cause de l’espérance et de la résurrection des morts que je suis mis en jugement.
L’attitude hautaine d’Ananias et son acte illégal convainquirent Paul qu’il ne serait pas traité de manière équitable devant le sanhédrin. Il décida en conséquence d’entreprendre une action audacieuse: en tant que pharisien, et peut-être ancien membre du sanhédrin, il connaissait parfaitement les tensions qui existaient entre les deux factions composant le conseil. Il en appela au soutien des pharisiens en leur rappelant qu’il était l’un d’eux et en évoquant la différence théologique fondamentale entre eux et les sadducéens. C’est ainsi qu’il créa une division à l’intérieur du sanhédrin.
7 Quand il eut dit cela, il s’éleva une discussion entre les pharisiens et les sadducéens, et l’assemblée se divisa.
il s’éleva une discussion. Des différences profondes d’ordre social, politique et théologique opposaient les sadducéens aux pharisiens. Paul mentionna la résurrection laquelle était probablement l’objet de la controverse la plus violente entre les deux groupes - en vue d’obtenir un soutien de la part des pharisiens. Il ne s’agissait pas d’une manipulation cynique pour diviser le sanhédrin sur un point théologique insignifiant, puisque la résurrection de Jésus-Christ constitue un thème fondamental de la foi chrétienne.
8 Car les sadducéens disent qu’il n’y a point de résurrection, et qu’il n’existe ni ange ni esprit, tandis que les pharisiens affirment les deux choses.
sadducéens … pharisiens. Les sadducéens ne reconnaissaient que le Pentateuque comme Écriture inspirée. Ils affirmaient (à tort, cf. #Mt 22:23-33) que les livres de Moïse n’enseignaient pas la résurrection et, par conséquent, ils rejetaient cette doctrine. Les pharisiens, au contraire, croyaient en la résurrection et en une vie après la mort. Leur doctrine était ainsi plus proche de la doctrine chrétienne que celle des sadducéens. Il est à remarquer que l’Écriture mentionne des cas de conversion de pharisiens (#Ac 15: 5 ; #Jn 3:1), mais jamais de sadducéens.
9 Il y eut une grande clameur, et quelques scribes du parti des pharisiens, s’étant levés, engagèrent un vif débat, et dirent : Nous ne trouvons aucun mal en cet homme ; peut-être un esprit ou un ange lui a-t-il parlé.
scribes du parti des pharisiens. Sur les questions de théologie, leur désaccord avec les sadducéens était si vif qu’ils étaient prêts à défendre Paul, même s’il était un chef de la secte des chrétiens qu’ils haïssaient (cf. #Ac 24: 5).
10 Comme la discorde allait croissant, le tribun craignant que Paul ne fût mis en pièces par ces gens, fit descendre les soldats pour l’enlever du milieu d’eux et le conduire à la forteresse.
11 La nuit suivante, le Seigneur apparut à Paul, et dit : Prends courage ; car, de même que tu as rendu témoignage de moi dans Jérusalem, il faut aussi que tu rendes témoignage dans Rome.
le Seigneur apparut à Paul. C’est la cinquième des six visions de Paul dans les Actes (cf. #Ac 9:3-6 ; #Ac 16:9-10 ; #Ac 18:9-10 ; #Ac 22:17-18 ; #Ac 27:23-24), qui intervinrent toutes à des moments décisifs de son ministère.
rendes témoignage dans Rome. Jésus encouragea Paul en lui confirmant que son désir d’aller à Rome (#Ro 1:9-11 ; #Ro 15: 23) se réaliserait.
Complot des Juifs contre Paul
Ordre de le conduire à Césarée
12 ¶ Quand le jour fut venu, les Juifs formèrent un complot, et firent des imprécations contre eux-mêmes, en disant qu’ils s’abstiendraient de manger et de boire jusqu’à ce qu’ils eussent tué Paul.
firent des imprécations contre eux-mêmes. Littéralement « ils se rendirent eux-mêmes anathèmes » (cf. #Ga 1:8-9), c’est-à-dire qu’ils demandèrent le jugement de Dieu sur eux au cas où ils ne tiendraient pas parole (cf. #1S 14: 44 ; #2S 3:35 ; #2S 19: 13 ; #1R 2:23 ; #2R 6:31).
