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NOUVEAU TESTAMENT

2 CORRINTHIENS 1 à 3 partiel+ intro

LES PAROLES DE JÉSUS SERONT EN JAUNES

 INTRODUCTION 

 

 La deuxième épître de Paul aux Corinthiens

 

Titre

       Cette épître est la deuxième du N.T. que l’apôtre Paul écrivit aux chrétiens de la ville de Corinthe.

 

Auteur et date

       Personne ne conteste l’origine paulinienne de 2 Corinthiens : même les plus critiques affirment que Paul est l’auteur de ce texte. Il n’existe en effet aucune raison pour laquelle un faussaire aurait pu écrire une épître aussi personnelle et autobiographique.

       Plusieurs considérations permettent d’établir une date plausible pour la rédaction de cette lettre. Selon des sources extrabibliques, juillet de l’an 51 apr. J.-C. est la date la plus probable pour le début du proconsulat de Gallion (cf. #Ac 18:12). Le procès de Paul devant le proconsul à Corinthe (#Ac 18:12-17) a probablement eu lieu peu après l’arrivée de Gallion à son poste. Laissant Corinthe (autour de 52 apr. J.-C.), l’apôtre prit la mer pour la Syrie (#Ac 18:18), concluant ainsi son deuxième voyage missionnaire. Revenant à Éphèse lors de son troisième voyage missionnaire (vraisemblablement en 52 apr. J.-C.), il y exerça un ministère d’environ deux ans et demi (#Ac 19:8, #Ac 19:10). Il écrivit 1 Corinthiens à Éphèse vers la fin de cette période (#1Co 16:8), autour de 55 apr. J.-C. Puisque Paul avait prévu de rester à Éphèse jusqu’au printemps suivant (voir la mention de la Pentecôte en #1Co 16:8) et puisque 2 Corinthiens a été écrite après son départ d’Éphèse, la date la plus probable pour la rédaction de 2 Corinthiens est donc la fin de l’année 55 ou le début de l’année 56 apr. J.-C.

 

Contexte et arrière-plan

Les liens de Paul avec la très importante ville commerciale qu’était Corinthe datent de son deuxième voyage missionnaire (#Ac 18:1-18). Il y travailla dix-huit mois (#Ac 18:11). Après son départ, il entendit parler de cas d’immoralité dans l’Église de Corinthe et écrivit une lettre (perdue depuis lors) pour corriger ce péché (dont il est question en #1Co 5:9). Pendant son ministère à Éphèse, il reçut un rapport plus complet des problèmes qui avaient surgi dans l’Église de Corinthe, notamment sous forme de divisions (#1Co 1:11). De plus, les Corinthiens avaient envoyé une lettre à Paul (#1Co 7:1) lui demandant de clarifier plusieurs points. L’apôtre avait répondu, dans la lettre qui porte le nom de 1 Corinthiens. Prévoyant de rester à Éphèse un peu plus longtemps (#1Co 16:8-9), il envoya Timothée à Corinthe (#1Co 4:17 ; #1Co 16:10-11). Il eut connaissance de nouvelles troublantes (peut-être par Timothée) et de difficultés supplémentaires à Corinthe, notamment avec l’arrivée de plusieurs faux apôtres (#2Co 11:13 ).

       Ces derniers commencèrent par dénigrer la personne même de Paul afin de faciliter l’enseignement d’un faux évangile. Il leur fallait convaincre les chrétiens de se détourner de l’apôtre, s’ils voulaient réussir à prêcher leurs doctrines démoniaques. Abandonnant temporairement l’œuvre à Éphèse, Paul se rendit immédiatement à Corinthe. Cette visite (plutôt pénible, 2:1) n’avait pas été, du point de vue de l’apôtre, une réussite; quelqu’un dans l’Église de Corinthe (peut-être l’un des faux apôtres) s’était même mis à l’insulter publiquement (#2Co 2:5-8, #2Co 2:10 ; #2Co 7:12). Il avait été attristé par le manque de loyauté des Corinthiens, qui n’avaient pas pris sa défense. Cherchant à leur épargner une réprimande supplémentaire (cf. #2Co 1:23) et espérant peut-être que le temps les ramènerait à leur bon sens, Paul revint à Éphèse. Là, il écrivit ce qu’on appelle sa « lettre sévère » (cf. #2Co 2:4) et l’envoya par l’intermédiaire de Tite (#2Co 7:5-16). Quittant Éphèse suite à l’émeute provoquée par Démétrius (#Ac 19:23-20:1), il se rendit à Troas à la rencontre de Tite (#2Co 2:12-13). Malgré la porte que le Seigneur avait ouverte (#2Co 2:12 ; cf. #2Co 7:5), il ne put y exercer le moindre ministère, tant il était impatient de savoir quel accueil les Corinthiens avaient réservé à sa lettre. C’est ainsi qu’il partit à la recherche de Tite en Macédoine (#2Co 2:13). Ce dernier le rassura: la majorité des Corinthiens s’étaient repentis de leur rébellion (#2Co 7:7), à la grande joie et au profond soulagement de Paul. Suffisamment sage pour savoir que certaines attitudes rebelles étaient prêtes à ressurgir, l’apôtre écrivit la lettre appelée 2 Corinthiens (peut-être de Philippes; cf. #2Co 11:9 avec #Ph 4:15, il existe d’ailleurs des manuscrits anciens qui mentionnent Philippes comme la ville d’origine de cet écrit). Dans cette épître, l’apôtre Paul exprime, certes, son soulagement et sa joie face à la repentance des Corinthiens, mais il désire surtout défendre son apostolat, exhorter les croyants à reprendre leurs préparatifs pour la collecte en faveur des pauvres de Jérusalem (ch. #2Co 8:1-9:2) et s’attaquer de façon directe aux faux apôtres (ch. #2Co 10:1-13:2). Il allait ensuite venir à Corinthe, comme il l’avait annoncé (#2Co 12:14 ; #2Co 13:1-2). La participation des Corinthiens à l’offrande en faveur de l’Église de Jérusalem (#Ro 15:26) révèle le succès de cette troisième visite de Paul chez eux.

 

Thèmes historiques et théologiques

2 Corinthiens complète notre vision de la relation de Paul avec l’Église de Corinthe, telle qu’elle nous est décrite dans Actes et 1 Corinthiens. Elle contient en outre des données biographiques importantes sur l’apôtre.

       Très personnelle, teintée par l’intensité du conflit sur la crédibilité de son auteur, 2 Corinthiens n’en contient pas moins plusieurs thèmes théologiques importants. Elle dépeint Dieu comme un Père et un consolateur rempli de miséricorde (#2Co 1:3 ; #2Co 7:6), comme le Créateur (#2Co 4:6), celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts (#2Co 4:14 ; cf. #2Co 13:4) et qui ressuscitera les croyants (#2Co 1:9). Elle présente Jésus-Christ comme celui qui a souffert (#2Co 1:5), accomplissant les promesses de Dieu (#2Co 1:20), comme le Seigneur que l’on proclame (#2Co 4:5), celui qui a manifesté la gloire de Dieu (#2Co 4:6) et qui devint pauvre pour les croyants dans son incarnation (#2Co 8:9 ; cf. #Ph 2:5-8). Elle dépeint le Saint-Esprit comme Dieu (#2Co 3:17-18) et la garantie du salut des croyants (#2Co 1:22 ; #2Co 5:5). Satan est identifié comme le « dieu de ce siècle » (#2Co 4:4 ; cf. #1Jn 5:19), le séducteur (#2Co 11:14), et le maître des ouvriers trompeurs, qu’ils soient humains ou angéliques (#2Co 11:13-15). La fin des temps inclut à la fois la glorification du croyant (#2Co 4:16-5:8) et son jugement (#2Co 5:10). La vérité glorieuse de la souveraineté de Dieu dans le salut est le thème de 5:14-21, alors que 7:9-10 décrit la réponse que l’homme doit donner à l’offre divine du salut: une repentance authentique. 2 Corinthiens livre par ailleurs le résumé le plus clair et le plus succinct de toutes les Écritures en rapport avec le sacrifice expiatoire de Christ (#2Co 5:21 ; cf. #Esa 53) et définit la mission de l’Église comme consistant dans la proclamation du message de la réconciliation (#2Co 5:18-20). Enfin, après l’épître aux Hébreux, c’est cette lettre qui décrit le plus complètement qui soit la nature de la nouvelle alliance (#2Co 3:6-16).

 

Questions d’interprétation

       Le défi principal que rencontre l’interprète est la relation des ch. #2Co 10:1-13:2 avec les ch. #2Co 1:1-9:2. L’identité des opposants de Paul à Corinthe a suscité des interprétations variées, tout comme l’identité du frère qui accompagna Tite dans cette ville (#2Co 8:18, #2Co 8:22). Il est impossible de savoir si le pécheur mentionné en #2Co 2:5-8 est l’homme incestueux de #1Co 5. Il est en outre difficile d’expliquer l’expérience de Paul (#2Co 12:1-5) et d’identifier précisément son « écharde dans la chair », l’« ange de Satan » envoyé pour le souffleter (#2Co 12:7). Ces problèmes d’interprétation, ainsi que d’autres, seront traités dans les notes relatives aux passages concernés.

 

2 CORINTHIENS 1 : 1 À 24
 Adresse et salutation

1 ¶  Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans toute l’Achaïe:

apôtre. Ce terme précise le statut officiel de Paul: messager envoyé par Christ;  l’introduction à 1 Corinthiens, auteur et date).

par la volonté de Dieu. Paul n’avait pas décidé lui-même de sa mission, et elle ne reposait pas sur ses œuvres. Son appel et la source de son autorité étaient d’origine divine. Dans sa lettre, il n’apportait pas son message personnel, mais les paroles de Christ.

le frère Timothée. C’était le fils spirituel bien-aimé de l’apôtre et un personnage central dans sa vie et son ministère. Paul le rencontra pour la première fois lors de son séjour à Derbe et à Lystre, durant un voyage missionnaire (#Ac 16:1-4). Timothée l’accompagna à Corinthe, lorsque l’Église de cette ville fut fondée (#Ac 18:1-5); il est aussi mentionné dans #1Co 4:17 ; #1Co 16:10-11. Les Corinthiens devaient donc bien le connaître. Paul l’associe à sa lettre, peut-être pour rappeler à ses lecteurs que Timothée est véritablement un frère et pour apaiser des ressentiments que certains auraient pu éprouver après sa récente visite.

 

2  que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ !

la grâce et la paix. Cette expression faisait partie intégrante de la salutation dans toutes les lettres de Paul. La

 Consolations  de l'apôtre au milieu de ses souffrances

Motifs pour lesquels il a différé sa visite au Corinthiens

3 ¶  Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation,

Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Paul loue le vrai Dieu qui s’est révélé en son Fils, lequel est de la même essence que le Père cf. #Jn 5:17 ; #Jn 14:9-11 ; #Ep 1:3 ; #Hé 1:2-3 ; #2Jn 3). Il est l’oint (sens du terme Christ), le souverain (le Seigneur) et le Rédempteur (Jésus). Alors qu’il jouissait d’une position privilégiée, il a accepté de devenir un serviteur soumis durant son incarnation. Cette bénédiction englobe tout l’Évangile.