13 Ceux qui formèrent ce complot étaient plus de quarante,
14 et ils allèrent trouver les principaux sacrificateurs et les anciens, auxquels ils dirent: Nous nous sommes engagés, avec des imprécations contre nous-mêmes, à ne rien manger jusqu’à ce que nous ayons tué Paul.
les principaux sacrificateurs et les anciens. cf. #Mt 16: 21. En tant que sadducéens, ils étaient prédisposés à prendre part à la conspiration. L’absence des scribes est significative: comme ils se recrutaient majoritairement parmi les pharisiens, ils avaient déjà manifesté leur volonté de défendre Paul (v. #Ac 23: 9).
les principaux sacrificateurs et les anciens. cf. #Mt 16: 21. En tant que sadducéens, ils étaient prédisposés à prendre part à la conspiration. L’absence des scribes est significative: comme ils se recrutaient majoritairement parmi les pharisiens, ils avaient déjà manifesté leur volonté de défendre Paul (v. #Ac 23: 9).
15 Vous donc, maintenant, adressez-vous avec le sanhédrin au tribun, pour qu’il l’amène devant vous, comme si vous vouliez examiner sa cause plus exactement ; et nous, avant qu’il approche, nous sommes prêts à le tuer.
16 Le fils de la sœur de Paul, ayant eu connaissance du guet-apens, alla dans la forteresse en informer Paul.
Le fils de la sœur de Paul. C’est l’unique allusion explicite à un membre de la famille de Paul dans l’Écriture (pour d’autres allusions probables, voir #Ro 16: 7, #Ro 16: 11, #Ro 16: 21). On ignore tout des raisons de son séjour à Jérusalem, loin de Tarse, et des motivations qui le poussèrent à avertir son oncle. Son intervention est d’autant plus surprenante que Paul avait certainement été déshérité par sa famille lorsqu’il était devenu chrétien (#Ph 3:8).
alla dans la forteresse en informer Paul. Puisque Paul n’était pas aux arrêts, mais se trouvait seulement en détention préventive, il lui était permis de recevoir des visites.
17 Paul appela l’un des centeniers, et dit : Mène ce jeune homme vers le tribun, car il a quelque chose à lui rapporter.
18 Le centenier prit le jeune homme avec lui, le conduisit vers le tribun, et dit : Le prisonnier Paul m’a appelé, et il m’a prié de t’amener ce jeune homme, qui a quelque chose à te dire.
19 Le tribun, prenant le jeune homme par la main, et se retirant à l’écart, lui demanda : Qu’as-tu à m’annoncer ?
20 Il répondit : Les Juifs sont convenus de te prier d’amener Paul demain devant le sanhédrin, comme si tu devais t’enquérir de lui plus exactement.
21 Ne les écoute pas, car plus de quarante d’entre eux lui dressent un guet-apens, et se sont engagés, avec des imprécations contre eux-mêmes, à ne rien manger ni boire jusqu’à ce qu’ils l’aient tué ; maintenant ils sont prêts, et n’attendent que ton consentement.
22 Le tribun renvoya le jeune homme, après lui avoir recommandé de ne parler à personne de ce rapport qu’il lui avait fait.
23 Ensuite il appela deux des centeniers, et dit : Tenez prêts, dès la troisième heure de la nuit, deux cents soldats, soixante-dix cavaliers et deux cents archers, pour aller jusqu’à Césarée.
troisième heure de la nuit. C’est-à-dire 9 heures du soir.
soldats … cavaliers … archers. Les « soldats » étaient des légionnaires, les soldats d’élite de l’armée romaine; les « cavaliers » appartenaient au détachement de cavalerie de la cohorte; les « archers », ou lanceurs de javelot, étaient des soldats armés plus légèrement que les légionnaires. Lysias envoya près de la moitié des 1000 hommes qui se trouvaient sous ses ordres, ce qui montre à quel point la situation et le complot contre Paul lui paraissaient sérieux.