Père des miséricordes. Paul emprunte cette expression au langage liturgique juif et à une prière prononcée dans les synagogues qui appelait Dieu à traiter le pécheur avec bonté, amour et affection;  cf. #2S 24: 14 ; #Ps 103:13-14 ; #Mi 7:18-20).

Dieu de toute consolation. L’A.T. appelait Dieu par ce nom (cf. #Esa 40:1 ; #Esa 51:12 ; #Esa 66:13), car en lui se trouve la source de toute consolation véritable. Le mot grec traduit par « consolation » est apparenté au mot bien connu paraklêtos, « celui qui vient pour aider », un des noms du Saint-Esprit. La consolation évoquée ici n’avait pas pour but d’installer Paul dans un confort douillet: il affirme que Dieu est venu à lui au milieu de ses souffrances et de ses soucis pour le fortifier et lui donner du courage et de la hardiesse (cf. vv. #2Co 1:4-10).

 

4  qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes l’objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque affliction !

afflictions. Ce terme désigne une situation où l’on subit une pression écrasante. Dans la vie de Paul, les circonstances ne manquaient pas où il devait faire face à des attaques qui cherchaient à l’affaiblir, à limiter son ministère ou même à lui ôter la vie. Cependant, dans toutes ces adversités, il savait que Dieu le soutiendrait et le fortifierait;  cf. #Ph 1:6).

afin que …  nous puissions consoler. La consolation divine ne constitue pas une fin en soi. Elle rend les croyants capables de prodiguer à leur tour du réconfort. Les Corinthiens furent humiliés lorsque Dieu les déclara coupables. Plus tard, Dieu envoya à nouveau Paul vers eux, afin qu’il leur apporte un message réconfortant, une fois qu’il aurait été lui-même fortifié (#2Co 6:1-13 ; #2Co 12:6-11 ; cf. #Lu 22:31-32).

 

5  Car, de même que les souffrances de Christ abondent en nous, de même notre consolation abonde par Christ.

les souffrances de Christ abondent. La consolation divine offerte aux croyants est à la mesure de leurs souffrances pour Christ. Plus ils souffrent pour la justice et plus ils sont réconfortés et récompensés (cf. #1Pi 4:12-14). Paul savait par expérience que ces souffrances peuvent sembler ne jamais finir (#2Co 4:7-11 ; #2Co 6:5 ; #2Co 11:23-27 ; cf. #Ga 6:17 ; #Ph 3:10 ; #Col 1:24), et tous les croyants authentiques doivent s’attendre à passer par une épreuve semblable (cf. #Mt 10:18-24).

 

6  Si nous sommes affligés, c’est pour votre consolation et pour votre salut ; si nous sommes consolés, c’est pour votre consolation, qui se réalise par la patience à supporter les mêmes souffrances que nous endurons.

Paul évoque l’association de tout le corps de Christ à la souffrance, qui permet de construire, au sein de tous ses membres, la patience et la persévérance selon Dieu (#1Co 12: 26). Tous les croyants ont besoin de prendre conscience de ce processus. Ainsi, ils ne s’apitoient pas sur eux-mêmes lorsqu’ils souffrent pour Christ, et ils peuvent au contraire bénéficier, dans les échanges mutuels, de la consolation qu’ils reçoivent dans leurs épreuves.

consolation. Ou réconfort, aide.

salut. Il s’agit ici de la patiente persévérance des Corinthiens jusqu’au salut définitif, jusqu’au moment où ils seront glorifiés. Par la grâce de Dieu et la puissance de l’Esprit, Paul était prêt à souffrir et à recevoir de la consolation pour pouvoir ensuite réconforter et fortifier d’autres croyants. Son attitude permit aux Corinthiens d’avoir la force de persévérer.

 

7 ¶  Et notre espérance à votre égard est ferme, parce que nous savons que, si vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à la consolation.

part aux souffrances. Certains membres de l’Église de Corinthe, peut-être une majorité d’entre eux, souffraient pour la justice, tout comme Paul. À cause de leur fidélité au sein de cette souffrance, Paul les considérait comme des partenaires auxquels il fallait venir en aide, et ce en dépit de toute la peine et des soucis qu’ils lui avaient occasionnés.

 

8  Nous ne voulons pas, en effet, vous laisser ignorer, frères, au sujet de la tribulation qui nous est survenue en Asie, que nous avons été excessivement accablés, au-delà de nos forces, de telle sorte que nous désespérions même de conserver la vie.

nous. Un exemple du pluriel de modestie dont Paul fait usage tout au long de sa lettre. D’une manière générale, il désigne l’apôtre lui-même, mais ici il peut inclure d’autres personnes.

survenue en Asie. Il s’agissait d’ennuis récents qui arrivèrent peu après la rédaction de 1 Corinthiens, soit à Ephese, soit à proximité de cette ville. Les circonstances exactes ne sont pas connues.

désespérions même de conserver la vie. Paul avait dû faire face à un événement qui rendait la survie impossible à vue humaine, et il s’était senti profondément découragé à la pensée que cela pourrait mettre prématurément un terme à son ministère. Le mot grec pour « désespérer » signifie littéralement « n’avoir pas d’issue » (cf. #2Ti 4:6). Les Corinthiens étaient au courant de cette épreuve, mais ils ignoraient l’extrême danger de la situation ou la manière dont Dieu œuvrait à travers ces circonstances.

 

9  Et nous regardions comme certain notre arrêt de mort, afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais de la placer en Dieu, qui ressuscite les morts.

arrêt de mort. Le mot traduit par « arrêt » était un terme technique employé lorsqu’une décision officielle était prise. Paul était tellement convaincu qu’il allait mourir pour l’Évangile qu’il avait prononcé la sentence de mort sur lui-même.

ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais …  en Dieu. Tel était l’objectif ultime que Dieu voulait atteindre en plaçant Paul dans une situation extrême: il l’avait amené à un point où il ne pouvait plus s’appuyer sur aucune ressource humaine, qu’elle soit d’ordre émotionnel, physique ou intellectuel (cf. #2Co 12:9-10).

qui ressuscite les morts. Un titre divin de forme descriptive, employé lors du culte dans les synagogues. Paul avait compris que la confiance en la puissance du Dieu qui ressuscite les morts représentait pour lui le seul espoir d’être secouru dans sa situation.

 

10  C’est lui qui nous a délivrés et qui nous délivrera d’une telle mort, lui de qui nous espérons qu’il nous délivrera encore,

11  vous-mêmes aussi nous assistant de vos prières, afin que la grâce obtenue pour nous par plusieurs soit pour plusieurs une occasion de rendre grâces à notre sujet.

assistez …  de vos prières. La prière d’intercession est un élément crucial dans la manifestation de la puissance de Dieu et de son plan souverain. Paul désirait que les Corinthiens sachent qu’il avait un besoin vital de leur soutien dans la prière à l’avenir, comme par le passé (cf. #Ep 6:18 ; #Ja 5:16).

la grâce. Ce mot signifie ici « faveur » ou « bénédiction »: la faveur imméritée de Dieu ou la réponse divine à la prière, manifestée par la délivrance vécue par Paul.

rendre grâces. La prière n’a pas pour fonction de changer les plans de Dieu, mais de le glorifier et de le remercier pour ce qu’il fait. Paul avait l’assurance que le plan souverain de Dieu serait accompli par la prière persévérante des croyants.

 

12 ¶  Car ce qui fait notre gloire, c’est ce témoignage de notre conscience, que nous nous sommes conduits dans le monde, et surtout à votre égard, avec sainteté et pureté devant Dieu, non point avec une sagesse charnelle, mais avec la grâce de Dieu.

Les détracteurs de Paul s’en prirent plus d’une fois à son caractère et à son intégrité: ils l’avaient traité d’orgueilleux, d’intéressé, d’homme indigne de confiance, d’inconsistant, de mentalement déséquilibré, d’incompétent, d’être dépourvu de finesse et inapte à la prédication. L’apôtre fait ici face à ces accusations en faisant appel au tribunal humain suprême, celui de sa conscience.

gloire. Paul fit souvent usage de ce mot, qui peut aussi être traduit par « confiance orgueilleuse ». Dans un contexte négatif, il désigne une exaltation injustifiée de ses propres mérites et de ses exploits. Ici, Paul l’emploie dans un sens positif pour exprimer sa confiance légitime dans ce que Dieu a accompli dans sa vie (cf. #Jér 9:23-24 ; #Ro 15: 18 ; #1Co 1:31 ; #1Co 15:9-10 ; #1Ti 1:12-17).

conscience. Le système d’alarme de l’âme qui permet aux êtres humains de juger leurs motivations et leurs actions selon les valeurs morales du bien et du mal. La conscience ne peut remplir la fonction pour laquelle Dieu l’a conçue qu’à condition de se référer aux critères moraux et spirituels les plus élevés et aux normes les plus exigeantes. Cela signifie qu’elle doit être soumise au Saint-Esprit qui s’exprime par l’intermédiaire de la Parole de Dieu (cf. #Ro 12:1-2 ; #1Ti 1:19 ; #2Ti 2:15 ; #Hé 9:14 ; #Hé 10:22). Pleinement illuminée par le Saint-Esprit, la conscience de Paul ne portait aucune charge contre lui (cf. #Ac 23: 1 ; #Ac 24: 16 ; #1Ti 1:5 ; #1Ti 3:9 ; #2Ti 1:3). Cependant, en dernier lieu, Dieu seul peut juger des motivations de l’homme (#1Co 4:1-5).

sagesse charnelle. C’est-à-dire la sagesse qui repose sur la connaissance humaine

 

13  Nous ne vous écrivons pas autre chose que ce que vous lisez, et ce que vous reconnaissez. Et j’espère que vous le reconnaîtrez jusqu’à la fin,

Ce passage répond de manière globale à l’accusation selon laquelle Paul n’aurait pas été sincère dans ses relations personnelles avec les Corinthiens (cf. #2Co 7:2 ; #2Co 11:9). Toutes les informations qu’il leur faisait parvenir étaient toujours claires, directes et compréhensibles, cohérentes et authentiques. Paul désirait qu’ils sachent qu’il ne retenait rien de la vérité et qu’il ne cachait aucun plan secret (#2Co 10:11). Il souhaitait simplement qu’ils comprennent tout ce dont il leur avait parlé, dans ses lettres ou de vive voix.

 

14  comme vous avez déjà reconnu en partie que nous sommes votre gloire, de même que vous serez aussi la nôtre au jour du Seigneur Jésus.

en partie. Les Corinthiens comprenaient de mieux en mieux la situation, à mesure qu’ils avançaient dans la lecture des instructions de Paul.

jour du Seigneur Jésus. C’est-à-dire le moment de son retour. Paul aspirait au retour du Seigneur, où tous les croyants se réjouiraient mutuellement dans la gloire (cf. #1Th 2:19-20).

 

15 ¶  Dans cette persuasion, je voulais aller d’abord vers vous, afin que vous eussiez une double grâce ;

une seconde faveur. Ou « une bénédiction double ». Paul avait initialement prévu de rendre visite à deux reprises aux Corinthiens. Il n’avait pas formé ce projet pour des raisons égoïstes. Au contraire, son plan était le fruit de sa relation authentique avec eux, caractérisée par une loyauté mutuelle et par la sainte fierté qu’ils éprouvaient les uns vis-à-vis des autres.

 

16  je voulais passer chez vous pour me rendre en Macédoine, puis revenir de la Macédoine chez vous, et vous m’auriez fait accompagner en Judée.

revenir. Paul avait prévu de quitter Ephese et de s’arrêter à Corinthe lors de son voyage vers la Macédoine, puis d’y revenir après avoir exercé son ministère dans cette province (cf. #1Co 16:5-7). Il dut changer de plan, et il ne put s’arrêter à Corinthe la première fois. Les faux apôtres qui avaient envahi l’Église saisirent cette occasion pour discréditer Paul et l’accuser d’infidélité à l’égard de l’assemblée de Corinthe.

 

17  Est-ce que, en voulant cela, j’ai donc usé de légèreté ? Ou bien, mes résolutions sont-elles des résolutions selon la chair, de sorte qu’il y ait en moi le oui et le non ?

Paul reprend probablement quelques-unes des accusations de malhonnêteté portées contre lui par ses adversaires.

j’ai donc usé de légèreté? La formulation de cette question en grec appelle une réponse négative indignée. Paul affirme qu’en aucun cas son comportement n’était celui d’une personne instable ou vacillante dans ses convictions en qui l’on ne pourrait avoir confiance.

 

18  Aussi vrai que Dieu est fidèle, la parole que nous vous avons adressée n’a pas été oui et non.

Aussi vrai que Dieu est fidèle. Peut-être, un serment par lequel Paul en appelle au témoignage de Dieu (cf. #2Co 11:10, #2Co 11:31 ; #Ro 1:9 ; #Ga 1:20 ; #Ph 1:8 ; #1Th 2:5, #1Th 2:10). Il évoque la fidélité de Dieu et souligne qu’il a lui-même toujours agi en digne représentant d’un tel Dieu.

n’a pas été oui et non. Il ne disait pas « oui » tout en pensant « non ». Il était exempt de duplicité, tout comme Timothée et Silvain. Il disait ce qu’il pensait et faisait ce qu’il avait dit, à moins que des raisons impérieuses ne l’obligent à changer ses plans.

 

19  Car le Fils de Dieu, Jésus-Christ, qui a été prêché par nous au milieu de vous, par moi, et par Silvain, et par Timothée, n’a pas été oui et non, mais c’est oui qui a été en lui ;

La fermeté de l’affirmation de Paul ainsi que son emploi du titre complet de Jésus indiquent que la personne et l’œuvre de Christ furent attaquées par les faux docteurs de Corinthe. L’Évangile de vérité, fidèlement prêché par l’apôtre, fournissait la preuve de sa conduite sincère à l’égard des Corinthiens.

Silvain. Le nom latin de Silas, qui accompagna Paul lors de son deuxième voyage missionnaire (#Ac 16:1-18:2) et prêcha à ses côtés à Corinthe

 

20  car, pour ce qui concerne toutes les promesses de Dieu, c’est en lui qu’est le oui ; c’est pourquoi encore l’Amen par lui est prononcé par nous à la gloire de Dieu.

c’est en lui qu’est le oui. Toutes les promesses de Dieu, dans l’A.T. et le N.T., qui concernent la paix, la joie, l’amour, la bonté, le salut, la sanctification, la communion, l’espérance, la glorification et le ciel deviennent accessibles au croyant, car elles sont accomplies en Jésus-Christ (cf. #Lu 24: 44).

Amen. Le mot hébreu employé pour confirmer une déclaration (cf. sa traduction par « en vérité » dans #Mt 5:18 ; #Jn 3:3 ; #Ro 1:25). Paul leur rappelle qu’ils ont collectivement approuvé la vérité de son enseignement et de sa prédication.

 

21  Et celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c’est Dieu,

celui qui nous affermit. L’œuvre de grâce et de salut de Christ affermit le croyant, parce qu’elle l’établit sur de fermes fondations en lui (cf. #Ro 16: 25 ; #1Co 15: 58 ; #1Pi 5:10).

 

oints. Terme emprunté à une cérémonie de consécration qui mettait symboliquement à part des rois, des prophètes, des sacrificateurs et certains serviteurs particuliers. Le Saint-Esprit met à part les chrétiens et leur communique la force nécessaire pour la proclamation et le ministère de l’Évangile (cf. #Ac 1:8 ; #1Jn 2:20, #1Jn 2:27).

1:21-22

Christ …  Dieu …  Esprit. Une allusion claire aux trois personnes de la Trinité. L’authenticité de la vie spirituelle de Paul  ainsi que de tous les croyants véritables - est démontrée par les quatre œuvres divines (« affermir », « oindre », « marquer d’un sceau », « mettre dans le cœur les arrhes de l’Esprit ») qui s’accomplissent dans la vie de chaque chrétien. Critiquer l’authenticité de l’apostolat de Paul revenait à détruire l’œuvre de Dieu et l’unité de l’Église.

 

22  lequel nous a aussi marqués d’un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit.

marqués d’un sceau. Image empruntée à la pratique ancienne qui consistait à apposer de la cire sur un document et à y laisser l’empreinte d’un sceau qui prouvait l’identité de l’auteur ou du propriétaire du document, afin d’authentifier et de protéger celui-ci. Lorsqu’il scelle les croyants, le Saint-Esprit accomplit de fait tout cela;  cf. #Ag 2:23 ; #Ep 4:30).

arrhes. Une garantie de paiement. L’Esprit est un acompte sur la vie éternelle des croyants;  cf. #2P 1:4, #2P 1:11).

 

23  Or, je prends Dieu à témoin sur mon âme, que c’est pour vous épargner que je ne suis plus allé à Corinthe ;

vous épargner. Paul then explains why he had withdrawn his coming: he wanted to give them more time to repent and make a correction to their attitude marked by sin. Il avait préféré attendre un rapport de Tite avant d’agir (voir ch. #2Co 7), dans l’espoir qu’il n’aurait pas à revenir pour affronter leur rébellion, comme auparavant.