23:23-24
Lysias comprit qu’il devait agir, s’il voulait contrecarrer le plan des conspirateurs, éviter une confrontation avec les Juifs qui pouvait échapper à son contrôle et dégénérer, et sauver la vie de Paul. Il lui faudrait faire sortir l’apôtre de Jérusalem et le conduire auprès de son supérieur, le gouverneur Félix, à Césarée.
24 Qu’il y ait aussi des montures pour Paul, afin qu’on le mène sain et sauf au gouverneur Félix.
25 Il écrivit une lettre ainsi conçue:
26 Claude Lysias au très excellent gouverneur Félix, salut !
gouverneur Félix. Gouverneur de Judée de 52 à 59. C’était un ancien esclave dont le frère (qui avait les faveurs de l’empereur Claude) avait réussi à lui obtenir la fonction de gouverneur. Il ne jouissait pas d’une grande considération auprès des notables romains de son temps, et il effectua peu d’actions remarquables durant son mandat de gouverneur. Il vainquit l’Égyptien et ses partisans, mais sa brutalité enflammait les Juifs et contribua à sa destitution par l’empereur Néron, deux ans après l’audience de Paul (v. #Ac 24: 27).
27 Cet homme, dont les Juifs s’étaient saisis, allait être tué par eux, lorsque je survins avec des soldats et le leur enlevai, ayant appris qu’il était Romain.
ayant appris qu’il était Romain. En réalité, Lysias ne l’avait appris qu’après avoir arrêté Paul (#Ac 22:25-26). Il tentait de se présenter sous le meilleur jour aux yeux du gouverneur. C’est la raison pour laquelle il omit de mentionner son ordre initial de fouetter Paul (#Ac 22: 24) ainsi que son erreur qui lui avait fait prendre l’apôtre pour un criminel égyptien notoire (#Ac 21: 38).
28 Voulant connaître le motif pour lequel ils l’accusaient, je l’amenai devant leur sanhédrin.
29 J’ai trouvé qu’il était accusé au sujet de questions relatives à leur loi, mais qu’il n’avait commis aucun crime qui mérite la mort ou la prison.
questions relatives à leur loi. L’absence de mention par Lysias d’une violation quelconque de la loi romaine revenait à déclarer Paul innocent.
30 Informé que les Juifs lui dressaient des embûches, je te l’ai aussitôt envoyé, en faisant savoir à ses accusateurs qu’ils eussent à s’adresser eux-mêmes à toi. Adieu.
ils ont à s’adresser eux-mêmes à toi. Comme le complot contre Paul rendait tout interrogatoire à Jérusalem dangereux, Lysias fut contraint de confier le cas de Paul à Félix.
31 Les soldats, selon l’ordre qu’ils avaient reçu, prirent Paul, et le conduisirent pendant la nuit jusqu’à Antipatris.
Antipatris. Un poste militaire romain situé à environ 60 km de Jérusalem. De nombreux voyageurs qui allaient de Jérusalem à Césarée y faisaient halte. Paul et son escorte l’atteignirent en une nuit (v. #Ac 23: 32), ce qui signifiait une allure de marche épuisante pour les fantassins.
32 Le lendemain, laissant les cavaliers poursuivre la route avec lui, ils retournèrent à la forteresse.
cavaliers. Le danger était moindre de tomber dans une embuscade dans la région de Samarie, peuplée en grande partie de non-Juifs, et la présence des fantassins n’était plus requise.
33 Arrivés à Césarée, les cavaliers remirent la lettre au gouverneur, et lui présentèrent Paul.
Césarée. Cf. #Ac 8:40. Une ville importante de la Méditerranée, située à près de 50 km au nord de Joppé. C’était la capitale de la province romaine de Judée, ainsi que la demeure du procurateur romain et le quartier général d’une garnison romaine importante.
34 Le gouverneur, après avoir lu la lettre, demanda de quelle province était Paul. Ayant appris qu’il était de la Cilicie:
de quelle province était Paul. Félix voulait s’assurer que Paul relevait effectivement de sa juridiction.
de la Cilicie. Comme la Judée et la Cilicie étaient à cette époque sous l’autorité du légat de Syrie, il était dans les attributions de Félix de s’occuper du cas de Paul.
35 Je t’entendrai, dit-il, quand tes accusateurs seront venus. Et il ordonna qu’on le gardât dans le prétoire d’Hérode.
prétoire d’Hérode. C’était la résidence officielle de Félix à Césarée.
ACTES 24 : 1 à 27
1 ¶ Cinq jours après, arriva le souverain sacrificateur Ananias, avec des anciens et un orateur nommé Tertulle. Ils portèrent plainte au gouverneur contre Paul.
Cinq jours après. En un temps record, les chefs religieux juifs échafaudèrent leur accusation, louèrent les services d’un avocat (« orateur ») et se rendirent à Césarée. Ils craignaient sans doute que Félix ne rejette leur plainte contre Paul s’ils n’agissaient pas rapidement.
le souverain sacrificateur Ananias.
anciens. Les membres influents du sanhédrin les chefs du peuple, les anciens et les scribes. Les trois fonctions qui constituaient le conseil juif, le sanhédrin
Tertulle. Peut-être, un Romain, mais plus vraisemblablement un Juif helléniste (cf. v. #Ac 24: 6).
2 Paul fut appelé, et Tertulle se mit à l’accuser, en ces termes:
3 Très excellent Félix, tu nous fais jouir d’une paix profonde, et cette nation a obtenu de salutaires réformes par tes soins prévoyants ; c’est ce que nous reconnaissons en tout et partout avec une entière gratitude.
Félix. Gouverneur de Judée de 52 à 59. C’était un ancien esclave dont le frère (qui avait les faveurs de l’empereur Claude) avait réussi à lui obtenir la fonction de gouverneur. Il ne jouissait pas d’une grande considération auprès des notables romains de son temps, et il effectua peu d’actions remarquables durant son mandat de gouverneur. Il vainquit l’Égyptien et ses partisans, mais sa brutalité enflammait les Juifs et contribua à sa destitution par l’empereur Néron, deux ans après l’audience de Paul (v. #Ac 24: 27).
4 Mais, pour ne pas te retenir davantage, je te prie d’écouter, dans ta bonté, ce que nous avons à dire en peu de mots.
5 Nous avons trouvé cet homme, qui est une peste, qui excite des divisions parmi tous les Juifs du monde, qui est chef de la secte des Nazaréens,
une peste. Une telle affirmation, même si elle reflétait la haine du sanhédrin à l’égard de la foi chrétienne en général et de l’apôtre Paul en particulier, n’avait pas la valeur d’une accusation formelle, puisqu’elle ne visait aucune mauvaise action en particulier.
excite des divisions. C’est la première des charges portées contre Paul: la sédition (rébellion). Dans un tribunal romain, elle était considérée comme la plus grave des trois. Les Romains ne toléraient pas les fauteurs de troubles (comme les Juifs qui assistaient au procès allaient l’apprendre quelques années plus tard, en 66). Si les chefs religieux juifs avaient réussi à étayer cette accusation, Paul aurait eu à subir un châtiment sévère, voire une exécution. Tertulle évita soigneusement de citer des incidents particuliers qui se seraient produits sur un territoire qui ne relevait pas de la juridiction de Félix, et ce afin d’éviter que le cas de Paul ne soit transféré à un autre gouverneur. Les Juifs voulaient à tout prix que l’apôtre comparaisse devant un gouverneur qu’ils pouvaient influencer.
chef de la secte des Nazaréens. Paul fut ensuite accusé de sectarisme (hérésie). Pour nommer la foi chrétienne, Tertulle choisit le terme méprisant de « secte des Nazaréens » (cf. #Ac 6:14 ; #Jn 1:46 ; #Jn 7:41, #Jn 7:52) dans le but de présenter Paul comme le responsable d’une secte dangereuse pour Rome.