 

24  non pas que nous dominions sur votre foi, mais nous contribuons à votre joie, car vous êtes fermes dans la foi.

non pas que nous dominions sur votre foi. Paul ne désirait pas régner sur les Corinthiens lorsqu’il les visitait et qu’il travaillait parmi eux.

 

2 CORINTHIENS 2 : 1 À 17
 

1 ¶  Je résolus donc en moi-même de ne pas retourner chez vous dans la tristesse.

retourner …  dans la tristesse. Après un premier affrontement douloureux avec les, Paul ne tenait pas à renouveler l’expérience.

 

2  Car si je vous attriste, qui peut me réjouir, sinon celui qui est attristé par moi ?

Attaché à l’intégrité de son ministère, Paul n’hésiterait pas à affronter les Corinthiens une nouvelle fois, même s’il était sensible à la souffrance et à la tristesse qu’ils éprouvaient à cause d’un incident précédent de même nature. « Celui qui est attristé » désigne une personne convaincue de ses péchés. Apparemment, lors de la dernière visite de Paul, un homme dans l’Église s’en était pris à l’apôtre en utilisant les arguments des faux docteurs contre lui. L’Église l’avait laissé faire, et ce manque de loyauté avait profondément blessé Paul. La seule chose qui pouvait le réjouir, et qu’il attendait, était la repentance de cet homme et de tous ceux qui l’avaient suivi.

 

3  J’ai écrit comme je l’ai fait pour ne pas éprouver, à mon arrivée, de la tristesse de la part de ceux qui devaient me donner de la joie, ayant en vous tous cette confiance que ma joie est la vôtre à tous.

J’ai écrit comme je l’ai fait. Paul entreprit d’écrire cette lettre dans le but d’amener des pécheurs à la repentance, afin que tous éprouvent la même joie lors de sa venue.

 

4  C’est dans une grande affliction, le cœur angoissé, et avec beaucoup de larmes, que je vous ai écrit, non pas afin que vous fussiez attristés, mais afin que vous connussiez l’amour extrême que j’ai pour vous.

Paul insiste encore sur les raisons qui l’avaient amené à leur adresser une précédente lettre d’un ton sévère ainsi que 1 Corinthiens: il était motivé par l’amour, sans intention de dureté.

 

5 ¶  Si quelqu’un a été une cause de tristesse, ce n’est pas moi qu’il a attristé, c’est vous tous, du moins en partie, pour ne rien exagérer.

Si quelqu’un a été une cause de tristesse. La construction grecque de cette proposition suggère que la condition est vraie: Paul reconnaît la réalité de l’offense et ses conséquences, non pour lui, mais pour toute l’assemblée. Il écarte l’idée d’une vengeance personnelle, avec la volonté d’alléger la charge qui pesait sur le coupable repentant. Ainsi, l’Église était libre de juger en toute objectivité, sans être influencée par les sentiments personnels de Paul.

2:5-11 Ce passage constitue l’un des textes les plus explicites de toute l’Écriture sur les raisons et les fondements divins pour accorder le pardon.

 

6  Il suffit pour cet homme du châtiment qui lui a été infligé par le plus grand nombre,

Il suffit. La procédure de discipline et de châtiment avait produit son effet, et il était maintenant temps de faire preuve de compassion, puisque le pécheur s’était repenti (cf. #Mt 18: 18, #Mt 18:23-35 ; #Ga 6:1-2 ; #Ep 4:32 ; #Col 3:13 ; #Hé 12:11).

châtiment …  infligé par le plus grand nombre. Cette phrase indique que l’Église de Corinthe avait appliqué la procédure disciplinaire biblique envers l’homme qui avait péché (cf. #Mt 18:15-20 ; #1Co 5:4-13 ; #2Th 3:6, #2Th 3:14). Le mot grec traduit par « châtiment », employé fréquemment dans les écrits séculiers mais uniquement ici dans le N.T., désignait une peine judiciaire légale et officielle ou une sanction commerciale contre un individu ou un groupe (une ville ou une nation).

 

7  en sorte que vous devez bien plutôt lui pardonner et le consoler, de peur qu’il ne soit accablé par une tristesse excessive.

pardonner. Il était temps d’accorder le pardon à cet homme pour qu’il retrouve sa joie (cf. #Ps 51:14, #Ps 51:16 ; #Esa 42:2-3). Paul savait que personne dans l’Église ne devait  ni ne doit - mettre de limites à la grâce de Dieu, à sa compassion et à son pardon offerts aux pécheurs qui se repentent. De telles restrictions humaines priveraient l’Église de la joie de l’unité (cf. #Mt 18:34-35 ; #Mr 11:25-26).

 

8  Je vous exhorte donc à faire acte de charité envers lui ;

9  car je vous ai écrit aussi dans le but de connaître, en vous mettant à l’épreuve, si vous êtes obéissants en toutes choses.

10  Or, à qui vous pardonnez, je pardonne aussi ; et ce que j’ai pardonné, si j’ai pardonné quelque chose, c’est à cause de vous, en présence de Christ,

en présence de Christ. Paul se souvenait constamment que toute sa vie se passait sous le regard de Dieu, qui connaissait toutes ses pensées, ses paroles et ses actes (cf. v. #2Co 2:17 ; #2Co 4:2 ; #2Ti 4:1).