24:5-7 Après avoir récité les flatteries d’usage à l’égard de Félix, Tertulle passa directement à l’attaque contre Paul. Il l’accusa de sédition, de sectarisme et de sacrilège, en d’autres termes de violation des lois romaine, juive et divine.
6 et qui même a tenté de profaner le temple. Et nous l’avons arrêté. Nous avons voulu le juger selon notre loi ;
a tenté de profaner le temple. La troisième accusation portée contre Paul est celle de sacrilège, de blasphème contre Dieu. À travers leur porte-parole, les chefs juifs réitéraient les fausses accusations des Juifs d’Asie (#Ac 21: 28). Dans une tentative d’excuser le traitement infligé par la foule à l’apôtre, ils affirmaient (faussement) l’avoir arrêté.
24:6-8 Nous avons voulu … devant toi. Plusieurs manuscrits anciens omettent ce passage. De ce fait, une question se pose: Tertulle voulait-il que Félix interroge Paul ou Lysias? En effet, si ce passage est supprimé, la suite du texte fait comprendre que Tertulle demandait à Félix d’interroger Paul. Cependant, cet interrogatoire n’aurait pas fait avancer le procès dans le sens voulu par Tertulle, puisque l’apôtre aurait simplement nié les fausses accusations soulevées contre lui. Par contre, si le passage est maintenu, la tactique de Tertulle est toute différente: il aurait trouvé un prétexte pour faire venir Lysias (une fausse accusation d’avoir outrepassé ses attributions en abordant une procédure judiciaire juive) afin d’utiliser son témoignage pour confirmer l’interprétation des événements telle qu’elle était donnée par les chefs religieux juifs. Cette seconde éventualité permettrait d’expliquer la décision de Félix d’ajourner la séance jusqu’à l’arrivée de Lysias (v. #Ac 24: 22).
7 mais le tribun Lysias étant survenu, l’a arraché de nos mains avec une grande violence,
24:7-8a Une autre affirmation fausse, destinée à faire porter la responsabilité de l’incident à un autre. En réalité, c’est la foule juive qui avait été coupable de violence; Lysias avait mis fin à l’émeute et secouru Paul.
8 en ordonnant à ses accusateurs de venir devant toi. Tu pourras toi-même, en l’interrogeant, apprendre de lui tout ce dont nous l’accusons.
9 Les Juifs se joignirent à l’accusation, soutenant que les choses étaient ainsi.
10 ¶ Après que le gouverneur lui eut fait signe de parler, Paul répondit: Sachant que, depuis plusieurs années, tu es juge de cette nation, c’est avec confiance que je prends la parole pour défendre ma cause.
depuis plusieurs années, tu es juge. En tant que gouverneur, mais aussi auparavant, durant son service aux ordres du gouverneur de Samarie. Contrairement à Tertulle, Paul ne flattait pas Félix, mais lui rappelait sa connaissance de la loi, des coutumes et des croyances juives. Interpellé de cette manière, Félix ne pouvait que prononcer un verdict équitable.
24:10-21 C’est la troisième des six défenses présentées par Paul (cf. #Ac 22:1-21 ; #Ac 22:30-23 ; #Ac 25:1-12 ; #Ac 26:1-29 ; #Ac 28:17-19).
11 Il n’y a pas plus de douze jours, tu peux t’en assurer, que je suis monté à Jérusalem pour adorer.
douze jours. Cinq avaient été passés à Césarée à attendre l’arrivée des accusateurs (v. #Ac 24: 1). Plusieurs des sept jours restants avaient été consacrés aux rites de purification. Paul soulignait ainsi que, même s’il l’avait voulu, il n’aurait pas eu le temps de fomenter une révolte.
12 On ne m’a trouvé ni dans le temple, ni dans les synagogues, ni dans la ville, disputant avec quelqu’un, ou provoquant un rassemblement séditieux de la foule.
13 Et ils ne sauraient prouver ce dont ils m’accusent maintenant.
14 Je t’avoue bien que je sers le Dieu de mes pères selon la voie qu’ils appellent une secte, croyant tout ce qui est écrit dans la loi et dans les prophètes,
dans la loi et dans les prophètes. Une allusion à l’A.T. (cf. #Mt 7:12). Les sadducéens rejetaient la majeure partie de l’A.T., et ils rejoignaient les pharisiens dans leur rejet commun du témoignage rendu par l’A.T. à Jésus-Christ (cf. #Lu 24: 27, #Lu 24: 44 ; #Jn 1:45 ; #Jn 5:39, #Jn 5:46). À l’opposé, Paul considérait l’ensemble de l’A.T. comme la Parole inspirée de Dieu et croyait tout ce que les Écritures enseignaient.
15 et ayant en Dieu cette espérance, comme ils l’ont eux-mêmes, qu’il y aura une résurrection des justes et des injustes.
ayant en Dieu cette espérance. L’espérance profonde du peuple juif reposait sur la résurrection (#Job 19:25-27 ; #Da 12: 2). C’était Paul, et non les sadducéens sceptiques, qui représentait en fait le courant majeur de la théologie juive traditionnelle.
16 C’est pourquoi je m’efforce d’avoir constamment une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes.
17 Après une absence de plusieurs années, je suis venu pour faire des aumônes à ma nation, et pour présenter des offrandes.
aumônes … offrandes. La seule mention dans les Actes de l’offrande que Paul avait rassemblée pour les besoins des croyants de Jérusalem. Il s’était rendu à Jérusalem en mission humanitaire, et non pour susciter des troubles.
18 C’est alors que quelques Juifs d’Asie m’ont trouvé purifié dans le temple, sans attroupement ni tumulte.
19 C’était à eux de paraître en ta présence et de se porter accusateurs, s’ils avaient quelque chose contre moi.
20 Ou bien, que ceux-ci déclarent de quel crime ils m’ont trouvé coupable, lorsque j’ai comparu devant le sanhédrin,
21 à moins que ce ne soit uniquement de ce cri que j’ai fait entendre au milieu d’eux : C’est à cause de la résurrection des morts que je suis aujourd’hui mis en jugement devant vous.
à cause de la résurrection des morts. La croyance en la résurrection n’était pas un crime sous les lois juive et romaine. Paul n’était pas non plus responsable de la dissension traditionnelle entre les pharisiens et les sadducéens, qui avait pris une tournure particulièrement vive suite à sa déclaration.
22 ¶ Félix, qui savait assez exactement ce qui concernait cette doctrine, les ajourna, en disant : Quand le tribun Lysias sera venu, j’examinerai votre affaire.
savait assez exactement ce qui concernait cette doctrine. Très certainement par l’intermédiaire de sa femme Drusille, qui était juive (v. #Ac 24: 24).
les ajourna. Les témoins du crime présumé de Paul (les Juifs d’Asie) ne s’étaient pas présentés à l’audience. Les chefs religieux juifs étaient par ailleurs incapables de produire une preuve quelconque de sa culpabilité. Le seul verdict que Félix pouvait rendre en accord avec la loi romaine était l’acquittement, ce qui ne manquerait pas de rendre les Juifs furieux et d’engendrer de nouveaux troubles. Conscient que sa responsabilité première en tant que gouverneur était de maintenir l’ordre établi, Félix conclut que la meilleure décision consistait à ne pas prendre de décision. Il ajourna donc l’audience en prétextant qu’il avait besoin d’informations complémentaires de la part de Lysias.
Quand … Lysias sera venu. Le rapport écrit de Lysias indiquait déjà que le différend portait sur des questions relatives à la loi juive (#Ac 23: 29) et que Paul n’était coupable d’aucun crime (#Ac 23: 29). Il est difficile d’imaginer ce qu’il aurait pu ajouter d’autre et, d’ailleurs, il n’y a aucune indication que Félix l’ait jamais convoqué.
23 Et il donna l’ordre au centenier de garder Paul, en lui laissant une certaine liberté, et en n’empêchant aucun des siens de lui rendre des services.