 

11  afin de ne pas laisser à Satan l’avantage sur nous, car nous n’ignorons pas ses desseins.

desseins. Le diable désire introduire le péché et l’animosité dans l’Église afin de mieux détruire son unité. Il ne néglige aucune approche pour parvenir à ses fins: il se sert du légalisme comme du libéralisme, de l’intolérance comme de la permissivité (cf. #2Co 11:13-14 ; #Ep 4:14 ; #Ep 6:11-12 ; #1Pi 5:8). Un mot de sens proche (ruses) est employé en #Ep 6:11 pour désigner les mêmes agissements. Le terme utilisé ici, placé dans le contexte d’expressions comme « laisser l’avantage » et « n’ignorons pas », suggère fortement que Satan s’attaque à l’esprit du croyant; toutefois, celui-ci est protégé par Dieu par le moyen de l’Écriture, qui met au jour les ruses de Satan et lui oppose la vérité.

 

12 ¶  Au reste, lorsque je fus arrivé à Troas pour l’Évangile de Christ, quoique le Seigneur m’y eût ouvert une porte,

lorsque je fus arrivé à Troas. Troas était une ville portuaire située au nord d’Éphèse dans une province occidentale de l’Asie Mineure, la Mysie (cf. #Ac 16:7-8). Sans doute, les émeutes d’Éphèse poussèrent Paul à partir pour Troas. Cependant, la raison principale de ce voyage était le désir de rencontrer Tite à son retour de Corinthe. Tite avait remis aux Corinthiens une « lettre sévère » (v. #2Co 2:4) de la part de l’apôtre et pouvait maintenant lui rapporter quelle était leur réaction.

ouvert une porte. Dieu avait offert à Paul une rare possibilité d’annoncer l’Évangile. Il est fort probable que cet événement ait abouti à la création de l’Église de Troas (cf. #Ac 20:5-12). Le succès de sa prédication donnait à Paul l’assurance que cet épisode avait été dirigé par Dieu (cf. #1Co 16:8-9).

je n’eus point de repos d’esprit. Préoccupé par les désordres au sein de l’Église de Corinthe, Paul ne parvenait pas à goûter le repos. Il désirait savoir comment les Corinthiens avaient réagi face à ces problèmes et comment ils avaient accueilli ses instructions. Son inquiétude était si vive (cf. #2Co 7:5-6) qu’elle l’épuisait et l’empêchait de s’investir pleinement dans son ministère.

Tite. Croyant d’origine païenne, il s’était converti grâce à la prédication de Paul et était devenu l’un de ses plus proches collaborateurs.

 

13  (2-12) je n’eus point de repos d’esprit, parce que je ne trouvai pas Tite, mon frère ; (2-13) c’est pourquoi, ayant pris congé d’eux, je partis pour la Macédoine.

pris congé. Le cœur et l’esprit de Paul étaient tellement troublés, et son désir de retrouver Tite si pressant, que l’apôtre tourna le dos à la porte ouverte que représentait Troas.

la Macédoine. Une province donnant sur la côte nord-ouest de la mer Égée, au nord de l’Achaïe. Paul comptait y rejoindre Tite, qui devait traverser cette région en revenant de Corinthe.

 Ministère de l'apôtre :

succès rapporté à Dieu

supériorité de la nouvelle alliance sur l'ancienne

difficulté de la tâche

motif de confiance et d'encouragement

14  Grâces soient rendues à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui répand par nous en tout lieu l’odeur de sa connaissance !

Grâces soient rendues à Dieu. Interrompant brusquement son récit  il le reprendra en #2Co 7:5 - Paul s’élève au-dessus et au-delà de ses problèmes personnels pour rendre grâces à Dieu. Il laisse de côté les difficultés du ministère et porte son attention sur les privilèges de sa position en Christ. Cette nouvelle perspective lui permet de retrouver sa joie.

qui nous fait toujours triompher en Christ. Paul s’inspire de l’imagerie d’une cérémonie officielle romaine appelée « le triomphe », durant laquelle on honorait un général victorieux par une parade festive dans les rues de Rome. Il se montre reconnaissant d’avoir été conduit par un Dieu souverain en tout temps (cf. #1Ti 1:17), mais aussi de pouvoir bénéficier de la victoire promise en Jésus-Christ (cf. #Mt 16: 18 ; #Ro 8:37 ; #Ap 6:2).

répand …  l’odeur de sa connaissance. Paul était aussi reconnaissant pour le privilège de pouvoir être utilisé par Christ (cf. #Ro 10:14-15) partout où il allait. Cette image trouve son origine dans le parfum intense qui emplissait la ville lors de la parade du triomphe, et qui combinait les senteurs pénétrantes et suaves de l’encens avec les effluves des fleurs broyées sous les sabots des chevaux. Par analogie, chaque croyant subit une transformation et est appelé par le Seigneur à répandre l’influence de l’Évangile dans le monde entier.

 

15  Nous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent:

pour Dieu le parfum de Christ. Paul remerciait aussi Dieu pour le privilège de pouvoir lui être agréable. Poursuivant son analogie, il dépeint Dieu comme l’empereur à la fin de la cérémonie, lorsqu’il est tout imprégné de parfums qui embaument l’air et qu’il prend plaisir à contempler les victoires qu’ils symbolisent. Dieu est dans la joie chaque fois que l’un de ses serviteurs est trouvé fidèle et permet à l’Évangile d’exercer son influence autour de lui (cf. #2Co 5:9 ; #Mt 25:21).

 

16  aux uns, une odeur de mort, donnant la mort ; aux autres, une odeur de vie, donnant la vie. Et qui est suffisant pour ces choses ? — 

une odeur de mort …  vie. Paul utilise des hyperboles typiques de l’hébreu pour souligner le double effet de la prédication de l’Évangile: son message apporte à certains la vie éternelle et les conduit à la glorification, tandis que, pour d’autres, il constitue une pierre d’achoppement et un rocher de scandale qui aboutit à la mort (cf. #1Pi 2:6-8).

suffisant pour ces choses. Personne, par ses propres forces, n’est en mesure de servir Dieu de la manière et avec la puissance décrites par Paul (cf. #2Co 3:5 ; #1Co 15: 10 ; #Ga 2:20 ; #Ep 1:19 ; #Ep 3:20 ; #Ph 2:13 ; #Col 1:29).