24 Quelques jours après, Félix vint avec Drusille, sa femme, qui était Juive, et il fit appeler Paul. Il l’entendit sur la foi en Christ.
Drusille. La plus jeune fille d’Hérode Agrippa Ier, et la troisième femme de Félix, qui, attiré par sa beauté, avait réussi à l’éloigner de son mari. À l’époque de l’audience de Paul, elle n’avait pas encore 20 ans.
25 Mais, comme Paul discourait sur la justice, sur la tempérance, et sur le jugement à venir, Félix, effrayé, dit : Pour le moment retire-toi ; quand j’en trouverai l’occasion, je te rappellerai.
la justice … la tempérance … le jugement à venir. Dieu exige la « justice » de tous les hommes à cause de sa nature sainte (#Mt 5:48 ; #1Pi 1:15-16). La « tempérance » est nécessaire pour pouvoir se conformer à cette norme absolue. Le manque de tempérance et, par conséquent, la non-conformité à la norme divine - conduit au « jugement » (sauf en cas de salut).
effrayé. Félix, qui vivait avec une femme qu’il avait enlevée à son mari, n’avait certainement pas cette « justice » et cette « tempérance » exigées par Dieu. La pensée qu’il aurait à subir le « jugement » le remplit de crainte, et c’est pourquoi il se dépêcha de renvoyer Paul.
quand j’en trouverai l’occasion. Le moment de la conviction de péché était passé, et Félix, comme un insensé, passa à côté de l’occasion de se repentir (cf. #2Co 6:2).
26 Il espérait en même temps que Paul lui donnerait de l’argent ; aussi l’envoyait-il chercher assez fréquemment, pour s’entretenir avec lui.
Paul lui donnerait de l’argent. En dépit de l’interdiction légale d’accepter des pots-de-vin, cette pratique était courante.
Paul détenu deus ans à Césarée
Comparution devant le gouverneur Festus
Appel à l'empereur romain
27 Deux ans s’écoulèrent ainsi, et Félix eut pour successeur Porcius Festus. Dans le désir de plaire aux Juifs, Félix laissa Paul en prison.
Félix eut pour successeur Porcius Festus. Festus était membre de l’aristocratie romaine, contrairement à Félix, qui avait été esclave. Peu d’informations existent concernant son exercice de la fonction de gouverneur (il mourut deux ans après avoir été nommé), mais l’historien juif Flavius Josèphe le décrit comme meilleur que son prédécesseur et que son successeur.
Dans le désir de plaire aux Juifs. Les plaintes des Juifs auprès du pouvoir romain à propos de sa violence avaient fini par lui valoir son poste. Sa répression brutale d’une révolte à Césarée avait provoqué leur colère, et ils avaient réclamé son remplacement à l’empereur Néron. Celui-ci le fit rappeler à Rome, où il aurait subi un châtiment sévère si Pallas, son influent frère, n’était pas intervenu en sa faveur.
ACTES 25 : 1 à 14
1 ¶ Festus, étant arrivé dans la province, monta trois jours après de Césarée à Jérusalem.
monta … de Césarée à Jérusalem. Pour se familiariser avec la situation de sa nouvelle province.
25:1-12 La quatrième des défenses de Paul (cf. #Ac 22:1-21 ; #Ac 22:30-23 ; #Ac 24:10-21 ; #Ac 26:1-29 ; #Ac 28:17-29).
2 Les principaux sacrificateurs et les principaux d’entre les Juifs lui portèrent plainte contre Paul. Ils firent des instances auprès de lui, et,
3 (25-2) dans des vues hostiles, (25-3) lui demandèrent comme une faveur qu’il le fît venir à Jérusalem. Ils préparaient un guet-apens, pour le tuer en chemin.
guet-apens. Deuxième tentative d’attaquer Paul dans une embuscade. Cette fois-ci, les membres du sanhédrin n’étaient pas les complices (cf. #Ac 23:14-15), mais les organisateurs.
4 Festus répondit que Paul était gardé à Césarée, et que lui-même devait partir sous peu.
Césarée. En tant que quartier général du gouvernement romain de Judée, Césarée était un lieu approprié pour juger Paul, citoyen romain.
5 Que les principaux d’entre vous descendent avec moi, dit-il, et s’il y a quelque chose de coupable en cet homme, qu’ils l’accusent.
6 Festus ne passa que huit à dix jours parmi eux, puis il descendit à Césarée. Le lendemain, s’étant assis sur son tribunal, il donna l’ordre qu’on amenât Paul.
siégeant au tribunal. Cela signifie que son audience se déroulait dans le cadre d’un procès romain officiel (cf. vv. #Ac 25: 10, #Ac 25: 17 ; #Ac 18: 12 ; #Mt 27:19 ; #Jn 19: 13).
7 Quand il fut arrivé, les Juifs qui étaient venus de Jérusalem l’entourèrent, et portèrent contre lui de nombreuses et graves accusations, qu’ils n’étaient pas en état de prouver.
8 Paul entreprit sa défense, en disant : Je n’ai rien fait de coupable, ni contre la loi des Juifs, ni contre le temple, ni contre César.
9 Festus, désirant plaire aux Juifs, répondit à Paul: Veux-tu monter à Jérusalem, et y être jugé sur ces choses en ma présence ?
désirant plaire aux Juifs. Cf. #Ac 24: 27.
10 Paul dit : C’est devant le tribunal de César que je comparais, c’est là que je dois être jugé. Je n’ai fait aucun tort aux Juifs, comme tu le sais fort bien.
le tribunal de César. Le compromis suggéré par Festus permettait aux chefs religieux juifs d’obtenir ce qu’ils escomptaient. Ils avaient en effet l’intention de tuer Paul avant que celui-ci ne parvienne à Jérusalem. L’apôtre ne manqua pas de rejeter la proposition de Festus et de rappeler au gouverneur qu’il comparaissait devant le tribunal de César où, en tant que citoyen romain, il avait parfaitement le droit d’être jugé.
11 Si j’ai commis quelque injustice, ou quelque crime digne de mort, je ne refuse pas de mourir ; mais, si les choses dont ils m’accusent sont fausses, personne n’a le droit de me livrer à eux. J’en appelle à César.
J’en appelle à César. Paul fit valoir son droit de citoyen romain d’être jugé à Rome.
12 Alors Festus, après avoir délibéré avec le conseil, répondit : Tu en as appelé à César ; tu iras devant César.
le conseil. Les conseillers de Festus.
tu iras devant César. En répondant favorablement à sa demande, le gouverneur se déchargea de toute responsabilité dans cette affaire et transféra son cas à l’empereur.
Le roi Agrippa an visite à Césarée
13 ¶ Quelques jours après, le roi Agrippa et Bérénice arrivèrent à Césarée, pour saluer Festus.
roi Agrippa. Hérode Agrippa II, fils de celui qui fit tuer Jacques et emprisonner Pierre. Il fut le dernier des Hérode, qui ont souvent joué un rôle de premier plan dans l’histoire du N.T. Son grand-oncle, Hérode Antipas, est un des protagonistes des Évangiles (#Mr 6:14-29 ; #Lu 3:1 ; #Lu 13:31-33 ; #Lu 23:7-12), tandis que son arrière-grand-père régnait à la naissance de Jésus (#Mt 2:1-19 ; #Lu 1:5). Même s’il ne régnait pas sur la Judée, Agrippa avait une connaissance approfondie des affaires juives (cf. #Ac 26:3).
Bérénice. Elle n’était pas sa femme, mais sa sœur et sa compagne. (Leur sœur Drusille était mariée au gouverneur précédent, Félix.) Leur relation incestueuse était un sujet de discussions à Rome, où Agrippa avait grandi. Bérénice devint un temps la maîtresse de l’empereur Vespasien, puis de son fils Titus, mais elle revint toujours vers son frère.
14 Comme ils passèrent là plusieurs jours, Festus exposa au roi l’affaire de Paul, et dit : Félix a laissé prisonnier un homme