 

17  Car nous ne falsifions point la parole de Dieu, comme font plusieurs ; mais c’est avec sincérité, mais c’est de la part de Dieu, que nous parlons en Christ devant Dieu.

falsifions. D’un verbe grec qui signifie « corrompre ». Ce terme s’appliquait à des commerçants sans scrupule ou des escrocs qui, par leur ruse, réussissaient à faire passer une contrefaçon de qualité médiocre pour le produit original. Au sein de l’Église, les faux docteurs mettaient à leur service une habile rhétorique afin d’offrir un message dénaturé qui associait le paganisme à la tradition juive. C’étaient des hommes malhonnêtes qui recherchaient le gain personnel et le prestige aux dépens de la vérité de l’Évangile et de l’intérêt éternel de leur prochain.

plusieurs. Ou « la majorité ». Le terme désigne tout particulièrement les faux docteurs de Corinthe ainsi que les nombreux autres enseignants et philosophes de l’époque qui réglaient leur conduite sur la sagesse humaine (cf. #1Co 1:19-20).

devant Dieu. Paul se souvenait constamment que toute sa vie se passait sous le regard de Dieu, qui connaissait toutes ses pensées, ses paroles et ses actes (cf. v. #2Co 2:17 ; #2Co 4:2 ; #2Ti 4:1).

  

2 CORINTHIENS 3 : 1 À 5
 

1 ¶  Commençons-nous de nouveau à nous recommander nous-mêmes ? Ou avons-nous besoin, comme quelques-uns, de lettres de recommandation auprès de vous, ou de votre part ?

Paul ne souhaitait pas fournir aux faux docteurs un prétexte qui leur permettrait de l’accuser d’orgueil, c’est pourquoi il commença sa défense par deux questions plutôt que par des déclarations explicites.

Commençons-nous de nouveau à nous recommander nous-mêmes? Le mot grec pour « recommander » signifie « présenter ». Paul demande aux Corinthiens s’il est vraiment nécessaire qu’il se présente et qu’il fasse ses preuves devant eux, comme s’ils ne l’avaient jamais rencontré. La formulation grecque de la question appelle une réponse négative.

lettres de recommandation. Les faux docteurs avaient accusé Paul de ne pas posséder les documents adéquats qui permettraient de prouver la légitimité de son ministère. Dans l’Église primitive, de telles lettres furent souvent employées pour confirmer l’identité d’un frère et le présenter à une assemblée qui ne le connaissait pas (cf. #1Co 16: 3, #1Co 16:10-11). Les faux docteurs s’étaient sans aucun doute munis de telles lettres, soit fabriquées par eux-mêmes (cf. #Ac 15: 1, #Ac 15: 5), soit obtenues au moyen de subterfuges auprès de membres éminents de l’Église de Jérusalem. Paul voulait souligner qu’il n’avait nullement besoin d’un témoignage de seconde main, puisque les Corinthiens avaient pu se rendre compte par eux-mêmes de sa sincérité, de la droiture de son caractère, ainsi que de la vérité de son message qui les avait régénérés.

3:1-6 Les faux docteurs de Corinthe mettaient continuellement en doute la compétence de Paul en tant que ministre de l’Évangile. Ces versets constituent sa défense.

 

2  C’est vous qui êtes notre lettre, écrite dans nos cœurs, connue et lue de tous les hommes.

3  Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite, par notre ministère, non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs.

lettre de Christ. Contrairement à Paul, qui pouvait invoquer les vies transformées comme preuve de l’action de Christ, les faux docteurs ne pouvaient pas se prévaloir d’une lettre de recommandation signée par Christ.

écrite …  non avec de l’encre. La lettre de Paul n’avait pas le caractère passager d’un document humain dont l’écriture peut s’estomper. Sa lettre était vivante.

l’Esprit du Dieu vivant. Cette lettre était écrite par la puissance divine et surnaturelle de Christ, à travers l’œuvre de transformation opérée par le Saint-Esprit (cf. #1Co 2:4-5 ; #1Th 1:5).

tables de pierre. Comme les dix commandements.

tables de chair …  les cœurs. Dieu écrit sa loi non plus sur de la pierre, mais dans le cœur de ceux dont il a transformé la vie (cf. #Jér 31:33 ; #Jér 32:38-39 ; #Ez 11:19 ; #Ez 36:26-27). Les faux docteurs exigeaient une obéissance extérieure à la loi de Moïse en tant que fondement du salut, mais les vies transformées des Corinthiens constituaient la preuve que le salut est une œuvre intérieure, opérée par Dieu dans les cœurs.

 

4  Cette assurance-là, nous l’avons par Christ auprès de Dieu.

Cette assurance-là. Le mot grec pour « assurance » dérive d’un verbe qui signifie « gagner quelqu’un à une cause, persuader ». Paul était persuadé qu’il devait poursuivre son ministère, et cette certitude le rendait capable de persévérer en vue d’atteindre son but ultime (cf. #Ac 4:13, #Ac 4:29).

 

5  Ce n’est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu.

concevoir quelque chose. Le verbe grec pour « concevoir » peut aussi signifier « considérer » ou « raisonner ». Paul n’avait aucune considération pour ses facultés humaines de penser, de juger ou d’évaluer la vérité. S’il comptait uniquement sur ses capacités personnelles, il ne serait d’aucune utilité. Il dépendait entièrement de la révélation divine et de la puissance du Saint-Esprit.

 

 

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